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3 janvier 2019 4 03 /01 /janvier /2019 06:00
Contribution d’un vigneron bourguignon en réponse à ma demande de définition du terroir…

Passionnant. Voilà une petite contribution à ta réflexion.

 

Utiliser des concepts non définis dans la communication est une pratique courante. D'ailleurs en principe, celle-ci s'appuie toujours cette lacune : l'absence d'une définition précise laisse la place à l'imagination. Le terroir est avant tout une approche commerciale, vieille comme le monde romain, au minimum. Le revendiquer permet de s'abstraire de la concurrence. La création d'un Océan bleu marketing, en quelque sorte, bien avant sa théorisation par Mauborgnes et Chan Kim. Ce vin est unique, donc sans concurrence, car il provient d'une zone bien précise. En plus, ça tombe bien, c'est chez moi ! Là-dessus nous n'avons rien inventé : les propriétaires de la région de Naples avaient déjà utilisé la ficelle pour lutter contre l'arrivée des vins gaulois sur leurs marchés. Mais à leur décharge, les Grecs avaient fait pareil pour assurer leur pérennité eux aussi face au développement des vins romains...

 

Une des définitions que tu fournis est celle du Larousse, calquée sur celle utilisée par l'INAO. A noter  que celle-ci n'est pas constante, et subit des modifications notables au gré de ce que l'Institut entend défendre. Si l'humain est bien présent au départ, avec la rationalisation du concept, on donne la primauté à l'agronomie, donc aux facteurs dits naturels. Cela ouvre des angles de réflexion variables et dans ses travaux, Morlat (INRA d'Angers, 1990), exclut l'homme du terroir : plus de technique, plus de cépage, même pas la tradition.

 

Malgré sa définition très scientiste, il ne se réduit plus qu'à quelque chose béni des Dieux, pour reprendre un slogan qui a eu son heure de gloire. Dans la dernière définition, dont j'ai connaissance (début des années 2000), le terroir devient une "zone délimitée", ce qui replie la notion sur elle-même, et la rend à la limite tautologique : l'appellation existe parce qu'elle protège un terroir, et le terroir existe parce qu’il est délimité, acte juridique possible seulement grâce à l'appellation.

 

Une grosse partie de l'ambiguïté du mot provient justement de la racine terre et ce qu'elle devient en français. Terre = substrat, sol (sol lui-même est ambigu, suivant si l'on parle de sol d'un bâtiment (surface) ou du sol à l'extérieur (épaisseur,) et terre=surface, territoire. En Anglais, il y a "land" et "soil", deux racines pour recouvrir deux concepts. Nous n'avons chez nous qu'une racine pour deux concepts, et les glissements d'un sens à l'autre sont faciles.

 

Dans le mot "terroir", il faut bien prendre la racine "terre" dans le sens de "territoire" (land) et non dans le sens de sol (soil), à quoi pourtant on le réduit de plus en plus en viticulture. En géographie humaine, les chercheurs parlent par exemple du "terroir d'une ethnie". Il représente une étendue géographique, non forcément précise ou avec des caractéristiques particulières – et entre nous on se fout un peu savoir si le substrat est granitique ou calcaire : ce n'est qu'un constat, une description, non une cause –, sur laquelle se développe une communauté humaine, avec ses activités. 

 

La viticulture, via l'INAO a fini par en donné un sens extrêmement réducteur, très noble, très positif, à partir du produit vin, qui ancre ses racine dans la "terre", sol. Le virage n'est pas si vieux et peut être daté : la terre, elle ne ment pas. Le folklorisme des années 20 qui aboutit aux appellations. Mais le mot part de loin : au XIX, un vin de terroir s'oppose aux vins de Maisons (peut-être y a-t-il quelques allusions dans le livre de Louis Latour ?), plus raffinés, moins paysans. D'ailleurs, un vin qui "terroite" (terme non relevé par Littré) est un vin à défauts, rustiques. L'expression était d'ailleurs encore très utilisée il y a 25-30 ans pour parler des dernières cuvées issues d'hybrides, avec un nez très foxé. J'ai entendu aussi un producteur bordelais défendre ses vins phénolés avec cet argument de terroir, fin des années 90. C'est fini dans cette région-là depuis longtemps, mais il persiste ailleurs, pour justifier les mêmes – disons – particularités : "c'est le terroir".

 

En sortant de la notion de territoire, on passe dans le descriptif et dans les faits à  une tentative de "scientifisation" du milieu de production.  Mais ici encore, le virage n'est pas si vieux : en 1967, Rolande Gadille publie sa thèse sur le vignoble de la Côte d'Or, Fondements naturels et humains d'une viticulture de qualité. Elle consacre de nombreuses pages à décrire les pratiques des producteurs, puis posant le postulat « ceci ne peut pas avoir eu lieu par hasard », en opposition aux idées de Roger Dion qui lui écarte de facto toutes causes naturelles comme facteurs qualitatifs des vins, elle consacre de toutes aussi nombreuses pages à décrire le milieu naturel, dont une hypothétique ceinture chaude, à mi-versant devenu un peu le Graal des climatologues locaux. Une espèce de cause mystérieuse et unique qui permet d'expliquer la position morphologique des grands crus, situés pourtant plus bas sur le versant.

 

D’une démarche de géographe qui décrit le milieu on  passe à une explication de l'existant puis, via quelques approximations et contorsion, à sa justification : les vins sont uniques parce qu'il y a des conditions naturelles uniques. Un calcaire ou une marne, un sol brun ou caillouteux, une pente, une exposition, un environnement... Tout est prétexte. Après on peut broder à l'infini, peaufiner le mythe et blablater sur des vins qui n'existent pas ou les moines gouteurs de terre : rien n'est là par hasard, tel est le postulat. Mais on aboutit en fait aux "unités naturelles de terroir" de René Morlat, désincarnée, hors de l'humain.

 

Deux erreurs conceptuelles se superposent et à mon avis aboutissent  intellectuellement à une impasse.

 

La première erreur est que toute parcelle est unique par ses conditions et donc a priori est "terroir" au sens de l'INAO car délimitable sur des paramètres très divers : sol, exposition... ou cadastre. Mais terroir de quoi ?

