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2 février 2022 3 02 /02 /février /2022 06:00

Hymne à la gloire de La Villageoise 1 L 5 ou 25 cl plastifiés un des  fleurons du groupe Castel… - Le blog de JACQUES BERTHOMEAU

En ce moment, je suis en pleine séquence Italie.

 

 

« Le grand brûlé de l’intérieur

 

Sous notre toit, il y a deux réponses possibles à la question : Qu’est-ce qui a besoin d’un carburant rouge pour entretenir une combustion constante ? À une nuance près : au printemps, le poêle est à l’arrêt.

 

Aucune des évolutions marketing du vin dit de « table » ne m’échappe, et pour cause : j’en assure l’acheminement. Je connais la bouteille en verre étoilée, consignée, puis la bouteille plastique, dont on pourrait croire qu’elle est moins lourde dans le cabas, ce qui  est faux puisqu’elle contient désormais 1,5 litre. Je les prends par deux, qui se font oublier entre un paquet de farine et un kilo de pommes, car trois attireraient l’oeil en coin de la caissière-taulière-commère. Elles ont pour moi l’aspect du mazout, sa couleur, peut-être son goût, à  coup sûr sa toxicité si  j’en juge par l’état  de corrosion de la peau de Cesare (ndlr le père de Tonino), sa carnation écarlate, l’odeur acide de ses tissus en décomposition. Rien d’étonnant à ce que tant d’aigreur absorbée soit immédiatement vomie sous forme de logorrhée bilieuse. Le plus pénible est de l’entendre dire « J’ai soif » comme un homme de peine réclame de l’eau, au lieu de de : « Laissez-moi vider cette putain de bouteille, porca miseria ! » La question n’étant pas de savoir s’il est soûl mais à quel point il l’est, je sais à sa démarche estimer le temps qu’il nous reste avant qu’il ne perde connaissance. Au stade 1, à son retour de d’usine, aussi vite qu’il quitte son bleu de travail il cherche à  se défaire d’une fébrilité due au manque. Bientôt, nous ne serons plus que des silhouettes floues sur son passage ; le voilà condamné à lui-même, mais après tout connaît-il de meilleure compagnie ? Au stade 2… »

Pages 75-76

 

Suis-je coupable d’avoir embouteillé, distribué ces flacons maudits ?

 

Je ne le pense pas…

 

 

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1 février 2022 2 01 /02 /février /2022 06:00

 

Mais Mélenchon est Mélenchon, vieil apparatchik aigri du PS, il est incapable de dépasser son ego surdimensionné, il se persuade, persuade sa petite troupe insoumise, que son charisme, qui est bien réel en campagne électorale, va cristalliser sur sa personne les voix des sans voix, ceux qui dans les quartiers populaires s’abstiennent massivement.

 

Tonton avait écrit le Coup d’État permanent en 1964, un brûlot !

 

Le coup d'Etat permanent - François Mitterrand - SensCritique

 

« J'appelle le régime gaulliste dictature parce que, tout compte fait, c'est à cela qu'il ressemble le plus, parce que c'est vers un renforcement continu du pouvoir personnel qu'inéluctablement, il tend, parce qu'il ne dépend plus de lui de changer de cap. Je veux bien que cette dictature s'instaure en dépit de De Gaulle. Je veux bien, par complaisance, appeler ce dictateur d'un nom plus aimable, consul, podestat, roi sans couronne, sans chrême et sans ancêtres. Alors elle m'apparaît plus redoutable encore. »

 

« Je n'accuse pas la Ve République d'être un régime policier parce qu'elle entretient des nuées de policiers, mais parce que son origine, ses mœurs, ses ambitions, son système politique, la condamnent à contrôler par des moyens qui lui sont propres les rouages chaque l'État…

 

« Il existe dans notre pays une solide permanence du bonapartisme, où se rencontrent la vocation de la grandeur nationale, tradition monarchique, et la passion de l'unité nationale, tradition jacobine." chaque cellule du pays. [...]

 

Et puis, chemin faisant, ce pur produit des curés, flirtant avec le régime de Pétain, la francisque, mais résistant, garde des Sceaux sous la IVe a beaucoup laissé guillotiner, tout le monde le croyait disqualifié suite à l’affaire de l’Observatoire, il met en 1965, candidat unique de la gauche, de Gaulle en ballotage, puis prends le contrôle du PS à Epinay en s’alliant avec Deferre et Chevènement, au nez et à la barbe d’un Savary pourtant porteur de la tradition socialiste. Il tient alors un discours pur et dur, maniant avec délice une rhétorique néo-marxiste de rupture avec le capitalisme, enterrant ce pauvre Rocard au Congrès de Metz en 1979… La suite ICI 

 

Ses dents de vampire

 

Dans le livre du journaliste britannique Philip Short, François Mitterrand, portrait d'un ambigu (2015), celui-ci raconte que pour mieux paraître à la télévision, l'ancien président était coaché par le publiciste Jacques Séguéla. « Un chirurgien-dentiste s’occupa de ses canines, qui lui donnaient un petit air de vampire. Mitterrand commença par refuser, mais Séguéla lui dit : « Si vous ne vous faites pas limer les canines […] vous susciterez toujours la méfiance. […] Vous ne serez jamais élu à la présidence de la République avec une denture pareille’. », relate le journaliste britannique.

 

Le Programme Commun signé avec le PCF de Marchais et les Radicaux de Gauche du pharmacien de Villefranche-de-Rouergue, Robert Fabre, met les cocos dans un corner, les écrase, les appellent au gouvernement après la vague rose, se la joue à gauche toute jusqu’au tournant de la rigueur où il capitule en rase campagne face aux allemands.  

 

Le pouvoir personnel est jeté aux orties, Tonton règne !

 

Et puis, après avoir roulé à nouveau ce pauvre Rocard dans la farine, il nous fait le coup de la France Unie pour se faire réélire pour un nouveau septennat et nommer dans la foulée le maire de Conflans-Sainte-Honorine à Matignon pour achever son œuvre de démolition.

 

Je n’ai jamais été mitterrandien, Mélenchon si mais il n’en a tiré aucune leçon, il veut le pouvoir personnel, celui qu’il reproche à Macron, afin de mettre en œuvre tout son programme, rien que son programme. Dans le système de qualification de la Présidentielle  gaullienne ça ne tient pas la route.

 

Alors tout ceux qui chouinent sur la désunion de la gauche, le trop plein de candidats de gauche, ceux qui  se la jouent primaire populaire, sont des jean-foutre, les additions de % de sondages ne font pas un total de voix capable d’accéder au second tour. Seule une union programmatique, même pleine de contradictions, de désaccords masqués, le permet. Tonton, le roi de l’ambiguë le savait fort bien.

 

Alors : Trop Tard !

 

« Les batailles perdues se résument en deux mots : trop tard. »

Douglas MacArthur

 

Mélenchon, le caméléon politique - Matière et Révolution

 

Je le crois, mais si Mélenchon était moins crétin, il mettrait vite de l’eau dans son vin, proposerait à Jadot d’être son Premier Ministre et à Hidalgo de présider l’Assemblée Nationale, une assemblée où il aurait une majorité plurielle comme disait Jospin, où il pourrait même agréger les cocos de la nouvelle coqueluche des médias Fabien Roussel.

 

Je ne déconne pas, je suis persuadé qu’ainsi Mélenchon pourrait accéder au second tour, même si face à Macron comme à Pécresse il aurait peu de chance d’être élu Président de la République mais ouvrirait la porte à une cohabitation qui serait un caillou dans le pouvoir personnel de l’élu (e).

