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30 novembre 2017 4 30 /11 /novembre /2017 06:00
Paulus Potter

Paulus Potter

Sus à la viande, la rouge bien sûr, celle de bœuf qui est le plus souvent de la vache laitière réformée, en raison du coût environnemental considérable de la viande : «Pollution, émission massive de CO2 due aux rejets organiques et au transport, consommation d’eau excessive pour réaliser un steak»

 

 « Là, j’ai pris conscience que tous mes petits efforts pour préserver l’environnement n’avaient qu’un poids infime en comparaison des dégâts environnementaux provoqués par l’élevage de mon bifteck »

 

Pour Terra Nova, le règne de la viande est révolu

 

La consommation de viande ne cesse de progresser, dans les pays développés comme émergents. Or cette dynamique est désormais porteuse d'inquiétudes de plusieurs ordres. De nombreux scandales sanitaires récents ont suscité des doutes sur la sécurité alimentaire des produits carnés. La surconsommation de viande est aussi préjudiciable pour l'environnement, les activités d'élevage impliquant une mobilisation de ressources souvent disproportionnée par rapport à leur apport nutritionnel. L'actualité a aussi été marquée par de nombreuses révélations sur le traitement inhumain des animaux dans certains abattoirs. Enfin, le désarroi de nombreux éleveurs devant la difficulté à vivre de leur travail a mis en lumière les défaillances et dysfonctionnements des chaînes de valeur de ce secteur. L'objet de ce nouveau rapport de Terra Nova n'est pas de condamner en soi la consommation de viande. Mais tout plaide pour que soit recherché un nouveau compromis entre nos traditions alimentaires et nos impératifs sanitaires, environnementaux et économiques. Ce nouvel équilibre commande une réduction quantitative et une amélioration qualitative de la viande que nous consommons.

 

Lire ICI en téléchargeant le rapport :

 

La réponse argumentée du Directeur scientifique adjoint agriculture de l’Inra, Jean-Louis Peyraud vaut la peine d’être versée au dossier :

 

Eugène BOUDIN (1824-1898), La Prairie d'après Paulus Potter

 

Un monde sans élevage, « c’est juste inimaginable ! »

 

  • En tant que scientifique, pouvez-vous imaginer dans l’absolu un monde sans élevage comme le prônent les associations abolitionnistes ?

 

Jean-Louis Peyraud : « C’est une telle connerie que non ! C’est d’abord un non-sens humanitaire : il y a aujourd’hui, sur la Planète, 800 millions de pauvres - majoritairement dans les pays du Sud et notamment des femmes - qui ne vivent, ou plutôt survivent, que parce qu’ils ont une vache, quelques volailles. C’est aussi un non- sens écologique et agronomique. On ne peut aujourd’hui concevoir une agriculture sans élevage. Il faut rappeler que 40 % des surfaces dans le monde sont fertilisées par les effluents d’élevage, par des agriculteurs qui ne peuvent se payer d’engrais chimiques. Sans eux, ce sont des millions de tonnes d’engrais chimiques auxquelles il faudrait avoir recours à l’échelle planétaire. L’élevage, dans nos pays développés, a aussi une vocation de recyclage des sous-produits de cultures non consommables par l’homme : paille, corn gluten, huile d’oléagineux,... Dans les zones de polyculture-élevage, les prairies qui entrent dans les rotations ont aussi comme fonction de couper le cycle des parasites des cultures. On constate d’ailleurs que ce sont les polyculteurs-éleveurs qui réduisent le plus leur usage de phytos. Pour en venir à vos régions couvertes d’herbe, sans élevage, on va complètement fermer ces paysages, ces territoires, avec la forêt et plus personne n’y habitera. C’est juste inimaginable ! Et si on pousse encore la logique jusqu’au bout, si on veut réduire l’utilisation des phytos en Europe via la lutte intégrée, il faudra recourir à des élevages ... d’insectes. »

 

- Et pourtant, les attaques anti-élevage sont nombreuses avec des arguments souvent discutables. Qu’en est-il ?

