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28 octobre 2018 7 28 /10 /octobre /2018 06:00
Chère Sylvie Rocard, lorsque j’ai vu notre Michel à la télé avec un col de chemise digne de ce nom j’ai dit « il est enfin amoureux »

J’ai des témoins.

 

J’avais raison puisque vous écrivez que lors de votre première rencontre, la décisive, en juillet 1994, au George V « Le costume de Michel Rocard flotte de partout, la veste tombe sur ses épaules, la couleur de l’ensemble – beigeasse tirant sur le vert – est d’autant plus calamiteuse qu’elle est assortie d’une cravate façon tranche napolitaine. Ses chaussures, en daim marron à trou-trous, me font penser à celles d’un zazou marseillais des années 40. Une telle indifférence à l’apparence me le rend cependant encore plus sympathique. »

 

 

Je confirme, l’épisode de la marche avec le François de Jarnac lors de sa seconde candidature le montre, le premier cercle des mitterrandiens s’en est gaussé, tout comme de sa fameuse « vache », son cartable bourré de dossiers. Ce qui ne les empêchait pas de le supplier pour qu’il vienne les soutenir au moment des élections.

 

« Costume Lanvin homme, mocassins Weston, j’ai entrepris dès les premiers jours de notre vie commune un relookage complet de mon Michel. C’était la saison des soldes, finis, les vestons trop larges et les godasses sans style, le voilà équipé plus élégamment et chaussé comme un milord. »

 

J’ajoute, avec enfin des cols de chemises dignes de ce nom, bien ajustés. Ma mère état couturière, je suis très chiffons.

 

En 1983, lorsqu’Huchon que j’avais connu lorsqu’il était chef du bureau agriculture du budget, position stratégique : l’équivalent du Ministre de l’Agriculture, me demande de rejoindre le cabinet de Michel Rocard, propulsé à l’Agriculture pour pacifier la situation explosive créée par Edith Cresson, je suis dans mes petits souliers. Jean-Paul lui avait dit que j’étais l’homme de la situation pour l’épauler dans le difficile dossier vin, le Midi Rouge, afin de faciliter les négociations d’élargissement à l’Espagne et au Portugal. Je pondis  une longue note où, au-delà de mon analyse de la situation, je lui proposais des solutions. Il l’annota de son écriture qui penche à droite et me dis « Berthomeau je suis d’accord maintenant vous allez aller leur expliquer… » Sous-entendu aux cagoulés des Comités d’Action Viticole adeptes de la mèche lente. Ce que je fis, dans le Midi Libre je devins le bras droit du Ministre, c’était très chaud.

 

 

Au Conseil des Ministres de ce qui était encore la Communauté européenne à 12, Michel Rocard était une véritable star, un homme politique respecté, même par le britannique, nous étions au temps de Margaret Thatcher, il venait en effet lors de la Présidence française de boucler le fameux dossier des quotas laitiers. Il noua de suite des relations amicales avec son collègue italien, Pandolfi, un lettré, ce qui nous permis de pacifier les relations orageuses avec la viticulture transalpine pourvoyeuse de mauvais vins. Il m’envoya à Rome. Je tombai amoureux de l’Italie. Nous avons fait de nombreux déplacements dans le Midi Rouge dont il connaissait l’histoire comme toujours avec lui. J’avoue que j’étais fier. Il a réussi en étant l’architecte des accords de Dublin, contre la volonté du château et de son impérieux locataire, qui permirent à la viticulture languedocienne de prendre le chemin de la qualité et de la reconnaissance.

 

Ma plus grande fierté, je l’ai découverte, moi le blogueur, au hasard d’une recherche, dans une déclaration de Michel Rocard : « j’ai eu une chance de plus, celle d’avoir effectivement un cabinet fabuleux. Il y a des hasards de carrière partout. J’ai bénéficié, dans un cadre de carrière, de quelques-unes des meilleures cervelles du monde agricole français et disponibles à ce moment-là. Je tiens à citer ici Bernard Vial, Bernard Candiard, Jean Nestor, Jacques Berthomeau et François Gouesse, parmi d’autres.

 

 

Au passage, dans ce cabinet, dans la galerie Sully, j’avais retrouvé mon ami Guy Carcassonne, l’homme de la réforme de l’enseignement agricole, nous avions passé des nuits blanches à l’Assemblée Nationale, lui conseil juridique de Pierre Joxe, président du groupe socialiste et moi conseiller technique de Louis Mermaz Président de l’Assemblée Nationale. Deux rocardiens pur jus collaborateurs de mitterrandiens du premier cercle, nous en plaisantions en croquant les fameux macarons de la buvette.  Guy fumait des biddies, je fis de même pour le plus grand malheur de mes pulls troués à l’impact des cendres. Mes visiteurs pensaient que je fumais des joints. Un jour Guy débarqua dans mon bureau « Jacques, voudrais-tu initier Claire (Bretécher)  et Dominique (Lavanant) à la dégustation ? » J’acceptai, le déjeuner se déroula rue de Bourgogne, au restaurant les Glénan,  aujourd’hui disparu. Un grand moment. Lire  ICI 

 

Michel Rocard nous quitta nuitamment pour cause de scrutin à la proportionnelle intégrale, il me fallait songer, moi le contractuel,  à réfléchir à ma reconversion. Ce fut la Société des Vins de France filiale du groupe Pernod-Ricard que l’ami Pierre Pringuet rejoignit aussi. Il terminera au plus haut de l’échelle, premier patron non issu des familles fondatrices.

 

 

Et puis, au petit matin d’un lundi du mois de mai 1988, Michel Rocard vient de former son gouvernement et, en compagnie d’Henri Nallet et de Jean Nestor, nous nous rendons pédestrement au 78 rue de Varenne pour la passation des pouvoirs : le Ministre sortant est François Guillaume qui avait lui-même succédé à Henri Nallet en 1986. Nous devisons. Henri Nallet me confie : « j’espère que le Président ne va pas nommer Julien Dray Secrétaire d’Etat… ». L’ouverture est à l’ordre du jour mais le filet lancé vers le Centre ne ramène que des petits poissons : Stirn, Pelletier, Durafour, LalondeSimone Veil, Barrot, Stasi n’ont pas sauté le pas. Lors du remaniement post législatives : Soisson, Rausch, Durieux, Hélène Dorlhiac rejoindront le navire et Alain Decaux sera Ministre de la Francophonie. Ma situation personnelle est étrange : la veille au soir j’ai dit oui à Jean-Paul Huchon, « Tu viens ! » alors que je suis toujours Directeur à la Société des Vins de France et que je vais le rester jusqu’à la fin juin. Passer de mon vaste bureau de plain-pied de l’Hôtel de Villeroy (c’est aujourd’hui celui du Ministre qui à l’époque logeait au 1er étage depuis le passage d’Edgar Faure) à celui que j’occupais avec vue sur le port de Gennevilliers, relevait du grand écart.

 

Tout ça pour vous dire, chère Sylvie Rocard, que dans ce cabinet, où j’étais directeur-adjoint, on m’avait confié les dossiers chauds : les DOM-TOM donc la Nouvelle-Calédonie, la Corse… C’est sur ce dernier dossier que j’ai vécu, à nouveau, des moments très forts sur l’île et à Paris où je participais au Comité Interministériel sur le dossier Corse. J’y siégeais vraiment, seul non ministre à la table, Michel Rocard me connaissant il ne s’en est jamais étonné, face à Pierre Joxe ministre de l’Intérieur et de Michel Charasse, à moitié corse, ministre du Budget. Et je ramenais ma fraise ce qui me vaudra, bien plus tard, les foudres de Joxe lorsque je témoignai devant le juge Charles Duchaine (patron actuel de l’agence anticorruption) sur le dossier de détournements des aides.

 

Là encore, grâce à Michel Rocard, j’ai vécu les plus beaux moments de ma vie professionnelle. Je lui en suis éternellement reconnaissant.

 

S’il était allé à la bataille présidentielle j’y serais allé à ses côtés. Je fréquentais le 226 Bd Saint-Germain où je retrouvais ma copine Catherine L.G. Ensuite, je me suis déconnecté de la politique et n’ayant que peu de goût pour les cercles rapprochés je me suis contenté de suivre Michel Rocard au travers de la presse et de ses livres.

 

Deux moments par la suite : je suis allé à son domicile du 14e lui remettre un beau livre sur Gaston Chaissac et une bouteille d’Armagnac à son millésime de naissance pour lui témoigner ma reconnaissance ; je vous ai rencontré à une soirée avec Gorbatchev, Michel me présenta à vous, avec chaleur,  comme l’homme du vin.

 

Je suis un fidèle.

 

Je vous remercie chaleureusement, chère Sylvie Rocard, de l’avoir enfin rendu heureux.

 

J’étais aux Invalides dans les rangs des grognards discrets.

 

9 juillet 2016

La fidélité est une valeur sûre parole d’un vieux grognard de Michel Rocard… Joxe, Julliard, Cavada, Chavagneux parlent vrai 

 

Comme je vais tous les ans passer mes vacances en Corse, celle du Sud, c’est tout naturellement que je me suis rendu à Monticello où il avait souhaité qu’on lui rendit visite.

 

Aux dernières nouvelles il n’est toujours pas dans ce magnifique cimetière. Dès qu’il y sera je ferai un saut en Corse, avion puis le train pour Monticello.

 

12 septembre 2016

Ma supplique pour être enterré dans le cimetière sur les hauts de Monticello… 

 

16 septembre 2017

Pour la stèle de Michel Rocard au cimetière de Monticello ce ne sera pas Soulages mais les copains Pierrot le facteur, Mimi du bar des Platanes et Jojo de la Pastourelle. 

 

Sachez, chère Sylvie Rocard, pour moi aussi C’était Michel même si, vouvoiement oblige, jamais je ne l’ai appelé par son prénom, C’était Monsieur le Ministre puis Monsieur le 1er Ministre. Ça m’arrangeait je suis un vouvoyeur. Mais le cœur y était.

 

Encore une fois merci pour ce livre empli d’amour, d’une fraîcheur, d’une spontanéité qui n’est pas la marque habituelle des livres consacrés aux hommes politiques.

 

16 avril 2017

La Corse Michel Rocard, Pierre Joxe et moi… je soutiens la vérité de Sylvie Rocard-Pélissier née Emmanuelli…

 

 

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27 octobre 2018 6 27 /10 /octobre /2018 15:02
Chez les Bizot il y eu Jean-François le créateur d’Actuel puis aujourd’hui Jean-Yves : bon anniversaire à lui.

Ce matin face de bouc me dit c’est l’anniversaire de Jean-Yves Bizot, aucun lien de parenté avec Jean-François.

 

Que faire ?

 

Pondre un petit baratin un peu convenu sur son changement de millésime, bof ça ne m’emballait pas outre mesure.

 

Chemin faisant, après avoir déjeuner, voir ci-dessous, je me suis dit je vais lui faire une surprise.