 

La deuxième, qui s'appuie sur les mêmes mécanismes, est que la Nature nous offre des terroirs idéaux, grâce à leurs facteurs naturels, pour produire  un vin ou n'importe quoi d'autre. Mais personne par  exemple n'a conçu le bourgogne, le sauternes ou le champagne, tels que ceux que l'on boit actuellement ou ceux du passé, ex nihilo et est parti en quête des lieux de production idéaux, à partir de son idée préétablie. Des terroirs idéaux, il n'y en a pas, il n'y en a jamais eu. J'irai même jusqu’à dire le milieu  naturel, dans une production agricole, est  la contrainte essentielle et reste LE problème auquel on se frotte : on ne fait pas grâce à, on fait en dépit de. La rencontre n'est jamais le fruit du hasard, et le terroir n'a été découvert mais inventé : il a été construit, imaginé, adapté, modifié, transformé, ajusté tout comme les techniques de culture, tout comme les cépages, tout comme le vin qui en provient.

 

D'ailleurs la meilleure preuve que le concept terroir arrive à ses limites de  définition est que la région qui l'a porté haut et fort dans le sens actuel, la Bourgogne, l'évacue peu à peu de ses arguments de promotion, au profit d'un terme bien plus noble : celui de "Climat". Il permet de redonner aux milieux de production une dimension historique et humaine que n'autorise pas, n'autorise plus le terroir.

 

On ouvre un Océan bleu, à nouveau.

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2 janvier 2019 3 02 /01 /janvier /2019 06:00
« La Brie est une région très viticole comme chacun le sait » c’est le berceau de Charles Volner la marque des bulles roturières

Pour les fêtes de cette fin d’année l’affichage à Paris est délaissé par les bulles nobles, champagne bien sûr, crémants plus petits bourgeois, pour laisser la place aux bulles roturières du Tiers-État.

 

En tête : Charles Volner

 

« Quel bouquet mon cher Charles ! »

 

C’est l’accroche.

 

La Compagnie française des grands vins : une société pétillante de vitalité à Tournan-en-Brie.

 

La Compagnie française des grands vins, dont le siège est installé à Tournan-en-Brie depuis 40 ans est spécialisée dans la conception de « vins à bulle. »

 

« Fondée en 1909 par l’ingénieur Eugène Charmat, la Compagnie française des grands vins transforme grâce à un procédé de fermentation en cuve le vin classique en vin à bulles. « Il a mis au point le procédé de seconde fermentation en cuve et le procédé est toujours utilisé aujourd’hui, même s’il a été amélioré », explique Franck Ribayre, directeur qualité et environnement mais également œnologue. »

 

54 millions de bouteilles par an

 

À Tournan, le vin est reçu puis stocké avant les différentes étapes de transformation. Après les assemblages et la filtration vient le procédé fondamental : la fermentation. Grâce à la levure, le vin va être mis sous pression et stocké en cuve avant une étape de vieillissement. Chaque année, la CFGV de Tournan produit près de 54 millions de bouteilles : Charles Volner, Opéra ou encore Muscador. « C’est le plus gros site d’élaboration de vin en cuve close de France », jubile Franck Ribayre.

 

Les produits se vendent de 1,40 € à 6 € la bouteille, « le process permet de fermentation en cuve permet de proposer un excellent rapport qualité/prix. » Et l’innovation fait partie des branches développées par la compagnie qui propose également des boissons à bulles sans alcool pour enfant mais aussi pour adultes. »

 

La suite ICI 

 

 

Le 8 janvier 2013

Tu parles Charles Volner ! Non, moi c’est Georges Kriter

 

« C'est des plus beaux vignobles de France que sont issus les vins blancs à l'origine de Kriter Brut et Demi-Sec. Nos œnologues les sélectionnent patiemment, leur longue expérience leur permettant d'apprécier pour chacun d'entre eux la fraîcheur et la complexité aromatique nécessaires à l'élaboration d'un Blanc de Blancs.

 

Les vins ainsi sélectionnés (dits « vins de base ») sont ensuite assemblés minutieusement par nos maîtres de chais : cette étape garantit à Kriter une qualité et un goût constants. On intègre ensuite à la cuve une liqueur de tirage (composée de sucres, de levure et de vin) qui déclenchera la fermentation et la prise de mousse. Durant de longs mois, le vin va vieillir sur lies, développant au fil du temps ses arômes et ses bulles fines et légères.

 

Depuis 1955, nous mettons tout en œuvre pour assurer à nos vins une qualité irréprochable. Cet engagement, conjugué à la finesse et l'élégance des vins Kriter, leur assure de nombreuses distinctions.

 

Cette qualité est aussi reconnue internationalement. Paris, Berlin, Helsinki, Rome, Rio de Janeiro et même les Caraïbes ! Kriter est apprécié dans le monde entier. »

 

« 1955 : André Boisseaux a l'idée visionnaire de proposer un vin mousseux unique, de grande qualité. C'est son cousin, Georges Kritter, qui lui donnera son nom : Kriter est né... »

 

1981 : Entre 1973 et 1986, Kriter s'investit dans le sponsoring sportif en parrainant des voiliers. La marque sillonne les mers et fait le tour du monde : 14 bateaux porteront ainsi fièrement les couleurs de Kriter. »

 

La suite ICI 

 

Vin : Castel confirme le rachat de Patriarche ICI 

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1 janvier 2019 2 01 /01 /janvier /2019 06:00
Les années en 9 sont-elles dangereuses ?

Je ne suis pas superstitieux, lorsque je portais le maillot de la Vaillante mothaise j’avais le n°13, je passe sous les échelles, les chats noirs me laissent de marbre.

 

Nous quittons une année en 8, de celles où je change de décennie depuis 1948, elles me parlent et certaines ont marqué le siècle :

 

1958 de Gaulle et la Constitution de la Ve République

 

1968 le mois de mai

 

1978 je tombe dans le vin de table

 

1988 je me coltine la direction d’un cabinet ministériel

 

1998 je suis en chemin pour écrire mon rapport

 

Dans le nouveau siècle 2018 s’est caractérisée par une fréquentation assidue du lit.

 

Et voilà une année en 9 qui naît sous de mauvais auspices, je me souviens soudain de 1929, la crise, et de 1939, la guerre, d’abord drôle puis dramatique.

 

Alors je me dis, vas donc sur la Toile pour voir.

 

Et que vois-je ?

 

Que lis-je ?

 

De la Seconde Guerre Mondiale à la chute du Mur de Berlin, les années en 9 ont été décisives.

Charlotte Pudlowski — 31 décembre 2009 à 0h00 — mis à jour le 31 décembre 2009 

 

1929, année fertile: naissance de Sergio Leone, Martin Luther King, Jacques Brel, Audrey Hepburn, Grace Kelly. Et Edouard Balladur (seul encore en vie de la liste...)

