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16 décembre 2018 7 16 /12 /décembre /2018 07:00
Au temps des cépages nazis le Zweigelt en Autriche, le « Dr. Wagnerrebe» dans le IIIe Reich l’ancienne «Cuvée des Dames hospitalières» 51 ares 10 centiares au lieudit les Teurons à Beaune devient «Clos du maréchal Pétain».

Commençons dans l’ordre historique :

 

  • Un cépage appelé «Dr. Wagnerrebe» sous le Troisième Reich en hommage à un dirigeant agricole nazi fut débaptisé après la Seconde Guerre mondiale. Renommé «Scheurebe» en Allemagne, d'après le nom de son inventeur, il est aujourd'hui encore produit et commercialisé en Autriche sous le nom de «Sämling 88» (Semis 88). Mais cette appellation, qui se réfère au numéro du croisement qui a produit le cépage, est sujette à controverse, le chiffre 88 étant un code employé dans les milieux néonazis pour signifier «Heil Hitler».

 

  • En Autriche le cépage «Zweigelt», créé à partir d'un croisement entre le SaintLaurent et le Blaufränkisch, qui porte le nom de son créateur, le botaniste autrichien Fritz Zweigelt (1888-1964), un nazi membre de la première heure du parti NSDAP et un antisémite convaincu, crée une certaine polémique. Au point qu'une campagne est lancée pour le rebaptiser.

 

Le cépage «Zweigelt» est très populaire en Autriche. (photo: DPA/Sebastian Willnow)

 

C’est le vin star des tables locales, ce cépage produit le vin rouge le plus consommé en Autriche.

 

 

L'organisme Österreich Wein Marketing, chargé de la promotion du vin autrichien, s'est dit ouvert à la discussion, tout en soulignant que le dossier devait être davantage étayé. Un point de vue partagé par l'historien Robert Streibel, qui a toutefois estimé «qu'une fois que tout sera prouvé et inattaquable, il sera difficile de cautionner le nom Zweigelt».

 

  • Dans l’État françaisla terre ne mentait pas les notables bourguignons, le maire  de Beaune Roger Duchet en tête s’illustrèrent en mai 1942 où le préfet du département de la Côted’Or demanda officiellement qu’une des vignes des Hospices de Beaune soit vendue au département, avant d’en faire don au maréchal Pétain. La municipalité de Beaune et les notables de la région répondirent avec une allégeance totale aux sollicitations préfectorales. Le maréchal ayant accepté ce cadeau, qui s’inscrit dans la très longue liste des cadeaux qui lui sont faits quotidiennement, une délégation officielle se rendit à Vichy pour lui remettre son titre de propriété. Le maréchal devient ainsi propriétaire d’un clos qui fait partie de la « Cuvée des Dames Hospitalières », un des fleurons du vignoble bourguignon. Un an plus tard, une cérémonie a lieu à l’occasion du bornage du clos. La Libération venue, le clos perd son bornage, ses grilles et son nom, et la mémoire locale s’empresse d’oublier l’événement tandis que les notables se rallient avec empressement au régime républicain restauré. »

 

 

Dans « La terre ne ment pas » : le terroir viticole à l’épreuve de la Révolution nationale de Vichy

La matérialité d’un discours : l’épisode des Clos du maréchal Pétain

Jean Vigreux écrit :

 

Professeur d’histoire contemporaine à l’université de Bourgogne, auteur d’une thèse de doctorat d’État consacrée au dirigeant communiste Waldeck Rochet (Waldeck Rochet, une biographie politique, La Dispute, 2000, avec un préface de Serge Berstein qui fut son directeur de thèse), et d’un récent « Que sais-je ? » sur le Front populaire (N°3932), spécialiste de l’histoire du communisme rural en France et de l’histoire de la Résistance (il est directeur du Musée de la Résistance en Morvan), Jean Vigreux publie aux PUF la version remaniée et augmentée d’un ouvrage publié en 2005 aux Éditions universitaires de Dijon, sous le titre La vigne du maréchal Pétain.

 

 

« En premier lieu, il faut évoquer le Clos du maréchal Pétain à Beaune. Plusieurs moments caractérisent cet épisode ; celui du don, puis celui de la cérémonie du bornage et enfin ceux des vendanges et de la mise en bouteille. Au printemps 1942, le département de Côte-d’Or, via le préfet régional, Charles Donati, demande aux Hospices de Beaune de lui céder une vigne de renommée afin de l’offrir au chef de l’État. La commission administrative des Hospices accepte cette initiative. Ce cadeau rejoint la longue liste des offrandes des provinces françaises au chef de l’État. C’est une portion de 51 ares et 10 centiares située au lieudit les Teurons à Beaune : l’ancienne « Cuvée des Dames hospitalières » devient « Clos du maréchal ». Une délégation des notables beaunois, conduite par le préfet régional Donati se rend à Vichy pour offrir ce cadeau au maréchal Pétain le 29 mai 1942. Roger Duchet, de retour à Beaune, s’empresse de raconter cette entrevue dans le journal local :

 

« Arrivés à l’Hôtel du Parc, nous avons été introduits près du maréchal par le Docteur Ménétrel, chef de son secrétariat particulier, et avons été présentés par M. le préfet régional Donati auquel revient l’heureuse idée d’offrir au Chef de l’État une vigne de Bourgogne. Le Maréchal s’est réjoui de posséder une parcelle du célèbre domaine des Hospices de Beaune. C’est avec intérêt qu’il a reçu de nos mains l’acte de vente, le plan de sa nouvelle propriété et l’originale clef de la vigne qui porte désormais le nom de Clos du Maréchal. […] Nous avons admiré l’étonnante vigueur physique du Maréchal. Il s’est entretenu avec nous d’une façon simple et familière qui nous a tous profondément touchés. C’est avec joie que nous lui avons présenté l’hommage de notre Bourgogne. Nous sommes heureux et fiers de posséder maintenant sur notre "Montagne" de Beaune le "Clos du Maréchal" » (Journal de Beaune, 3 juin 1942).

 

Les louanges de Duchet contrastent avec l’état général de l’opinion, mais soulignent les enjeux de la mystique pétainiste. L’acte notarial qui est établi par Me Nourrissat à Dijon, qui fait plusieurs voyages entre la Côte-d’Or et Vichy, invite aussi à mesurer l’emprise idéologique du régime sur une portion de terroir. D’ailleurs, pour que le don puisse se faire, un fonctionnaire de la Préfecture, travaillant pour les hypothèques, établit un document où l’identité du chef de l’État est déclinée avec cette mention lapidaire et quasi programmatique : « N’appartient pas à la race juive. N’a pas d’ascendance juive ». Le zèle poussé à son extrême offre alors un lieu inattendu de « contrôle d’origine ». (Vigreux 2016) On retrouve le même type de transcription dans l’acte remis à la conservation des hypothèques de Beaune, le 18 juin 1942 : « le maréchal Pétain est né à Cauchy-la-Tour (Pas-de-Calais), le 24 avril 1856, qu’il est de nationalité française et non israélite (…) ».

 

Ainsi commençait l’histoire du clos du maréchal Pétain. Un an après l’offrande, en 1943, la vigne, activité économique, sociale et culturelle de la Côte-d’Or sert de support au pouvoir politique, tant sur les imaginaires qu’elle mobilise et les registres variés qui l’entourent ; une mise en scène médiévale et religieuse au moment où la ville de Beaune commémore avec faste le 500e anniversaire de ses Hospices, une valorisation du travail de la terre. Tout le registre de l’idéologie traditionaliste et passéiste de Vichy peut alors être mobilisé dans cette petite sous-préfecture de la côte bourguignonne.

 

On prépare avec minutie et respect de la tradition le bornage sous la responsabilité du préfet régional assisté par un ingénieur géomètre à Dijon, Marcel Mourgeon. Véritable cheville ouvrière de la cérémonie, ce dernier est chargé de préparer le bornage dans le moindre détail. Premièrement, il investit le terrain à Beaune et prévoit l’emplacement précis des bornes. Il conçoit également les cartons d’invitation ; usant de ses talents artistiques et de calligraphe, il fait le dessin original mettant en scène le bornage dans un cadre médiéval. Les canons en sont simples : il s’agit de marier « le culte des insignes maréchalistes », comme la francisque et les attributs traditionnels d’un bornage viticole, tout en usant d’une rhétorique folkloriste. Il revient au centre rural de Corgoloin (ancien chantier de jeunesse) de tailler et de sculpter les bornes du Clos. Trois bornes ont été réalisées mesurant 1,20 mètre de hauteur sur 0,60 mètre de large, pour un poids d’une tonne chacune. Ces trois bornes s’inscrivent dans la symbolique du régime en portant la francisque et l’inscription « Ph. P. 1942 », une borne miniature a été également envoyée à Vichy…

 

Le 25 mai 1943, l’inauguration publique est organisée en présence des notables et des jeunes du centre de Corgoloin qui prennent place autour du clos et reçoivent une véritable leçon pétainiste. N’oublions pas également que le « Service Civique Rural » rassemble plus de cent mille jeunes âgés de dix-sept à vingt et un an qui participent activement aux travaux des moissons et des vendanges remplaçant en partie les centaines de milliers d’agriculteurs prisonniers en Allemagne.

 

Le préfet régional Charles Donati représente officiellement le régime de Vichy et le maréchal Pétain. Il est accueilli sur place par son chef de cabinet M. Beydou, le maire de Beaune Roger Duchet, le géomètre expert Marcel Mourgeon et le notaire dijonnais Me Émile Nourissat (membre du Conseil départemental depuis mars 1943), ces derniers assurant le caractère solennel de la cérémonie.