 

Et la surprise la voilà :

 

« Une nuit, dans sa propriété de Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne), Jean-François Bizot est tombé sur un cambrioleur en train de dévorer un poulet, dépité de n'avoir rien trouvé d'autre à voler. Tranquille, le patron d'«Actuel», le mensuel «nouveau et intéressant», de Nova (la radio et le magazine) et le découvreur de tant de personnalités, de Patrick Rambaud à Jean-Michel Ribes, de Jamel Debbouze à Frédéric Taddeï, a ouvert une bouteille avec lui, entamé une discussion et trouvé au monte-en-l'air un petit boulot dans son groupe. Cette anecdote résume parfaitement cet ogre blond comme les blés: il n'avait peur de rien, ni de personne. »

 

Je ne suis pas entré chez Jean-Yves Bizot par effraction  mais par la Toile :

 

Le Tome 5 des Gouttes de Dieu

22 janvier 2009

 

« 3 verres pour réveiller le passé, les japonais sont fous des grands Bourgognes et de JY Bizot »ICI 

 

Mme Mizusawa : c’est merveilleux… si le verre précédent ressemblait à une petite mais vigoureuse cascade dont le bruit de la chute résonne au cœur d’une vallée pleine de fleurs écloses… celui-ci est un cours opulent… sa surface brille de mille feux et d’innombrables fleurs pourpres s’y reflètent. Quand j’en puise entre mas mains, elle est limpide… et un arôme de roses, ainsi que l’acidulé un peu douloureux des fraises fraîches… se rapprochent, venant de je ne sais où.

 

Le sommelier : fantastique description… On voit que vous êtes une artiste… on dirait que le paysage se dessine devant mes yeux.

 

Le premier «était un « Nuits-Saint-Georges » premier cru de chez Henri Gouges… et le second un Vosne-Romanée de chez Yves Bizot *, un vin village de grande qualité où figure le nom du vignoble.

 

 

25 novembre 2015

Claire séduite et conquise par le Vosne-Romanée 2011 de Jean-Yves Bizot « Ma plus belle émotion avec le vin…» ICI 

 

Bon anniversaire Jean-Yves...

 

Au 8 novembre pour lever mon verre avec toi…

 

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27 octobre 2018 6 27 /10 /octobre /2018 06:00
Le souci avec les bios c’est qu’ils ont des problèmes de Cu ! La viticulture bio est-elle en danger ?

Je suis, tout, ou plus précisément un rien du tout, sauf un expert en quoi que ce soit, je ne bitte pas grand-chose aux études scientifiques mais je sais lire.

 

Alors je lis :

 

« Contrairement à une idée répandue, l’agriculture biologique peut recourir à des pesticides qui, pour être « naturels », ne sont pas sans inconvénients, voire sans risques. C’est le cas du cuivre, minéral utilisé dès le XIXe siècle pour lutter contre le mildiou de la vigne et reconnu pour ses propriétés antifongiques, mais dont l’usage est de plus en plus critiqué. »

 

C’est dans la Croix.

 

Le 24 janvier 2007 je chroniquais :

 

Confusion sexuelle et Cu

 

Le cuivre et la bio ?

 

La surface cultivée en viticulture biologique de raisins de cuve est toujours en progression en France. Ce mode de culture est pourtant aussi exposé aux maladies et aux ravageurs que la culture conventionnelle. Le nombre de traitements est souvent encore plus important car les produits biologiques sont moins puissants. Des solutions de traitements contre ces bio-agresseurs existent dans les cahiers des charges biologiques, mais les solutions contre les maladies principales ne sont pas toujours très "bio" et pas toujours "logiques". Prenons l'exemple du produit phytosanitaire "biologique" le plus utilisé : le cuivre. Malgré son origine "naturelle", son utilisation fréquente (en bio, comme en conventionnel) et à des doses importantes est responsable de contaminations des sols viticoles avec des quantités parfois très importantes de ce métal lourd. Des concentrations de 200 ppm (mg par kg de sol) sont courantes (soit un à plusieurs tonnes de cuivre par ha). Il n'y a aucune méthode efficace pour dépolluer ces sols. Ces concentrations importantes ont un effet très négatif sur la biodiversité botanique et faunistique du sol car la majorité des organismes y est très sensible. La réglementation impose aujourd'hui des réductions substantielles du cuivre."

 

Cet extrait et les infos de cette chronique sont tirés d'un article Vers une viticulture sans pesticides de Maarten van Helden chercheur à l'UMR santé végétale à l'ENITA de Bordeaux publié dans L'écologiste de décembre-mars 2007 N°21.

 

Le cuivre, largement utilisé en viticulture, mais aussi en arboriculture et dans des cultures maraîchères, en particulier la pomme de terre, pour protéger les plantes des champignons et bactéries, était donc classé jusqu’à présent parmi les substances autorisées par le règlement européen sur l’agriculture biologique.

 

Mais ce régime pourrait bientôt changer, comme tous les phytosanitaires, le cuivre est soumis à une réévaluation régulière, ici tous les sept ans. La procédure actuelle a démarré en 2015 et a été confié aux experts de deux agences sanitaires européennes, l’Anses pour la France et l’UBA en Allemagne. Il a finalement donné lieu à une synthèse, publiée le 16 janvier 2018. L’approbation des composés de cuivre ayant expiré le 31 janvier 2018, la Commission a donc été dans l’obligation de prolonger son usage d’un an, en raison du retard pris par l’expertise européenne. Une proposition sera remise aux Etats- membres d’ici le mois de juin 2018, avait indiqué la Commission.

 

C’est sur cette base que la commission européenne a proposé, en mai, un avis de ré-approbation qui propose une baisse drastique des doses maximales autorisées.

 

« À l’heure actuelle, la norme est de 6 kg par hectare et par an, lissé sur 5 ans. La Commission souhaite l’abaisser à 4 kg par hectare et par an sans modulation, ce qui ne sera pas tenable pour beaucoup d’exploitants », soutient Marc Chovelon, de l’Institut technique de l’agriculture biologique.

 

Pour justifier son avis, la Commission s’appuie sur les travaux de l’Efsa qui pointe le caractère toxique du cuivre et sa persistance dans l’environnement, mais aussi les risques pour la faune dans ou à proximité des parcelles traitées. Des conclusions que la Fnab conteste. « La méthodologie des agences de sécurité est la même pour les produits minéraux et les produits de synthèse, ce qui abouti à des résultats biaisés, d’ailleurs jamais vérifiés sur le terrain », affirme Jacques Carroget de la Fédération nationale de l’agriculture biologique (Fnab)

 

À Bruxelles, Paris a jusqu’ici défendu une ligne médiane, reprenant la limite des 4 kg pour y ajouter le principe d’une modulation en cas de situations difficiles, quand les attaques de maladies sont plus fréquentes ou brutales.

 

Une position à laquelle se sont ralliés les pays du sud, mais qui se heurte à l’intransigeance de ceux du Nord, dont l’Allemagne et surtout les Pays-Bas partisans d’une interdiction totale. Ce qui promet un débat agité pour la réunion du comité d’experts prévue le 13 décembre.

 

Est-ce la fin annoncée de la viticulture bio ?

 

Les anti-bios jubilent

 

Le silence assourdissant des associations anti-pesticides comme celui de certains journalistes concernant la réévaluation par l’Union européenne de l’un des pesticides très largement utilisés par les producteurs de denrées alimentaires bio, à savoir les formulations à base de cuivre, illustre à la perfection l’hypocrisie qui règne dans le monde bien particulier de l’agriculture biologique.

 

Des conclusions accablantes

 

En cours depuis deux ans, le processus de réévaluation a été confié aux experts de deux agences sanitaires européennes, l’Anses pour la France et l’UBA en Allemagne. Il a finalement donné lieu à une synthèse, publiée le 16 janvier 2018. L’approbation des composés de cuivre ayant expiré le 31 janvier 2018, la Commission a donc été dans l’obligation de prolonger son usage d’un an, en raison du retard pris par l’expertise européenne. Une proposition sera remise aux Etats- membres d’ici le mois de juin 2018, a indiqué la Commission.

 

Or, les conclusions de cette évaluation sont accablantes pour ce pesticide, défendu corps et âme par le lobby du bio français. Comme le remarque le site www. produire-bio.fr, les deux agences « ont travaillé depuis 2015 sur les études fournies par les fabricants de produits cupriques », c’est-à-dire un consortium de seulement huit entreprises (Albaugh, Cinkarna, IQV, Isagro, Manica, Montanwerke, Prince Erachem et Saldeco Spiess-Urania). « Des études fournies par les fabricants de produits » ! Voilà un procédé qui ne semble choquer ni Stéphane Foucart, le journaliste du Monde à l’origine des Monsanto Papers, ni le patron de Générations Futures, François Veillerette, qui se sont pourtant indignés face à ces mêmes pratiques dès lors qu’elles concernaient l’homologation du glyphosate. Deux poids, deux mesures ?

 

Une multitude de risques identifiés

 

Mais ce n’est pas tout. En effet, une multitude de risques ont été identifiés par les auteurs du rapport. D’abord pour les opérateurs : « Le niveau d’exposition estimé des travailleurs qui retournent dans les vignobles traités avec des formulations à base de cuivre dépasse le seuil maximal d’exposition toléré », alertent les auteurs qui estiment que « compte tenu des résultats d’une étude de toxicité par inhalation répétée, une attention particulière doit être accordée à la protection des opérateurs appliquant des formulations insolubles à base de cuivre ». De même, ils notent qu’« un risque élevé a été conclu pour tous les usages en ce qui concerne les oiseaux et les mammifères, les organismes aquatiques et les macro-organismes du sol ». Bref, il y a là de quoi s’inquiéter sévèrement des effets sanitaires et environnementaux. Ici encore, il y a deux poids, deux mesures, puisque dans le cas du glyphosate aucun de ces risques n’a été mis en évidence. Ce contraste semble assez logique étant donné le mécanisme d’action bien moins toxique du glyphosate, capable d’agir uniquement sur les espèces vivantes qui utilisent de la photosynthèse.

 

Enfin, et toujours dans le dossier du cuivre, de très nombreuses questions sont restées sans réponse, notamment sur les risques pour les abeilles et autres arthropodes non cibles. Plus inquiétant encore, « l’évaluation des risques pour les consommateurs n’a pas pu être finalisée étant donné que les essais de résidus dans le cadre des Bonnes Pratiques Agricoles (BPA) sur les raisins, les tomates, les cucurbitacées à peau comestible et les cucurbitacées à peau non comestible étaient manquants ». Bref, le dossier du cuivre soulève bien davantage de questions que celui du glyphosate, qui a pourtant fait l’objet d’une vaste campagne afin d’obtenir son interdiction.

 

Dans le dossier du cuivre, de très nombreuses questions sont restées sans réponse, notamment sur les risques pour les abeilles et autres arthropodes non cibles

 

Or dans le cas du cuivre, aucune pétition n’a été organisée par les militants écologistes alors que tous les grands noms du bio comme Biocoop, Léa Nature, C’Bio et les autres restent très discrets sur cet usage problématique. En toute logique, les nombreuses absences de réponses devraient automatiquement entraîner la suspension de ce produit. C’est d’ailleurs le choix qu’ont déjà fait le Danemark et les Pays-Bas. « L’usage du cuivre est interdit depuis très longtemps dans la production de pommes de terre bio, qui représente à ce jour 3,6 % de la production totale sur 1 600 ha », indique Lars Bødker, l’un des experts danois de la pomme de terre. Cette situation pose pourtant des problèmes aux producteurs. « En 2016, suite à une grosse pression de mildiou, la production de pommes de terre bio, comme beaucoup d’autres d’ailleurs, s’est effondrée, ne pouvant même plus faire face à la demande », confirme Helge Lynggaard, le rédacteur du site « La pomme de terre danoise ».

