Pour faire plaisir à mon cher PAX qui se dore la pilule au pays du Banyuls et de Balbino Giner Garcia : « Le peintre des âmes » sachez que le caddie est une histoire alsacienne.
Je lui tire le portrait plus loin.
Alors pourquoi ce matin tartiner une chronique ?
Le Nord !
Rassurez-vous je ne l’ai pas perdu.
Deux raisons :
- Un polar de l’anar Jean-Bernard Pouy : Ma Zad qui se passe dans les Hauts-de-France.
- L’annonce que chez AUCHAN la maison brûle En 2018, Auchan Holding a perdu plus d’1milliard d’euros. La responsable? Sa filiale Auchan Retail. En un an, la branche de grande distribution du groupe nordiste a vu son chiffre d'affaires chuter de 3,3% à changes courants. Le bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement, lui, a reculé de 20,5%. Les difficultés d'Auchan ne sont pas nouvelles. Depuis des années, l'enseigne souffre, notamment en France, son pays d'origine, qui représente encore 35% des ventes.
Revenons au polar de Pouy qui m’a donné l’envie de chroniquer (Long soliloque à peine interrompu par les personnages secondaires, ce roman est l’œuvre d’un Pouy au meilleur de sa forme littéraire : clins d’œil à ses maîtres, références picturales nombreuses, calembours, turlupinades et facéties... mais je trouve que la fin est bâclée)
Son héros Camille a travaillé dans un supermarché dont il s’est fait virer mais dans sa cavale alors qu’il stationne sa camionnette TOYOTA dans une aire de stationnement d’une supérette il voit une enfilade de caddies alignée devant l’entrée.
« Je me suis figé.
De les revoir m’a ramené vers ma vie d’avant, mon monde, mon mien, j’étais dans le caddie, un caddie plein, et qu’a dit le caddie ? En réalité ça ne valait qu’un euro un caddie, ou alors un jeton plastique, y avait toujours des trucs qui restaient au fond, et puis un caddie, ça ne se volait pas, ça se remettait là où on l’avait pris, ça se sodomisait en plein vent, entre les bagnoles, ça brillait vaguement dans l’obscurité, des fois, ça grinçait, ça coinçait, des fois ça roulait de traviole, on se croyait aux autos tamponneuses, mais c’est sublime, un caddie, c’est démocratique puisque tout le monde a le même, tous les caddies sont pourris, il n’y a pas de quoi être fier, tout le monde pareil, à la traîne de cette saloperie à roulette, on se démerde avec ce petit wagon de marchandises, lourd comme un gros chien mort, ça précède des centaines d’humains, tous les mêmes, tout ça pour quoi, qu’est-ce qu’il y a en général dans le caddie ? Des nouilles, bordel, des nouilles ! C’est important les nouilles, c’est ce qui ressemble le plus à un cerveau, un cerveau bien rond, bien tiède, compressé, le cerveau, car un cerveau, ça ne doit bouillir que six minutes, comme moi, au bout de cinq minutes, je bous et, alors, je balance des nouilles partout, à la tête de tout ce qui remue, ou alors ça ressemble aussi à une partouze d’asticots, les nouilles, tous ces vers qu’on a dans la tête, et qui sentent la mort. »
La sentence :
« Ce ne sont pas les supers et les hypers qui manquent, la région en est pourrie. On se demande bien pourquoi, les gens du coin sont de plus en plus pauvres. »
Mais revenons au vacancier Pax :
Tout commence avec un petit Alsacien :
En 1928 Raymond Joseph vit en banlieue de Strasbourg, à Schiltigheim. Avec compagnons, il se lance dans la création d'une petite manufacture: Les ateliers réunis. Et ça marche assez bien, ils fabriquent des mangeoires, des paniers à salades, des égouttoirs... Tous les ustensiles alimentaires sont fabriqués en fils d'acier. C'est un matériau très à la mode à cette époque. Les ateliers de Raymond Joseph sont prospèrent mais ce n'est pas encore un leader mondial.
En 1950, l'entrepreneur part en vacances aux Etats Unis.
Là-bas il découvre une invention qu'il trouve formidable : le supermarché. Et surtout, l'accessoire indispensable pour faire ses courses dans une grande surface : le chariot. Il revient en Alsace avec cette idée de génie, fabriquer des charriots de supermarché comme en Amérique. Et il a bien raison puisque quelques années plus tard, les grandes surfaces arrivent en France. Dès l'ouverture du premier supermarché en 1958 à Rueil Malmaison, Raymond Joseph est là avec son chariot. Il devient le partenaire de Carrefour quand ouvre le premier Hypermarché de France en 1963 dans l'Essonne.
Il sent le succès venir, il dépose le nouveau nom de son entreprise : Caddie.
La petite manufacture de Schiltigheim devient le partenaire numéro un des supermarchés. Raymond Joseph vend alors à toutes les grandes surfaces ses chariots en fil d'acier. Et c'est comme ça que naît, le CADDIE.
Ainsi naît la génération des « pousses-caddies » cher à Pousson elle adore cette invention qui permet de transporter plus de provision qu'avec un sac de course, et surtout c'est beaucoup moins fatigant !
Pendant des années l'entreprise est le leader du chariot de supermarché. Il s'exporte dans 120 pays et créé au-delà d'une marque un mot qui rentre dans le langage courant.
Son nom est devenu d'un usage commun, mais ce n'est pas pour autant que l'entreprise aime qu'on parle d'elle...
À la mort du fondateur Raymond Joseph en 1984, c'est sa fille Alice qui prend la tête de l'entreprise. Elle continue de cultiver le secret autour de la marque. Et attention on ne peut pas parler de caddie à tort et à travers. Les journaux comme le monde ou le Figaro avaient l'habitude d'utiliser le mot caddie comme synonyme de chariot de course. Et bien l'entreprise les a attaqué en justice et a remporté le procès.
Aujourd'hui l'usine Caddie se trouve à Drusenheim, elle emploie 225 salariés et traverse quelques difficultés financière depuis le début des années 2000.
La chute :
Le caddie développé par Caper intègre un lecteur de code-barres et un terminal de paiement grâce auxquels on peut faire ses courses et payer sans passer par une caisse. La jeune pousse travaille sur une technologie d'identification encore plus élaborée.
Et qui c’est qui fait les course sur la vidéo ?