 

Ah oui, et puis bien sûr, la crise. La première du siècle. La grande dont tout le monde parle depuis que la première de ce siècle a débuté. Celle qui, en quelques mois, ravage les États-Unis, se propage en Europe, accouche des Raisins de la Colère, et un peu du fascisme en Europe. Dans un pays où l'optimisme régnait, les villes sont soudain parcourues par des familles errantes: plus de travail, plus de toit, plus d'argent. Chacun cherche la rue au coin de laquelle la prospérité est censée se trouver. Sans la trouver.

 

C'est l'interprétation de cette crise qui débouchera sur les accords de Bretton-Woods, qui pendant des décennies régiront le système financier mondial, fonderont le FMI et la Banque mondiale.

 

C'est cette même crise qui contribuera à nourrir la volonté renouvelée de forger l'Union européenne. Plus seulement l'idée d'Europe napoléonienne, «l'esprit européen», mais bien une union forte qui permettrait de s'unir à l'avenir, face à de nouvelles crises éventuelles.

 

Sans compter que 1929 a compté pour les pays colonisés, fournissant aux mouvements indépendantistes une justification supplémentaire: puisque le modèle des colonisateurs échouait, quelle suprématie avaient-ils ?

 

1939. C'est probablement la date que tous les écoliers retiendraient s'il ne devait en rester qu'une. 1939 et son pendant : 1945. Ce n'est pas là que tout commence, puisqu'Hitler a pris place en 33, que les déclarations antisémites se sont déjà faites entendre, que déjà les accords nauséabonds de Munich, signés en 38 étaient de mauvais augure. Mais en 1939 tout devient réel.

 

Tout devient réel le premier jour de septembre, lorsqu’en dépit du pacte de non-agression de la Pologne, les troupes allemandes envahissent le pays. Tout devient réel à 4h45 du matin, à l'issue d'intenses bombardements, lorsque la Wehrmacht enfonce les défenses polonaises jusque dans les plaines centrales. Alors l'Angleterre, qui jusqu'au dernier moment avait espéré un compromis, une paix fragile, se résout à déclarer la guerre: c'est le 3 septembre, et la France la suite de quelques heures. On connaît la suite.

 

En marquant le début de la Seconde Guerre mondiale, et pour ce que fut cette guerre (une série de crimes contre l'humanité), 1939 suffirait à être la date la plus importante du siècle. Mais cette guerre fut aussi ce qui forgea les équilibres économiques, et politiques des cinquante années à suivre, de la suprématie des Etats-Unis à la volonté d'indépendance réaffirmée de tous les pays vivant sous le joug des puissants.

 

Pour les autres années en 9 c’est ICI

 

Alors que conclure de ce retour en arrière ?

 

Rien !

 

Simplement je me dis que former des vœux en ce début d’année 2019 c’est prendre la position du sociologue, engeance très active ces derniers jours, ne pas confondre avec la position du missionnaire, et courir le risque d’être contredit par les faits, la réalité quoi. Mieux vaut faire comme nos sociologues en chambre, attendre et voir pour mieux se ruer, accoucher de savantes analyses a posteriori.

 

Allez, bonne année 2019 quand même !

 

 

 

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31 décembre 2018 1 31 /12 /décembre /2018 06:00
Clap de fin de 2018 : et si nous nous aventurions sur la terra incognita du terroir pour en donner une définition crédible ?

Terroir : mot magique, une exclusivité française, très prisée dans le monde du vin, de plus en plus mis à toutes les sauces pour estampiller son produit du sceau de l’authenticité.​​​​​​

 

Dans la Croix Vincent Moriniaux, géographe (Université Paris-Sorbonne) revient sur ce concept de terroir, très français. Longtemps influencé par la seule viticulture, il évoque l’alliance des hommes et de la terre, une alchimie de l’ordre du mystère.

 

Selon la définition « officielle » établie en 1995, le terroir est « un système d’interactions entre le milieu naturel et les facteurs humains »

 

Terroir. Derrière ce mot en apparence modeste, tiré de « terre », comme son cousin le « terrain », et apparu dans notre langue au XIIe siècle selon le Littré, se cache un concept unique en son genre et très français. Il n’a aucun équivalent dans aucune autre langue. Nos amis anglais, espagnols ou allemands utilisent, en ouvrant grand la bouche sur le oi, notre mot. Les Italiens, pourtant nos frères dans leur attachement à la gastronomie et aux prodotti tipici, parlent de territorio, le territoire. Le terruño espagnol, qui pourrait sembler approchant, désigne le terrain.Quelle est donc cette notion si particulière que beaucoup de nos voisins d’Europe et d’ailleurs nous envient ?

 

ICI 

 

J’ai osé écrire dans une récente chronique sur le vin nature et ses détracteurs :

 

« Quand à ce pauvre terroir, invoqué, jamais défini, leurre absolu »...

 

Un vigneron m'a répondu : c'est très discutable, à la limite de la fausse information.

 

Et me voilà taxé de fabriquer une fake news comme on dit de nos jours.

 

Je conviens que ma formulation était un peu abrupte, donc discutable, mais si je veux bien la tempérer je demande qu’on me définisse très précisément ce qu’est le terroir.

 

Pas du blablabla de cul de bouteille pour faire joli, séduire l’acheteur, une vraie définition applicable dans tous les cas de figure, de Dunkerque à Tamanrasset, façon de parler comme le grand Charles. (Allocution du général de Gaulle du 16 septembre 1959 en faveur de l'autodétermination de l’Algérie)

 

Pour vous aider voici les définitions du CNRTL

 

TERROIR, subst. masc.

 

A. − Étendue de terre exploitée.

 

1. Rare. Domaine, territoire.

 

« Donc, en ces temps damnés, une très noble dame Vivait en son terroir, près la cité de Meaux (Leconte de Lisle, Poèmes barb., 1878, p. 281).

 

« Les souilles ne sont pas les mêmes l'été et l'hiver, ce sont là choses bien connues sur tout terroir de chasse » (Vidron, Chasse, 1945, p. 93).

 

2. Ensemble de terres exploitées diversement par une collectivité rurale. Terroir communal.

 

« S'il s'agissait d'histoire, on commencerait à l'instruire [l'enfant] de celle de son village et des hameaux avec lesquels il fait terroir; du canton où il ira les jours de foire (Pesquidoux, Livre raison, 1932, p. 175).

