Aéroport de Séville, j'achète le Monde. Dans le supplément Livres, en première page : « Séville ! » Quel à propos... C'est du foot qu'il s'agit : le 8 juillet 1982 à 23 heures, France-Allemagne, le match du siècle écrit Pierre-Louis Basse dans un livre accompagné d'un DVD du match commenté par Roland et Larqué. Une dramaturgie absolue : l'agression de Schumacher sur Battiston, l'épreuve des tirs aux buts où mon poulain le grand Max Bossis qui avait tout donné échouait...
Max Bossis a été mon élève au lycée agricole de la Roche sur Yon. C'était un grand joueur, intelligent, infatigable, courtois, discret, un exemple... Fils de paysans de St André Treize Voies, une grande famille qui aurait pu former une équipe capable de jouer au plus haut niveau, il est pour moi le bon exemple de ce qu'était l'ascenseur social du sport avant la période fric...
Et le vin dans tout ça me direz-vous ? J'y viens. Le Journal du Dimanche de ce week-end titrait en page économie « Darmon : ballon, pognon... Lanson ? » Pour les non-initiés Jean-Claude Darmon a été le grand argentier du foot français avec les panneaux publicitaires sur les stades et voilà que ce cher homme, allié dit-on à Robert Louis-Dreyfus (un héritier) propriétaire de l'OM et à Roman Abramovitch (un milliardaire russe de fraîche date) propriétaire de Chelsea, il serait sur les rangs pour reprendre Lanson...
Sur le fond de l'affaire je n'ai rien à dire mais sur « l'argent facile » du football je ne peux m'empêcher d'écrire : mais où est passé le Stade de Reims d'antan avec ses Kopa...sinsky, Piantoni, le FC Nantes et ses Bossis, Suaudeau et Budzinsky fidèles à leur club... Je vieillis sans doute mais la qualité des dirigeants, des élites, leur hauteur de vue, leur exemplarité, font cruellement défaut dans notre société déboussolée...