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22 février 2015 7 22 /02 /février /2015 07:00
CHAP.15 opération Chartrons, «Avec Juppé c’est dur, avec Sarkozy c’est possible, avec Le Pen c’est sûr mais c’est fait.»

Semaine de funambule, côté cœur comme côté job, ça avait très mal commencé avec une envie de tout quitter, ça a beaucoup mieux fini dans un bar du bout du monde rue de Lancry. Toucher le fond de la piscine, couleur bleue marine, pour se retrouver rasséréné, regonflé, il en a toujours été ainsi dans ma vie même si aujourd’hui je sens se pointer l’extrémité de celle-ci. Je suis heureux comme je ne l’ai jamais été. Ma vie est fluide, légère, impalpable. Je ne demande rien, n’exige rien, profite des bons moments à plein, intensément. Le temps ne compte plus tout au bout de notre isthme, il s’égoutte dans son sablier. Nos vies se croisent sans s’emmêler. C’est doux c’est chaud, la vie au présent partagée comme une cigarette roulée fumée de concert.  Le cinquante, au 50 de la rue de Lancry et à cinquante pas du canal Saint-Martin avec des airs d’années 1950 pas trop appuyés... Le bar cache bien son jeu, sonne juste en un entre-deux à l’ancienne sans trop de vieilleries, de bric et de brac avec table et chaises en formica jaunes, vertes … et un zinc derrière lequel de bonnes tronches servent à boire et à manger. À l’arrière,  deux salles très maison campagne où ce soir-là, le piano était en mains avec à ses côtés une contrebasse, des vieux dans une antre de jeunes. Tout ça c’est Émilia ma belle persane. J’aime ! Je l’aime…

 

Retour au taf, discours musclé :

 

Le jeune Macron s’est fait un nom. Ha ! ce fameux 49-3, on ne vote pas le texte de loi débattu, adopté par défaut d’un vote positif d’une motion de censure, l’arme nucléaire, belle mécanique pour mater sa majorité parlementaire imaginée par le père de la Constitution de la Ve République, Michel Debré. L’exécration du grand Charles pour ce qu’il qualifiait avec mépris de régime des partis, trouvait là sa plus haute expression. Devant ses ministres réunis le dimanche 20 janvier 1946, il expliquait qu'il serait « vain et même indigne, d'affecter de gouverner, dès lors que les partis ont recouvré leurs moyens et repris leurs jeux d'antan ». Il s'agit, dans son esprit, de bien choisir entre un gouvernement qui gouverne et une assemblée omnipotente, ne faisant que déléguer à un gouvernement pour accomplir ses volontés. Dans ses Mémoires de guerre (Le Salut), de Gaulle s’expliquait : « J'entrai, serrai les mains et, sans que personne s'assît, prononçai ces quelques paroles : « Le régime des partis a reparu. Je le réprouve. Mais, à moins d'établir par la force une dictature dont je ne veux pas et qui, sans doute, tournerait mal, je n'ai pas les moyens d'empêcher cette expérience. Il me faut donc me retirer. Aujourd'hui même, j'adresserai au Président de l'Assemblée nationale une lettre lui faisant connaître la démission du Gouvernement. Je remercie bien sincèrement chacun de vous du concours qu'il m'a prêté et je vous prie de rester à vos postes pour assurer l'expédition des affaires jusqu'à vos successeurs soient désignés. »

 

