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4 octobre 2018 4 04 /10 /octobre /2018 06:00
Tout le monde en parle même iDealWine ne reste plus qu’1 immense détracteur des vins nature, je tairai son nom de crainte d’être transformé en statue de sel…

Le défunt Charles Aznavour chantait dans la Mamma : « Ils sont venus

Ils sont tous là 

Dès qu'ils ont entendu ce cri

Elle va mourir, la mamma

Ils sont venus

Ils sont tous là 

Même ceux du sud de l'Italie… »

 

 

Pour les vins nature ils sont loin d’être tous là, ralliés, les grands amateurs continuent de se gausser, mais d’eux on n’en a rien à péter, le grand public les ignore en poussant le caddie et ce ne sont pas les succédanés de Gégé qui vont les attirer, d’ailleurs qui s’intéresse à eux, personne, surtout pas les critiques patentés sur les support papier ou la Toile, mobilisés pour le foirail des vins, soit ils jouent sagement la coexistence pacifique en accueillant gentiment, comme la RVF la fondatrice de la Dive qui cohabite avec le nec plus ultra de ceux qui frisent le nez sur les vins qui puent, soit ils se gardent bien de chatouiller les révolutionnaires du pur jus, c’est du côté des vendeurs que l’on ne crache plus dessus, du moins ceux qui savent prendre le vent, c’est du côté des vendeurs que l’on ne crache plus dessus, du moins ceux qui savent prendre le vent, tel IDealWine. La grosse cavalerie des cavistes indépendants reste toujours scotchée au vieux modèle pour le plus grand bonheur des alternatifs.

 

Reste la statue du Commandeur dressée, outrée, outragée, face à ces hordes de barbares chevelus, barbus, vinificateurs et buveurs de vin qui puent. Il raille, il ferraille, il attend l’ennemi qui ne vient jamais comme dans le Désert des Tartares, alors si même IDealWine s’y met c’est le pire des soufflets. C’est le début de la fin…  

 

Le front se stabilise, la bataille dans la vigne est presque gagnée, même si il faudra bien aller un jour au-delà des normes bios, celle dans les chais reste à mener, c’est la boîte noire, y règne l’omerta. Bref, loin de ceux qui veulent enfermer les vins nature dans des définitions qui seront forcément réductrices, castratrices, je laisse la parole à un nouveau converti, à un ouvrier de la 25e heure.

 

Ne voulant pas polluer votre lecture je me garde de tout commentaire même si cette manie, qui arrange bien les gros faiseurs copieurs, de réduire les vins nature au sans soufre me semble à 100 lieues de ceux qui ont promu et défendu ces vins au plus près de la naturalité, de la définition même du vin.

 

Comprendre le vin nature (ou naturel) : simple mode ou phénomène durable ?

PAR IDEALWINE               24 SEPTEMBRE 2018

 

L’amateur de vin a d’abord entendu parler de vins “bio”. Puis il a constaté qu’on parlait également de plus en plus de vin “en biodynamie”. Enfin, depuis une dizaine d’années, un nouveau concept est apparu, celui de “vin nature”. S’il est aujourd’hui assez simple de comprendre ce qu’il y a derrière les qualificatifs de “bio” ou de “biodynamie”, celui de “nature” est plus difficile à cerner. iDealwine va tenter de vous aider à y voir plus clair.

 

Si cette notion de vin naturel est plus difficile à saisir pour l’amateur que celle de vin bio ou biodynamique, c’est avant tout pour une raison purement technique ou administrative : les premiers sont labellisés par des organismes indépendants (Demeter, Ecococert, Biodyvin, etc.) alors que le vin “nature” ne bénéficie d’aucun label officiel, même s’il existe l’AVN (Association des Vins Naturels) qui a défini un cahier des charges mais qui n’a pas de moyens de contrôle aussi poussés que les organismes certificateurs en bio ou biodynamie.

 

Il faut reconnaître que depuis l’apparition des divers courants écologistes, le mot “nature” est devenu un peu magique, paré de toutes les vertus. Sur leur site ou dans leur communication, de nombreux vignerons pas du tout en bio aiment clamer que leur travail « se fait dans le respect le plus total de la nature ». Ce qui ne veut évidemment rien dire… Mais depuis près d’un demi-siècle, le consommateur en général et l’amateur de vin en particulier a l’impression que ce qu’il mange ou ce qu’il boit est meilleur, au goût ou au moins pour sa santé, quand ces produits sont le plus naturels possible. Les mentions “sans conservateurs” ou “sans colorants” sont censées flatter les envies de naturel des consommateurs. Cette tendance, en se renforçant, a conduit les producteurs à aller encore plus loin en élaborant des produits répondant à des critères bien précis permettant de les qualifier de “bio”. Pour le vin, très schématiquement, cela signifie que les vignes ont été cultivées sans herbicides de synthèse et sans insecticide. Mais sur l’élaboration même du vin, la vinification, les labels bio sont par contre longtemps restés totalement silencieux…

 

Petite parenthèse au passage : par rapport aux autres produits alimentaires préemballés où tout ce qui entre dans leur élaboration est détaillé au millimètre près sur leur emballage, l’étiquette d’une bouteille de vin (ou de bière, de cidre, etc.) est bien muette. On sait qu’il y a tant d’alcool et que le vin contient des sulfites (sans chiffrage…). Pour le reste, silence radio total. Le producteur a-t-il acidifié son vin, a-t-il ajouté des tannins, des copeaux de bois, des enzymes, de la bentonite, du charbon (il y a près de 50 produits potentiellement autorisés dans les vins “conventionnels”), l’a-t-il chaptalisé ? On ne saura rien…

 

C’est donc cette double préoccupation, envie globale d’un retour au naturel et opacité sur ce qui se trouve réellement dans une bouteille de vin, qui a conduit à cette nouvelle tendance du vin “nature”. Car ce dernier s’auto définit essentiellement comme “sans aucun intrant ajouté”. L’étiquette peut alors rester muette, puisqu’elle n’a plus rien à cacher !

 

L’AVN a donc défini un cahier des charges du vin naturel, cahier des charges qu’on peut résumer en quelques lignes :

 

– le but des vignerons de l’AVN est d’élaborer des vins « issus de la vinification naturelle », à savoir sans aucun intrant.

 

– la pratique culturale respecte obligatoirement la démarche de l’agriculture biologique ou biodynamique, labellisée ou certifiée.

 

– les vendanges sont manuelles.

 

– seules les levures indigènes dirigent la vinification.

 

– il n’y a pas de modification volontaire de la constitution originelle du raisin, et donc pas de recours à des techniques physiques brutales et traumatisantes (osmose inverse, filtration tangentielle, flash pasteurisation, thermovinification, etc…).

 

– il n’y a pas d’ajout de sulfites, ni de quelque autre intrant (pour le soufre il est précisé un seuil maximum de 10 mg/l à l’analyse, ce qui correspond au maximum que la fermentation alcoolique peut générer naturellement).

 

Aux yeux des amateurs, c’est souvent cette dernière ligne qui est la plus importante, en particulier le refus du soufre, car, pour le reste, de nombreux domaines qualitatifs ont les mêmes pratiques dans le travail à la vigne, les vendanges, les levures ou l’absence de manipulation brutale du vin au cours de son élaboration.

 

C’est donc la présence du soufre qui est la question centrale et discriminante du vin nature. Et d’ailleurs les amateurs parlent souvent de “vin sans soufre” pour caractériser un vin “nature”.

La suite ICI 

Tout le monde en parle même iDealWine ne reste plus qu’1 immense détracteur des vins nature, je tairai son nom de crainte d’être transformé en statue de sel…

En cadeau Bonux via un vendangeur masqué :

 

Chronologiquement, je vois un peu cela comme ça:

 

Une fugue "Rimbaldienne"

 

 

Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,

Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :

Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.

Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

 

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :

Mais l'amour infini me montera dans l'âme,

Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,

Par la Nature, - heureux comme avec une femme.

 

 

Et puis Bierce nous ramène à la dure réalité:

 

Commerce n. Sorte de transaction à travers laquelle A dépouille B des biens de C en compensation de laquelle B soulage des poches de D de l'argent de E.

