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29 juillet 2018 7 29 /07 /juillet /2018 06:00
Le porte-parole du gouvernement assure que le bilan du président de la République sera réévalué par les Français. ERIC FEFERBERG/AFP

Le porte-parole du gouvernement assure que le bilan du président de la République sera réévalué par les Français. ERIC FEFERBERG/AFP

Stéphane Le Foll est un garçon fort sympathique, cool, pas bégueule pour deux sous, le genre à monter au front en toute saison, un grognard aussi, au sens napoléonien, lui qui rejoignit le François premier secrétaire sous Jospin premier Ministre de la cohabitation née d’une dissolution à la hussarde du grand Jacques inspirée par le meilleur d’entre eux, un pur produit de la rue de Solférino versus l’autre François de Jarnac.

 

Ayant fréquenté, avant et après 1981, la CNA, la commission nationale agricole du PS, chapeautée d’abord par le souriant Pierre Joxe, puis par Bernard Thareau, j’ai pu assister au basculement du discours : néo-marxiste avant, les offices fonciers, la remise au pas de la FNSEA ; puis avec le tournant de 1983, l’expulsion d’Édith Cresson du 78 rue de Varenne, on ne touche à rien pour avoir la paix dans les campagnes.

 

En plus trivial, quand tu es dans l’opposition, l’intransigeance est de mise, tu t’opposes, tu vilipendes le pouvoir en place ; quand tu retrouves les manettes du pouvoir c’est une autre histoire, la dure loi de la réalité te fait remiser tes paroles flamboyantes pour canoter, cogérer avec la grande maison de la rue de la Baume : la FNSEA.

 

La pauvre Stéphane, alors que François venait de terrasser Nicolas, fut à deux doigts de rester sur la touche : le nouveau président voulut le sacrifier en offrant le maroquin au veau sous la mère, Jean-Michel Baylet. Sauvé d’un cheveu mais flanqué d’un fan de Ségolène, Guillaume Garot.

 

Mais, même si l’agriculture était officiellement son amour, le grand Stéphane vivait en concubinage notoire avec la politique, devenir premier secrétaire, être à la manœuvre dans le marigot de Solférino. Il fut de ceux qui soutinrent Harlem Désir à ce poste, sous-entendu un facile à virer.

 

Stéphane prit vraiment son pied lorsqu’il fut enfin intronisé porte-parole du gouvernement, à l’aise, crinière rétro au vent, prêt à tout défendre, séducteur, bretteur, au sommet de son art. Mais qui se souvient de sa loi d’avenir ?

 

Le François se dégonflant, le PS réduit à une peau de chagrin par le petit Manu, Stéphane réélu dans l’ancienne circonscription de Fillon sans candidat de Macron en face, ne se laissa pas abattre, il sortit de suite de son carquois deux flèches : l’agroécologie, oui, oui, et l’envie de prendre d’assaut les ruines fumantes de Solférino délaissées par la grande « fripouille » de Cambadélis.

 

Le Foll devint alors le héraut du bilan du François qui s’était remis à l’écriture pour retrouver de la popularité du côté des centres commerciaux.

 

Pendant ce temps, son directeur de cabinet, un certain Philippe Mauguin, parachuté à la présidence de l’INRA, en fait des tonnes sur le thème du grand virage vers une agriculture respectueuse de son environnement. Risettes à Travers, fréquentation assidue de Twitter, belle trajectoire d’IPEF toute tournée vers les beautés de la carrière.

 

Mais nos deux lascars viennent d’être rattrapés par la patrouille l'usage des pesticides a augmenté de 12% entre 2014 et 2016.

 

Le bilan, le bilan, un boomerang vous revient toujours dans la tronche messieurs les ouvriers de la 25e heure.

 

 

Voici la dure loi d’airain des chiffres  via l’AFP :

 

Malgré le lancement de deux plans Ecophyto depuis 2008 pour réduire l'usage des produits phytosanitaires en agriculture, l'utilisation des pesticides a globalement augmenté de 12% entre 2014 et 2016 poussant le gouvernement à renforcer ces mesures, dans le sillage des Etats généraux de l'Alimentation.

 

"L'indicateur NODU (nombre de doses unités) qui est utilisé pour mesurer l'utilisation des produits phytopharmaceutiques, a augmenté de plus de 12% en valeur entre 2014 et 2016 avec une légère baisse en 2015 et une stabilité en 2016", indiquent dans un communiqué commun les ministères de l'Agriculture, de la Santé, de la Recherche et de la Transition écologique.

 

Le recours aux pesticides avait augmenté de 9,4% de 2013 à 2014.

 

Les quatre ministres réunis dans le comité d'orientation stratégique et de suivi (COS) vendredi matin ont affirmé vouloir "donner une nouvelle impulsion au plan Ecophyto et mettre en oeuvre des actions complémentaires à celles déjà engagées".

 

Ecophyto II+ devra ainsi intégrer le plan d'action sur les produits phytopharmaceutiques et une agriculture moins dépendante aux pesticides qu'ils ont présenté le 25 avril et le plan d'action de sortie en trois ans du glyphosate présenté le 22 juin dernier.

 

Le plan Ecophyto II+ sera soumis à la consultation publique à l'automne prochain et publié avant fin 2018, selon le communiqué.

 

Concernant le financement, les ministres n'ont pas prévu de fonds supplémentaires à part les 71 millions d'euros de crédits publics budgétés chaque année, et comptent "mobiliser les outils du grand plan d'investissement pour accompagner les priorités d'Ecophyto II+".

 

Le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert a toutefois annoncé jeudi une enveloppe de 2 millions d'euros supplémentaires afin de multiplier par 10 le nombre de fermes expérimentales Dephy, qui devrait passer de 3.000 à 30.000 d'ici 2021.

 

Pour l'association France Nature Environnement, "c'est un constat d'échec: les plans Ecophyto successifs lancés depuis 2008, dont l'objectif initial était de réduire de 50% l'usage des pesticides pour 2018, se sont avérés inefficaces".

 

"L'outil Ecophyto est intéressant mais la sortie des pesticides ne se fera pas sans l'activation d'autres leviers économiques et règlementaires nécessaires pour obtenir une mobilisation de l'ensemble de la profession", a souligné Claudine Joly, en charge des questions pesticides à FNE, citée dans le communiqué.

Bravo Stéphane Le Foll grand héraut de l’agroécologie sous la houlette de ton Ministère dit de l’Agriculture l'usage des pesticides a augmenté de 12% entre 2014 et 2016.
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commentaires

J
Sans la politique mise en oeuvre par Stéphane le Foll l'usage des pesticides aurait peut être augmenté de 40% entre 2014 et 2016 ....
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P
A quoi tu joues lucide et malicieux Taulier. Habiller pour l'hiver un brave homme qui ,sauf erreur,ne t'a rien fait . Et en plein été en plus. Grand cruel va !<br /> Blague à part tu décris parfaitement la médiocrité du personnel politique ! Ah si ces bons zapôtres mettaient autant d'énergie et d'intelligence a exercer le pouvoir qu'ils en ont déployer pour y parvenir..!
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