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26 avril 2016 2 26 /04 /avril /2016 06:00
L’e-cuisine du Taulier : c’est un régal à domicile

Mon « collègue » J π tout à la fin de son bouquin rêve de faire son vin.

 

Ce n’est pas mon cas, ma seule expérience de vinification fut d’abord celle naturelle, du noah, du pépé Louis puis celle d’Alcide Robert, le winemaker du Frère Bécot à l’école d’agriculture de la Mothe-Achard.

 

En revanche je mets la main à la pâte depuis toujours et, déçu par le conformisme des magazines de cuisine, qui nous bassinent avec des recettes alambiquées, j’ai décidé de vous proposer de l’e-cuisine. Ça fera saliver les gourmets et les gourmands qui m’accusent de sadisme avec les photos de mes agapes ici ou là.

 

Aujourd’hui ce sera necci et millet

 

Dans l’e-cuisine on ne cause pas ce sera donc minimaliste :  

 

- Necci

L’e-cuisine du Taulier : c’est un régal à domicile
L’e-cuisine du Taulier : c’est un régal à domicile
L’e-cuisine du Taulier : c’est un régal à domicile
L’e-cuisine du Taulier : c’est un régal à domicile
L’e-cuisine du Taulier : c’est un régal à domicile
L’e-cuisine du Taulier : c’est un régal à domicile
L’e-cuisine du Taulier : c’est un régal à domicile

Je signale à mes amis corses qu’il est quasiment impossible de s’approvisionner en farine de châtaignes insulaire en notre bonne ville de Paris.

 

Les necci se consomment chauds agrémentés de miel, de sucre, de confiture de figues ou du filet d’huile d’olive, de beurre salée, d’une fine tranche de lard de colonnata, de coppa, de lonzu… d’oignons confits… etc.

 

Vous pouvez boire corse bien sûr…

 

L’e-cuisine du Taulier : c’est un régal à domicile
L’e-cuisine du Taulier : c’est un régal à domicile
L’e-cuisine du Taulier : c’est un régal à domicile
L’e-cuisine du Taulier : c’est un régal à domicile
L’e-cuisine du Taulier : c’est un régal à domicile
L’e-cuisine du Taulier : c’est un régal à domicile
L’e-cuisine du Taulier : c’est un régal à domicile
L’e-cuisine du Taulier : c’est un régal à domicile
L’e-cuisine du Taulier : c’est un régal à domicile

Deux points très important : le sucrage final et le blocage de la cuisson.

 

Soyez modérés avec le sucre, je vous conseille le sucre vanillé bio ou le sucre no-raffiné bio.

 

L’onctuosité de votre millet est conditionnée par l’aspersion immédiate avec du lait glacé de votre millet bouillant.

 

Du côté jaja c’est du blanc : du chenin de Jo Pithon, du chardonnay de la maison Perraud ou le Je suis Viré de l’ami Valette (interdit par la police des mœurs )

L’e-cuisine du Taulier : c’est un régal à domicile
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L’e-cuisine du Taulier : c’est un régal à domicile
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25 avril 2016 1 25 /04 /avril /2016 06:00
L’herbe naît après la pluie, les paroles après le vin, post vinum verba, post imbrem nascitur herba…

Samedi dernier dans mon éloge du trouble je plaidais pour que toujours soit ouvrir le champ des possibles, revendiquais le droit d’être curieux de tout !

 

Halte aux œillères des rabougris… Sus aux carcans, aux espaces exigus, aux limites artificielles…

 

Dimanche je défendais la gourmandise qui n’est pas un péché mais une vertu car l’aliment nourri le corps et l’esprit.

 

Dans son discours de Robinson sur la morue, Manuel Vásquez Montalbán, ode au péché de gourmandise, met en scène la rencontre de son texte inédit avec une sélection de peintures, du XVIe au XXe siècle, illustrant avec force la puissance d’inspiration de ce délicieux péché. Cet ouvrage offre une plongée sensuelle et jubilatoire dans l’univers de la gourmandise par une association élégance et inattendue entre littérature et peinture.

 

Je vous propose donc d’en découvrir un extrait qui illustre bien ma philosophie de la vie de chroniqueur impénitent.

 

 

« Piscis captivus vinum vult, flumina vivus : poisson pêché réclame le vin, poisson en liberté recherche l’eau. Et la morue ? Elle veut des vins rouges, et je le proclame après avoir stupidement ratissé mon île en essayant de croire que, sous ces latitudes, j’aurais pu trouver de quoi en élaborer un jour ou l’autre. Je fais ici référence à la morue ressuscitée, non à la fraîche, qui peut se manger avec tout ce que l’on veut, bien que le vin blanc, si possible fruité, lui convienne mieux. Mais la morue ressuscitée appelle des rouges légers, jeunes, à ceci près que certaines recettes portugaises tolèrent un vin du Duero un peu plus mûr, et les plats basques un bordeaux ou un rioja ayant déjà du corps. Enfin, post vinum verba, post imbrem nascitur herba, l’herbe naît après la pluie, les paroles après le vin, et moi je parle, je parle de vins et je fais comme si j’en avais bu en réalité, alors qu’il s’agit seulement pour moi d’enivrer mon imagination.

 

D’après la tradition hébraïque, Noé fut le premier homme à planter une vigne, à élever du vin, à se soûler, et à se conduire comme un poivrot jusqu’à finir par se faire remarquer et par susciter des réactions diverses de ses fils. Il devait être fort rancunier, ce Noé – à moins que ce ne fut son dieu, Jehovah –, puisqu’il chargea Sem et Japhet, les deux enfants qui avaient voulu étouffer le scandale, de fonder les dynasties d’Asie et d’Europe, alors que Cham, pour s’être moqué du vieux soûlard, fut condamné à devenir le père des Africains, c’est-à-dire des peuples les plus maltraités par une Histoire qui, pour reprendre un principe nietzschéen, accepte de se laisser faire par certains mais exige des autres qu’ils se contentent de la subir.

 

Descendant de Japhet, j’endure pourtant un bien triste sort : me voici devant plusieurs douzaine de morues séchées, intransformables, qui ne font que proclamer peu charitablement mon impuissance. Non sans frémir, j’ai lu un jour quelque part que l’avenir alimentaire de l’humanité d épendra essentiellement des levures, riches en protéines et en vitamines B, ainsi que des algues et du soja, toutes ces herbes folles asiatiques dont on dit, comme du porc – que rien ne se perd, et donc le potentiel protéinique attend le Girardet du XXIe siècle. Il y aura aussi des concentrés nutritifs comme l’incaparine, mélange de maïs et de sorgho moulus, de farine de de graines de coton et de vitamine A. Comment cuisiner pareil élixir ? On m’a assuré qu’il est possible d’obtenir une autre mixture, appelée « laubina », obtenue à base de blé, de pois chiches et de lait écrémé, ou encore du « fortiflex », composé de farine de soja et de cacahuètes. L’étonnement horrifié qu’avaient provoqué chez moi ces informations ne fut rien devant la révolte qui me saisit en lisant que nous pourrions bien finir par nous nourrir de scarabées, de fourmis, de libellules, de sauterelles, de punaises, de poux et de cigales, qui, d’après le National Geographic, sont particulièrement appréciées pour leur saveur[…]

 

Vive le monde selon Aymeric Caron : « La protection animale est le marxisme du XXIe siècle » 

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24 avril 2016 7 24 /04 /avril /2016 08:00
CHAP.16 code acratopège, Et l’autre con de chevelu, là ! Faux jeton de première classe ! Putain, il faudrait lui mettre une bouteille de Coca dans le cul et lui faire péter le sphincter !

C’est tout de même Charles Villeneuve, ancien journaliste à TF1 et ex-président du PSG, qui tient ces propos. Dans son édition du mercredi 20 avril, Le Canard Enchaîné dévoile des extraits d'écoutes téléphoniques opérées par l'Office central pour la répression de la grande délinquance (OCRGDF) dans le cadre de l'enquête sur les transferts douteux de l'Olympique de Marseille.

 

C’est du gratiné.

 

« Haro sur Vincent Labrune. Déjà, mis à mal par les déboires financiers et sportifs de l'OM cette saison, le "chevelu" président doit, semble-t-il, faire avec une ambiance délétère dans les couloirs de la Commanderie.

 

Le langage est fleuri et le casting de ces écoutes - qui concernent, entre autres, Bernard Tapie, Jean-Pierre Bernès, agent et ancien cadre sulfureux du club, ou le journaliste Charles Villeneuve - est savoureux.

 

Même Didier Deschamps, le sélectionneur des Bleus et ancien entraîneur marseillais, y perd son calme. »

 

C’est notre amuse-bouche avant dîner. Même si j’ai décroché de l’opération Chartrons je reste attentif à l’évolution du paysage politique. Avec ma nouvelle compagne, présentée comme étant Sophia, j’organise des dîners avec la fine fleur de ceux qui savent dans le Tout-Paris.

 

 

Avec les entrées le sujet c’est Mélenchon qui estime aujourd'hui sa candidature confortée tant par les frémissements de l'opinion que par les soubresauts de l'actualité. Sans dédaigner les sondages "suaves" qui le donnent à touche-touche avec François Hollande, le cofondateur du Parti de Gauche se dit convaincu que sa campagne présidentielle est aujourd'hui portée par la fronde anti-loi Travail ou par le mouvement « Nuit debout » et qu'elle peut bousculer le match annoncé de 2017. 

 

Je cadre du mieux que je peux la discussion :

 

« Étrange période, nous voguons vers mai, un mois qui semble à jamais marqué du fer de tous les dangers, en un entre-deux insaisissable, sur la place de la République la marmite bouillotte gentiment, le couvercle a de temps en temps des soubresauts, ça castagne, nos forces de l’ordre aime toujours autant la matraque et en face les « qui ne sont ni beaux, ni gentils, qui se tamponnent des commissions, des discours… » cherchent le contact. Leurs Cohn-Bendit, Sauvageot et autre Geismar, ont pour noms, Lordon, Ruffin avec tapis dans l’ombre l’opportuniste Mélenchon qui rêve de tirer les marrons du feu.