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4 octobre 2018 4 04 /10 /octobre /2018 06:00
Le Glou-Guide électronique des bouisbouis branchés de New York City  Williamsburg, Bedford-Stuyvesant TriBeCa qui servent des vins à poils…

Lors d’un dîner organisé à Paris par Catherine Bernard, vigneronne de Saint-Drézéry, dans un bouiboui naturiste pour le lancement de son dernier opus : Une place sur la terre au Rouergue ICI face à moi une éminente journaliste, GR, me balança avec un petit air ironique « les meilleurs vins nature on les trouve dans les restaurants de New-York ». Et toc sur le caquet du vieux franchouillard que je suis ! J’argumentai mollement pour défendre l’honneur de Paris puis je laissai tomber n’étant pas de ceux qui passent leur temps à trainer leurs pompes pour tortorer et picoler dans les quartiers branchés de Brooklyn : Williamsburg, Bedford-Stuyvesant, dites Bed-Stuy, les ultra-tendances comme aussi TriBeCa

 

Williamsburg, quartier de Brooklyn,  à l’origine très populaire, des latinos autrefois est devenu en quelques années, comme le disent les gazettes un endroit incontournables pour tous les New Yorkais. Dans Williamsburg  se côtoient toutes sortes de personnes hipsters, artistes, bobos, intellos ou étudiants. Pour Bedford-Stuyvesant, situé dans le centre de Brooklyn, à côté de l’ultra tendance Williamsburg c’est un quartier historique avec ses "brownstones" immaculées - maisons familiales en grès rouge - et ses vitrines négligées, les habitants de Bed-Stuy présents depuis des générations côtoient les nouveaux venus au style plus branché.

 

 

TriBeCa est un district autrefois populaire, c’était une zone industrielle de New York, qui se situe à Lower Manhattan, TriBeCa est un acronyme construit selon l’expression Triangle Below Canal Street (« le triangle qui se trouve en dessous de Canal Street » en français). TriBeCa est donc situé entre Broadway, Canal Street, Vesey Street et l’Hudson River. TriBeCa est devenu un quartier cher de New York : galeries d’art, boutiques de luxe, restaurants branchés pour les people qui ont décidé d’y vivre : Beyoncé et Jay-Z, Robert De Niro, Mariah Carey, Leonardo DiCaprio ou encore Justin Timberlake.

 

Bref, ils nous ringardisent, nous, les parigots tête de veau du minable 10e arrondissement, ces bobos, hipsters, gâte-sauce post-moderne, pinardiers du XXIe siècle de Brooklyn et comme j’ai mauvais esprit comme dit l’immense Mimi, je ne puis m’empêcher de faire concurrence, quel horrible mot, aux petits loulous qui s’échinent à vanter dans des guides papier les vins qui puent, à exiger qu’enfin le vin nature soit enserré dans les rets d’une règlementation à la con pour damer le pion à aux Gégé et consorts, en publiant ce matin Le Glou-Guide électronique des bouisbouis de la Grosse Pomme.

 

La référence est NATURAL WINE IS IN AND HERE’S WHERE TO DRINK IT ICI 

BY EMILY WILSON          OCTOBER 1, 2018 

 

 

  • THE FOUR HORSEMEN Williamsburg ICI 

 

La carte des vins ICI 

 

  • HART'S BedfordStuyvesant ICI 
  • FRENCHETTE Tribeca ICI 
  • CHEZ MA TANTE  Greenpoint ICI 

La carte des vins ICI

  • ANNICKA Greenpoint ICI 
  • LILIA Williamsburg ICI 
  • LE DÎNER Williamsburg ICI 

La carte des vins ICI 

  • METTĀ fort Greene ICI 

La carte des vins ICI 

  • FAUN Prospect Heights ICI 

La carte des vins ICI 

  • FREEK'S MILL Gowanus ICI 

La carte des vins ICI 

 

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3 octobre 2018 3 03 /10 /octobre /2018 07:00
« Salauds de pauvres ! » florilège…«Il paraît que la crise rend les riches plus riches et les pauvres plus pauvres. Je ne vois pas en quoi c'est une crise. Depuis que je suis petit, c'est comme ça» Coluche

Macron est, dit-on, le président des riches, Flamby revanchard, oubliant les sans dents, sans rancœur aucune, proclame « qu’il y a actuellement, une méthode qui peut paraître lointaine, distante, voire méprisante pour certains. Moi, j’ai voulu être un président à la hauteur, mais pas hautain ». Macron est l’enfant d’un Hollande incapable d’assumer, comme tout le PS, la social-démocratie, qu’il pencha fortement à droite ça ne me semble pas une découverte. La France, les Français sont des conservateurs, avec quelques poussées de fièvre, de moins en moins souvent d’ailleurs...

 

Au long cours de ma vie sous la Ve République, j’avoue ne n’avoir croisé un président des pauvres, y compris François Mitterrand.  Les restos du cœur c’est sous qui ?

 

J’y étais.

 

Je n’ai croisé Coluche physiquement qu’une seule fois : lorsqu’il est venu voir Henri Nallet, alors Ministre de l’Agriculture, pour que celui-ci l’aide à mobiliser les ressources alimentaires stockées afin d’alimenter les Restos du Cœur dont il lança l'idée le 26 septembre 1985 sur Europe 1, en déclarant : « J'ai une petite idée comme ça, si des fois y a des marques qui m'entendent, je ferai un peu de pub tous les jours. Si y a des gens qui sont intéressés pour sponsoriser une cantine gratuite qu'on pourrait commencer par faire à Paris ». Je l’ai écrit sur mon blog, en ajoutant que nous nous étions mobilisés pour l’aider à la fois pour qu’il puisse accéder aux stocks communautaires et pour qu’il puisse structurer son association naissante. Cette conjonction d’un saltimbanque et de bonnes volontés se mobilisant pour qu’il y ai de la nourriture à distribuer a permis aux Restos d’atteindre le but que s’était fixé Coluche.

 

11 juin 2011

Coluche c’est notre histoire : dimanche 12 juin à 20h35 sur France 5 avec Marie Drucker et moi

ICI 

http://www.berthomeau.com/article-coluche-c-est-notre-histoire-dimanche-12-juin-a-20h35-sur-france-5-avec-marie-drucker-et-moi-76379276.html

 

«Il paraît que la crise rend les riches plus riches et les pauvres plus pauvres. Je ne vois pas en quoi c'est une crise. Depuis que je suis petit, c'est comme ça» Coluche

 

L’expression « Salauds de pauvres » n’est pas une saillie de Coluche. Jean Gabin Grandgil la prononce en 1956, dans le film La Traversée de Paris de Claude Autant-Lara, d’après un roman de Marcel Aymé. Dans cette scène, il ne s’adressait pas à des « prolos », ou des « clodos », mais à un couple de bistrotier adeptes du marché noir.

 

 

Ceux qui, dans le cheptel politique, proclament être les représentants naturels des pauvres, plus précisément du peuple, on ne parle plus de la classe ouvrière, ne sont que des petits bourgeois imposteurs qui réchauffent leur fonds de commerce, l’Histoire du XXe siècle en a fait la démonstration.

 

Maintenant florilège de grands noms et de moins grands:

 

Ernest Renan

« La pauvreté est, à quelques égards, une condition de l’existence de l’humanité. Ne dites pas au pauvre qu’il est pauvre par sa faute ; ne l’engagez pas à se délivrer de la pauvreté comme d’une honte ; faites-lui aimer la pauvreté, montrez-lui-en la noblesse, le charme, la beauté, la douceur. »

La Vie de Jésus, 1870

 

François-René De Chateaubriand

« À Dieu ne plaise que je veuille fermer les oreilles à la voix du nécessiteux. Je sais m’attendrir sur les malheurs des autres ; mais, dans ce siècle de philanthropie, nous avons trop déclamé contre la fortune. Les pauvres, dans les États, sont infiniment plus dangereux que les riches, et souvent ils valent moins qu’eux. »

Essai historique sur les révolutions, 1797

 

Anonyme collectif

« Qu’il nous soit permis de crier ici  de toutes nos forces : À bas les révolutions ! […] Jamais les émeutes n’ont amélioré le sort du pauvre ; au contraire, elles ont toujours eu pour résultat d’augmenter la misère et le nombre des pauvres. »

Histoire de 60 ans de folies révolutionnaires et sociales, 1849

 

Henri J. Levin vice-président de la chaîne Hilton

« Je hais les pauvres. Ils représentent ce que je hais le plus au monde, parce que, au départ, ils n’ont pas eu l’idée et la volonté de faire fortune. Je hais les pauvres parce que ce sont des « loosers ». Aux États-Unis, tout le monde peut gagner. Il suffit de ne désirer que cela, et tout mettre en œuvre pour y arriver. Je déteste les pauvres. »

Lui, 1987

 

 

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3 octobre 2018 3 03 /10 /octobre /2018 07:00
Pendant les enregistrements de Death of a Ladie’s Man de Léonard Cohen son producteur Phil Spector buvait à la paille du vin casher Manischewitz dans des verres Titi et Grominet

« Le 24 janvier 1977, Leonard se présenta au Gold Star pour la première séance d’enregistrement, vêtu d’u pantalon clair et d’un blazer bleu marine… »

 

« Il était habillé comme s’il avait un rendez-vous galant sur la Riviera… » David Kessel

 

« La pièce était bondée de musiciens, d’instruments et de micros sur pied. On pouvait à peine bouger… »

 

Leonard Cohen est abasourdi « Incroyable ! C’est comme ça qu’il procède  d’habitude ? Qu’est-ce qui se passe ici ? Quelqu’un peut m’expliquer ? »

 

Ce « il », c’est Phil Spector son producteur « encore plus élégant que Leonard, costume noir hors de prix, chemise verte et bottines à talons cubains.

