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30 mai 2016 1 30 /05 /mai /2016 12:42
Vent debout plein gaz : On ne peut plus dire aux consommateurs « buvez notre vin cher » tout en le cultivant comme un champ de patates ! » Thierry Desseauve

Le propre d’un bon commerçant est de savoir s’adapter à l’évolution de la chalandise, virer de bord à 180° pour prendre le vent nouveau, se délester à temps des poids morts qui plombent le chiffre d’affaires, se « renier » avec un bel aplomb avant que le coq ne chanta trois fois.

 

C’est dans Challenges à la veille du grand raout parisien du duo d’experts de la dégustation : le WineLab.

 

Les changements radicaux de jurisprudence ne sont pas si fréquents dans notre beau pays pour ne pas souligner celui-ci. Je suppose que les cultivateurs de champ de patates estampillés GCC&Co apprécieront la saillie.

 

Le modèle Pontet Canet serait-il pour nos duettistes le seul maintenant en odeur de sainteté ?

 

I have a dream, et si les GCC bordelais s’inspiraient de la démarche Pontet-Canet… ce serait un grand pas vers la résilience… ICI 

 

Demandez donc à Hubert et à ses frères !

 

Le coup chapeau aux cavistes et aux bars à vin avant-gardistes.

 

« Comme toujours, il y a des gens en avance, reconnaît Thierry Desseauve. Mais au début des années 90, il n'y avait pas grand-chose ». Et puis une nouvelle génération de viticulteurs est arrivée , consciente que l'on ne peut plus polluer les sols impunément, soutenu par des cavistes et des bars à vin avant-gardistes.

 

Note du taulier : le bedeau appointé de B&D, l’éructeur patenté, grand cireur de pompes a, pendant un temps fréquenté ces lieux avant-gardistes, pour quel résultat : cracher sur eux !

 

Le bémol : merci aux grands experts !

 

« C’est la dégustation qui a mis en valeur l’intérêt de la biodynamie et dynamisé le secteur. De grands vignerons ont observé des changements réels dans leurs vins [...] Les consommateurs ont pu découvrir et apprécier de nouvelles saveurs, de nouveaux vins de plus en plus recherchés et plébiscités [...] Chaque vigneron a adapté une biodynamie à ses cépages, ses terroirs et son climat », explique de son côté Michel Bettane.

 

Note du Taulier : Dégustation, grands vignerons… toujours la même chanson : il faut que tout change pour que rien ne change, sauf que l’Histoire ne ressert pas les plats…

 

Ecoutez Thierry Desseauve, directeur de la rédaction du magazine En Magnum et auteur du guide des vins Bettane & Dessauve aux éditions Flammarion.

ICI 

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30 mai 2016 1 30 /05 /mai /2016 06:00
Vin de costard ou de tee-shirt le dilemme d’Emmanuel Macron le trublion chic et choc c’est un bon copié-collé pour le vin…
Vin de costard ou de tee-shirt le dilemme d’Emmanuel Macron le trublion chic et choc c’est un bon copié-collé pour le vin…

« Le sage tourne sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. » Ce proverbe apparaît dans l’Ancien Testament. Il est attribué à Salomon (Proverbes de Salomon dans Le Livre des proverbes, Xe siècle av. J.C.)

 

Macron, en marche vers je ne sais quoi devrait prendre de la graine auprès de son mentor de l’Elysée qui a fréquenté sur les terres de Corrèze le Jacques Chirac :

 

- Connard ! lui hurle un quidam lors d’un bain de foule.

 

- Enchanté, moi c’est Jacques Chirac.

 

Et qu’il suive son conseil :

 

« Pour réussir une campagne électorale il faut impérativement respecter 3 principes :

 

- Bouffer dès qu’on peut,

 

- Pisser dès que c’est possible,

 

- Porter de bonnes chaussures.

 

Le Chirac érigeait au rang de principes des règles de bon sens politique à l’usage du scrutin d’arrondissement.

 

Bref, l’Emmanuel, en visite dans l'Hérault vendredi dernier, pour aller brosser dans le sens du poil les pêcheurs d'anguille de l'étang de l'Or, symboles de « la France qui se lève tôt », a eu droit un accueil très détendu. (J’ai corrigé l’orthographe de la dépêche d’agence qui parlait de pécheurs).

 

« On va vous prêter une salopette car avec votre costard à 3000 euros... ça serait con de le salir » s'est gentiment moqué un des pêcheurs chargé de lui montrer les rudiments de son métier. Eclats de rire du ministre mais la bonne ambiance n'allait pas durer.

 

Un peu plus tard, avec des militants CGT rencontrés presque par hasard dans une rue de Lunel, le ton est rapidement monté.

 

Au ministre qui leur demandait d'arrêter de « bloquer la France », les cégétistes ont vertement répliqué, la discussion virant alors à l'altercation. Selon un journaliste de L'Express citant un témoin de la scène, un jeune homme aurait lancé à Emmanuel Macron : « vous avec votre pognon, vous achetez des costards ».

 

Agacé, le ministre finit par lâcher: « Vous n'allez pas me faire peur avec votre tee-shirt (...) la meilleure façon de se payer un costard, c'est de travailler ». Réponse d'un militant CGT : « Depuis l'âge de 16 ans, je travaille monsieur ! »

 

Et le ministre de mettre fin à l'altercation, saisie par BFMTV, en se tournant vers « la jeunesse qui veut bosser ».

 

Là, ce fut la curée sur les réseaux sociaux, Macron se fit tailler des costards

 

Si la remarque de ce 27 mai sur le T-shirt et le costume entérine un peu plus ce fossé béant qui se creuse entre une partie du peuple et ses élites –après tout une grande partie des Français a mieux à faire avec son argent comme acheter de quoi se nourrir ou se payer un toit–, la phrase pourrait aussi faire auprès de ces jeunes élites globalisées dont il vante tant les mérites.

 

Aujourd'hui, les entrepreneurs qui incarnent le plus changement comme Mark Zuckerberg ou Elon Musk n'hésitent pas justement à se passer du costume. Ils en ont fait une sorte de symbole rétrograde d'une économie à l'ancienne empêtrée dans ses vieilles hiérarchies et ses archaïsmes. Un vestige de l'ancien monde vertical, là où eux défendent l'échange, le partage, l'horizontalité. Lors d'une session de questions-réponses menée en avril 2014, le PDG de Facebook expliquait ainsi qu'il portait le même T-shirt chaque jour pour ne pas s'embarrasser de «décisions stupides»:

 

«J'ai la chance d'être dans cette position où je peux me lever chaque jour et aider plus d'un milliard de personnes. J'ai la sensation de ne pas accomplir cette tâche, si je perds mon énergie sur des choses idiotes ou frivoles de la vie de tous les jours», se justifiait-il.

 

« Dans la bouche du ministre de l’Economie d’un gouvernement de gauche, a fortiori quand celui-ci, jamais élu, est un ancien banquier à la fortune faite, la réplique suinte une forme de mépris de classe. Costard contre tee-shirt. Elite contre prolo. Actif contre chômeur. Grossier et dévastateur. On pense à Nicolas Sarkozy et son «casse-toi pauv' con» lancé au Salon de l’agriculture. »

 

Pour ma part j’ai porté des costards, pas des au prix du caviar, mon faible étant les chemises anglaises pas données ; je suis depuis un bail chemise ouverte, polo ou tee-shirt avec jean.

 

Un de mes collègues, un beau jour d’été, me voyant arriver à une réunion en polo me fit cette remarque goguenarde « tu es en vacance ! » aussi con que la répartie de Macron. Le vêtement est une seconde peau et dénier son caractère de marqueur social serait une erreur. Cependant, il faut aussi se garder des associations simplistes : porter un tee-shirt Che Guevara ne transforme pas en révolutionnaire, surtout si l’on porte des Nike au pied et que le dit tee-shirt a été cousu au Bengladesh. De même porter un costume bien coupé dans un beau tissu, pour un Ministre de la République, même de gauche, ne le transforme pas forcément en suppôt du grand capital.

 

Ces raccourcis sont trop pratiques et bien hypocrites pour s’en satisfaire, mais nous sommes dans l’immédiateté, la formule-choc, le tweet vengeur, le commentaire ironique, penser n’est plus qu’un lointain souvenir.

 

Si j’ai effleuré ce sujet c’est qu’il est facile d’en faire un copié-collé avec les petites guéguerres que se livrent les tenants des vins de costard et ceux des vins nus…

 

Je ne crois guère aux vertus révolutionnaires des vins nature tout comme je n’ai guère d’affinités avec les tenants des GCC ou autres grands vins, formatés, médiatisés.

 

J’ai envie de crier : « faites chier vous êtes minoritaires ! »

 

Ne pourriez-vous pas vous intéresser d’un peu plus près à la réalité ? Je sais, c’est chiant la réalité, elle n’entre pas forcément dans vos moules, vos cadres, vos apriori, et pour certains dans leurs conflits d’intérêts.

 

Ceux qui me tapent beaucoup sur les nerfs sont les « porteurs d’eau », la confrérie de ceux qui vivent sur la bête et qui s’ingénient à jeter de l’huile sur le feu pour faire bouillir leur marmite.

 

Le vin, après tout, n’est que le jus fermenté du raisin nullement indispensable à la survie physiologique, instrument de pur plaisir, de convivialité, d’échange. Rien de plus, rien de moins.

 

J’assume, sans aucune honte, le fait de boire des vins cousus main dont je paye le prix tout comme des vins plus olé, olé qui ne sont pas pour autant donnés… C’est mon droit, c’est ma fierté d’assumer mes contradictions sans m’ériger en donneur de leçon.

 

L’important pour moi c’est le respect pour la main qui fait bien plus que la geste de ceux plus préoccupés par leur ego que par la vie des gens...

 

Je signale à madame Caroline De Haas ‎@carolinedehaas

 

Les costards Lagonda (fournisseur de Macron) coûtent selon leur site 1200€. Mille deux cent. #UnTshirtpourMacron

 

Que les costards Lagonda sont fabriqués en France par des petites mains (féminines ou masculines), « Tous ces produits sont fabriqués en France dans des étoffes provenant principalement d'Angleterre et d'Italie. »

 

Comme le chantait le défunt Coluche qui aimait trop les grosses motos très chères :

 

Misère, Misère!

C'est toujours sur les pauvres gens

Que tu t'acharnes obstinément

Misère, Misère!

ça sera donc toujours les salauds qui nous bouff'ront

L'caviar sur l'dos

Misère, Misère!

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29 mai 2016 7 29 /05 /mai /2016 08:00
CHAP.16 code acratopège, la CGT est la fille naturelle du patronat français, « Ils ont l'air malins la CGT. Ils manifestent contre un président pour qui ils ont voté » pur sucre Sarko…

Près de huit Français sur dix (78%) ne souhaitent pas que Nicolas Sarkozy soit candidat à la présidentielle et seul un sur quatre pense que l'ancien président aurait fait mieux que François Hollande sur la loi travail, selon un sondage Odoxa pour CQFD/Itélé publié vendredi.

 

Selon ce sondage, 78% des Français ne souhaitent pas que Nicolas Sarkozy se présente à l'élection présidentielle de 2017, contre seulement 21% qui le souhaitent.

 

Même une nette majorité des sympathisants de droite (60%) ne le souhaitent pas et seulement 50% des seuls sympathisants Les Républicains souhaitent une candidature du chef de leur parti favori.