 

Comme le dirait Pax « Mais pour ce que j’en dis… »

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31 janvier 2022 1 31 /01 /janvier /2022 06:00

Les pistaches de Bronte | La pistacheraie

Suis ainsi fait je ne résiste pas aux beaux livres, ainsi avant la Noël je me suis offert A Nuostra Cucina Siciliana

 

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UN JOUR, UN LIVRE – ECHAPPÉE BELLE EN SICILE AVEC LE LIVRE DE CUISINE « A NUOSTRA CUCINA SICILIANA » DE GIUSEPPE MESSIMA –

 

11 janvier 2022

 

La Poule sur un  Mur ne pouvait pas ne pas se poser sur ce livre du soleil – « A Nuostra Cucina Siciliana » – La lecture du titre suffit pour nous embarquer vers cette ile, la photo de couverture se transforme en tapis volant pour nous inviter à nous envoler pour la Sicile, ile colorée et riche, gourmande et lumineuse, sur laquelle les fées et dieux de la création se sont penchés et ont donné des terres riches comme des jardins d’Eden de vignes, d’agrumes, d’oliviers; un jardin à ciel ouvert où la cuisine ne peut qu’être généreuse, ensoleillée, colorée, riche de goûts et de saveurs multiples multipliées par les nombreuses cultures qui se sont succédées sur l’île. Elles ont laissé en héritage des produits, des gestes, des coutumes qui n’ont fait qu’enrichir la cuisine identitaire de l’île. Une cuisine qui se présente  simple et traditionnelle sans chichis ni colifichets inutiles, qui joue avec le respect du goût, de la terre, de ses habitants, de ses traditions et de sa culture. une terre et des îliens qui pratiquent naturellement le partage et la transmission, l’hospitalité et la générosité, invitent à visiter sans tralala leurs maisons posées sur des villages haut perchés, leurs champs où les branches des arbres ploient sous les citrons, oranges, bergamotes, amandes. Ils invitent à partager sur leur terrasse où sèchent des tomates et des grappes de raisins, un verre de vin, un morceau de fromage, une vue extraordinaire sur l’Etna, la mer, le maquis et les ruines millénaires témoins d’un passé glorieux.

 

La suite ICI 

Le grand tour de la Sicile - Voyage Sicile - Atalante

 

 

 

Pistache de Bronte : à la découverte de l'or vert sicilien ICI

PARROBERTA SCHIRA,

07 Décembre, 2016

 

Pistache de Bronte : à la découverte de l'or vert sicilien

« La Pistacia vera » est une plante d’origine persane, de couleur émeraude intense, pouvant atteindre six mètres de haut. À Bronte sa production représente 1 % de la production mondiale, 80 % de cette production est vendue hors de l’Italie. En sortant du village, devant un champ de pistachiers, j’ai satisfait ma première curiosité : l’arbre à tronc court et massif ressemble au figuier, son développement est très lent et sa durée de vie peut atteindre 300 ans (il ne devient productif qu’au bout de dix ans). Cela, et le fait que les fruits doivent être recueillis à la main en secouant l’arbre et en les déposant dans une toile, justifie son prix.

.

 

Une partie des 3500 hectares de cultures de pistaches de la région de Bronte se trouve dans le Parc de l'Etna qui donne 80 % de la production régionale. La pistache de Bronte est douce, délicate, aromatique. Elle est surtout unique, pour sa taille et son vert éclatant, et par conséquent très appréciée et recherchée par les marchés européens et japonais. Sur le palais une pistache de qualité donne une sensation pâteuse, elle a un goût aromatique légèrement salé avec des notes de résine et un fond minéral dû au terrain lavique sur lequel l’arbre est cultivé.

 

Comment je la préfère ?

 

Sous forme de pistou pour assaisonner un plat de spaghetti faits main n°5, en mixant du basilic, de l’ail, des pignons grillés, des pistaches de Bronte, des amandes, du fromage Grana râpé mélangé à du Pecorino, du sel. De préférence avec un verre de Catarratto frais, assis sur une terrasse donnant sur la mer.

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L’AUTEUR – GIUSEPPE MESSINA –

 

Chef  et propriétaire des restaurants Non Solo Cucina, Non Solo Pizze et Pane e Olio (Paris 16 ème) – A Nuostra Cucina Siciliana est son deuxième livre. Il cuisine depuis qu’il est petit, naturellement. Il a tout appris en Sicile, dans sa ville natale, Cefalù, auprès de sa nonna  et de son père. C’était le temps béni où les enfants ne mangeaient pas à la cantine mais rentraient à la maison pour dévorer les arancini et la capunata. Puis il est arrivé à Paris, il avait 19 ans. Il a compris l’importance et la richesse de la cuisine sicilienne, que manger à Paris des aubergines frites étaient un billet pour la Sicile. Il est aujourd’hui ambassadeur de la cuisine sicilienne dans ses trois restaurants et rejoint souvent son ile pour retrouver l’ADN de cette cuisine, la famille, les marchés, flâner le nez au vent sur sa terre nourricière, entre la Sicile des champs et celle de l’Antiquité, entre églises baroques et palais majestueux, marchés et  petits ports. Et se poser en famille la question éternelle qui passionne tout bon Sicilien : que mangeons-nous ce soir et demain !

 

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30 janvier 2022 7 30 /01 /janvier /2022 06:00

Pourquoi le camélia ?

 

4 raisons :

 

La première, c’est qu’au Bourg Pailler au pignon nord deux solides et robustes camélias, l’un aux fleurs roses et l’autre aux fleurs rouges, nous offraient chaque année une floraison de cette plante, de fleurs si délicates. Ni le froid ni l’eau n’ont d’incidence sur ses pétales et ses feuilles vernissées.

 

 

La seconde c’est que dans ma boîte aux lettres j’ai reçu Les saisons de Chanel n°3

 

  • Pourquoi cette fleur originaire d’Asie, qui fleurie l’hiver, a séduit Coco Chanel ?

 

À treize ans, la jeune Gabrielle aurait été particulièrement marquée par une représentation de « La Dame aux Camélias » interprétée par Sarah Bernhardt. Au début du XXème siècle, les dandys, à l’image de Marcel Proust, portent cette fleur délicate en boutonnière. Et c’est la créatrice, qui en 1923, piquera cet accessoire coquet au vestiaire masculin et l’épinglera sur une robe en mousseline qu’elle a créée.

 

La troisième c’est qu’entre les collines verdoyantes du Béarn et les rives de l’Adour, la maison Chanel mène, depuis 1998, un projet d’envergure rarissime autour  de cette plante. Des 2000 variétés présentes au sein du jardin conservatoire de Jean Thoby, expert mondial du camélia, des 2700 plants d’Alba Plena de la ferme aux camélias, le camélia se révèle dans tous ses états.

 

 

Sur le site du château de Gaujacq, la recherche sur les camélias est favorisée par le jardin botanique créé en 1986 par Jean Thoby. Dédié à la conservation végétale, ce lieu unique au monde abrite les espèces et variétés horticoles les plus rares. Il comptabilise plus de 260 espèces de plantes et 2000 variétés de camélias venant des 5 continents du monde, sur près de 5 hectares.

 

Les plants de camélia sont cultivés en pleine terre selon des pratiques agricoles, exigeantes et respectueuses de l’environnement, sans aucun intrant chimique. Un procédé précis d’agroforesterie a été mis en place pour préserver et valoriser leurs qualités naturelles. Cette culture en symbiose a pour vocation d’enrichir les sols et de renforcer les synergies entre la plante et son écosystème, en augmentant sa résistance face aux maladies

 

La quatrième c’est que j’y ai retrouvé notre Marc-André Selosse

 

Le Camélia : Son histoire et ses vertus ICI

 

 

Son histoire, ses origines

 

C’est une plante indigène dans les forêts du Japon, de Chine, de Corée et de tout le Sud-est asiatique.

 

La patrie des Camélias se situe en extrême Orient, sur un territoire immense qui va du Népal jusqu’à la Chine, de la Corée jusqu’au Japon et jusqu’au Vietnam vers le Sud.

 

Au Japon, le Camélia s’appelle « TSUBAKI » (modification phonétique des mots arbre à feuilles épaisses), forte valeur culturelle liée au cérémonial sacré de l’empire. Le Camélia devient l’emblème des Samouraï, ils y voyaient le symbole de la fugacité de la vie dans les pétales rouges de la fleur nouvellement ouverte.