 

Nuit debout et le “refus du leader”: “Occuper une place ne suffit pas” 

 

« Le mouvement est très horizontaliste, très «basiste» et ne désire ni leader, ni organisation, ni hiérarchie. Il est rafraîchissant de voir ces jeunes qui se réveillent, mais j'ai néanmoins des réserves. Occuper une place ne suffit pas.

 

Si les manifestants veulent avoir un impact politique et être en mesure de transformer le réel, il va falloir qu'ils s'organisent d'une manière un peu plus verticale. A l'exception de quelques prises de position, par exemple de la part de François Ruffin ou de Frédéric Lordon, le mouvement est très spontané.

 

Nuit debout met en scène l'idée de l'«auto-organisation», inspirée notamment de Michael Hardt et Toni Negri [auteurs de «Multitude» et «Empire» et considérés dans les années 2000 comme les théoriciens de l'altermondialisme, NDLR]. Occupy Wall Street, que j'ai soutenu, nourrissait la même croyance romantique d'être en train d'inventer une nouvelle façon de faire de la politique. Il y avait l'idée que, dans l'occupation d'un lieu, toutes les demandes hétérogènes - les revendications des salariés, des femmes, des minorités ethniques, des écologistes… - convergent spontanément. Or ce n'est pas vrai. Pour qu'elles convergent, il faut construire un principe d'articulation. »

 

Et puis, une voix rageuse interrompt nos savants débats :

 

- Mélanchon c’est Guy Mollet aux premières tomates il se dégonflera comme une baudruche.

 

Et de rappeler :

 

Une « guerre imbécile et sans issue » avait déclaré Guy Mollet pendant la campagne électorale où le Front Républicain avait battu les estrades pour la paix en Algérie.

 

On attendait Mendès et ce fut Guy Mollet.

 

Patrick Rotman raconte :

 

En ce jour du 6 février 1956, je viens pour entendre et m’informer auprès de tous. À tous mes interlocuteurs, je parlerai sans détour d’homme à homme. J’attends d’eux la même franchise et la même loyauté. Ma première préoccupation est que le sang ne coule plus en Algérie. »

 

« Le cortège du Président du Conseil roule maintenant sur la route qui va de l’aéroport à Alger. De chaque côté de la chaussée, des milliers de soldats et de CRS forment une haie d’honneur. Les trottoirs sont déserts, les rideaux de fer des magasins sont baissés. Des affiches indiquent fermé pour cause de deuil. J’aperçois Guy Mollet assis à l’arrière de la voiture qui passe devant moi. Il semble bien pâle. »

 

« Le cortège est maintenant parvenu en bas des marches qui conduisent au monument aux morts. M. Guy Mollet sort de sa Delahaye, accompagné de Max Lejeune, le secrétaire d’État à la Guerre. La foule tente de déborder les rangées de CRS. Des cris fusent. »

 

Des hurlements avaient couverts la voix du reporter. On entendait distinctement des « mollet au poteau ! » « Catroux à la mer ! » qui s’échappaient de la radio.

 

Dans le poste, le journaliste s’égosillait pour tenter de couvrir la cacophonie de cris, de slogans, d’explosions de grenades.

 

« Le long du plateau des Glières, une foule énorme déborde le service d’ordre. Une pluie de projectiles s’abat sur M. Mollet, livide. Des légumes, des fruits, des œufs pourris tombent sur les personnalités officielles qui refluent vers les voitures. Max Lejeune a son manteau éclaboussé de rouge, sans doute une tomate. Le cortège de voitures protégées par les CRS démarre maintenant tandis que la foule envahit les escaliers. Les gerbes déposées un instant plus tôt sont piétinées. »

 

Mollet est pris en otage dans le Palais d’Été.

 

Mendès-France qui revient de l’Élysée où Coty a eu Guy Mollet au téléphone. On entendait dans le combiné les hurlements de la foule déchaînée et les bruits des explosions et des grenades. Coty lui a dit « j’ai Catroux à côté de moi. Il ne veut pas être la cause d’un bain de sang en Algérie. Il offre sa démission. »

 

Et Mollet l’a accepté !

 

Mauriac écrit « M. Guy Mollet n’a pas pris la foudre. Il a pris des tomates pourries, mais sur le nez. Et si ce n’était que sur le sien nous nous serions fait une raison. Mais c’est l’État qui a reçu cet outrage. »

 

« Il n’y aura plus de gouvernement possible dans ce pays, déclara Mendès avec une solennité grave. »

 

« Je suis de votre avis, insista Camus. À partir d’aujourd’hui le pouvoir ne sera plus à Paris mais à Alger. Là-bas, il n’y aura plus de libéraux. Ils vont tous suivre les ultras puisque les ultras, grâce à Mollet, ont gagné. Ils vont faire des ratonnades, du contre-terrorisme et ça finira par la sécession. »

 

Cette journée entrée dans l’Histoire sous le nom de la « journée des tomates » mettrait e mouvement la fatale dégringolade, où se perdrai les espoirs déçus.

 

Ce ne fut pas la pacification, 200 000 jeunes Français furent confrontés aux horreurs de la guerre, à l’escalade de la violence, au déchaînement du terrorisme, à la pratique généralisée de la torture. Les libertés fondamentales furent bafouées.

 

Le décret 56-269 sur les pouvoirs spéciaux confiait aux tribunaux militaires tous les crimes commis sur le territoire algérien. Il mettait en place une sorte d’état d’urgence hors légalité républicaine, qui permit lors de la bataille d’Alger tous les excès de la répression.

 

Mitterrand le signa.

 

253 condamnations à mort ont été prononcées depuis le 1er novembre 1954 contre les rebelles, dont 163 par contumace, 90 se trouvent dans les prisons d’Algérie. Les peines de 55 d’entre eux ont été confirmées par la Cour de Cassation.

 

Lejeune exige que la justice doit passer. Les sentences doivent être exécutées.

 

Gaston Deferre, Pierre Mendès-France, Alain Savary sont contre l’application de la peine de mort.

 

François Mitterrand était pour.

 

Vaille que vaille je ramène le sujet sur des bases plus actuelles en évoquant l’interview d’Emmanuel Todd par François Ruffin :

 

Fakir : C’est un petit truc, Nuit debout…

 

Emmanuel Todd : Il ne faut pas dire ça. D’abord, c’est peut-être une petite chose mais au milieu de rien. Et ça, le fait que les médias s’intéressent à cette petite chose, c’est aussi un signe du grand vide. Les journalistes, qui certes appartiennent à des grands groupes, liés à l’argent, qui certes ne remettront jamais en cause ni l’euro ni l’Europe ni le libre-échange, mais qui sont des gens diplômés, pas toujours bêtes, ils sentent ce grand vide. Ils savent qu’ils donnent la parole à des hommes politiques méprisables, inexistants, tellement creux. Eh bien, ce qui se dit, ce qui se passe place de la République, et sur les places de province, parce qu’il faut regarder l’ouest de la France, Rennes, Nantes, Toulouse, la jeunesse des villes universitaires, ce qui se dit sur ces places, pour aussi farfelus que ce soit, ça vaut toujours mieux que ce grand vide. Et il ne s’agit pas seulement de remplir des pages, de vendre du papier…

 

Fakir : Ça remplit l’âme ? C’est l’indice d’une crise métaphysique ?

 

E.T. : Presque ! Et puis, pour aussi petit que ce soit, c’est peut-être un signe avant-coureur. Regardez Occupy Wall Street. Quelques mois après, je regardais les sondages qui paraissaient aux Etats-Unis, les jeunes devenaient favorables à l’Etat, à du protectionnisme. Et aujourd’hui, certes Bernie Sanders a perdu contre Hillary Clinton, mais il s’est revendiqué du « socialisme » aux Etats-Unis, et ses thèmes font maintenant partie de la campagne.

 

Bien évidemment, le même, nous ramène à la conduite de Grenoble d’Alain Finkielkraut en citant mon pote Onfray qui voit toujours midi à sa porte.

 

 

« Je crois que je me souviendrai toute ma vie de ce crachat qui maculait le visage d'Alain Finkielkraut quand il a quitté la place dite de la République, contraint par les insultes qui fusaient non pas d'un individu isolé, mais d'une meute en furie que rien ne retenait plus. "Salaud", "facho", "dehors", "dégage ", le tout hurlé, vociféré, crié, beuglé dans le ton qui fut assez probablement celui des premiers révolutionnaires qui coupaient au couteau les têtes de ceux qui ne leur revenaient pas afin d'accélérer la venue de la fraternité. Quelque temps plus tard, le couteau de ceux-là était remplacé par le rasoir de la guillotine - c'était le temps venu de Robespierre. Il existe aujourd'hui des prétendants robespierristes à la relève.

 

On peut aborder la question avec la moraline, comme il est de coutume aujourd'hui : "C'est bien" - témoins, les jeunes communistes qui revendiquent de l'avoir "tej" [jeté]. "C'est pas bien" - tous les autres, FN en tête, bien sûr. Autre version du "C'est bien" : le journal de France Inter le dimanche à 14 heures, qui relate l'information en disant que le philosophe s'est fait "plus ou moins" chasser de la place de la République. J'aurais aimé savoir où était le plus et où était le moins dans cette affaire...

 

Ou bien, comme dans le journal de LCI le même jour, choisir les images dans ce qui a été filmé avec des téléphones portables et qui a circulé intégralement sur le net, puis monter à charge en ne montrant que peu d'images d'insultes des vociférants et autant d'images d'un Finkielkraut excédé par ce long épisode de haine contre lui qui finit par répondre par une insulte. Un point partout, semble dire le reportage... Sauf que, dans la foulée, on envoie un long sujet avec Marion Maréchal-Le Pen qui déplore les événements et prend le parti d'Alain Finkielkraut. Autrement dit, bien souligné au feutre rouge média : Marion Maréchal-Le Pen défend Alain Finkielkraut, c'est donc bien la preuve qu'il est l'un des siens. Donc un fasciste - comme Drieu, Rebatet, Brasillach...