 

Les Français jugent également à 59% que l'ancien président « ne gérerait ni mieux ni moins bien le conflit actuel autour de la loi El Khomri » et 15% estiment même qu'il aurait encore fait moins bien.

 

Et pourtant, cela ne l’empêche pas de railler, de brocarder à tout va : « De l'incohérence et du mensonge » le président des Républicains a pourtant tenu un discours très politique et virulent à l'encontre de l'actuel locataire de l'Elysée. « C'est pas la loi [El Khomri] qui est en cause. Ce qui est en cause mes chers amis, c'est le mensonge. Mettez-vous à la place de tous ceux qui ont cru les balivernes de François Hollande. Quand a-t-il dit à ses électeurs qu'il réformerait le marché du travail ? Quand tous les syndicats ont appelé à voter pour lui. Ils ont l'air malin à la CGT. Ils manifestent contre un président pour qui ils ont voté. Voilà l'incohérence »

 

Rien n’arrête Paul Bismuth, l’homme aux 26 téléphones payés par les contribuables, Au total, ces frais représentent une facture de 14 791 euros sur toute une année. « Si je suis reçu aussi gentiment et avec autant d'enthousiasme par les Réunionnais, c'est parce qu'ils savent une chose, c'est que je n'ai pas menti »

 

Présidentielle: pourquoi Nicolas Sarkozy croit encore en sa bonne étoile.

 

Il est persuadé que "le noyau dur" de la droite sera, derrière lui, au rendez-vous de la primaire. Ce sera "la surprise", dit-il ceux qui l’enterrent déjà. Et si la surprise de la prochaine présidentielle était précisément que, cette fois-ci, il n’y en ait pas ?

 

La suite ICI 

 

Et pendant ce temps-là, du côté de Denfert-Rochereau, d’où partent les défilés, les marcheurs, Nike ou Adidas aux pieds, fringués chez Carrouf ou Auchan où autres bradeurs de prix, smartphones à la main, protestent contre une loi qui, sans conteste, brise une part du droit du travail et, pour l’article 2, la fameuse inversion des normes, prive les grandes centrales d’une belle part de leur pouvoir, celle de ses permanents centraux et de branches, on est en droit de se poser cette question : le pourquoi de la dégradation des conditions de travail dans nos pays riches ?

 

Wal-Mart créateur de pauvres

 

« Le marché du discount repose sur une attention continuelle et quasi-obsessionnelle aux salaires et au coût du travail. Les discounters doivent avoir un turnover deux ou trois fois supérieur à celui des enseignes traditionnelles […] pour atteindre un profit équivalent. Quant à la vitesse de rotation des stocks, elle s’explique par des marges étroites, lesquelles exigent en retour que la part du coût de la main-d’œuvre ne dépasse pas 15% du total des ventes ; c’est-à-dire environ la moitié de ce que ce coût représente dans les supermarchés traditionnels. Et c’est Wal-Mart qui est aux avant-postes de ce marché du discount, avec des dépenses liées aux ventes et à l’administration générale – principalement des salaires – environ 25% moins élevées que (les autres géants de la distribution). En 1958, quand les emplois industriels étaient trois fois plus nombreux que ceux de la distribution, l’impact de cette pression à la baisse sur les salaires serait sans doute resté limité. Aujourd’hui, alors que le nombre d’employés de la grande distribution dépasse celui des travailleurs de l’industrie, ce sont des dizaines de millions de salariés qui sont touchés par la baisse des revenus. »

 

1968 : Grève générale et révolte étudiante en France : la trahison du PCF et de la CGT par Peter Schwarz

 

 

« A partir du 20 mai, l’ensemble du pays est arrêté. Deux tiers des salariés sont en grève, les étudiants occupent les universités. Le sort de De Gaulle et de son gouvernement repose à ce moment précis entre les mains du Parti communiste et de la CGT que ce dernier contrôle. Ils assurent la survie politique de De Gaulle et sauvent la Cinquième République. Le PCF représente encore en 1968 une force politique considérable. Il compte 350 000 membres et rassemble derrière lui 22,5 pour cent des électeurs (1967). Certes, le nombre d’adhérents de la CGT a chuté de 4 millions en 1948 à 2,3 millions, mais les secteurs clés de l’économie restent dominés par ce syndicat. Son secrétaire général, Georges Séguy, est membre du bureau politique du PCF.

 

Comme nous l’avons déjà vu, le PC et la CGT réagissent avec une hostilité à peine déguisée aux protestations des étudiants. L’article notoire dans lequel Georges Marchais insulte les étudiants le 3 mai, les qualifiant de provocateurs et d’agents gaullistes n’est pas une exception, mais la règle. L’Humanité ne se lasse pas de pester contre les « gauchistes ». Le journal y inclut sous ce label, tous ceux qui s’opposent à la ligne droitière du PCF. La CGT refuse toute manifestation commune des travailleurs et des étudiants et donne à ses membres l’instruction d’écarter des entreprises les étudiants qui cherchent à prendre contact avec les ouvriers.

 

Les occupations d’usine et la grève générale se sont développées contre la volonté et en dehors du contrôle de la CGT. L’occupation de Sud-Aviation, qui deviendra un modèle pour toutes les autres, se fera à l’initiative du syndicat Force ouvrière qui, dans l’entreprise, a du crédit auprès des travailleurs à bas salaire et qui sont rémunérés à l’heure. A Nantes, celui-ci est mené par un trotskyste, Yves Rocton, un membre de l’OCI. La CGT certes, n’empêche pas les occupations d’usines, mais cherche à en garder le contrôle en maintenant strictement les revendications au niveau de l’entreprise. Elle s’oppose à la création d’un comité de grève central ainsi qu’à la coopération avec des forces extérieures à l’entreprise. Elle s’oppose avec véhémence à la séquestration des directions.

 

Le 16 mai, la direction du syndicat concurrent, la CFDT, essaie au moyen d’une déclaration d’influencer la vague d’occupations. Contrairement à la CGT, elle traite positivement la révolte des étudiants. Celle-ci vise selon elle « les structures sclérosantes, étouffantes et de classes d’une société où ils ne peuvent exercer leurs responsabilités ». En ce qui concerne les entreprises, la CFDT lance le mot d’ordre de « l’autogestion » : « à la monarchie industrielle et administrative, il faut substituer des structures administratives à base d’autogestion ».

 

Séguy, le patron de la CGT, réagit par un accès de colère et attaque la CFDT publiquement. Il rejette toute tentative de donner une orientation commune au mouvement croissant, aussi limitée soit-elle. De fait, la revendication de la CFDT, qui à l’époque se trouvait sous l’influence du PSU (Parti socialiste unifié) de Michel Rocard, mène à une impasse. Elle ne met en cause ni le pouvoir capitaliste ni la domination des marchés capitalistes.

 

Le 25 mai, la CGT se précipite finalement directement au secours du gouvernement acculé. Les représentants des syndicats, des organisations patronales et le gouvernement se rencontrent vers quinze heures au ministère du Travail situé rue de Grenelle. Leur objectif : rétablir aussi vite que possible le calme dans les entreprises ! Bien que tous les syndicats soient représentés, les négociations se déroulent exclusivement entre deux hommes : le chef du gouvernement, Georges Pompidou et le patron de la CGT, Georges Séguy.

 

La suite ICI 

 

Ironie de l’Histoire, la CGT de Martinez verse dans le gauchisme pendant que la CFDT soutien la loi au nom d’avancées pour les salariés. La France industrieuse a profondément changée depuis mai 68, elle s’est désindustrialisée, a laissé partir des pans entiers de secteurs à fort potentiel d’emplois, les bureaucrates et le personnel malmené de la GD ne fournissent pas beaucoup de bataillons aux syndicats, ils ne leur reste plus que quelques places dites fortes, l’énergie, les transports publics, la Fonction Publique, qui par ailleurs ne seront que peu impactés par la nouvelle loi si elle est adoptée. Nous pataugeons dans le plus grand coaltar avec aucune espèce de perspective donnée aux français qui ne sont pas à une incohérence près puisqu’il mettent en tête de leur préférence : un vieux Juppé, qui veut revenir sur les 35 heures, et beaucoup d’acquis sociaux, et un jeune, venu du diable vauvert, Macron qui estime que la loi El Khomery ne va pas assez loin.

 

 

Cambodge - Inde. Pour les ouvrières d’H&M, mieux vaut ne pas tomber enceinte

 

Une alliance internationale de syndicats a interrogé 251 employés des usines qui fabriquent les vêtements H&M au Cambodge et en Inde. Il en ressort que, pour les femmes, tomber enceinte revient généralement à perdre son emploi. Certaines ouvrières préfèrent avorter pour conserver leur contrat.

 

« Les femmes qui fabriquent les vêtements H&M sont virées parce qu’elles tombent enceintes”, titre sans détour Broadly. Le site de Vice consacré aux femmes a rencontré des représentantes de l’alliance internationale de syndicats Asia Floor Wage Alliance (Afwa) pour découvrir “à quel point la vie est pourrie quand on fabrique un top à 5,99 dollars”.

 

Asia Floor Wage Alliance a interrogé 251 personnes travaillant dans des usines cambodgiennes et indiennes qui fournissent H&M. Et le bilan n’est pas glorieux pour la marque suédoise.

 

D’après le rapport [publié par Afwa], dans 11 usines cambodgiennes sur 12, des employés ont été témoin de situations de fin de contrat pendant la grossesse [d’une travailleuse], voire en ont été victimes. L’ensemble des 50 employés des usines indiennes interrogés ont également déclaré qu’il était fréquent que des femmes soient licenciées pendant leur grossesse.”

 

Broadly explique que certains facteurs structurels empêchent les employés d’échapper à la précarité. Au Cambodge, les usines ne fournissent généralement que des contrats d’un à trois mois, “ce qui signifie que dès que quelqu’un sort du rang (en prenant un jour d’arrêt maladie, en refusant des heures supplémentaires ou en arrivant un peu en retard), il court le risque de ne pas voir son contrat renouvelé”.

 

Pseudo-transparence d’H&M

 

Résultat : au Cambodge, il arrive que des ouvrières préfèrent avorter plutôt que perdre leur emploi. Même si l’avortement est légal dans le pays, les femmes se tournent généralement vers des solutions clandestines, par manque d’éducation et d’accès aux soins.

 

Made in India : un désastre environnemental dans nos garde-robes.

 

Interrogée par Broadly, la militante syndicale indienne Anannya Bhatta note que les engagements d’H&M pour une chaîne de fabrication solidaire ne sont que “pure rhétorique”.

 

En apparence, H&M est très présent sur cette question, ils répondent aux questions et aux mails. Mais ils manquent cruellement de transparence. Ils refusent de dire dans quelles usines ils testent des projets pilotes, et ne sont pas très coopératifs lorsqu’il s’agit de détailler comment ils comptent mettre en place des salaires décents”.

 

Les héritiers

 

La pomme ne tombe pas loin du pommier

 

Je suis prof. Mes deux parents sont enseignants. Les deux parents de mon père étaient enseignants. Mon arrière-grand-mère paternelle était institutrice, et son père était lui aussi instituteur. Pendant longtemps, cela m'a semblé une simple coïncidence amusante.

 

A l'Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr, dans laquelle j'ai enseigné longtemps, on trouve partout des plaques commémoratives indiquant les noms des anciens élèves depuis la fondation de l'école il y a 200 ans. Et il n'était pas difficile de remarquer qu'on retrouvait souvent des noms identiques, entre les élèves actuels et les anciens. Pas tous évidemment, mais plus de patronymes communs que ce qu'aurait produit le hasard. Pendant longtemps, cela m'a semblé une simple curiosité.