 

La situation aux Pays-Bas n’est quant à elle pas plus reluisante, constate Didier Andrivon, qui pilote l’expertise collective sur les alternatives au cuivre. « La production de pommes de terre bio a chuté de 274 ha entre 2002 et 2007, soit un repli de plus 20 % », note l’expert. Cela a conduit le pays à importer des pommes de terre bio d’Italie, d’Allemagne et d’Israël ! Certes, ces chiffres datent un peu, reconnaît volontiers Didier Andrivon, mais ils témoignent des difficultés de la filière bio face au mildiou et à la tavelure.

 

La suite ICI

 

La Fnab appelle le gouvernement à trouver des solutions ICI 

 

Peut-on se passer du cuivre en agriculture biologique ?

 

L’Inra (Délégation à l'Expertise scientifique collective, à la Prospective et aux Etudes) a livré le 16 janvier 2018 une expertise scientifique collective sur les leviers disponibles pour réduire l’usage du cuivre en protection des cultures biologiques. Cette expertise a été réalisée à la demande conjointe de l’Institut technique de l’agriculture biologique (Itab) et d’un programme fédérateur de recherche Inra (Métaprogramme SMaCH*). La démarche d’examen de la littérature adoptée et les résultats sont potentiellement applicables à d’autres problématiques agricoles cherchant à limiter ou éviter la consommation de certains intrants.

 

Lire ICI

 

Mildiou : l'agriculture bio ne veut plus utiliser du cuivre

Par Loïc Chauveau le 22.01.2018 à 09h00

ICI

 

Le cuivre en viticulture bio: on continue ou on arrête?

 

Essais avec le Silicuivre et le purin d’ortie

 

Le Silicuivre est un fertilisant à base de cuivre (5%) ; il est associé à des extraits de plantes et à de la silice. Selon le fabricant, il est censé augmenter la résistance de la plante vis-à-vis du mildiou. Outre l’aspect anti fongique, le Silicuivre est aussi supposé améliorer le métabolisme du calcium et de la silice dans les cellules végétales. En Suisse, ce produit n’est pas homologué comme produit phytosanitaire.

 

Lire ICI 

 

Mildiou et cuivre

 

Le cuivre est avec le soufre, un des produits naturels de protection les plus utilisés en agriculture biologique.

 

ICI 

 

La décision de ré-homologation du cuivre en Europe est encore repoussée

 

Les 27 n'ont toujours pas réussi à se mettre d'accord sur l'avenir du cuivre. Son sort devrait se jouer avant la fin de l'année.

 

Ce 24 octobre devait être le dernier rendez-vous. Et pourtant, les pays membres n’ont toujours pas trouvé de consensus au sujet de la ré-homologation du cuivre. Pour rappel, la commission a proposé une autorisation supplémentaire de sept ans pour la matière active, avec une dose maximale de 4 kg/ha/an et la possibilité de lisser sur ces sept prochaines années. Proposition qui a été refusée en bloc par les pays du nord de l’Europe, qui l’ont trouvée trop laxiste. Le vote a donc été reporté à la fin de l’année. Une nouvelle réunion de dernier délai, où il faudra absolument trouver un consensus, le cuivre n’étant homologué que jusqu’en janvier 2019.

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26 octobre 2018 5 26 /10 /octobre /2018 06:00
Plutôt que chercher des poux sur la tête de ce pauvre Mélenchon la police ferait mieux de démanteler le cartel du jambon qui menace notre santé.

En France nous n’avons pas le cartel de Medellin ou de Cali mais, plus prosaïquement, celui du jambon, du jambon blanc, avec pour parrain un certain Fleury-Michon planqué dans le Haut-Bocage, à Pouzauges, Vendée militaire. Je connais j’ai éduqué les petits Fleury-Michon pendant une année au CEG. De plus, je suis expert es-cochon puisque c’est le sujet de ma thèse de doctorat de droit.

 

Avant d’aller plus avant sur ce terrain miné je vais tenter de cerner ce qu’est ce fameux jambon.

 

Définition : Cuisse (jambon de derrière) ou épaule (jambon de devant) comestible du porc ou parfois d'un autre animal de haut goût, préparée pour être conservée, soit crue, soit cuite.

 

Ici il s’agit du Jambon de Paris. Jambon cuit, peu salé et non fumé, présenté en bloc désossé qui se vend en tranches, communément c’est jambon blanc.

 

Mais, alerté par un délateur : la société Campofrio Food, qui possède la marque Aoste, qui a, comme le prévoit la loi, demandé une procédure de clémence, de manière à diminuer sa sanction en contrepartie d’informations, l’Autorité de la concurrence enquête sur un cartel du jambon.

 

Les faits remonteraient à une période courant de janvier 2011 à avril 2013. De l’ex-Financière Turenne Lafayette à Fleury Michon, en passant par Les Salaisons celtiques (Intermarché) ou Nestlé… 14 entreprises sont soupçonnées de s’être entendues sur les prix.

 

C’est une enquête de longue haleine. Tout a commencé par la demande de clémence, le 2 octobre 2012, d’« une entreprise des secteurs de l’approvisionnement en jambon et de la fourniture des produits de charcuterie ». Elle a abouti à l’ouverture d’une enquête de l’Autorité de la concurrence, le 5 avril 2013, comme l’indique un arrêt de la cour d’appel de Paris, en 2014. Des perquisitions auprès des industriels ont été réalisées en mai 2013, afin de rechercher la preuve de pratiques anticoncurrentielles. Documents papier, imprimés informatiques, fichiers de messageries – y compris dans les ordinateurs individuels des directeurs des achats – ont été saisis chez les industriels.

 

Le tout, pour tenter de prouver – comme le montraient les transcriptions de conversations téléphoniques du demandeur de clémence – que des industriels charcutiers salaisonniers concurrents avaient échangé, à plusieurs reprises, au travers de courriels et d’appels téléphoniques, des informations commercialement sensibles dans l’objectif de se coordonner entre eux. « A la fois à la baisse, sur les variations de la cotation du jambon auprès des abatteurs, et à la hausse, sur les prix pratiqués à l’égard de leurs clients de la grande distribution, cette deuxième pratique s’étendant à l’ensemble des produits de charcuterie », précise l’arrêt de la cour d’appel de Paris.

 

« D’autres agissements auraient pour objectif de coordonner les réponses aux appels d’offres lancés par la grande distribution pour la fourniture des produits de charcuterie à marque de distributeur », poursuit le document. L’un des protagonistes, Fleury Michon, avait tenté de faire annuler la saisie des pièces récupérées, au motif, notamment, qu’elles étaient « disproportionnées au regard du champ de l’enquête ». Sa demande avait été rejetée par la cour d’appel de Paris. »

 

Sans vouloir ironisé y’a du Mélenchon dans cette histoire de cartel du jambon.

 

La suite ICI

 

Au risque de choquer certains beaux esprits de la concurrence libre et parfaite, c’est l’effet boomerang de la guerre des prix, du toujours moins cher… à la guerre comme à la guerre !

 

« De nombreuses entreprises agroalimentaires s’étonnent néanmoins d’être régulièrement visées par des enquêtes concernant des pratiques anticoncurrentielles, dans un contexte où les grandes surfaces se livrent à une intense guerre des prix. Et ce, d’autant que leurs circuits de distribution se regroupent entre eux, en toute légalité, pour leur acheter des marchandises. Sur ce point, l’Autorité de la concurrence a ouvert, le 16 juillet, des enquêtes sur les effets des derniers rapprochements à l’achat dans la grande distribution. »

 

Un bon conseil achetez du jambon blanc chez un charcutier qui le fabrique lui-même, c’est rare,  avec des carcasses de porc identifiées, faut lui demander, avec des procédés traditionnels sans additifs, il sera bien pâle mais bon pour votre santé.

 

  • Le jambon blanc n’a plus la cote auprès des consommateurs ICI

 

La star du rayon charcuterie est en perte de vitesse depuis des années, boudée par des consommateurs qui doutent de sa qualité. Ce qui oblige les marques et distributeurs à proposer des produits plus sains.

 

Après des décennies de règne sans partage sur le rayon charcuterie, où il représente encore 30 % du chiffre d’affaires, le traditionnel jambon cuit, dit blanc, voit ses ventes dégringoler. « En 2015, 2016 et 2017, les volumes ont respectivement chuté de 4,4 %, 4,3 % et même 5,3 % l’an dernier », décrypte Joseph Bordonaro, de chez Kantar Worldpanel, un organisme qui interroge régulièrement un panel de 20 000 foyers consommateurs.

 

Le phénomène est général. Chez Système U, « le marché du jambon a chuté de 3,4 % en volume en 2017 », explique-t-on. Même tendance chez Casino, où l’on évoque « un marché en difficulté, pour les marques nationales comme pour les marques distributrices. Au premier semestre 2018, il a chuté entre 0 et 5 % ».

 

« 30 % des gens doutent de la qualité »

 

Il faut dire que même si le porc reste la viande préférée des Français avec 33 kg consommés par personne et par an, le contexte ne pousse guère à la consommation. Les nouvelles recommandations alimentaires sont de limiter la consommation de viande à trois fois par semaine. Plusieurs scandales sanitaires ont aussi marqué les esprits.

 

La dernière polémique en date sur le fait que les jambons contiennent des nitrites, mauvais pour la santé, a été largement relayée. Au final, une vaste étude menée pour Herta par Kantar Worldpanel sur ce marché à 1,5 milliard d’euros le confirme : « 30 % des gens doutent non seulement de la qualité de la viande, mais aussi de sa composition », alerte Sophie Van Eeckhaute, directrice de la marque Herta Charcuterie.

 

  • Le jambon dangereux pour la santé ? ICI 

 

Depuis que l’OMS a classé la charcuterie « produit certainement cancérogène », des doutes planent sur les additifs utilisés par l’industrie de la charcuterie.

 

Le jambon que l’on sert avec bonne conscience aux enfants, aux personnes convalescentes et au moindre pique-nique, serait-il nocif ? Des soupçons pèsent de plus en plus sur la charcuterie et les procédés industriels de salaison.

 

Salaison industrielle

 

De quoi s’agit-il ?

 

De la salaison industrielle qui a remplacé la salaison naturelle traditionnelle (la viande est frottée au sel et séchée durant plusieurs mois dans des endroits ventilés). Pour la salaison du jambon, l’industrie utilise des nitrites (nitrites de sodium E250, nitrites de potassium E249), du sel ou des bouillons de légumes (le céleri par exemple) contenant aussi des nitrites et des nitrates. Ces traitements de salaison rapide permettent d’obtenir un beau produit rose et moins fragile.

