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10 juin 2019 1 10 /06 /juin /2019 06:00
Je ne sucre pas encore les fraises mais je vais vous conter la chute de la betterave sucrière en notre beau pays françois : les sucreries ferment c’est presque la Bérézina !
Je ne sucre pas encore les fraises mais je vais vous conter la chute de la betterave sucrière en notre beau pays françois : les sucreries ferment c’est presque la Bérézina !

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La betterave sucrière je l’ai découverte, au 78 rue de Varenne, avec le lobby le plus puissant, car le plus argenté, celui du sucre. La CGB, syndicats des planteurs, était présidée par Georges Garinois, 15 ans à la tête de ce puissant syndicat (1977-1992) qui, avec celui des céréaliers, dominait la FNSEA : faiseurs de présidents.

 

Say-1.jpg

 

Bref, planteurs et industriels du sucre : Béghin-Say et Saint-Louis se faisaient des couilles en or.

 

Pourquoi ?

 

Grâce au système des quotas sucriers A, B, C négocié à Bruxelles était une petite merveille de protectionnisme à la sauce libérale qui avait permis à la France de disposer l’une des plus puissantes au monde industrie du sucre.

 

Ces gens-là savaient y faire à Bruxelles comme à Paris, discrets, efficaces, pas du tout bling-bling, des pros du lobbying quoi.

 

Mais le monde change, dernier vestige de la PAC, les quotas sucriers sont tombés dans les oubliettes le 1er octobre 2017, et la surproduction mondiale, ont fait s’effondrer les cours et déstabilisé la filière betteravière européenne.

 

« Ça eut payé mais ça ne paye plus » Fernand Raynaud.

 

Les 26 000 betteraviers français y sont confrontés aujourd’hui.

 

À l’occasion de la campagne 2018 (de septembre à janvier 2019), les planteurs ont affiché des pertes de 400 à 500 € par hectare.

 

« Du jamais vu depuis cinquante ans », disait en décembre, Éric Lainé, alors président de la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB).

 

« C’est la première fois que les betteraviers ne couvrent pas leurs coûts de production. »

 

Filiale de Südzucker, Saint Louis Sucre va fermer, en 2020, deux de ses quatre usines en France. Cristal Union prévoit aussi l’arrêt de deux sucreries. Le numéro 1 français, Tereos a essuyé des pertes colossales au premier semestre.

 

Comme le millier de planteurs Saint-Louis Sucre de Cagny (Calvados). « L’usine la plus rentable du groupe », s’indigne Loïc Touzé, délégué syndical central FO.

 

D’autant plus incompréhensibles pour les Français que des bassins de production européens peu rentables sont sauvegardés à coup de subventions… Une douzaine de pays, aux rendements les plus faibles, ont fait le choix d’aides PAC couplés pour conserver une production de betteraves sucrières. C’est le cas en Pologne, Roumanie, Italie, Espagne.

 

Une surproduction mondiale

 

Le cours du sucre européen (dont dépend le prix de la betterave) a été divisé par deux en l’espace de deux ans. La faute à une surproduction mondiale. L’Europe, qui a mis fin aux quotas de production le 1er octobre 2017 et au prix minimum garanti, y a contribué (+4 millions de tonnes de sucre) mais beaucoup moins que l’Inde (+11 millions) ou le Pakistan (+5 millions).

 

En France, une betterave sur cinq est exportée hors d’Europe. Les vingt-cinq sucreries françaises devaient tourner à plein régime pour vendre un sucre de betterave plus compétitif vis-à-vis du sucre de canne (80 % du marché) moins cher à produire. Les durées de campagne (industrielle) sont passées de 100 à 130 jours, l’an dernier et jusqu’à 147 jours à Cagny, dans le Calvados, un record.

La maison mère, l’allemand Südzucker, a annoncé la fermeture d’ici à 2020 des sucreries de Cagny (Calvados) et d’Eppeville (Somme).

 

Fermeture de cinq des vingt-neuf usines européennes

 

C’était la stratégie pour des lendemains qui chantent. Mais patatras… Südzucker, le numéro 1 mondial du sucre, n’a pas tenu son pari. En février, il annonce la fermeture de cinq de ses vingt-neuf usines européennes. Dont deux en France, dans sa filiale Saint-Louis Sucre, à Cagny (Calvados) et Eppeville (Somme). La France paie le plus lourd tribut de la restructuration avec une baisse de production de 500 000 tonnes sur 700 000 tonnes en Europe. Südzucker avance une perte opérationnelle de sa branche sucre « de 150 à 200 millions d’euros sur l’exercice 2018-2019 ».