 

L'idée que le statut socio-économique soit hérité nous paraît détestable. On a aboli l'essentiel des privilèges hérités et les derniers qui subsistent (comme les monarchies européennes) paraissent au mieux, des traditions désuètes. On lit avec intérêt les histoires de gens partis de zéro et arrivés au sommet, on raille les fils à papa qui n'ont rien fait pour mériter leur situation, on loue les milliardaires qui cèdent leur fortune à des œuvres caritatives plutôt qu'à leur progéniture.

 

La méritocratie et l'égalité des chances sont les idéaux de nos sociétés. Même si nous savons que nos statuts socio-économiques ne sont pas entièrement déterminés par notre mérite personnel, nous consacrons énormément de ressources à contrebalancer les inégalités de naissance.

 

Retour vers la moyenne, mais pas trop vite la suite ICI 

 

Thierry Mandon : « Notre machine à décider tourne dans le vide »

 

Qu’est ce qui ne fonctionne plus?


Depuis de nombreuses années, et bien avant ce quinquennat, c’est toute notre "machine à décider"! C’est l’ensemble de notre système de gouvernance qui est obsolète. À tous les niveaux, les mécanismes de prise de décision sont grippés en France. Nous devons mener une réflexion globale pour remettre cette machine en état de marche. Oui, il faut avoir le courage de revoir profondément la façon dont on dirige le pays…

 

"On gouverne et on parle encore aux citoyens comme il y a cinquante ans"

 

Par exemple?


Il y a un indicateur qui me frappe : selon l’OCDE, la France a, en une génération, multiplié par plus de deux le taux de ses diplômés. C’est inédit dans le monde. En vingt-cinq ans, on est passé de 20% de diplômés du supérieur à 44%… Les Français d’aujourd’hui sont plus cultivés, plus éduqués, ont davantage d’esprit critique. Or ces aspirations à participer et à être écoutés ne sont pas prises en compte. On gouverne et on parle encore aux citoyens comme il y a cinquante ans, alors qu’ils sont surinformés et maîtrisent même leur propre accès à l’information… Ce n’est pas par hasard, à mes yeux, si, place de la République, il y a énormément de jeunes diplômés, d’enseignants, de gens qui ne se reconnaissent pas dans la vie politique… Telle qu’elle est exercée aujourd’hui, elle n’est plus capable d’absorber ni même de comprendre ces initiatives citoyennes. Et puis, en tant qu’ancien secrétaire d’État à la simplification, je vois bien que la façon dont on prend des décisions politiques, la façon dont on vote la loi, la façon dont on met en œuvre les décisions publiques, et la façon dont l’administration traite les citoyens, tout ce logiciel date des années 1970. C’est tout notre système de gouvernance, du haut vers le bas, un système qui écarte les Français de la décision, qui n’est plus adapté. Notre "machine à décider" tourne à vide…

 

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29 mai 2016 7 29 /05 /mai /2016 06:00
Que les hauts salaires lèvent la main : « On allait jouer au foot pour conquérir une totale liberté, bref pour une cause noble » Rachid Mekhloufi « Un maillot pour l’Algérie »

Mémé Marie aurait dit « ils n’ont pas de honte » à propos de la hauteur vertigineuse des émoluments des dirigeants d’entreprises multinationales, représentés en France par les 2 Carlos, Ghosn et Tavarès, Olivier Brandicourt DG de Sanofi qui avec une rémunération totale de 16,76 millions d'euros par an, prend ainsi la première place au classement des rémunérations des patrons du CAC 40 (salaire fixe, variable, options et actions comprises), devant Bernard Arnault du groupe LVMH (9,40 millions d'euros par an) et Jean-Paul Agon de L'Oréal (9,10 millions d'euros).

 

Même que la Laurence Parisot, ex-présidente du Medef, s’étrangle d’indignation face, dit-elle, à l’arrogance de Carlos Ghosn un PDG à « mi-temps » chez Renault qui, à ce titre, est rémunéré à hauteur de 7,2 millions d’euros pour l’année 2015. Carlos Ghosn émarge également à hauteur de quelque 8 millions d’euros par an chez Nissan dans le même temps.

 

Le 29 avril, 54 % des actionnaires avaient rejeté la rémunération du dirigeant franco-brésilien. Mais le conseil d’administration n’avait pas tenu compte du vote et validé la rémunération dans les heures suivant l’assemblée générale.

 

«Je me considère comme un joueur de football ou comme un pilote de Formule 1» Carlos Tavares, patron de PSA

 

Belle ligne de défense que d’invoquer

 

Les 10 plus gros salaires du foot 

 

Lionel Messi (FC Barcelone)

 

L'attaquant argentin occupe la première place de ce classement avec 65 millions d'euros de gains annuels bruts sur les 12 derniers mois: salaires + contrats publicitaires + opérations diverses.

 

C’est pour cette raison que ce matin j’ai décidé de vous parler de Rachid Mekhloufi.

 

Qui se souvient de Rachid Mekhloufi ?

 

Pas grand monde, et pourtant, ce pensionnaire de l’AS Saint-Étienne de Jean Snella aurait pu jouer la fameuse coupe du Monde de 1958 en Suède où la France termina 3ième après avoir été battu par le Brésil de Pelé en demi-finale, celle des 13 buts de Just Fontaine.

 

Le gouvernement français, depuis le 1er novembre 1954, mène en Algérie, territoire français, 3 départements, une guerre qui ne dit pas son nom.

 

Les « indigènes » ne sont pas des Français à part entière : Rachid Mekhloufi, l’enfant de la cité Lévy, né le 12 août 1936, qui, à l’âge de 8 ans, a assisté aux scènes de massacre de la répression de la manifestation de Sétif le 8 mai 1945 : près de 102 colons tués, plus de 5000 musulmans abattus, déclare :

 

 

« J’étais un petit peu l’enfant gâté du football français et de Saint-Étienne. Or, en Algérie, l’algérien n’était jamais considéré comme un Français. »

 

Il « se remémore aussi l’école indigène, tant abhorrée malgré ses bons résultats, où les petits musulmans, crânes rasés règlementaires car suspectés de poux, ont l’interdiction de fouler les pelouses et sont, à l’instar de leurs parents, tenus à distance policière des quartiers européens.»

 

Repéré à 18 ans par l’entremise de Michel, le frère de son instituteur juif, Joseph Setboun, il est transféré en août 1954 à Saint-Étienne.

 

Il fait partie, à deux mois de la coupe du monde en Suède, des quelques professionnels des Maghrébins susceptibles de la disputer avec « les Monégasques Abdelaziz Ben Tifour, véloce attaquant, et Mustapha Zitouni, solide défenseur central alors convoité par le Real de Madrid. Les 3 joueurs ont déjà porté 4 fois chacun le maillot frappé du coq et font figure de probables titulaires en Suède. »

 

« La coupe du monde, bien sûr j’y pensais, mais ce n’était rien au regard de l’indépendance de mon pays ! Il fallait montrer ce que les meilleurs joueurs algériens étaient capables de faire pour leur pays », insiste rétrospectivement Rachid Mekhloufi.

Que les hauts salaires lèvent la main : « On allait jouer au foot pour conquérir une totale liberté, bref pour une cause noble » Rachid Mekhloufi « Un maillot pour l’Algérie »

Le lundi 14 avril 1958, à 7 h 30, aux abords de l’hôpital de Saint-Étienne, trois ombres prennent place dans un Simca Aronde extra-large, qui démarre en trombe. L’un d’eux, celui du milieu, tête largement bandée, en pyjama sous un imperméable trop grand, c’est Rachid Mekhloufi, 22 ans, coqueluche des Verts, fine moustache brune, silhouette gracile, qui, pour son dernier match à Geoffroy Guichard, perdu piteusement 2 à 1 contre la modeste équipe de Béziers, a été blessé à la tête.

 

Direction la Suisse puis la Tunisie d’Habib Bourguiba, indépendante depuis mars 1956, où siège le GPRA présidé par le paisible pharmacien de Sétif Ferhat Abbas. Rachid Mekhloufi balaye d’un souffle une carrière prometteuse. Un aller simple vers l’inconnu révolutionnaire sans aucune assurance de retour.

 

« Cela prouvait que tout le peuple algérien était solidaire et que tous les Algériens, même les plus favorisés par la France, étaient concernés. »

 

Dès le 16 avril 1958, la presse métropolitaine fustige « les traîtres repus passés sans vergogne à l’ennemi. » Paris Match, imprime un numéro spécial avec une manchette scandalisée « Vedettes du foot français, les voici fellaghas ! »

 

Toute cette histoire est fort bien contée et illustrée dans une bande dessinée « Un maillot pour l’Algérie » Rey/Gallic/Kris chez Aire Libre.

Source de cette chronique : Débordements : sombres histoires de football, 1938-2016 d’Olivier VILLEPREUX, Samy MOUHOUBI, Frédéric BERNARD, William GASPARINI.
Source de cette chronique : Débordements : sombres histoires de football, 1938-2016 d’Olivier VILLEPREUX, Samy MOUHOUBI, Frédéric BERNARD, William GASPARINI.

Source de cette chronique : Débordements : sombres histoires de football, 1938-2016 d’Olivier VILLEPREUX, Samy MOUHOUBI, Frédéric BERNARD, William GASPARINI.

Dans Give Me Five, chronique de l'émission « L'oeil du tigre » de Philippe Collin consacrée au sport, Joy Raffin a présenté cette bande dessinée.

 

5 bonnes raisons de lire Un maillot pour l'Algérie 

 

Première raison : parce que cette BD inspirée d’une histoire vraie aurait pu s’appeler Good luck Algeria !

 

Raison numéro 2 : parce que cette BD raconte l’histoire de France et celle de l’Algérie.

 

Raison numéro 3 : pour Rachid Mekhloufi

 

Raison numéro 4 : parce que cet épisode a contribué à une amélioration du football nord-africain.

 

Raison numéro 5 : Parce que ces hommes sont des héros.

 

Rachid Mekhloufi a donc fait la guerre avec sa tête et ses pieds sans verser une goutte de sang, et Dieu sait que ce conflit fut sanglant, barbare dans les deux camps.

 

« Nous avions une équipe formidable qui a représenté l’Algérie combattante d’une façon sereine et extraordinaire. De toute façon, dans mon esprit, c’était l’indépendance ou la mort. »

 

« Les 4 années vécues avec l’équipe du FLN m’ont fait progresser incroyablement en tant que citoyen. Cela m’a permis de rattraper toute une culture, notamment politique, que j’avais laissée de côté en me consacrant au foot. C’est comme si j’avais suivi des études supérieures. »

 

Son seul regret est de me pas avoir eu la possibilité de prévenir Jean Snella « un entraîneur que je respectais infiniment. »

 

En juillet 1962, la guerre d’Algérie est finie, et Rachid Mekhloufi est désormais algérien, mais il se sent une dette vis-à-vis de Saint-Étienne :

 

« Quand je suis arrivé à Saint-Étienne, j’avais 18 ans. Dans le trajet en train depuis Lyon avec M. Garonnaire, le recruteur de l’ASSE, j’ai vu pour la première fois le peuple français tel qu’il était. On m’a accueilli avec une gentillesse extraordinaire, parlé comme à un citoyen à part entière, ce qui n’arrivait jamais en Algérie. J’ai découvert le gazon, moi qui n’avais pratiqué que sur des terrains en dur… De 1954 à 1958, à Saint-Étienne, j’avais des copains, des coéquipiers qui me respectaient, un entraineur Jean Snella qui était mon second père, Saint-Étienne, c’est ma deuxième ville de naissance.»