 

« Je voudrais (...) entrer dans l'âme de ce sauvage que nous étions, il y a si peu de temps encore, deux mille ans (...), quand il fondait l'un des plus vieux terroirs du monde (...), défrichait la forêt, étendait la clairière, bâtissait les chemins, créait la campagne » (Guéhenno, Journal « Révol. », 1937, p. 83).

 

3. Étendue de terre présentant une certaine homogénéité physique, originelle ou liée à des techniques culturales (drainage, irrigation, terrasses), apte à fournir certains produits agricoles. Terroir de vallée, de versant; terroir de graviers, de tuf, de sable; terroir à céréales; terroir fertile, maigre, pauvre; bon terroir; le terroir de Champagne, de la Beauce; fruits, produits du terroir.

 

« Ce terroir opulent qui s'étend de Nérac à Villeneuve, d'Agen à Marmande (...), pays de produits de luxe, et d'où l'on descend vers le fleuve aux larges eaux, la Garonne » (Pesquidoux, Livre raison, 1932, p. 165).

 

− En particulier. Ces terres considérées du point de vue de la nature du sol qui communique un caractère particulier aux productions, notamment au vin.

 

« Cette nature de terroir explique le goût particulier du vin de Soulanges, vin blanc, sec, liquoreux, presque semblable à du vin de Madère (Balzac, Paysans, 1850, p. 300).

 

« Le kilogramme de raisins noirs d'Ay, fixé à 1 fr. 25 (...), M. Dumesnil acheta au même taux dans les grands terroirs: Cramant, Avize, Verzenay, pour descendre à (...) cinquante centimes dans les petits vignobles » (Hamp, Champagne, 1909, p. 133).

 

♦ Sentir le terroir, avoir la saveur, le goût du terroir. Avoir le goût particulier dû à la nature du sol.

 

« Le jeune homme (...) goûte ce pain et ce vin qui ont la saveur de leur terroir » (Pesquidoux, Chez nous, 1921, p. 66).

 

♦ Vin de terroir. Vin dont le goût particulier tient à la nature du sol.

 

« Nous ferons notre dîner de ces fruits des Hespérides, avec un vin de terroir qui magnifie le goût des pêches » (T'Serstevens, Itinér. esp., 1963, p. 245)

 

Une définition parmi d’autres concernant le vin (elle bien longue et contient un biais)

 

Le terroir est composé de l’ensemble des facteurs de l’écosystème de la vigne : sol, sous-sol, climat et topographie.

 

Les éléments essentiels du terroir

  • Le sol

 

Le sol doit être pauvre mais équilibré. Les racines de la vigne puisent l’eau et les éléments nutritifs dans le sol, la nature de ce dernier et les oligo-éléments qu’il contient ainsi que sa régulation hydrique participent donc au goût du vin.

 

  • Le climat

 

Le climat conditionne la croissance et la maturation du raisin. Tous ses composants font donc partie de l’élaboration du terroir : pluviométrie, vents, ensoleillement et températures.

 

La clef d’un terroir, c’est son bilan hydrique, généralement déficitaire ou faiblement positif.

 

  • La topographie

 

Les sols de coteau sont, en règle générale, plus pauvres que les sols de plaine, la vigne y est donc moins vigoureuse, le rendement plus faible, mais de plus grande qualité.

 

  • Le vigneron

 

L’intervention du vigneron joue également un rôle important puisque c’est lui qui détermine le choix des parcelles cultivées, prend soin du sol, choisit la meilleure période pour les vendanges.

 

Les types de sols

 

Le type de sol semble induire des caractéristiques :

 

  • les sols siliceux favorisent la finesse, les notes subtiles et florales;

 

  • l’argile donne des vins plus ‘durs’, plus fermes, puissants et alcoolisés, des polyphénols aromatiques;

 

  • le calcaire induit la rondeur, la souplesse, des notes minérales, florales et fruitées.

 

Adéquation terroir et cépage

 

Le Gamay donne des résultats décevants en Côte d’Or, et de remarquables réussites sur les schistes du Beaujolais. Morgon et ses ‘roches pourries’ (schistes fortement dégradés) produit un vin corsé, ferme avec un nez typique de kirsch… Le même gamay sur les granites de Chiroubles est floral et délicat…

 

La viticulture du nouveau monde privilégie le cépage et la technologie. La vieille Europe s’appuie sur une viticulture de terroirs : à quelques mètres de distance, le Pinot Noir de Bourgogne peut produire ici un vin ordinaire et là un vin sublime…

 

Le terroir est parfois tyrannique : des viticulteurs de la vallée du Douro prétendent qu’avec n’importe quel cépage, ils feraient du Porto : le sol dicte sa loi !

 

Définition du terroir par l'INAO :

 

Le terroir est un espace géographique délimité, dans lequel une communauté humaine, construit au cours de son histoire un savoir collectif de production, fondé sur un système d’interactions entre un milieu physique et biologique, et un ensemble de facteurs humains. Les itinéraires socio-techniques ainsi mis en jeu, révèlent une originalité, confèrent une typicité et aboutissent à une réputation, pour un bien originaire de cet espace géographique.

 

Voilà c’est dit, pendant le Réveillon du Nouvel An, plutôt que de vous empailler à propos des gilets jaunes essayez donc de répondre à ma question en étant concis.

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30 décembre 2018 7 30 /12 /décembre /2018 07:00
« Je souhaite la victoire de l'Allemagne parce que, sans elle, le bolchevisme, demain, s'installerait partout ! » Pierre Laval, chef du gouvernement de Vichy, le 22 juin 1942.

Dans ce discours prononcé à une charnière de la guerre (Stalingrad), Laval disait aussi : « Nous devons épuiser tous les moyens pour trouver les bases d'une réconciliation définitive. Je ne me résous pas, pour ma part, à voir tous les vingt-cinq ou trente ans la jeunesse de nos pays fauchée sur les champs de bataille. Pour qui et pourquoi ? ». Et puis : « On parle souvent d'Europe, c'est un mot auquel, en France, on n'est pas encore très habitué. On aime son pays parce qu'on aime son village. Pour moi, Français, je voudrais que demain nous puissions aimer une Europe dans laquelle la France aura une place qui sera digne d'elle. Pour construire cette Europe, l'Allemagne est en train de livrer des combats gigantesques...»

 

Malgré le bien-fondé apparent de l'argumentation, ce texte sera retenu à charge contre Laval à son procès pour « haute trahison». On ne pactise pas avec « la bête immonde». Le chef du gouvernement de Vichy sera fusillé le 15 octobre 1945.