Les soi-disant héritiers du Général, le petit caporal Nico en tête, se sont, comme à l’ordinaire couvert de pipi. Tous, à l’exception de Juppé qui s’est fait discret, ont joué des partitions dans le plus parfait désordre, la surenchère, bel exemple du retour en force des petites et basses manœuvres d’une UMP traversée par les dérives du fameux régime des partis. La palme de l’ignorance de la vulgate gaullienne revenant sans contestation à ce pauvre et lourdaud Christian Jacob. Pour qui, comme moi, connaît le personnage, son ton de gros tambour creux était pitoyable, minable. Cette forme de frénésie à appeler à la dissolution de l’Assemblée Nationale pour revenir à la soupe avec le FN au cul est contraire à l’un des credo du Général : la stabilité des institutions. C’est le coup d’Etat permanent à la Mitterrand. Je ne puis m’empêcher de citer aussi une belle raffarinade, pour  le génie du Haut-Poitou, l’utilisation de l’article 49.3 équivaut à aller «chercher un bulldozer pour faire des pâtés de sable». C’est vraiment l'hôpital qui se moque de la charité, avec le coup de pied de l’âne en direction de la bande à Sarko  «Ce n’est pas un drame d’utiliser l’article 49.3 qui est un outil institutionnel, ce qui est dérisoire, c’est de [le] sortir pour un texte de cette nature, qui n’a pas du tout l’ampleur que nous attendons dans la crise économique dans laquelle nous sommes». Ces gens-là n’ont pas de honte quand on se souvient, et de leurs reculades, et de leur incapacité à assumer la mise en œuvre des fameuses réformes qu’ils disent vouloir maintenant nous enfiler.

 

À gauche rien de nouveau, du côté du Front du même nom c’est toujours la surenchère avec des cocos qui disent vouloir voter une motion de censure avec la droite et un Merluchon qui commence à se sentir bien seul pour tirer les marrons du feu d’un PS dont il diagnostique la fin. Chez les écolos, comme toujours, c’est le grand n’importe quoi entre la danseuse mondaine Cécile Duflot et le renard des sables Vincent Placé : le jeu des alliances cher à la IVe qui assure des sièges dans les assemblées. À quand le retour des apparentements que le gouvernement de la Troisième Force avait fait voter dans une loi électorale de mai 1951 qui instaure les apparentements. La Troisième force fut une coalition politique française sous la quatrième qui rassemblait les socialistes de la SFIO, le MRP et les radicaux plus quelques petits partis centristes. Cette loi prévoyait que, dans un scrutin proportionnel, deux listes distinctes pouvaient annoncer qu'elles s'apparentaient. Dans ce cas, elles additionnaient le nombre de voix qu'elles ont obtenues. Si à elles deux elles obtenaient la majorité absolue des suffrages, elles recevaient tous les sièges au sein d'une circonscription. Ce système favorisait les partis de la Troisième Force qui pouvaient s'apparenter, alors que les gaullistes ou les communistes ne pouvaient pas le faire. Le triomphe du régime des partis !

 

Alors, entendre ce pauvre Christian Paul jouer les frondeurs, pour quelques messes de moins, afin de tenter de sauver ses meubles, est tellement dérisoire qu’on en vient à souhaiter que les petites manœuvres d’un congrès du PS subclaquant amplifieront la déroute électorale à venir. Montebourg lui, pendant ce temps-là, fait le beau avec son Aurélie du côté de la grosse pomme en se ramassant un miroir sur la tronche. Il laisse le champ libre à un Benoît Hamon qui, en bon breton, a toujours l’air avec sa cravate noire de porter le deuil de ses ambitions déçues. Et pendant ce temps-là aussi Bayrou est à Pau et le petit Nicolas arpente la Saône-et-Loire en faisant semblant d’écouter les agriculteurs « Alors que les députés UMP votaient la censure du gouvernement, jeudi 19 février, Nicolas Sarkozy a sillonné les routes de Bourgogne. Au milieu des photographes, il a caressé le mufle d’une vache charolaise, embrassé les enfants du village et discuté avec leurs parents, pour la plupart éleveurs à Mellecey (Saône-et-Loire). Dans une pièce de l’étable, autour d’un café, il a été question des charges sociales, de la politique agricole commune (PAC), de la concurrence des abattoirs allemands… Mais aussi d’un mode de vie à défendre, de « ces terroirs qui ne se transportent pas » contrairement à ces vins de mauvaise qualité que « l’on produira toujours moins cher quelque part dans le monde ».