 

Le délégué régional à la jeunesse, M. Thiébaut, est le premier à prendre la parole. Il est fier et heureux de faire don de trois bornes au nom du centre de Corgoloin. Comme le rappelle Max Cappe, le journaliste poète du Progrès de la Côte-d’Or, journal collaborateur, M. Thiébaut « offre ce travail exécuté avec tant d’amour et de soin par des jeunes, comme un témoignage de leur fidélité à la personne du chef de l’État ».

 

L’ensemble des discours prononcés lors de la cérémonie du bornage, insiste sur l’agrarisme, le respect, le travail manuel et la hiérarchie. Il est aussi intéressant de voir que l’héritage de la délimitation du clos par un mur en pierres faisant référence à la « tradition » renoue avec la chaîne du temps comme le promeut l’idéologie du régime de Vichy. Au cours de son allocution, le préfet régional mentionne longuement le maréchal Pétain qui aurait été heureux d’être présent, évoquant son amour pour « la terre, la jeunesse, le respect, l’amour du travail bien fait »10. Le registre des valeurs de la Révolution nationale est à nouveau décliné.

 

© Joël Drogland écrit

ICI 

 

Jean Vigreux montre que les notables locaux ont joué un rôle important « dans l’entreprise de refoulement et d’oubli, voire d’occultation » qui a touché cet événement après la Libération. Comme le maire de Beaune, la plupart d’entre eux retrouvent très vite leur position dominante dans la vie locale après 1945, parfois après une courte période d’indignité nationale. Les Hospices de Beaune étant redevenus propriétaires du clos et ayant été dédommagés (ce qui conforte la thèse d’une spoliation par l’État français en 1942), ce sont les mêmes notables, accompagnés des négociants en vins de la place de Beaune, qui proposent d’offrir ce clos au général de Gaulle. « Si cette proposition n’a pas été suivie d’effet, elle invite à penser les ressorts du rapport à l’autorité, mais aussi de l’opportunisme permanent. »

 

La carrière politique de Roger Duchet est loin d’être finie ! Sénateur maire de Beaune, il réussit « un retournement remarquable » et crée en 1949 le Centre national des indépendants, devenu peu après le Centre national des indépendants et paysans, le parti d’Antoine Pinay. Roger Duchet est plusieurs fois ministre entre 1951 et 1956 et son parti devient l’une des forces les plus importantes de la droite française. En avril 1959 il reçoit le général de Gaulle dans sa bonne ville de Beaune. Les notables locaux sont toujours en place et le clos du maréchal totalement oublié.

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16 décembre 2018 7 16 /12 /décembre /2018 06:00
« Bon, dame, ce n'est pas tout ça, il faut que j'aille balayer la place ! » comme disait mémé Marie…

J’ai le bonheur, qui vaut toutes les rétributions financières, d’avoir des lecteurs fidèles, commentateurs, plus ou moins réguliers, de mes chroniques.

 

Même ceux qui ne me trouvent pas à leur goût me lisent, tel François Mauss :

Le 11 décembre 2018

 

Au Sieur Jacques :

C’est véritablement fascinant de lire ce blog où on trouve des pages splendides comme celles sur Simone Weil, des réflexions intéressantes sur Lafon-Rochet et aussi des aigreurs inutiles dont le ton est assez mineur.

Il doit y avoir comme cela des jours sans et des jours avec ! Va savoir, Charles !

 

Ainsi le nantais Arédius qui à l’évocation de mon séjour nantais Place Victor Richard  a réveillé en mois des réminiscences de ma Vendée crottée, de son patois ou de ses expressions.

 

« Les nouilles de mon gourbi place Victor Richard » Ah ! C'est à mon arrivée à Nantes que, à la boulangerie de cette place, j'ai entendu une dame dire « bon, dame, ce n'est pas tout ça, il faut que j'aille balayer la place ! »...et j'ai appris que la place, c'était chez elle. »

ICI 

 

Mémé Marie, le pépé Louis et tous les vieux du village parlaient patois. Ma sainte mère, très à cheval sur l’orthographe, la syntaxe, elle avait rêvé d’être institutrice mais on l’envoya faire son apprentissage de couturière, veillait au grain : pas question d’utiliser ce vocabulaire de paysan mal dégrossi. Mon père Arsène, qui parlait peu, le faisait en un excellent français.

 

Mes copains et moi nous ne parlions pas le patois mais, hors les oreilles de nos mères, nous aimions utiliser le langage des charretiers : « Nom de Diou, de Bondiou ! », « Bordel de merde ! », « Fais chier ! » « Putain de putain ! » ou des expressions comme « pleuvoir comme vache qui pisse », « grenouille de bénitier », « tirer son coup »…

 

Le patois vendéen est riche : c’est un sous-ensemble du dialecte poitevin. Malgré les différences, surtout de prononciation, il existe des points communs importants entre les différents parlers locaux. Henri-Pierre Troussicot le maîtrise parfaitement. ICI 

 

Mais ma chronique de ce matin est essentiellement consacrée : à la place.

 

En effet, dans ma prime jeunesse, avec mon père, dans sa 2 CV Citroën, qu’il conduisait comme un amoureux de sa campagne, le dimanche après-midi nous allions visiter dans les métairies ses clients. Pour ceux qui ne savent pas encore Arsène Berthomeau était entrepreneur de travaux agricoles : battages, labours, distillation.

 

C’était au tout début des années 60 et l’électrification rurale n’avait pas encore atteint les écarts, donc les petites maisons d’un étage, aux fenêtres étroites étaient plongées en plein après-midi dans la pénombre. Nous nous asseyons autour de la grande table commune sur des bancs. La fermière préparait le café, c’est-à-dire, qu’elle allait quérir dans un grand récipient qui bouillottait sur un trépied au coin de la cheminée, un café à la turque : un mélange de café moulu et de chicorée plongé dans de l’eau. Vu mon âge je n’avais pas droit au café donc je ne peux vous en décrire le goût. Je ne buvais rien et je trouvais ça très bien vu le niveau d’hygiène. À la maison on se moquait un peu de moi en disant que j’étais « zirou » car je n’acceptais de manger que le beurre que baratait à la main la tante Valentine. Dire que le beurre que vendaient les BOF des villes provenait de ces fermes qui le vendaient sur la marché du vendredi à la Mothe-Achard. Vraiment y’avait de quoi être dégoûté ou aziré en patois.

 

Mon père, stoïque, faisait la rincette avec de la goutte, celle qu’il distillait pour le compte du bordier. J’avais droit à y tremper un sucre.

 

Papa n’était jamais pressé, il prenait le temps, ce qui me donnait l’occasion d’observer l’intérieur des fermes qui se résumait souvent à deux grandes pièces communes. Comme plusieurs générations cohabitaient, il y avait des lits à rouleau dans la pièce commune. Ceux-là je les connaissais car pépé Louis, mémé Marie et la tante Valentine couchaient sur des matelas de plumes, dans lesquels ils s‘enfonçaient comme dans des sables mouvants, couvre-pied rouge et gros édredon. Pépé Louis couchait en chemise et portait un bonnet de nuit à pompon.

 

Mais ce qui me fascinait c’est que, contrairement à la maison familiale où le sol était recouvert de carrelage, dans les fermes où nous allions c’était de la terre battue couleur de glaise et surtout pleine de trous et de bosses. L’été y’avait même des poules qui venaient y gratter.

 

Pour balayer la place la fermière utilisait un balai en fragonnette, le Fragon faux houx ou Petit-houx a des tiges et des feuilles très rigides qui permettaient de gratter le sol en terre battue qu’il fallait un peu arroser afin d’éviter la poussière.

 

Comme la cheminée, où bouillait un grand chaudron à patates pour les gorets, fonctionnait en permanence, et tirait plus ou moins bien, les poutres au plafond étaient noires de suie. Un jambon y pendait, de même que des tresses d’oignons et d’échalotes. Sur les buffets des globes avec des bondieuseries, des mèches de conscrits, des médailles miraculeuses. Au mur des crucifix ornés du rameau de buis béni par le curé le dimanche des rameaux. Il y avait aussi des hommes debout, des bonnetières, en merisier et toujours une pendule à balancier indiquant l’ancienne heure c’est-à-dire celle du soleil.

 

L’eau, comme les chiottes, quand il y en avait, étaient dehors.

 

Ils se lavaient, pas très souvent d’ailleurs, dans les grandes bassines en zinc servant à la lessive à la buanderie.

 

Les femmes avaient coutume de dire aux hommes « vos bêtes sont mieux logées que nous… »

 

Le confort matériel des métayers n’était guère le souci des maîtres. On partageait les fruits de la métairie alors pourquoi dépenser de l’argent pour loger ses paysans.

 

Je ne suis pas en train de noircir le tableau mais je décris une réalité pas très lointaine : une cinquantaine d’années seulement. Rien qu’un petit coup de canif au c’était mieux avant. Le dernier acte de l’exode rural se jouait à ce moment. Les lois d’orientation de 1960 d’Edgard Pisani, la Révolution silencieuse de Debatisse, le Marché Commun, le plan Mansholt, le rapport Vedel, la porte-ouverte à l’intensification, à l’intégration par les firmes, au hors-sol pour les exploitations familiales à 2 UTH, ça vient de loin camarades !

 

Les paysans ne domineraient plus l’espace rural, ils sont minoritaires, les bourgs vont mourir, les usine fermer, les  grandes surfaces, chères aux gilets jaunes vont drainer ces étranges ruraux toujours en bagnoles, plus personne ne prend le train. C’est le début de la fin que nous payons cash.

 

L’exemple de haute-Vendée industrieuse devrait donner à réfléchir à tous les politiques, les extrêmes en particulier, sur le remaillage, le tapinage aurait dit mémé Marie : le ravaudage, de ces territoires exsangues.