 

Nitrates et nitrites

 

Ces molécules (nitrates, nitrites) présentes aussi bien à l’état chimique (additifs) que naturel pourraient être plus dangereuses qu’on l’imaginait jusqu’alors. Lorsque ces nitrates et nitrites sont « métabolisés » par l’organisme, ils peuvent se combiner avec certains composés organiques et dégénérer en composés cancérogènes. La recherche en est au stade exploratoire mais les soupçons s’accumulent sur les nitrates. Nitrates qui s’accumulent aussi dans l’environnement et dans l’eau, accentuant les doses reçues quotidiennement.

 

« Du porc, du sel et un peu de vent.. »

 

Les inquiétudes des consommateurs sont suffisamment fortes pour que des grandes marques comme Herta et Fleury Michon lancent des jambons « sans nitrite, sans nitrate et sans allergène » (Herta) ou sans conservateur ajouté (Fleury Michon). Les industriels étant sans pitié entre eux, le Consortium du Jambon de Parme rappelle de son côté que contrairement à ses confrères français, l’industrie du jambon de Parme n’utilise que « des cuisses de porc, du sel de mer, un peu de vent… » et jamais d’additif alimentaire (nitrite, nitrate, colorant, arôme artificiel…).

 

Sauf que le Bon Jésus, nous sommes en Italie, punit ceux qui disent du mal de leurs confrères : Jambon de Parme: nouveau scandale de maltraitance de cochons dans six élevages italiens  ICI 

 

Infections, cadavres, cages étriquées... L'enfer dans des élevages qui enferment 3000 à 10.000 cochons chacun pour en faire du jambon soi-disant prestigieux.

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25 octobre 2018 4 25 /10 /octobre /2018 06:00
Enfin le Monde parle des vins nature et je me dis t’es qu’un âne bâté n’ayant aucun sens du biseness, t’aurais dû déposer les marques « espace  de liberté »®« vin de France »®« sans interdit »® « chemins  de traverse »®

Mieux vaut tard que jamais, maintenant la vague monte, même si elle reste modeste, il est intéressant de surfer dessus.  Quitter enfin les sentiers balisés des vins formatés pour emprunter les chemins de traverse de ceux qui ne sont pas dans les normes.

 

Bravo donc, mais tout de même quelques remarques sur l’irruption du fameux vin de France dans le paysage gaulois.

 

Est-il tombé du ciel ?

 

Est-il l’héritier des Vins de Consommation Courante devenus Vin de Table, ces vins roturiers vilipendés ?

 

Non, il n’est pas tombé du ciel, c’est une invention française.

 

Retour en arrière, au début du nouveau siècle, au temps où il était encore loisible de réfléchir librement sur l’avenir du secteur du vin, loin des carcans des verrouilleurs des organisations professionnelles, un petit groupe pondit une note stratégique Cap 2010 les défis des vins français, où à côté du tout AOP-IGP (on parlait alors d’AOC et de vin de pays) il fallait ouvrir un « espace de liberté ».

 

Horreur, malheur, ce fut très vite la curée, les grands chefs protestèrent en haut-lieu, les cépages c’étaient eux et rien qu’eux, le grand Jacques roi des cépages d’Oc tempêta, et ce pauvre Gaymard, la queue entre les jambes, via sa conseillère technique, m’indiqua, moi le porte-plume de ce groupe d’empêcheurs de tourner en rond, la porte du placard.

 

C’est ainsi que naquit Vin&Cie l’espace de liberté.

 

Puis vint le club « Sans Interdit »

 

Un peu de résistance ne nuit jamais, exploiter les failles d’un système en voie de dévoiement, mettre le doigt là où ça fait mal. Bref, cette petite graine insignifiante, doucement sans grand contenu, germa tout à la fois chez des vignerons réfractaires aux cahiers des charges bétonnés, estampillés par la suite « naturistes » et chez des négociants adhérents à l’ANIVIN qui voulaient sourcer librement leurs marques à l’international.

 

Ainsi naquit le fameux VIN de FRANCE qui n’avait pas vocation à se substituer aux anciens vins de table, comme l’écrivent les demoiselles du Monde, ceux-ci sont devenus dans le jargon communautaire des VSIG, des vins sans indication géographique.

 

Les Vins de France sont une entité identifiées comme le martèle Valérie Pajotin directrice de l'Anivin« Nous sommes la dénomination de la liberté. »

 

Les vins de France ne sont pas les héritiers des vins de table, ils sont les nouveaux dans le paysage.

 

Les VSIG occupent les bas de rayons de la Grande Distribution, les produits en France comme les importés d’Espagne, avec des confusions qui fâchent les héritiers du vin de table du Midi.

 

Alors vive le vin de France ! 

 

Et de grâce n’écrivez pas que « Par le passé, on les appelait vins de table »

 

J’ai vendu beaucoup de cols de vins de table du terroir de Gennevilliers au temps de la Société des Vins de France, j’ai livré des casiers et des casiers de litres 6 étoiles dans les épiceries de quartier, croyez-moi les Vins de France ne sont ni les héritiers, ni les enfants des vins de table.

 

Encore une fois, longue vie au Vin de France !

 

Peu importe si ses obscurs géniteurs sont passés à la trappe, l’un d’eux est tout de même Président de l’INAO, Jean-Louis Piton.

 

Je me dis que nous aurions pu faire fortune en déposant nos idées.

 

Je plaisante, bien sûr, les idées ce ne sont pas déposables, mais tout de même, un petit coup chapeau à ceux qui ont eu le courage de se faire donner des coups de pied au cul me paraîtrait la moindre des choses.

 

La reconnaissance se perd dans les couloirs des ministères et des journaux autrefois dit de référence ; dans cette génération tout commence avec eux…

 

Soyons sport, les tréfonds de l’histoire sont les fonds de tiroir des politiques.

 

Mais reste un point qui me chagrine lorsqu’on aborde les vins nature dans la presse sérieuse : pourquoi se croire obligé, sans doute pour se dédouaner, de souligner « Estampillés vins de France depuis moins de dix ans, ces crus moins réglementés comptent autant de piquettes que de pépites. »

 

Ça me fait sourire, je n’ai jamais vu ce genre de dichotomie exposée à propos des vins dit traditionnels.

 

Seraient-ils tous bons ?

 

La réponse est évidemment non, mais comme nos goûteuses et nos goûteurs ne mettent leur nez qu’au-dessus de la crème ils n’ont pas la queue d’une idée de ce que sont la grande majorité des vins pas chers de la Grande Distribution.

 

Sans être rosse, pendant très longtemps, pour beaucoup, seuls les grands vins avaient droit de cité. Ce n’est pas Isabelle Saporta qui me contredira : toucher un seul cheveu aux GCC de Bordeaux était péché mortel, Hubert est un hôte si prévenant. »

 

Mais à tout péché miséricorde, battre sa coulpe ne change rien, ainsi va la vie que l’on vit. Cependant un dernier point me chiffonne, c’est l’emprunt de mes fameux « chemins de traverse »®

 

C’est beau comme l’antique !

 

François des Ligneris en est le co-auteur.

 

C’est notre marque de fabrique, j’aurais dû vraiment la déposer.

 

Trop tard !

 

Les récupérateurs s’en sont emparés, je n’ai rien contre : César en faisait des compressions, la chasse aux lecteurs est ouverte, je suis abonné au Monde, dans ce monde impitoyable les affaires sont les affaires, faut aller chercher l’oseille là où elle est, donc manger à tous les râteliers, surtout ceux bien pourvus en avoine, ou en blé, ça ne mange pas de pain de se la jouer border-line, mais pas trop, faut pas chagriner les annonceurs, les fêtes de fin d’année arrivent : champagne de grandes marques et GCC pleine page.

 

Comme dirait ce coquin de Ruffin : merci patron !

 

Autre satisfecit, je note avec satisfaction que «  Marie Guittard a repris la direction de l'INAO l'an dernier. Et sa vision du jugement d'Alexandre Bain est inédite dans l'habituel rapport de force : « Nous n'avons pas fait appel car l'objectif n'est pas de gagner une bataille juridique. Nous voulons entendre et repérer les signaux des viticulteurs qui, bien que s'écartant des règles, sont des innovateurs, porteurs d'évolution pour leur appellation, sans pour autant la déjuger. Notre but est, désormais, de repérer parmi les anti-systèmes ceux à prendre en considération. »

 

Affaire à suivre !

 

J’oubliais le serpent de mer : la définition officielle des vins nature.

 

Ma doctrine est constante : c’est l’affaire des vignerons qui en font. Ils n’ont nul besoin de conseillers. De toute façon les contrefaçons ne se trouvent que dans les rayons de la GD, un lieu que ne fréquentent pas les amateurs de vin nature, les pousseurs de caddies, eux, n’en ont rien à traire, laissons les récupérateurs faire leur marketing d’image, ils ne jettent aucun discrédit sur le vin nature, bien au contraire, leurs breuvages formatés sont des incitateurs à changer de crèmerie.

 

Aller, j’attends avec impatience un dossier vin nature dans le magazine que le monde entier nous envie : En Magnum.

 

Source :

 

« On peut, bien sûr, préférer les chemins balisés, s'incliner devant des monuments, ces appellations unanimement célébrées qui jalonnent les guides, les bonnes caves et les tables raffinées. Sur cette autoroute du bon goût, on ne peut pas se perdre. La voie est sûre, mais aussi, parfois, il faut l'avouer, un peu ennuyeuse. Il y a comme un air de déjà-bu. Alors, quand on est d'humeur canaille, pourquoi ne pas emprunter les chemins de traverse, dans un maquis encore à défricher ? Depuis quelques années, les Livingstone du goulot ont trouvé un continent à explorer : les vins de France. On appelait, avec un léger mépris de classe, ces vins sans origine contrôlée des vins de table. Les temps ont changé, et cette dénomination fourre-tout, créée en 2009, aux règles bien moins strictes que les autres, offre, au milieu du tout-venant destiné à l'exportation, quelques perles. L'appellation, ici, cède le pas au vigneron, seul maître à bord. Parfois pour le pire, mais souvent pour le meilleur. Bars et restaurants branchés ne s'y trompent pas, qui placent sur leur carte ces bouteilles, en compagnie des grands crus. Voici nos conseils pour partir à l'aventure, sans pour autant se perdre. »

 

Le nom de tous les possibles.

 

Par le passé, on les appelait vins de table. Estampillés vins de France depuis moins de dix ans, ces crus moins réglementés comptent autant de piquettes que de pépites. Un nouveau terrain de chasse pour les amateurs à l'affût de nouveautés. » 

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24 octobre 2018 3 24 /10 /octobre /2018 06:00
De la violence verbale ordinaire « Quand on voit Mélenchon vitupérer et violenter, il ne faut pas s'étonner que des gamins dérapent » estime Éric Dupond-Moretti.

Il n’y a pas que les gamins qui dérapent !

 

Je suis frappé, lorsque je consulte le fil de Face de Bouc ou celui de Twitter, de la part de gens que je connais, par la violence de leurs posts et de leurs échanges. Je m’abstiens de tout commentaire mais dans la vraie vie je ne les fréquente plus. À côté d’eux il y a la foule des anonymes planqués derrière des pseudos, dernier avatar numérique des corbeaux auteurs de lettres anonymes en des temps où la liberté était placée sous le joug des occupants et des collaborateurs.

