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26 septembre 2012 3 26 /09 /septembre /2012 00:09

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Au temps de mes culottes courtes, les filles du patronage, c’étaient les « âmes vaillantes » et les garçons les « cœurs vaillants », je n’en n’ai jamais été me contentant d’être le capitaine de la Vaillante Mothaise, club de basket-ball. Vaillant, voilà un adjectif peu usité mais qui va bien à celles et ceux qui coupent le raisin car il faut être courageux, avoir de l’ardeur au travail, pour affronter dès l’aube les Longues de Grenache parcelle surnommée ainsi par les Guichard « parce que les rangées » leurs semblaient infinies. Isabelle avoue qu’elle n’a « jamais compté le nombre de ceps sur une rangée, mais à y travailler, pour tailler et ébourgeonner, j’ai l’impression de ne jamais terminer, un peu comme Sisyphe et son rocher. Elle force l’humilité… » et elle espère que « les vendangeurs seront en forme. Orientée plein sud avec un dévers certains, les rayons du soleil y semblent plus forts. »


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Ainsi donc, dans l’amoncellement du courrier au retour de mon séjour Corse, j’ai eu le grand bonheur de découvrir un petit opus – je ne sais si Isabelle Guichard lit mes chroniques, mais j’adore les beaux petits livres – des éditions du Rouergue « Recettes de vendangeurs »18€  dont la jaquette m’offrait le spectacle de petites mains triant le raisin. J’avoue avoir un goût très modéré pour les livres de recettes mais là, en feuilletant j’ai découvert un talent d’écrivain ou d’écrivaine, selon l’esprit du temps, de la maîtresse de maison : Isabelle Guichard. Ses textes m’ont rendu l’âme et le cœur vaillants et j’en avais bien besoin en ces temps d’incertitudes. La relation forte avec mon cœur, la pompe, date de l’époque de mon Wolf-Parkinson-White à Lariboisière avec le Pr Leenhardt ; quant à l’âme elle a du mal à être légère. Ce réconfort je le dois à un service de presse et que ceux qui en sont à l’origine en soient vraiment remerciés.


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Mais je me dois aussi de digresser à propos de Guichard. Le premier Guichard que j’ai connu, façon de parler, était fort connu puisque membre du petit cercle des barons du gaullisme, tout en étant lui-même un vrai baron, et se prénommait Olivier. Le second, je ne l’ai jamais connu sauf sous le nom d’un stade, surnommé le chaudron, lui se prénommait Geoffroy et il fonda le groupe Casino sis à Saint-Etienne. Les Verts de la grande époque à Marcel Saupin face à un FC Nantes de rêve, le temps de ma jeunesse. Et puis il eut Daniel, classe 48 comme bibi, La tendresse 1973… le chanteur.  Enfin, dans un raccourci comme l’Histoire les aime, par hasard, par la grâce de mon espace de liberté, je découvrais une nouvelle Guichard cachée sous le nom de son mari : Aline qui se trouvait être la Baronne puisque fille d’Olivier Guichard et ainsi néo-vigneronne en un château, car à Bordeaux il n’y a que des châteaux. Ainsi je croyais  en avoir fini avec les Guichard lorsque du courrier surgissait Isabelle, qui partage avec Aline le même goût pour la cuisine tout en effectuant un chassé-croisé de patronyme Guichard. Reste la vigne, le vin, mais de cela elles s’en expliqueront si elles le souhaitent. www.domaine-guicharde.com et www.baronneguichard.com

Et comme les chroniques font découvrir des liens Arnaud Guichard, le mari d'Isabelle, est l’arrière-petit fils de Geoffroy Guichard.


Me reste plus bien sûr à vous offrir une tranche du livre d’Isabelle, d’abord les superbes intercalaires : ses textes entre les recettes, qu’il faut savourer aussi bien que les plats qu’elle concocte pour sa cotriade de vendangeurs. Il me fallait choisir, alors je suis tombé du côté où je le devais : ce que fait la main… à la cuisine comme à la vigne. Bien sûr j’ai choisi la vigne :


« La taille est peut-être le moment où la main se fait la moins hâtive, la plus mesurée. L’hiver est long, le mistral violent et la pluie battante participe de sa dureté. Le geste est donc moins pressé. Préalable à tout ce qui s’ensuivra, la taille redonne un peu d’ordre à la parcelle. Elle tranche sans faillir dans un enchevêtrement parfois inextricable de sarments, remodèle le cep, lui confère un peu d’allure, un port plus altier, plus austère, parfois même mortifère. Les sarments, coupés et regroupés en tas réguliers le long des rangées, scandent le lopin de terre. La main semble alors dominer la plante en imprimant son empreinte sur le végétal, mais cette apparente suprématie ne dure guère. Les derniers coups de sécateur à peine donnés, les plaies de taille commencent à pleurer, la sève monte à nouveau. Bientôt les premiers bourgeons vont grossir, éclater et de minuscules feuilles d’un vert tendre s’épanouiront. »


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Pour les recettes mon inclination naturelle me fait choisir : la salade de pâtes (des farfalle), l’osso-buco et la salade de pêches blanches à la menthe. Le tout arrosé de la cuvée des petites mains œuvre d’Isabelle. « Élaborer un joli vin sans outrance ni explosion, mais dans la finesse avec un soupçon d’élégance, tel était mon vœu pieux. Pas question d’aller vers la surextraction : nous avons décidé avec Arnaud de piger cette petite cuve deux fois cinq minutes par jour au début de la fermentation alcoolique puis de la laisser faire seule ses premiers pas. »

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