 

Ordre moral

 

On peut aussi faire son travail de philosophe et refuser la logique de l'ordre moral qui est celle de la majorité des médias, lesquels criminalisent toute pensée n'allant pas dans leur sens, et préférer la généalogie nietzschéenne en demandant, comme avec les Le Pen à 30 % ou le terrorisme dans nos rues, d'où viennent ces catastrophes.

 

Les médias dominants nous invitent à vanter les mérites de l'Europe libérale, de l'école d'aujourd'hui, qui, avec ses machines à lire, s'avère plus performante que celle d'hier, de la réforme de l'orthographe qui brûle les dictionnaires et prend ses avis dans les commentaires de tweets, de la mise à mort du grec et du latin, du gouvernement socialiste qui a réenchanté la France, des flux migratoires qui garantissent un sang neuf dans une Europe décadente (pour le coup, on a le droit de parler de décadence sans être un fasciste...), de la location de l'utérus de femmes pauvres aux riches qui peuvent se la payer pour s'offrir une progéniture de leur sang (là aussi, on a le droit de revendiquer le droit du sang sans passer pour un nazi...), à justifier qu'on tue des civils dans l'État islamique sous prétexte que ça assécherait le marais terroriste européen. Etc. À défaut de souscrire à ce catéchisme du nouvel ordre moral, on est un fasciste...

 

D'où vient cette haine dont Alain Finkielkraut a fait l'objet place de la République ? D'une malveillance beaucoup plus ancienne qui, depuis des années, coule à flots continus dans certains journaux, certaines radios, certaines émissions de télévision, certains sites Internet où la chasse à ceux qui pensent librement est ouverte jour et nuit. D'une pétition de certains Immortels qui refusaient l'entrée du philosophe à l'Académie française, aussi. La meute se permet tout, y compris, à la une de journaux, ce que les noctambules de la République se sont contentés de répéter - vieux tropisme moutonnier. On ne peut appeler à faire couler symboliquement le sang et regretter un jour qu'il coule réellement. Les mots tuent en invitant à tuer ; d'aucuns qui ont pignon d'écriture sur rue semblent l'avoir oublié.

 

Le crachat sur le visage d'Alain Finkielkraut était visible, luisant dans la nuit comme une bave mortelle, lui balafrant le haut de la joue comme un coup de couteau qui aurait raté sa carotide. Ce geste a été longuement préparé avec des mots, longuement mûri avec des phrases, longuement organisé avec des vidéos taillées, montées et diffusées en boucle, longuement mitonné avec des phrases sorties de leur contexte. Les anonymes de la République ont craché tout haut sur le visage du philosophe ce que nombre de médias crachent tout bas depuis des années.

 

Faire son travail de philosophe

 

Les comiques ne sont pas en reste qui, incapables d'humour sur eux-mêmes, grassement payés pour être haineux, ont réussi à faire croire que la haine, quand elle est enveloppée d'un rire, le mépris, quand il est accompagné d'un sourire, la méchanceté, quand elle est emballée dans un gloussement, remplacent avantageusement une pensée qu'ils sont incapables d'avoir en dehors du catéchisme du moment. Ces faux clowns sont de vrais miliciens. Le droit à cracher sur une personne a donc aussi pour généalogie ces émissions dites comiques où seuls les animateurs rient, et toujours au détriment des mêmes. Dans un camp de concentration, le droit à l'humour se trouve toujours du même côté.

 

La vision du monde d'Alain Finkielkraut n'est pas la mienne ; ses propositions et ses solutions ne sont pas non plus les miennes. Et alors ? Il travaille, il écrit ses livres. Lui, il montre une fréquentation assidue des pensées d'autrui, sans les travestir pour mieux les salir, il sait ce qu'est le débat sans mépris. Est-ce là le portrait d'un fasciste ? D'un compagnon de route du Front national ? Soyons sérieux...

 

Place de la République, le philosophe n'est pas venu se faire voir, comme d'aucuns, mais voir. Il aurait pu, comme beaucoup, se contenter de l'idéologie, de la morale moralisatrice, de la moraline, du like ou du nique, de ce qu'un journal qui aurait été de son bord aurait pu dire sur ce sujet. Il a voulu voir, de ses yeux voir. Autrement dit : faire son travail de philosophe. Ce crachat porté sur sa joue, comme le tatouage porté sur l'avant-bras de ses parents, m'a fait honte, terriblement honte, plus que terriblement honte.

 

La haine qui, en régime de dictature du Veau d'or, fait vendre du papier, crée le buzz, assure la reconduction des animateurs dans les grilles des saisons suivantes, en même temps qu'une augmentation substantielle de leurs cachets déjà obscènes, est aussi ce qui, par-delà les mots, conduit un jour tel ou tel à grimper les marches de l'échafaud. Le vrai, celui-là. Ce crachat pourrait bien être le dernier avertissement avant la catastrophe. »

 

Tenace je relance la discussion en parlant de Frédéric Lordon.

 

« A demain dans la rue, et à la Nuit debout ! » Le 30 mars, veille du premier rassemblement sur la place de la ­République, à Paris, l’appel de Frédéric Lordon est accueilli par un tonnerre d’applaudissements dans l’amphi de l’université Paris-I-Tolbiac. L’universitaire a fait, depuis, de rares apparitions sur la place, toujours très applaudies. ­Notes griffonnées entre les mains, il se montre peu mais parle haut et enchaîne les répliques cinglantes.

 

Le 20 avril, à la Bourse du travail, il encourage les nuitdeboutistes à « faire dérailler le cours normal des choses » et prévient les médias choqués par l’altercation avec Alain Finkielkraut : « Nous n’apportons pas la paix. » Chercheur en philosophie au CNRS, économiste de formation, Frédéric ­Lordon est devenu l’une des figures intellectuelles de ce mouvement, après en avoir été l’un des initiateurs. Car c’est lui, avec François Ruffin, le réalisateur du film Merci patron !, qui a lancé l’idée de transformer le mouvement social contre la « loi travail » en occupation. Déjà connu pour sa critique de l’économie néolibérale, notamment via Le Monde diplomatique où il tient un blog, le chercheur refuse pourtant d’être considéré comme un « leader ». Il n’a pas souhaité répondre aux questions du Monde. » 

 

Belle soirée, Sophia est ravie. Elle me le dit en se serrant tout contre moi. «Baisez-moi ! »

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24 avril 2016 7 24 /04 /avril /2016 06:00
Carol ô Carole, de Chuck Berry à une pâtisserie en passant par le chef de gare de La Tour de Carol

C’est une belle histoire comme je les aime.

 

1 belle histoire de gourmandise.

 

Au risque de me faire gourmander par le haut-clergé, j’affirme comme le fit Lionel Poilâne, que la gourmandise n’est pas un péché mais une vertu car l’aliment nourri le corps et l’esprit.

 

En 2002, celui-ci avait créé l'association « De la question gourmande ». Avec ses amis, il avait pris la décision de s'adresser au pape afin de lui demander de requalifier le péché de gourmandise (en péché de gloutonnerie ou d'intempérance). Selon lui, pécher ne consiste pas à aimer la bonne chère, mais bien à trop manger.

 

Mon histoire est donc celle d’une gourmande fort bien placée pour, chaque jour que Dieu fait, aimer la bonne chère, qui fondait face à une génoise légère que façonnait sa pâtissière aux doigts de fée. Elle n’en pouvait mais, son addiction était totale, aucune barrière ne pouvait l’empêcher, non de pécher, mais de célébrer ce chiffon-cake adoré par nos amis japonais.

 

Elle n’a rien de très originale mon histoire me direz-vous, sauf que le jeune oiseau Yukiko la pâtissière un jour quitta le nid pour voler de ses propres ailes vers des contrées moins huppées. D’une Rive à l’autre, de la gauche vers la droite, du 7e vers le 11e, de Rachida à l’habitat de notre Manuel, ce fut Nanan.

 

Tout cela se passa sous l’œil attendri de notre gourmande qui fondit plus encore, son coeur bondit, battit la chamade, lorsqu’elle découvrit le nom de baptême de ce chiffon cake, sans beurre, spécialité nippone, Carole !

 

Bien plus qu’un simple clin d’œil c’était un vrai hommage, une marque sincère d'amitié, de reconnaissance, à celle qui fut sa patronne.

 

Touchée mais pas coulée mais qui donc est cette Carole ?

 

Mystère !

 

Je vous laisse mariner en vous proposant d’écouter 2 chansons cultes.

 

Lettre A Monsieur Le Chef De Gare De La Tour De Carol de Brigitte Fontaine

Carol de Chuck Berry

Lever le voile, pas encore !

 

Comme vous le savez nous vivons sous l’état d’urgence et le cycliste émérite que je suis n’en croise pas pour autant des hirondelles en pèlerine chevauchant d’antiques bicyclettes, mais plein de jeunes gens munis de mitraillettes.

 

 

 

 

Nanan se situant rue Keller je m’étonnais d’une forte présence militaire dans cette petite rue paisible. Je fis mon enquête auprès des milieux bien informés pour m’entendre dire que le locataire de Matignon, qu’aime tant le petit Macron, y possédait un pied-à-terre.

 

 

Carole me fuyait !

 

En effet, à chaque fois que je passais chez Nanan c’était pour m’entendre dire plus de Carole !

 

Tenace je suis et enfin jeudi j’embarquais Carole sur mon beau vélo.

 

Il me fallait être précautionneux car Carole est fragile. Pensez donc cette génoise légère, parfumée à la vanille, est couronnée d’une aérienne Chantilly.