 

Sans tomber dans une analyse socio-psychologique de café du commerce je détecte sous leur exécration le poids de leurs frustrations maquillées sous une rhétorique qui se veut révolutionnaire, qui dégouline de bons sentiments, sans contribuer à nous aider à conjurer la difficulté de vivre ensemble dans nos sociétés consuméristes et individualistes. Le simple fait de passer autant de temps sur les réseaux sociaux est un symptôme probant du vide sidéral de leur vie.

 

Quittant le virtuel pour la vraie vie, celle d’un vieux cycliste parisien, je vais vous relater un fait ordinaire, banal, qui se renouvelle chaque jour sur la chaussée.

 

Samedi soir je rentrais chez moi, sur mon nouveau vélo électrique bien éclairé. J’empruntais la rue du Faubourg  Saint-Jacques, elle-même bien éclairée, je venais de passer devant les Urgences de Cochin (souvenirs), des travaux comme il y en a tant dans Paris rétrécissaient la chaussée, je ralentissais, je tendais le bras pour déboîter et, derrière moi le chauffeur d’une fourgonnette type J7 écrasait nerveusement son klaxon, c’est maintenant monnaie courante lorsque ça dérange les chauffeurs, pour un oui ou pour un nom, ils klaxonnent), je passais et me rabattais dans le couloir cyclable non balisé, la fourgonnette me dépassait et le passager par la fenêtre ouverte gueulait « Pauvre P.D, enculé… ». Je continuais mon chemin paisiblement. La camionnette 200 mètres plus loin était bloquée dans la file d’attente du feu rouge, dans mon couloir cyclable je passais près d'elle comme si de rien était. À nouveau j’avais droit aux horions « Pauvre P.D, enculé… » Le feu passait au vert, accélérais pour planquer mes abattis car le risque n’est pas négligeable que ces abrutis cherchent à me renverser.

 

En quoi dérangeais-je la rapide progression de ces « travailleurs » rentrant chez eux ?

 

En rien, ce qui les a mis en rogne c’est ma présence même sur la chaussée, un cycliste, pensez-donc ça n’a rien à faire sur leur route. Grossièreté, impunité, intolérance, comme une envie de m’écrabouiller, ni vu, ni connu, ne croyez pas que j’exagère ça m’est arrivé une fois de me faire poursuivre par un automobiliste fou de rage parce que je lui avais fait remarquer que klaxonner pour rien était une infraction.

 

Maintenant, je planque mes abattis.

 

Comme une envie de partir sur une île sans touristes, dans une petite maison blanche, manger du poisson, lire, contempler le coucher du soleil s’immergeant dans la mer, loin du bruit et de la fureur, un peu de douceur dans ce monde de brutes…

 

Dans l’affaire Mélenchon, si l’on veut bien aller au-delà de la pure émotion, il est indéniable que la procédure de visite domiciliaire au petit matin pour perquisition revêt une forme de violence qu’il serait imbécile de nier.

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23 octobre 2018 2 23 /10 /octobre /2018 06:00
tableau des frères Le Nain, 1640-42.  Famille de paysans dans un intérieur,

tableau des frères Le Nain, 1640-42. Famille de paysans dans un intérieur,

Comme le chantait Gabin « JE SAIS, JE SAIS, JE SAIS, JE SAIS… »… les gens sérieux vont m’accuser de chroniquer en prenant un sujet grave par-dessus la jambe.

 

Détrompez-vous, mon approche couturière, celle de ma sainte mère, est justifiée.

 

Qu’est-ce qu’un biais ?

 

I.− Substantif

 

A.− Direction, forme, position oblique. Le biais d'un mur :

 

1. « Partout où j'apercevais quelqu'un qui pût me reconnaître, je tournais court, prenais un biais, et je m'enfonçais à perte d'haleine dans les sentiers étroits coupant les blés verts, ... » Fromentin, Dominique, 1863, p. 76.

 

− P. métaphysique :

 

2. « «J'ai remarqué maintes fois, mon ami, que les hommes d'action, les esprits fermes et résolus, même les plus ignorants, quand ils s'abattent sur les pures idées, y font des percées profondes; (...). Jetés à la rencontre dans la métaphysique, ils y chevauchent étrangement et la traversent par les biais les plus courts, par des sentiers audacieux et rapides. »Sainte-Beuve, Volupté, t. 1, 1834, p. 105.

 

− En particulier, COUTURE. La diagonale d'un tissu par rapport à la direction des fils :

 

Qu’est-ce qu’un biais en couture ?

 

En couture, un biais est une bande de tissu coupée dans l’oblique du tissu (généralement à 45° par rapport au droit fil).

 

Cette bande de tissu est ensuite pliée une première fois en son milieu dans le sens de la longueur (envers du tissu contre envers). Un nouveau pli est fait de chaque côté (envers du tissu contre envers). Ainsi cette bande de tissu est-elle « refermée » pour pouvoir être placée et cousue autour d’une emmanchure, d’une encolure, etc.

 

ICI 

 

En science, un biais méthodologique est une erreur dans la méthodologie scientifique, le non-respect des règles de protocole, qui engendre des résultats erronés.

 

  • L’alimentation bio réduit significativement les risques de cancer

 

Les plus gros consommateurs d’aliments bio ont 25% de chances en moins de développer un cancer, souligne une étude menée sur 70 000 personnes. La présence de résidus de pesticides dans l’alimentation conventionnelle est la cause la plus probable.

 

LE MONDE | 22.10.2018 à 17h00 |par Stéphane Foucart et Pascale Santi

 

Pour les agences réglementaires, les résidus de pesticides dans l’alimentation ne présentent aucun risque pour la santé. Mais un corpus scientifique récent, sur les effets des mélanges de molécules et des expositions chroniques à faibles doses, suggère que les risques posés par les traces de produits phytosanitaires sont, au contraire, bien réels pour le consommateur. Une étude épidémiologique française, publiée lundi 22 octobre dans la revue JAMA Internal Medicine, est la première à pointer de tels risques dans la population générale, s’agissant du cancer.

 

Elle indique que les plus gros consommateurs d’alimentation issue de l’agriculture biologique ont un risque de cancer réduit de 25 %, par rapport à ceux qui en consomment le moins. « Pour expliquer ces résultats, l’hypothèse de la présence de résidus de pesticides synthétiques bien plus fréquente et à des doses plus élevées dans les aliments issus de l’agriculture conventionnelle comparés aux aliments bio est la plus probable », indique Emmanuelle Kesse-Guyot, chercheuse (INRA) dans l’équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (Inserm, INRA, université Paris-XIII) et coauteure de ces travaux. De fait, les types de cancer dont les risques sont les plus réduits chez les consommateurs d’aliments labellisés « AB » sont également associés aux expositions des agriculteurs aux pesticides.

 

Les lymphomes surreprésentés chez les agriculteurs conventionnels

 

Conduits par Julia Baudry et Emmanuelle Kesse-Guyot, les auteurs ont exploité les données d’une grande cohorte, dite NutriNet, de près de 70 000 volontaires suivis entre 2009 et 2016. Ils ont divisé en quatre groupes les individus, en les classant des plus gros consommateurs de bio (environ plus de 50 % de leur alimentation), à ceux qui n’en consomment que de manière occasionnelle, ou jamais. Durant les sept années de suivi, 1 340 nouveaux cas de cancer ont été enregistrés ; les auteurs ont ensuite observé la répartition de ces maladies dans les différents groupes.

 

Au total, en tenant compte de toutes les localisations cancéreuses, la baisse du risque est de 25 % pour le groupe le plus consommateur de bio par rapport au groupe le moins consommateur. Mais les réductions de risque vont jusqu’à 34 % pour les cancers du sein post-ménopause, 76 % pour les lymphomes (un type de cancer du sang). « L’une des grandes forces de ces conclusions est qu’elles sont largement cohérentes avec les résultats des études menées sur les expositions professionnelles aux pesticides, explique l’épidémiologiste Philip Landrigan (Boston College, Etats-Unis), qui n’a pas participé à l’étude. Cela renforce grandement la plausibilité d’un lien entre l’effet mis en évidence et la présence de résidus de pesticides dans l’alimentation. » Les lymphomes, notamment, font partie des cancers surreprésentés chez les agriculteurs exposés aux pesticides.

 

« C’est, à ma connaissance, la première fois que l’on met en évidence et à partir d’une enquête prospective [c’est-à-dire en suivant dans le temps un ensemble d’individus], un lien entre alimentation bio et risque de cancer, ajoute M. Landrigan. Les grandes forces de l’étude sont la taille de la cohorte et la durée du suivi. Il s’agit clairement d’une étude importante et ce résultat mérite beaucoup de considération. »

 

Nombreux biais possibles

 

L’une des difficultés de l’exercice est de corriger l’analyse de nombreux biais possibles. En particulier, des travaux antérieurs montrent que les consommateurs d’aliments bio ont en moyenne une alimentation plus saine, pratiquent plus régulièrement de l’exercice physique ou encore appartiennent à des catégories sociales plus élevées que la moyenne. Autant de facteurs qui influent sur le risque de contracter diverses maladies – dont le cancer.

 

Les auteurs ont donc corrigé leur analyse grâce au relevé d’un grand nombre de caractéristiques des individus de la cohorte : indice de masse corporelle, niveau d’activité physique, catégorie socioprofessionnelle, qualité du régime alimentaire, statut tabagique, etc. « La prise en compte de ces nombreux facteurs de risque est à mettre au crédit des auteurs, estime l’épidémiologiste Rémy Slama (Inserm, université Grenoble-Alpes), qui n’a pas participé à ces travaux. Au total, il est peu plausible que des facteurs liés au style de vie, autres que la consommation d’aliments bio, soient en cause dans l’effet observé. »

 

M. Landrigan met cependant en avant un biais de recrutement possible. « Ainsi que les auteurs le notent, la cohorte repose sur des volontaires. Or, ces derniers ont généralement un niveau d’éducation plus élevé que la moyenne et un style de vie plus sain, dit le chercheur américain. Cela peut jouer sur les résultats. » Emmanuelle Kesse-Guyot n’en disconvient pas, mais estime que cet effet de recrutement « aura plutôt tendance à sous-estimer l’effet observé que le contraire ». De fait, même les plus faibles consommateurs de bio de la cohorte ont sans doute un risque de cancer moindre qu’une grande part de la population réelle…

 

Le risque des aliments ultratransformés déjà démontré

 

« Cette étude s’attaque à une question compliquée, et il est toujours préférable d’avoir confirmation de l’effet mis en évidence par d’autres études, dit Rémy Slama. Mais il faut aussi avoir à l’esprit que ce nouveau travail s’ajoute à un édifice de preuves déjà important et qu’il reste dans la chaîne alimentaire des résidus de pesticides de synthèse classés “cancérogènes probables”, actuellement autorisés ou interdits, mais rémanents dans les sols et l’environnement. »

 

A elle seule, une étude épidémiologique ne peut apporter la preuve définitive d’une causalité et, précise Mme Kesse-Guyot, « d’autres études doivent être menées pour préciser le lien de cause à effet ». Mais, en cas de confirmation, conclut la chercheuse, « des mesures de santé publique devraient être mises en place ». En attendant, juge Emmanuel Ricard, délégué à la prévention à la Ligue contre le cancer, « l’attitude de bon sens est de limiter son exposition aux pesticides et autres substances de synthèse ».

