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28 août 2016 7 28 /08 /août /2016 08:00
CHAP.17 extrait sec, « En Corse, fais comme les Corses ! »

Tout au long d’une vie qui s’est écoulée sans grandes vagues, aucun ouragan, nulle mer d’huile, des certitudes je n’en ai guère eu, sans doute inconscient ou trop confiant dans une destinée douce et heureuse. Là d’où je venais, ce pays crotté, enserré, étouffé, baignant dans l’eau bénite, me préparait à confondre une liberté tranquille avec le bonheur. J’ai donc laissé filer, délaissant des amours que je jugeais impossibles. Mon tout ou rien me plaçait hors du champ des possibles. Et puis, patatras elle est arrivée, que dis-je elle a surgi, occupé tout mon espace, mis à bas tous mes remparts. J’étais nu, désemparé. Que faire ? L’aimer sans retour. Jouir de sa simple présence. Ce fut difficile mais j’y suis parvenu avec le temps réfrénant mes impatiences, une jalousie si neuve, un amour radical. L’important c’est elle, rien qu’elle, je l’aime c’est tout.

 

Dans mon ermitage d’écriture je lisais une nouvelle d’Eric Holder

 

« … Je procédais par tâtonnements. Par erreurs. Vers 12 ans, la vision d’une paire de fesses enserrant un gant de toilette faillit me faire croire à la transcendance des trous de serrure. À 13, Marie-Anne (ma cousine), à la mystique de ces maniements destinés aux anachorètes, mais qui, lorsqu’ils sont effectués par un tiers, fût-il de lignée germaine, laissent entrevoir la gamme des sentiments propres aux leçons de catéchisme. Dans cette jeunesse certes tendre, et cependant assombrie par le minuit de la passion véritable, j’allais jusqu’à la compagnie des jésuites (car c’était sous cet ordre qu’était placée la bonne marche de notre pensionnat). Cela se passa une nuit, dans le faible éclat des veilleuses à neuf watts, avec cher Alexis, mon condisciple. J’eus plus de chance que Casanova, qui, comme on s’en souvient, fut fouetté à San-Dominio parce qu’un élève s’était trompé de lit, l’on avait cru que, et pourtant rien n’avait eu lieu. J’eus également plus de chance que ce cher Alexis, qui trouva cela plaisant, et moi, pas terrible. Voilà qui m’éviterait, des années plus tard, de dilapider un patrimoine à Taormina, comme ce fut son cas.

 

Non, mes goûts allaient dans le sens de la procréation et de l’héritage, encore fallait-il qu’ils empruntassent des sentiers encore inconnus, là où les feuilles de Whitman se mêlent à la terre de Zola, les bêtes de Gascar aux cailloux de Caillois, bref, dans les étagères, au milieu des maroquins à gros grain, par les bibliothèques. »

 

[…]

 

« J’atteignais vingt ans et mon bac. J’aurais voulu faire Lettres, pour les raisons que l’on sait. J’allais à Assas, pour ne désobliger personne.

 

J’avais espéré tirer quelque émoi de la contemplation discrète de mes voisines d’amphi. Las ! Le Dalloz n’est pas Anna Karénine, et elles riaient trop fort. Pour que quelqu’un me plaise, il faut, je le sais, cette vie de la main devenue autonome, ces yeux qui virent au rêve, ce calme qui les auréole et les embellit toujours. Croit-on que le code pénal ou le droit canon les mettaient dans cet état qui précède le mien ? Non, ma lectrice idéale tirait sa pâture d’un in-16 bien tassé, d’un bon gros Gallimard, d’un roman. Certains soirs, quand, fatigué de ne point veiller à deux, je remuais sous la couette, j’agitais également ma belle inconnue. »

 

Et puis, dans ma quête d’écriture, j’élaguais pour atteindre l’essentiel.