La Dame aux Camélias (Théâtre d'Alexandre Dumas fils t. 1) eBook : Dumas  (fils), Alexandre: Amazon.fr: Boutique Kindle

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28 janvier 2022 5 28 /01 /janvier /2022 06:00

Historique de la pizza Margherita : une pizza au nom de la reine

C’est celle que je choisis lorsque je déjeune avec polpette la princesse de la trottinette !

 

Mais je lis aussi Antonio Scurati, le second volet de sa trilogie sur Mussolini  « L’homme de la providence »

 

 

Et qui lis-je page 107 ?

 

Le roi Victor-Emmanuel III avec sa mère et la princesse Yolande.

Le roi Victor-Emmanuel III avec sa mère et la princesse Yolande. La famille de Savoie retrouve espoir avec le jeune couple royal et la toute jeune princesse.

 

« La reine est morte

 

Marguerite de Savoie a été la première reine consort d’Italie et sa première reine mère. Amatrice raffinée des arts mais férocement réactionnaire, pionnière de l’automobilisme tout en étant secrètement dévouée au Vatican, elle a été populaire parmi ses sujets mais a toujours incité les généraux à ouvrir le feu sur leurs rebellions, elle a soutenu avec ardeur les fascistes dès la première heure, ce dont ils lui ont été reconnaissants. Alpiniste, salonnière, organisatrice de bals légendaires, chantée par les poètes, veuve d’un homme tué à coups de révolver (le roi Humbert Ier fut assassiné le 29 juillet 1900 à Monza par l’anarchiste Gaetano Bresci), elle a donné son nom à  un village situé dans la province de Barletta, à un lac d’Éthiopie et au meilleur plat du monde, la pizza garnie de mozzarella, de sauce tomate et d’une feuille de basilic, la pizza Margherita. »

 

Pizza Margherita - Recettes Italiennes

 

Marguerite de Savoie et son époux, le roi Umberto 1er d’Italie, étaient alors en visite à Naples le 11 juin 1889. La reine voulut goûter à la cuisine savoureuse et généreuse de Naples au Pietro e basta così, du pizzaiolo Raffaele Esposito qui eut l’honneur de démontrer son talent dans la cuisine royale. Il créa une pizza, le pays venant tout juste d’être unifié, aux couleurs du drapeau italien avec du basilic (vert), de la Mozzarella (blanc) et des tomates (rouge). La reine adora la pizza et Esposito la baptisa « Margherita» en son honneur.

La ville de Naples (sud de l'Italie) a célébré jeudi en fanfare les 120 ans de la pizza Margherita, créée en 1889 aux couleurs du drapeau italien, a constaté un photographe de l'AFP. ICI

Mis à jour le 11 juin 2009

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26 janvier 2022 3 26 /01 /janvier /2022 06:00

 

Au tout début de juillet 1981, le second tour des législatives ayant eu lieu le 21 juin 1981, à la suite de la dissolution de l'Assemblée nationale par le président de la République François Mitterrand le 22 mai 1981, 333 députés de la Majorité Présidentielle (PS, PCF, MRG, Divers gauche) sur un total de 491 sièges, concédant 158 députés à la Droite (RPR, UDF et divers droite).

 

Un vrai raz de marée rose : 266 députés PS, la majorité absolue, le RPR de Chirac n’avait que 85 sièges. La première alternance de gauche sous la Ve République et le 2e gouvernement Mauroy accueillait 4 Ministres communistes. Un véritable séisme pour le pays même si les chars russes s’étaient abstenus d’envahir la Place de la Concorde.

 

Votre serviteur, juché sur son destrier hollandais Grand Batavus, se pointait dès le matin au guichet du porche qui dessert l’Hôtel de Lassay, le 128 rue de l’Université, pour prendre ses fonctions de conseiller technique du Président de l’Assemblée Nationale, fraîchement élu le 02/07/1981. ICI 

 

Le premier acte de Louis Mermaz Président de l’Assemblée Nationale fut d’abandonner la jaquette et l’habit le soir.

 

La horde rose, majoritairement issues du vivier de l’Éducation Nationale, ne brillait pas par son dress code vestimentaire, du prêt-à-porter de province, chemise tergal et écrases-merde avachies, sur le banc des Ministres l’état des lieux étaient plus reluisant : l’imposant Pierre Mauroy sanglé dans un costume croisé, Robert Badinter élégance 7e arrondissement, Lolo Fabius avec ses gros nœuds de cravates en tricot fluo très jeune-vieux, les 4 Ministres communistes stricts, le Che bien mis très Chevènement, seuls Delors arquebouté sur les déficits et Rocard en pénitence au Plan, se rapprochaient de la masse socialistes.

 

Bref, la Droite, réduite à une peau de chagrin, contemplait avec dédain ces intrus mal vêtus, pariant sur le rapide effondrement des socialo-communistes entraînant avec lui dans sa chute un Mitterrand première version à gauche toute.

 

Tout ce petit monde du chaudron du Palais Bourbon je le côtoyais journellement, jour et nuit, dans l’hémicycle, dans la salle des Pas Perdus, à la bibliothèque, à la buvette, pour les socialistes dans la salle Colbert et lors des réceptions du Président. Très instructif sur les mœurs parlementaires, j’aurais pu écrire un traité d’anthropologie des députés de toutes les sensibilités.  

 

Et puis, il y avait Jack Lang le trublion de la Place de Valois, pas le genre à faire dans la nuance, frivole, favori du maître du château, s’en donnait à cœur joie ralliant à lui le petit monde de la culture et les jeunes aussi. Je n’ai fait que le  croiser en mes années d’Assemblée Nationale, ce n’est que sous Tonton 2 que j’eus avec lui un lien privilégié, ayant à la demande d’Henri Nallet accompagné le trublion et sa cour en Loir-et-Cher  lors de sa campagne électorale pour se faire élire à Blois. Pour Jack j’étais « le meilleur connaisseur de la paysannerie », il l’avait écrit à mon Ministre sur un bristol pendant le Conseil, il me téléphonait en direct pour que je lui explique la jachère cynégétique et que je l’aide à transférer l’école du paysage à Blois.

 

En 1985, j’étais alors au cabinet de Rocard Ministre de l’agriculture, le 17 avril, ça siffle sévère lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. Les raisons de la colère ?

 

La veste à col Mao que porte ce jour-là Jack Lang, ministre de la Culture. Elle est signée d'un jeune créateur nommé Thierry Mugler.

 

 

 

Quand le col Mao de Jack Lang signé Mugler faisait siffler l’Assemblée nationale ICI

Par Sabrina Pons

 Le 24 janvier 2022

 

 

Dans les années 1980, Thierry Mugler est le couturier de la mise en scène, le roi des défilés spectacles. Mais de façon plus inattendue, il se fait aussi remarquer dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. C’était le 17 avril 1985, Jack Lang, ministre de la Culture depuis quatre ans, se présente à la tribune pour répondre à une question sur les travaux du Grand Louvre. Il porte un costume au col Mao, qui change du complet traditionnel porté par les députés et occulte la cravate, et directement inspiré de la tenue des officiels indiens. Au retour d’un voyage en Inde avec François Mitterrand, Jack Lang avait passé commande auprès du couturier français afin d’avoir une veste sur le même modèle.

 

"On dirait Khadafi"

 

Il n’a pas encore pris la parole au micro que ça gronde dans les travées du Palais Bourbon. La veste noire en énerve certains : elle a beau faire la promotion de la création française, elle ne laisse pas apparaître de cravate. Pour l’opposition, ça va trop loin. Si aucune disposition du règlement intérieur ne précise un quelconque dress code à destination des hommes, les conventions veulent toutefois qu’ils se présentent cravatés. Pendant plusieurs minutes, Jack Lang est la cible de sifflements et de quolibets. «On dirait Khadafi», «le carnaval est fini»… Les attaques fusent.

