De tout temps, depuis la nuit des temps, dans une communauté de travail donner un coup de main à son voisin, faire un geste discret lorsqu’il se retrouvait dans la difficulté, l’aider, s’entraider, partager même le peu permettait de cimenter les liens, de dépasser les antagonismes, d’assurer la survie des groupes familiaux. Les temps étaient dur, même très durs, la disette, la famine, les épidémies ravageaient nos territoires.
Ces temps sont certes révolus dans nos économies développées, mais les catastrophes naturelles frappent toujours aussi durement, sans préavis, de façon aléatoire des exploitants, des vignerons, les mettant en péril du fait de la fragilité économique et financière de leur micro-entreprise.
Face à ces coups du sort, toujours injustes, nous qui naviguons sur les fameux réseaux sociaux, nous qui sommes si prompts à nous enflammer pour des futilités, ne pourrions-nous pas remettre du contenu concret à la bonne vieille entraide communautaire ?
En voilà une belle idée ne pensez-vous pas chers confères de toutes obédiences qui, en ce moment, sous les ors et les paillettes de Vinexpo, déclarez votre flamme au vin ? Nous faisons partie de la communauté vigneronne pour le meilleur comme pour le pire, à nous de passer de la simple émotion à l’acte.
J’ai toujours eu de la pudeur face au malheur des autres et depuis dimanche les mots pour exprimer ce que je ressentais face à ceux dont les vignes venaient d’être ravagées, je ne les trouvais pas. D’ailleurs je ne les ai toujours pas trouvé alors je me suis dit qu’au-delà de l’émotion face à la peine, à la détresse, de ceux qui en quelques minutes ont vu le fruit de leur travail réduit à néant, le mieux que je puisse faire c’est donner de mon temps, et pourquoi pas de mon argent, à une initiative d’entraide.
Voilà, c’est écrit. Vignerons de Vouvray et de Montlouis, et d’ailleurs aussi, si vous le souhaitez je me tiens à disposition pour vous donner un coup de main.
Amitiés à vous tous.