 

Après un an au Servette Genève où il retrouve Jean Snella, Rachid Mekhloufi rejoint l’ASSE dès la saison 1963-64, bientôt auréolé de 3 titres de champion de France et d’une Coupe de France (1968) snobant ainsi les représailles promises par les plus récalcitrants de l’Algérie Française.

 

Robert Herbin, le Sphinx, l’homme à la crinière rousse, Robbie, réputé économe de ses mots, ne tarit pas d’éloges sur son ancien partenaire et s’incline devant son engagement militant, lui qui, comme tant d’autres, fit son armée en Algérie « Son départ, c’était politique, il a fait ce que sa conscience lui a dicté. »

 

Lors de la finale de la Coupe en 1968, c’est Rachid qui inscrit les 2 buts victorieux, dont un pénalty que lui laisse tirer le copain Herbin, non sans lui avoir glissé à l’oreille, juste avant, en lui tendant le ballon : « Tiens, Rachid, c’est pour toi… »

 

Vous me concèderai aisément que cette belle aventure humaine mérite réflexion dans notre vieux pays en proie à ses démons. Mon admiration je la réserve au Rachid Mekhloufi… qui aujourd’hui est « ambassadeur à vie de l’ASSE », et qui vit entre La Marsa, en Tunisie, Alger et Paris…

 

Consulter aussi ICI  des images de la BD

 

Que les hauts salaires lèvent la main : « On allait jouer au foot pour conquérir une totale liberté, bref pour une cause noble » Rachid Mekhloufi « Un maillot pour l’Algérie »
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28 mai 2016 6 28 /05 /mai /2016 08:00
C’est devant une poêle que je me sens vivant. L’huile qui crépite est une musique à mes oreilles… J’ai la cuisine dans le sang. Ugo Tognazzi

Je suis ainsi fait, emporté par mon élan amoureux pour l’Italie il m’est difficile de freiner alors je tire des bords, je vais là où j’ai envie d’aller.

 

Avant-hier : la parmigiana d’Erri De Luca, hier : le pesto de Genovese d’Alessandra Pierini, aujourd’hui : L’abbuffone, storie da ridere e ricette da morire d’Ugo Tonazzi

 

Ugo Tognazzi, nul besoin de le présenter, c’est l’un des protagonistes avec Piccoli, Noiret, Mastroianni, Andréa Ferréol, de la grande Bouffe le film de Marco Ferreri...

 

 

Dans la préface de son livre, il nous délivre un acte de foi sans contrition : «Manger non : je mange pour vivre»

 

Dans sa maison de Velletri, près de Rome, « son énorme frigo échappe aux règles de la société de consommation. »

 

« Il occupe un mur tout entier de la vaste cuisine. »

 

Muni de 4 petites fenêtres il permet à Tognazzi « d’épier l’intérieur… de saliver à la vue des saucissons, des fromages, des veaux et des quartiers de bœuf qui pendent, majestueux, à leurs crochets brillants. »

 

C’est sa chapelle de famille.

 

Tognazzi a la cuisine dans le sang « lequel contient sûrement une bonne quantité de sauce tomate en plus de ses indispensables globules rouges et blancs. »

 

Il a le vice des fourneaux.

 

« Je suis un malade des plats de spaghetti… la moindre petite olive me fait réellement saliver. »

 

« Je connais les entrées de service et les cuisiniers des meilleurs restaurants d’Europe.»

 

Ugo « pourrait même adopter le parfum d’un bon ragoût en guise d’après-rasage. »

 

Son histoire d’amour avec la cuisine ne supporte ni médiateurs, ni prescripteurs, il est « à la fois le créateur et l’exécuteur de la scène, le démiurge qui transforme les mots inertes de la recette en une réalité savoureuse et colorée… »

 

« Je participe viscéralement à la friture des pommes de terre… »

 

« Je souffre avec l’ail jeté dans l’huile bouillante… »

 

 

Ugo se perd dans les parfums en « adorant la moindre petite feuille de basilic qui vient d’être cueillie, immolée sur de fumants maccheroncini à la tomate. » 

 

« Chaque aliment me rappelle à moi les temps perdus ou retrouvés. Et la poule bouillie, par exemple, me ramène à ma grand-mère et à la mostarda, le dimanche à Crémone… »

 

Pour finir, Ugo Tognazzi, en un exorde flamboyant, nous invite à réexhumer la morale épicurienne de la joie et de la vie, en fustigeant les hygiénistes moralisateurs : « Goinfrerie, gourmandise : des mots stupides, dictés par la morale ordinaire, punitive et masochiste… »

 

« Chacun est libre de choisir, et pourquoi pas de choisir de mourir gavé de foie gras ou épuisé par les étreintes. »

 

« Redécouvrons ces deux grandes passions, saines et charnelles, trop longtemps réservées au ghetto de la culpabilité… »

 

« Rejoignons de nouveau, et avec force, le flux séculaire et ininterrompu de la bave, du sperme et de la merde… »

 

La conclusion est plus paisible :

 

« Autrefois il y avait une grand-mère, une maman, une terre, un potager.

Recréons-les. Cela ne dépend que de nous. »

 

Ugo Tognazzi (1922-1990) fut un acteur et metteur en scène italien pour le cinéma, le théâtre et la télévision. Il fut avec Alberto Sordi, Vittorio Gassman, Marcello Mastroianni et Nino Manfredi l'une des figures marquantes de la comédie italienne. Il obtient en 1981 le prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes pour son interprétation de Primo Spaggiari dans La Tragédie d'un homme ridicule de Bernardo Bertolucci.

 

 

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27 mai 2016 5 27 /05 /mai /2016 06:00
Entre l’Italie et moi c’est je t’aime avec la mention passionnément pour le pesto de Genovese… qui fait son championnat du 3 au 5 juin à Paris

Bien avant de connaître Alessandra Pierini sur les hauteurs de la rue Rodier, au tant de son excellent restaurant, mon amour de l’Italie datait de ma période Michel Rocard au 78 rue de Varenne. Nous étions en guerre avec ce beau pays, la guerre du vin déclarée sous Edith Cresson avec l’affaire du pinardier l’Ampélos mazouté à Sète.

 

 

Mon chef bien-aimé qui appréciait son homologue transalpin, Filippo Maria Pandolfi me propulsa à Rome à plusieurs reprises pour déblayer le terrain avec nos homologues italiens.

 

Coup de foudre immédiat, l’attaché agricole de l’ambassade me fit découvrir les délices de la gastronomie de la ville éternelle, m’emmena aux arènes de Caracalla pour Aïda, c’était extraordinaire d’entendre le peuple chanter le chœur des esclaves.

 

Et puis un jour vint, lorsqu’Alberto Toscano publia son livre « Critique amoureuse des Français» chez Hachette en 2009 je pondis en juillet une chronique où j’affichais mon amour pour l’Italie.

 

Alberto la découvrit et m’appela au téléphone. Je crapahutais en Corse. Nous convînmes de nous retrouver à déjeuner à la rentrée. Et puis pour des raisons propres à nos vies ce rendez-vous fut différé.

 

Et puis mes pérégrinations me menèrent jusqu’à un nouveau restaurant italien qui venait de s’ouvrir : le RAP (comme Ristorante Alessandra Pierini celle par qui le lieu est né) au 24 rue Rodier dans le neuvième arrondissement. Heureux de mon repas avant de reprendre le collier je papotais avec Alessandra et dans la conversation j’évoquai Alberto. Bonne pioche, Alessandra avait lu «Critique amoureuse des Français» dans le TGV Paris-Marseille qu’elle empruntait pour venir prospecter afin de trouver le lieu de son restaurant parisien. La suite est facile à imaginer : je contacte Alberto et nous voici autour d’une table chez RAP.

 

La suite ICI 

 

Alessandra fut mon guide, mon conseil, mon amie dans la découverte des merveilles de l’Italie. Grâce à elle j’ai exploré la superbe palette de ses fromages, j’ai découvert le lard de Colonatta et bien sûr j’ai pu enfin boire d’excellents vins italiens.

 

La liste de mes chroniques est aussi longue qu’un jour sans pain et je suis bien incapable de vous la donner. Il vous suffit de chercher à l’aide du petit moteur de recherche de mon blog : taper Alessandra.

 

Alessandra Pierini est Génoise d'origine alors avec sa foi qui soulève les montagnes organisa en 2014 la première édition d'un concours qui élira le meilleur pesto de genovese réalisé au mortier. Ça se déroulait au Purgatoire 54, rue de Paradis 75010. 

 

 

En 2016, Alessandra récidive.

 

Du 3 juin à 18:00 au 5 juin à 16:00 c’est le Championnat de Pesto au Mortier à Paris 2016 (éliminatoire officielle pour le Championnat du Monde à Gênes 2018

 

LE PURGATOIRE - 54 rue de Paradis, 75010 Paris

 

Organisée pour la deuxième fois en France par l’Epicerie RAP et Alessandra Pierini, Alain Cirelli du Purgatoire – 54 paradis, et le restaurant Voltalacarta et son chef Maurizio Pinto, la sélection française du Championnat du Monde de Pesto Genovese pour 2018, se tient à Paris du vendredi 3 au dimanche 5 juin 2016.

 

Ce concours inédit est placé sous la haute autorité de l’Associazione Culturale dei Palatifini, initiateur du championnat à Gênes, avec la présence de Roberto Panizza, Président du Pesto Championship.

 

Pendant 2 jours, dans une ambiance résolument italienne et ligure, le Purgatoire, au 54 rue de Paradis (Paris, 10ème) accueille :

 

• un marché de produits en provenance de Gênes et sa région la Ligurie, le samedi et le vendredi.

 

• le Concours officiel de Pesto au mortier réservé aux amateurs,

 

• le concours de Pesto des Personnailtés, le #PP

 

• la réalisation par le Chef Maurizio Pinto du Capponmagro (Voltalacarta, à Gênes)

 

• un dîner-aperitivo le vendredi 3 juin (35 € sur réservation*)

 

• un brunch Ligure le dimanche 5 juin (25€ sur réservation*)

 

Toutes les informations sont disponibles sur le site de l’Epicerie-Cave Rap ainsi que sur l’événement dédié sur Facebook.