 

« Une bouteille de vin casher Manischewitz était posée à côté de l’écran de contrôle. Spector s’en versait dans des verres Titi et Grominet et le buvait à la paille… »

 

Malka Marom  trouva l’atmosphère du studio « très effrayante, avec Phil assis près de ses bouteilles de Manischewitz, un revolver toujours à portée de main. » Elle demanda à Leonard : « Pourquoi enregistres-tu avec ce dingue ? – Parce que c’est le meilleur dans son genre. »

 

« La deuxième nuit. Bob Dylan fit une apparition tardive. »Il arriva par la porte de derrière, raconte David Kessel, une fille à chaque bras, et à la main, une bouteille de whisky qu’il buvait au goulot » Allen Ginsberg le suivait de près avec son amant, le poète Peter Orlovsky. En le voyant, Spector bondit et les salua au micro. Il plaisanta en disant qu’il y avait tant de Juifs  dans la pièce qu’on se serait cru à une Bar Mitzvah. »

 

« la session tourna à la beuverie. À l’aube, lorsque la plupart des fêtards furent partis, Spector et Leonard écoutèrent la bande sur les grandes enceintes du studio avec le volume à fond. « Ça, c’est du punk rock, bordel de merde » déclara Spector, en sirotant son Manischewitz. Leonard se versa un verre de tequila et dit « À présent, tout le monde saura que derrière ce masque de Bouddha se cache un cœur d’adolescent. »

 

« Leonard ne peut dire à quel moment précis l’album lui échappa, mais il le sentit. »

 

« J’avais perdu la maîtrise de ma vie de famille, de mon travail, ça a été une période extrêmement difficile. J’ai perdu les pédales et Spector encore bien plus. »

 

« Un nuit, à quatre heures du matin, alors que Leonard se préparait à chanter, Spector descendit de la régie. Il tenait une bouteille de Manischewitz dans une main et un revolver dans l’autre. Il l’entoura de son bras dans un geste de camaraderie. Puis, il enfonça le canon dans son cou, relâcha la gâchette et dit « Leonard, je t’aime. – J’espère bien, Phil. »

 

 

« Le label Manischewitz produisant un vin casher d’excellence qui a longtemps été considéré comme un aliment de base dans les foyers juifs trouve maintenant une place sur la table de nombreux Américains d'origine asiatique.

 

Ce célèbre vin doux Concord est devenu plus qu'une boisson populaire. Utilisé pendant les fêtes juives, en particulier pendant Pessah, il a aujourd’hui gagné une popularité certaine parmi les populations non-juives, selon les déclarations du WSJ (Wall Street Journal) hier mardi.

 

Une bouteille de vin Manischewitz est vendue $ 4.99 à Shun Fat Supermarket dans la région de Los Angeles, qui, selon le WSJ vend des centaines de bouteilles de ce produit à ses clients chinois et vietnamiens chaque année.

 

Constellation Brands, propriétaire de la cave Manischewitz depuis 1987, explique que cette marque est le vin casher le plus vendu aux États-Unis. Selon la société, les principaux marchés d'exportation du vin sont l'Amérique latine, les Caraïbes et la Corée du Sud.

 

Alors que cette boisson pourpre cashère est source de plaisanterie parmi les Juifs qui la comparent souvent à du sirop pour la toux, cette nouvelle clientèle ouvre un nouveau panel de possibilités commerciales non négligeable pour Manischewitz. »

 

 

L’album Death of a Ladie’s Man sortit en novembre 1977. L’inscription “SPECTOR&COHEN », composée en lettres capitales de chaque côté de la pochett, est tout de même incongrue. C’était bien le genre de Spector de se mettre en vedette sur l’album que Leonard considère comme « le plus autobiographique de sa carrière. »

 

Phil Spector, né Harvey Phillip Spector le 26 décembre 19392 dans le Bronx à New York est un producteur et un auteur-compositeur américain, actuellement en prison car reconnu coupable du meurtre de l’actrice Lana Clarkson en 2003. Il y purge depuis 2009 une peine de 19 ans incompressibles.

17 février 2018

"Death Of A Ladies' Man" - Leonard Cohen

En résumé, concernant cet album, la seule chose que l'on puisse dire, c'est que Leonard Cohen est un grand artiste, mais l'autre, Phil Spector, il est vraiment trop con. Cet album est un désastre. Un DESASTRE. Mais je ne vous apprend probablement rien, car ça fait depuis l'époque de sa sortie (et c'était en 1977) que Death Of A Ladies' Man, cinquième album de Leonard Cohen, est considéré comme un des pires ratages jamais faits. C'est incontestablement le seul (je dis bien : le seul) album du Canadien qu'il vaut mieux éviter... la suite ICI

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2 octobre 2018 2 02 /10 /octobre /2018 07:00
Ouragan sur le classement de Saint-Emilion : Hubert de Boüard et Philippe Castéja mis en examen pour « prise illégale d’intérêts »  du TGI de Bordeaux

Je ne vais pas vous faire un dessin, vous connaissez les tenants et les aboutissants du dossier :

 

23 septembre 2016

Pour le rédacteur-en-chef d’En Magnum la justice de classe est passée : Hubert de Boüard débouté de ses demandes à l’encontre d’Isabelle Saporta.

ICI 

 

En conclusion de ma chronique j’écrivais :  « Je signale à l’imprécateur qu’une autre enquête est menée par la Gendarmerie, dont les conclusions ont été données à l’audience par la Présidente, je suppose que nos gendarmes sont tous d’affreux suppôt de la gauche aussi.

 

Bref, Hubert peut faire appel.

 

Attendre et voir.

 

Hubert de Boüard a fait appel et a été débouté.

 

Et pendant ce temps-là les gendarmes de la section de recherches de Bordeaux ont continué leur enquête commencée depuis 2013.

 

Médiapart indique : Il a fallu cinq ans et trois juges d’instruction successifs pour que la justice ose mettre en examen ces deux personnalités influentes.

 

« Placé en garde à vue le 28 février dernier, Hubert de Boüard a expliqué ne pas avoir pris part aux délibérations de l’INAO relatives à Saint-Émilion et a contesté toute influence sur le classement 2012. Entendu le même jour par les gendarmes de Bordeaux, Philippe Castéjà a lui aussi nié le moindre mélange des genres. »

 

« Trois vignerons de Saint-Émilion avaient en effet porté plainte auprès du procureur de Bordeaux dès le 15 avril 2013. Sans réponse du parquet, ils avaient déposé une plainte avec constitution de partie civile le 29 juillet suivant. Pierre Carle (château Croque Michotte), André Giraud (château La Tour du Pin Figeac) et Jean-Noël Boidron (château Corbin Michotte), ayant été rétrogradés ou évincés du classement 2012 des grands crus de Saint-Émilion, ont à la fois attaqué le classement devant le tribunal administratif (le dossier est encore en appel) et porté plainte au pénal pour « prise illégale d'intérêts ». Certains de ces vignerons avaient déjà contesté le classement précédent, datant de 2007, et obtenu son annulation. »

 

« Cette fois-ci, les plaignants assurent que certains paramètres du classement 2012 ont été modifiés pour favoriser les grandes exploitations : domaine d'un seul tenant, salle de séminaire, chambres pour recevoir des clients, sol peu hydromorphe, notamment. Ils soutiennent d'autre part que plusieurs critères du classement ont été arrêtés après le dépôt des candidatures, et à leur insu. En outre, l'absence de pesticides dans les vignes, comme le respect du terroir et la qualité du vin, n'auraient pas été suffisamment pris en compte dans le classement, selon les plaignants.»

 

Affaire à suivre donc…

Saint-Émilion, la polémique inutile vue par Michel Bettane

ICI 

 

Enfin, la seconde cause qui porte sur le soupçon de prise illégale d’intérêt de quelques voisins plus connus (je devrais dire plus « reconnus ») me semble indigne d’une communauté de vignerons civilisée. Deux des personnalités soupçonnables et, en tout cas, assez vite identifiées par les avocats et les journalistes, ne sont coupables que d’avoir donné de leur temps et de leur énergie au service de la réputation des crus de l’appellation. Cette procédure vraiment excessive va certainement décourager tous les bons viticulteurs de s’intéresser à leurs appellations et de prendre part à la gestion et à la défense de celles-ci.


Si j’étais le large sous-ensemble des crus ayant conservé leur classement ou conscients de l’avoir obtenu par leur travail, je porterai plainte nominalement contre les crus cherchant à faire croire au public que ce classement est l’œuvre d’un grand complot destiné à enrichir quelques notables du secteur.