 

Petit dictionnaire de patois vendéen

 

Chez nous, il ne pleut pas

   o mouille

 Chez nous, il n'y a pas de rosée

   mais de l'égaille

 Chez nous, on ne souffle pas

   on buffe

 Chez nous, on ne ferme pas les portes à clé

   on barre les portes

 Chez nous, on ne fait pas la sieste

   on fait la mariénnaïe

 Chez nous, les gens ne sont pas méchants

   le sont chti

 Chez nous, il n'y a pas d'éclaboussure

   mais o coti

 Chez nous, il n'y a pas de mensonges

   mais do mentries

 Chez nous, il ne bruine jamais

   o brimace

 Chez nous, personne n'est ensorcelé

   l'sont enjominaïe

 Chez nous, on ne tombe pas à terre

   mais on ché o bas

 Chez nous, on ne mange pas de noix

   mais do calais

 Chez nous, il n'y a ni pie ni corbeau

   mais do niaces et pi do groles

 Chez nous, on n'a pas chaud

   i sont achallé

 Chez nous, on ne dit pas 'ou est-tu'

   mais 'ou é to qu'té calé'

 Chez nous, on n'est pas 'arrivé'

   on est rendu

 

La suite ICI 

 

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15 décembre 2018 6 15 /12 /décembre /2018 06:00
l'écrivain Michel Chaillou pose pour le photographe, le 04 novembre 2005, lors de la Foire du Livre de Brive.  / DIARMID COURREGES / AFP

l'écrivain Michel Chaillou pose pour le photographe, le 04 novembre 2005, lors de la Foire du Livre de Brive. / DIARMID COURREGES / AFP

Pourquoi soudain ce matin ce petit livre oublié a-t-il surgi dans mes mains ?

 

Je ne sais, mais il tombait à pic dans les méandres de mes pensées, tout d’abord avec tout ce qui se passe en ce moment je me pose la question : suis-je démodé ? Bien difficile pour moi de répondre ; et puis il y a Nantes ma ville, la ville de mes errements de jeune homme, la Place Royale débaptisée Place du Peuple, mai 68, les lacrymogènes, l’odeur sucrée de l’usine du Petit Lu, les populaires du stade Marcel Saupin, les nouilles de mon gourbi place Victor Richard, les œufs durs et le ballon rouge des petits matins au Santeuil, les places à 3 francs au cinéma Katorza, les tonus…

Michel Chaillou écrit :

 

« Autrefois par exemple à Nantes s’étalait une place dont ne subsiste aujourd’hui que le nom, Bretagne, place Bretagne qualifiant aujourd’hui une incompréhensible étendue agrémentée, plutôt enlaidie, d’une tour qui ambitionne d’effacer jusqu’au souvenir chez les gens âgés, les démodés, de l’ancienne esplanade livrée autrefois chaque samedi à la ferraille, à tous les objets dépareillés ayant survécu aux désastres de nos heurs, vestiges disparates que le temps avait déjà tatoués de sa main impitoyable, toute une brocante à acheter, déformée par l’usage… »

 

« On voudrait pouvoir écrire : c'est du chaillou, comme on dit d'un patois, d'un cru fort en tanin. Appellation contrôlée et incontrôlable, qui a vite fait de monter à la tête. On se promet de n'en boire qu'un verre, comme ça, en claquant de la langue; et pfuitt, la bouteille y passe ! » écrivait Bertrand Poirot-Delpech dans « Le Monde des livres » à propos de Domestique chez Montaigne publié chez Gallimard, 1983.

 

ICI 

 

Michel Chaillou aura publié jusqu'à son dernier souffle. L'écrivain et éditeur, attentif à restituer « la vie souterraine des choses », s'est éteint des suites d'une longue maladie, à Paris, le mardi 10 décembre. Il avait 83 ans.

 

On n’imaginait pas que cette voix vibrante puisse un jour ne plus s’élever. Ni que cette écriture tour à tour torrentielle et buissonnière soudain s’arrête. 
Michel Chaillou, c’était une parole, un style, une présence.

 

Michel Chaillou n’était pas un écrivain hors sol producteur de textes sans attaches. L’autobiographie, souvent élargie en autofiction, s’affirmait comme une composante essentielle de son écriture.

 

Face à une époque « que le savoir importune », Michel Chaillou se présentait en artiste du contretemps. De 1990 à 1996, il avait dirigé chez Hatier la collection « Brèves littératures », dans laquelle des auteurs comme Michel Butor, Patrick Chamoiseau, Jacques Roubaud, Jean-Noël Vuarnet, Pierre Pachet... revisitaient l’histoire littéraire. Érudition et ouverture d’esprit furent les maîtres mots de l’entreprise.

 

Il ne manquait aucune occasion de rappeler que lire et lier relevaient pour lui d’une seule et même opération. Que la distance est mince entre une invention stylistique et une vision neuve du monde. Et il ajoutait : « Écrire, c’est lire (...), mais lire ce qui n’existe pas encore. »

Jean-Claude Lebrun L’Humanité Jeudi, 19 Décembre, 2013  

 

La Croix (Bruno Frappat)

 

Michel Chaillou, le songe-plein

 

À la vitesse, il préfère la lenteur, au rationnel l’élan d’une âme en balade, au présent fugitif et impérieux, le passé. Jadis, naguère, antan : voilà ses territoires.

 

Michel Chaillou n’est pas de ces écrivains qui tonitruent sur le devant de la scène médiatique. Il a l’actualité sinon en horreur (l’homme est un gentil, venu d’ailleurs et planant ailleurs), du moins n’est-ce pas son sujet. [ …] Le petit livre de quatre-vingt-dix pages qu’il consacre à son éloge du démodé n’est pas œuvre de ronchon caduc, mais une sorte de jouvence, de seconde chance donnée à tout ce qu’on a oublié. Et tort de négliger. C’est délicieux comme un dessert, fin comme un vieux vin. (La Croix, 10 mai 2012)

 

Lectures (Bruxelles)

 

Entre poésie et réflexion, entre nostalgie et vertige, c’est une approche différente du monde que nous fait ressentir et comprendre Michel Chaillou.  Loin de ses humeurs contre l’époque. Au clinquant qui donne l’impression du neuf, il préfère la rouille. « Le langage en définitive ne serait-il pas une immense brocante puisque tous ses vocables ont déjà servi, et n’est-ce pas cette servitude que l’on traque lorsqu’on écrit, toutes ces marques, empreintes multiples, traces diverses laissées derrière lui par le temps brocanteur qui, lui, ne fait que passer, c’est-à-dire se démoder sans cesse. » Voilà, nous sommes au cœur de l’oeuvre (conséquente) de Michel Chaillou. (Lectures, Bruxelles, septembre-octobre 2012)

 

Lire à Saint-Etienne (la chronique de Jacques Plaine)

 

Un magnifique essai que l’on aimerait montrer aux deux donzelles branchées du Paris-Le Croisic qui en sont le détonateur mais qui — mille fois hélas — ne le liront pas […] Un feu d’artifice. Un règlement de compte ? Qui sait ? La vengeance d’un « éclopé du temps » ? Sans doute. Mais quel bonheur d’accompagner « ce vieux toqué rétro » dans son omnibus du temps passé.

 

LE DÉMODÉ SE LAISSE BERCER

Par Robert Maggiori

— 17 juillet 2012

 

Vaut-il mieux être «branché sur toutes les ondes de la planète» ou juste avoir des «écouteurs d’âme» ? Courir d’aéroport en gare, ou rester flâner sur le quai ? Tout «partager» sur les réseaux, avoir peur de rater ce qui arrive dans le monde, ou ne rien entendre de ce qui en provient, et demeurer coi «dans les sentes perdues et éperdues de la confidence et du secret» ? Se laisser bercer par «l’implicite et ses chuchotis» ou se faire violenter par «l’explicite qui aboie ses vérités» ? Michel Chaillou, auteur de plus d’une vingtaine d’ouvrages, opte pour tout ce qui n’est pas «dans le vent». Mais est-il possible d’être démodé, si l’être, plutôt qu’un mode d’être, devient juste une mode ? Cela dépend de la façon dont on l’entend : être démodé, peut signifier «rechercher partout les points d’ancrage de la solitude, devenir le voyageur immobile de l’instant» ou «rester toujours bilingue de ses jeunes années».

 

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14 décembre 2018 5 14 /12 /décembre /2018 06:00
Dans l’univers impitoyable des acronymes agricoles je suis fan de la SAU la surface agricole utile qui permet de mesurer le fléau de la déforestation et du défrichement.

Quiconque, c’est-à-dire madame-monsieur tout le monde, débarquerait dans la salle à manger du 78 rue de Varenne, lors d’une réunion ministérielle avec les OPA, au premier étage, à l’aile droite de l’hôtel de Villeroy, serait frappé par la débauche d’acronymes qui y sont déversés. Moi-même, dans cette première phrase j’en ai utilisé un : OPA organisations professionnelles agricoles, désignant les syndicats FNSEA, CNJA, Confédération Paysanne, Coordination rurale, MODEF, les zinzins : APCA, CNMCCA.  5 de plus donc !

 

Les ministres, ignorants qu’ils sont, sauf Nallet qui fut salarié de la FNSEA, lorsqu’ils débarquent, doivent s’y faire, souvent ils font passer à leur directeur de cabinet des petits papiers pour éclairer leur lanterne.

 

Afin d’éclairer la vôtre vous pouvez consulter le Glossaire des abréviations et acronymes agricoles ICI 

 

Mais pourquoi diable ce matin, où j’ai une pensée pour mon fidèle strasbourgeois PAX et tous les habitants de cette belle ville, suis-je allé sur ce terrain ?