 

J.-L. P. : « Il y a d’abord le rôle de l’élevage - et notamment des ruminants - dans les émissions de gaz à effet de serre (GES). Or, en Europe, l’agriculture représente moins de 20 % des émissions de GES, moins que l’habitat ou l’industrie, ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas continuer à les réduire et on a des leviers pour cela avec les prairies. C’est aussi l’élevage intensif, concentré sur un territoire pour une logique économique - comme en Bretagne - qui est montré du doigt pour ses impacts sur l’environnement. Il y a également la question de l’utilisation des surfaces et des ressources sachant que, demain, il faudra bien arriver à nourrir 9,5 milliards de personnes. Pour le coup, cet argument de la concurrence entre alimentation humaine et alimentation animale est très ambivalent et mal interprété. Dire qu’il faut 8 à 9 kilos de protéines végétales pour faire 1 kg de protéine animale n’est pas faux en soit, sauf que dans ces protéines végétales, certaines ne sont pas consommées par l’homme, comme l’herbe... L’élevage contribue en fait à une utilisation beaucoup plus efficace de la biomasse avec une contribution nette à la production de protéines. Et certains systèmes sont encore plus efficients, comme les volailles, les porcs mais aussi les ruminants lorsqu’ils valorisent des fourrages, de l’herbe. Quant aux chiffres qui circulent sur les besoins en eau des élevages, ils ne sont pas non plus erronés, mais encore une fois mal interprétés : si on considère toute l’eau de pluie qu’il faut pour produire un kilo de viande, oui il faut entre 10 000 et 30 000 litres. Sauf que si on retire l’élevage d’un territoire, cette même eau continuera de tomber. Il est plus juste de raisonner sur l’eau “utile”, qui pourrait servir à l’alimentation humaine. On obtient alors des ratios beaucoup plus raisonnables : environ 50 l d’eau pour produire un kilo de viande, 10 litres pour 1 litre de lait en système herbager. Dernière attaque en date, celles sur le bien-être animal : on met souvent en avant les élevages intensifs avec la question des animaux en claustration. À l’Inra, on travaille beaucoup sur ces aspects, le comportement animal, comment l’animal intègre son environnement... pour voir comment améliorer les conditions d’élevage mais en évitant tout anthropomorphisme. Dire qu’en mettant les animaux dehors, ils seront forcément heureux n’est pas toujours si évident que ça. »

 

- En même temps, l’élevage ne peut rester sourd à ces préoccupations qui traversent la société...

La suite ICI 

 

Quelques idées fausses sur la viande et l’élevage

 

« Même lorsqu’ils ont des bases scientifiques, la plupart des arguments avancés pour s’opposer à la viande font la part belle aux généralisations abusives, aux simplifications et aux fausses bonnes idées ». Tel est le constat dressé par une récente revue scientifique dont Jean-François Hocquette et Jean-Louis Peyraud, tous deux chercheurs à l’Inra, sont coauteurs.

 

Lire ICI 

Y-aura-t-il un jour toujours des vaches dans nos prés ?
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commentaires

L
Tant que tout le monde a besoin de l'élevage, il y'aura par la grâce de dieu des vaches qui nourrissent l'humanité « C’est d’abord un non-sens humanitaire : il y a aujourd’hui, sur la Planète, 800 millions de pauvres - majoritairement dans les pays du Sud et notamment des femmes - qui ne vivent, ou plutôt survivent, que parce qu’ils ont une vache, quelques volailles. C’est aussi un non- sens écologique et agronomique. On ne peut aujourd’hui concevoir une agriculture sans élevage. les mêmes constations ont été remarqué par des chirurgiens qui étudient l'effet des animaux sur les malades ça permet de réduire le temps de récupération en raison des composants qui existent dans des produits à base de lait de vache..etc
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P
La question mérite d'être posée et merci au Taulier de la qualité de la réponse qu'il apporte , pleine de bons sens.Peut être que cela évitera que les seules vaches qui resteront dans notre monde de plus en plus policé se rencontre dans les rue de Paris. 22, les vl'a !
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