 

D’autant plus que la cohorte NutriNet a déjà montré, en février, que les aliments ultratransformés étaient également un facteur de risque pour le cancer. En 2017, elle a aussi mis en évidence un risque diminué de 30 % d’être touché par un syndrome métabolique chez les plus gros consommateurs de bio, par rapport aux consommateurs occasionnels. Etablir la preuve définitive de la responsabilité des résidus de pesticides est, là encore, complexe. Mais une étude sur l’animal, publiée en juin dans la revue Environmental Health Perspectives par des chercheurs de l’INRA et de l’Inserm, a montré que des rongeurs exposés à un cocktail de six pesticides courants, fréquemment rencontrés dans les fruits et légumes et à des niveaux théoriquement sans risques, présentaient les mêmes troubles métaboliques : forte prise de poids, glycémie élevée et accumulation de masse grasse.

 

22 octobre 2018 Jean-Yves Nau

 

Bonjour

 

Refusant le conditionnel, le service de presse de l’Inra n’a pas résisté au point d’interrogation. Cela donne : « Moins de cancers chez les consommateurs d’aliments bio ? ». Et prenons le pari : c’est un communiqué de presse qui sera amplement repris. Comment pourrait-il en être autrement avec ce pitch :

 

«  Une diminution de 25% du risque de cancer a été observée chez les consommateurs « réguliers » d’aliments bio, par rapport aux personnes qui en consomment moins souvent. C’est ce que révèle une étude épidémiologique menée par une équipe de l’Inra, Inserm, Université Paris 13, CNAM, grâce à l’analyse d’un échantillon de 68 946 participants de la cohorte NutriNet-Santé. »

 

L’affaire est aussitôt relayée par les militants de Générations Futures qui remplace le point d’interrogation par un autre, d’exclamation. « Une nouvelle étude INSERM/INRA montre que les consommateurs réguliers de bio ont un risque moindre de 25 % de développer un cancer par rapport aux non-consommateurs de produits bio ! ». Puis reprise par Le Monde (Stéphane Foucart, Pascale Santi) : « L’alimentation bio réduit de 25 % les risques de cancer. Selon une étude menée sur 70 000 personnes, la présence de résidus de pesticides dans l’alimentation conventionnelle explique ce résultat. »

 

Possibles biais

 

 Tout cela en plein Salon international de l’innovation alimentaire organisé à Paris.  Pourquoi, dès lors, aller plus loin que les titres ? Qui ira jusqu’à lire le travail scientifique qui justifie le communiqué de presse : The frequency of organic food consumption is inversely associated with cancer risk: results from the NutriNet-Santé prospective Cohort. JAMA Internal Medicine. 22 octobre 2018 (Julia Baudry, Karen E. Assmann, Mathilde Touvier, Benjamin Allès, Louise Seconda, Paule Latino-Martel, Khaled Ezzedine, Pilar Galan, Serge Hercberg, Denis Lairon & Emmanuelle Kesse-Guyot). Résumé de l’Inra :

 

 « Le marché des aliments issus de l’agriculture biologique « bio » connaît un développement très important depuis quelques années. Au-delà des aspects éthiques et environnementaux, une des principales motivations de consommation est le fait que ces produits sont issus de modes de production sans produits phytosanitaires et intrants de synthèse et pourraient donc s’accompagner d’un bénéfice pour la santé. Toutefois, les rares données épidémiologiques disponibles ne sont pas suffisantes à l’heure actuelle pour conclure à un effet protecteur de l’alimentation bio sur la santé (ou un risque accru lié à la consommation des aliments issus de l’agriculture conventionnelle). Si la manipulation des intrants chimiques, en particulier via une exposition professionnelle chez les agriculteurs, a été associée à un risque accru de pathologies (en particulier cancer de la prostate, lymphome et maladie de Parkinson), le risque encouru via les consommations alimentaires en population générale n’est pas connu.

 

 « Des chercheurs du centre de recherche en Epidémiologie et Statistiques Sorbonne Paris Cité (Inra/ Inserm/Université Paris 13/CNAM) ont mené une étude épidémiologique basée sur l’analyse d’un échantillon de 68 946 participants (78% de femmes, âge moyen 44 ans) de la cohorte française NutriNet-Santé  1. Leurs données relatives à la consommation d’aliments bio ou conventionnels ont été collectées à l’inclusion, à l’aide d’un questionnaire de fréquence de consommation (jamais, de temps en temps, la plupart du temps) pour 16 groupes alimentaires.

 

 « Des caractéristiques socio-démographiques, de modes de vie ou nutritionnelles ont également été prises en compte dans cette analyse. Au cours des 7 années de suivi (2009-2016), 1 340 nouveaux cas de cancers ont été enregistrés et validés sur la base des dossiers médicaux. Une diminution de 25% du risque de cancer (tous types confondus) a été observée chez les consommateurs « réguliers » d’aliments bio comparés aux consommateurs plus occasionnels. Cette association était particulièrement marquée pour les cancers du sein chez les femmes ménopausées (-34 % de risque, score bio élevé versus bas) et les lymphomes (-76 % de risque). La prise en compte de divers facteurs de risque pouvant impacter cette relation (facteurs socio-démographiques, alimentation, modes de vie, antécédents familiaux) n’a pas modifié les résultats. »

 

Exclamation et « Nutrinautes »

 

Certes l’Inra précise que plusieurs hypothèses pourraient expliquer ces données : la présence de résidus de pesticides synthétiques beaucoup plus fréquente et à des doses plus élevées dans les aliments issus d’une agriculture conventionnelle, comparés aux aliments bio. Autre explication possible : des teneurs potentiellement plus élevées en certains micronutriments (antioxydants caroténoïdes, polyphénols, vitamine C ou profils d’acides gras plus bénéfiques) dans les aliments bio.

 

Certes Le Monde souligne que l’une des difficultés de l’exercice est de corriger l’analyse de nombreux biais possibles :

 

« En particulier, des travaux antérieurs montrent que les consommateurs d’aliments bio ont en moyenne une alimentation plus saine, pratiquent plus régulièrement de l’exercice physique ou encore appartiennent à des catégories sociales plus élevées que la moyenne. Autant de facteurs qui influent sur le risque de contracter diverses maladies – dont le cancer. »

 

 Certes Le Monde convient que « d’autres études doivent être menées pour préciser le lien de cause à effet ». Et L’Inra corrige en soulignant que « le lien de cause à effet ne peut être établi sur la base de cette seule étude ». Reste les points, d’interrogation et d’exclamation, de préférence au mode conditionnel.

 

 A demain

 

1 L’étude NutriNet-Santé est une étude de cohorte nationale réalisée sur une large population d’adultes volontaires (qui deviennent des « Nutrinautes » (sic) après inscription) lancée en 2009, dont l’objectif est d’étudier les relations nutrition-santé. Dans le cadre de cette étude NutriNet-Santé, le volet BioNutriNet s’intéresse à l’impact potentiel de la consommation des aliments en fonction de leurs modes de production (bio versus conventionnel) sur l’état nutritionnel, sur des marqueurs toxicologiques, sur l’environnement et sur la santé des individus.

 

Le recrutement de nouveaux volontaires pour participer à l’étude NutriNet-Santé se poursuit. Il suffit pour cela de s’inscrire en ligne (www.etude-nutrinet-sante.fr) et de remplir des questionnaires, qui permettront aux chercheurs de faire progresser les connaissances sur les relations entre nutrition et santé et ainsi d’améliorer la prévention des maladies chroniques par notre alimentation.

 

 

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22 octobre 2018 1 22 /10 /octobre /2018 06:00
Le 78 rue de Varenne touche son 2e Guillaume : après François le paysan lorrain président de la FNSEA voilà Didier le drômois à la remorque de la FNSEA

Sur Twitter, je crois, alors qu’on annonçait la chute de Travers, un agriculteur, suggérait pour le poste : un agriculteur. Je lui répondis, une fois n’est pas coutume, « on a déjà donné avec François Guillaume, ce ne fut pas une réussite… »

 

J’avoue avoir été injuste avec lui, son bilan à l’Agriculture ne fut ni meilleur ni pire que celui de ses prédécesseurs de droite, mais je garde une dent contre lui, il se comporta vis-à-vis de Michel Rocard lors du Congrès de Narbonne d’une manière indigne (j’y étais), nous étions en pleine négociation d’élargissement à l’Espagne et au Portugal, démagogie, outrances, le populisme dans toute son horreur.

 

Lorsque Jacques Chirac, premier Ministre de la première cohabitation nomme François Guillaume président de la FNSEA depuis 1979, ministre de l’Agriculture, les dents grincent tant au RPR qu’à la FNSEA. L’homme est dur, intransigeant, méprisant.

 

Il privatisera la CNCA, Crédit Agricole, pour les beaux yeux d’Yves Barsalou et Lucien Douroux, qui vireront Huchon de la direction, ce même Huchon qui se retrouvera directeur de cabinet du Premier Ministre Rocard opposera son veto à la nomination de Lucien Douroux comme directeur, le coup de pied de l’âne. On vivait une époque formidable, à l’ancienne.

 

Il lancera avec Michel Noir, Ministre du commerce extérieur, le cycle de négociations du GATT, dit Uruguay-Round, à Punta del Este. 

 

Causeur, feuille de droite écrit à son propos :

 

« Mais c’est à la tête de la FNSEA qu’il a donné sa pleine mesure en usant de sa forte personnalité  pour faire reconnaître l’autorité syndicale, y compris à l’arrivée au pouvoir de la gauche qui prétendait « briser ce monopole de représentation du monde agricole ». En réponse, 120 000 paysans défilèrent dans Paris. Du jamais vu, complété par une autre démonstration de force, lors des élections aux Chambres d’Agriculture en écrasant toute opposition au  leadership « de la toute puissante FNSEA »

 

Sa popularité incita Jacques Chirac vainqueur des élections législatives en 1986 à lui proposer le ministère de L’Agriculture ; il l’accepta sous le double challenge d’appliquer la Politique agricole qu’il revendiquait à la tête du grand syndicat paysan et de défendre bec et ongles les intérêts agricoles français menacés à Bruxelles et face aux Etats-Unis. Pari réussi mais   remis en cause par la défaite de Jacques Chirac à la présidentielle de 1988. Poursuivre son combat autrement l’oblige alors à engager une carrière politique au Parlement européen puis à l’Assemblée Nationale. Il y découvre le dessous des cartes ignoré du grand public ; les intrigues, les coteries, les dérives coupables de certains élus insuffisamment sanctionnées, les promotions trop rapides qui faute d’être éclairées  par des expériences professionnelles et civiques confirmées portent préjudice à la saine gestion des affaires et aux intérêts de l’Etat. Rigoureux et direct, il n’a plus la cote auprès de Chirac qui se radical-socialise pour entrer à l’Elysée  et s’y installer pour deux mandats peu convaincants. François Guillaume tient sa place au Palais Bourbon et s’irrite des tergiversations et de l’abdication de la Droite frileuse alors que le péril est à la porte. »

 

Il finira à Debout la France de Dupont-Aignan.