 

Tout simplement parce que je suis tombé sur la SAU, la surface agricole utile, qui est un instrument de statistiques permettant l'évaluation du territoire consacré à la production agricole.

 

En France, la SAU représente 29 millions d'hectares.

 

Avec les UTH, les unités de travailleurs humains, qui ont servi de socle à l’exploitation familiale chère à la loi d’orientation de Pisani, l’exploitation à 2 UTH, celle qui sera la base de la transformation des paysans en agriculteurs, c’est-à-dire des gens devant intensifier ou faire du hors-sol pour survivre, la SAU est un instrument de mesure essentiel.

 

Surface agricole utile (SAU) : sa définition

 

La surface agricole utile (SAU) ne doit pas être confondue avec la surface agricole totale (SAT). Il s’agit d’un instrument statistique employé à l’évaluation des territoires destinés à la production agricole. Parmi ces espaces, on compte notamment les terres arables (prairies artificielles, maraîchères, etc.) ; les cultures (comme les vignobles) ; les surfaces en herbe (alpages, prairies permanentes…). On peut également y inclure les jardins privés des agriculteurs. Cependant, les zones forestières (comme les forêts et les bois) n’appartiennent pas à la SAU. Elle se traduit en hectares avec une précision maximale du mètre carré. Cet indice statistique est étudié à l’échelle de la commune où se trouve l’exploitation agricole.

 

Une meilleure analyse de l’exploitation agricole à l’échelle mondiale

 

S’agissant d’un indice statistique universel, la surface agricole utile permet de mieux comprendre l’organisation des exploitations agricoles à l’échelle mondiale. Son intérêt sur le long terme est de développer une meilleure organisation du territoire agricole pour répondre à différents enjeux, comme la lutte contre la faim ou la préservation des écosystèmes et de la biodiversité. Sur les 51 milliards d’hectares que représente la surface terrestre, la SAU représente 5 milliards d’hectares. Sur ces cinq milliards, on compte près de 3,5 milliards d’hectares de pâturages et de terrains de parcours, 1,4 milliard d’hectares en terres arables et 140 millions d’hectares de diverses plantations (telles que les vergers, les vignes, les exploitations de café, palmiers…).

 

Mieux comprendre le phénomène de déforestation et de défrichement

 

La surface agricole utile permet également de mieux comprendre le phénomène de déforestation et de défrichement dans le monde. Ainsi, l’indice statistique permet de mieux localiser ces phénomènes et d’identifier leur impact sur la surface terrestre. Au Brésil, en Afrique et en Indonésie, la SUA a permis de chiffrer la disparition de 13 millions d’hectares par an en raison de ces pratiques de défrichement et de déforestation. Malgré ce constat, la superficie des terres arables reste relativement constante depuis près d’un demi-siècle. En effet, les « gains » dus à la déforestation sont contrebalancés par la dégradation des sols, l’extension de l’urbanisation en périphérie (ce qu’on appelle la périurbanisation) et la salinisation des terres dans les régions irriguées.

 

Le cas particulier de la France

 

La France s’inscrit en faux dans le phénomène global analysé par l’indice statistique de la surface agricole utile. La métropole exploite en effet une SAU résolument importante : elle représente 29 millions d’hectares, soit 54 % du territoire national.

 

Les terres agricoles occupent quant à elles 53,2 % de la surface métropolitaine. La SAU française compte une grande majorité de terres arables en surface toujours en herbe (environ 62 %), dont l’exploitation céréalière est majoritaire.

 

Depuis les années 2000, la SAU en France est en baisse progressive en raison de l’artificialisation des terrains. Les milieux semi-naturels sont les premiers à disparaître de façon continue pour privilégier les forêts ou la périurbanisation. Il ne faut pas non plus occulter l’urbanisation des zones littorales et le développement de plus en plus croissant des routes et des autoroutes depuis les années 1980. Cette situation est notamment prégnante sur le littoral méditerranéen continental, ainsi qu'en Poitou-Charentes, en Bretagne et dans le Nord.

 

Le rapport agricole 2017 fait notamment état d’un constat sur une nouvelle constitution de cette surface : « Entre 2000 et 2016, les terres ouvertes et les prairies permanentes ont enregistré un recul d’environ 37 700 hectares, tandis que les prairies artificielles ont augmenté de près de 10 500 hectares. »

 

SOURCE ICI 

 

Exploitations agricoles

 

Depuis au moins 20 ans, deux grandes tendances marquent l’évolution de l’agriculture française :

 

  • l’agrandissement des exploitations et

 

  • une concentration des productions agricoles dans les orientations technico-économiques spécialisées.

 

L’accroissement de la taille moyenne des exploitations résulte, d’une part, de la décroissance très rapide du nombre d’exploitations avec une division de moitié du nombre d’exploitations agricoles de tous statuts et de toutes tailles et, d’autre part, de la diminution moins rapide de la superficie agricole utilisée (SAU).

 

Celle-ci recouvre 28 millions d’hectares en 2013 pour un territoire métropolitain de 54,9 millions d’hectares. Le phénomène de spécialisation productive peut s’observer entre 2000 et 2010 à travers la diminution de la part des exploitations non spécialisées « polyculture-poly-élevage » tant en nombre d’exploitations (15,0 % contre 12,2 %) que de potentiel de production agricole (13,4 % contre 12,3 %). Ce phénomène semble ralentir entre 2010 et 2013.

 

La suite ICI 

 

Dix chiffres clés sur l’agriculture française ICI 

 

Chiffres de la bio en France ICI 

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13 décembre 2018 4 13 /12 /décembre /2018 08:20
De mon temps les agents c’était les hirondelles, de nos jours c’est pire que le chiendent y’en a partout même chez les naturistes…

J’attends en vain le retour des hirondelles, nos bobbies à nous, avec leur longue pèlerine bleu marin qui flottait au vent et leur bâton blanc.

 

Les agents cyclistes furent créés par le Préfet de Police Louis Lépine en 1900 pour assurer une surveillance de nuit dans les quartiers de Paris. Leur efficacité entraîna la création d'une Brigade cyclistes en 1901 et leur surnom « Hirondelles » leur fut donné parce que leur vélo de marque Hirondelle  fabriqué par Manufrance.

 

La Manufacture française d’armes et cycles de Saint-Étienne, son célèbre catalogue, la triste fin de son histoire en 2001. Les hirondelles furent commercialisées des années 1900 aux années 1960. Des motocyclettes Hirondelle furent également fabriquées par Manufrance dans les années 1950.

 

 

Chaque arrondissement de Paris était pourvu de trois brigades cyclistes de quatre agents, placés sous l'autorité d'un sous-brigadier. Ils achetaient leur vélo pour lequel une indemnité leur était versée.

 

Lire ICI 

 

« Mais, de son commissariat de Bagnolet, puis de Montreuil où il était hirondelle, il patrouillait dans les rues et les chemins de terre des Buttes à Morel pour maintenir la paix entre les bandes rivales, qui s'affrontaient à Montreuil et à Bagnolet. »

 

« Comme il tenait mal le pastis, il continuait son cirque en plein air, rue Fontaine ou rue de Douai. Des hirondelles l'encadraient et l'emmenaient au quart où on l'enchaînait, par les mains, au radiateur. »

 

« Les flics, on les appelait les « Hirondelles », toujours en couple, juchés sur leurs grands vélos. Deux pèlerines très vastes, filant à grande vitesse à califourchon sur un vélo grinçant, casquette de contrôleur SNCF à l'envers. »

 

Bien sûr, je croise sur le pavé de Paris des policiers en VTT, la brigade a été créée en 1990. Mon Dieu, doux Jésus aurait dit ma couturière de mère, qu’ils sont mal fagotés !  Ils se la pètent un peu, moins que ceux en rollers, et ils ne donnent pas aux citoyens le même sentiment de sécurité que les braves hirondelles du passé.

 

Après ce petit couplet souvenirs, revenons AUX AGENTS.

 

L’agent est ici un intermédiaire entre la production et la vente.

 

Les plus anciens sont les agents artistiques qui interviennent dans plusieurs domaines tels que la musique, le cinéma, le théâtre et la mode…

 

 

Les nouveaux arrivés sont les agents du football où l’argent coule à flots. Joueurs, entraîneurs, clubs ont des agents.

 

En clair, là où y’ a du blé à piquer sur le mercato y’a des agents par milliers.

 

10 % sur 180 millions d’euros ça fait un beau magot.

 

Le 31 août 2017, le Paris Saint-Germain arrachait le petit prodige à l’AS Monaco pour 180 millions d’euros.

 

L’agent se rémunère en effet à, l’aide d’une commission, un pourcentage sur le volume de ventes qu’il amène à son client.

 

Ce n’est pas nouveau mais la prolifération des agents dans le petit monde du vin, surtout nature, bio, biodynamie, intermédiaire entre des vignerons et des cavistes, loin des centrales d’achat de la GD ou des cavistes intégrés type Nicolas, m’interroge.

 

Bien sûr, l’éparpillement des vignerons et des cavistes, les petits volumes, la concurrence entre vignerons d’une même région – oui, oui, camarades ce mot honni traduit une réalité – celle entre cavistes, l’inorganisation qui se traduit par une absence d’allotement générant des coûts logistiques élevés, la recherche de notoriété, rendent la fonction d’agent utile.

 

Tous ces surcoûts mis bout à bout se retrouvent dans le prix des bouteilles ou, dit autrement, font que ce qui revient au vigneron est bien éloigné de ce que paye le consommateur final.

 

Est-ce une fatalité ?

 

Ce n’est pas simple ce qui ne signifie pas qu’on ne puisse pas y apporter des remèdes.