Après le fiasco du classement de 2006, l’appellation Saint-Émilion Grand cru est contrainte d’en éditer un nouveau à l’automne 2012. Sa préparation a fait l’objet d’une véritable lutte de pouvoir entre vignerons. ICI

 

Artisan de ce futur classement, Hubert de Boüard est considéré comme un stratège politique : il est à la fois le copropriétaire de château Angélus, premier grand cru classé B, qu’il espère bien faire monter en A aux côtés de château Ausone et de château Cheval Blanc, et le président de la section Saint-Émilion et Saint-Émilion Grand cru au sein du Conseil des vins de Saint-Émilion. Enfin, il préside également le bureau régional de l’Inao, l’instance qui gère ce classement. 


Beaucoup reprochent également la précipitation qui entoure ce nouveau projet. « Le gouvernement a voté une loi qui nous donne trois ans pour refaire ce classement. La date limite, ce sont les vendanges 2012. On doit aller vite, sinon on perd le classement », reconnaît Jean-François Quenin, président du Conseil des vins de Saint-Émilion et propriétaire du château de Pressac, candidat au classement. « C’est vrai que le temps dont nous disposons est très court, mais il faut établir un nouveau classement solide et verrouillé dans le délai imparti », renchérit Hubert de Boüard
 

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2 octobre 2018 2 02 /10 /octobre /2018 06:00
Jean-Louis Murat se réincarne en Joachim Murat (1767-1815) roi de Naples, son dernier album baptisé Il Francese, surnom donné par les Napolitains au mari de Caroline Bonaparte : Eylau/Outre-Terre de JP Kauffmann

Ce matin je vous fais la démonstration de mon esprit d’escalier :

 

  • Première marche : Le nouvel album de JeanLouis Murat« Il Francese »
  •  

 

« On avait cru comprendre que le pseudo choisi par Jean-Louis – Bergheaud venait du nom du village de ses grands-parents, Murat-le-Quaire. Il affirme aujourd’hui qu’il doit autant à ce fils d’aubergiste devenu maréchal d’Empire. « La puissance romanesque de son destin m’a beaucoup marqué », ­affirme celui qui sème ainsi dans Il Francese quelques fragments de charges héroïques et souvenirs de « Murat aux portes de Naples » (Je me souviens). En même temps que son Kendrick et moi, le chanteur ne travaille-t-il pas d’ailleurs à la rédaction d’une correspondance imaginaire entre Murat et Caroline Bonaparte ?

 

« J’en avais ras le bol », nous confie Murat, cheveux poivre et sel mais yeux bleus, portant avec panache ses 66 ans. « Ne plus vendre de disques, jouer devant 100 personnes… Si encore j’avais bâclé le truc, mais quand en plus tu as l’impression de faire de ton mieux, notamment avec Morituri (2016)… Je me suis dit que j’allais arrêter. » On comprend le sentiment d’injustice de celui demeuré, depuis les années 1980, l’une des voix et des plumes les plus constamment élégantes et singulières de la chanson française. Mais on constatait aussi qu’à l’exception de Babel (2014), électrisé par le groupe clermontois The Delano Orchestra, Jean-Louis Murat peinait à se renouveler.

 

LE MONDE | 28.09.2018 -             Par Stéphane Davet ICI 

 

  • Deuxième marche  Joachim MURAT était le dernier des onze enfants d'un aubergiste et maître de poste, Pierre MuratJordy et de sa femme, Jeanne Loubières.
  •  

 

« Le futur prince Murat, grand-duc de Berg et roi de Naples naît le 25 mars 1767 à la Bastide-Fortunière, un village du Quercy, d'un père aubergiste qui le destine d'abord à la carrière ecclésiastique.

 

Renvoyé du séminaire pour mauvaise conduite, Joachim Murat s'engage début 1787 dans un régiment de chasseurs à cheval qu'il doit quitter au bout de deux ans. Le voici commis d'épicerie. A force de sollicitations auprès des hommes politiques de son département, il obtient en 1791 sa réintégration et travaille dès lors activement à son avancement, comme il l'écrit à son frère.

 

Il participe ensuite aux campagnes de Prusse en 1806 puis de Pologne en 1807 et sa charge à Eylau reste son plus grand titre de gloire.

 

En 1808, Murat est d'abord chargé de mettre au pas les Espagnols en tant que lieutenant général de l'Empereur. La dureté avec laquelle il réprime l'insurrection du 2 mai lui vaut les félicitations de son maître et il espère un moment obtenir la couronne d'Espagne. Mais Napoléon 1er choisit de la donner à son frère Joseph. En compensation, le 15 juillet, Murat obtient celle de Naples, devenue vacante. »

 

Sa vie ICI 

 

  • Troisième Marche : La grande charge de cavalerie  de la bataille d’Eylau
  •  

 

Murat dispose de la réserve de cavalerie, stationnée en arrière de l'église d'Eylau, vers les étangs   alors gelés et enneigés. Au total, 58 escadrons. La cavalerie de la Garde, qui va charger également, n'est pas formellement sous ses ordres mais sous ceux de Jean-Baptiste Bessières. Ce sont là dix escadrons de plus.

 

Murat ordonne les troupes sur cinq lignes : dragons de Grouchy, cuirassiers d'Hautpoul, dragons de Klein, dragons de Jean-Baptiste Milhaud, chasseurs et grenadiers de la Garde. La charge part de l'aile droite, près de l'emplacement actuel  du monument de L'Estocq .

 

Deux premières charges sont menées par les deux brigades de la division Grouchy. Celles-ci ne parviennent pas à entamer sérieusement la ligne russe.

 

Murat décide alors de faire donner toutes ses forces simultanément. Cette fois, la première ligne russe est enfoncée ; la seconde est culbutée et fuit derrière le bois d'Auklappen ce qui démasque la troisième, comprenant l'infanterie de Somov et de l'artillerie ; les artilleurs russes ouvrent le feu sans se soucier de distinguer amis et ennemis (c'est dans cette canonnade qu'est blessé mortellement le général d'Hautpoul). Pendant ce temps, ce qui reste de la première ligne russe se relève, et se reforme progressivement tout en tirant sur les cavaliers français. A ce moment arrivent les grenadiers de la Garde qui la traversent à leur tour et, emportés trop loin par leur élan, manquent se faire prendre. Les chasseurs de la Garde, enfin, traversent les deux premiers rangs ennemis puis sont pris à partie par de la cavalerie russe qui les repousse, tue leur chef, le général Dahlmann, et les poursuit jusqu'aux lignes françaises.

 

La charge a sauvé l'armée française en désorganisant le centre russe mais le manque de troupes d'infanterie empêche Napoléon d'en tirer tout le parti possible. La décision devra se faire ailleurs.

 

Toute la bataille d’Eylau ICI 

 

  • Quatrième marche : 21 février 2016 JeanPaul Kauffmann n’écrit pas de romans et pourtant j’ai lu son dernier livre OUTRE-TERRE comme un roman.

 

 

Eylau le 9 février 1807 « restera le jour le plus cauchemardesque de la Grande Armée avec le lendemain de la bataille de Borodino. »

 

« La victoire m’est restée mais j’ai perdu bien du monde. »

Lettre de Napoléon à Joséphine dictée à trois heures du matin.

 

« La boucherie d’Eylau », expression due à Percy, le chirurgien en chef de la Grande Armée.

 

La toile du Baron Gros exposée salle Mollien au Louvre: Napoléon sur le champ de bataille d’Eylau, œuvre de commande de l’Empereur qui organise un concours « l’autorité impériale prescrit ce qu’il convient de peindre : l’église d’Eylau, le ciel livide, la neige (mais pas la boue), les blessés et les morts, enfin et surtout l’Empereur. Non pas en vainqueur mais en consolateur. La notice du concours précise qu’il doit être vêtu d’une « pelisse ou polonaise de velours gris de perles, ganses d’or, fourrure de martre. »

 

« Malgré le blanc de la neige – ou plutôt à cause de ce blanc – cette peinture est noire… »

 

« Le gris insurpassable du baron Gros… c’est un gris qui n’en est pas un. Au lieu de composer une couleur intermédiaire entre le blanc et le noir, un gris tourterelle, ardoise, souris, perle ou anthracite, Gros a inventé une autre, le gris d’Eylau, couleur intermédiaire qui n’est ni le froid ni le feu. Camaïeu du désastre à venir. Grisante, elle aussi. »

 

Lire ICI 

 

  • Cinquième marche : 3 juillet 2011 JeanLouis MURAT : auvergnat ! « Le Web rend les gens hypocrites, il incite à prendre des pseudonymes » ICI 
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1 octobre 2018 1 01 /10 /octobre /2018 07:00
AVRIL

Il ne va pas nous faire tout le calendrier !