 

Nous arrivâmes à bon port.

 

J’avais hâte !

 

Je réfrénais mon envie.

 

Je me posais l’habituelle question : que boire avec Carole ?

 

 

Et soudain la lumière vint : j’allais le demander à Carole du restaurant Les Climats.

 

Ainsi dit fut fait samedi, Carole se délecta du Carole de Yukiko tout en me confiant son dilemne, en effet avec ce dessert ses papilles rêvaient d'un poiré d'Eric Bordelet, était-ce bien raisonnable dans ce temple Bourguignon que d'avouer sa flamme pour un poiré roturier. Je la rassurai, ce choix me plaisait puisque je fus pendant 5 ans, non pas une bonne poire, mais le président des AOC pommes et poires sans les scoubidous mais le poiré de Domfront. 

 

Mais, comme je suis un fieffé politique, je ne pouvais quitter les Climats sans jouer la partition chère à mes collègues : l'accord mets-vin !

 

Ainsi comme ainsi Carole choisit aussi la cuvée Agnès un Crémant de Bourgogne qui est un assemblage d'une stricte sélection de Chardonnay provenant de la Côte Chalonnaise et de la Côte de Beaune : 100 % chardonnay.    

 

Voilà, si vous passez rue Keller allez chez Yukiko goûter ses gâteaux... Ils font fondre Carole qui elle vous accueillera à bras ouverts rue de Lille aux Climats.

 

Je la trouve belle cette histoire, pleine d'attention et de chaleur humaine,  " un peu de douceur, de convivialité, de plaisir partagé, dans ce monde de brutes ... " 

 

 

Poiré Grand cru est une cuvée gastronomique de bonne garde, d'assemblage d'une vingtaine de variétés de petites poires au goût sauvage.

Poiré Grand cru est une cuvée gastronomique de bonne garde, d'assemblage d'une vingtaine de variétés de petites poires au goût sauvage.

Carol ô Carole, de Chuck Berry à une pâtisserie en passant par le chef de gare de La Tour de Carol
Carol ô Carole, de Chuck Berry à une pâtisserie en passant par le chef de gare de La Tour de Carol
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23 avril 2016 6 23 /04 /avril /2016 06:00
Éloge du trouble par un meneur de vie en bâton de chaise onolâtre compulsif…

N’en déplaise aux derviches tourneurs des cercles fermés : Oui j’aime le trouble, y compris dans le vin ! Oui mais je l’aime comme je peux aimer aussi les taches de rousseur, les nez en trompette, les rondeurs, les défauts comme ils disent, car sur le lisse tout glisse. Les aspérités, la résistance aux canons de la beauté, cette perfection froide sur papier glacé.

 

Mes goûts, mes choix sont éclectiques et je ne formate pas mes sentiments, mes coups de cœur, mes passions, mes engagements, l’ennui naît toujours de l’uniformité des codes, de l’impératif des académies.

 

La monoculture vinique me gonfle absolument !

 

Le côté collectionneur, encyclopédie vivante sur un seul sujet, l’entre soi réducteur m’ont toujours paru être une source d’appauvrissement.

 

Toujours ouvrir le champ des possibles, être curieux de tout !

 

En peinture je suis addict de Gaston Chaissac, natif d'Avallon, vendéen d’adoption, qui se définissait comme un enlumineur d’ordures et qui étaient présenté sous l’appellation « comme un quasi-éliminé et comme l’illuminé »

 

Il écrivait beaucoup aussi « Dès 1944, Raymond Queneau puis Jean Paulhan, Gaston Gallimard, et plus tard Benjamin Perret et Gerashim Luca le stimulent au point qu’il engage une activité épistolaire qui va outrepasser le temps consacré à la peinture. Les lettres qu’il sait être lues et échangées vont devenir des outils de communication pour décrire son travail artistique et franchir les limites imposées par des cercles de connaissances exigus et son manque d’assurance dans le contact direct. Grâce à ses lettres, sa démarche devient explicite et corrobore avec les recherches de ses contemporains artistes et hommes de lettres. »

 

Les carcans, les espaces exigus, les limites artificielles, pour un artiste comme Gaston Chaissac, c’étaient autant d’entrave à sa créativité inquiète. Certains le citent en corrigeant ses fautes d’orthographe, ça n’enlève aucune force à ses écrits mais gâte un peu leur saveur, leur relief.

 

 

« J’avais pensé aussi à m’établir marchands de baignoires dans une des localités où personne n’en fait usage puisque de toute façon je suis pour échouer dans toutes les entreprises. Je tenterai peut-être la chose si un jour je suis assez en fonds pour avoir quelques baignoires en magasin. Quoique embarrassants ces objets ce serait tout de même mieux d’en avoir quelques-unes en magasin que de les faire choisir sur catalogue. Il faudra que je demande à Cattiaux le sorcier s’il me voit dans le marc de café vendant des baignoires à Chavagnes-en-Paillers. Ça pourrait d’ailleurs ‘être très bon d’être dans ce Chavagnes à cause des pères de ce nom qui y ont leur maison mère et qui sont dans le monde entier et pour peu qu’ils parleraient un peu de moi un peu partout s’ils me connaissaient ça me donnerait des chances de trouver le placement sinon de baignoires du moins de quelques dessin (à R.G., juin 1948)

 

Il n’empêche que je jouis de la même émotion esthétique en parcourant la galerie des Offices à Florence, le Musée d’Orsay ou le MOMA…

 

« Un peintre c’est quelqu’un qui essuie la vitre entre le monde et nous avec de la lumière, avec un chiffon de lumière imbibé de silence. » Christian Bobin L’inespérée

 

Idem pour la musique où je pleure en me gavant de Verdi dans les arènes de Caracalla tout en étant électrisé au Badaboum par le suraiguë d’Oiseaux Tempête mélange détonnant de free jazz, d’expérimentation Boulézienne au service d’un rock expérimental.

 

Bref, je fuis les figés, les installés dans des convictions inébranlables, les qui décrètent de ce qui est grand ou qui ne l’est pas, les frustrés des GCC, les qui m’habillent pour l’hiver en cataloguant en amateur de bistrouille.

 

Peu me chaut mais qu’ils sachent que je ne leur lâcherai pas la grappe, je continuerai de railler leur côté monomaniaque à la Bouvard et Pécuchet.

 

« En même temps que l'aloyau, on servit du bourgogne. Il était trouble. Bouvard, attribuant cet accident au rinçage de la bouteille, en fit goûter trois autres sans plus de succès. »

 

C’est ma liberté.

 

Chez moi la maison à les portes et les fenêtres sont grandes ouvertes, nul besoin de faire partie du club pour s’exprimer, critiquer, me rouler dans la farine, dire que je fais l’âne pour avoir du foin, que je nage en eaux troubles sous le pont-aux-ânes de mes détracteurs…

 

Le sieur Voltaire n’y allait pas avec le dos de la cuillère pour traîner plus bas que terre ceux qui l’attaquaient.

 

L’autre jour au fond d’un vallon

Un serpent piqua …

Que croyez-vous qui arriva ?

Ce fut le serpent qui creva.

 

Je vous laisse le soin d’étaler votre culture générale en plaçant le nom de l’intéressé en lieu et place des 3 points de suspension. Ce doit être dans les cordes d’un En Éducation Nationale.

 

Si tel n’était pas le cas je me propose de lui faire un chouïa de soutien scolaire : l’égratigneur de Voltaire publiait dans L’Année littéraire, rebaptisé par le polémiste L’âne littéraire.

 

J’eusse aimé être ainsi traité par l’innommé car je suis onolâtre.

 

L’onolâtrie est le culte de l’âne.

 

J’adore les ânes. Je leur voue un culte sans concession.

 

L’homonymie avec l’œnolâtrie me va comme un gant pour jouer sur les mots : ha, le trouble !

 

Le 4 décembre 1985, Laurent Fabius, le plus jeune Premier Ministre que Tonton ait donné à la France, clame son « trouble » devant l’Assemblée nationale face à la décision du Président de la République de recevoir le général Jaruzelski chef d’Etat polonais, l’homme aux lunettes noires qui a décrété l’état de guerre et qui réprime le combat de Lech Walesa pour la démocratie.

 

 

Y’avait de quoi.

 

Étrange état que ce trouble, il perturbe le calme intérieur, rend perplexe, embarrasse, inquiète, altère le jugement, proche du dérèglement des sentiments qui fait naître une émotion amoureuse, un désir charnel.

 

« Ta mère... comme elle était belle! (...) La nudité de son cou, de ses bras et de ses mains me troublait » François Mauriac, Nœud de vipères.

 

Le trouble fend l’armure, « Heureux sont les fêlés car ils laisseront passer la lumière » c’est signé Michel Audiard.

 

Cinglé, insensé, sonné, timbré, toqué, avoir un grain de folie, être légèrement ou totalement à l’Ouest, aimer les filles du bord de mer avec leur teint si clair : chauffe Arno, citer Louis Scutenaire «J’écris pour des raisons qui poussent les autres à dévaliser un bureau de poste, abattre un gendarme ou son maître, détruire un ordre social. »

 

Mon espace de liberté, maintenant que je suis retiré des voitures, c’est mon oxygène, ma manière à moi de mener une vie de bâton de chaise* , nul est obligé de me lire, je ne fais de tort à personne, je mène les combats que je peux, alors ceux que j’irrite, indispose, n’ont qu’à passer leur chemin ou venir vraiment débattre : comme les mémés j’aime la castagne. Mais en ce domaine c’est courage fuyons, chacun dans son pré et les vaches seront bien gardées.

