Ce matin je vous fais la démonstration de mon esprit d’escalier :
- Première marche : Le nouvel album de JeanLouis Murat« Il Francese »
« On avait cru comprendre que le pseudo choisi par Jean-Louis – Bergheaud venait du nom du village de ses grands-parents, Murat-le-Quaire. Il affirme aujourd’hui qu’il doit autant à ce fils d’aubergiste devenu maréchal d’Empire. « La puissance romanesque de son destin m’a beaucoup marqué », affirme celui qui sème ainsi dans Il Francese quelques fragments de charges héroïques et souvenirs de « Murat aux portes de Naples » (Je me souviens). En même temps que son Kendrick et moi, le chanteur ne travaille-t-il pas d’ailleurs à la rédaction d’une correspondance imaginaire entre Murat et Caroline Bonaparte ?
« J’en avais ras le bol », nous confie Murat, cheveux poivre et sel mais yeux bleus, portant avec panache ses 66 ans. « Ne plus vendre de disques, jouer devant 100 personnes… Si encore j’avais bâclé le truc, mais quand en plus tu as l’impression de faire de ton mieux, notamment avec Morituri (2016)… Je me suis dit que j’allais arrêter. » On comprend le sentiment d’injustice de celui demeuré, depuis les années 1980, l’une des voix et des plumes les plus constamment élégantes et singulières de la chanson française. Mais on constatait aussi qu’à l’exception de Babel (2014), électrisé par le groupe clermontois The Delano Orchestra, Jean-Louis Murat peinait à se renouveler.
LE MONDE | 28.09.2018 - Par Stéphane Davet ICI
- Deuxième marche Joachim MURAT était le dernier des onze enfants d'un aubergiste et maître de poste, Pierre MuratJordy et de sa femme, Jeanne Loubières.
« Le futur prince Murat, grand-duc de Berg et roi de Naples naît le 25 mars 1767 à la Bastide-Fortunière, un village du Quercy, d'un père aubergiste qui le destine d'abord à la carrière ecclésiastique.
Renvoyé du séminaire pour mauvaise conduite, Joachim Murat s'engage début 1787 dans un régiment de chasseurs à cheval qu'il doit quitter au bout de deux ans. Le voici commis d'épicerie. A force de sollicitations auprès des hommes politiques de son département, il obtient en 1791 sa réintégration et travaille dès lors activement à son avancement, comme il l'écrit à son frère.
Il participe ensuite aux campagnes de Prusse en 1806 puis de Pologne en 1807 et sa charge à Eylau reste son plus grand titre de gloire.
En 1808, Murat est d'abord chargé de mettre au pas les Espagnols en tant que lieutenant général de l'Empereur. La dureté avec laquelle il réprime l'insurrection du 2 mai lui vaut les félicitations de son maître et il espère un moment obtenir la couronne d'Espagne. Mais Napoléon 1er choisit de la donner à son frère Joseph. En compensation, le 15 juillet, Murat obtient celle de Naples, devenue vacante. »
Sa vie ICI
- Troisième Marche : La grande charge de cavalerie de la bataille d’Eylau
Murat dispose de la réserve de cavalerie, stationnée en arrière de l'église d'Eylau, vers les étangs alors gelés et enneigés. Au total, 58 escadrons. La cavalerie de la Garde, qui va charger également, n'est pas formellement sous ses ordres mais sous ceux de Jean-Baptiste Bessières. Ce sont là dix escadrons de plus.
Murat ordonne les troupes sur cinq lignes : dragons de Grouchy, cuirassiers d'Hautpoul, dragons de Klein, dragons de Jean-Baptiste Milhaud, chasseurs et grenadiers de la Garde. La charge part de l'aile droite, près de l'emplacement actuel du monument de L'Estocq .
Deux premières charges sont menées par les deux brigades de la division Grouchy. Celles-ci ne parviennent pas à entamer sérieusement la ligne russe.
Murat décide alors de faire donner toutes ses forces simultanément. Cette fois, la première ligne russe est enfoncée ; la seconde est culbutée et fuit derrière le bois d'Auklappen ce qui démasque la troisième, comprenant l'infanterie de Somov et de l'artillerie ; les artilleurs russes ouvrent le feu sans se soucier de distinguer amis et ennemis (c'est dans cette canonnade qu'est blessé mortellement le général d'Hautpoul). Pendant ce temps, ce qui reste de la première ligne russe se relève, et se reforme progressivement tout en tirant sur les cavaliers français. A ce moment arrivent les grenadiers de la Garde qui la traversent à leur tour et, emportés trop loin par leur élan, manquent se faire prendre. Les chasseurs de la Garde, enfin, traversent les deux premiers rangs ennemis puis sont pris à partie par de la cavalerie russe qui les repousse, tue leur chef, le général Dahlmann, et les poursuit jusqu'aux lignes françaises.
La charge a sauvé l'armée française en désorganisant le centre russe mais le manque de troupes d'infanterie empêche Napoléon d'en tirer tout le parti possible. La décision devra se faire ailleurs.
Toute la bataille d’Eylau ICI
- Quatrième marche : 21 février 2016 JeanPaul Kauffmann n’écrit pas de romans et pourtant j’ai lu son dernier livre OUTRE-TERRE comme un roman.
Eylau le 9 février 1807 « restera le jour le plus cauchemardesque de la Grande Armée avec le lendemain de la bataille de Borodino. »
« La victoire m’est restée mais j’ai perdu bien du monde. »
Lettre de Napoléon à Joséphine dictée à trois heures du matin.
« La boucherie d’Eylau », expression due à Percy, le chirurgien en chef de la Grande Armée.
La toile du Baron Gros exposée salle Mollien au Louvre: Napoléon sur le champ de bataille d’Eylau, œuvre de commande de l’Empereur qui organise un concours « l’autorité impériale prescrit ce qu’il convient de peindre : l’église d’Eylau, le ciel livide, la neige (mais pas la boue), les blessés et les morts, enfin et surtout l’Empereur. Non pas en vainqueur mais en consolateur. La notice du concours précise qu’il doit être vêtu d’une « pelisse ou polonaise de velours gris de perles, ganses d’or, fourrure de martre. »
« Malgré le blanc de la neige – ou plutôt à cause de ce blanc – cette peinture est noire… »
« Le gris insurpassable du baron Gros… c’est un gris qui n’en est pas un. Au lieu de composer une couleur intermédiaire entre le blanc et le noir, un gris tourterelle, ardoise, souris, perle ou anthracite, Gros a inventé une autre, le gris d’Eylau, couleur intermédiaire qui n’est ni le froid ni le feu. Camaïeu du désastre à venir. Grisante, elle aussi. »
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- Cinquième marche : 3 juillet 2011 JeanLouis MURAT : auvergnat ! « Le Web rend les gens hypocrites, il incite à prendre des pseudonymes » ICI