 

Je lâchai prise, coupai tous les ponts, mais sans fuir. Sonné, KO debout, je me laissai glisser, comme ça, sans réagir, doucement, les yeux grands ouverts. Ce fut une glissade un peu raide mais toujours contrôlée, bien maîtrisée. Je savais ce que je voulais, mourir, mais à petit feu. Mon but, aller au bout de mon chemin, sans contrarier la nature, en me contentant de contempler ma déchéance. Simple spectateur de ma vie. Emmuré dans le chagrin, mes yeux restaient secs. Pleurer c'était prendre le risque de fendre ma carapace, de m'exposer à la compassion. Pour tenir je devais faire bonne figure. Alors, j'allais et venais, affrontant l'intendance qui suit la mort avec le courage ordinaire de ceux qui assument les accidents de la vie. Mon masque de douleur muette, souriante même, me permettait de cacher, qu'à l'intérieur je n'étais plus que cendres. La mort rassemble. Autour de la grande table chez Jean, le soir, nous parlions. Nous parlions même d'elle. J'acceptais même de parler d'elle. Nous buvions aussi. Le vin délie les langues et allège le coeur. A aucun moment nous étions tristes. Marie, couchée dans le grand lit de Jean, nous imposait son silence éternel.

 

On prit mon emmurement serein pour du courage. Aux yeux des autres, mes proches, mes amis, ceux de Marie, ses parents, j'étais admirable. Non, j'étais déjà mort. Seul Jean pressentait mon délitement intérieur. Il bougonnait, tournait en rond, maudissait le ciel et me pistait comme un vieux chien fidèle. Les mots des autres filaient sur moi sans y laisser de traces, alors que les miens, précis, menaient leur dernier combat. On me laissait faire. Avec Jean, nous décidions de porter nous-mêmes Marie en terre au cimetière de Port-Joinville. Qu'elle restât sur notre île, sans fleurs ni couronnes, relevait pour nous de la pure évidence. Ca ne se discutait pas. Le maire obtempérait, et c'est dans notre C4, au petit matin, avec Achille coincé entre nous deux, que nous sommes allés jusqu'au trou béant. De la terre remuée et ce ciel pur, cette boîte en chêne vernis à poignées argentées, un moment j'aurais voulu qu'on chantât le Dies Irae. Des mains serrées, quelques pelletées, des baisers, des étreintes, des sanglots étouffés, encore des mots échangés et nous sommes allé au café. Là, j'aurais bien voulu pleurer.

 

Et pendant ce temps-là, au dehors, notre classe politique mâle se déchirait sur le burkini, symbole de son incapacité à se saisir du réel, de se débarrasser de ses réflexes pavloviens. La loi est votée pour protéger le faible contre le fort, la lutte contre la servitude des femmes, leur infériorité proclamée, demeure un combat de tous les instants mais ce ne sont pas des arrêtés municipaux débiles qui leur permettront de vivre comme bon leur semble, débarrassée de la férule de frères obtus et rétrogrades. Il ne faut pas transiger sur les principes mais cesser de traiter les problèmes dans une atmosphère de guerre civile.

 

Corse. La fièvre de Sisco Paris Match | Publié le 24/08/2016 à 15h16

Emilie Blachère, envoyée spéciale à Sisco.

 

« En Corse, fais comme les Corses ! » L’adage, bien connu des touristes et des résidents de l’île de Beauté, s’est vérifié une nouvelle fois dans une minuscule crique, au pied du bourg de Sisco. Le décor : une anse émeraude bordée de rochers, découpée dans la côte abrupte du cap corse, ­rendez-vous depuis toujours des villageois dont elle porte le nom, Scalu Vechju. Sur la plage de galets, ce 13 août, une ­poignée d’adolescents, une pincée de touristes et une famille marocaine élargie composée de quatre frères, trois femmes et leurs enfants. Un banal samedi estival. Quel mauvais génie ­saisit alors les Maghrébins qui s’attribuent la plage en tentant de ­chasser les autres occupants ? Provocation ? Communautarisme ? Inconscience ou stupidité ? L’été, en Corse, c’est la saison des rixes. Le soleil cogne et les esprits s’échauffent. Les ­agresseurs n’ont rien trouvé de mieux que de placer un panneau d’interdiction sur le chemin escarpé. La suite est aussi prévisible qu’affligeante. Les jeunes remontent au village, alertent leurs parents. L’alarme se répand comme un feu de maquis. Echauffées par les rumeurs, une quarantaine de personnes dévalent vers la crique, bien décidées à en découdre. Pendant deux heures, invectives, coups, jets de projectiles. D’importantes forces de CRS et de gendarmes sont appelées. Le bilan – trois véhicules incendiés et cinq blessés légers – est relativement bénin au regard de ­l’effervescence. L’arsenal saisi – un fusil harpon, des couteaux de pêche et une batte de ­base-ball – plutôt modeste. Vu après coup, le pire a été évité. »