 

Rassurez-vous, rien à voir avec le mois ni avec ça ICI  et  ICI 

 

Moi mon avril c’est 1 petit AVRIL

 

C'est un vin de France œuvre de Vincent Avril le propriétaire du Clos des Papes à Châteauneuf-du-Pape.

 

C’est le fils de Paul Avril que j’ai bien connu lors de ma mission à Châteauneuf-du-Pape. Il fut, à la suite d’un petit règlement de comptes via le cabinet de Jean Glavany, alors Ministre de l’Agriculture, Président  du Comité Vin de l’INAO, succédant à un autre Castel Papal Jérôme Quiot.

 

14 juin 2007

Châteauneuf-du-Pape vaut bien une messe

 

Dallas, la saga des Ewing, JR et Bobby, Sue Ellen et Pamela... un univers impitoya...able...

 

Lorsque je débarquais du TGV à Avignon-ville, lesté d'une lettre de mission lourde des sacs de nœuds de cette belle appellation qu'est Châteauneuf-du-Pape qui est aussi un village : déviation, POS, dégustation, classification et aussi une chicayas sur la bouteille écussonnée, et que j'allais, d'un bon pas, rejoindre la DDA où l'on me confiait la pet ’ite auto d'un ITA, je ne savais pas que, par-delà les treize cépages, on m'attendait au virage du village.

 

Faut dire qu'en ce temps-là, Elizabeth Guigou guignait Avignon et, que bien sûr, le préfet - qui aujourd'hui fait rouler le métro de Paris - me recevait avec tout le cérémonial dû à mon rang pour me dire, sur un air de bien entendu, de dénouer ce sac de nœuds, au mieux. Quant au maire, le rond Jean-Pierre Boisson, il m'attendait au virage tout en laissant le soin à ses affidés de m'enfumer. Faut dire que c'était un homme fort occupé par ses présidences multiples.

 

Alors, ni une, ni deux, je m'immergeais dans les archives de l'appellation ; puis, je prenais ma plus belle plume et j'écrivais à tous les vignerons pour leur donner mon sentiment sur la situation ; puis j'attendis. J'aimais bien prendre le TGV pour Avignon. J'écoutais de l'opéra sur mon walkman. Je lisais. Je dormais. On me téléphonait. Y'avait les pour, les contre et les ni pour ni contre. Je baguenaudais. On me parlait. On se confiait. Je sentais que j'énervais les pour, que j'étonnais les contre et que les ni pour ni contre commençaient à se dire que, pour un parisien, j'étais peut-être moins con que j'en avais l'air.

 

La suite ICI 

 

Je pourrais écrire un roman sur Châteauneuf-du-Pape mais qui ça intéresserait-il ?

 

Ça fait un bail que je n’y suis pas allé.

 

C’est tout à fait par hasard que suis tombé sur le petit vin d'Avril.

 

 

J’ai acheté.

 

Pas encore goûté.

 

Alors je laisse le soin à un cireur de pompes, patenté et sur le déclin, le soin de vous livrer ses commentaires de dégustation en 2016 :

 

« Un vin de coquin à souhait qui reste envoûtant par ses arômes frais et surtout par sa magnifique buvabilité. A base de marselan, un croisement entre le cabernet sauvignon et le grenache noir, ce vin possède tous les atouts pour se faire plaisir à prix doux tout en ayant un vin issu de raisins biologiques, fruité, parfaitement équilibré et capable de rivaliser avec beaucoup d’autres vins.

 

Très floral avec de belles notes de myrtilles et de fruits noirs. Moyennement dense, frais, vif pour une bouche juteuse, élégante, suave et des notes de café et de fleurs en finale. Parfait pour les repas entre amis et le bonheur de l’instant. »

 

Le gars nous dit que cette petite merveilles proviens de parcelles « mal placées », tiens il y aurait des lopins de l’aire de Châteauneuf indignes de faire du Châteauneuf-du-Pape, étonnant non comme le dirait Jean-Michel Apathie !

 

Lavinia est plus précis : « un vin provenant de parcelles déclassée de Châteauneuf-du-Pape à proximité du Rhône. Ce Clos des Papes, Petit Avril »

 

J’adore la référence au Clos pour promouvoir le petit…

 

Un autre site de vente en fait des tonnes avec le même souci ICI 

 

Caramba je suis miro Le petit vin d’Avril à moi il est blanc.

 

  • Je refais le film avec d’autres goûteurs patentés :

 

A la vigne :

 

Le terroir et les sols : parcelles situées à proximité du Rhône.

 

Philosophie : Culture Biologique

 

 En cave :

 

 Vinification et élevage : élevé en cuve pendant 5 mois.

 Dans le verre :

 

Ce petit vin d’Avril blanc est une balade printanière le long des rives du Rhône. Les fruits jaunes se mêlent avec délice aux parfums de fleurs printanières, de badiane et d’épices douces. Fraîcheur et onctuosité caractérisent ce vin blanc savoureux et de bonheur simple. 

 

« Ce "Petit Vin d’Avril" porte un nom bien modeste au vu de la qualité de ce cru exceptionnel.

 

Toute l’expression des grands blancs de Châteauneuf exprimée ici dans une ambiance plus croquante et accessible jeune. Nez ultra gourmand sur le brugnon, les fruits secs et les fleurs blanches. La bouche est généreuse et très sexy se concluant par une finale très rafraîchissante sur l’acacia.

 

Un bijou !

 

Je viens de faire la démonstration devant la confrérie des grands goûteurs que je ne suis qu’un imposteur !

 

Désolé…

 

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1 octobre 2018 1 01 /10 /octobre /2018 06:00
SEPTEMBRE

C’est rituel, lorsqu’on me croise en juillet-août dans les rues de Paris on me dit « Quand pars-tu en vacances ? » Je souris avant de répondre : « Je suis en vacances éternelles mes amis mais je pars en septembre en Corse, celle du Sud… » Je me garde bien d’ajouter : « … en septembre les bronze-culs sont repartis sur le continent ou, si vous vous la jouez indépendantiste : en France.

 

Avant le départ, afin de n’avoir rien à faire, je tartine toutes les chroniques qui seront mises en ligne tout au long de mon séjour insulaire.

 

Et puis sitôt arrivé, l’actualité corse m’offre des sujets que je traite au petit matin sur la terrasse juste avant que le soleil pointe son nez au-dessus des crêtes qui enserrent la baie de la Liscia.

 

6 heures, 7 heures, les chroniques tombent dans vos boîtes mail et certains doivent penser que je suis l’enfant naturel de Stakhanov.

 

Détrompez-vous, je suis un gros fainéant mais j’adore me lancer des défis pour me sortir de mon indolence…

 

À mon retour j’aurais pu revenir à mon rythme d’une chronique par jour, eh bien non, je poursuis sur ma lancée corse.

 

Ce qui m’étonne c’est que vous me suiviez avec fidélité.  

 

Face à face de bouc et à twitter le vieux blogueur que je suis survit à la toute-puissance de ceux qui n’écrivent ni ne lisent, j’entends par là qu’ils s’en tiennent au titre, qu'ils réagissent, torchonnent, invectivent, se mettent en scène, cherchent le buzz…

 

Je suis mon petit bonhomme de chemin sans me soucier de faire de l’audience.

 

Et puis, patatras, le 22 septembre je commets en trois coups de cuillère à pot une petite chronique :

 

Pendant que l’INAO vérifie avec un pied-à-coulisse la hauteur de l’herbe dans les vignes, à Pomerol on importe sans vergogne du terroir dans les vignes.

 

Et c’est parti mon quiqui !

 

Ce drainage met-il à sec ou à sac le terroir ? titre Vitisphère le JO de la viticulture.

 

Suscitant le débat et une commission d’enquête, les travaux avant plantation d’une parcelle de 62 ares pourraient mettre son habilitation à la production de l'appellation sur la sellette. Ce qui n'est pas une mince affaire à 1,5 millions €/ha.

 

« Je ne suis pas le seul à faire des travaux de drainage, à devoir apporter des cailloux, à avoir étalé les terres excédentaires… Si historiquement les propriétés de Bordeaux n’avaient pas drainé les sols, il n’y aurait pas beaucoup de vin en Gironde ! » laisse échapper Denis Durantou, le propriétaire du château L’Église Clinet (Pomerol). Entre surprise et incompréhension, le vigneron semble dépassé par la polémique qui enfle, un peu dans le vignoble qu’il travaille et beaucoup sur les réseaux sociaux dont il est absent, au sujet des travaux de drainage qu’il a réalisés début septembre sur une parcelle de 62 ares.