 

Le vin est pris en otage, instrumentalisé, il n’est plus un objet de plaisir ou de désir mais un simple véhicule de je ne sais quelle ambition, du paraître, d’une forme de compétition dégustative. C’est triste, ennuyeux, chiant, entre mecs bien évidemment, la gente féminine s’occupe de l’intendance. Ils ont le vin triste. Le poids des mots n’efface pas le choc des photos sur les réseaux sociaux…

 

Chacun sa route, chacun son chemin, chacun son rêve, chacun son destin… après tout ce n’est que du vin, un peu de douceur dans ce monde de brutes…

 

*du côté des bâtons de chaise rappelez-vous Plantu à propos de Balladur : sa chaise à porteurs munie de 2 grands bâtons en permanence manipulés, soulevés, posés, tirés pour dégager la porte de la chaise, remis en place... ils avaient une existence très peu reposante, ce qui explique l'expression dans laquelle l'idée d' « activité excessive » a peu à peu fait place à l'idée de « vie désordonnée ».

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22 avril 2016 5 22 /04 /avril /2016 06:00
Gare aux morilles ! « Faut pas confondre copulation et ramassage de champignons… »

Lorsque mercredi après-midi je me suis dit que, après un passage à Terroir d’avenir, puisque c’était la saison des Morilles, je me devais de plancher sur cet étrange champignon, un titre a jailli dans ma cervelle éruptive, en hommage à la chanson du Georges de Sète : gare aux morilles !

 

 

Je l’ai inscrit sur mon petit carnet. Me restait plus qu’à trouver le bon lieu pour déguster des morilles de compétition.

 

Mon GPS, sans hésitation, m’indiquait TABLE.

 

Illico, allo Bruno, t’en as, oui, alors j’y va !

 

Direction la rive droite en sautant la Seine sur le pont d’Austerlitz !

 

Table d’hôte, deux couples m’y rejoignent, l’un en face et l’autre à ma droite, normal nul ne peut être plus à gauche que moi.

 

Bruno décréta : que la fête commence !

 

Je ne fis, connaissant la maison, aucune objection.

 

Au cœur du dîner, lorsque le plat de morilles, ne pas confondre avec celui de lentilles cher à Esaü, fut déposé sous mon nez je fus envié par la tablée. J’adorai ! Je suis ainsi fait, j’adore les privilèges.

 

Les morilles étaient auvergnates, loin des clichés éculés sur cette belle région pleine de Puy, étaient généreuses, girondes, elles exhalaient des fragrances puissantes. Je chavirai. Me laissait aller à des pensées sauvages, tel un Giscard priapique face à Lady Di. Extase ! Épectase ! Je jouissais sans entrave.

 

Je carburais aux Bigotes pour expier mes pensées impies.

 

 

Bref, frais comme un gardon, jeudi matin je me colletais à ma tâche quotidienne : m’épandre, vous écrire. Ce que je fis comme vous le constaterez ci-dessous.

 

Mais je ne sais ce qui me pris j’interrogeai l’ogre GOOGLE : Gare aux morilles !

 

Surprise totale !

 

La vidéo ci-dessous vous étonnera tout comme moi.

 

Bonne dégustation.

 

 

Survivant de l’économie de cueillette le champignon sauvage est un produit de saison. Bien sûr il n’est pas possible de fixer des dates d’apparition immuables et générales pour les diverses espèces de champignons, mais il est possible de donner un calendrier de la cueillette des champignons.

 

Le premier qui pointe son nez vers la mi-avril, parfois avant, c’est la morille.

 

La morille champignon de printemps, juste avant les Mousserons de la Saint-Georges, est une star, drôle de star que ce mystérieux champignon tapi dans des lieux improbables, inattendus, peut atteindre le prix du caviar ou flirter avec celui des GCC.

 

Alors, tel notre Hubert de Laforest, chaussons nos bottes blanches, pour nous promener dans les bois Pendant que le loup n'y est pas, Si le loup y était, Il nous mangerait…

 

Mais attention mes petits loups, les petites louves aussi, la morille contient des substances toxiques qui sont thermolabiles, c’est-à-dire qui disparaissent à la cuisson. Faites-donc bien cuire vos morilles pendant au moins 15 minutes avant de les consommer !

 

 

Rassurerez-vous je ne suis pas mycologue et je ne vais pas vous la jouer connaisseur donneur de conseil. Comme mes potes de la LPV, J π en tête, je ne suis qu’un amateur qui n’a jamais mis les pieds dans les lieux secrets où, lorsque les premiers bourgeons pointent leur nez sur les frênes ou noisetiers, que la fleuraison des prunelliers sauvages s’épanouit, nos belles morilles pointent, elles, leur étrange chapeau pointu. Le point culminant de la poussée des morilles étant la floraison de la jacinthe des bois.

 

En effet, « comme presque tout champignon, la morille présente un pied et un chapeau, tous deux creux. Le pied est généralement blanc ou beige, lisse mais pas forcément cylindrique. Les gros spécimens on en effet besoin d’un enracinement important pour soutenir le poids de leur chapeau, d’où un pied large à la base et qui s’affine vers le chapeau. Ce dernier est arrondi ou pointu et présente des alvéoles/circonvolutions creuses mais peu profondes renfermant les spores. Elle présente donc une morphologie typique et vraiment particulière. La taille moyenne de la morille est de 10 cm mais des « spécimens » bien plus impressionnants et inratables sont ramassés chaque année. »

 

Comme je n’y connais queue de chique c’est bien sur une citation. Dans la même veine je ne vous infligerai pas la liste les noms latins des différentes « sortes » de morilles. Pour votre culture mycologique c’est ICI

 

 

Mais je ne résiste pas au plaisir d’évoquer la morille élevée, la blonde et la ronde, et bien sûr la délicieuse… selon un spécialiste de la cueillette « les premières à sortir sont généralement des petites grises pointues, suivies par des noires, un peu plus grandes. La saison se termine souvent avec les morilles jaunes ou blondes: rondes, brun clair, grisâtres parfois (selon l’environnement), et généralement plus grosses. Ces dernières sont souvent accompagnées de morillons.

 

Les morillons ressemblent aux morilles noires mais leur chapeau est beaucoup plus petit soutenu par un pied relativement long. Malheureusement, ils ressemblent également aux gyromitres qui sont des champignons toxiques. On les reconnaît à leurs circonvolutions qui ne sont pas creuses, ressemblant à un cerveau. On peut également trouver des verpes qui ressemblent à la Morille. »

 

Bientôt ce sera le 1er mai avec son lot de cueilleurs de muguet sauvage, ayant habité en forêt je les ai vu débarquer, et tout comme à eux je supplie les cueilleurs novices de respecter les terroirs à morilles si, par un hasard heureux, ils en découvrent un.

 

« Lors de vos cueillettes, faites attention à ne pas trop piétiner les « spots » de récoltes car en écrasant les jeunes individus vous pouvez entraîner la régression du nombre de morilles d’année en année.

 

Si vous tombez sur un beau gisement, pensez à en laisser quelques-unes matures et bien cachées pour assurer la pérennité de l’espèce et vos prochaines récoltes !

 

Il sera aussi judicieux de couper en morceaux les chapeaux de quelques individus matures et de les enterrer en de multiples endroits sur le site de récolte. Cela permettra d’assurer la dissémination des spores, et favoriser ainsi l’apparition de nouvelles morilles l’année suivante. »

 

Merci Bruno Verjus et à son équipe de TABLE pour cette belle soirée improvisée. Je commence à faire partie des meubles.

 

Un salut aussi à mes voisins de table à TABLE, à la revoyure autour d’un verre de vin nu de chez Patrick Bouju

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21 avril 2016 4 21 /04 /avril /2016 06:00
Le Fooding® passé à la moulinette du nouveau mensuel des curieux de Paris « soixante-quinze »

75, ce numéro au cul des autos des estivants, les congepés, qui défilaient sur la Nationale devant le Bourg-Pailler, direction Les Sables d’Olonne ou Brétignolles, c’était le sceau des Parigots. Nous les indigènes nous nous fichions de leur poire en racontant des histoires où le parigot n’était pas capable de distinguer le sexe d’un veau. De mauvaise foi absolu car beaucoup de ces 75 étaient des enfants du pays, des émigrés travaillant aux PTT qualifiés de petits travailleurs tranquilles.

 

Soixante-Quinze est aujourd’hui le nouveau mensuel des curieux de Paris, enfant d’une équipe publiant depuis 5 ans Le 13 du Mois, magazine consacré au 13e arrondissement qui fut pendant quelques années mon arrondissement avant d’être mon voisin : je vis à la lisière du 13e.

 

 

Bien évidemment, curieux que je suis, j’ai acheté le N°1.

 

Chalutant fort modestement dans le petit monde de la cuisine, et que j’y laisse traîner mes oreilles, ça cancane dur, c’est souvent croustillant, les inimitiés y sont aussi salées que certaines additions, dès que j’ai vu qu’un de leur journaliste Vincent Fargier était allé dans les cuisines du Fooding®, par l’odeur alléché j’ai, selon la formule en vigueur dans le milieu, dégusté.

 

Ce n’est pas très épicé, très politiquement correct, pas de quoi mettre le feu au lac, la maison Cammas sait se vendre, son service com veille au grain. C’est de bonne guerre mais si 75 se veut être le mensuel des curieux de Paris il va lui falloir être un peu plus curieux.

 

Les chiffres :

 

  • Le guide mensuel « produit phare », devenu indépendant en 2009, 50 000 exemplaires écoulés, il talonne les ventes du Guide Rouge et « espère devenir premier. »

  • 1100 adresses dont plus de la moitié à Paris.

 

  • Le site web revendique « un demi-million de vues par mois » selon le service com.

  • L’application n°1 de sa catégorie c’est 30 000 téléchargements par an.

  • L’équipe « une dizaine de personnes dans les bureaux du 11e arrondissement, et près de 40 collaborateurs parcourent le pays à la recherche de nouvelles adresses.»