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30 décembre 2018 7 30 /12 /décembre /2018 06:00
Un fils du peuple qui se retourne contre la démocratie « M. Pierre Laval, c’est le peuple. C’est au peuple qu’il a emprunté son bon sens souverain, son amour du réel, son horreur du verbalisme. »

Laval fils d’aubergiste entreprenant n’est pas né dans une famille pauvre, mais il vient du peuple et ne cherche pas à le cacher. Son appétit de pouvoir et de richesse est-il une revanche sociale ? Ses contemporains n’en doutent pas, lorsqu’il achète le château de son village puis quand il unit sa fille au rejeton d’une famille aristocratique en vue ; Est-il paradoxal que l’inventeur de la politique de collaboration avec l’Allemagne nazie, à l’été 1940, soit un enfant du peuple, à l’instar de Hitler, Mussolini, Staline et Pétain, quand des patriciens comme Churchill, Roosevelt et de Gaulle se font les champions des démocraties libérales ?

 

L’époque est au vertige démocratique ; les libéraux craignent les masses soumises à la démagogie électorale, émancipées par l’idéal socialiste. Ils ne détestent pas recourir à des enfants du peuple pour les encadrer. Laval fait un Mussolini acceptable pour une bourgeoisie inquiète, un Mussolini tempéré, adapté au régime parlementaire, capable de dompter le peuple sans sacrifier les libertés des élites. Il est troublant de la comparer avec Pétain, d’origine modeste comme lui. L’image du Maréchal transcende la probité simple du fils de paysan pour devenir le symbole de tous les Français. Laval, lui, apparaît comme un traître à sa classe, sans jamais être considéré comme un bourgeois.. Avant d’être détesté, il est exilé dans un entre-deux social, qui résonne avec son rejet des taxinomies idéologiques et partisanes. À la veille de sa mort, il en est encore à revendiquer son origine sociale, comme si elle n’allait pas de soi. Il en fait une garantie d’honnêteté intellectuelle et de cohérence politique. On peut lire l’histoire de cet homme palindrome dans tous les sens, on en revient toujours à cette qualité, la seule dont il n’est pas responsable : il est un fils du peuple, un enfant d’Auvergne. « On m’a représenté comme un malin, comme un roublard, alors que j’ai toujours lutté avec l’intelligence vierge et simple d’un enfant du peuple. On m’a toujours représenté comme un ennemi du peuple, alors que  ceux qui me connaissent savent que c’est lui que je défendais. »

Extrait de Pierre Laval Un mystère français Renaud Meltz Perrin

 

« Qu’est-ce donc que M. Laval ? Ce n’est pas l’Université où il ne fit que passer. Ce n’est pas le Palais, car il n’a pas l’esprit chicaneur du robin. Ce n’est pas davantage le journalisme, car il se contenta d’essayer sa plume chez un de nos confrères. Non ! M. Pierre Laval, c’est le peuple. C’est au peuple qu’il a emprunté son bon sens souverain, son amour du réel, son horreur du verbalisme. »

Le Petit Journal 15 octobre 1934

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29 décembre 2018 6 29 /12 /décembre /2018 06:00
Mon petit doigt a le bras long, il sait tout de moi.

Mon petit doigt a le bras long, il sait tout de moi.

Ces derniers jours j’ai fait dans le sérieux, genre je broie du noir, je patauge dans le coaltar.

 

Ce matin du léger, du dérisoire.

 

On me dit que certaines parties de mon corps en disent long sur ma personnalité ! Parmi les plus connues, il y a les lignes de ma main.

 

Lorsque j’habitais rue Noire, à Nantes, lors de ma première année de Droit, ma propriétaire avait dans sa bibliothèque un gros bouquin sur les lignes de la main. Je l’avais potassé mais je ne garde aucun souvenir de ce que j’en avais retiré pour mon avenir.

 

J’ai toujours refusé qu’on me lise les lignes de la main.

 

Bref, là on me dit que mon petit doigt peut dire lui aussi bien des choses sur moi.

 

Il existe 3 tailles différentes d'auriculaires, et chacune d'entre-elles a une signification sut votre personnalité. Pour la découvrir, il suffit de coller les doigts de votre main les uns contre les autres, et d'analyser la taille de votre auriculaire par rapport à la phalange de votre annulaire.

 

1. L'auriculaire plus petit que la phalange (c)

 

Vous êtes une personne gentille, au grand cœur, fidèle et toujours présente pour les autres et surtout vos proches. Mais attention car vous aurez tendance à faire trop confiance et donc à vous laisser avoir plus facilement... Vous êtes unique et les autres savent qu'ils peuvent compter sur vous !

 

2. L'auriculaire au même niveau que la phalange (a)

Cela fait de vous une personne honnête et franche. Vous tenez particulièrement à votre indépendance, mais vous êtes une personne à qui l'on se fie de par votre honnêteté et votre sagesse. Dès que vous vous engagez dans quelque chose, vous faites en sorte que tout se déroule à merveille. Vous n'aimez pas l'injustice et n'hésitez pas à le faire savoir, mais derrière ce fort caractère se cache quelqu'un de tendre et aimant.

 

3. Si votre petit doigt dépasse la phalange de l'annulaire (b), cela signifie que vous êtes une personne de confiance. Vous détestez mentir et que l'on vous mente. Vous êtes une personne très entière, qui sait ce qu'elle veut. Vous avez fort caractère, ce qui peut vous causer quelques altercations. Malgré tout, vous êtes une personne fidèle, aussi bien en amour qu'en amitié.

 

Je suis 3, voilà !

 

 

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28 décembre 2018 5 28 /12 /décembre /2018 06:00
Les Horiot des Riceys, Marie et Olivier, à la Une du LeRouge&leBlanc « Nos valeurs primordiales, l’humain et le temps. Pour nous il est essentiel de prendre son temps dans tout ce qu’on entreprend… »

Cette chronique est l’histoire, non romancée, de mon amitié avec Marie et Olivier Horiot, elle citoyenne adoptée, lui citoyen natif des Riceys.

 

La phrase exacte du titre est « Nos valeurs primordiales, ce sont l’humain et le temps. Pour nous il est essentiel de prendre son temps dans tout ce qu’on entreprend. Et humainement, à nos yeux, la réussite d’un millésime, c’est aussi une ambiance solidaire et joyeuse entre vendangeurs. »

 

Au temps lointain de ma carrière de blogueur, où j’arpentais les dégustations, un charmant et sémillant jeune homme, Olivier Borneuf, animait une petite société, Brittle, aujourd’hui il a disparu de mon radar car je sens sans doute trop le soufre, m’a fait découvrir le Rosé de Riceys d’Olivier Horiot.