 

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Sisco : l'exil forcé à Paris des protagonistes de la rixe par AZIZ ZEMOURI

Publié le 26/08/2016

 

Jamel B., 29 ans, ne se sent plus en sécurité dans la région de Bastia où il vit depuis treize ans depuis la rixe du 13 août, après laquelle le jeune homme inconnu des services de police a été placé sous contrôle judiciaire. Cet ouvrier dans le BTP, titulaire d'un CAP obtenu dans un lycée bastiais et arrière-petit-fils d'ancien combattant marocain ayant participé à la libération de la Corse, est arrivé à Paris le 25 août avec femme et enfant pour y déposer une plainte pour menace de mort, dit-il, et consulter un collectif d'avocats qui s'est manifesté pour le défendre, lui et ses deux frères, dont l'un est incarcéré.

 

Nous n'avons pas privatisé la plage

 

Le Point.fr a rencontré le jeune homme « traumatisé » par cette rixe aux répercussions nationales et internationales dans son hôtel francilien. Sur son visage, il porte les marques de la bagarre déclenchée, selon lui, par des motivations racistes. « On est allés sur la plage de Sisco qui se trouve à 45 minutes en voiture de chez moi pour être tranquilles et faire preuve de discrétion. À aucun moment, nous n'avons privatisé la plage. C'est à tout le monde. Près de nous, d'autres gens se baignaient, il n'y avait aucun problème », dit-il de sa voix très douce. Le frêle jeune homme n'est pas vraiment taillé pour chercher la bagarre : « Je n'ai jamais eu de problème en Corse auparavant. Ma famille a des liens avec la région depuis 1943 quand mon arrière-grand-père a participé à la libération de la Corse. Son nom est inscrit sur le monument au col de Teghime [qui domine Bastia et rebaptisé col des Goumiers, NDLR]. »

 

Personne ne nous protège

 

« Je quitte la Corse, car personne ne nous protège, pas même l'État. On nous a menacés de mort, les gendarmes ont été impuissants devant la horde qui attaquait des femmes et des enfants. Ils ont brûlé nos trois véhicules, j'ai 10 jours d'ITT [incapacité totale de travail, NDLR], alors que l'hôpital de Bastia m'a demandé de quitter mon lit le soir même de mon transfert par hélicoptère. Durant mon transfert, sur la civière, j'ai été frappé et on m'a craché dessus. » Selon lui, la situation s'est tendue quand des Corses de Sisco ont commencé à prendre des photos de sa femme portant un hidjab.

 

Jamel détient un harpon. Comme de nombreux Corses, il s'en sert pour pêcher. Selon lui, il était rangé dans sa voiture quand la bagarre a éclaté. « Après la première altercation, on a rangé nos affaires pour quitter les lieux et le harpon était dans le coffre quand les villageois nous sont tombés dessus. Comme ils ont mis le feu aux véhicules, je pense qu'il ne peut plus servir à l'enquête, assure-t-il, [sur procès-verbal, un protagoniste adverse affirme avoir été touché par une flèche de harpon, NDLR]. Mais durant la bagarre, je suis tombé dans les pommes. Je me souviens seulement de mon dernier geste, j'avais mis mon enfant entre mes jambes et j'étais recroquevillé sur lui pour éviter qu'un caillou ne le blesse. On s'est d'ailleurs tous assis d'ailleurs, car derrière nous, c'était le vide... »

 

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« Lactalis n’est pas responsable de la crise laitière »

 

ENTRETIEN Pour Michel Nalet, directeur de la communication du groupe Lactalis, le n° 1 mondial du lait est le bouc émissaire d’un syndicalisme agricole qui refuse les réalités du marché. « Lactalis est prêt à dialoguer avec les producteurs, mais les actions de blocage doivent cesser », explique-t-il.