 

Pour l’anecdote, j’ai assisté à son arrivée triomphale rue de Varenne, Nallet (ex-FNSEA viré pour gauchisme par Debatisse) est Ministre depuis la démission de Rocard et, deux après, à son départ rageur, Nallet étant à nouveau Ministre. Raymond Lacombe, l’aveyronnais, avait repris le flambeau d’une FNSEA en pleine turbulence.

 

Bref, François Guillaume n’a pas laissé un souvenir impérissable rue de Varenne, il eut le mérite de coller avec les ambitions présidentielles de Chirac, avec lui la couleur était claire : il venait de la FNSEA et entendait bien résister aux européistes du gouvernement, ce qu’il ne réussit pas toujours à faire.

 

Le nouveau Guillaume me semble être une nouvelle erreur de casting de Macron : il y eut le fugace Mézard, rade-gauche, puis Travers pur produit du PS à convictions variables mais marcheur de la première heure, voilà Didier Guillaume sous-produit du PS ramollit.

 

Mais où est le nouveau monde ?

 

Ce type n’a pas la queue d’une idée, il vient de recevoir son bâton de maréchal, sa seule ambition sera de durer, de passer au travers des gouttes, ne pas froisser madame la présidente de la FNSEA, un boulet.

 

Première saillie : Didier Guillaume, ministre de l’agriculture, demande aux scientifiques de « faire la preuve » des conséquences des pesticides sur la santé

 

Contrairement à ce qu’affirme Didier Guillaume, la loi dispose que c’est au producteur du pesticide de prouver que son produit n’a pas d’effet sur la santé.

 

Mais par-delà ce sujet important, c’est la mue de l’agriculture qui va rester en jachère, les beaux discours de Macron seront doucement enterrés et la primauté restera à une vision de l’alimentation datant du siècle précédent.

 

Pour ma part j’estime que dans ces conditions le Ministère de l’Agriculture n’a plus sa raison d’être, il reste le ministère des agriculteurs, plus précisément celui du syndicalisme majoritaire, il faut le supprimer pour le remplacer par un vrai Ministère de l’alimentation. Les enseignants la moitié des effectifs, les vétérinaires, les forestiers, les agents des établissements publics, type INAO, peuvent vivre leur vie rattachés à d’autres entités ministérielles.

 

Le nouveau monde est là ! Vaste programme que j'aurais appliqué dès ma nomination, ça aurait eu de la gueule !

 

Didier Guillaume à l'Agriculture, une « pirouette du destin » !

L'ancien président du groupe PS au Sénat entre enfin au gouvernement, après des années de frustration et ces derniers mois dans le creux de la vague.

 

 

«  J'ai décidé de quitter la vie politique. Je vais démissionner de mon mandat de sénateur dans les semaines qui viennent. Cette décision est mûrement réfléchie. » Qui aurait cru, ce 16 janvier 2018, que le Didier Guillaume qui publiait ces lignes sur son profil Facebook atterrirait, neuf mois plus tard, jour pour jour, quasiment heure pour heure, au ministère de l'Agriculture pour remplacer Stéphane Travert ? Personne. Ni à gauche ni à droite. Pas même lui. Ni dans le vieux monde, ni dans le nouveau. À quoi, à qui l'ancien président du groupe socialiste au Sénat, vice-président de la chambre haute sous la présidence Hollande, doit-il cette opportunité ? Les avis divergent, mais au fond, se recoupent.

 

Pour certains de ses détracteurs, dont d'anciens amis, Didier Guillaume doit son salut ministériel à sa cupidité. Ce 16 janvier 2018 donc, peut-être las du travail parlementaire, sans doute aussi désabusé par l'effondrement du Parti socialiste, ce passionné de ballon ovale annonce son retrait de la vie politique pour relever un nouveau défi : prendre la tête du Groupement d'intérêt public de la Coupe du monde de rugby France 2023. Un poste bien moins exposé, probablement plus divertissant. Mais, également, simplement honorifique... et donc bénévole. Cet aspect, qu'il ne soupçonnait pas, le refroidit et l'amène à renoncer. «  Pas question de se contenter de couper des rubans, je suis un homme d'action  », se justifie-t-il. Le Drômois retourne donc au Sénat, mais change de fauteuil : l'ancien directeur de campagne de Manuel Valls durant la primaire de la gauche, ouvertement Macron-compatible, quitte le groupe socialiste pour s'installer avec les Radicaux. «  Il arrive quelques fois que les enjeux alimentaires l'emportent sur les considérations idéologiques. Les politiques sont des êtres humains comme les autres...  » plaisante Bernard Poignant, ex-maire de Quimper et ancien conseiller intime de François Hollande. Didier Guillaume tire de l'épisode une nouvelle réputation peu flatteuse, ainsi que des inimitiés dans son ancienne famille.

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21 octobre 2018 7 21 /10 /octobre /2018 07:00
Je pourrais chroniquer sur Mélenchon « l’idiot utile » de Mitterrand mais je préfère le faire sur la votation à propos des cornes des vaches suisses.

Comme la Françoise Giroud à propos de Chaban j’ai pour principe de ne pas tirer sur les ambulances.

 

Il est de bon ton dans les cercles de ses affidés de souligner que François Mitterrand, qui s'intéressait à lui, confiait volontiers : «Jean-Luc Mélenchon est l'un des plus doué. Il ira loin à condition que sa propre éloquence ne l’enivre pas

 

Permettez-moi de sourire, ayant fréquenté chaque jour pendant deux ans un mitterrandiste de la première heure et du premier cercle, Louis Mermaz, je sais que le Mélenchon et son alter-ego de l’époque Julien Dray de la Gauche Socialiste étaient considérés par Tonton comme les idiots utiles qu’ils pouvaient jeter dans les roues des réformistes, Rocard en tête, pour se refaire la cerise de la vraie gauche. Mais, et ce mais est de poids, il n’a jamais au grand jamais proposé à Mélenchon d’être Ministre alors que celui-ci en rêvait le jour et la nuit. Il lui faudra attendre l’arrivée de Jospin, ancien trotskyste comme lui pour accéder au maroquin de Ministre et de le soutenir à la Présidentielle où il s’est vautré… Tout le Jean-Luc est là.

 

Et même si ça déplaît à ceux qui croient  benoîtement qu’il incarne une «opposition humaniste, écologiste et sociale», Jean-Luc Mélenchon est « l’homme de toutes les ruptures : rupture avec la Ve République, qu’il veut remplacer par une VIe République, régime d’assemblée piqueté de démocratie directe, rupture avec l’Union européenne, rupture avec le FMI, rupture avec l’OMC, rupture avec l’économie de marché, rupture avec le monde réel.

 

Jean-Luc Mélenchon reprend la place qu’occupait Georges Marchais au début des années 70, une place dont François Mitterrand a délogé le PCF. C’est l’inverse même de la démarche de l’homme de Latché, et c’est la voie qui se dessine. Le Parti socialiste n’est pas mort mais il est très gravement atteint et il lui faudra des années pour se reconstituer, se réunifier, se relever. En somme, le PS se retrouve dans la position qu’il occupait durant les années 60, avant que François Mitterrand le ressuscite. Et Jean-Luc Mélenchon a repris le rôle de Georges Marchais à l’orée des années 70 : la longue impasse de la gauche de rupture. »

 

Donc, comme je n’ai nulle intention de me cailler le lait pour les déboires de Jean-Luc et de Sophia, ce dimanche encore ensoleillé j’ai décidé de vous parler d’une votation chez nos voisins helvètes.

 

« Ces Helvètes n’ont pas fini de nous «surprendre», s’exclame Le Dauphiné libéré. Journal pour lequel «après la libre circulation des personnes, le renvoi des étrangers, la fin du nucléaire… le maintien des cornes sur la tête des vaches semble un sujet quelque peu décalé».

 

Décalé?

 

Pas tant que ça. Car s’il est un organe animal qui fait débat aujourd’hui, c’est bien la corne de vache. Même si l’initiative populaire «Pour la dignité des animaux de rente agricoles (Initiative pour les vaches à cornes)» sur laquelle le peuple suisse est appelé à se prononcer le 25 novembre et qui pose la question des limites de la démocratie directe en matière de bonheur des bovidés fait bien sourire un certain nombre d’acteurs médiatiques. Sur le fond des propriétés de la kératine. Ou dans le traitement du sujet.

 

«C’est vrai qu’une vache sans cornes, c’est moche», se doit de constater la radio RTL. «Et on en voit de plus en plus, y compris en France. Mais il y a une raison, les éleveurs les leur enlèvent par sécurité, pour éviter de prendre des coups de cornes et pour que les vaches qui se bagarrent parfois entre elles ne se blessent pas.»

 

Les initiants, sur ce point, sont clairs: ils «disent vouloir redonner leur dignité aux animaux, ils ne demandent pas l’interdiction de l’écornage, mais une subvention pour les éleveurs qui arrêtent de le faire». Soit 190 francs par vache et 38 par chèvre. (On oublie souvent que les caprins sont aussi concernés.) Le sujet est «sérieux», dit la journaliste française, il faut donc bien qu’«on en parle»:

 

Mais vous savez, «nous, les Français, regardons plus souvent le doigt qui montre la lune, alors que les Suisses qui sont bien plus pragmatiques et intelligents… un monde nous sépare!!» répond @JonquetBernard sur Twitter. Il réagit, lui, à une chronique chafouine de La Matinale de RTS, selon laquelle «il y aurait des bons et des mauvais sujets de votation, des objets de première classe et d’autres qui ne mériteraient pas la réflexion et le vote populaire». Ainsi, ces fameuses cornes ne seraient «pas un sujet assez sérieux pour la Constitution»:

 

La suite ICI

Un cas de vache folle détecté en Ecosse
Le gouvernement écossais a annoncé avoir identifié un cas de vache folle dans une ferme de l'Aberdeenshire. Son origine est encore inconnue. ICI 

 

 

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21 octobre 2018 7 21 /10 /octobre /2018 06:00
montage de six photos d'archives : le juge Jean-François Perrin, Henri Emmanuelli, André Laignel, Michel Pezet, Philippe Sanmarco et et Gérard Monate © AFP / STF

montage de six photos d'archives : le juge Jean-François Perrin, Henri Emmanuelli, André Laignel, Michel Pezet, Philippe Sanmarco et et Gérard Monate © AFP / STF

Les ébraiements, les gesticulations de tous les chevaux de retour, tous sans exception, Mélenchon en tête en ce moment, de toutes les couleurs, me laissent aussi froid que la banquise avant les effets du réchauffement climatique.  Attention, je n’entonne pas le couplet « tous pourris » mais j’invite à la décence celles et ceux qui ont bénéficié tout au long de leur longue et exclusive carrière politique des retombées d’un système de financement opaque et qui n’ont de cesse de trouver des failles dans le système mis en place.