 

Une bronca qui aura eu raison de l’habit. Même si Jack Lang s’amuse de l’effet produit par sa veste, il ne la reportera plus lors de ses apparitions à l’Assemblée. L’affaire a marqué les esprits – le costume est actuellement exposé au musée des Arts décoratifs à Paris dans le cadre de l’exposition «Couturissime» - mais elle n’a pas tant modifié les habitudes culturelles. Trente-sept ans après, la cravate est toujours «exigée» au sein de l'Hémicycle.

Le vêtement en politique. Représentation, ressemblance et faux pas ICI 

Frédérique Matonti

Dans Travail, genre et sociétés 2019/1 (n° 41), pages 87 à 104

 

La présence accrue des femmes dans la sphère politique et la diffusion des études de genre ont permis la publication de nombreux travaux portant sur les représentations médiatiques des femmes (et des hommes) politiques[1]

 

Ces recherches ont, entre autres, souligné l’intérêt des journalistes pour leurs vêtements, la manière dont cette focalisation ramène plus particulièrement les professionnelles de la politique à leur identité genrée, et par conséquent dont elle contribue à mettre en doute leurs compétences (voir, entre autres, Marlène Coulomb-Gully [2012] ; Delphine Dulong et Frédérique Matonti [2005] ; Frédérique Matonti [2017] ; Aurélie Olivesi [2012]).

 

Mais penser le vêtement comme un vêtement de travail, ainsi que ce dossier y invite, permet de recentrer le regard sur le métier politique lui-même. Ce recentrement s’inscrit dans ce qu’a permis, depuis une quinzaine d’années, l’introduction des études de genre en science politique : repenser des objets classiques de cette discipline comme les logiques de la carrière, du recrutement ou de la professionnalisation [Achin et al., 2008]. Il est, en effet, a priori déroutant de supposer que les professionnels de la politique portent des vêtements de travail, tant ce type d’habillement paraît le plus souvent réservé aux catégories populaires (très peu présentes dans les assemblées parlementaires et à la tête des ministères), et que l’on parlera plutôt de costume pour les juges ou les avocats. De plus, ces mêmes politiques, y compris lorsqu’ils n’ont pas connu d’autres activités professionnelles, s’empressent de dénier qu’ils exercent un « métier », pour insister au contraire, sur leur « vocation », comme l’ont rappelé encore des travaux récents [Boelaert, Michon et Ollion, 2017]. Comment imaginer donc qu’ils puissent porter des vêtements de travail puisqu’ils n’en exercent pas un ? Pourtant, leurs vêtements sont scrutés, on l’a dit, par les observateurs, journalistes et communicants, ce qui laisse à penser qu’il en existe qui seraient plus ou moins bien adaptés au métier politique et à ses diverses scènes et exercices (à l’Assemblée, interviews, reportages, campagne, meeting, visite officielle, etc.). Enfin, eux-mêmes jouent sur leur style vestimentaire pour être identifiés. Tailleurs aux couleurs acidulées de Roselyne Bachelot, écharpe et chapeau de François Mitterrand, parka rouge de Laurent Wauquiez, les exemples sont légion.

 

La suite ICI

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24 janvier 2022 1 24 /01 /janvier /2022 06:00

 

Qu’est-ce que l’angle mort ?

 

« Dans une voiture, le conducteur dispose de plusieurs champs de vision naturels, complétés par les rétroviseurs du véhicule. Or, certaines zones sont invisibles, c’est ce qu’on appelle les angles morts. Dans ces espaces de non visibilité, l’automobiliste ne voit pas les autres usagers de la route, ce qui a pour conséquence d’augmenter considérablement le risque et la gravité de l’accident. »

 

Dans l’angle mort des sondages ou ce que voter veut (encore) dire ? 3 politistes livrent un point de vue intéressant.

 

Les sondages quasi-journaliers ne sont pas ma tasse de thé, à force d’avoir le nez dans le guidon on risque la gamelle. Ce qui est intéressant dans les sondages ce sont les tendances et non les micro-variations qui ne signifient rien en raison de la marge d’erreur.

 

À ce jour la gauche multiple est dans les choux et elle y restera.

 

Du côté droit et extrême-droit c’est plus compliqué, Pécresse louvoie dans un En Même Temps entre Ciotti et les tradis, à l’extrême l’irruption de Zemmour est difficile à traduire par les sondeurs, surestimation ou sous-estimation, pour la Marine le socle est plus solide.

 

Du côté Macron, son socle de premier tour semble solide, sauf à ce qu’il  se plante au cours de sa campagne il a de fortes chances d’être au second tour.

 

Les 3 politistes ont raison de souligner que la Présidentielle est et reste l’élection qui mobilise le plus les électeurs et que le clivage droite/gauche ne s’est pas évaporé, il a simplement du mal à se traduire par un choix faute de candidat ad-hoc.

 

Bref, mon analyse est sans doute simpliste, depuis le couplage Présidentielle-législatives, si l’on veut affaiblir la toute-puissance du futur président, féminin ou masculin, c’est aux Législatives que tout se jouera. Une belle et bonne cohabitation ébranlera les piliers de la Ve république. Macron l’a bien compris en tentant de mettre un  frein aux ambitions d’Édouard Philippe et de son nouveau parti. LREM sa traduction partisane est du chamallow qui risque de s’émietter dans le terroir des circonscriptions.

 

Je vous offre cette lecture car AOC m’offre 3 lectures gratuites, dont j’use avec parcimonie.  

 

Voter par temps de crise Portraits d'électrices et d'électeurs ordinaires -  broché - Philippe Aldrin, Eric Agrikoliansky, Sandrine Levêque - Achat  Livre ou ebook | fnac

 

lundi 17 janvier 2022

 

POLITIQUE

Dans l’angle mort des sondages ou ce que voter veut (encore) dire

Par Éric AgrikolianskyPhilippe Aldrin et Sandrine Lévêque

POLITISTE, POLITISTE, POLITISTE

Quel sens les citoyens donnent-ils aujourd’hui à leur condition d’électeurs ? L’abstention massive aux derniers rendez-vous électoraux invite à se demander ce que voter veut encore dire. Derrière cette question, apparaît l’urgence d’arrêter de commencer par se demander « qui passera au second tour ? » et de rompre avec le journalisme de commentaire hippique, saturé par des sondages en profond décalage avec la réalité sociale.

 

Quel est le sens aujourd’hui d’une séquence électorale comme celle dans laquelle la France est plongée depuis la fin de l’été ?

 

La question n’est pas inopportune quand « l’opinion » paraît ne plus être qu’une substance sondagière mesurée au jour le jour et commentée ad libitum par les médias, et quand l’abstention domine la plupart des rendez-vous électoraux.

 

L’excitation médiatique autour du scrutin du printemps prochain ne devrait pas nous faire oublier que la présidentielle est la dernière élection à encore mobiliser les électeurs. Lors des derniers scrutins, entre un tiers seulement (régionales de 2021) et la moitié (législatives de 2017 et européennes de 2019) des inscrits se sont déplacés aux urnes. Ce rappel devrait nous inviter à réfléchir au profond décalage qui existe entre l’emballement médiatique et la réalité du rapport au vote des Français.

 

Au fond, il semble urgent de s’extirper de la question obsédante « Qui va gagner ? » pour s’interroger sur ce que voter veut (encore) dire en se donnant les moyens de comprendre le sens que les citoyens donnent aujourd’hui à leur propre vote et à leur condition d’électeurs.

 

Sortir du prêt-à-penser sondagier

 

Pour regarder le moment électoral à hauteur de(s) citoyen(s), il faut d’abord s’extraire d’un prêt-à-penser imposé par l’omniprésence des sondages qui saturent tout à la fois l’espace médiatique et les analyses électorales. Ensuite, il faut rompre avec ce journalisme de « course de chevaux » dont toute l’attention est monopolisée par le jeu politique, au détriment des enjeux de l’élection. Il y a trente ans déjà, l’étude des informations diffusées par les chaînes de télévision lors des primaires américaines de 1988 révélait qu’un tiers du temps d’antenne consacré à l’élection commentait des résultats de sondages [1]. Quel chiffre édifiant mettrait au jour une telle étude en 2021 ?