 

Réservations : https://www.weezevent.com/championnat-du-monde-de-pesto-au-mortier-eliminatoires-paris-concours-2018

 

Inscription pour le concours (30 places) : pestofrance@gmail.com

 

RECETTE DU PESTO GENOVESE AU MORTIER POUR LE CHAMPIONNAT DU MONDE

4 bouquets (60-70 g. de feuilles) de Basilico Genovese (Basilic génois) D.O.P., garantie du parfum et de la saveur caractéristiques

30 g. de Pignons de Pin

45-60 g. de Parmigiano Reggiano (Parmesan Reggiano) très vieux râpé

20-40 g. de Fiore Sardo râpé (Fleur Sarde, Pecorino Sarde)

1-2 Gousses d’Ail de Vessalico ( Imperia)

3 g. de Gros Sel de Mer

60-80 cc. de Huile d’Olive Vierge Extra « Riviera Ligure » D.O.P. doux et fruité, il exalte le parfum du Basilic et de l’assaisonnement

Entre l’Italie et moi c’est je t’aime avec la mention passionnément pour le pesto de Genovese… qui fait son championnat du 3 au 5 juin à Paris

10 juillet 2012

Du vrai pesto alla genovese de Ligurie à Beppe Grillo le blogueur provocateur du Vaffanculo-DAY et du mouvement des 5 étoiles

 

Le pesto alla genovese lorsqu’il est fait dans les règles de l’art, avec les bons ingrédients, atteint le sublime car lorsqu’on déguste un pesto, l’odorat est si bien sollicité que les aliments qu’il accompagne s’en trouvent exaltés, sublimés et que, l’espace d’un instant, on peut atteindre une forme d’extase culinaire, gagner le royaume des cieux en fermant les yeux. Bien évidemment votre Taulier préféré confectionne lui-même son pesto, le plus difficile étant de trouver le basilic ad hoc qui, s’il n’est pas de Ligurie, doit ne pas avoir un arrière-goût mentholé comme beaucoup de variétés. Le mieux est de le cultiver en achetant des plants chez un marchand spécialisé en plantes aromatiques de variétés anciennes (dans les foires aux plantes) Le basilic en pot que l’on trouve chez les marchands de légumes est un basilic bodybuildé. La bonne variété estl’Ocimum basilicum « Grand Vert » ou Ocimum basilicum var. Genovese.

 

« Pour préparer le pesto, selon des sources ligures faisant autorité, il est recommandé de rincer délicatement le basilic dans l’eau froide puis le laisser sécher naturellement. Avant de commencer, il est conseillé de placer tous les ingrédients et les ustensiles à température ambiante, de râper le fromage, et de tout tenir à portée de main afin d’éviter une interruption intempestive qui pourrait entraîner l’oxydation des ingrédients et nuire à la saveur du pesto.

 

 

Un mouvement rotatif doux et continu du pilon dans le mortier est le meilleur moyen de libérer toutes les huiles essentielles contenues dans les veinules des feuilles de basilic. Commencer par le basilic, l’ail et le sel jusqu’à l’obtention d’un jus vert et brillant. Ajouter les pignons de pin, le fromage et l’huile pour finir. »

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26 mai 2016 4 26 /05 /mai /2016 06:00
La parmigiana d’aubergines d’Erri De Luca, plat de fête de cuisine modeste, reposé, sage, gisement de 4 couleurs séparées qui feront alliance au four… Ce n’est pas une recette, mais un tout petit acte d’héritier

Foutus droits d’auteur, tu achètes 15€ une revue FEUILLETON, tu tombes sur un superbe texte d’Erri de Luca sur la parmigiana d’aubergines héritée d’Emma et de Lillina, sa grand-mère et sa tante « expertes en fritures et en tant d’autres bonnes choses. » et là tu es condamné à le déguster seul, pas moyen de le partager car © Éditions du Seuil, sous la marque des Éditions du sous-sol.

 

C’est chiant !

 

Bien sûr je pourrais faire circuler sous le manteau la revue Feuilleton mais l’époque est plutôt au partage sur les réseaux sociaux.

 

 

Alors, je suis obligé de saucissonner le texte d’Erri De Luca, de ne vous en livrer que des bouts, ce qui bien sûr lui ôte une bonne partie de sa saveur.

 

Dans Le plus et le moins chez Gallimard, mai 2016, page 26, Erri De Luca parle de la Parmigiana d’aubergines d’« Emma et Lillina qui « les préparaient en faisant passer le légume par trois feux. Elles coupaient les aubergines en tranches, les mettaient au soleil, la flamme la plus puissante, pour sécher leur eau et renforcer leur goût. Puis, elles les faisaient frire, dorant la cuisine d’une couleur de fête. Dernier feu, le four, après les avoir disposées par couches, chacune recouverte de sauce tomate, basilic, mozzarella et d’une poignée de parmesan. Trois feux participaient au plat qui coïncide le mieux pour moi avec le mot « maison ».

Mon ami Daniele De Michele, dit Don Pasta, l’homme de Puglia écrit à propos d'Erri De Luca sur son blog :

 

 

« Erri de Luca pourrait tranquillement me dénoncer pour plagiat. J'ai bu, mâché, volé son écriture, sa pensée, sa reprise de la pratique politique. J'avoue sereinement que son court texte, Trois feux en hommage aux lasagnes d'aubergines de sa mère, est à l'origine de tout mon travail sur la cuisine. À cette époque difficile je suis allé souvent à demander de l'aide à ses livres pour me protéger. J’ai fait appel à lui, qui utilise des mots plantés dans la terre depuis des siècles, comme nos oliviers, dans un temps où les gens utilisent des mots fuyants, vaniteux. Nos échanges épistolaires, même s’ils se sont fait par mail, je l’en remercie car dans ses réponses il utilise des pensées, des mots qui ont une cuisson longue, inexorable, comme celle des aubergines qui, avant d'être conservé pour l'éternité dans l'huile et le vinaigre, se sont laissées sécher par la vent et le soleil. »

 

Pour ceux qui ne connaissent pas Erri De Luca voici ce qu’écrit Marcelle Padovani

La parmigiana d’aubergines d’Erri De Luca, plat de fête de cuisine modeste, reposé, sage, gisement de 4 couleurs séparées qui feront alliance au four… Ce n’est pas une recette, mais un tout petit acte d’héritier

« Yeux bleu céramique, silhouette hié­ratique et passion tatillonne pour les citations bibliques. Voici Erri De Luca, 64 ans. Cet auteur prolifique (plus de soixante titres publiés) est aussi un militant buté et coriace qui n’en démordra jamais. Sa vie est imprégnée de mystère. (...)

 

Erri De Luca vit aujourd’hui en ermite avec ses deux chats dans la campagne romaine au-dessus du lac de Bracciano. Amant du secret, du silence et de la pudeur, il préfère en général «écouter que parler». (...)

 

Auteur encensé, il est connu en Italie pour une autre spécialité : son obstination à défendre les années de la révolution, du temps où il était responsable du service d’ordre de Lotta continua, un groupe qui flirta avec la lutte armée dans les années 1970 et 1980. On ne peut pas dire que son militantisme soit toujours apprécié. (...)

 

Son engagement aux côtés des «No TAV», les contestataires violents du train à grande vitesse Lyon-Turin, conduit le quotidien en ligne «Lettera43» à parler de l’«incroyable culot d’Erri De Luca».

 

Par lui-même :

 

« Écrivain est un titre pour piédestal et dans mon cas je retouche volontiers la formule : c’est quelqu’un qui écrit des histoires. Écrivain sonne péremptoire à mes oreilles, un omnipotent susceptible d’écrire toutes les histoires et non pas seulement celles extraites de son propre gisement. Ainsi, tout comme j’évite le titre d’écrivain, je ne suis pas non plus un cuisinier, mais quelqu’un capable de se préparer quelques plats. Mon préféré est la parmesane d’aubergines. Une coïncidence de lieux me fait rapprocher ces deux exercices, j’écris souvent à la cuisine, durant les heures de feux éteints. Des histoires, des pages s’en imprègnent. »

 

Tre Fuochi a été traduit de l’italien par Danièle Valin. Le texte a paru pour la première fois en 2012, chez Dante & Descartes, Naples. © Erri De Luca, 2012.

La parmigiana d’aubergines d’Erri De Luca, plat de fête de cuisine modeste, reposé, sage, gisement de 4 couleurs séparées qui feront alliance au four… Ce n’est pas une recette, mais un tout petit acte d’héritier

Erri De Luca écrit « souvent à la cuisine, durant les heures de feux éteints. Des histoires, des pages s’en imprègnent. »

 

Il écrit sur une table qu’il a fabriqué de ses mains il y a 20 ans à partir de chutes de bois. « La table de cuisine est le nombril de la maison, on ne doit jamais la déplacer. »

 

« Appuyé sur son bois, j’écris, je m’endors, je lis les pages de livres anciens sur lesquels, je me réveille, je coupe les aubergines. »

 

Des aubergines « Il lui en faut tous les mois de l’année. Sans parmesane d’aubergines, un mois est un exil »

 

«Pour De Luca ce plat l’enracine au sol, il plante son Sud dans son assiette « avec sa peau brillante, effrontément noircie par le soleil absorbé, le clair de l’intérieur qui doit être doré dans l’huile de la poêle. »

 

Il achète 1 kg d’aubergines.

 

Pour découper ses aubergines dans la longueur il se sert « d’une arme, une lame espagnole excessive par rapport à la résistance de l’aubergine. »

 

Des tranches pas trop fines qu’il va exposer à l’intempérie : « j’expose donc l’aubergine coupée à la première cuisson, qui consiste à lui faire perdre de l’eau et du poids entre une nappe et le ciel.

 

« L’été, une heure suffit, en retournant la tranche après 30 mn. »

 

« L’hiver, tout le soleil possible, car dès le matin on comprend si c’est un jour à aubergines. Mais quand l’envie du plat me prend en l’absence de soleil, je me fie au vent… Le vent aussi sèche ma lessive d’aubergines étendues en plein air.»

 

Puis vient le temps de la friture « dans une vieille poêle noire » il « verse une bonne dose d’huile, pour une pêche dans un demi-ongle de profondeur. Pas de l’huile d’olive, mais de l’huile d’arachide, qui convient à un plat de fête de cuisine modeste.

 

Conseils : « L’huile doit s’impatienter, cracher de petites bulles… » Couvrir toute la surface de la poêle sans superposer les tranches.

 

Armé d’une grande fourchette à deux dents pointues. « Appiza, c’est-à-dire je pique le bord de chaque tranche et je la retourne quand le côté immergé est déjà bronzé. Je les repique une à la fois en les tenant en l’air deux secondes, pour égoutter l’huile. »

 

Dépôt des tranches frites dans une passoire où elles subissent une « deuxième purge. Dans l’assiette qui est dessous, on recueille lentement ce qui reste : s’il n’y a presque rien c’est que la friture était bonne.

 

Autre conseil, laissez passer la nuit à vos tranches d’aubergines frites car « la parmesane d’aubergines est un plat reposé, sage. »

 

Puisque la nuit a porté conseil, dans la poêle encore grasse de friture, Erri De Luca mets « un demi-kilo de tomates pelées qui se frottent au reste de saveur... » Ses deux vielles cuisinières, Emma et Lillina, sa grand-mère et sa tante, « ajoutaient un double concentré d’une marque locale raffinée. »

 

Montage des couches :

 

« Dans un plat à four, j’étale d’un doigt un peu de cette sauce tomate et je mets la première couche d’aubergines que je retire de la passoire, revigorées, détendues au bout d’une nuit. J’ajoute une cuillère de sauce, des feuilles de basilic ciselées, un peu de mozzarella déjà égouttée de son lait, déjà pressée, une neige de parmesan que je viens de râper et fin de la première couche. Je continue jusqu’à la dernière tranche foncée, recouverte de rouge, de vert et de blanc, car la parmesane d’aubergines est un gisement de 4 couleurs séparées qui feront alliance au four. »

 

Il confie le plat au dernier feu : 200° « elle ne doit pas cuire, mais faire fondre la distance entre les parties, devenir un plat. »

 

Dernier conseil : « même si je la goûte dans la journée, je sais qu’elle sera meilleure le lendemain. »

 

Erri De Luca « pose le plat tiédi sur la veine de bois et « il « plonge le couteau dans sa consistance. Elle résiste comme le sable d’où arrive la vague à la pelle de l’enfant. »

 

Le Sud est dans son assiette « l’avant de temps et de lieu d’où » il vient « sans arriver de nulle part. Ce n’est pas une recette, mais un tout petit acte d’héritier. »

 

Voilà c’est fait, pour lire le texte dans son intégralité pour en goûter tout le suc il vous suffit d’acheter FEUILLETON…

 

Avec la parmigiana d’aubergines d’Erri de Luca vous buvez quoi ?