 

Le bon chemin pour les élaborer passe par ce qui fut l’une des armes des paysans face à la toute-puissance des intermédiaires : le mutualisme et la coopération.

 

Deux belles idées assassinées par les hiérarques des organisations professionnelles agricoles qui, malheureusement, agissent comme des répulsifs pour beaucoup de vignerons.

 

Pour autant, elles restent toujours des idées neuves pour qui veut bien les prendre et les utiliser à bon escient.

 

Délaisser la fonction commerciale, la confier à d’autres, a toujours été chez les paysans la pierre d’achoppement, la réinvestir fait partie du chantier de ce que l’on qualifie trop facilement de retour des circuits courts. Là encore, certaines belles âmes en profitent pour se sucrer au passage.

 

Mon pépé Louis détestait les intermédiaires, pour lui c’étaient rien que des maquignons, ceux qui lui mangeaient la laine sur le dos, le roulaient dans la farine en jouant de leur connaissance de l’état du marché, il leur réservait les injures les plus gratinées de son vocabulaire.

 

 

Pour les révolutionnaires assis bien au chaud je rappelle que dans l’Ouest, avec Bernard Lambert, la gauche paysanne, les Paysans Travailleurs ancêtres de la Confédération Paysanne, a lutté contre les cumulards, ces marchands de bestiaux enrichis qui trustaient les meilleures prairies au détriment des paysans.

 

De cette époque préhistorique je garde une forme d’aversion pour ceux qui, dans l’indispensable liaison entre le producteur et le vendeur final, se contentent de vivre sur la bête, prennent peu de risques, empochent une belle commission en rendant un service minimal, profitent de leur position pour privilégier certains de leurs clients.

 

Comme je n’ai ni les moyens, ni l’envie de réaliser une enquête sur la fonction d’agent dans le monde du vin et que ceux qui se targuent d’être des journalistes du vin n’auront ni le courage ni les moyens de la faire, j’en reste là.

 

Attention, lisez-moi bien, je ne mets pas tous les agents dans le même panier, ce serait alors, comme on dit, un vrai panier de crabes.

 

 

 

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12 décembre 2018 3 12 /12 /décembre /2018 06:00
© Chappatte dans Le Temps, Suisse

© Chappatte dans Le Temps, Suisse

Depuis les confins de l’est, mon commentateur préféré, à juste raison, me fait remarquer que ces derniers jours je ne suis pas gai, mes chroniques sont graves. Alors, ce matin je me suis dit mon vieux tu vas tremper ta plume dans la langue du neuf.3 et tu vas vanner grave.

 

Le temps et l’humeur du temps se donne des airs de 1789, le « peuple » cher à Mélenchon, grand admirateur de Robespierre, les gueux, bizarrement vêtus d’un gilet jaune imposé dans les bagnoles par l’administration, rêvent d’abolition des privilèges, montent sur Paris pour faire tomber le monarque républicain.

 

Nous connaissons tous cette célèbre citation, attribuée à Marie-Antoinette, qui aurait été prononcée pendant la disette de 1789 : « s'ils n'ont pas de pain, qu'ils mangent de la brioche ! »

 

Elle est totalement apocryphe, une fake news dirait-on aujourd’hui. ICI  

 

Le pain, dans ma Vendée crottée, le pain c’était sacré ; avant de l’entamer on y traçait une croix ; le dimanche le curé distribuait du pain béni pendant la messe ; jamais au grand jamais on ne jetait du pain rassis : on le trempait dans la soupe ou on en faisait du pain perdu.

 

Affirmer que le pain perdu était un plat de pauvres est à la fois vrai et faux, en effet les pauvres, souvent, ne disposaient ni d’œufs ni de lait ; pour moi c’était un plat de gens de peu, gagnant leur nourriture à la sueur de leur front, respectueux, se souvenant des temps de disette, les mauvaises récoltes…

 

Je redeviens grave, au sens propre, alors un peu d’Histoire :

 

Le pain perdu dit-on remonterait  à la Rome antique. On trouve une recette similaire dans le livre d’Apicius datant du Ve siècle avant Jésus Christ. Les romains trempaient des tranches de pain dans du lait (et parfois des œufs) avant de les faire frire: c’est ce qu’on appelait le « Pan Dulcis ».

 

On retrouve la trace d’une même recette au XVe siècle à la cour d’Henri V où le « lost bread », comme il est appelé alors, est très tendance. Mais ce n’est qu’à partir du XVIIe siècle que le terme French Toast apparaît en Angleterre en 1660 ans un livre intitulé The Accomplisht Cook, selon The Oxford English Dictionary.

 

Après la Grande Famine (1845-1851), les colons irlandais se rendant aux Etats-Unis et au Canada emportèrent le terme dans leurs bagages. En effet, la phrase « French toast «  apparaît pour la première fois dans l’Encyclopedia of American Food and Drink en 1871, même si des recettes semblables étaient aussi appelées « Egg toast », « Spanish toast » et même « German toast ».

 

Mais l’explication la plus convaincante est que les French toasts aurait été appelé de la sorte car la référence française rendait le mets plus raffiné et permettait d’ajouter un ou deux dollars à son prix. C’est ce qu’explique Stephen Block, rédacteur en chef du Kitchen Project, site spécialisé dans l’étude des origines des recettes. « Traditionnellement aux États-Unis, nous avons une admiration pour la cuisine française que nous considérons élaborée et gastronomique. Et c’est probablement pourquoi ce plat a été baptisé de la sorte. C’est simplement du marketing. Le nom sonne bien et l’adjectif French lui donne une connotation qualitative. Aucune chance en effet que « Lost Bread » ait pu marcher. Et comme le plat a eu du succès et que la recette était facile, l’appellation s’est propagée. »

 

Ce qui tendrait simplement à confirmer que, dans l’esprit des Anglais à l’époque et des Américains ensuite, cela devait forcement être français si c’était bon. En tout cas la popularité du pain perdu est maintenant bien plus grande aux États-Unis qu’en France (allez en trouver dans un café en France !). Les French toasts ont même droit à leur journée nationale, le 28 novembre.

 

Source : ICI  

 

Le lundi perdu

 

L’origine de la recette est souvent associée à la religion. Le pain perdu aurait été principalement consommé le premier lundi qui suit l’Épiphanie, surnommé d’ailleurs le « lundi perdu», car étant alors un jour chômé.

 

La tradition veut que l’on trempe des tranches de pain rassis dans un mélange de l’ait et d’œuf afin de l’imbiber complètement, puis, une fois égouttées, qu’on les cuise dans le beurre à la poêle. Saupoudrées de sucre, elles sont ensuite prêtes à être dégustées.

 

Chaque région de France s’est approprié la recette.

 

Dans le Périgord c’est « pain crotté », « pain ferré » dans le nord où la cassonade remplace le sucre blanc.

 

L’Anjou connaît une variante, le pain perdu au triple sec (Combier ou Cointreau).

 

La Basse-Bretagne connaissait le boued laezh (« nourriture de lait »), c’est-à-dire du lait chauffé avec du pain.

 

En Charente, le pain perdu est parfois appelé soupe-rousse probablement à cause de sa couleur une fois cuit.

 

En Normandie le pain perdu est flambé avec du pommeau de Normandie et servi avec de la confiture de pommes.

 

Au Québec il est surnommé « pain doré » traditionnellement accompagné de sirop d’érable.

 

En Turquie, il est consommé notamment au petit déjeuner appelé « Kızartma Ekmek » mais sa recette ne contient pas de lait, seulement des œufs contrairement à la recette française. Une autre différence est que le pain perdu est cuit dans de l’huile et non du beurre. Les turcs l’apprécient accompagné de différentes confitures.

 

En néerlandais, il peut s’appeler « gewonnen brood » : « pain gagné » (puisqu’il est récupéré).

 

En Espagne, la torrija est une sorte de pain perdu, généralement associée à la période du carême ; il y a des formes régionales. La variante d’Argentine et d’Uruguay s’appelle torreja.

 

En Suisse, on appelle aussi ce mets « croûte dorée ». En Allemagne, on parle de « Armer Ritter », ce qui veut dire « chevalier pauvre » et qui désigne un repas pouvant être préparé avec peu de moyens financiers grâce aux ingrédients bon marché. Au Portugal, le pain perdu est un plat traditionnel de Noël qui s’appelle les « rabanadas ». Au Mexique, on parle de « Pan Francés », ce qui veut dire bien sûr « Pain Français ».

 

Source : ICI 

 

Question rituelle : on boit quoi avec ça ?

 

 

Trois Pépins 2015 - Jacques Perritaz - Cidrerie du Vulcain à Fribourg (Suisse)

Cidre sec

Le surprenant mariage de 3 fruits à pépins, avec le nez floral du coing, l'acidité vivante de la pomme et la douceur en bouche de la poire. Un beau voyage au milieu des vergers de la Région de Fribourg.

 

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11 décembre 2018 2 11 /12 /décembre /2018 06:00
Un témoignage de Simone Weil et son dialogue avec Auguste DETŒUF sur la condition ouvrière en 1937 « Elle était persuadée de l'ignorance des « bourgeois intelligents » sur la réalité de la condition ouvrière »

En 1934, trois ans après son agrégation de philosophie, la normalienne Simone Weil prend un congé de l’Éducation Nationale pour travailler à l’usine. Cette démarche reflète sa volonté de s’échapper « d’un monde d’abstractions et de [se] trouver parmi des hommes réels», celle-là même qui la conduira peu après à s’engager auprès des anarchistes espagnols. Simone Weil était parvenue à la conviction qu'elle ne pouvait continuer à militer en faveur d'une révolution sociale sans avoir vécu la vie des ouvriers. Ne pouvant se satisfaire des solutions totalitaires de type soviétique que revendiquait la majorité syndicale, elle voulait connaître la réalité de la condition ouvrière.

