Face à la mort les mots me manquent, je suis un taiseux préférant le silence et le recueillement face à la peine et la douleur de ceux qui restent.
Lorsque celle-ci est brutale, frappant un homme dans la force de l’âge, la stupeur et l’incompréhension prévaut et le seul antidote que je trouve c’est d’évoquer le disparu au présent.
Adieu donc Étienne Hugel, que ta famille, tes proches, tes amis, tous ceux qui t’étaient chers, sachent que ce lundi est un jour où j’aurais envie de t’entendre conter avec passion l’histoire de ta famille, l’histoire de vos vins d’Alsace.
Amitiés et sincères condoléances à vous.
C’était le jeudi 21 octobre 2010, je poussais la porte d’un restaurant de la rue de Verneuil, chère à Gainsbarre. Accueilli par un Étienne Hugel « dont l’adolescence baba-cool avait inquiété son père » primesautier et avenant je cherchais la place favorite des cancres : bien au chaud près du radiateur.
Notre hôte fut disert, très disert, appuyant ses propos sur la saga des Hugel par de magnifiques photos familiales que vous pourrez découvrir sur le site de la maison Hugel&fils
« À l’image de leur « Sainte-Catherine » - foudre de 8800 litres affichant 294 millésimes au compteur -, la dynastie Hugel affiche une résistance à toute épreuve. Fondée en 1637 par Hans Ulrich Hugelin, elle a traversé la guerre de Trente ans, survécu aux famines, à la peste, aux épidémies, aux batailles napoléoniennes comme à celle de 1870 et est sortie miraculeusement des guerres de 1914-18 et 1939-45. Tantôt française, tantôt allemande, toujours debout : l’histoire de la famille se confond avec celle de l’Alsace. »
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