Ce dialogue dans le film de Luigi Comencini :
Le maréchal de logis des carabiniers, Antonio Carotenuto (Vittorio De Sica), à un paysan assis sur une marche en train de manger :
- Que manges-tu ?
Le paysan, l'air triste : du pain.
Antonio Carotenuto : Et dans le pain ?
Le paysan : de l'imagination (fantasia en italien)
Et ces crétins de diffuseurs français ont baptisé le film Pain, Amour et Fantaisie (Pane, amore e fantasia)
L’imagination la folle du logis, celle par qui l’échappée belle donne du sel à la vie. Je m’ennuie d’elle. Elle me manque. J’ai de nouveau envie de lui faire la cour, de lui laisser libre cours, de lui faire l’amour.
Pour ce faire je vais vous être infidèle, lui donner la plus large part de mon temps, lever le pied sur mon espace de liberté sans pour autant vous abandonner.
Le temps, mon temps, n’est pas extensible, je me dois de faire le choix de pratiquer une écriture moins intensive. Tout passe, tout lasse, mettre de l’espace, de la distance, est vital pour moi. Je n’ai pas envie de radoter. Pour autant, comme je l’ai écris, je ne vais pas vous abandonner, transformer mon espace de liberté en jachère.
J’y passerai, peut-être au début tous les jours, on ne se défait pas facilement d’un ouvrage qui a fait partie de son quotidien. Ce sera à la couleur de mon esprit, en fonction de mon envie, rien de brutal, simplement, aucune rupture.
Sans vous faire un quelconque reproche, le taux de lectorat est au zénith, vous m’avez facilité la tâche en ne participant plus guère au forum des commentaires. Pas le temps me direz-vous… Je n’en suis pas si sûr et, si tel était le cas, vous comprendrez plus aisément que moi aussi ce temps qui vous est si précieux je le consacre à une autre forme d’écriture.
Écrire !
Quelle prétention !
Oui !
L’écriture a toujours été ma seule maîtresse. En ce début d’année j’ai fait le choix de l’épouser pour le meilleur et pour le pire. « Que sera, que sera… » peut-être en aura-t-elle vite marre de moi ou moi devrais-je me rendre à l’évidence que je ne suis pas fait pour elle.
Peu importe, c’est mon choix. J’ai toujours fait comme ça. Je laisse mûrir puis je me décide à emprunter une autre route.
Ça ne va pas être facile pour moi je le sais. Me retrouver chaque matin face à ma page blanche va, sans aucun doute, me faire douter. Mais c’est ainsi.
Ni blues, ni fatigue, ni coaltar, rien qu’une page qui se tourne avec précaution, une décélération, en fait un simple retour à mes amours. Nul abandon de ma part, aucun reniement, je vais continuer de cultiver mon petit espace de liberté avec soin mais en laissant la main au monde du vin qui, je l’espère, est assez grand pour assumer son destin.
Allez, chers lecteurs, à demain sur mes lignes et portez-vous bien dans le grand silence de la toile.