La méthode : ni note, ni classement :

 

« Indéniablement, le Fooding a frappé dans la fourmilière, a fracassé les codes. Il peut se targuer de comprendre dans sa sélection des adresses hétérogènes et de rassembler toute la variété de l’offre alimentaire de Paris. »

 

« Les journalistes n’ont que poids des mots pour vous faire saliver : la place d’un restaurant dans le guide se gagne sur l’envie d’y retourner et « le refus de l’ennui à table. »

 

Question : « Mais à force d’être indéfinissable, ne devient-on pas incohérent ? Il paraît délicat de faire entrer toutes ces adresses dans une case aussi subjective que « l’authentiquement sincère » voulu par Alexandre Cammas.

 

« En mettant un point d’honneur à se démarquer, le Fooding® n’a-t-il pas lui-même créé ses propres codes, prenant le risque d’une reproduction monotone ? »

 

J’aime beaucoup Cammas qui fustige « ces aigris qui, faute de souffle pour menacer notre flamme, l’ont en réalité attisé. »

 

Conclusion : « À lui de relever les défis qui s’annoncent, dont celui de résister à l’autocélébration et de rester observateur du mouvement. Au risque de devenir ce qu’il ne voulait pas être : un branché dépassé. Voire pire : un Michelin bis. »

 

Comme le disait ce madré de Raffarin « Notre route est droite, mais la pente est forte. »

 

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20 avril 2016 3 20 /04 /avril /2016 06:05
Carrefour prédateur n°1 de la biodiversité : c’est bon la GD pour votre porte-monnaie pas pour la forêt

C’est une première pour WWF France. La branche française de la principale organisation mondiale de protection de la nature a publié ce mercredi la liste des 25 entreprises françaises qui « à travers leur chaînes d’approvisionnement, impactent le plus fortement les écosystèmes dans le monde ».

 

Cette liste, dans laquelle figurent notamment des grands noms de la distribution (Carrefour, Auchan, Casino, Leclerc, Les Mousquetaires, Système U) de la restauration collective (Sodexo, Elior) ou de l'industrie laitière (Danone, Lactalis, Sodiaal) n'est pas le fruit du hasard (cliquez sur le tableau ci-dessous). Elle résulte "des travaux menés depuis 2010 à l’échelle internationale par le WWF dans le cadre de l’Initiative globale de transformation des marchés qui a identifié les matières premières dont les modes d’exploitation menacent directement 35 écorégions prioritaires : l'Amazonie, le Bassin du Congo, Bornéo et Sumatra, le Triangle du Corail…", note WWF France.

 

La suite ICI

 

Dans ma boîte aux lettres ce matin, il n'y a qu'un Carrefour à Paris dans le XVIe porte d'Auteuil... Gaspillage publicitaire inutile...

Carrefour prédateur n°1 de la biodiversité : c’est bon la GD pour votre porte-monnaie pas pour la forêt
Carrefour prédateur n°1 de la biodiversité : c’est bon la GD pour votre porte-monnaie pas pour la forêt
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20 avril 2016 3 20 /04 /avril /2016 06:00
Pour vous déstresser offrez-vous un bain de vin à Séville, vous ne serez pas chocolat… l’accord Vinothérapie&«chocothérapie ».

Ce sont nos voisins suisses du Temps qui aiment tant le lait, le chocolat au lait et les vins du Valais qui me l’ont appris : Le hammam Aire, à Séville, offre à ses visiteurs la possibilité de prendre un bain dans une baignoire remplie de vin rouge tout en dégustant un verre de ribera-del-duero.

 

Ha ! Séville…

 

« Séville ! Le 8 juillet 1982 à 23 heures, France-Allemagne, le match du siècle » écrivait Pierre-Louis Basse en 2005

 

Le 31 mai 2007 j’écrivais :

 

C'est tout bête : je rêve d'être nommé Consul de France à Séville. Pendant tout un temps c'était à Florence que je rêvais d'être Consul mais, comme je suis un bien trop petit poisson - j'suis ni haut, ni fonctionnaire mon cher Jacques - pour un aussi beau bocal, Séville me va.

 

J'aime l'Andalousie. Même si je ne cause pas bien l'espagnol, j’m'y mettrai et je ferai mon possible pour bien représenter la France. J'ai de la conversation vous savez. De là-bas je chroniquerai. J'occuperais mes loisirs à écrire un roman. Bref, je coulerais des jours heureux. Je vous expédierais de belles jarres d'huile d'olive et quelques flacons de nectar. Quand vous passeriez nous ferions la conversation dans les bars à tapas.

 

 

« Les bains arabes de Séville sont aménagés dans l'ancien palais de 1 200 m² d'un vice-roi des Indes, construit au XVe siècle. L'endroit a conservé ses voûtes, ses plafonds à caissons de style mudéjar, entrelacs, soffites et sièges romains. Vous êtes ici au coeur du parfait sanctuaire de détente pour le corps... et l'esprit ! La porte franchie, une odeur d'encens et d'essences naturelles embaument les lieux. Le parcours est libre et inclut plusieurs salles d'eau dans différentes pièces ornées de mosaïques (avec une lumière tamisée).

 

On peut citer la salle d'eau salée, la salle de mille jets, le hammam et la salle d'eau avec des " piscines " aux températures différentes : tempérée (36 °C), chaude (40 °C) et froide (16 °C). La session dure environ 1h30 ; l'accès est limité à des groupes restreints, favorisant ainsi une certaine intimité. La maison propose également une variété de massages, incluant l'accès aux bains. 2 nouveautés : le rituel " Bain de Vin ", au ribera-del-duero (vin rouge AOC espagnol, une exclusivité du groupe Aire), et le " Green Hammam ", une combinaison d'exfoliation et massages au thé vert et agrumes.»

 

 

Un autre des traitements de beauté les plus originaux que vous pourrez essayer est basé sur la «chocothérapie ». Si vous ne vous êtes jamais senti comme « un bonbon », c'est le moment : vous ne profiterez pas seulement d'un fantastique massage, mais grâce aux innombrables propriétés du cacao, vous hydraterez, régénérerez et revitaliserez votre peau, entre autres bienfaits.

 

 

Bain de lait : Poppée, la femme de Néron, avait cinq cents ânesses qui lui fournissaient le lait dans lequel elle se lavait. Lorsqu’elle fut bannie, elle conserva cette habitude. Son seul regret fut d’abandonner sa merveilleuse baignoire de porphyre et d’être obligée de se contenter du lait de cinquante ânesses seulement. Isabelle de Bavière avait aussi la plus grande confiance dans les ablutions lactées, mais ses goûts étaient peu fixes, et elle variait souvent la composition de ses bains. Elle possédait notamment une recette dont elle ne dévoila jamais le secret, recette d’un spécifique qui adoucissait son teint, dit-on, d’une façon particulière. L’eau distillée, du miel pris à des ruches dont les abeilles ne se nourrissaient que de miel, le jus de melon, l’extrait laiteux de l’orge, différentes préparations à base d’amandes et de jaunes d’œuf étaient également tenues par elle en grande estime.

 

L'élégant Brummell, alors qu'il était en prison pour dettes à Caen, se faisait apporter dans sa cellule du lait qui servait à ses ablutions. Quant à madame Tallien, elle affectionnait particulièrement les bains aux fraises écrasées, mélangées à des framboises très mûres. 20 livres de fraises et 2 livres de framboises lui rendaient la peau plus douce que du velours.

 

Law, le financier de papier, ajoutait des jaunes de cent œufs à son bain. Parfois il se servait de bouillon de veau et ce fut lui qui lança la mode des escalopes appliquées sur la peau.

 

Au XVIIIe les femmes de cour firent fréquemment usage des bains de vin. Un marchand de vin, adepte du marketing de l'offre, recommandait pour ce faire son fameux vin de Malvoisie. Son annonce ajoutait « le même vin peut être employé au moins cent fois si l'on a le soin de le remettre, après chaque bain dans le tonneau. »

 

« Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, il y eut des gens qui prirent des bains d’or ! Il convient de dire tout aussitôt que la santé ou la coquetterie n’y furent pour rien. Paganini, le célèbre violoniste, reçut un jour d’une dame, chez qui il avait organisé un concert, une grosse somme en or, il se « lava » littéralement les mains « dans les pièces d’or ». Un Américain, qui possédait une mine d’argent très prospère, vendit un jour pour 150 000 francs d’actions. Il toucha la somme en pièces d’or. Il se rendit (à Londres) vite à l’hôtel où il était descendu, monta dans sa chambre, vida les sacs contenant cette fortune sur son lit et, jusqu’au lendemain matin, se vautra dans (ou sur) sa richesse. »

 

« Enfin, terminons ce curieux exposé par l’histoire du bain de pieds de Frédéric Soulié. Ayant reçu de son éditeur 10 000 francs en louis d’or pour le premier volume des Mémoires du Diable, revint chez lui, se fit préparer un bain de pieds, versa dans l’eau chaude les louis reçus, et pendant une demi-heure, il prit le plus étrange des bains de pieds. »

 

Bains curieux : bains d’or, de sable, de lait, de boue et de vin (D’après « Le Magasin pittoresque », paru en 1909)

 

Insolite: un basketteur pro de NBA prend des bains de vin rouge pour se soigner 

 

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19 avril 2016 2 19 /04 /avril /2016 06:00
Pot-pourri du road-movie en Bordelais de Jacques Kerouac Dupont : les C5, les dos d’âne, les vins Babar, le dithyrambe, les meilleurs tambouilleurs, l’éloge de Talleyrand « du Périgord »

Journal d’une femme de chambre d'Octave Mirbeau, Journal d'un curé de campagne de Georges Bernanos, Journal des Primeurs de Jacques Kerouac Dupont…

 

Des classiques quoi et, pour le dernier en date, un souffle de fraîcheur et d’humour dans la course effrénée des présumés héritiers du grand Bob du style de celui-ci :

 

« Cette campagne primeurs 2015 me laisse un goût pathétique. Une ambiance délétère, des acrimonies de fin de règne, des dégustations publiées avant même que l'ensemble des vins ne soit dégusté, des guerres d’ego où certains de mes « gentils » confrères, au lieu de parler des vins et du millésime, se muent en critique de critiques de vins... Utile, il est vrai, quand on n’a rien à dire sur les dégustations... »

 

Près de 1000 vins dégustés, 552 sélectionnés, des moments d'émotions intenses (beaucoup), des moments plus délicats (parfois), des hauts, des bas (c'est l'âge), les notes primeurs sont désormais disponibles… », à condition de passer à la caisse.

