Rien ne me porte plus sur le système que de lire sur les réseaux sociaux que Desproges ou Coluche, ne pourraient dire le ¼ du 1/3 de ce qu’ils racontaient de leur vivant.
Ils sont morts, laissons-les là où ils sont, grâce à la Toile tout ce qu’ils ont dit est accessible et c’est tant mieux.
Pour le temps présent, le moins qu’on puisse constater c’est qu’ils n’ont pas été remplacé et que, dans les tuyaux des réseaux sociaux, tous les crétins de la terre peuvent baver tout leur saoul.
Bref, en Vieux Con que je suis, en ce début d’année 2018, je plonge dans les archives du Petit Rapporteur de Jacques Martin sur TF1.
C’était le 9 novembre 1975.
Desproges est le critique littéraire de l’émission, considérant que les émissions littéraires sont chiantes, il prend un air navré. Sans le savoir il créé un style.
Françoise Sagan sera sa toute première « victime ». C’est elle qui a épargné à Desproges d’être licencié de L’Aurore, alors que le directeur n’appréciait guère son humour dans « Bref ». Sagan avouait acheter le journal seulement pour lire la rubrique de Desproges.
En remerciement, il va la piéger, jouant un journaliste complètement lunaire. Il endosse ce rôle de sinistre bafouillant, qui s’ennuie et ne s’en cache pas, mais reste bon enfant.
« Je ne sais si elle a fait semblant de parler à un imbécile ou si elle a vraiment cru que j’en étais un, mais il y a eu une espèce de complicité surprenante.
Françoise Sagan expliquera : « Le lendemain, il m’a téléphoné, il est passé me voir. Il m’a dit que c’était une blague, une facétie. Sur le coup, j’étais assez inquiète pour son avenir télévisuel. »
Pas rancunière, elle invitera Desproges à dîner au début du mois de janvier 1976 : Elle a fait quelque chose d’héroïque. Elle suivait un traitement sans alcool. Elle m’a invité chez elle en tête à tête, elle a ouvert un Mouton Rothschild 1947… S’il y a des connaisseurs. Elle a bu de l’eau. C’est extrêmement généreux.
