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25 juin 2017 7 25 /06 /juin /2017 06:00
HAJDU, Georges Pompidou

HAJDU, Georges Pompidou

Avec notre sémillant et habile Président de la République, longtemps raillé pour avoir servi à la Banque Rothschild, aujourd’hui qualifié de Jupitérien après une arrivée en force sur la scène internationale, nous vivons un retour en force d’une forme d’adulation des années fondatrices de la Ve République : la référence au coup de balai de 1958 qui avait vu la chute de Parlement, de Gaulle parlant de la grandeur de la France et puis, un beau jour l’arrivée sur la scène politique d’un parfait inconnu du grand public, Georges Pompidou, nommé Premier Ministre en remplacement de Michel Debré.

 

« Hissé par la volonté du prince à l’un des postes les plus importants de l’État, l’homme qui s’installe à Matignon en ce mois d’avril 1962 est en tout cas un inconnu pour l’immense majorité des Français. À plusieurs reprises, on l’a vu, la presse a évoqué son rôle d’éminence grise, mais pour l’employé, le cadre, l’ouvrier, la ménagère ou l’agriculteur, le nouveau chef de gouvernement est un être sans visage, presque un fantôme, l’ombre portée du personnage historique qui préside, depuis maintenant quatre ans, aux destinées de la France. »

 

« Bien que certains journaux insistent lourdement sur le passé à la banque Rothschild du nouvel hôtel de Matignon, beaucoup de Français, au vu de ses photos et à la lecture de ses premières déclarations, ont tout à coup le sentiment qu’en dessous du géant qui les gouverne il y a désormais, en seconde ligne, un mortel à qui ils peuvent s’identifier et qui partage leurs préoccupations. »

 

« Mélange assez exceptionnel de fils du peuple et d’intellectuel très brillant, Georges Pompidou était, tout comme Édouard Herriot, l’archétype de ces hommes politiques que les Français aiment spontanément parce qu’ils peuvent se connaître en eux. » dira François Mitterrand, grand expert de la France profonde.

 

Mondoudif, une famille d’instituteurs, des attaches paysannes, le professorat, le goût des belles lettres… À Orvilliers, petite commune des Yvelines, le week-end, le banquier donne libre cours à son vice impuni, la lecture, et plus particulièrement celle des poètes. Il publiera, en 1961, chez Hachette une anthologie de la poésie française.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Voilà bien une anthologie de banquier : un portefeuille de valeurs sûres. » raillera l’éditorialiste Joseph Barsalou.

 

Raminagrobis pour François Mauriac, premier non-parlementaire à accéder depuis des lustres à la charge de chef de gouvernement, Georges Pompidou, va surprendre dans un domaine où l’on n’attend pas les politiques : l’art.

 

Georges Pompidou, amateur d'art contemporain, il a acheté à 18 ans, lorsqu'il faisait ses études à Paris, « La Femme 100 têtes », un « roman-collages » de Max Ernst. Une vingtaine d'années plus tard, employé à la banque Rothschild, il devient un collectionneur de plus en plus avisé.

 

Nommé Premier ministre en 1962, Georges Pompidou fait décrocher un portrait de Colbert pour y mettre à la place, dans son bureau, une huile sur toile de Pierre Soulages qui montre les contrastes avec les aplats de noir et les effets de blanc, roux et bleu lumineux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« L'art abstrait n'est pas du tout admis à l'époque par le grand public. On rapporte que sa femme Claude a dit bien plus tard que ce choix à l'époque était une véritable tempête politique car le tableau pétrifiait ses visiteurs »

 

Georges Pompidou s’est nourri de l’émotion que lui procurait l’art.

 

Il a en effet passionnément regardé, collectionné et accroché chez lui, puis à Matignon et à l’Elysée, les grands artistes modernes, mais également ceux des avant-gardes des années 50 à 70. Son regard va se former progressivement grâce notamment à Raymond Cordier, fondateur de la galerie L’œil qui jouera un rôle plus qu’essentiel dans le désir artistique de Georges Pompidou puis aux diverses visites auprès de galeristes renommés comme la Galerie de France, Iris Clert, Denise René ou encore Karl Finher et Mathias Fels.

 

Les achats consacrés à l’art se font de plus en plus nombreux et sa collection devient alors plus conséquente… L’ensemble prend alors forme, se précise, devenant plus audacieux il se concentre ensuite sur les abstraits avec les œuvres des artistes De Staël ou Soulages et les cinétiques avec Agam et Soto. Pour l’anecdote, il fera accroché à Matignon, derrière son bureau, une toile de Soulages de 1957, geste esthétique mais aussi politique puisque tous ceux qui y entrent reste bouche bée par l’impressionnante présence de ce tableau et devant la place fracassante que constitue l’art contemporain dans la vie de Georges Pompidou !

 

Premier Ministre, il assume ses responsabilités tout en conjuguant son amour irréductible pour l’art en visitant expositions et galeries très tôt le matin. De Staël, Braque et Ernst rejoignent Matignon et la collection s’enrichit de nouveaux artistes comme Arman, Raysse, Klein ou encore Niki, représentants de la vague des Nouveaux Réalistes. Puis c’est en 1969, lors de son élection à la tête du pays, que la France suit et découvre l’attrait du couple présidentiel pour une modernité plus audacieuse, au salon Paulin ou encore au salon Agam.

 

C’est de cette forte passion pour l’art que naît l’envie de créer un espace totalement dédié à la culture et pour tous ! Le Centre Pompidou ouvre ses portes pour la première fois en 1977 sous l’impulsion de ce Président visionnaire et qui sait s’ouvrir à l’art de son temps ! Une première, puisque le centre est aujourd’hui l’un des plus importants musées au monde, dont la collection compte plus de 120.000 œuvres avec quelques vingt-cinq expositions temporaires chaque année !

 

Du jamais vu à Chambord !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Domaine national de Chambord vous propose de découvrir dans ses murs une exposition inédite intitulée « Georges Pompidou et l’art : une aventure du regard » composée d’œuvres qui pour la plupart n’ont jamais été vues par le public !

 

La suite ICI

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