 

Vous pouvez bien sûr avoir accès à l’œuvre complète de Jacques Kerouac Dupont  ICI 

 

Moi, bon prince, pour faire preuve de pédagogie j’ai décidé de vous en offrir un pot-pourri.

 

Ne poussez pas des hauts cris, nous ne sommes pas dans Hamlet « il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark » mais dans le pot-pourri de Rabelais chez qui le mot apparaît en 1564.

 

« Il y désigne un ragoût, comprenant plusieurs sortes de viandes et de légumes mélangés. On comprend bien la présence de pot, puisque le mot désignait déjà ce grand récipient suspendu dans la cheminée où l'on préparait le frichti de la famille. Mais pourquoi pourri ?

 

Cela vient simplement du fait qu'au XVIe siècle, étaient « pourris » les aliments très ramollis et éclatés à la suite d'un excès de cuisson, comme l'étaient les ingrédients du ragoût volontairement laissé longtemps sur le feu.

 

Après le ragoût, et au figuré, le mot a, quelques années plus tard, désigné un assemblage de choses disparates, comme un ouvrage littéraire évoquant des sujets très divers ; à la fin du XVIIe, un mélange de plantes et de sels broyés donnait un parfum portant le même nom qui, par métonymie, a aussi désigné le récipient contenant ce mélange généralement destiné à parfumer une pièce.

 

C'est au début du XIXe siècle qu'il désigne également une musique composée de morceaux issus de sources différentes. Ne nous en sont principalement restés que les assemblages d'éléments littéraires, picturaux ou musicaux variés. »

 

Premières Rumeurs (1)

 

« C'est dans ces régions, où les prix sont encore praticables, que l'on fera de bonnes affaires, car les rumeurs sur les prix des grands crus classés, notamment du côté de margaux, font état d'une hausse sensible. Ce ne sont que des rumeurs, bien sûr, mais, comme ce sont les propriétaires eux-mêmes qui les font circuler dans le but de « tâter le terrain », on imagine facilement que, comme leur vin, elles ne sont pas gratuites. »

 

En voiture Simone ! (2)

 

« Excellente traversée par beau temps et rocade calme, sans embouteillage… (une rareté à Bordeaux). Après le pont d'Aquitaine, tourner à droite pour emprunter le chemin de Labarde qui longe la rive gauche de la Garonne, ses haras, ses anciennes vignes de « palus », celles-ci inondables firent la richesse de leurs propriétaires au temps du phylloxera qui détestait boire la tasse. C'est la route aussi des carrelets, ces cabanes de pêche suspendues au-dessus du fleuve avec leur filet carré qui leur a offert son nom. Direction Cussac, entre Margaux et Saint-Julien… »

 

Pourquoi tant de haine contre Babar, Jacques préfère-t-il les carambars ? (3) 

 

« Nous avons suffisamment, par le passé, dénoncé la dérive saint-émilionnaise vers des vins poussifs, patapoufs, surextraits, surboisés dans le but de se faire bien voir de la critique internationale pour ne pas relever aujourd'hui une sorte d'enclenchement de la machine à quitter le paranormal pour un retour vers la raison. Ce matin, nous avons entamé la dégustation de trois cents échantillons (environ) de saint-émilion (grands crus classés, grands crus, saint-émilion simples, puisseguin et lussac saint-émilion) à la Maison des vins. Bien sûr, il serait utopiste et mensonger de déclarer urbi et orbi (c'est bientôt Pâques) que le diable est vaincu et qu'il ne traîne pas ici ou là quelques vins Babar (sucrés, hyper-vanillés), à destination des consommateurs qui hésitent entre le Nutella et le vin rouge. Mais, dans l'ensemble, quel plaisir de retrouver des vins pour de vrai ! Ceux-là mêmes qui semblaient être des résistants au courant « trop de tout » paraissent désormais majoritaires, et c'est tant mieux »

 

« Dear Henry », Duboscq admire l'esprit et la « loyauté » de Talleyrand (4)

 

« Henri Duboscq avoue une passion pour Talleyrand, dont il admire l'esprit et la « loyauté » non pas vis-à-vis des hommes mais de la France. Talleyrand, après la défaite de Napoléon, évita la partition du pays. Il n'en fut guère remercié par Louis-Philippe qui se moquait de lui en coulisse, disant qu'il n'était pas Talleyrand de Périgord, du nom d'un très ancien ancêtre valeureux guerrier, mais « du Périgord ». Aujourd'hui, on cite davantage Talleyrand que Louis-Philippe caricaturé en poire par Daumier et il y a de fortes chances que Haut-Marbuzet restera dans les mémoires plus longuement que certains de ses imitateurs, fussent-ils les rois l'espace d'une décennie.

 

Les blancs « pète-en-gueule » foi de bas-bourguignon d’adoption (5) 

 

« Commençons par les blancs – à l'inverse de la dégustation où nous ouvrons le bal avec les rouges selon le vieux dicton bourguignon : blanc sur rouge rien ne bouge, rouge sur blanc tout fout le camp. Deux styles assez opposés sont facilement décelables. Des vins marqués par la forte présence du cépage sauvignon : aromatiques ou pour emprunter une nouvelle fois au lexique bourguignon «pète-en-gueule», avec des notes d'agrumes, de fruits exotiques, d'abricot et cette année une note assez récurrente d'ananas frais.

 

Des vins adaptés à l'apéritif qui loin d'être un moment en voie de disparition dans la société française progresse et devient même un temps privilégié chez les moins de 40 ans. En revanche, ces vins joyeux ne nous semblent pas promus à une très forte longévité et d'ailleurs ce n'est pas leur rôle. »

 

Jouer à colin-maillard (6) 

 

À l’aveugle ou non ?

 

That is the question qui, au fur et à mesure que la fameuse « semaine » des primeurs s'approche, taraude les esprits de ceux qui vont déguster, de ceux qui vont boycotter faute de pouvoir goûter de la manière qui leur convient, et plus encore de ceux qui organisent les dégustations.

 

Par exemple, ce matin nous étions gentiment accueillis au Château Couhins, propriété de l'Inra et cru classé de pessac-léognan pour tester l'ensemble de l'appellation. Donc les crus classés de graves, qui sont tous situés dans l'aire d'AOC pessac-léognan depuis la scission en 1987 entre les graves du sud et ceux du nord devenus pessac-léognan, mais aussi les non classés.

 

Et voilà qu'avec les nouvelles dispositions de l'Union des grands crus qui a décidé que les dégustations organisées par icelle ne se feraient plus à l'aveugle, nos amis des crus classés ont à leur tour opté pour l'étiquette bien voyante, laissant les sans-grade se faire juger en malvoyants

 

Oui, mais voilà, certains crus classés ont racheté des non classés.

 

Que faire avec ceux-ci ? Comment les présenter dans la dégustation des non classés, aveuglés comme les copains ou pas ? Cas de conscience. Soit on joue les seigneurs jusqu'au bout, on assume sa différence d'extraction, soit on s'aligne sur le régime des manants. Les avis furent partagés si bien que certains se fondirent dans la masse, tandis que d'autres ont exigé que les vins de leurs propriétés non classées ne soient pas à l'aveugle dans la dégustation des non classés à l'aveugle... »

 

Sur la Place de Bordeaux Ariane Khaida ne pratique pas la langue de Bois (7)

 

« Comment voyez-vous l'avenir des ventes primeurs, et au-delà l'évolution du métier de négociant, pièce maîtresse du système ?

 

« Comme les dernières campagnes n'ont pas eu un franc succès, si on rate cette année, c'est dangereux pour l'avenir des primeurs. Ces dernières années, l'envolée des prix de certains crus emblématiques a fragilisé le système. Mais les propriétaires voyagent, reçoivent, échangent beaucoup, et semblent réagir, on sent qu'il y a une prise de conscience.

 

De même, le métier de négociant est en train de changer… Avant, les notes de Robert Parker tombaient, et nous n'avions pas grand-chose à rajouter… On se réapproprie un devoir et une capacité de prescription. Pour ça, il faut des équipes formées, c'est un gros travail, mais nous ne sommes pas seulement des « passe-plats ».

 

Les meilleurs tambouilleurs de copeaux toastés et les recruteurs à casquette draguer le chaland (8)

 

« Jamais on n'aura vu autant de propositions de dégustations organisées par les œnologues, comme si les vedettes n'étaient pas le vin et les producteurs, mais les conseillers. Nous, on appelle cela les «écuries de course», et la rive droite, autour de saint-émilion s'en est fait une spécialité. Partout, de petits panneaux indiquent le chemin à suivre pour déguster les vins « suivis » par « C'est-moi-qu'l'a fait », le meilleur tambouilleur de copeaux toastés, champion de l'assemblage qui va plaire.

 

Bientôt peut-être verrons-nous des recruteurs à casquette draguer le chaland comme devant les boîtes de strip-tease à Pigalle… Certains commencent même à s'énerver et le font savoir haut et fort, parce que les notes déjà publiées ne sont pas bonnes ou les appréciations pas assez enthousiastes sur le millésime, preuve irréfutable d'un manque de virilité chez les auteurs de ces comptes rendus qui manqueraient singulièrement de ces glandes chargées de la spermatogénèse et généralement réparties par paire chez les mâles. »

 

L’instant poésie suivi d’un soupçon de vacherie (9) 

 

Ce matin, dès l'aube, à l'heure ou faute de blanchir la campagne, le brouillard installé sur la vallée de la Dordogne déguisait les superbes châteaux du castillonnais en fantômes géants et chevelus surgissant des nuages, nous prîmes la petite route qui mène à Sainte-Magne.