 

 

C’était en décembre 2010, ce jour-là mon regard fouineur découvrait le livre du photographe Michel Jolyot Les Riceys en Champagne un terroir d’exception préfacé par Jean-Paul Kauffmann, fidèle lecteur.

 

« Apercevant pour la première fois les Riceys il y a une quinzaine d’années, je n’en croyais pas mes yeux. De vieilles maisons vigneronnes bien tenues, ornées de ferronneries, d’admirables façades ne laissant rien deviner du dedans, un vignoble intensément travaillé, un air de superbe et de secret. Comment un tel village à la beauté intacte pouvait-il encore exister en France ? Un village ou plus exactement trois villages en un seul. Je faisais connaissance avec la redoutable complexité ricetonne, presque aussi difficile à concevoir que le mystère de la Sainte Trinité. Trois bourgs distincts et consubstantiels formant une entité unique et indissoluble. Trois appellations d’origine contrôlée aussi (Champagne, Rosé des Riceys, Coteaux Champenois), aucune autre commune champenoise ne peut se prévaloir d’une telle originalité. La complexité qui partout ailleurs est l’indice d’un échec ou d’un désagrément est historiquement aux Riceys un avantage et même un privilège, en tout cas un défi. La singularité de ce lieu et de ce vignoble qui l’incarne tient dans cette complexité fièrement acceptée. Une difficulté - mais non un embarras - qu’on lui envie secrètement.

 

Les Riceys aiment jouer sur les deux tableaux. C’est la nature profonde de ce village. La place a appartenu tantôt à la Bourgogne, tantôt à la Champagne. Et, pour rendre les choses encore plus simples, souvent aux deux à la fois. L’histoire des Riceys abonde en anecdotes (1) où dans la même construction l’on est bourguignon du côté sud, champenois au nord. Il y a dans la mentalité de cette terre une espièglerie, une gaieté libre et truculente, presque rabelaisienne, qui a beau se dissimuler sous un certain quant-à-soi mais n’en est pas moins heureuse et conviviale comme il sied à un pays où l’on cultive la vigne. »

 

La suite ICI 

 

Puis un beau dimanche je suis allé dans ma petite auto aux Riceys pour voir ce fameux terroir, pas un chat, sauf des gros tracteurs avec des machines pleines de tuyaux, un village quasi-mort, même pas possible de s’acheter du Chaource, et ne parlons pas du champagne ou du fameux rosé des Riceys. Un peu déçu que j’étais mais je me suis dit, mon loulou, faudra que tu y retournes.

 

En mai 2014 je faisais une autre découverte : son Coteau Champenois En Valingrain 2011 dégusté lors d’un dîner de haute qualité organisé O Château par Alexandre Savoie avec Olivier Horiot. Très belle soirée, passionnante, autour d’une table avec un vigneron qui nous a captivés Claire du Lapin Blanc et moi. ICI 

 

 

 

Et puis en juin 2015 je franchissais un nouveau et grand pas, j’embarquais 3 nanas dans une auto rouge, direction Les Riceys. Et ce jour-là j’ai rencontré Marie Horiot, qui n’est pas que la femme d’Olivier, mais une vigneronne à part entière qui tient son rang. Ce furent deux journées, avec une longue soirée comme en témoignent les photos, mémorables.

 

 

À cet instant, je vais placer un couplet féroce à l’attention du petit monde du vin : mais où sont les femmes ?

 

Certes on en trouve une petite poignée dans les vignes et dans les chais, voir ICI 7 novembre 2014

 

Femmes je vous aime : des photos de naturistes à couper le souffle des amateurs de GCC… ICI  

 

Du côté de celles et ceux qui font le lien 2 filles qui se démènent : Fleur Godard et Camille Delaunay.

 

Du côté des cavistes ramenards, les stakhanovistes du clavier, les révolutionnaires de comptoir, c’est morne plaine, les mâles dominent largement le panorama. Bien sûr Agnès, Claire et quelques autres sont l’exception qui confirme la règle.

 

De temps en temps on exhibe une sommelière.

 

Ça en dit plus long qu’un long discours sur l’entre soi du monde du vin.

 

 

Si vous souhaitez découvrir ces deux jours passés aux Riceys allez ICI  

 

Et puis le 6 novembre 2015 il y eut Eureka j’ai trouvé des vins tranquilles et des vins excités des Riceys sur Saturne ! ICI
 

 

Et puis le 20 mai 2017 il y eut H comme Hulot, H comme Hugo, H comme Horiot… j’explore les Contrées des Riceys ! ICI 

 

 

Depuis, en 2018, pas de Marie et d’Olivier Horiot, faut dire que j’ai passé les ¾ de l’année allongé sur un lit étant donné mes exploits de cycliste urbain.

 

Je suis heureux de les voir à la Une du dernier numéro du LeRouge&leBlanc.

 

Comme à l’accoutumée c’est bien documenté, il ne manque aucun boutons de guêtre, faut vous abonner mes cocos.

 

Le focus vin est sur le rosé des Riceys, avec en bonus une reprise d’un article de Serge et Claudine Wilikow Le Rosé des Riceys, tradition et exception en Champagne.

 

De la dégustation qui s’est déroulée fin mars 2018 dans les locaux de l’hebdo en présence de Marie et Olivier Horiot j’extrais 3 commentaires sur les vins tranquilles qui ne sont pas notés – j’ignore pourquoi mais j’avoue que ça me plaît beaucoup.

 

  • Coteaux champenois Riceys blanc En Valingrain 2015 (Chardonnay et Pinot blanc)

 

Nez délicatement fruité (poire, mirabelle) et floral (fleurs blanches). Pointe d’oxydation élégante. En bouche, un équilibre idéal entre la maturité et la tension délicate du vin. La matière, plutôt ample, se complexifie sensiblement après quelques minutes sur des notes de peaux de raisins, de curry, de safran, de poivre, de citron confit. Finale salivante et un certain potentiel de vieillissement.

 

  • Rosé des Riceys En Valingrain 2013

 

Nez très floral (notes de roses un peu fanées), des arômes mentholés, de fruits rouges très frais (fraise, groseille). Un très bel équilibre délicat ; en bouche, on retrouve la fraise, la rose et même le litchi (« un fruité presqu’alsacien, remarque l’un d’entre nous). Très joli toucher de bouche, « un côté terrien enrobé dans du satin » pour un dégustateur. Un vin fin et gai avec une jolie finale dynamique sur la cerise à l’eau de vie.