 

Et nous on est un peu dans la merde car entre le patron de l’UMP et Alain Juppé, l’Elysée choisit le premier comme adversaire en… 2017. Un journaliste a écrit un papier qui résume bien la situation : «Merci Sarkozy !» A l’Elysée, on ne le crie pas trop fort, mais les amis de François Hollande ont bien du mal à retenir ce cri du cœur. Un de ses proches résume la nouvelle donne politique depuis le retour sur scène de l’ex-chef de l’Etat : «Sarkozy, il faut le garder au chaud. Et quand la flamme diminue, il faut remettre du gaz.» Les hollandais attendaient ce moment avec gourmandise. «Qu’est-ce qu’il fait comme bêtises !» se réjouit un vieux compagnon de route de François Hollande, oubliant un peu vite les débuts calamiteux du quinquennat et les sondages qui recommencent (déjà) à plonger. Qu’importe ! Pour l’heure, les fidèles du président ne se lassent pas de commenter les premières semaines cafouilleuses du patron de l’UMP. François Hollande ne rate pas une occasion de glisser des piques contre son meilleur ennemi. Lors de sa dernière conférence de presse, il a ironisé sur l’art de la synthèse que ce dernier expérimente à l’UMP. «Sarkozy, il ne le regarde pas d’un œil mais des deux. C’est son sparring-partner. Ça le motive et ça le fait rigoler. C’est un personnage qui le fascine», explique un visiteur de l’Elysée. «Avec Juppé c’est dur, avec Sarkozy c’est possible, avec Le Pen c’est sûr mais c’est fait.»

 

Obsession mutuelle, Sarko « ne croit pas une seconde à une autre hypothèse que Hollande. Il n’envisage pas Manuel Valls. «N’enterrez pas trop vite le duel droite-gauche », a-t-il lâché récemment devant des proches. Preuve qu’après l’avoir longtemps sous-estimé – à tort – Sarkozy a fini par prendre Hollande pour un redoutable adversaire. » J’exhorte mes troupiers : « Pour nous le cap n’a pas changé, nous jouons la carte Juppé pour préserver la trajectoire présidentielle de Manuel et faire la peau à la Marine qui avec lui prendra une vraie mufflée… »

CHAP.15 opération Chartrons, «Avec Juppé c’est dur, avec Sarkozy c’est possible, avec Le Pen c’est sûr mais c’est fait.»

Un rajout signé Roselyne Bachelot

 

Dans « A feu et à sang : carnets secrets d’une présidentielle de tous les dangers » (Flammarion), paru en 2012, vous critiquiez sévèrement la « droitisation » de la campagne de Nicolas Sarkozy. Cet hiver, lors d’un meeting tenu près d’Angers, l’ex-chef de l’Etat a exprimé ses regrets de vous avoir "choisie" comme ministre...

 

« J’ai bien servi la République et j’ai été une ministre loyale. Je fais crédit à Nicolas Sarkozy de m’avoir nommée pour de bonnes raisons : il connaissait mon expérience, ma capacité de travail et ma connaissance des sujets sociaux et sanitaires. C’est lui qui a pris toutes les décisions importantes. Sur tous les sujets, j’ai appliqué « sa » politique. Je n’ai d’ailleurs fait l’objet d’aucune remontrance ni d’aucune discussion. Certains collègues, au sein du gouvernement, me disaient : "C’est drôle, tu es la seule qu’il n’engueule pas." Sur cette campagne de 2012, j’ai dit ce que j’avais à dire. Je suis une femme politique, j’ai des convictions. Je ne suis pas une femme que l’on « choisit » dans un harem. Nicolas Sarkozy est le pire ennemi de lui-même. Pourquoi dire cela dans une circonscription que j’ai représentée pendant près de vingt-cinq ans, devant des militants qui m’aiment ? Pourquoi ne joue-t-il pas les grands seigneurs ? Pourquoi supporte-t-il uniquement les gens qui sont à genoux devant lui ? Pourquoi se laisse-t-il toujours emporter par ses passions ? Pourquoi s’en prendre à moi, alors que je suis retirée de la vie politique, chroniqueuse sur D8 et que je ne reviendrai pas dans le jeu politique ? Cet homme est incorrigible. »

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