 

De cette année comme ouvrière, il nous reste des lettres et un «journal d’usine», où la jeune femme consigne le détail de ses tâches ainsi que ses souffrances et humiliations quotidiennes.

 

Elle se fit recommander par Boris Souvarine à Auguste Detœuf (X 1902) qui accepta de l'embaucher à Alsthom. Elle avait postulé pour un emploi d'ouvrière, qu'elle exerça d'abord à Alsthom, puis dans d'autres entreprises et finalement chez Renault où elle travailla jusqu'aux grèves de 1936.

 

C’est donc dans l’une des usines de gros matériel de la Société Alsthom dont Auguste Detœuf fut l’initiateur et l’animateur que, d’accord avec lui, elle fit ses débuts dans la condition ouvrière. L’expérience les intéressait, lui, comme elle. N’avaient-ils pas en commun, comme il le lui écrit plus loin, une tendance naturelle « à enseigner aux hommes à se mesurer à leur juste valeur »

 

 

De santé fragile, Simone Weil souffre terriblement de la dureté des conditions de travail : températures extrêmes, flammes qui «lèchent les mains et les bras», blessures, cadences d’autant plus rapides que les ouvriers sont payés à la pièce – à certains postes, le rythme de production a doublé en quatre ans ! De plus, la « manœuvre sur la machine » a beaucoup de mal à réussir les tâches d’usinage qu’on lui confie, d’autant que les machines sont souvent mal réglées. Elle y met pourtant toute sa bonne volonté – on trouve dans son journal une «liste des bêtises commises à éviter dorénavant (relire cette liste 2 fois par jour)»…

 

En partageant le quotidien des ouvriers, la philosophe découvre aussi leur misère tragique, leur faim et leur désespoir. «Je ne vois pas comment ceux qui ne sont pas costauds peuvent éviter de tomber dans une forme quelconque de désespoir – soûlerie ou vagabondage, ou crime ou débauche, ou simplement, et bien plus souvent, abrutissement – (et la religion ?).» Plus loin, elle rapporte ces propos entendus chez les ouvrières qu’elle côtoie. «Vous avez des gosses ? – Non, heureusement. C’est-à-dire, j’en avais un, mais il est mort.» Et Simone Weil de commenter : «C’est beau les sentiments, mais la vie est trop dure…». Rappelons qu’en ces années trente, la crise économique a diminué les salaires et aggravé la précarité.

 

Cette immersion dans le monde ouvrier est aussi une expérience intime de l’inhumanité du taylorisme. Comme on le voit dans l’extrait, la jeune femme juge cette organisation du travail profondément contraire à toute dignité humaine. «(…) Le tragique de cette situation, c’est que le travail est trop machinal pour offrir matière à la pensée, et que néanmoins il interdit toute autre pensée. Penser, c’est aller moins vite (…).» Et, plus loin : «On est comme les chevaux qui se blessent eux-mêmes dès qu’ils tirent sur le mors – et on se courbe. On perd même conscience de cette situation, on la subit, c’est tout. Tout réveil de la pensée est alors douloureux». Le travail à la chaîne aboutit en même temps à l’abêtissement des ouvriers : «L’ouvrier ignore l’usage de chaque pièce. (…) Le rapport des causes et des effets dans le travail même n’est pas saisi».

 

Quel sens donnait-elle à cet engagement ?

 

Peu de temps après sa première embauche, elle écrit à Boris Souvarine : « Vous devez vous demander ce qui me permet de résister à la tentation de m'évader, puisque aucune nécessité ne me soumet à ces souffrances... C'est que même aux moments où véritablement je n'en peux plus, je n'éprouve à peu près pas de pareille tentation. Car ces souffrances, je ne les ressens pas comme miennes, je les ressens en tant que souffrances des ouvriers, et que moi personnellement, je les subisse ou non, cela m'apparaît comme un détail presque indifférent. Ainsi le désir de connaître et de comprendre n'a pas de peine à l'emporter. »

 

En 1937 elle fait une conférence devant un auditoire d'ouvriers pour leur expliquer qui est Taylor et comment il a conçu les systèmes d'organisation du travail auxquels ils sont soumis. « L'ouvrier ne souffre pas seulement de l'insuffisance de la paie. Il souffre parce qu'il est relégué par la société actuelle à un rang inférieur, parce qu'il est réduit à une espèce de servitude... C'est le véritable problème, le problème le plus grave qui se pose à la classe ouvrière : trouver une méthode d'organisation du travail qui soit acceptable pour la production, pour le travail et pour la consommation. »

 

Elle était persuadée de l'ignorance des « bourgeois intelligents » sur la réalité de la condition ouvrière, d'où ses contacts avec Auguste Detœuf auquel elle écrit : « Si mon projet doit se réaliser un jour - le projet de rentrer chez vous comme ouvrière, pour une durée indéterminée, afin de collaborer avec vous de cette place à des tentatives de réforme - il faudra qu'une pleine compréhension soit établie auparavant. » Elle lui recommande d'aller voir le film de Chaplin, Les temps modernes : « La machine à manger, voilà le plus beau et le plus vrai symbole de la situation des ouvriers dans l'usine. »

 

Auguste Detœuf entre dans le jeu et jusqu'à la guerre, il échange avec elle une correspondance régulière. Dans une lettre de 1937 où elle l'appelle « cher ami », elle critique sur un ton acerbe une conversation entendue dans le train entre deux patrons de PME qui s'insurgent contre la perspective d'un contrôle de l'embauche et de la débauche. Auguste Detœuf lui répond longuement en lui expliquant pourquoi ils pensent ainsi. « Ma chère amie, ajoute-t-il, s'il est relativement aisé de remplacer le dirigeant d'une grande entreprise par un fonctionnaire, le petit patron ne peut être remplacé que par un patron. Fonctionnarisée, son entreprise s'arrêterait très vite. », et il poursuit en soulignant la nécessité de législations qui soient compréhensibles pour les petits patrons. « Il faut accepter, conclut-il, qu'il y ait des hommes qui ne raisonnent pas toujours très juste, pour qu'au lieu de quelques chômeurs à peu près secourus, il n'y ait pas un peuple entier crevant de faim et exposé à toutes les aventures. »

 

Source ICI  

EXTRAIT

 

«Pour moi, personnellement, voici ce que ça a voulu dire, travailler en usine. Ça a voulu dire que toutes les raisons extérieures (je les avais crues intérieures, auparavant) sur lesquelles s’appuyaient pour moi le sentiment de ma dignité, le respect de moi-même ont été en deux ou trois semaines radicalement brisées sous le coup d’une contrainte brutale et quotidienne.

 

Et ne crois pas qu’il en soit résulté en moi des mouvements de révolte. Non, mais au contraire la chose au monde que j’attendais le moins de moi-même – la docilité.

 

Une docilité de bête de somme résignée. Il me semblait que j’étais née pour attendre, pour recevoir, pour exécuter des ordres – que je n’avais jamais fait que ça – que je ne ferais jamais que ça. Je ne suis pas fière d’avouer ça. C’est le genre de souffrances dont aucun ouvrier ne parle : ça fait trop mal même d’y penser. (…)

 

Il y a deux facteurs dans cet esclavage : la vitesse et  les ordres. La vitesse : pour “y arriver”, il faut répéter mouvement après mouvement une cadence qui, étant plus rapide que la pensée, interdit de laisser cours non seulement à la réflexion, mais même à la rêverie. Il faut, en se mettant devant sa machine, tuer son âme pour huit heures par jour, sa pensée, ses sentiments, tout. Est-on irrité, triste ou dégoûté, il faut ravaler, refouler tout au fond de soi, irritation, tristesse ou dégoût : ils ralentiraient la cadence. Et la joie de même. Les ordres : depuis qu’on pointe en entrant jusqu’à ce qu’on pointe en sortant, on peut à chaque moment recevoir n’importe quel ordre. Et toujours il faut se taire ou obéir.

 

L’ordre peut être pénible ou dangereux à exécuter, ou même inexécutable ; ou bien deux chefs donner des ordres contradictoires ; ça ne fait rien : se taire et plier. »

 

 

Simone Weil, La Condition ouvrière, Gallimard, 1951, pages 58-59

 

 

 

2018-74. De Simone Weil ; du témoignage que lui a rendu Gustave Thibon ; et de son baptême in articulo mortis.

1943 – 24 août – 2018

75ème anniversaire de la mort  de Simone Weil ICI  

 

IDÉES & DÉBATS  Auguste Detœuf, patron atypique

MARC MOUSLI

01/07/2011

ALTERNATIVES ECONOMIQUES N°304 ICI 

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10 décembre 2018 1 10 /12 /décembre /2018 06:00
Musée Fabre - Montpellier

Musée Fabre - Montpellier

Ce samedi et ce dimanche, dans un Paris vide hormis quelques bubons, gris sale, poisseux, enfermé, j’ai broyé du noir, comme le dit la critique du Monde de l’outrenoir, celui d’Evasion le troisième roman de Benjamin Whitmer.

 

« L’auteur fait évoluer ses personnages dans l’Amérique des laissés-pour-compte, des déshérités incapables, par manque de moyens, de participer activement à la consommation de masse, éloignés – « déconnectés », dit Whitmer lui-même – des centres de pouvoir économique et culturel, une Amérique invisible pour les TV d’information continue, les magazines people. C’est de cette partie-là des États-Unis que vient Whitmer, de l’Ohio (il est né à quarante miles de chez Donald Ray Pollock avec qui il partage ainsi une double proximité géographique et littéraire), il est des leurs. Comme eux, il considère le rêve américain comme une lointaine réminiscence de la manière dont les États-Unis se sont raconté leur propre histoire. Comme eux, il voit le système démocratique ruiné jusque dans ses fondements. »

Pierre Lemaître dans sa préface

 

Suivez mon regard, chers lecteurs, nos gilets jaunes face à cette Amérique profonde, violente, glauque, sans aucun filet social, apparaissent bien pâlichons.