 

  • Coteaux champenois Riceys rouge En Barmont 2015

 

Petite réduction au premier nez, suivie de notes de petits fruits noirs (mûre) avec des touches ferrugineuses et fumées. Bouche pleine et juteuse, matière d’une belle maturité équilibrée, un superbe toucher de bouche à la fois dense et délicat, avec une pointe de gourmandise. Un vin très savoureux sur la tomate séchée, l’orange sanguine, et une belle longueur en finale, avec un caractère qui évoque un vrai terroir. « À faire pâlir certains grands noms de Bourgogne », s’enthousiasme l’un d’entre nous. Très belle bouteille.

 

Bien, on est aussi, presque, entre garçons au LeRouge&leBlancBon courage Sonia !

 

 

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27 décembre 2018 4 27 /12 /décembre /2018 06:30
Fondation Louis Vuitton exposition consacrée à Egon Schiele (1890-1918)

Fondation Louis Vuitton exposition consacrée à Egon Schiele (1890-1918)

ADC : Que pensez-vous de la vogue des vins dits « nature » ?

 

  • Ça n’existe pas ! La nature ne fait pas du vin, mais du vinaigre : le vin est une invention de l’homme. Le vin nature est une offense à l’esthétique, une offense au terroir, car le vin nature exprime rarement le terroir. Sans parler des défauts : oxydation, reprise de fermentation, autolyse des levures… Ce qui m’intéresse, ce n’est pas le vin qui désoiffe mais celui qui inspire.

 

« Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés »

 

C’est la cinquième demande du Notre Père que j’ai si souvent rabâché, débité à toute blinde comme on se débarrasse d’une corvée.

 

« Demander le pardon, écrivait Sainte Thérèse d’Avila, c’est reconnaître notre faiblesse, notre péché, nos résistances à l’accueil de l’amour de Dieu, et ainsi nous ouvrir à la grâce. »

 

Je n’ironiserai pas sur le sens de l’esthétique de nos winemakers goulus, ces stakhanovistes de l’extraction, ces mondialistes de vins sans âme, formatés, tripatouillés, maquillés, la quintessence du faux luxe pour les nouveaux riches, les oligarques.

 

C’est la culture Louis Vuitton !

 

Quand à ce pauvre terroir, invoqué, jamais défini, leurre absolu, il est bien plus offensé par tout ce qu’on y balance, avec la complicité des consultants indifférents, depuis des décennies que par l’érection des vins dit nature.

 

Cette charge outrancière, bien plus aigre que ce fameux vinaigre si souvent invoqué par ces pharisiens des chais, c’est le marketing du buzz.

 

Posture, imposture, les plus ardents défenseurs de l’art officiel, celui des grands vins à la mode winemakers, même lorsqu’ils se disent rock-and-roll, ex-mauvais garçon, on peut aimer Tom Waits tout en n’étant guère borderline, ne sont que la queue de comète d’une société d’hyperconsommation où la distinction se mesure à l’épaisseur de son compte en banque.

 

Faut assumer les mecs !

 

115 domaines en France et 19 à l’étranger, des États-Unis à la Syrie, c’est du taylorisme moderne.

 

Votre suffisance est un vrai signe de faiblesse.

 

Remettez votre nez dans vos éprouvettes et laissez-nous le soin d’exprimer nos goûts qui, ne vous en déplaise, sont tout aussi respectables que les vôtres.

 

Vos vins ne m’inspirent pas, sans doute suis-je trop peu cultivé, je n’ai pas fait la LPV, je préfère les vins du défunt Henry-Frédéric Roch à vos vins sans âme, fruit de calculs, photoshopés,  je ne vois pas au nom de quoi vous vous érigez en juge des élégances.

 

Vous l’êtes, si peu, élégants.

 

La nature ne fait rien, même pas du vin, ni du vinaigre d'ailleurs, c’est la main de l’homme qui fait, alors de grâce à l’image de ces confesseurs impérieux listant nos fautes, cessez de nous emmerder avec celle des prétendus défauts des vins nature, bien sûr qu’il y a des vins nature imbuvables mais que dire des vins de faux-luxe assis sur une masse à 2 balles qui peuple les rayons de la GD ?

 

Rien, les œnologues et les marchands de poudre de perlin pinpin, alliés aux marqueteurs, ont  habillé le vin populaire avec les fringues des bourgeois, certains winemakers y posent leurs signatures pour quelques euros de plus.

 

Les affaires sont les affaires, je n’ai rien contre, bien au contraire, mais de grâce ne venez pas du haut de votre chaire nous donner des leçons d’œnologie.

 

On s’en branle de votre tambouille mais n’affirmez pas que vous n’en fassiez pas !

 

Sur votre lisse tout glisse, morne plaine, ennui, vous tentez de nous faire accroire que vous sculptez des vins alors que vous ne faites que des décalcomanies.

 

Comme le Père Noël le vin nature n’existe pas mais, même si ça vous énerve, il est bien présent, se vend, s’exporte, prend place sur des belles tables, fait découvrir le vin à des néo-consommateurs, joie et bonne humeur dans les bars à vin, tout le contraire des airs compassés de vos master-class.

 

Que « Tu parles Charles… » ne vienne pas ramener sa fraise pour me taxer d’aigreur, je ne fais que répondre, avec mesure, à un propos outrancier.

 

Et puis, cerise sur le gâteau, voilà t’y pas que les récupérateurs de tendance, le Grand Gégé en tête, se ruent, comme la vérole sur le bas-clergé, sur la dénomination nature pour fourguer leur jaja de GD.

 

Reste le péché mortel, l’horreur absolue, celui qui te jette dans la géhenne, les affres des feux de l’enfer, mais qui, d’un petit coup de machine à laver plus blanc que blanc, la confession, un acte de contrition, 2 pater et un ave, te remet sur pied, te redonne ta virginité.

 

Il en est ainsi de nos winemakers en transit dans les hubs d’aéroport, c’est leur storytelling, ils sont les rebouteux modernes, ceux par qui les vins bancals remarchent, les vins malades guérissent, les vins mal foutus se refont une beauté pour défiler sur les podiums.

 

C’est un métier, pas un sacerdoce, alors merci de cesser de nous faire la morale. Allons, allons, les gars, y'a pas de filles ou peu,  si le génie se nichait dans la technique ça se saurait depuis le temps.

