La semaine passée je me suis dit, pas de souci, c’est François Simon qui l’écrit le 26 juin, GRILLÉ, « ÇA Y EST C'EST OUVERT: J'AI TESTÉ … » link alors j’ai pédalé jusqu’au 15 de le rue Saint-Augustin qu’est une rue qui coupe la Japanese rue Saint-Anne qu’est sur ce tronçon percluse de travaux baptisés par notre maire « j’améliore votre environnement ». Donc, grand détour et quand je pointe mon nez au 15, c’est fermé. Caramba me dis-je le Simon m’aurait-il enfariné ? Non, face à mon désarroi, un homme surgi de l’intérieur pour m’indiquer que le four à pain est en rade, qu’il attend la pièce, qu’il est désolé. « Pas de souci ! » je fais cul sur pointe, ventre vide et je repars sur les chapeaux des belles roues de ma flèche d’argent jusque chez Simone, que François Simon n’a pas encore honoré de sa visite.
Hier, juste avant midi j’ai bigophoné chez Grillé link pour m’enquérir de l’état de la maison. Il me fut répondu gentiment que c’était ouvert depuis ce jour. Nouveau départ, toujours les travaux municipaux mais avec pause odorante de goudron bitumineux sur le trottoir. Chez Grillé y’a une queue de type soviétique composé essentiellement de jeunes gens type bureaucrate du quartier qui paye en ticket-resto. Fais chaud, fais des photos du menu et j’attends pénardement. Derrière le comptoir ça s’active : le préposé à l'emblématique rôtissoire à la verticale qui avec un engin électrique pèle la viande du kebab, à l’autre bout l’homme du pain qui roule des galettes de pain à la farine bio de petit épeautre, entre les deux le fabricant du kebab, la femme des frites et l’homme de la caisse. Le rythme est bon mais j’attends tout de même 20 mn. Vais pas me plaindre car j’en profite pour faire des photos.
C’est mon tour, je commande 1 grillé sauce tomates vertes-piments-raifort, unefrite et un nectar de pêche de vigne 15,70€(pas de boissons alcoolisées). Quand je pars la maison est au bord de la rupture de viande.
Reste que, n’ayant pas de bureau où poser mes fesses et que les cafetiers du coin m’auraient viré avec mon kebab vu qu’ils tortorent tous du réchauffé, il ne me restait plus qu’à faire cul sur pointe et revenir à domicile. Comme il fait très chaud mon kebab et mes frites ne vont pas se transir dans le sac en papier. Je pédale avec précaution car à l’aller un gros connard de livreur a essayé de me transformer en viande hachée. J’arrive sur les coups de deux heures, je branche mon four normal pour donner un coup de chaud, surtout aux frites qui, comme le note Simon, ont le coude mou. Quelques petites photos et l’heure est au kebab bien mérité. Je n’en avais jusqu’à ce jour jamais mangé vu l’état des débiteurs de kebabs parisiens.
Je mange donc sur mon balcon, c’est bon, même très bon. Le seul problème c’est tout à la fin où la galette roulée se déboudine et que l’on a bien du mal à retenir les lamelles de viande. Dans les bureaux ça risque de faire un peu tache sur les futals mais c’est sans doute le destin de tous les kebabs et ce ne sont pas les petites serviettes en papier qui pourront faire office. Bref, très bonne note au kebab, pour les frites peu beaucoup mieux faire et je suggère que nos 3 associés Marie Carcassonne, Hugo Desnoyer et Frédéric Peneau se mettent en cheville avec un limonadier du quartier pour qu’on puisse poser ses fesses et manger son kebab en paix et, qui plus est, s’offrir un verre.
En effet, ce kebab vaut mieux qu’un gentil jus de fruit, même artisanal, même bien frais avec ce temps enfin resplendissant, une si belle viande, bien rôtie, gouteuse, mérite un beau rosé de Tavel d’ Eric Pfifferling domaine de l’ANGLORE.