Le choix d'Alessandra PieriniLes yeux fermés, j'irais tout droit vers un blanc, Greco di Tufo de la maison Pietracupa  ( Campanie).

Le choix d'Alessandra PieriniLes yeux fermés, j'irais tout droit vers un blanc, Greco di Tufo de la maison Pietracupa ( Campanie).

Le bon, la brute et le Carignan (Deux ans d’élevage)  Domaine des Mathouans d'Aline Hock.le choix de Gaëlle du Lapin Blanc

Le bon, la brute et le Carignan (Deux ans d’élevage) Domaine des Mathouans d'Aline Hock.le choix de Gaëlle du Lapin Blanc

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25 mai 2016 3 25 /05 /mai /2016 06:00
Supplique à Périco Légasse, le preux chevalier des fromages qui puent au lait cru, quel est donc ce fromage coupé en deux, « blanc et gras », dont Charlemagne raffola ?

Dans le dernier Hors-Série de Marianne, « les derniers vrais fromages de France », Périco Légasse est à nouveau au front pour proclamer au peuple de France : « Halte aux mensonges anti lait cru : il n’est de véritable fromage que fermier. »

 

 

N’allez pas vous imaginer que je vais contester cette affirmation péremptoire, sauf à faire comme notre preux chevalier des fromages qui puent au lait cru, que l’hygiénisme proliférant ne touche pas que les seuls fromages au lait cru mais menace aussi la petite et moyenne industrie laitière attachée au lait cru victime du « zèle, voire du harcèlement, de certains agents de l’État. » De plus, Périco cite dans ses conseils des producteurs laitiers : coopératives ou fromagers artisans.

 

Pour le Roquefort, le premier fromage français protégé par une AOC, c’est le cas : Périco utilise la dénomination : producteurs traditionnels pour les fromageries Carles, Papillon, Gabriel Coulet et Combes. Il chante, aussi à juste raison, les louanges de mon ami André Valadier, sauveur du Laguiole mais aussi fondateur de la coopérative Jeune Montagne.

 

Du côté du dieu camembert, où Périco vante mon favori Champ Secret au fermier au lait bio de vache normande, il cite aussi les marques Jort et Moulin de Carel qui sont dans l’escarcelle du diable Lactalis ex-Besnier. Jort, bon prince s’offre même une pleine page de publicité.

 

Mais je ne suis pas là pour chercher des poux dans la crinière de Périco mais pour lui demander de trancher, tel le bon roi SALOMON, entre deux versions d’une histoire de fromage où notre grand empereur Charlemagne, qui a inventé l’école comme nous l’a seriné France Gall, s’est illustré.

 

 

1ière Version selon les chroniques du moine de Saint-Gall, Eginhard, qui fut l’historien et le secrétaire de Charlemagne à la fin de sa vie.

 

L’Empereur à la barbe fleurie, arrivé à l’improviste chez un pauvre évêque un jour maigre, celui-ci dut se contenter de lui proposer du fromage. Le fromage avait des taches vertes dont Charlemagne ignorait la nature, il prit donc soin de les ôter avec la pointe de son couteau. Son hôte lui fit respectueusement observer qu’il enlevait ainsi ce qu’il y avait de meilleur. Charlemagne écouta cet avis et fut bientôt convaincu qu’au point qu’il pria son amphitryon de lui en faire expédier chaque année deux caisses à Aix-la-Chapelle.

 

Malheureusement, Eginhard ne mentionne pas dans quelle localité cela se passait mais il est plus que probable qu’il s’agisse de Vabres, petit village proche de Roquefort où il existait une importante abbaye dont le révérendissime abbé, bien que n’étant pas évêque, était cependant mitré, et recevait par tradition les hôtes de marque de passage.

 

Mais il précise qu’au bout de trois années Charlemagne prit en pitié le malheureux prélat qui devait parcourir le pays en quête de fromages bien à point en quantité suffisante pour le satisfaire.

 

2ième Version selon Notker le Bègue moine de Saint-Gall, auteur d’une biographie de l’empereur à la fin du XIIe siècle.

 

« L’empire de Charlemagne n’a pas de véritable capitale : Aix-la-Chapelle est son lieu de résidence préféré. »

 

« Le souverain est toujours en voyage, car seule sa présence physique garantit son contrôle politique sur les nombreuses régions de son royaume. »

 

« … un jour où Charles voyageait dans la campagne française, il arriva dans une ville dont le nom n’est pas précisé et décida à l’improviste de se rendre chez l’évêque… »

 

« Ni simple visite de courtoisie, ni simple hommage rendu à l’autorité religieuse du lieu : à l’époque carolingienne, les évêques étaient étroitement intégrés au système politique et constituaient même, à l’instar des comtes, un des piliers de l’autorité royale au niveau périphérique. »

 

Le roi, bien entendu, reste manger mais pris au dépourvu l’évêque est bien embêté il n’a pas le temps de dresser une table digne de cette grande occasion. De plus, c’est un samedi, jour maigre comme le mercredi et le vendredi, exit la viande et il n’a pas de poisson à sa disposition « à cause de la pauvreté de la région »

 

« Ce que son garde-manger a de mieux à offrir, c’est un bon fromage, « blanc et gras ». il ordonne qu’on l’aille quérir et qu’on le serve à l’empereur. »

 

Tel notre Jacques Chirac « Charlemagne ne fait pas de manières : ses fréquents voyages l’ont habitué à s’adapter « à tous les lieux et à toutes les situations ».

 

« … il ne demande rien d’autre, empoigne son couteau, enlève la croûte du fromage « qui lui semblait abominable » et commence à manger la pâte blanche. »

 

L’évêque assiste au repas derrière lui, debout, plein de déférence et de respect « comme le font les serviteurs »

 

Prêt à intervenir en cas de nécessité, et c’est ce qu’il fit en voyant Charlemagne ôter la croûte du fromage. Il lui murmure à l’oreille :

 

- Pourquoi fais-tu cela, mon seigneur et empereur ? Ce que tu élimines, c’est qu’il y a de meilleur.

 

Surpris Charlemagne fait confiance à son hôte « il porte à sa bouche une partie de la croûte et l’avale comme si c’était du beurre. »

 

Il marque son contentement :

 

- Tu as dit la vérité, mon bon hôte.

 

« Et, montrant par là qu’il est un vrai gourmet, il ajoute :

 

- N’oublie pas de m’envoyer chaque année à Aix-la-Chapelle deux pleines caisses de ces fromages.

 

Le prélat est satisfait mais aussi inquiet : « comment pourra-t-il garantir leur qualité au souverain ? »

 

Notker le Bègue note « Consterné à l’idée qu’il n’y arrivera pas, il se sent presqu’en danger de perdre sa charge et son ministère »

 

- Mon seigneur, admet-il, je peux acheter les fromages mais je crains de confondre ceux de cette espèce avec d’autres, et d’être ensuite coupable à tes yeux.

 

Charles n’est pas empereur pour rien, lui qui n’avait à ce jour jamais goûté ce fromage mais qui était prêt à tout expérimenter « même les choses étranges et inconnues » donne à cet évêque « qui ne connaissait même pas les choses au milieu desquelles il avait été élevé » le bon conseil :

 

- Coupe-les tous en deux, puis réunis avec une tige de bois ceux de cette espèce (les bons) et envoie-les moi dans une caisse. Garde les autres pour toi, pour ton clergé et tes serviteurs.

 

Massimo MONTANARI dans Les Contes de la Table d’où est tirée cette histoire conclut :

 

« Il s’agit de la plus ancienne mention connue de cette variété de fromages à pâte molle, recouverts d’une couche de moisissure protectrice, qui deviendront plus tard célèbres dans la gastronomie française. L’habitude de les couper en deux, selon ce récit, découlerait donc d’une curieuse requête de l’empereur en personne. »

 

Voilà, tout ça est bel et beau Périco mais même si l’Italie est aussi un grand pays de fromages, il ne m’est pas possible d’en rester sur cette ambiguïté.

 

Aide-moi à faire jaillir la vérité !

 

Pour t’aider, Eginhard cité dans la première version, écrivit aussi : « Charlemagne rentrent d’Italie où il venait de battre les Lombards s’arrêta au prieuré de Reuil-en-Brie. Là, le père prieur fit monter de sa cave quelques-uns des merveilleux fromages de Brie qui lui étaient personnellement remis au titre de la dîme.

 

L’empereur et sa suite y goûtèrent copieusement.

 

« Je croyais connaître tout ce qui se mange, dit Charlemagne, ce n’était que vanité de ma part ; je viens de découvrir l’un des mets les plus merveilleux et ordonne que deux fois l’an une quantité de ces fromages me soit envoyée en mon palais d’Aix-la-Chapelle. »

 

Le Brie est bien que je sache une pâte molle à croûte fleurie comme tu le spécifie à la page 6 de ton numéro hors-série « fromages présentant une moisissure en surface durant l’affinage, évoluant en croûte légèrement colorée et tendre. Le terme fleuri provient de l’apparition d’un duvet légèrement coloré issu du pénicillium. Leur pâte est onctueuse, parfois coulante, type brie, camembert, coulommiers, chaource ou saint-marcellin. »

 

Merci Périco d’élucider ce mystère de la fille coupée en 2, pardon de ce fromage coupé en deux, «blanc et gras», dont Charlemagne raffola…

 

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24 mai 2016 2 24 /05 /mai /2016 06:00
La traversée de Paris (3) la piscine Deligny…je me souviens… Pérec, Debord, Modiano… les ris de veau, les rognons…mes pois, mes pieds et le Volnay de Régis Rossignol-Changarnier

En mai 1981, lorsque je débarquais à vélo à l’Hôtel de Lassay, mon bureau sous les toits était doté d’une unique fenêtre qui donnait sur la quai Anatole France. Il faisait beau et chaud, et sur la Seine flottait la piscine Deligny.

 

Celle-ci était l’héritière d’un établissement de bains fondée en 1785 et de l’école de natation ouverte par le maître-nageur Deligny en 1801. Les premiers championnats de France du 100 mètres nage libre s’y dérouleront en 1899.

 

La piscine Deligny fut le lieu des épreuves de natation des Jeux olympiques de 1900.

Championnats militaires de natation aux Bains Deligny le 16 aout 1913, Source gallica.bnf.fr

Championnats militaires de natation aux Bains Deligny le 16 aout 1913, Source gallica.bnf.fr

Ces bains renommés étaient aménagés sur douze barges sur les vestiges du bateau cénotaphe inachevé voulu par Napoléon III pour ramener les cendres de Napoléon depuis Sainte-Hélène. Fier d'un bassin de 50 mètres, d'un solarium et d'un bar-restaurant.

 

Extrait de « L’Histoire de Pi » par Yann Martel.