 

En buvant ce je bois je n’offense ni l’esthétique, ni le terroir, je bois, je me donne du plaisir, je partage, je n’ai à implorer aucun pardon pour mes fautes de goût auprès des gardiens du temple, qui ne sont d’ailleurs que des marchands du temple, je suis un vieil homme indigne vos boulevards ne sont pas les miens, je préfère les chemins de traverse, la nature quoi !

 

 

 
Tom Waits !
 
Une gueule d'enfer, sombre, une dégaine de bagnard sorti du film de Jim Jarmuch Dawn by Law, un déglingué distingué, une voix de gorge, shaker de Rock et de Blues,  remplie d'effluve d'alcool et de tabac Jockey full Bourbon, un déjanté radical, un iconoclaste drôle, un décalé tout droit sorti des Bas-fonds de Chicago, un mec qui chante pour les paumés et les égarés de la vie...
 
 
Waits possède une voix reconnaissable entre tous, décrite un jour par le critique Daniel Durchholz  comme trempée dans un fut de Bourbon séchée et fumée pendant quelques mois, puis sortie et renversée par une voiture. Encore un grand Monsieur du Rock !
 
 

C'est également un grand acteur qui a joué dans Short Cuts deRobert AltmanDracula de Francis Ford CoppolaCoffee and Cigarettes, Down by Law de Jim Jarmush dont il a écrit la bande son qui est une petite merveille  

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26 décembre 2018 3 26 /12 /décembre /2018 06:00
Le repas de Noël en famille : ma brioche et gaufre perdues, crème anglaise, glace vanille de Tahiti, crème de marrons de l’Ardèche, chantilly…

Avec mon ami Julien Boscus, jeune et prometteur chef étoilé, nous discutions souvent à propos de ses fournisseurs, qui souvent étaient les miens. Comme en toute chose, tout commence à l’origine – ne riez pas, c’est ainsi – le cep pour le vin, le maraîcher, l’éleveur, le pêcheur, le poissonnier, le boucher, l’épicier… pour les mets.

 

Bien acheter est la condition nécessaire, et non suffisante, pour gratifier ses invités d’une cuisine goûteuse.

 

1ière étape : bâtir son menu en fonction de la saison, de ses invités, de l’étroitesse de sa cuisine.

 

  • Une entrée avec des noix de Saint Jacques sur salades variées.

 

  • Le plat principal : des filets de sole et des rougets barbet

 

  • Un risotto de la mer

 

  • Plateau de fromages

 

  • Pour le dessert je ne sais pas encore mais pas de bûche.

 

2ième étape : passer à l’achat  

 

  • À terroirs d’avenir : les salades, des fruits, des olives, les fromages.

 

  • Chez le poissonnier de la rue Daguerre : les noix de Saint Jacques, des grosses langoustines, des moules, des filets de sole et de rouget barbet.

 

  • Chemin faisant je repense à ma chronique sur le pain perdu : et si je faisais un dessert à base de brioche perdue et de gaufre perdue ? Je phosphore : achat de brioche tranchée et de gaufres.

 

  • À l’épicerie achat de lait frais bio, de crème fleurette, d’œufs, de cassonade…

 

3ième étape : essai de mon dessert de brioche et de gaufres perdues.

 

  • L’avant-veille j’expérimente mon pain perdu à la cassonade, essai concluant.

 

  • Je décide d’ajouter des boules de glaces ; je brasse donc une glace à la vanille de Tahiti et une glace à la crème de marrons de l’Ardèche Faugier.

 

  • J’ajouterai un fond de crème anglaise et un pschitt de crème Chantilly.

 

4ième étape : préparation la veille

 

  • Cuisson des noix de Saint Jacques, des langoustines, des moules dans un bouillon herbes et cédrat.

 

  • Noix et queues de langoustines au frais.

 

  • Constitution du bouillon avec les jus de cuisson pour faire le risotto. (au frais)

 

  • Cuisson des cubes de carottes et des petits pois pour le risotto. (au frais)

 

5ième étape : le matin du repas préparation

 

  • Confection des tranches de brioche et gaufre perdue (mise au chaud dans mon four à chaleur tournante 50°)

 

 

  • Confection des roulades de filets de sole en vue de leur cuisson à la vapeur juste avant service (au frais) puis cuisson au beurre salé des filets de rougets sur peau à la poêle (mise au chaud au four 50°)

 

  • Préparation des feuilles de salade pour l’entrée et mise en assiette (au frais)

 

  • Persil et ciboulette taillés.

 

  • Riz carnaroli pesé.

 

 

6ième étape : le repas

 

  • Assaisonnement de la salade : citron et huile d’olive

 

  • Lancement de la cuisson du risotto

 

  • C’est parti : disposer les noix de Saint Jacques et les queues de langoustines dans les assiettes de salade, saler, poivrer, herbes et filet d’huile d’olive. Service.

 

  • Lancer la cuisson des filets de sole vapeur.

 

  • Mise en place d’un nouveau jeu d’assiettes pour accueillir les filets, assaisonnement, filet d’huile d’olive. Service.

 

  • Le risotto en petites soupières.

 

  • Le plateau de fromages est prêt : camembert Champ Secret, bleu d’Auvergne, Ossau Iraty, Tomme des Bauges et bûche de brebis des Aldudes, Comté accompagnés de miel en bûche toutes fleurs.

 

 

 

  • Le dessert : mise en assiette des tranches de brioche et de gaufre perdue sur fond de crème anglaise, deux boules de glace et chantilly. Service.

 

​​​​​​

 

  • Café

 

Mes deux petites filles avaient un menu spécial, du saumon sauvage pommes dauphines, elles qui selon leur mère ont des appétits d’oiseaux, deux parts et dessert.

 

C’était bon, la présentation acceptable, j’avais prévu très large et je n’ai eu aucun reste.

 

Nous avons débuté par un champagne Suisse-Laval à l’apéritif qui a accompagné le repas avec un Myosotis arvensis 2014 de Claire Naudin Bourgogne Hautes-Côtes de Nuits.

 

 

Je n’avais pas prévu d’écrire cette chronique donc je n’ai pas pris de photos, faute de temps aussi, mais je me dis en conclusion que si on m’avait viré, suite à mon rapport, j’aurais ouvert un bouiboui, travaillé de mes mains. « Y’a pas de sots métiers, rien que des gens qui ne savent que se plaindre… »

 

 

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