 

Par la commande massive d’enquêtes d’opinion et le recours systématique aux spécialistes du commentaire politique – sondeurs, chroniqueurs et autres « politologues » –, les entreprises médiatiques ont progressivement élaboré et imposé un standard d’événementialisation continue des grandes compétitions électorales. Un modèle éditorial accaparé par les spéculations du verdict électoral à venir et hypnotisé par la courbe fluctuante des intentions de vote.

 

La présidentielle de 2022 bat même tous les records de publication de sondages, alors que la liste définitive des candidats n’est même pas encore arrêtée ! Le phénomène Zemmour illustre à l’envi cette mécanique. Puissamment aidée par l’empire médiatique d’un grand patron français, l’hypothèse Zemmour a agité durant tout l’automne le petit monde politico-médiatique avant même qu’il ne se déclare candidat. Comme si la seule préoccupation des citoyens était de juger la candidature d’un polémiste dont la grande majorité ignorait même jusque-là l’existence…

 

La multiplication des « surprises » électorales et les travaux de la sociologie critique ont largement démontré les biais de fabrication et la fragilité des prédictions des sondages d’intention de vote [2]. Que valent ces projections fondées sur des réponses obtenues auprès de personnes qui ne connaissent pas encore l’offre politique définitive, ni les programmes en balance et qui, souvent, ne savent même pas s’ils iront voter ? Et ce d’autant plus que seuls les citoyens les plus intéressés par la politique acceptent de répondre aux sollicitations des sondeurs (au contraire des jeunes, des classes populaires et des moins bien insérés socialement qui refusent majoritairement).

 

Mais le problème, au fond, n’est plus tant la fiabilité ou la représentativité des opinions produites par sondages que le fait qu’ils faussent notre compréhension des électeurs et des significations qu’ils donnent à l’acte de voter (ou de s’abstenir). Que l’on songe, pour s’en convaincre, à la rusticité des indicateurs utilisés par les sondeurs pour mesurer les appartenances de classe (catégorie supérieure, profession intermédiaire ou catégorie populaire), pour enregistrer les préférences politiques (oui/non, pour/contre) ou l’appréciation des questions de société (numéroter les « problèmes les plus importants à vos yeux »).

 

Vues par les sondages, les raisons du vote restent impénétrables, permettant d’ailleurs aux commentateurs d’y projeter leurs propres fantasmes. Et ce d’autant plus que les sondeurs classent et rangent les répondants par « électorat », figeant les préférences politiques sur la base d’un vote passé ou d’une intention déclarée. Les citoyens seraient « macronistes », « mélenchonistes », « lepénistes »… sans que l’on soit en mesure ni de percevoir les raisons (pourtant toujours multiples et complexes) de ce ralliement à une proposition politique, ni de saisir l’infinité des nuances derrière l’étiquette. Au fond, pour voir l’élection avec les yeux des électeurs, il faudrait pouvoir tout à la fois s’affranchir de l’obsession de la prédiction, des questionnaires fermés et anonymes mais aussi du prisme classificatoire des électorats.

 

C’est précisément le pari méthodologique qu’a entrepris de relever un collectif de politistes et de sociologues [3]. Dès l’automne 2016, ils se sont engagés dans une enquête au long cours qui visait à interroger de façon approfondie et répétée un même panel d’électrices et des électeurs appartenant à toutes les catégories sociales et vivant des Hauts-de-France à la Région Sud. À travers de longs entretiens menés avec leurs enquêtés, les chercheurs se sont attachés à recueillir minutieusement les éléments de leur trajectoire sociale, à écouter et questionner leurs points de vue, leurs positions, leurs justifications, leurs certitudes comme leurs doutes sur la chose politique. Détachés des enjeux immédiats de la campagne ou des personnalités engagées dans la course présidentielle, ces entretiens livrent des portraits d’électrices et d’électeurs dans lesquels se révèlent la richesse et la complexité des rapports ordinaires à la politique.

 

Des électeurs entre goûts et dégoûts face aux possibles électoraux

 

Le vote Macron du printemps 2017 a abondamment été analysé comme un vote « disruptif » traduisant le ras-le-bol des Françaises et des Français à l’égard de la politique traditionnelle. Le second tour opposant Macron à Le Pen aurait exprimé le rejet massif du clivage gauche/droite qui structurait la vie politique depuis les débuts de la Ve République et le désir de sortir des sentiers battus de la vieille politique.

 

Pourtant, lorsqu’on les interroge plus longuement, les motivations des électeurs sont plus hétérogènes qu’il n’y paraît. Il faut d’abord noter que, loin de rejeter la politique, les électeurs que nous avons rencontrés ont au contraire été captivés par une campagne qui, pour certains, s’est même révélée particulièrement anxiogène. Les rebondissements de l’affaire Fillon, l’irruption d’un nouveau venu (Emmanuel Macron) et la menace que représente pour beaucoup l’extrême droite y ont sans doute contribué.

 

En entretien, les électeurs disent leur méfiance, voire leur défiance, avouent l’absence d’illusion, mais affirment néanmoins majoritairement se « laisser prendre au jeu » de la campagne électorale. Cet intérêt pour la politique demeure cependant socialement très clivé : ce sont les plus pauvres, les moins diplômés, les moins insérés dans la vie active qui suivent le moins la campagne et votent le moins.

 

Si la montée de l’abstention est indiscutable, force est de constater qu’elle touche surtout les classes populaires et ce particulièrement lors des élections « intermédiaires » (européennes, régionales par exemple) dont les enjeux sont moins clairement perçus que ceux de l’élection présidentielle [4]. Cette dernière est devenue la seule, et dernière, occasion de participation civique d’une partie de la population… On mesure ainsi sa centralité, mais aussi les risques d’une telle focalisation sur un seul scrutin !

 

Les propos recueillis en entretiens permettent ensuite de percevoir la variété des raisons conduisant à un même suffrage. Les « électorats » ne constituent pas des blocs solides et homogènes, cristallisés par la magie de l’acte de vote. Ils sont davantage des mosaïques hétérogènes composées d’une pluralité des significations, aspirations et anticipations.

 

La conjoncture électorale de 2017, avec son offre politique inédite, constitue une illustration idéal-typique de la fluidité conjoncturelle des votes qui expriment autant de l’adhésion ou de la loyauté que du rejet d’un candidat ou du système politique en général. Les « conversions » au vote Macron en sont un excellent exemple : la majeure partie de ses soutiens proviennent en 2017 d’électeurs de gauche qui y voient la moins mauvaise incarnation d’une social-démocratie décomposée et, surtout, un vote susceptible de leur éviter le pire : ne pas à avoir à choisir au second tour « entre la peste et le choléra » (Fillon et Le Pen).

 

Pour les électeurs « de droite » qui s’y rallient dès le premier tour ou le rejoignent au second, Macron incarne un libéralisme économique plus light que celui proposé par François Fillon, mais auquel ils consentent faute de mieux… De même, le vote pour Marine Le Pen en 2017 est loin d’exprimer une seule voix. À défaut de signifier un soutien indéfectible à l’héritière du Front national ou l’irrésistible « extrême-droitisation » des électeurs français, le vote Le Pen recouvre en réalité une nébuleuse hétéroclite de motifs et de raisons. Dans les entretiens, ce vote exprime l’acte protestataire et antisystème de classes populaires se sentant abandonnées par l’État, mais aussi la méfiance à l’égard d’un Macron vu comme l’incarnation d’une élite économique et culturelle parisienne et comme méprisant à l’égard des petites classes moyennes de province. Pour d’autres enfin, il est la manifestation d’un sentiment ouvertement islamophobe qui émane autant des catégories intermédiaires se sentant menacées par des classes populaires racisées que d’une bourgeoisie réactionnaire et de longue date xénophobe.