 

Mais la question n’est pas là.

 

En 1968, le Colorado, c’est toujours le Far West, c’est-à-dire une terre chaotique où, pour tout changement en deux siècles, les voitures ont remplacé les chevaux, et la marijuana, la culture du maïs. Les habitants occupent des bicoques insalubres. Ils bavent du jus de chique. Ils se saoulent au whiskey. Ils injurient les « négros » et les « hippies ». Malingres sont leurs enfants. ICI 

 

 

L’Express :

 

Vous vous souvenez de Fargo, film jouissif des frères Coen dans lequel un duo de psychopathes fait couler pas mal de sang sur la neige du Dakota ? Eh bien, on a peut-être trouvé l'équivalent en polar. Evasion, de Benjamin Whitmer, réunit à peu près les mêmes ingrédients : une bande de cinglés échappés d'une prison du Colorado, un flic plutôt futé, quelques paumés du cru, un journaliste qui cite Melville chaque fois qu'il sniffe de la coke et, pour corser le tout, un terrible blizzard qui rend fou tout ce petit monde. « Bon Dieu de bordel de Christ boiteux ! » comme dirait l'un des policiers...

 

On est donc dans un classique polar de cavale.

 

« Pour tenir le lecteur en haleine avec une intrigue aussi mince, il faut un sacré talent », observe le Prix Goncourt Pierre Lemaitre, dans sa préface enthousiaste.

 

Et Benjamin Whitmer n'en manque pas, en effet. Séquencé en brefs chapitres traversés de flash-back qui arrivent sans que l'on s'en rende compte, Evasion déploie une mécanique subtile. Les dialogues sont percutants et trash, parfaitement rendus par le traducteur Jacques Mailhos. Et l'auteur glisse ici ou là des aphorismes sans en avoir l'air.

 

Échantillon : « Peut-être que la spiritualité n'est rien d'autre qu'un truc dont on est témoin et que notre esprit ne peut pas traiter à l'aide du langage. »

 

Le Point

 

« Tout est laid ou pas loin, comme les histoires d'amour de Dayton ou Molly, comme le visage de Sparrow, le biker borgne à « l'orbite grêlée et sacrifiée comme si elle avait été creusée avec une barre à mine » ou ce profil qui « ressemble à un truc qu'un rat aurait fait en rongeant un carton ». Le style de l'auteur de Pike (2010) est bon, très bon. À condition d'avoir un penchant pour les bêtes de foire et l'évocation de la misère. »

 

Evasion par Benjamin Whitmer.  Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jacques Mailhos. Gallmeister, 412 p., 23,80 €.

 

 

Deux extraits soft :

 

Marjorie ne voit pas d’autre homme. C’est ce que l’agence de détectives a dit à Stanley. Elle a déposé les enfants chez sa mère, puis elle a roulé jusqu’à Cheyenne pour se retrouver seule assise dans la chambre d’un motel de bord de route. Juste assise en tailleur sur le lit avec trois bouteilles de vin et la télé allumée. D’après le détective qui la suivait, on l’entendait pleurer depuis le trottoir.

 

C’est ce que Marjorie fait quand la vie devient si étouffante qu’elle ne peut imaginer passer un autre jour sans aller se pendre dans un placard. C’est ce qu’elle a expliqué à Stanley. Elle roule jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus rouler sans risquer de mettre la voiture dans le fossé, puis elle prend une chambre dans un motel et elle boit trois bouteilles de vin. La première pour l’amour, la deuxième pour la haine, la troisième pour la solitude. Elle avait fait ça plusieurs fois quand elle était avec Stanley, vers la fin, et à chaque fois elle était revenue avec les yeux rougis, l’air plus misérable que jamais et la colonne vertébrale remplacée par du fer à béton.

 

Stanley comprends ça. Bon sang, c’est un truc qu’il a fait lui aussi. Tu vis une vie que t’as jamais voulu vivre, c’est ce qu’on fait tous. Parfois la forêt devient trop dense, et t’as besoin d’éclaircir les sous-bois. C’est pour ça que Stanley était parti en stop pour Montréal à sa démobilisation. C’est ça qui l’a amené à Denver, où il rencontré Marjorie.

 

  • Pourquoi le ranch de Parker ? dit-elle

 

Elle connaît Tom Parker. Tout le monde en ville connaît Tom Parker, et sait où il habite. C’est presque une légende. Alors qu’il était encore adolescent Parker s’était joint à la traque de Pancho Villa avec le 13e régiment de Cavalerie, et après cela il fut l’un de ceux qui entendirent les appels à l’honneur lancés par le prédicateur militant Theodore Roosevelt pour la reformation du régiment des Rough Riders pendant la Première Guerre mondiale. Le président Wilson rejeta la requête de Roosevelt au sujet de la formation d’un nouveau régiment d’engagés volontaires, mais Parker s’engagea tout de même dans le 2e régiment de Cavalerie. Puis à Saint-Mihiel il vit de ses propres yeux ce qu’une mitrailleuse pouvait faire à un cheval, quelle que soit la noblesse avec laquelle vous le montiez. Ce fut une leçon qu’il vit se répéter tout au long de sa traversée de la forêt d’Argonne.

 

Ce fut la dernière fois qu’il monta à cheval pour le compte de quelqu’un d’autre que lui-même. Certains prétendent qu’il devint l’un des ranchers les plus riches du Colorado en utilisant ses talents de cavalier chèrement acquis pour pousser à la ruine autant de membres de l’Association des Éleveurs du Wyoming qu’il le put. Et puis sa Clara décéda et il a aujourd’hui vendu l’essentiel de son bétail. Il ne lui reste plus grand-chose à faire sinon à passer son temps à éconduire les visteurs et raconter des histoires de 1918 à son ouvrier noir.

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9 décembre 2018 7 09 /12 /décembre /2018 08:50
Jim Harrison « Le whisky est un célibataire endurci, alors que le vin a une maîtresse, la bouffe. » dédié à Julien Boscus chef au restaurant Les Climats.

Quand j’étais petit ma sainte mère, excellente cuisinière par ailleurs, m’a appris à être poli, à dire « merci » à celles et ceux qui me gâtaient, et Dieu sait qu’avec ma bouille d’angelot à qui l’on donnait le bon Dieu sans confession c’était fréquent, et autres aussi pour marquer ma gratitude.

 

« Quand elles disaient: «Ce petit enfant est si mignon!...» il leur offrait d'en faire à chacune un plus mignon encore. − Grand merci! répondaient-elles en riant » Anatole France, Puits Sainte Claire,1895, p.117).

 

Alors en ce dimanche je me suis dit que le mieux que je puisse faire pour dire à Julien Boscus, jeune et talentueux chef du restaurant Les Climats, tout le plaisir que j’ai pris à me régaler de sa cuisine, pendant ces dernières années, c’est de lui dédier une chronique pour un grand merci.

 

Comme Julien m’a fait découvrir la grouse ICI c’est tout naturellement que je me suis retourné vers ce diable de Jim Harrison :

 

« Le vin nous guide vers la nourriture qui deviendra notre préférée. Il serait impensable pour un Français de manger sa bécasse sans l’accompagner d’un bon vin, disons du Clos de la Roche, même si cet excellent Bourgogne est surtout accessible aux nababs qui, contrairement à moi, n’ont pas le temps de chasser la bécasse, la grouse, la caille et la perdrix de Hongrie. Moi qui aime à la folie le gibier et le vin, ces addictions me permettent d’exercer maintes activités de plein air. Je patauge des heures parmi les broussailles pour tuer ce qui ce soir garnira nos assiettes, même si les bécasses sont meilleures après avoir été suspendues pendant quelques jours. En cas de forte chaleur, un réfrigérateur réglé à cinq degrés fera l’affaire, mais il faut prendre garde à faire pivoter les oiseaux. Je n’ai jamais laissé une bécasse devenir trop faisandée, mais il faut se montrer plus vigilant avec la grouse au poitrail blanc. J’ai souvent dégusté sur un toast les viscères d’une bécasse, sans le gésier, une tradition française qui répugne à certains de mes amis américains. Je répète que la meilleure façon de cuire la bécasse consiste tout simplement à la faire griller sur un feu de bois jusqu’à ce que l’intérieur de l’aile soit rouge rosé. Comme pour les colombes et les malards, une bécasse trop cuite est un  crime. »

 

Bécasse des bois

Scolopax rusticola - Eurasian Woodcock

 

Les Scolopacidés constituent, avec les Charadriidés, un groupe d'oiseaux appelés limicoles, c'est à dire littéralement "oiseaux de rivages". Les Scolopacidés sont majoritairement des oiseaux migrateurs de l'hémisphère nord, mais seul le continent antarctique en est dépourvu. Ce sont des oiseaux de taille petite à moyenne, avec souvent, mais pas toujours, un long bec et de longues pattes. Le bec peut être droit, ou alors incurvé vers le haut ou vers le bas.

 

Ils occupent les milieux humides, côtiers ou de l'intérieur (marais, zones humides, toundra, etc.). La plupart des espèces affectionnent les espaces ouverts, mais certaines comme les bécasses préfèrent les milieux fermés.