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Pénurie de sucre en 2019

 

Confrontés à la volatilité des prix, les betteraviers français ont réclamé de pouvoir ajuster les surfaces cultivées à la demande mondiale en sucre. Ils demandent de mettre en place « un instrument de stabilisation des revenus », c’est-à-dire un fond de mutualisation abondé par les agriculteurs, les industriels et les subventions de la PAC, « pour passer les caps difficiles. » Il aurait aussi fallu adosser le prix de la betterave sur les marchés à terme du sucre. L’interprofession n’a pas su le mettre en place à temps pour éviter les coupes claires industrielles d’aujourd’hui.

 

Pourtant les perspectives ne sont pas mauvaises pour le secteur. C’est tout le paradoxe. Si 76 % des betteraves sont transformées en sucre, 24 % d’entre elles servent à fabriquer l’éthanol. Les automobilistes français se tournent de plus en plus (+45 %) vers ce biocarburant à 57 centimes le litre. La consommation ne sera pas bridée par la nouvelle directive européenne qui n’a pas réduit le plafond d’incorporation des biocarburants de première génération dans les essences (7 %).

 

Le Brésil (40 % de l’export mondial) a décidé de consacrer les deux-tiers de sa production à l’éthanol. Certains prévisionnistes évoquent une pénurie de sucre dès 2019. Pour Sébastien Abis, directeur du think tank Demeter, la demande mondiale de sucre n’est pas près de se tarir. Elle devrait passer « de 185 millions de tonnes à 225 millions d’ici à 2030, avec l’avènement d’une nouvelle classe moyenne en Asie et en Afrique ».

 

Petite histoire de la betterave sucrière

 

Dès la fin du 16ème siècle, simple curiosité de botaniste, Olivier de Serres observait que la betterave  possédait un jus qui, en cuisant, ressemblait au sirop de sucre issu de la canne.

 

C’est en 1747, qu’en Allemagne, Andréas Sigismund Marggraf parvenait pour la première fois à cristalliser, en laboratoire, du sucre de betterave et ce fut François Charles Achard qui consacra sa vie scientifique à appliquer industriellement la découverte. « En 1799, il produit des pains de sucre, comparables à ceux issus de la canne et en 1801, il crée la première fabrique de sucre de betterave du monde, en Silésie. »

 

Au début du XIXème siècle une véritable « saccharomanie » s’empare, en Europe, des  chimistes, pharmaciens, agronomes qui, tous essayent d’extraire du sucre à partir de la betterave.

 

« Au cours de la première décennie du XIXème siècle, les deux premières fabriques métropolitaines sont établies en région parisienne à Chelles et à Saint-Ouen. D’autres fabriques sont créées dans la Somme, dans l’Aisne et le Pas de Calais. La naissance de la sucrerie de betterave est donc l’aboutissement d’un long processus de maturation scientifique et intellectuelle, concrétisant une idée qui était « dans l’air » depuis plusieurs années.

 

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Mais c’est le blocus continental, instauré en 1806 par Napoléon 1er, qui va engendre une guerre économique contre le commerce anglais et rendre nécessaire le remplacement des produits coloniaux, comme le sucre de canne.

 

« En 1811,  Le Ministre Montalivet  présente à Napoléon 1er des pains de sucre, fabriqués par le chimiste et pharmacien de l’Empereur, Deyeux.

 

Napoléon, voulant  favoriser le développement de cette production et avec l’influence décisive du chimiste Chaptal, signe le 25 mars 1811 un décret ordonnant la mise en culture de 32 000 hectares de betterave.

 

La suite ICI

 

Sur les pistes de l'or blanc (le sucre)

Revue Reliefs n°7, 2018

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«Un roseau donnant du miel sans le concours des abeilles» c’est ainsi que Néarque, compagnon d’Alexandre le Grand, caractérisa la canne à sucre au IVe siècle av. J.-C. lors d’une expédition en mer des Indes. Depuis, la saveur sucrée flatte le palais des femmes et des hommes un peu partout sur le globe. La denrée rare et précieuse que l’on achetait à Madère au XVe siècle a aujourd’hui perdu de sa valeur. Mais l’avenir du sucre reste prometteur : de la chimie à l’énergie, cette ressource renouvelable offre des solutions durables.

 

ICI

 

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