De la mienne sans aucun doute, il était pour moi l’un des plus beaux visages de l’Algérie, ce pays superbe, plein de contrastes, meurtri, où j’ai vécu deux années intense de ma vie. J’ai appris à aimer ce pays loin des images véhiculées dans notre pays.
Le chanteur kabyle Idir. PATRICK SWIRC
Idir est mort hier samedi 2 mai, à l’âge de 70 ans, a annoncé sa famille sur les réseaux sociaux. Hospitalisé vendredi à Paris, il a succombé à une maladie pulmonaire et devrait être enterré en région parisienne, selon son entourage.
Je suis ému et très triste de cette disparition.
Fils de berger, né le 25 octobre 1949 à Aït Lahcène, un village de Kabylie, Idir — de son vrai nom Hamid Cheriet — fait figure de héros pour la communauté kabyle, dont il n’a eu de cesse de défendre l’identité et la culture.
Que serait l’Algérie sans la Kabylie ?
Ghania Mouffok -4 janvier 2018
Pour ceux qui voudraient comprendre la Question berbère, en Algérie, un excellent ouvrage vient de paraître à Alger (ed.Barzakh) de Yassine Temlali, journaliste et chercheur, qui éclaire d’une manière nouvelle, une question ancienne qui déchire.
Prendre ces chemins d’histoire, c’est rencontrer des berbères qui, entre invasions arabes et colonisation française, ne semblent pas obsédés par leurs langues – en tous cas moins que les algériens d’aujourd’hui-, c’est croiser des dynasties berbères recrutant allègrement des arabes hilaliens pour aller tailler les têtes d’autres berbères, des tribus zénètes au moins autant nomades que des tribus arabes, des arabes qui se berbérisent et des berbères qui s’arabisent, des luttes de territoires où des hommes et des femmes (même si l’on regrettera leur grande absence de cet ouvrage), brassent leurs langues et pas seulement sous la contrainte, embrassent la même religion, l’islam. Et le voyage continue et il se fait géographie, nous faisant grimper jusque dans les montagnes de la Haute-Kabylie, redescendre dans les plaines qui les enserrent en Basse Kabylie, puis pousser jusque dans les Aurès, la Vallée du M’zab aux portes du Sahara, là où vivent des populations berbérophones issues de nos ancêtres les berbères mais se distinguant les Unes des Autres tributaires de territoires, de leur richesses et de leurs âpretés comme on s’adapte pour ne pas disparaître dans un univers hostile entre invasions arabes, Empire Ottoman et France coloniale.
Comment devient-on alors « Kabyles », « Chaouias », ou « Mozabites » nous interroge Y. Temlali en arpenteur novateur qui éclaire une vraie question : comment la Kabylie est-elle devenue la région porteuse de ce que l’on pourrait appeler « La question berbère » avant de la réduire à « La question kabyle. »
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En 1999, il publie l’album Identités, sur lequel il chante avec Manu Chao, Dan Ar Braz, Maxime Le Forestier, Gnawa Diffusion, Zebda, Gilles Servat, Geoffrey Oryema et l’Orchestre national de Barbès.
TIZI OUZOU
C'est une maison bleue
Adossée à la colline
On y vient à pied
On ne frappe pas
Ceux qui vivent la
Ont jeté la clef
Win izgern i tebburt
Yeqqim idwer iuḍebsi
S lbenna n tmurt
As-d ban tikti
Unadi tsarut
N waggur d itri
Tizi-Ouzou élève, des enfants fous de rêve
Tizi Uzu anda teddiḍ
Anda-t rbeḥ
Tettmen-ṭ iw-arraw-im
D aseqqif n ṭmana
D aqdim nga-yas leqrar
Nettzurut ɣef ḍar
Am unebgi am ɛeṭṭaṛ
Wid it izedɣen ḍegren tisura
Peuplée de cheveux longs
De grands lits et de musiques
Peuplée de lumière et peuplée de fous
La maison berbère mazalit debout
Tizi-Ouzou se lève
Allant au bout de ses rêves
Tizi Uzu anda tedîd
Andat nnif tettmenîd I warawim
Di Tawrirt Mussa
Ig llul weqcic d amencuf
Ayen din idda
Deg ucruf ɣer ucruf
Ur yufi lehna
Ur issin lxuf
Di Ttewrirt Musa
Inder urgaz n Tefsut
Ayen ifi icna
D-ayen fi immut
Isem-is Tamazɣa
D lmut ma nettu-t
Tizi-Ouzou se lève, dans ses collines s'achève
le rêve des fous, qui veulent de nous
que l'on oublie
Tizi Tizi-Ouzou