 

Limicole ventru de taille moyenne de la famille des bécassins (anciennement limnodromes). Oiseau forestier au beau plumage brun-rouge rappelant la couleur des feuilles mortes. Dessous jaunâtre finement barré. Tête ronde au long bec droit.

 

Biométrie

Taille : 35 cm

Envergure : 56 à 60 cm.

Poids : 250 à 420 g

Longévité 21 ans

 

Elle fréquente les régions boisées entrecoupées de champs et de clairières, surtout avec des fourrés humides et des massifs de conifères. Lors de la reproduction, fréquente les terrains marécageux, les marais, les prairies humides et les rivages.

 

Comportement traits de caractère

 

Elle s'active surtout au crépuscule. Son vol rapide, aux changements brusques de direction, est très caractéristique. C'est un oiseau discret. Les meilleures chances de la voir sont au printemps entre avril et juin, au crépuscule, quand elle traverse une clairière ou longe un layon, en vol nuptial (la croule). Quand on la dérange, elle s'envole dans un vrombissement d'ailes sonore en se faufilant entre les arbres.

 

Le vol : Vol plus lent que celui de la bécassine. Surprise, la Bécasse des bois s'envole dans un bruissement d'ailes en zigzaguant entre les arbres.

 

Alimentation mode et régime

La Bécasse des bois se nourrit surtout de vers, d'insectes, de larves diverses et de petits mollusques.

 

Reproduction nidification

 

L’espèce est polygame. La femelle est mature à l’âge d’un an.

 

Les premières manifestations de la période de reproduction sont le fait des mâles qui, soir et matin, effectuent des vols accompagnés de cris : la croule. Ces vols en solitaire peuvent être observés de février (en France) à juillet-août, avec une intensité maximale en mai-juin. Les mâles sont fidèles d’une année à l’autre à leurs sites de croule.

 

Nid : petite cuvette dans le sol forestier garnie de feuilles mortes. La couveuse étant sur le sol, la protection des prédateurs est essentiellement assurée par son camouflage. Ponte : la femelle pond de mi-mars à mai 4 œufs brun grisâtre, tachés de roux et maculés de gris. L'incubation dure 3 semaines. La femelle surveille les jeunes qui quittent le nid à quelques heures. Ils se nourrissent seuls deux à trois semaines après.

 

Rythme d’activité

 

La bécasse est, pour l’essentiel de ses populations, une espèce migratrice. La migration se déroule de nuit par petits groupes de 5-6 individus. La migration post-nuptiale s’amorce en septembre en Russie et bat son plein en novembre en France. Elle se déroule sur un large front. Au cours de ce déplacement les familles se dispersent. Les juvéniles sont les premiers à se mettre en mouvement. La migration pré-nuptiale débute fin février en France, l’essentiel du passage a lieu en mars. Les territoires de reproduction les plus éloignés ne sont atteint qu’en mai. Les mâles partent les premiers.

 

Pendant la période de reproduction, la bécasse est essentiellement active en journée et aux heures crépusculaires. La recherche alimentaire et l’élevage des jeunes (pour la femelle) et les vols de croule (pour les mâles) en constituent l’essentiel. Les bécasses restent en permanence en milieu forestier.

 

En hivernage, les oiseaux occupent les milieux forestiers (ou les haies) en journée et gagnent en vol (la passée) les milieux découverts (prairies) la nuit. Le rythme d’activité suit généralement le schéma suivant : activité crépusculaire et nocturne/repos diurne. Toutefois certains individus présentent un schéma inversé, d’autres changent de rythme en cours d’hivernage. En période de froid plus intense, les bécasses sont plus actives en journée et ne quittent pas la forêt la nuit. Elles sont fidèles d’une année à l’autre à leur site d’hivernage.

 

Distribution de l’espèce en France

 

En France, l’aire de reproduction concerne essentiellement le Bassin parisien au sens large, le quart Nord-Est et les régions montagneuses : Massif central, Pyrénées, Alpes, Jura. La bécasse peut être observé partout en période de migration. En revanche, en hivernage la majorité des effectifs se rencontrent dans les régions littorales Manche-Atlantique et sur le pourtour de la Méditerranée.

 

Clos-de-la-Roche

 

L’AOC Clos-de-la-Roche est un vin rouge Grand Cru de la Côte de Nuits, produit sur la zone d’appellation Morey-Saint-Denis. Le vignoble de 16 hectares 90 ares 27 centiares occupe le bas du coteau, et se compose de trois lieux-dits : Les Monchamps, Monts-Luisants Bas et Clos-de-la-Roche. Les sols y sont caillouteux et de faible profondeur, supportés par d’importants blocs rocheux et recouverts par endroits d’une mince terre végétale. Dans la partie la plus basse, les sols sont bruns calcaires, dépourvus de cailloutis et contiennent de nombreux éléments assimilables par la vigne. Le terroir du Clos-de-la-Roche confère aux vins un caractère puissant et charpenté, avec un bouquet aromatique complexe de fruits rouges et noirs, mêlés à des notes de café grillé, de caramel, voire de truffe en vieillissant. Le cépage unique utilisé dans l’élaboration de ces rouges est le pinot noir, qui trouve sur ces terroirs ses meilleures expressions. La production de ce Grand Cru consistant, riche et corsé, s’élève à 589 hectolitres par année. Celui-ci a sans aucun doute le meilleur potentiel de garde de Morey-Saint-Denis.

Jim Harrison « Le whisky est un célibataire endurci, alors que le vin a une maîtresse, la bouffe. » dédié à Julien Boscus chef au restaurant Les Climats.
Jim Harrison « Le whisky est un célibataire endurci, alors que le vin a une maîtresse, la bouffe. » dédié à Julien Boscus chef au restaurant Les Climats.
Jim Harrison « Le whisky est un célibataire endurci, alors que le vin a une maîtresse, la bouffe. » dédié à Julien Boscus chef au restaurant Les Climats.
Jim Harrison « Le whisky est un célibataire endurci, alors que le vin a une maîtresse, la bouffe. » dédié à Julien Boscus chef au restaurant Les Climats.
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9 décembre 2018 7 09 /12 /décembre /2018 06:00

Hier, Paris ne fut pas une ville assiégée, seules des poches où se jouait la révolte d’une poignée de ce que les intellectuels assis, bien au chaud, émargeant dans les fonds publics des multiples sources de zinzins français douillets, appellent le peuple qui est, en l’occurrence l’expression d’une réelle révolte contre l’intelligentsia, la technocratie mais qui s’exprime par la voix de représentants autoproclamés même pas dignes des pires démagogues qui ont fait le lit des pires dictatures.

 

Non je n’ai pas envie pour mes petits-enfants de confier ce foutu pays à un forgeron vauclusien qui en appelle à un général répudié sèchement par le petit Macron qui n’a gagné aucune guerre et dont les médailles sont en chocolat ou un crétin conducteur de poids-lourds qui se la joue émeutier.

 

Faut arrêtez de déconner !

 

La populace n’a jamais raison, c’est elle qui a porté les nazis au pouvoir, qui a fait de Mussolini le Duce, qui a massacré la belle idée communiste sous la dictature du soi-disant prolétariat de Lénine, Trotsky et Staline réunis.

 

Vous ne m’emmènerez jamais sur ce terrain pourri même si la vie de certains de nos concitoyens est dure, difficile, sans espoirs. Les profiteurs des extrêmes qui veulent ramasser la mise de vos malheurs réels ou fantasmés sont des fossoyeurs.

 

Revenons à Paris et à ceux qui veulent tout péter.

 

Pourquoi pas !

 

Simplement il faut par décret :

 

  • Fermer toutes les boutiques de vrais et de faux luxe : soit tout ce qui relève de LMVH pour le faux et d’Hermès pour le vrai.

 

  • Condamner tous ces défilés de haute-couture pour nouveaux riches.

 

  • Interdire tous les restaurants étoilés aux additions scandaleuses et les cantines de bobos qui alignent aussi les zéros

 

  • Prohiber la vente du champagne, du caviar d’Aquitaine, du foie gras, du poulet de Bresse qui sont des insultes au peuple qui ne peut pas boucler ses fins de mois.

 

  • Fermer tous les cavistes alternatifs qui vendent des quilles à des prix équivalent à la hausse du carburant.

 

  • Renvoyer tous ces cons d’étrangers qui viennent dépenser leur blé à Paris.

 

  • Transformer les palaces en centres d’accueil pour sans-abris.

 

  • Couvrir l’ouest de Paris d’HLM.

 

  • Fermer les lycées pour bourgeois, sciences-po, virer les hauts-fonctionnaires, interdire les 4X4, revenir à la Renault 4…

 

  • En clair faire de ce Paris honni un monastère pour gilets jaunes frustrés.

 

Moi ça ne me dérange pas je peux bouffer des nouilles tous les jours, boire de l’eau et vivre avec des fringues à deux balles. Je me suis lavé le cul dans une bassine d'au froide jusqu'à 18 ans.

 

Le misérabilisme ne résoudra rien.

 

Venir nous faire chier tous les samedis aussi.

 

Je reste accroché au bulletin de vote et je ne céderai pas un pouce à la populace bêlante, elle n’est rien que son poids spécifique.

 

La liberté, celle de dire, de manifester ne peut se soumettre à la dictature de la rue, d’une poignée de gens qui ne représentent qu’eux-mêmes, sans colonne vertébrale, la quintessence du rien, du vide.

 

Faites la révolution, la vrai, renversez la table, vous les intellectuels planqués, bien nourris par la République, les politiques invertébrés minables profiteurs de nos malheurs ou alors fermez vos gueules, lâchez-nous les baskets, car la seule question qui vaille est : de quoi vivrons-nous demain ?

 

Pas de vos bonnes paroles mais de ce nous ferons ensemble.

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