 

J’ai le souvenir de la panique qui s’était emparé des éléphants du PS lorsqu’éclata l’affaire URBA. Je rassurai Matignon, du côté du 78 de la rue de Varenne nous étions clean : la distribution des quotas GATT instituée sous Edgard Faure était un lointain souvenir, aucun paquet de biftons ne traînait dans le coffre du Ministre. En plaisantant je fis remarquer à Huchon que les seuls explosifs qu’avait contenu le coffre étaient les comptes de campagne de François Mitterrand qu’Henri Nallet, le trésorier de la campagne, gardait au chaud.

 

Je ne croyais pas si bien dire.

 

« Sans doute faut-il rappeler qu'au début de l'année, Thierry Jean-Pierre est un juge d'instruction inconnu qui enquête sur un double accident mortel du travail survenu sur un chantier du Mans en 1990. Le 8 janvier il entend un ancien élu du PS, le Dr Pierre Coicadan qui lui indique que «certaines entreprises versent des commissions par l'intermédiaire de bureaux d'études pour avoir des marchés publics». Jean-Pierre informe alors le premier substitut du procureur qui ouvre une information contre X pour «extorsion de fond».

 

Le 6 avril, l'instruction conduit à l'interpellation de Christian Giraudon, ancien responsable d'Urba pour les Pays-de-Loire qui sera inculpé et écroué. Le magistrat sait alors que Giraudon a prévenu l'ex PDG d'Urba, Gérard Monate. C'est pourquoi, il décide de monter à Paris sans attendre le lundi, tente en vain de perquisitionner chez G. Monate avant d'aller le faire dans les locaux d'Urba.

 

Pendant ce temps la Chancellerie et l'Elysée s'affolent : le pouvoir décide d'ordonner le dessaisissement du juge qui n'en sera officiellement avisé qu'à sa sortie des locaux d'Urba, par un magistrat parisien flanqué de Me Yves Baudelot, avocat du PS, lequel n'hésitera pas à bousculer le magistrat pour tenter de s'emparer des cartons de scellés qu'il vient de saisir. Le scandale aidant, Henri Nallet et Georges Kiejman feront dans la calomnie grossière, le premier parlant «d'équipée sauvage», le second de «cambriolage judiciaire».

 

Évidemment, la Chancellerie peut choisir de continuer «la guérilla judiciaire» comme le dit le juge Jean-Pierre en faisant attaquer la procédure sur d'autre points, comme la perquisition. Mais près deux décisions favorables au juge manceau, on doit commencer à hésiter en haut lieu. Le plus cocasse dans l'affaire, est sorti jeudi soir de la bouche du Garde des Sceaux, Henri Nallet, lequel, nullement troublé par ce camouflet, n'a pas hésité à saluer la décision de la cour Suprême comme une «démonstration tout à fait remarquable de l'indépendance de la Justice». Quel humour M. le ministre! »

 

Le Far West.

 

Pour autant, le travail de la justice se poursuit. « J’avais une opinion à soumettre au Premier ministre : « il faut dire au procureur, allez-y, ouvrez ! C’était le Far West, et bien découvrez le Far West ! Et dites-nous ce que vous allez faire ». Le Premier ministre était assez tenté… », raconte Henri Nallet, nommé en octobre 1990 au ministère de la Justice, dans le documentaire La parole est au garde des Sceaux. Finalement, Michel Rocard aurait reculé devant la pression des barons du parti. « Il m’a dit : « il faut arrêter. Il faut essayer d’expliquer aux magistrats que l’on va réguler tout ça, mettre de l’ordre, mais que pour l’instant, ce n’est pas la peine de mettre en examen trente ou quarante dirigeants politique », poursuit Henri Nallet.

 

Tout le monde  sait. Tout le monde se tait.

 

« Nombreux sont les dirigeants d’entreprises qui connaissent parfaitement – et s’en plaignent – les quatre techniques principales qui sont utilisées pour financer la vie politique, à savoir les fausses factures, la surévaluation de factures, l’emploi de personnel indu et la prise en charge de factures indues…certains [élus] se font prendre, le plus souvent par inexpérience, ce qui, en la matière, est une grave faiblesse. D’autres, qui ont plus d’expérience ou qui pratiquent sur une plus grande échelle, ce qui leur permet de s’équiper de façon plus adaptée, ne se font pas prendre. »

Pierre Joxe Sénat, séance du 14-11-1989, p. 3255

 

« Depuis trente ans que je suis un responsable politique, j’ai vu les pratiques des uns et des autres dans mon département. Personne, sur aucun de ces bancs, ne peut affirmer qu’il n’a pas reçu de l’argent d’entreprises privées, et particulièrement dans le département de la Seine-Saint-Denis. Il ne faut pas jouer les oies blanches ! »

 

« Il y a aussi des sociétés industrielles ou commerciales – c’est ainsi depuis toujours et tout le monde le sait sur ces bancs, [tonne Charles Pasqua] – qui contribuent au financement de la vie politique. Et que l’on ne me dise pas le contraire : tous les partis politiques et tous les candidats ont bénéficié de cette sorte d’aide. Il est donc nécessaire que la loi reconnaisse cette réalité et qu’elle l’encadre.

Sénat, séance du 17-02-1988, p. 122)

 

Histoire du financement du PS (85-89) par Gilles Gaetner, James Sarazin publié le 29/11/1990 ICI

 

 « Un homme, la soixantaine enveloppée, sort d'un porche discret du quai des Grands-Augustins. Sous son bras, un paquet joliment emballé de papier fantaisie. Un beau cadeau, en vérité: 5 millions de francs, en coupures de 500 francs. Le porteur du colis s'appelle Gérard Monate, patron d'Urba-Gracco, la pompe à finances du PS. Une affaire qui a failli passer sous le nez du parti au pouvoir. Quelque temps plus tôt, l'un des plus gros chauffagistes parisiens a emporté un contrat fabuleux: la réfection des installations des lycées d'Ile-de-France. Un contrat qui vaut bien une largesse: 10 millions de francs en liquide pour le RPR, via un intermédiaire, Jean-Claude Méry. Au siège du PS, on l'apprend. Fureur. Monate est chargé de récupérer le coup. Méry, qu'il connaît bien - ils font le même «métier» - accepte de couper la poire en deux. Moyennant promesse de ristourner une partie du pactole au PC, lui-même se chargeant d' «intéresser» l'UDF. »

 

Henri Nallet, l'actuel ministre de la Justice, harcelé par l'opposition à propos de son rôle de trésorier de la campagne présidentielle de François Mitterrand en 1988, n'est pas le seul à en savoir quelque chose. Deux amnisties au goût amer pour l'opinion publique - votées en 1988 et 1989 - auront soulagé plus d'un élu pris dans le collimateur de deux petits flics marseillais, Antoine Gaudino et Alain Mayot. »

 

Vendredi, 28 Juin, 1991

 

Le juge Jean-Pierre a bien fait. C'est à dire qu'il n'a rien d'un «cambrioleur» et qu'il a agi légalement. Ainsi en ont décidé hier, les 27 magistrats de la chambre criminelle de la Cour de Cassation, en rejetant le pourvoi formé par le procureur général d'Angers contre l'arrêt de la chambre d'accusation d'Angers qui avait déclaré valable, le 19 avril dernier, la procédure instruite au Mans par le juge d'instruction Thierry Jean-Pierre dans le dossier Urba, le bureau d'étude chargé de la collecte de fonds pour le compte du parti socialiste.

 

Les magistrats de la Cour Suprême ont suivi les conclusions de l'avocat général, Mme Nicole Pradain qui avait estimé que le premier substitut du procureur avait tout à fait le droit d'ouvrir une information «contre X pour extorsion de fond», information dont il devait confié l'instruction au juge Jean-Pierre.

 

Ce qui revient à valider l'ensemble des actes d'instruction effectués par Thierry Jean-Pierre, et notamment la perquisition opérée dans les locaux parisiens d'Urba le dimanche 7 avril dernier. Un acte qualifié «d'équipée sauvage» par le garde des Sceaux Henri Nallet, et de «cambriolage judiciaire» par Georges Kiejman, l'ex-ministre délégué à la Justice, qui devaient dessaisir le juge le jour même de cette perquisition.

 

Pour Thierry Jean-Pierre, la décision d'hier n'en constitue pas moins une victoire contre la raison d'Etat.

 

En 1992 et en 1994, les conjonctures présentent bien des points communs. Les partis qui gouvernent sont touchés par l’éclatement de scandales. En 1992, Pierre Bérégovoy devient 1er Ministre, et insiste dans son discours de politique générale devant l’Assemblée du 08-04 sur la nécessité de vider l’abcès de la corruption ; il installe également une commission pour réfléchir à la prévention de la corruption présidée par Robert Bouchery, ancien procureur général près de la cour d’appel de Paris. Il ne fait que répondre à la pression judiciaire et médiatique ambiante. En janvier, Renaud Van Ruymbeke vient perquisitionner au siège du PS dans le cadre de l’instruction de l’affaire Urba le jour de l’entrée en fonction de Laurent Fabius comme 1er secrétaire. En mai, Yves Challier, ancien chef de cabinet de Christian Nucci au ministère de la Coopération est condamné à cinq ans de prison pour « soustraction de deniers publics par dépositaire de fait, faux et usages, falsification de chèque et usages ». Deux élus PS sont mis en cause dans une affaire de fausses factures en lien avec la SAGES. En juillet enfin, juste avant l’ouverture du congrès du parti socialiste, Le Monde révèle la probable inculpation d’Henri Emmanuelli en liaison avec ses fonctions passées de trésorier du PS.

 

Presque 30 ans, la corruption est toujours constituée d’un couple infernal : les corrupteurs et les corrompus, l’appétit du pouvoir balaie trop souvent la faible digue des textes. Nos hommes politiques feraient bien de nettoyer les écuries d’Augias et éviter de se donner en spectacle au fameux peuple qui souvent se régale de leurs turpitudes car les prébendes, les passe-droits font aussi partie de notre ADN national. Le courrier parlementaire que j’ai vu défiler chaque soir sous mes yeux, les parapheurs du soir, en tant que directeur de cabinet constitue un florilège des demandes de l’électeur à son élu.

 

Reste un point fondamental : la frontière très perméable entre les nécessités de financer l’action politique et l’enrichissement personnel. Ironie de l’histoire Urba avait été institué pour créer un sas entre les financeurs et les élus afin d’éviter que ceux-ci prélèvent une dîme au passage (les porteurs de valises de billets étaient coutumiers du fait). La corruption était constituée bien sûr mais l’argent collecté illégalement était réparti de façon transparente, Monate était un honnête homme, ses petits carnets en témoignent.

Dans l’affaire Mélanchon, un retour à la raison s’impose, il n s’agit que d’enquêtes préliminaires menées dans le cadre de la procédure pénale – la violence d’une perquisition matinale est évidente et peut justifier une réelle émotion, mais elle est la même pour tous – notre Jean-Luc ne s’est pas vu passer des menottes ou placer en garde à vue.

 

En annexe :

 

  • Perquisition chez Mélenchon : "Pas de justice politique, mais une justice déséquilibrée" ICI 

 

  •  La procureure générale de Paris répond à Jean-Luc Mélenchon : "Ces perquisitions ont été diligentées en pleine légalité" ICI   

 

  •  Justice : l’Elysée prend la main sur les procureurs ICI 

 

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