 

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Lactalis, la famille en or et le lait opaque

 

Il fuit les journalistes et les photographes, se tient systématiquement éloigné des mondanités, assiste aux matchs de football du Stade lavallois (qu’il sponsorise) dans une loge privée aux vitres teintées, et son visage est à peine connu de ses employés… Emmanuel Besnier, «l’homme invisible», 45 ans, treizième fortune de France et PDG du groupe familial Lactalis, leader mondial des produits laitiers, est aussi devenu ces derniers jours l’homme le plus demandé de l’Hexagone. Du moins par ses fournisseurs, les producteurs de lait, qui aimeraient le faire venir à la table des négociations. Et ce afin d’obtenir des explications de la part de cet industriel qui pratique les plus bas tarifs du marché français (257 euros les 1 000 litres de lait).

 

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Primaire à droite : dans le camp Juppé, «on n'a peur de rien ni de personne»

 

Au 29 Boulevard Raspail, le QG du maire de Bordeaux, il n'y a guère que la météo qui inquiète. Samedi, Alain Juppé fera sa rentrée «joyeuse et conquérante» dans les Yvelines, à Chatou, sur l'Île des Impressionnistes. Un cadre bucolique sous 36 degrés pour entamer la dernière ligne droite de la primaire de la droite, moins de trois mois avant le premier tour. «C'est un élu du Sud-Ouest, il devrait supporter le coup de chaud», s'amuse Édouard Philippe, juppéiste de la première heure. Le maire du Havre n'est pas mécontent d'entamer «cette phase nouvelle». «Pendant deux ans, Alain Juppé a fait tranquillement un travail de fond nécessaire, qui est indispensable mais pas spectaculaire. Maintenant il faut expliquer et convaincre», note-t-il. Mais en douceur. Pas question, assure-t-on, de suivre la tonalité tonitruante de Nicolas Sarkozy. «Quand les gens sont inquiets, ils s'échauffent, ils ont des expressions rudes», raille Édouard Philippe qui espère qu'il en résultera un «effet de contraste» positif pour Alain Juppé.

 

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François Hollande élu grâce à "l'islam politique"? Eric Ciotti mélange tout (et c'est une habitude)

 

PRESIDENTIELLE 2017 - Avec l'entrée en campagne de Nicolas Sarkozy, les attaques en dessous de la ceinture sont lâchées et autant vous dire qu'elles ne font pas dans la nuance. Ce jeudi 25 août, le futur porte-parole sarkozyste Eric Ciotti s'est livré à un stupéfiant amalgame contre les musulmans pour tenter de délégitimer l'élection de François Hollande de 2012. Un avant-goût des boules puantes qui devraient rythmer la longue bataille présidentielle qui s'amorce.

 

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commentaires

P
Mouais, cette " recommandation " fait partie de cette littérature de mauvais polars ou des série B qui se permettent et s'exonèrent à l'avance de toute justification comme cette autre : " ce qui se passe à Las Vegas ne sort par de Las Vegas " ( Pêche mon salaud, t'es absous à l'avance ) Pour ma part je préfère l'attitude des Dupond et Dupont dans les aventures de Tintin qui font scrupuleusement ce qu'il faut pour passer inaperçu dans chaque pays ou les mènent leurs enquêtes. Au moins ils ne font de mal à personne mais de plus nous font rire alors qu'ils pourraient reprocher à chacun des pays qu'ils visitent une renonciation à l'authenticité et spécificité qu'ils revendiquent et qui leur permet d'être les seuls à définir ce qu'est cette spécificité laissant ainsi la porte ouverte à toutes les mauvaises fois et abus possibles.
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P
Salut estival et apparemment bien heureux Taulier béni des dieux.<br /> M'enfin , ( ousqu'y va pas cet extravagant cuistre qui nous cite à présent Gaston Lagaffe ? Manquait <br /> plus que cela dans cette période plus que troublée ou le seul sérieux consiste à voir nos héros s'affronter dans la si superficielle arène politique !) M'enfin donc, " en Corse fait comme les Corse " fait parti du prèt à penser des plumitifs de la PQR et/ou Nationale ou des séries télé véhiculant la même suspension
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