 

La persistance des clivages sociaux et politiques comme boussole des choix électoraux

 

Surtout, les rencontres régulières avec les électeurs invitent à ne pas lire la volatilité du vote ou l’hétérogénéité de ses raisons comme une perte totale des repères politiques. Les citoyens, au vrai, n’ont pas perdu leur boussole politique. Contrairement à ce que les commentateurs ont trop rapidement conclu, le clivage droite/gauche est loin de s’être dissout – chez les électeurs tout au moins ! Héritée de la socialisation, entretenue dans des milieux sociaux homogames où les identifications possèdent encore une dimension politique, l’identification à la « droite » ou à la « gauche » est bien réelle et structure encore dans les entretiens le rapport au politique – même pour celles et ceux qui soutiennent des candidats rejetant ce clivage.

 

En ce sens, le désordre électoral qui semble caractériser la dernière présidentielle n’est qu’apparent : si désordre il y a, c’est surtout dans le champ politique et chez les candidats qui tentent de brouiller les frontières du jeu politique, alors que les loyautés électorales résistent chez les votants. Ces derniers sont cependant, et la nuance est de taille, contraints de bricoler avec une offre politique de plus en plus irréaliste, hyper-personnalisée et focalisée sur la volonté de se démarquer des autres. Ce constat suggère peut-être surtout que la démocratie telle que l’organise la Ve République ne peut durablement se réduire à une compétition électorale simpliste entre quelques candidats à une seule élection surexposée tous les cinq ans : la présidentielle.

 

La séquence électorale de 2017 a-t-elle pour autant rebattu les cartes des logiques sociales qui structurent encore le vote ? Loin d’être irrationnels, les choix électoraux s’inscrivent dans des trajectoires de vie. On ne vote jamais au hasard, ni simplement en fonction de facteurs de court-terme (campagne, enjeux du moment, candidat.es). Le vote est, au contraire, le produit d’une socialisation politique ancienne qui limite le champ des choix possibles en définissant des sortes d’habitus électoraux qui organisent les perceptions du politique et guident les choix.

 

Parmi les électeurs de gauche, ceux qui ont renoncé à voter Hamon ou Mélenchon et dont les voix se sont portées sur Macron dès le premier tour, sont aussi ceux qui se sont les plus embourgeoisés et qui étaient les plus satisfaits du tournant libéral du Parti socialiste. Au contraire, les fidèles au candidat socialiste ou à Mélenchon se recrutent plutôt parmi les petites classes moyennes attachées aux services publics (infirmières, assistantes sociales, enseignants) ou parmi celles et ceux – et en particulier celles – qui subissent de fortes discriminations (les femmes, les populations racisées).

 

En outre, voter Macron au premier tour est parfois le produit d’un habitus clivé, dans lequel attraction pour la droite et la gauche sont en tension, comme c’est le cas pour un avocat d’affaires interrogé, tiraillé entre ses origines bourgeoises, ses intérêts économiques de patron d’un grand cabinet et son mode de vie plus bohème qu’il a adopté en se mariant avec une avocate de gauche.

 

Pour d’autres enfin – et on pense aux électeurs de droite qui ont voté Macron –  ce sont bien des formes de socialisation inversée qui leur font abandonner cette droite « un peu moisie et tradi… et corrompue » que représente en 2017 Fillon, sous l’influence de leurs enfants qui se reconnaissent dans la « modernité » libérale qu’incarne Macron à leurs yeux.

 

Les électeurs, même pour les plus distants, ne manquent pas enfin d’exprimer très clairement des préoccupations concernant leurs conditions sociales d’existence. Les entretiens approfondis avec les électrices et les électeurs indiquent que la fin du vote de classe, annoncée depuis les années 1990, est sans doute une illusion d’optique. Notre enquête permet au contraire de saisir l’intensité des clivages qui structurent aujourd’hui encore la société française. Le politique ne se limite d’ailleurs pas au vote, mais renvoie aussi aux manières de percevoir le monde social, les groupes qui le composent et les frontières qui le divisent.

 

Parmi nos enquêtés, une partie appartient aux classes supérieures et moyennes supérieures (cadres, chefs d’entreprise, professions intellectuelles et libérales). Or, il est frappant de constater qu’ils convergent vers une vision très clivée et hiérarchisée de l’ordre social et des mondes qui le composent. Ils se pensent, par exemple, à part et différents de leurs subalternes. Certains manifestent une crainte, voire une franche hostilité, à l’égard des étrangers et des musulmans. La volonté de se distinguer des classes populaires apparaît par ailleurs structurante. Elle est particulièrement troublante dans les professions intellectuelles supérieures qui votaient à gauche, mais qui manifestent leur aversion pour le « populisme » et plus généralement pour un peuple qu’ils ne comprennent plus.

 

Une autre partie des portraits illustre les incertitudes et les situations de crise auxquels sont confrontés les électeurs des classes populaires. Marqués par l’instabilité et par la dureté des métiers subalternes avec de très faibles progressions de salaire, ils demeurent pourtant attachés au travail qui donne un statut, qui constitue une fierté et offre l’espoir de sortir de sa condition. Les conditions sociales d’existence de celles et ceux qui vivent en logement social sont marquées par le délabrement de leur environnement qui leur donne l’impression d’être abandonnés de tous et en premier lieu des pouvoirs publics.

 

L’État et les fonctionnaires n’apparaissent d’ailleurs plus comme des recours possibles, mais comme des privilégiés, dont l’aide se révèle intrusive et inutile. On retrouve dans leurs visions du monde l’empreinte d’une « conscience sociale triangulaire » qui construit celui-ci non comme un affrontement entre le peuple et les « riches » (patrons, capitalistes), mais comme une tripartition entre les élites, les « gens comme nous » et ceux qui sont tout en bas. Ces derniers constituent alors une figure d’identification négative, parce qu’ils sont vus comme une menace objective et subjective. Ce ressentiment à l’égard des plus faibles culmine lorsque ces derniers sont racisés.

 

On observe, ce faisant, une reconfiguration de la conflictualité sociale qui fait des plus faibles le point focal des craintes des classes supérieures ET des classes populaires ou des petites classes moyennes. Le clivage entre les puissants et les dominés sur lequel reposait le discours des partis de gauche semble en ce sens avoir perdu de son efficacité. S’y substitue un clivage de race qui distingue « les étrangers », les « non-blancs », les « musulmans » et ceux qui seraient de « vrais » Français et posséderaient davantage de droits. On le retrouve dans tous les groupes sociaux, y compris dans les beaux quartiers parisiens ou chez de gros agriculteurs pourtant peu exposés à la concurrence des migrants…

 

Symétriquement, les personnes interrogées issues de l’immigration disent très clairement le sentiment de se confronter à des discriminations, voire à un racisme systémique, qui obèrent leur parcours scolaire, leur carrière professionnelle : ils ressentent continûment dans leur vie quotidienne le stigmate de l’altérité.

 

L’élection de Macron a pu être interprétée comme le signe d’un consensus autour d’un candidat incarnant « en même temps » les aspirations des électeurs de droite et de gauche et qui aurait pu constituer le ferment d’une union nationale contre l’extrême-droite, le racisme et la xénophobie. Au terme de notre enquête, et au moment où il s’agit de revoter, ce consensus semble bien fragile, voire illusoire. Il masque de profonds clivages entre ceux « d’en haut » et les différentes fractions des classes populaires qui continuent de structurer la société française contemporaine.