 

« Mamaji avait étudié à Paris pendant deux ans, aux frais de l’administration coloniale. Il s’y était follement amusé. C’était au début des années trente, alors que les Français essayaient encore de rendre Pondichéry aussi française que les Anglais tentaient de rendre britannique le reste de l’Inde. Je ne me souviens pas exactement de ce que Mamaji étudiait, quelque discipline touchant le commerce, je suppose.

 

L’eau de la piscine venait directement de la Seine, sans être filtrée ni chauffée. « Elle était froide et sale, disait Mamaji. L’eau, qui avait déjà traversé tout Paris, était plutôt dégoûtante. Et en plus les baigneurs la rendaient totalement infecte. » D’un air entendu, Mamaji murmurait des détails choquants qui étayaient son propos. Il nous confiait que les Français avaient de très mauvaises habitudes d’hygiène personnelle. « La piscine Deligny, de ce côté-là, était déjà plutôt mauvaise. Le Bain-Royal, un autre lieu d’aisances sur la Seine, était pire. À Deligny, au moins, on recueillait les poissons morts. » Quoi qu’il en soit, une piscine olympique est une piscine olympique, effleurée par une gloire immortelle. Mamaji parlait toujours de Deligny avec un sourire attendri, même si c’était un cloaque. »

Vue intérieure des bains Deligny, à Paris. Gravure de Grandville vers 1845, source www.parisenimages.fr © Roger-Viollet.

Vue intérieure des bains Deligny, à Paris. Gravure de Grandville vers 1845, source www.parisenimages.fr © Roger-Viollet.

Au XXe siècle, on y discute, on y drague, on y bronze, on y prend un verre, on y joue au ping-pong... et, éventuellement, on y nage. On s'y montre aussi : Jean Marais, Michèle, Michèle Morgan ou Audrey Hepburn... Les premiers seins nus y font leur apparition au début des années 70, au grand dam du maire du 7e arrondissement, l’inamovible Édouard Frédéric-Dupont, dit «Dupont des Loges» . Le très prude député du Rhône Emmanuel Hamel écrira une lettre de protestation au ministère de l'Intérieur en août 1973, en raison de la proximité de la piscine avec l'Assemblée nationale.

 

Gabriel Matzneff, le « pédophile » (cabine 41) note dans ses Carnets :

 

« Samedi 1er octobre 1983. Hier, amour (sodomite) avec Anne, sortie de classe à 10heures, puis piscine -la mélancolie dorée de la fin de saison à Deligny, le soleil pale décrit dans Isai-, visite de Marie Elisabeth qui se plaint de ma froideur ».

 

« En 1993, trois ans seulement après un accident provoqué par le heurt d’une péniche, la piscine Deligny sombra en moins de quarante minutes. Deux cent ans d’exotisme et de frasques aquatiques parisiennes finirent par quatre mètres de fond. »

 

Les bien-pensants virent sans doute dans ce naufrage, le 8 juillet, le châtiment de ce lieu de perdition.

La traversée de Paris (3) la piscine Deligny…je me souviens… Pérec, Debord, Modiano… les ris de veau, les rognons…mes pois, mes pieds et le Volnay de Régis Rossignol-Changarnier

À partir de ce Je me souviens à la Pérec j’ai pensé, en passant devant l’ancienne salle de cinéma Mesnil Palace, au 38 de la rue de Ménilmontant, avec son Tati en façade, disparu pour laisser la place à un Market Carrouf.

 

Je me souviens du cinéma Les Agriculteurs, rue d’Athènes fermé en 1962.

 

De fil en aiguille j’ai retrouvé un texte de Guy Debord, en 1978, In girum imus nocte et consumimur igni où il évoque avec nostalgie la perte de Paris :

 

« Paris alors, dans les limites de ses vingt arrondissements, ne dormait jamais tout entier, et permettait à la débauche de changer trois fois de quartier dans chaque nuit. On n’en avait pas encore chassé et dispersé les habitants. Il y restait un peuple, qui avait dix fois barricadé ses rues et mis en fuite des rois. C’était un peuple qui ne se payait pas d’images […] Les maisons n’étaient pas désertes dans le centre, ou revendues à des spectateurs de cinéma qui sont nés ailleurs, sous d’autres poutres apparentes. La marchandise moderne n’était pas encore venue nous montrer tout ce qu’on peut faire d’une rue. Personne, à cause des urbanistes, n’était obligé d’aller dormir au loin… »

 

Et puis bien sûr je ne puis que terminer que sur « Le Paris toujours déjà perdu » de Patrick Modiano.

 

« Le Paris où j’ai vécu et que j’arpente dans mes livres n’existe plus. Je n’écris que pour le retrouver. Ce n’est pas de la nostalgie, je ne regrette pas du tout ce qui était avant. C’est simplement que j’ai fait de Paris ma ville intérieure, une cité onirique, intemporelle où les époques se superposent et où s’incarne ce que Nietzsche appelait « l’éternel retour. »

 

Entretien avec Jérôme Garcin Le Nouvel Observateur 27 septembre 2007

 

Fleurs de Ruine

 

« Nous nous engagions avenue de la Porte-des-Ternes dans le quartier qu’on avait éventré pour construire le périphérique. Une zone comprise entre aillot et Champerret, bouleversée, méconnaissable, comme après un bombardement. »

 

Ville méconnaissable : Un cirque passe

 

« J’ai débouché dans cette zone de pavillons administratifs, au bord de la Seine. On était en train de détruire la plupart d’entre eux. Des tas de gravats, des murs éventrés, comme un bombardement. Les bulldozers, de leur mouvement lent, dégageaient des décombres.

 

L’Horizon

 

« Je ne sais si vous avez connu les entrepôts et le quai de Bercy […] Il y avait des platanes qui formaient une voûte de feuillages […] Des rangées de tonneaux sur le quai […] Aujourd’hui on se demande si cela a vraiment existé […] »

La traversée de Paris (3) la piscine Deligny…je me souviens… Pérec, Debord, Modiano… les ris de veau, les rognons…mes pois, mes pieds et le Volnay de Régis Rossignol-Changarnier

Mon vin du jour : le Volnay 2010 du domaine Régis Rossignol-Changarnier choisi par Carole Colin du restaurant Les Climats

 

 

Après avoir travaillé pendant 16 ans avec mes parents, vignerons à Volnay depuis plusieurs générations, je me suis installé en 1966 pour créer, puis développer, ce domaine.

 

Avec mon épouse, nous exploitons une surface de 7ha20 répartie sur les communes de Volnay, Pommard, Beaune, Savigny-les-Beaune et Meursault.

 

Comme partout en Bourgogne, nos vignes sont plantées soit en pinot noir, pour les vins rouges, soit en Chardonnay pour les vins blancs.

 

Nous avons toujours cultivé nos vignes de la façon la plus traditionnelle possible, en labourant le sol assez profondément. Les racines descendent alors plus bas ce qui permet au terroir  de mieux s'exprimer dans nos vins.

 

Le travail de la vigne est primordial et rigoureux. Nous avons toujours employé le minimum de produits phytosanitaires afin de respecter et la nature et la vigne.

 

" C'est la qualité du raisin qui fait la qualité du vin et pas seulementl'œnologie".

 

La maîtrise de nos rendements (entre 25hl et 40hl / ha maximum) est un facteur très important pour que le pinot noir développe tout son potentiel aromatique. Dans cette optique, il nous arrive fréquemment de pratiquer une vendange « en vert », c'est à dire éliminer, au moment où le raisin commence à murir, des grappes que nous jugeons excédentaires.

Les raisins sont toujours récoltés manuellement et ne sont pas, ou peu, égrappés, ce qui donne à nos vins plus de caractère, de fruits et de garde.

 

La cuvaison dure en moyenne une douzaine de jours et le foulage (action de mettre en contact les marcs avec le jus de raisin) s'effectue traditionnellement (avec les pieds).

 

Les vins sont élevés pendant 13 mois avant la mise en bouteilles, exclusivement en fûts de chêne dont 20% maximum sont neufs.

 

Nos vins ne seront commercialisés qu'après avoir passé trois années dans nos caves.

La traversée de Paris (3) la piscine Deligny…je me souviens… Pérec, Debord, Modiano… les ris de veau, les rognons…mes pois, mes pieds et le Volnay de Régis Rossignol-Changarnier
La traversée de Paris (3) la piscine Deligny…je me souviens… Pérec, Debord, Modiano… les ris de veau, les rognons…mes pois, mes pieds et le Volnay de Régis Rossignol-Changarnier

Mes plats de la semaine :

 

  • Le ris de veau est fondant, les petit pois et asperges justes croquants de Giovanni Passerini 65, rue Traversière
La traversée de Paris (3) la piscine Deligny…je me souviens… Pérec, Debord, Modiano… les ris de veau, les rognons…mes pois, mes pieds et le Volnay de Régis Rossignol-Changarnier
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  • ROGNON DE VEAU, en tranches fines au romarin, asperges blanches du Poitou croustillantes, fricassée de girolles et mousserons des prés. Jus de viande relevé au vinaigre de Banyuls.

 

Triperie Maurice Vadorin – 176, rue Lecourbe (Paris 15e)

 

Le blog de Tout n'est que litres et ratures par Roger Feuilly

 

« La triperie à Paris ? Il reste quelques survivants, mais si peu. L’un d’entre eux s’appelle Maurice Vadorin. Celui-là, il est né dans les abattis : son grand-père et son père étaient déjà tripiers. Et il ne voit la vie qu’à travers les abattis, reprenant cette échoppe antique, au sol carrelé et avec son enseigne en lettres chromées. Pour être modeste, il n’en fournit pas moins quelques grandes tables de la capitale. »

 

La traversée de Paris (3) la piscine Deligny…je me souviens… Pérec, Debord, Modiano… les ris de veau, les rognons…mes pois, mes pieds et le Volnay de Régis Rossignol-Changarnier
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Ma cueillette sur les toits de Paris : mes pois, mes pieds… Veni Verdi...une association 1901 dont l'objectif est de créer des jardins en milieu urbain pour agir sur notre Environnement, notre Société et Économie.

La traversée de Paris (3) la piscine Deligny…je me souviens… Pérec, Debord, Modiano… les ris de veau, les rognons…mes pois, mes pieds et le Volnay de Régis Rossignol-Changarnier
La traversée de Paris (3) la piscine Deligny…je me souviens… Pérec, Debord, Modiano… les ris de veau, les rognons…mes pois, mes pieds et le Volnay de Régis Rossignol-Changarnier
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La chanson de la semaine : Tarn-et-Garonne dans le nouvel album Morituri de Jean-Louis MURAT

 

Mon plat à moi : petits pois, salade de Veni Verdi, jeunes carottes et pommes de terre nouvelles de l’île de Ré

Vin de France DOMAINE LE FAY D'HOMME (VINCENT CAILLÉ) "Je t'aime mais j'ai soif"
Vin de France DOMAINE LE FAY D'HOMME (VINCENT CAILLÉ) "Je t'aime mais j'ai soif"

Vin de France DOMAINE LE FAY D'HOMME (VINCENT CAILLÉ) "Je t'aime mais j'ai soif"

Le livre de la semaine : Les Contes de la Table de Massimo Montanari l’Écume des Pages

 

« Laissez-vous transporter par les textes d’autrefois. Chroniques, contes, vies de saints et d’empereurs, romans de chevalerie, pièces d’archives ou livres de cuisine? Ils racontent des histoires amusantes, dramatiques, édifiantes ou simplement étonnantes à propos de ce sujet central de la vie des hommes de tous les temps : la nourriture et son partage, à table et ailleurs. Vous y croiserez Charlemagne, saint François d’Assise et Dante, des inconnus, et des personnages de roman, comme Yvain, le chevalier au lion, et bien d’autres encore. » M. M. Cette succession d’histoires qui se lisent comme autant de contes savants nous font voyager à travers les saveurs du passé. Illustré par Harriet Taylor Seed Traduit de l'italien par Jérôme Nicolas Né en 1949, Massimo Montanari est un historien de l’alimentation internationalement reconnu. Son histoire de l’alimentation en Europe, La Faim et l’Abondance, été publiée par Jacques Le Goff au Seuil, en 1995. Il enseigne à l’université de Bologne. »

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23 mai 2016 1 23 /05 /mai /2016 06:00
Les patates nouvelles des  îles Noirmoutier et Ré ce n’est pas donné… 12,95€ et 13,90€ le kg
Les patates nouvelles des  îles Noirmoutier et Ré ce n’est pas donné… 12,95€ et 13,90€ le kg

Le beaujolais à son nouveau, les primeurs ont leur Bordeaux et les patates, elles, sont nouvelles. Quoi de plus banal qu’une patate, même qu’au pensionnat nous chantions patates-fayots pour nous moquer de leur grande inventivité culinaire.