 

C'était la journée qui commençait sous le signe de la détente et du rire, assez en rupture avec le long défilé des corbillards aperçus au passage de Saint-Émilion. C'est du moins l'impression que donne (dans le brouillard) le cumul des Mercedes Vito et autres minibus de luxe noirs, conduits par des chauffeurs en costumes noirs, conduisant des messieurs (peu de dames) souvent habillés de noir, qui font une mine d'enterrement pour aller déguster des vins censés apporter joie et bonheur. Souriez les gars, pas de drame, pour l'instant personne parmi les grands crus n'a donné ses prix, forcément à la hausse.

 

Du bon usage du dithyrambe (10)

 

« Exceptionnel », « jamais vu », « comparable à 2010 ou 2005 », « réussi dans toutes les appellations »… D'après le confrère de l'AFP qui s'est sans doute pas mal amusé à recueillir les opinions des œnologues conseils réputés de Bordeaux, le dithyrambe est de rigueur quand il s'agit d'évoquer le millésime 2015. Certes, nous sommes habitués. Chaque année à Bordeaux, les violons – pas ceux des sanglots longs de l'automne – constituent un concert obligatoire en accompagnement de la dégustation des primeurs. Même le très médiocre 2013 a eu droit à ses hommages et nous avions écrit à l'époque : « Il est fort à parier que nombre de ceux qui nous ont tant vanté les mérites du 2013 nous diront l'an prochain, pour peu que 2014 soit de qualité : Ouf, on est tout de même bien contents d'être passés à autre chose ! » Effectivement, ce fut le cas bien souvent vérifié l'année d'après. Là, cette fois, les raisons sont multiples de passer l'encensoir.

 

Lettre ouverte aux IPEF, aux chauffeurs de C15 Citroën diesel, aux nonagénaires ignorant la 4e, où l’art de faire chier son monde… (11) 

 

Vendredi matin, « opération Bégadan ».

 

Votre mission, si vous l'acceptez, consiste, après avoir quitté Bordeaux Lac et le confort de son parc hôtelier, à rejoindre le nord du Médoc, que ceux du sud appellent le Bas-Médoc pour la seule et excellente raison qu'il est situé en haut. Pour ce faire, il faut emprunter la route dite du chemin de Labarde, puis la route dite des châteaux et, passé Saint-Julien, tourner à gauche pour rejoindre la route dite « la quatre-voies », qui la plupart du temps est à deux voies, et gagner Lesparre. Une fois là, c'est gagné. Après avoir bousillé les suspensions de la voiture de location sur une bonne cinquantaine de dos d'âne et de ralentisseurs de toutes sortes, le village de Bégadan est quasiment atteint. La France détenait le record de grandes surfaces et de ronds-points, désormais elle bat à plate couture tous les pays qui tentaient de prendre une première place mondiale en matière de ralentisseurs. Sans doute cela contribue-t-il à inverser la courbe du chômage, incessamment et sous peu.

 

La route serait agréable sans les différents obstacles que la vie, les dieux, Mercure, celui des voyageurs, ou une formidable mise en scène pour une caméra cachée ont semés çà et là. Ce n'est jamais simple de rouler dans le Médoc qui constitue la plus formidable réserve naturelle de vieux C15 Citroën diesel poussifs, puants et polluants, roulant au centre de la chaussée pour ne pas fatiguer leurs vieilles roues droites dans de possibles nids de poule.

 

Mais vendredi, c'était différent. Une sorte de jeu électronique où l'on doit éliminer les adversaires. Mais là, dans notre cas personnel, le combat se déroulait sans l'aide du puissant feu laser dont sont obligatoirement dotés les héros.

 

Nous avons comptabilisé pas moins de quatre « circulation alternée » avec feu rouge interminable, une déviation pour cause de route inondée (il pleut parfois beaucoup dans cette région au climat océanique, mais, si c'est à la veille des vendanges, il est malavisé d'en parler, voir le journal des primeurs 10), trois convois exceptionnels, un autocar dévié par une route inondée (voir parenthèse précédente) coincé par un camion-citerne dans un lacet d'une voie forestière, deux enjambeurs à la recherche de vignes lointaines… Sans compter quelques paires de joyeux nonagénaires qui n'ont pas oublié que c'est jour de marché mais qui, en revanche, ne se souviennent absolument pas que les automobiles d'aujourd'hui possèdent quatre et parfois même cinq vitesses, et bien évidemment nos habituels C15, espèces protégées ici.

 

Dis-moi tonton pourquoi tu tousses à propos du « Bordeaux bashing » (12) ? 

 

Laurent Cisneros : Le vignoble bordelais vit une véritable période de transition. Bordeaux s'est construit autour des châteaux, des courtiers, du négoce, c'est un cercle vertueux… un système unique qui a beaucoup prouvé historiquement. Mais l'évolution est rapide et ce système a vieilli. Je suis là depuis six ans et je m'appuie sur l'historique, on ne peut pas tout renier ! Mais je pense que le gros problème de Bordeaux aujourd'hui, c'est que nous sommes trop déconnectés des consommateurs... On ne peut pas être aussi éloigné du consommateur final ! Ce n'est plus tenable. La bonne nouvelle, c'est que nous en sommes tous conscients, mais la question est : comment faire pour changer cette situation ? Par exemple, lorsque l'on fait des salons grand public, on voit de plus en plus de jeunes amateurs de vins qui nous disent : c'est vraiment très bon ! Mais, ensuite, ça ne se traduit pas dans l'acte d'achat.

 

Quelles peuvent être les solutions ?

 

Avant d'envisager les solutions, je pense qu'il faut tout mettre sur la table et repartir sur des bases saines. Il n'y a pas de sujets tabou. Par exemple, nous devons prendre part au débat actuel sur les pesticides et les produits phytosanitaires, c'est un vrai sujet de société ! Il faut savoir se remettre en cause, mais en faisant la part des choses.

 

Comment soigner les maux par les mots (13) 

 

Abats : mot peu usité dans le Médoc, mais qui semble plus répandu dans les dialectes pratiqués sur la rive droite de la Garonne et de la Dordogne notamment autour de la charmante petite ville de Saint-Émilion. Abats d'eau résume la pluviométrie assez fournie qui aurait pénalisé leurs confrères médocains.

 

Bénéfique : très répandu cette année, cet adjectif permet de positiver le handicap. Exemple : « La pluie de début octobre a été finalement bénéfique, car elle a permis d'avoir des vins plus frais. »

 

Bio : ancien, adjectif qui désignait naguère une peuplade chaussée de sabots, aux mœurs dissolues, vivant sous le seuil de pauvreté et produisant des vins acres s'accordant à merveille avec le boulgour et son lait de soja. Citation : « Jamais sous nos climats nous ne pourrons produire en bio. Ici, nous ne sommes pas en Languedoc, monsieur… » Anonyme, tout début XXIe siècle.

 

Bio : moderne, adjectif désignant un producteur qui a saisi le sens de l'histoire bien avant que la mode ne s'empare du concept. Citation : « cela fait des années que nous travaillons plusieurs hectares en bio, et même en biodynamie, dans la partie du vignoble en haut-médoc. On pourrait vous le montrer,mais malheureusement, le chef de culture est parti avec le 4/4. » Anonyme, début XXIe siècle.

 

Équilibré : désigne un vin très fortement chargé en alcool, mais dont l'acidité et les tanins en gomment la sensation. Pour celui qui le consomme, le soir, espoir. Le lendemain matin, chagrin.

 

Pluie : chute d'eau qui ne mouille pas, ruisselle, et s'écoule chez le voisin.

 

Humide : période de précipitations que les anciens qualifiaient familièrement de «vaches qui pissent».

 

Grands cabernets (ou grands merlots) : désignent ces ceps qui, sur le champ de bataille, semblables aux grognards de Napoléon, ne reculent jamais, résistent face à l'agression solaire, méprisent les outrages des nuages chargés d'eau. On ne connaît pas d'inverse. Personne ne nous a présenté de petits cabernets ou des merlots nains.

 

Élise Lucet n'est pas l'ennemie du vin et encore moins de Bordeaux. Elle possède une cave et dedans quelques jolis millésimes… (14)

 

« Mais depuis la fameuse soirée Cash Investigation, en février dernier sur les pesticides, comment dire… sa cote de popularité a nettement baissé du côté du vignoble [...)

 

Et si, finalement, Élise avait rendu un fier service à Bordeaux ? Car enfin, jusque-là, informer le consommateur sur les bonnes ou mauvaises pratiques souciait les acteurs du monde viticole autant que de savoir l'identité exacte du fondeur du vase de Soissons. Longtemps même il s'est dit et répété, chez les plus hautes instances techniques, que le bio c'était de la foutaise et qu'un pulvérisateur bien réglé figurait la meilleure réponse aux possibles interrogations du public. « Oui, mais qu'est-ce qu'on met dans le pulvérisateur bien réglé ? » « Non, mais, j't'en pose moi des questions ! » Seulement, quelques millions de téléspectateurs plus tard, « pulvé » bien réglé et va voir ailleurs si j'y suis, ne suffisent plus. Pétitions, reportages, témoignages, inquiétudes des parents d'élèves des écoles situées en bordure de vignobles, intervention préfectorale vigoureuse et voilà la viticulture de nouveau sur le banc des accusés. Et dans la nécessité de réfléchir à une réponse collective un peu plus affirmée qu'un haussement d'épaules ou la distribution gratuite d'eau bénite dans les cantines scolaires. »

Pot-pourri du road-movie en Bordelais de Jacques Kerouac Dupont : les C5, les dos d’âne, les vins Babar, le dithyrambe, les meilleurs tambouilleurs, l’éloge de Talleyrand « du Périgord »
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