 

Ces résultats nous renseignent sur les tiraillements et les tensions qui sont aux principes des choix électoraux que les sondages et les analyses agrégés ont tendance à écraser en leur donnant une signification univoque, qui est d’ailleurs souvent le produit des propres fantasmes des commentateurs de la vie politique. Réécouter les électeurs, plutôt que les sondages, ne pas céder à ses propres illusions et sortir d’un traitement de la campagne limité au seul commentaire de la course à la présidence permettraient sans aucun doute de mieux restituer à la fois la force des ancrages sociaux et les moments d’indétermination lorsque l’offre politique se recompose. Et ainsi de mieux comprendre ce que voter veut dire…

 

NDLR : Éric Agrikoliansky, Philippe Aldrin et Sandrine Lévêque viennent de publier aux Presses universitaires de France Voter par temps de crise. Portraits d’électrices et d’électeurs ordinaires.

Éric Agrikoliansky

POLITISTE, PROFESSEUR DES UNIVERSITÉS À PARIS DAUPHINE-PSL ET MEMBRE DE L'IRISSO

Philippe Aldrin

POLITISTE, PROFESSEUR À SCIENCES PO AIX ET MEMBRE DE MESOPOLHIS (CNRS)

Sandrine Lévêque

POLITISTE, PROFESSEURE À SCIENCES PO LILLE ET CHERCHEUSE AU CERAPS

 

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22 janvier 2022 6 22 /01 /janvier /2022 06:00

https://focus.telerama.fr/967x550/100/2021/03/28/51975f55-e01f-42b6-9334-35dee6d5b825.jpg

Le hasard toujours, après la grosse biographie d’Hitler, dure comme le sont les travaux d’historiens je suis tombé l’autre soir sur une chaîne à laquelle je suis abonné, sur un film inédit en salles, Quand Hitler S’empara Du Lapin Rose, est diffusé sur une chaîne sur laquelle je suis abonné.

 

https://freakingeek.com/wp-content/uploads/2021/01/QuandHitlerSempareDuLapinRose-Banniere.jpg

 

C’est l’adaptation du livre autobiographique Als Hitler Das Rosa Kaninchen Stahl, le premier tome d’une trilogie écrite par Judith Kerr publiée entre 1971 et 1978. Il s’agit du nouveau film de la réalisatrice allemande Caroline Link qui avait reçu l’Oscar du Meilleur Film Etranger en 2003 pour son long métrage Nowhere In Africa.

 

Quand Hitler S’Empara Du Lapin Rose raconte un pan de la vie d’une petite fille juive allemande, Anna Kemper, âgée à peine de neuf ans qui menait une vie insouciante et heureuse à Berlin jusqu’à ce qu’Adolf Hitler accède au pouvoir en 1933. Intuitive et sensible, elle pressent la catastrophe à venir en se réfugiant dans son univers d’enfant. Lorsqu’elle doit partir en Suisse rejoindre secrètement son père, auteur de théâtre inscrit sur la liste noire, elle comprend que sa vie ne sera plus jamais la même. Lors de son périple, elle apprend l’exil et la perte de ses racines.

 

Judith Kerrs „Als Hitler das rosa Kaninchen stahl“ im Kino

 

J’ai aimé ce film car il est à hauteur d’enfant, il faut pour l’apprécier le regarder avec un regard d’enfant, et il me semble que c’est un excellent film d’initiation pour les jeunes enfants (10 ans et plus) à ce que fut la chasse aux Juifs par Hitler et les nazis dès leur arrivée au pouvoir.

 

Als Hitler das rosa Kaninchen stahl • Deutscher Filmpreis

 

On peut aussi leur proposer de lire Quand Hitler s’empara du lapin rose (When Hitler Stole Pink Rabbit), de Judith Kerr, traduit de l’anglais par Boris Moissard, Albin Michel Jeunesse, 316 p., 14 €. Dès 11 ans

 

Quand Hitler s'empara du lapin rose | Éditions Albin Michel

 

« Anna a 9 ans en cette année 1933 quand, dans la précipitation à remplir sa valise, elle préfère emporter avec elle un chien en chiffon plutôt que ce lapin élimé. Adolf Hitler a accédé au pouvoir en Allemagne, il faut faire vite. Le père d’Anna, un écrivain juif dont les ouvrages seront bientôt brûlés en public, a pris les devants en quittant Berlin pour rejoindre la Suisse. Anna, son frère Max et sa mère s’apprêtent à sauter dans un train pour le retrouver.

 

Quand Hitler s'empara du lapin rose - Festival du Cinéma Allemand de Paris  du 29 septembre au 3 octobre 2021 % %

 

Commence un long exil qui se poursuivra en France puis à Londres, où Judith Kerr – Anna, dans ce roman autobiographique, a vécu jusqu’à sa mort le mercredi 22 mai 2019, à 95 ans.

 

« À l’origine, il y a la volonté de Judith Kerr de raconter à ses propres enfants ce que fut son enfance. Peintre de formation, elle se lance dans l’écriture, un travail qu’elle connaît peu, sauf à travers les scénarios pour la télévision de son mari Nigel Kneale. C’est lui qui va la pousser à prendre la plume, en lui recommandant notamment de « faire apparaître Hitler dès la première page » (la deuxième, en réalité). Lui, aussi, qui trouvera le titre du roman et encouragera la romancière débutante, alors âgée de 45 ans à ne pas abandonner au bout de trois chapitres (le livre parut au Royaume-Uni en 1971). « Je sais ce que je fais quand je dessine. Beaucoup moins quand j’écris », confie, dans un français sans accent, celle qui continue de publier régulièrement des albums pour la jeunesse.

 

La magie du roman réside pour beaucoup dans cette candeur de novice. Raconté à hauteur d’enfant, le récit de l’exil évite l’écueil du pathos naïf, Anna-Judith s’appliquant à relater les petits événements d’un quotidien bousculé par la grande histoire, sans rien éluder des angoisses endurées devant l’incertitude des lendemains. Manifeste en faveur du monde libre, le texte célèbre aussi l’amour familial à travers un style épuré, dépourvu de toute mièvrerie. » ICI 

 

L'enfance en fuite de Judith Kerr - L'Express

Quand Hitler s'empara du lapin rose - Judith Kerr - Babelio

Judith Kerr, la dame qui n’avait pas peur des tigres ICI

 

Marine Landrot

Publié le 24/05/19

Connue pour avoir pris le thé avec un tigre en 1968, Judith Kerr, l’immense illustratrice anglaise, s’est éteinte à l’âge de 95 ans.

 

Il a bien fait de sonner à la porte, ce tigre, avec ses yeux moqueurs et son estomac dans les talons. Elle a bien fait d’ouvrir, cette fillette, avec son air mutin et ses collants à carreaux. Car parfois, l’imprévu donne un cours intéressant aux existences endormies. En 1968, Judith Kerr jetait un pavé dans la mare de la littérature jeunesse. Grâce au titre de son album Le tigre qui s’invita pour le thé, une nouvelle expression venait détrôner « l’éléphant chez un marchand de porcelaine » dans la langue anglaise. Depuis, ce grain de folie ne s’est plus délogé de la tête des petits lecteurs d’outre-Manche, qui vouent un culte à cet album transmis de générations en générations. A première vue, le conformisme est pourtant de mise dans les pages : maman s’active à la maison pendant que papa carbure au bureau. Reflet de la situation de l’auteure, à l’époque où cette idée de livre lui jaillit à l’esprit. Seule chez elle avec sa fille de 3 ans, alors que son mari scénariste était en déplacement professionnel, elle tua le temps en racontant à son enfant ce qui lui passait par la tête : « Et si un tigre entrait tout à coup chez nous ? »  

 

Elle ne soupçonnait pas que cette image saugrenue était la métaphore de la gloire qui allait surgir dans sa vie de femme au foyer tranquille, entre les quatre murs jaunes de sa maison en briques londonienne. A vrai dire, Judith Kerr en connaissait déjà un rayon en soubresauts du destin et en bifurcations soudaines de l’existence. Petite fille, elle avait fui l’Allemagne nazie avec sa famille, dans les années 30, sans comprendre pourquoi ces affiches représentant un sosie de Chaplin faisaient peur à ses parents. Son histoire de tigre venant soudain chambouler la vie d’une famille insouciante raconte donc aussi l’incrédulité candide qui fut la sienne, lorsqu’un dictateur s’invita dans son quotidien d’enfant, et mit sa vie sens dessus dessous. L’exil de Judith Kerr fit l’objet d’un récit, Quand Hitler s’empara du lapin rose, qui figure depuis des années au programme des collégiens allemands, ce dont Judith Kerr s’excusa maintes fois, traumatisée par ses propres souvenirs de lectures obligatoires à l’école. Caché dans le titre français de cette autobiographie, le lapin rose se retrouve sur la couverture de son album Mog et Bunny, dans la gueule d’un chat tigré, le sien, auquel elle consacra toute une série d’albums malicieux, d’une simplicité enveloppante.