 

Mais à l’ère des téléphones portables et du tout connecté, les photos de ses pelleteuses creusant et terrassant le sol sont rapidement sorties du plateau de Pomerol. Ces clichés ont ouvert le débat plus large sur les limites à fixer aux pratiques de préparation des sols avant plantation. Les critiques se sont focalisées sur un apport de graves, et ont culminé dans un billet du blog de Jacques Berthomeau : « pendant que l’INAO vérifie avec un pied-à-coulisse la hauteur de l’herbe dans les vignes, à Pomerol on importe sans vergogne du terroir dans les vignes » (en référence au manquement à l’AOC Graves du domaine Liber Pater concernant l’entretien de son sol*).

La suite ICI

 

Comme le disait Richard Virenque : c’est arrivé à l’insu de mon plein gré… J’assume mes écrits, d’ailleurs personne n’a protesté, la suite dépasse largement une quelconque volonté de faire le fameux buzz.

 

Bien sûr ça a boosté les statistiques, amené de nouveaux abonnés mais, sans jouer le modeste, ce ne sont pas les gros chiffres qui me motivent.

 

Pages vues :

39 109

Visiteurs uniques :

30 444

 

C’est plutôt ça, reçu, dimanche matin via le formulaire de contact du blog :

 

                Bonjour, Mr Berthomeau, je suis infirmière et je me prépare à partir ce matin à l’hôpital; je viens de lire votre chronique à propos d'A. Camus; c'est un plaisir de vous lire et je peux dire que ma matinée commence bien. Je vous remercie donc.

Bonne journée

Anne

 

Voilà, j’ai fait le tour de la question.

 

À l’instant sur le fil Twitter tombe une bien mauvaise nouvelle :

 

L’auteur de bandes dessinées René Pétillon est mort, dimanche 30 septembre, à l’âge de 72 ans, a annoncé la maison d’édition Dargaud, confirmant ainsi une information publiée par le dessinateur Yan Lindingre sur son compte Facebook.

 

« La tristesse et la douleur de voir disparaître un ami cher ne nous font pas oublier le talent hors du commun de ce dessinateur à l’humour irrésistible et à l’élégance rare », peut-on lire dans le communiqué publié par Dargaud.

 

René Pétillon avait notamment créé le personnage de Jack Palmer, un calamiteux détective dont les péripéties ont été narrées à travers plusieurs albums, publiés entre 1976 et 2014. L’Enquête corse, prix du meilleur album au Festival d’Angoulême 2001 avait été adaptée au cinéma dans un film réalisé par Alain Berberian trois ans plus tard, avec les acteurs Christian Clavier et Jean Reno.

 

René Pétillon fut également lauréat du grand prix de la ville d’Angoulême en 1989 et a collaboré pendant de longues années avec Le Canard enchaîné.

 

 

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30 septembre 2018 7 30 /09 /septembre /2018 07:00
Cet été en Corse impossible d’échapper à Jérôme Ferrari et À son image…

Sitôt débarqué sur le tarmac de Campo dell Oro je loue ma petite auto – les loueurs achètent en gros aux constructeurs ce qui se vend mal, cette année j’eus droit à une Citroën Berlingo, genre camionnette et en dépit de l’immatriculation insulaire tout le monde nous repère – et je file vers le centre-ville d’Ajaccio. S’y garer est sportif mais j’y arrive. Ma première  station est pour ma librairie fétiche La Marge où je fais ma moisson de livres pour mes 15 jours corses.

 

J’avais noté dans ma vieille tête d’acheter le dernier Jérôme Ferrari ce que je fis.

 

Dans ma petite Ford d’intérieur je m’en félicitai car, les médias corses, In Corsica, Corse-Matin affichaient le Jérôme sur des pages et des pages, aussi bien à Tiuccia qu’à Sagone son livre À son image était mis-en-avant.

 

 

Normal, la Corse est un village, avoir un Goncourt sous la main ce n’est pas tous les jours.

 

Dans In Corsica j’ai tout d’abord lu, sur 1 double page, une « ode » de Marc Biancarelli à son ami Jérôme Ferrari.

 

J’avoue que ce genre d’exercice, aussi sincère fut-il, ne fut pas de nature à me convaincre de me plonger dans le livre.

 

Alors j’ai mis du temps à l'aborder, et lorsque je l’ai fait, contrairement à ma pratique, c’est un petit livre, je l’ai lu par tronçons, sans grand enthousiasme, par moment je me suis laissé emporter par la flamboyance du style, dans d’autres j’ai peiné.

 

Comment rendre compte de cette lecture ?

 

J’ai attendu jusqu’au moment où j’ai reçu le verdict du Masque & la Plume

 

Michel Crépu, sensible à la recherche d’intensité

 

C’est un livre d’une énorme maladresse, notamment dans l’humour. Il y a plein de choses qui ne vont pas… mais en même temps il y a une intensité, ce qui fait que ce livre a une sorte de violence.

La Corse de Ferrari c’est un peu un endroit où on peut questionner la confrontation entre la vie de la mort. Et je suis sensible à la recherche d’intensité.

 

Pour Frédéric Beigbeder, c’est un sermon

 

Jérôme Ferrari est un auteur concerné par tout ce qui se passe dans le monde : il y a la guerre en Yougoslavie, les attentats en Corse et le nationalisme en Corse, la guerre en Irak… Son précédent livre, le Prix Goncourt était déjà un sermon.

 

Nelly Kapriélian, n’a pas supporté la figure du prêtre

 

Je n’ai jamais vraiment accroché, Jérôme Ferrari en fait toujours des caisses, et ce n’est pas simplement sur les sujets. Il a toujours une façon de nous prendre en otage avec des sujets très graves et un ton très grandiloquent. Mais c’est quand même un écrivain, il y a une écriture, un projet… c’est ambitieux.

 

Par contre il y a une forme d’académisme dans le personnage du prêtre et, en 2018, je trouve cela très poussiéreux.

 

Arnaud Viviant a été bluffé

 

C’est un grand livre et c’est assez rare, justement à travers cette figure exceptionnelle de prêtre et de parrain qui représente un peu le diable pour cette jeune fille. Il lui donne tout ce dont elle a envie, un appareil photo, de l'argent pour partir en reportage etc. Il est donc l'instrument de sa malédiction. Le personnage est magnifique et doit prononcer son homélie. Il y a une tension...

 

Soudainement dans ce livre, il y a une espèce de perfection, notamment dans la construction, dans l’art du romancier.

 

Je suis Crépu et Kapriélian… J’ai détesté l’image du prêtre, sa soudaine vocation frise le grand n’importe quoi.

 

Comme je suis bon prince je vous donne à lire les critiques de La Croix, son interview au Monde qui lui a donné son prix, de Télérama qui bien sûr est enthousiaste et d'une critique que je ne connais pas.

 

« À son image » de Jérôme Ferrari La Croix

Sabine Audrerie  le 30/08/2018

 

Ce nouveau livre, histoire fictive d’Antonia, jeune femme corse morte dans un accident de voiture, à trente-huit ans, prolonge cette réflexion. Ses obsèques, leur scansion par les différents moments liturgiques, offrent au livre son cadre et son rythme, comme autant de tableaux dans lesquels viennent s’insérer les épisodes de la vie d’Antonia et son lien très beau avec son parrain, devenu prêtre de leur paroisse.

 

Iconographie sans images

 

Sa passion pour la photographie, qu’elle est frustrée de cantonner à sa couverture des fêtes villageoises pour un journal local, permet à l’écrivain de développer sa méditation sur l’image. Il ira l’appuyer sur de nombreuses représentations de conflits du XXe siècle, des massacres aux simulacres, des débâcles à la souffrance des civils. Il s’attachera particulièrement aux trajectoires de deux reporters de guerre, le Français Gaston Chéreau et le Serbe Rista Marjanović, dont les clichés et les récits ont témoigné de la sidération devant les méfaits des hommes, mais aussi de leur impuissance face au dilemme : montrer ou ne pas montrer ?

 

Jérôme Ferrari documente son roman d’une iconographie sans images, confiant leur description au pouvoir des mots. Il évoque notamment une photo de Rista Marjanović, en 1915 à Corfou, d’un soldat famélique lors de la retraite de l’armée serbe vers les montagnes albanaises : Le Visage du siècle. Et les professionnels ne sont pas les seuls à immortaliser l’infamie, quand les bourreaux eux-mêmes, posant à leurs côtés, se plaisent à prendre « des photos de leurs victimes, abattues, pendues ou crucifiées le long d’une route d’Anatolie comme dans un jeu de miroirs multipliant à l’infini l’image du Christ ».

 

Un appel à la miséricorde

La suite ICI

 

« Le Monde » remet son prix littéraire à Jérôme Ferrari pour « A son image »

 

Le sixième prix littéraire « Le Monde » a été attribué mercredi à l’écrivain pour son roman qui retrace l’histoire d’une photo-reporter corse.

