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29 février 2008 5 29 /02 /février /2008 00:07

 

Ce fut l'équivalent de Charles Martel en 732 mais, au lieu d'être dans les livres d'histoire, seule les archives du journal Libération s'en souviennent. C'était le 2 septembre 1988, page 11 (une pleine page avec appel en une). Un évènement ? Non, un coup médiatique concocté par les communicants du Ministre. En ce temps, directeur-adjoint du cabinet, je ne suivais pas le dossier de la viticulture, la période était plon-plon dans le South of France. Je découvris donc le scoop dans Libé comme tout le monde. Fis grosse colère. J'ironisai sur le risque de voir la Romanée commercialisée en cubi dans les grandes surfaces japonaises. Je fis aussi remarquer que ce coup de menton, très politique de la canonnière, basé sur rien était du pire effet auprès du gouvernement japonais. On me prit de haut. Puis, face à l'évidence, ce cher Henri me dit, tout sourire "arrange-moi ça..." Ainsi, après une entrevue avec le conseil de Lalou Leroy-Bize, je fis sa connaissance et tout rentra dans l'ordre... mais c'est une autre histoire qu'un jour peut-être je vous conterai chers lecteurs. Pour l'heure je vous offre des extraits de ce veto historique.

Nallet.jpg"Henri Nallet a tranché : les Japonais n'entreront pas dans le domaine de la Romanée-Conti, le vignoble le plus prestigieux de Bourgogne. Le Ministre de l'Agriculture a annoncé hier matin, dans une conférence de presse, qu'il avait demandé au ministère de l'Economie de bloquer la transaction prévue entre la société de commercialisation de ce vin, considéré comme le "meilleur vin du monde" et le groupe japonais Takashimaya.

 

"La Romanée-Conti, c'est comme une cathédrale selon le Ministre. Il n'est pas question de laisser partir un élément du patrimoine culturel français." Ce veto du ministre de l'Agriculture pourrait être suivi par le Trésor, même si celui-ci est un peu gêné par les proportions prises par cette affaire. le ministère des finances doit en effet donner son accord pour toute prise de participation de plus de 20% dans une société française, lorsque l'offre émane d'un groupe domicilié dans un pays non-membre de la CEE.


Le groupe japonais Takashimaya, propriétaire d'une chaîne de grands magasins au Japon et importateur de vins français, avait demandé au mois d'août l'autorisation d'acheter 33,61% de la société Leroy SA pour 83,5 millions de francs. Cette société  ne possède aucune part de capital de la société civile du domaine de la Romanée Conti. Elle est seulement chargée de la commercialisation de ce grand cru en France, dans le monde à l'exception de la Grande-Bretagne et des USA. Les familles Villaine et Leroy, propriétaires à égalité du domaine de la Romanée Conti n'entendent pas vendre leur propriété.


Seulement, pour Henri Nallet, la Romanée Conti, "c'est un tout". Et ce tout qui fait autant parler de lui depuis quelques semaines est bien petit par la taille s'il est grand par la qualité. La superficie de la Romanée Conti n'est en effet que de 1,8 hectare. Une des plus petites propriétés parmi les grands crus français. Les familles Villaine et Leroy se rattrapent d'ailleurs en possédant juste à côté six des plus grands crus de Bourgogne : Richebourg, La Tache, Echezeaux, Grand Echezeaux, Montrachet et Romanée Saint Vivant. Au total 25 hectares, parmi les plus prestigieux du vignoble français (...)


Le Ministre a d'ailleurs annoncé hier, qu'il "avait demandé à ses collaborateurs et à l'INAO de réfléchir à des procédures et à des propositions pour que certaines merveilles de la viticulture française puissent être désormais considérées comme faisant partie du patrimoine culturel au même titre que certains tableaux".


Si Henri Nallet a mis un point d'honneur personnel à bloquer cette opération, c'est évidemment en raison de la spécificité du domaine de la Romanée Conti." J'ai choisi cette occasion pour prouver que des produits comme la Romanée Conti sont des oeuvres d'arts" a-t-il expliqué, en rappelant qu'il avait été élevé par des viticulteurs (...) 

 

Mais cette décision du ministre n'est peut-être pas exempte non plus de préoccupations commerciales. Un long contentieux porté devant l'instance commerciale internationale, le GATT, oppose la France et le Japon à propos des taxes que supporte l'importation de vins et spiritueux au Japon. Le gouvernement japonais s'était engagé à les abaisser au 1er janvier 1988, il a reporté les mesures au 1er juin 1989. Le veto d'Henri Nallet vise aussi à faire pression sur eux, pour qu'au Japon, selon un professionnel "on ne boive plus autant de taxes que de vins".

Thierry Philippon 

Deux détails, Henri Nallet était l'élu de Tonnerre dans l'Yonne, donc très intéressé au devenir de la Bourgogne viticole ; son conseiller technique en charge de la viticulture, était Alain Berger futur directeur de l'INAO.

 

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commentaires

M
c tres francais cet article qui vaut rien
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J
Faut pas faire du racisme anti-français Momoko...
M
Les japonais adorent votre vin, il y a aucune mechancete dans tout cela, vous etes tres nuls a des moments...
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