 

Judith Kerr n’aimait rien tant que dessiner, bien au chaud dans son atelier, où elle se laissa filmer maintes fois, dévoilant les innombrables croquis au crayon qui précédaient ses planches définitives, avec sa dégaine irrésistible de clone d’Agatha Christie et de la reine Elizabeth. Elle partait d’un personnage qu’elle dessinait sur plusieurs feuilles, l’insérant dans différents environnements, tantôt entouré d’autres êtres humains, tantôt d’un chat, et soudain, c’était ça, elle avait trouvé la combinaison parfaite, et le livre était né. En 2016, alors qu’elle participait à un festival de littérature à Berlin, une admiratrice lui demanda si elle pensait écrire un nouvel album. Judith Kerr s’exclama : « Bien-sûr ! Je n’ai que 93 ans, vous savez ! » Elle s’est éteinte mercredi 22 mai 2019, à 95 ans, sans avoir tenu cette promesse. Mais elle laisse derrière elle dix-sept histoires de Mog (dont seules quatres sont disponibles en français, aux éditions Albin Michel), et une invitation à vie pour prendre le thé avec un tigre, ce qui ne se refuse pas.

 

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21 janvier 2022 5 21 /01 /janvier /2022 06:00

 

L’écosystème gourmand du rond-point, plat comme une galette, où se croisent la rue de Charenton et la rue Traversière, s’enrichit d’une nouvelle cave à manger, juste en face du restaurant Passerini, au 44 de la rue Traversière, c’est sans réservation du mardi au vendredi à partir de 18h et le samedi dès 16h.

 

 

Le passerina est un raisin robuste des Abruzzes, qui résiste très bien aux conditions climatiques ardues et aux maladies et garantit dès lors une bonne qualité constante et des rendements élevés. C'est précisément en raison de ses propriétés que ce passerina était aussi apprécié des viticulteurs, comme en attestent les nombreux synonymes éloquents dont il avait été affublé : Cacciadebiti, Scacciadebiti ou Pagadebiti qui signifient « apurer ses dettes », voire Uva d'Oro Raisin d'or.

 

La Passerina, c’est le territoire de Justine !

 

Et avec elle Henri le jurassien pour les flacons de vins nu... 

 

Pour les petites assiettes c'est Cristian qui est au piano.

 

Vendredi dernier, à 18 heures pétantes, je me suis installé au bar, juché sur un tabouret, la belle du 7 est venue me rejoindre à 19 heures. Nous nous sommes régalés.

 

Reportage en images.

 

 

 

 

 

 

 

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20 janvier 2022 4 20 /01 /janvier /2022 06:00

Aucune description de photo disponible.

Au temps de mes débuts de blogueur j’ai côtoyé le petit peloton des critiques de vin français, ce fut édifiant. C’était très franchouillard, des petits arrangements, des invitations, un peu de pub, des salons, le ruissellement du flouze restait contenu entre les berges des moyens limités du négoce français du vin. Mon « modèle économique », je gagnais bien ma vie par ailleurs, me permettait de me tenir loin de ces pratiques, je n’avais donc nul mérite à être indépendant, de plus vu, le faible niveau d’influence de la critique française auprès de la grande majorité des consommateurs français et plus encore mondiaux, ça n’avait guère d’importance.  

 

Seul, Robert Parker régnait dans une position, quasi-monopolistique, sur la critique mondiale du vin, il imposait ses codes, ses pratiques, flanqué de son compère Michel Rolland, il allait faire la fortune d’une poignée de GCC, et la sienne aussi par la même occasion. Le pauvre Michel B enrageait mais rien n’y faisait, on continuait de l’inviter dans les châteaux, je n’ose l’écrire par pitié.

 

Les temps ont changé avec l’irruption des réseaux sociaux, Bob a pris sa retraite, il est maintenant possible de toucher les amateurs, les consommateurs sans l’entremise des critiques du vin. C’est le déclin, le papier des guides ne rapporte plus rien, les clics sur les publications internet pas grand-chose, un peu de pub, alors reste plus qu’à se faire vendeur de vin En Même Temps.

 

Stéphane Montez, Saint-Joseph rouge 2020

« Ce saint-joseph 2020 témoigne avec une précision et une gourmandise magnifique le génie des grandes syrahs cultivées sur ces terroirs abrupts de granit. » Thierry Desseauve

De sa belle cave qui domine la vallée du Rhône, Stéphane Montez a réussi en une décennie à s’imposer comme l’une des références du nord de la vallée du Rhône.

Note Bettane+Desseauve : 92/100
 
Saisissez les dernières bouteilles disponibles

L’interview qui suit, est typiquement étasunienne, avec moi la critique du vin va laver plus blanc que blanc en revenant  aux valeurs fondamentales du Robert Parker Wine Advocate avec le Wine Independent ?

 

Elle ne me convainc guère, à vous de juger !

 

 

 

Les

Lisa Perrotti-Brown MW est basée dans la vallée de la Napa, en Californie. - crédit photo : DR

Les "conflits d'intérêts érodent la confiance des consommateurs dans les critiques de vin"

 

Ayant quitté fin 2021 le "Robert Parker's Wine Advocate", qu'elle dirigeait depuis 2013, la critique américaine Lisa Perrotti-Brown annonce créer une plateforme indépendante avec le photojournaliste suédois Johan Berglund : The Wine Independent. La Master of Wine fait le point en interview sur sa vision de son métier et de ses défis actuels.

 

Par Alexandre Abellan Le 17 janvier 2022

 

  • Votre projet éditorial évoque le besoin de critiques impartiaux en matière de vin : y a-t-il un vide dans la filière vin en ce moment ?

 

Lisa Perrotti-Brown : Je ne dirais pas qu'il y a un vide. Mais je pense qu'il y a aujourd'hui beaucoup d'ambiguïté sur ce qui constitue un business model "impartial" concernant la façon dont les revenus sont créés.

 

  • Parmi les exemples de conflits d'intérêts que vous avez vus dans votre carrière, diriez-vous qu'ils augmentent en quantité ou deviennent plus subtils en qualité ?

 

Ils deviennent plus subtils, c'est sûr. Il fut un temps où vous saviez exactement qui acceptait de l'argent des établissements vinicoles et des entreprises liées au vin, car c'était sous la forme d'une simple publicité. Par exemple, vous pouviez voir la publicité d'une winery dans un magazine sur le vin, qui comportait également des critiques de ce domaine. Vous pourriez décider vous-même si cela était acceptable. Aujourd'hui, de nombreux consommateurs ne savent tout simplement pas quel type d'offres se déroulent dans les coulisses de nombreuses critiques de vins.

 

Je ne veux pas pointer du doigt qui que ce soit ou juger les décisions commerciales d'autres publications, mais je sais qu'il y en a qui facturent leur dégustation des vins. D'autres prennent d'énormes sommes d'argent auprès de wineries pour qu’elles participent à leurs événements. Certains proposent même aux distributeurs un aperçu en avant-première des notes s'ils souscrivent à un abonnement secret et ultra cher. Tous ces conflits d'intérêts érodent la confiance que les consommateurs avaient l’habitude d’accorder aux critiques de vin.

 

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