LE MONDE | 05.09.2018

Propos recueillis par Raphaëlle Leyris et Jean Birnbaum

 

Nous avons hésité à faire figurer A son image parmi les romans en lice pour le prix littéraire Le Monde. Non que nous ayons eu des doutes sur la beauté sombre et la force de cette histoire retraçant l’histoire d’une photoreporter corse. Mais parce que, six ans après le Goncourt du Sermon sur la chute de Rome (Actes Sud), nous nous interrogions sur le sens qu’il y aurait à attribuer une récompense à celui qui avait déjà reçu le plus convoité des prix.

 

Des questions balayées par l’enthousiasme du jury, présidé par Jérôme Fenoglio, directeur du Monde, et composé de journalistes travaillant au « Monde des livres » (Jean Birnbaum, Florent Georgesco, Raphaëlle Leyris, Florence Noiville et Macha Séry) et aux quatre « coins » du Monde : François Bougon (Economie), Denis Cosnard (Economie), Emmanuel Davidenkoff (Développement éditorial), Clara Georges (« L’Epoque ») et Raphaëlle Rérolle (« Grands reporters »). En dépit des grandes qualités des autres textes sélectionnés, c’est donc A son image qui succède à L’Art de perdre, d’Alice Zeniter (Flammarion).

 

Quel rapport entreteniez-vous avec les prix littéraires avant le Goncourt, et ce dernier a-t-il modifié votre regard sur eux ?

 

Comme lecteur, je n’ai jamais choisi un livre en fonction des prix, et il ne m’a jamais semblé que ceux-ci étaient un critère de qualité littéraire infaillible. Et pourtant je me rappelle très bien à quel point, en 2012, la semaine avant l’attribution du Goncourt, j’avais du mal à penser à autre chose.

 

Aujourd’hui, j’entretiens un rapport moins détaché que je ne le pensais, moi qui étais convaincu d’en avoir fini avec les prix. Celui du Monde me fait très plaisir. Sans doute parce que j’ai une relation particulière avec votre journal depuis 2012. [Plus de deux mois avant de recevoir le prix Goncourt, Jérôme Ferrari avait fait la « une » du « Monde des livres » et du Monde pour Le Sermon sur la chute de Rome.]

 

Avez-vous un lien plus lointain, familial par exemple, avec « Le Monde » ?

 

Cela fait des années que je suis abonné au Monde. Dans ma famille, il n’y avait pas de quotidien à la maison, mais j’ai tout de même un lien familial avec le journal, grâce à un cousin qui travaillait à l’imprimerie du Monde, et qui a donné à mon père la plaque d’impression de cette fameuse « une » du Monde d’août 2012 !

 

Votre œuvre semble revenir constamment à la première phrase d’« Un dieu un animal » (Actes Sud, 2009) : « Bien sûr, les choses tournent mal. » L’expression est récurrente dans « A son image »…

 

Je m’en suis aperçu à la relecture ! J’ai fait un travail d’enquête en Serbie avant d’écrire, et ce qui revenait constamment dans les discussions avec les gens était leur consternation face à la rapidité avec laquelle, oui, les choses tournaient mal. Le fait qu’ils pensaient moins vite que l’événement. L’expression s’est imposée. Mais peut-être que cela m’a frappé parce que cela rencontrait, chez moi, un certain tropisme.

 

Plus le roman avance, plus on a l’impression que la photo est ce qui montre ce qui n’aurait pas dû être montré. Et l’on se demande si, au fond, la conclusion à en tirer ne serait pas celle d’une « supériorité » morale de la littérature…

 

C’est un problème qui est abordé, en effet, mais ça n’est pas du tout ce que je pense. Le piège de l’obscénité est là, dans n’importe quel type de représentation. Cette question m’intéresse, y compris d’un point de vue philosophique, depuis longtemps.

 

Personnellement, je pense que les photos qui montrent ce qu’on devrait cacher doivent le montrer – même si j’ai conscience que l’impact du photo-reportage de guerre est inférieur à ce qu’il a pu être, parce que l’on est noyé sous les images.

 

Attester d’un événement reste une chose très importante. Je ne pense pas que la littérature, face à l’obscénité, puisse se placer en position de supériorité par rapport à la photographie. Il faut voir au cas par cas. Quand j’écrivais Où j’ai laissé mon âme [Actes Sud, 2010], cette question me travaillait particulièrement – et avec elle cette idée qu’on peut être obscène avec les meilleures intentions du monde.

 

Est-ce que ces interrogations sur l’obscénité et la complaisance ont un lien avec la relative sobriété de votre écriture dans « A son image » ?

 

Non, ça, c’est vraiment une chose entre moi et moi, à cause de laquelle j’ai recommencé le roman vingt fois. J’ai toujours eu peur du moment où l’on maîtrise une forme si bien que l’on finit, sans s’en rendre compte, par reproduire un « algorithme » inconscient d’écriture… Au risque de s’auto-parodier. C’est une chose que je craignais, et c’est de cela que procède ce changement. Je voulais un peu échapper à moi-même.

 

La thématique religieuse est très forte ici, comme elle l’était dans « Le Sermon sur la chute de Rome », entre autres. Vous dites n’être pas croyant, mais est-ce que, de livre en livre, vous n’approfondissez pas ce que le philosophe, théologien et prêtre Michel de Certeau (1925-1986) appelait une « écriture croyante » ?

 

Cette expression est très belle ! Je veux bien me l’approprier. Il est sûr que je ne suis pas croyant, et tout aussi sûr qu’il y a là-dedans beaucoup de choses qui me touchent, sans quoi je ne me lancerais pas dans un exercice simplement intellectuel ou esthétique.

 

Pour écrire un personnage de prêtre, comme il y en a un dans A son image, il faut que je me sente au moins la capacité de me faire une représentation intime de ce que peut être cette expérience. Je ne sais pas si j’aurais ressenti cette proximité si je n’avais pas connu les messes d’enterrement corses – c’est une série de gestes, de prières et de devoirs qui sont accomplis dans une solennité encore augmentée quand la messe est chantée en polyphonie. Peut-être que j’y suis d’abord venu par émotion esthétique.

 

  • À son image Jérôme Ferrari  On aime passionnément c’est Télérama ICI 

 

  • À son image, Jérôme Ferrari

Ecrit par Emmanuelle Caminade 29.08.18 dans La Une Livres ICI 

 

Extrait page 199-200) :

 

« … les 30 et 31 août 1995, trois hommes furent abattus. Parmi eux se trouvait Pierre A ;, gisant sur un trottoir du centre-ville de Bastia, qu’Antonia revoyait, jeune et vivant, dressé dans le box, au procès de Lyon, et ces deux images étaient indissolublement liées quoiqu’i fût impossible de se représenter le chemin qui menait de l’une à l’autre. Antonia en ressentit un choc qui l’ébranla jusqu’au fond. Elle alla au village où elle trouva Pascal B. dévasté par la tristesse, parce que c’était sa faute, la sienne et celle de tous ses semblables, c’était à cause de leurs stupides cagoules, de leurs conférences de presse et de leurs armes et de toute leur mythologie de merde que ce pays tout entier vouait désormais au culte aux assassins, à cause d’eux, la capacité à donner la mort était devenue le seul étalon de la valeur humaine et quand Pascal B., les larmes aux yeux, lui dit que  c’était comme ça depuis toujours, elle cria, ce n’est pas une excuse, c’est devenu encore pire à cause de vous, et voici l’apothéose, vous avez enfin réussi à vous entretuer, comme vous en rêviez  depuis des années, au fond, vous devez tous être bien contents, maintenant, d’avoir enfin l’occasion de tuer et de mourir, comme des hommes, parce que pour vous, c’est ça, être un homme, vous n’imaginez même pas que ça puisse être autre chose, grand bien vous fasse, et si vous étiez les seuls concernés, je n’en aurais rien à foutre, mais vous n’êtes pas les seuls, vous nous contaminez, vous nous pourrissez tous, criait-elle, tout le monde entendait les bruits des coups de feu mais ce n’était pas seulement des ondes sonores qui  se propageaient, c’étaient des radiations toxiques, à chaque coup de  feu, brisant les corps et les esprits, empoisonnant l’air que tout le monde devait respirer, préparant Dieu savait quelle monstrueuse mutation pour l’avenir, et à chaque fois qu’Antonia se rendait sur une  scène de crime, elle s’approchait dangereusement de la source radioactive qui les contaminait tous, elle le sentait physiquement, et tout est votre faute et Pascal B. avait fini par crier à son tour, tu crois que je ne le sais pas ? Tu crois que je n’aimerais pas tout recommencer autrement ? Tu crois que ne le sais pas ? Tu ne me connais pas du tout, alors ? La colère d’Antonia retomba d’un seul coup. Ce n’est pas vrai que je n’en aurais rien à foutre, dit-elle. Je ne veux pas qu’on te tue. »

