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20 juillet 2007 5 20 /07 /juillet /2007 00:14

Ceux qui me lisent le savent, j'aime Jacques Dutronc. En 1966, il écrit et interprète : Mini, Mini, Mini. La première jupe rase-pets est apparue dans le quartier de Chelsea dans la boutique Bazaar sur King's Road et est l'oeuvre d'une jeune styliste autodidacte : Marie Quant. La mini-jupe va déferler sur le monde : 200 000 pièces vendues en 1966 pour la France. Coco Chanel la trouve "ridicule". Le Ministre de l'Education Nationale, Christian Fouchet, la juge déplacée "dans les lycées " ; en Pologne le Parti dit "oui" ; en Hollande le Parlement vote "non".

 

Plus qu'une jupe raccourcie, la mini-jupe est le symbole de la contestation exit les bas et les porte-jarretelles, vive les collants. C'est aussi paradoxalement, l'expression des premiers effets de l'opulence : provocation de la perfide Albion pourtant reine des filatures. Les baby-boomeuses s'affichent, s'exhibent diront certains, montre leurs cuisses et leurs petites culottes. Le top-model Twiggy personnifie cette époque et défile pour Marie Quant. Corps d'adolescente à la silhouette filiforme, la raie sur le côté à la garçonne personnifie le début des Swinging Sixties qui s'exprime dans les rues aussi bien dans la musique ou la peinture que dans les tenues vestimentaires. Londres avec sa City guindée fait exploser les lignes, devient la capitale de la création.


 

 

 

 

A l'instar des Beatles, Elizabeth II élève Mary Quant au rang d'officier de l'Empire britannique. André Courrèges se fait un nom en créant une mode ultra-courte taillée et structurée comme une architecture. " Ce n'est pas un raccourcissement mais une construction parfaite. " écrira Roland Barthes dans Marie-Claire en 1969. Le préfet Gandouin, doublement célèbre pour être à la fois l'auteur reconnu d'un guide du protocole et des usages et s'être fait débarquer par son Ministre de l'Intérieur, alors qu'il était préfet de la Sarthe, pour propos orduriers à l'endroit d'un preneur d'otages, donne du discours une définition savoureuse " Un discours doit ête comme une mini-jupe, suffisamment long pour couvrir le sujet, mais suffisamment court pour retenir l'attention". Tout ça pour dire, et l'écrire, que ceux qui réécrivent l'histoire des années 60, à l'aune d'une nouvelle pudibonderie, en prêchant pour un retour à l'ordre moral, couvrant au passage les baby boomers d'opprobe, me gonflent.


Comme je fais parti du Parti d'en boire je vous conseille pour accompagner cette chronique rase-pets de vous ouvrir, en souvenir du préfet Gandouin, préfet de la Sarthe, arroseur arrosé, un petit coup de Jasnières du domaine de la Bellivière.  http://www.belliviere.com/  et que sa minéralité superbe vous inspire...

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