 

Pendant longtemps ce sont les grosses patates, les Bintje, qui trustaient une grosse part du marché, pour les frites, la purée et la soupe. Et puis, le « génie » des obtenteurs et des gars de la GD, pour se faire du blé, nous ont mis sous le nez des patates avec de jolis noms : la Charlotte, l’Agata, la Mona Lisa, la Belle de Fontenay, la Pompadour… Sur la lancée, certaines se sont colorées : la Roseval, la Vitelotte… d’autres ont été sauvées telle la Ratte du Touquet… Bref, l’offre de patate s’est étoffée, bien lavées, traitées, les prix ont aussi grimpés.

 

Lorsque je trimais au 78 rue de Varenne, la patate primeur c’était, une année sur deux, un cauchemar breton, because surproduction et la patate déversée dans la rue ça ne fait pas de la purée mais de la glue. Le sieur Gourvennec, grosse légume de Saint Pol de Léon, empereur du cochon, banquier agricole, armateur de brittanies Ferry, chaussait ses habits de meneur, en souvenir de sa jeunesse où avec son pote Léon, il cassait de la sous-préfecture. Fallait raquer pour avoir la paix.

 

La primeur est la plus jeune des deux, sa peau est très fine, si fine qu'elle est dite "pelucheuse". En général on la consomme avec la peau ou on se contente de la frotter. Elles sont récoltées 90 jours après la plantation c'est à dire au début du jaunissement des feuilles avant une complète maturité. Elles sont riches en vitamines et plus pauvres en amidon que les pommes de terre de conservation.

 

Et puis, dans leur petit coin, à côté de la grosse cavalerie bretonne, les gars de Noirmoutier puis ceux de l’île de Ré se sont dit « les bretons sont des cons » nous allons faire de la petite patate primeur un produit rare donc un produit cher.

 

Les Noirmoutrins ont ouvert le bal avec un génial coup de pub : en 1996, ils ont fait une vente aux enchères à l'hôtel Drouot avec Me Pierre Cornette de Saint Cyr. Le premier lot de 5 kilos de bonnotte a atteint 15.000 francs ! Davantage que la truffe...

 

Lire une chronique de mai 2009 :

 

 

 

Mesclun de l’Océan aux Bonnottes de Noirmoutier confites et le vin qui va avec…

La bonnotte, avec le mimosa, c’est l’emblème de l’île. En effet, historiquement, au début des années 1920, il y avait la bonnotte : une variété ultra-précoce mise au point à Barfleur, qui a fait la réputation de Noirmoutier et dont l'île détient maintenant la propriété exclusive. Mais, « trop délicate pour que sa culture soit mécanisée, elle ne peut être semée et récoltée qu'à la main », raconte Gérard Sémelin. De forme irrégulière, elle présente en outre des yeux creux qui résistent à l'économe. Aussi la bonnotte ne pèse-t-elle plus à présent qu'un petit pourcent de la production totale. Une centaine de tonnes : de quoi entretenir le folklore avec sa traditionnelle fête annuelle, début mai, dans la cour de la coopérative.

 

Mais qu'est-ce qu'elle a donc de si spécial, cette Noirmoutier ?

 

« D'abord, un terroir exclusif, exigu et morcelé. Elle est essentiellement cultivée dans la plaine agricole de l'Herbaudière, au nord de l'île, sur quelques lopins en zone urbaine, et au sud dans les dunes de la Tresson, près de Barbâtre. Il lui faut une terre sablonneuse, si possible enrichie avec du goémon ramassé sur la grève à marée basse. Les agriculteurs font germer les tubercules fournis par la coopérative puis les plantent en billons. Une méthode spécifique de profilage du sol en buttes parallèles de 70 cm de large, qui permet de garder une terre chaude, bien aérée et bien drainée. L'atout maître de cette patate pour gourmets ? « Grâce au microclimat de l'île, elle est la plus précoce des pommes de terre primeurs françaises », explique Gérard Sémelin, un natif de l'île d'Yeu voisine, qui vient de prendre sa retraite après plus de trente ans à la direction de la coopérative agricole de Noirmoutier. »

 

En 2014, Gérard Sémelin tirait sa révérence : « Pour moi, c'est la der des ders, la dernière campagne, après 34 ans au même poste, record ou folie. » Indéniablement, c'est une grande page de l'histoire de la coopérative de pommes de terre de Noirmoutier qui se tourne, avec le départ à la retraite de son directeur, Gérard Sémelin.

 

« Mon premier contact avec l'Île de Noirmoutier fut une rencontre de foot. Puis j'y suis revenu en 1979 pour postuler à la criée de l'Herbaudière. En 1980, c'est au poste de directeur de la coopérative que je commençais ma seconde vie d'îlien. »

 

Il se souvient « En 1980, il n'y avait pas que des tracteurs pour livrer à la Frelette, on comptait encore huit chevaux, un âne et un mulet. »

 

Louis Bouvet, son prédécesseur, avait lancé le slogan « Quelle saveur, quel régal, la pomme de terre de Noirmoutier est sans rivale ! »

 

N’en déplaise au Pousson, la saga de la patate de Noirmoutier c’est celle d’une coopé !

 

Bien sûr, la coopérative a bien changé depuis sa création en 1945. « Car l'histoire de cette patate noirmoutrine, introduite sur l'île par les Anglais au début du XXe siècle, tient de la saga. « En juillet, emprisonnement à Poitiers, pendant 80 jours, de notre directeur monsieur Clemot [...], qui avait interdit aux mandataires nantais de vendre aucune 'Noirmoutier' en dessous de 22 francs le kilo le 21 mai », peut-on lire dans un article de presse datant de 1948.

 

L'une des missions stratégiques de la coopérative est donc de trouver constamment de meilleures variétés. « En 1945, 500 producteurs récoltaient 5.000 tonnes de patates. Aujourd'hui, une trentaine d'exploitations sortent 12.000 tonnes », rappelait Gérard Sémelin. Les années de gel, où l'on peut perdre un quart de sa récolte, ont eu raison des producteurs artisanaux. Et dans les champs, la légendaire bonnotte a été supplantée par la sirtema, la lady christl, l'esmeralda, la charlotte, avec pour chacune un créneau spécifique dans le calendrier d'arrachage. « Nous travaillons étroitement avec des obtenteurs pour trouver des variétés de primeurs à la fois très goûteuses et bien adaptées au terroir noirmoutrin »

 

« Sans la coopérative de pommes de terre, l'agriculture sur l'île serait morte », affirme Luc Jeanneau, l'un des plus gros producteurs de l'île, sur ses terres de l'abbaye de la Blanche.

 

Tout n’est pas rose pour autant du fait de la monoculture intensive qui a conduit à la multiplication des traitements phytosanitaires, la Noirmoutier n’est pas un produit franchement écologique. Comme pour toutes les patates, elle est la proie du nématode à kyste (un ver rond qui parasite les racines du tubercule), du taupin (larve de coléoptère), du doryphore et du mildiou. Pour améliorer la performance écologique les producteurs pratiquent un taux de rotation des terres de 10 à 25%, et la coopé recherche des variétés résistantes et veut combattre maladies et parasites par des techniques culturales non chimiques. En progrès mais peut mieux faire.

 

 

Vous allez me dire tout pour Noirmoutier rien pour l’île de Ré dont la patate primeur est pourtant une AOP.

 

Il existe plus de 15 variétés de pommes de terre primeur cultivées en France soit 120 000 tonnes annuelles. Elles sont cultivées principalement dans les régions littorales de la Manche (pointe du Cotentin, val de Saire) et de la côte atlantique (îles de Ré et de Noirmoutier) ainsi que dans le val de Saône, la Camargue et le Roussillon. Des régions où la terre est légère voire sablonneuse.

 

Seules les pommes de terre nouvelles de l'ile de Ré et du Roussillon bénéficient d'une AOC et d'une AOP. Il s'agit des variétés "Béa" dans le Roussillon et alcmaria, goulvena, pénélope, starlette, carrera, amandine, BF 15, charlotte, roseval pour l'ile de Ré.

 

 

Bonnotte, Charlotte, Bea... quelles variétés pour quelles utilisations ? selon chef Simon du Monde

 

La Bonnotte : La production est faible, 100 tonnes c'est peu par rapport aux autres variétés dont la production oscille entre 4000 et 5000 tonnes. Elle est récoltée début mai. Sa chair est fine mais elle doit être consommée dans les 72 heures.

 

La Sirtema : (Noirmoutier) Récoltée du 15 avril au 20 juin. C'est une pomme de terre ronde à la chair blanche et un peu sucrée. Elle a une bonne tenue à la cuisson, idéale pour les pommes de terre rissolées.

 

La Lady Cristl : (Noirmoutier) Récoltée du 5 mai jusqu'au 1er juillet, la Lady Cristl a une forme plus allongée et une chair jaune. Elle est idéale pour une cuisson vapeur.

 

La charlotte : (Île de Ré) Récoltée du 1er juin au 15 août, c'est sans doute la variété la plus connue. Elle a une chair blanche et ferme et sa forme est plutôt allongée. D'une bonne texture elle supporte autant d'être cuite vapeur ou rissolée.

 

La Bea : (Roussillon) C’est une belle pomme de terre de forme allongée et plate, très régulière, à peau de couleur jaune. Sa chair est jaune pâle. En bouche, elle libère une saveur légèrement sucrée, sans amertume et sa texture est fondante.

 

À l’île de Ré c’est aussi une affaire de coopé Uniré, grosso modo 2200 tonnes par an, 2,2 millions d’euros de CA. Comme à Noirmoutier, 12.000 tonnes sur 350 hectares de terre noirmoutrine, la patate primeur est vendue majoritairement en GD, le reste part chez les grossistes, sur les marchés, chez les restaurateurs qui adorent la grenaille.

 

Moi je les aiment ni trop petites ni trop grosses et j'adore les cuisiner avec des petits pois, des carottes et des oignons nouveaux ou carrément cuites à l'eau pour être consommées avec une noix de beurre salé.

Vin de France DOMAINE LE FAY D'HOMME (VINCENT CAILLÉ) "Je t'aime mais j'ai soif"
Vin de France DOMAINE LE FAY D'HOMME (VINCENT CAILLÉ) "Je t'aime mais j'ai soif"

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