 

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30 septembre 2018 7 30 /09 /septembre /2018 06:00
Mes détestations absolues : le concombre, les ronds-points et le four à micro-ondes
Mes détestations absolues : le concombre, les ronds-points et le four à micro-ondes

« Le concombre est un légume qu’il faut bien émincer, assaisonner avec du poivre et du vinaigre, puis jeter aussitôt, car il ne vaut rien du tout. »

Samuel Johnson

 

 

« Le rond-point ou sens giratoire est une maladie incurable, une épidémie. Comme son nom l’indique, cet espace circulaire apparaît à l’endroit où convergent au moins deux routes suffisamment fréquentées pour justifier son existence. Favorisé par une nouvelle politique européenne de l’urbanisme qui, ces dernières années, a fortement subventionné la suppression des feux tricolores, le rond-point est une particularité des lointaines banlieues et des zones limitrophes (…)

 

Le rond-point est constitué d’un parterre central – presque toujours circulaire, parfois polygonal – autour duquel tourne une route où débouchent d’autres. Dans le parterre inaccessible à pied, nappé d’un brouillard de gaz d’échappement et aussi bruyant qu’une tranchée de la Première Guerre mondiale, personne ne s’arrêtera jamais. Personne ne s’assiéra jamais. Personne ne dormira, ne lira, ne fera l’amour. C’est un parterre d’« apparat ». Encouragés par le architectes et les paysagistes qui sont de mèche avec des pépiniéristes en mal de publicité prêts à distribuer de généreux pots-de-vin, maires et adjoints ont décidé d’y concentrer le plus grand nombre possible de bizarreries afin de montrer à tous les automobilistes combien la ville annoncée et saluée par le rond-point est à la page, moderne, audacieuse et « culturelle » » (…)

 

Ce qui importe avant tout aujourd’hui, dans notre époque de vitesse qui nous bombarde constamment de mille stimulations, c’est d’« impressionner », de « choquer ». À la vue de la sphère métallique trônant sur le rond-point, toute personne de bon sens pensera « c’est absurde » ou « c’est horrible », et donc se sentira en devoir de déclarer que c’est « intéressant comme travail », « une œuvre réussie », « une trouvaille » sans se demander si cette boule annonce un stade de foot, représente une orange ou symbolise le mensonge ou l’exaspération. Seul l’automobiliste qui se garera et, au péril de sa vie, traversera rond-point et parterre pour lire l’écriteau pourra découvrir qu’il s’agit d’un monument à la mémoire des victimes de la Mafia. »

Umberto Pasti Pierre Le-Tan Jardins les vrais et les autres Flammarion

 

 

Le four à micro-ondes : Une invention issue des techniques militaires

 

 

Le 18 septembre 1999, le Dr Percy, expert en électronique, fut admis à titre posthume au National Inventors Hall of Fame (Organisation fondée en 1973 à Akron (Ohio) pour honorer les réalisations des inventeurs), succédant aux frères Wright et à Thomas Edison parmi les précédents lauréats.

 

Sa renommée reposait principalement sur l’invention en 1946 du four à micro-ondes.

 

« L'histoire de l'invention du four à micro-ondes est celle du fabuleux destin de Percy Lebaron Spencer. Malgré une enfance malheureuse et une scolarité interrompue à 12 ans, le jeune Percy, curieux et autodidacte, se passionne pour l'électricité et les communications à distance. Après son service militaire dans la marine (où il apprend la radiotélégraphie), il entre en 1925 chez Raytheon. Cette compagnie oeuvre dans le secteur de la défense et développe des technologies autour des radars. C'est ainsi qu'il se retrouve en 1945 à travailler sur un tube magnétron, un dispositif qui transforme l'énergie électrique en énergie électromagnétique sous forme de micro-ondes. Sa mission est de simplifier le processus de fabrication de cet élément, afin d'améliorer la production de radars destinés aux militaires.

 

« Fondée en 1922 dans le Massachusetts, notamment par Vannevar Bush (1890-1974), l’un des pionniers de l’informatique, s’impose comme principal fournisseur de magnétrons. Ces tubes électroniques équipent les différents types de radars et produisent les ondes électromagnétiques qui sont ensuite détectées, révélant ainsi la présence d’objets à distance. »

 

« Debout à côté d’un magnétron, Spencer s’aperçut soudain que le chocolat qu’il avait dans la poche était en train de fondre. Il confirma le pouvoir chauffant du magnétron en disposant à côté de l’appareil des grains de maïs à pop-corn qu’il regarda gonfler et éclater. Après avoir obtenu du pop-corn, il place un oeuf dans un pot avec une ouverture, devant le tube magnétron. L'oeuf éclate. Il note alors que l'intérieur du pot a chauffé plus vite que l'extérieur.»

 

« L’invention du four à micro-ondes est exemplaire à deux titres. D’abord, elle résulte d’un hasard qui l’a hissée au rang des innovations typiques de ce qu’on appellera par la suite « sérendipité », comme le Post-it ou le Téflon. Ensuite, elle est un pur produit des techniques militaires, en l’occurrence celles qui ont permis l’essor du radar, lequel découle principalement des travaux du physicien écossais Robert Watson-Watt (1892-1973) sur la radioélectricité en 1935.

 

« Plusieurs scientifiques avaient déjà découvert les propriétés chauffantes des micro-ondes. Mais Percy Spencer est le premier à imaginer s'en servir pour la cuisson des aliments. C’est un four industriel fonctionnant sur le principe de l’agitation des molécules d’eau (à un rythme effréné de plus de deux milliards de fois par seconde) présentes dans les aliments sous l’effet de l’énergie électrique d’ondes radio émises à une fréquence de 2,45 gigahertz (domaine des micro-ondes). Il dépose en octobre 1950 un brevet concernant ce traitement des denrées alimentaires par l’effet des ondes électromagnétiques. »

 

Fin 1945, Raytheon dépose un brevet et présente en 1947 le "Radarange". Avec 1 m de haut et près de 30 kg, ce four bien trop cher (3 000 dollars) a peu de succès. »

 

 

« C'est en 1967, deux ans après avoir acheté Amana Refrigeration, que Raytheon lance un four à micro-ondes à usage domestique à 500 dollars qui fera peu à peu son entrée dans les ménages. En 1971, la Food and Drug Administration impose des normes aux constructeurs et, pour la première fois en 1975, les ventes des micro-ondes dépassent celles des fours à gaz. Percy Spencer se voit décerner le titre honorifique de Docteur par l'université du Massachusetts et meurt en 1970.

 

Arrivés dans les années 1980 en Europe, les fours à micro-ondes équipent aujourd'hui plus de 80 % des foyers français, contre 20 % en 1990. - 34 % des fours à micro-ondes vendus sont des combinés, avec fonction de four classique.

 

Des firmes japonaises, puis coréennes et désormais chinoises dominent tour à tour le marché mondial, réussissant à vendre des fours à partir de 40 euros.

 

« Cet appareil est considéré par la population française comme l'un des 10 objets dont on ne peut absolument pas se passer », précise Aurélie Brayet, spécialiste de l'histoire des arts ménagers à l'université de Saint-Etienne. En 2007, selon le Groupement interprofessionnel des fabricants d'appareils d'équipement ménager, 85 % des foyers français en étaient équipés, ce qui correspond à des ventes annuelles de quelque 2 millions d'appareils au cours des cinq dernières années. Pour autant, l'engouement pour le four micro-ondes ne date en France que de la fin des années 1980 - seuls 20 % des foyers étaient équipés en 1990 - largement après les Etats-Unis et le Japon. « Le four à micro-ondes a séduit d'emblée les Américains, toujours en quête de gain de temps, et les Japonais, adeptes de cuisson vapeur de petites portions, explique Aurélie Brayet En revanche, jusqu'aux années 1990, les Français l'ont surtout utilisé comme moyen de réchauffage rapide de liquides. »

 

« Puis, peu à peu, les plats sont passés, comme aux Etats-Unis, du réfrigérateur au micro-ondes. Au milieu des années 1990, les produits surgelés devenus plus abordables ont connu un véritable engouement. " Néanmoins, en France, le développement conjoint des marchés du micro-ondes et des surgelés a d'abord été une spécificité urbaine de familles aisées, précise-t-elle. Le four à micro-onde n'a pénétré les foyers ruraux, pourtant bien plus équipés en vastes congélateurs, qu'il y a moins de dix ans. " Et, au pays de la gastronomie, la véritable cuisine au micro-ondes n'a pris son essor qu'au cours des cinq dernières années, en grande partie grâce à des livres de recettes et à l'instar de chefs qui ont prôné ce mode de cuisson désormais synonyme de qualité. »

 

Sources :

- SONIA PIGNET PUBLIÉ LE 01/04/2008 

 

- Une invention issue des techniques militaires

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