À la tentation j’ai longtemps résisté mais ce matin j’y ai succombé avec un grand plaisir que j’espère vous partagerez.
Pudibonds, pudibondes passez votre chemin, l’ouverture de la porte de son Enfer par notre Bibliothèque Nationale, ce grand X rose placardé la nuit sur le flanc d’un des 4 grands vits érigés sous le règne de François Mitterrand, m’y invitait depuis des mois. Bien évidemment je ne puis me pencher sur un tel sujet sans vous offrir quelques gâteries, le sexe dans tous ses états, frivole, grave, polisson, esthétique et parfois sadique…
Âmes pudiques, femmes honnêtes ou sages, prudes et prudes retirez-vous nous allons emprunter le chemin de la licence, de l’indécence et de l’obscénité. Mais, permettez-moi quand même, en un temps où la sexualité trop souvent se réduit à une frénétique mécanique des corps, de vous confier qu’il est temps de réenchanter le désir. Ne rallumez pas pour moi les feux de l’enfer mes propos matinaux, comme toujours, sont là pour vous éclairer non pour vous dévergonder.
Emmanuel Pierrat – avocat spécialiste de la censure – écrit « L’autodafé des livres licencieux a certes existé, pour la démonstration publique, la beauté de la flambée, l’édification et la satisfaction des masses. Mais le censeur, en bon bibliophile, a toujours pris soin de collecter quelques exemplaires à placer à l’abri, en « réserve ». Et même, d’organiser savamment cette étrange collectionnite au sein des bibliothèques. Ces pièces aux rayonnages secrets sont désignées communément comme des « Enfers »…
Le Supplément du Grand Dictionnaire universel de Larousse précise qu’ »il existe à la Bibliothèque nationale un dépôt qui n’est jamais ouvert au public : c’est l’Enfer, recueil de tous les dévergondages luxurieux de la plume et du crayon ».
C’est l’ouverture de l’Enfer de la BNF sur le site François Mitterrand/Grande Galerie qui fait l’objet d’une expo L'Enfer de la Bibliothèque, Eros au secret jusqu’au 22 mars ICI
Avant de vous laisser au plaisir des yeux, en ces temps où l’on chante l’irruption de la mondialisation, l’Internationale des Enfers existe et je vais vous en livrer un échantillon :
– « Private Case » de la British Library de 1865 à 1953 est riche des centaines de livres produits aux riches heures de la très chère reine Victoria et d’objets « symbole du culte primitif de l’Humanité ».
– À Moscou, une section spéciale de la « Leninka » constituée à partir de 1924, avec bien sûr des écrits politiques séditieux, 12 000 ouvrages, mais aussi d’une section érotique réservée aux seuls apparatchiks et au KGB ; Béria signa un document « ultrasecret » pour commander 95 voitures de pompier, en 1941, pour sauver des flammes ce Trésor dissimulé aux masses.
– Enver Hodja, le Staline albanais disposait d’un Enfer personnel de grande ampleur.
– Les chantres de la Révolution Culturelle de Mao ont accumulé des stocks de livres sulfureux réservés aux cadres de haut rang.
– Enfin, un enfer mythique tant il est inaccessible où est accumulée « la plus impressionnante et la plus ancienne des collections d’ouvrages qui ne se lisent que d’une main… » la Bibliothèque… vaticane.
PHOTOS INTERDITES AUX MOINS DE 16 ANS
Bachus et Ariane