Ironie de cour de récréation : « Tu seras intelligent quand les poules auront des dents !»
Et pourtant, depuis les poulets syndiqués sont sur les dents, même qu’avec ceux de Loué c’est une vraie prise de bec.
Ces derniers ont placardé, preuve à l’appui, sur les murs de Paris qu’ « un bon poulet est un poulet libre » et qu’ « un bon poulet est un poulet bien nourri »
Tout ça franchement ça ne casse pas 3 pattes à un canard me direz-vous et pourtant ça chauffe sous les képis et ça boue sous les pèlerines des hirondelles parisiennes. Le syndicat des culturistes bodybuildés n’a pas protesté. Mais que voulez-vous nos poulets se sentent mal aimés, alors faut pas les charrier. Moi je trouve au contraire que la publicité de Monsieur Yves de la Fouchardière, le boss de LDC, les rends plutôt sympathiques nos poulets, bien plus que lorsque je les croise sur la voie publique.
Plutôt que de chercher des poux sur la crête des braves poulets de Loué moi je serais les poulets syndiqués je demanderais à leurs collègues de la PJ d’enquêter sur la réalité des affirmations de la publicité. * Le premier qui dit la vérité /Il doit être exécuté est une chanson de Guy Béard qui a inspirée le titre de ma chronique.
Imaginez donc la scène, dans une soupente Quai des Orfèvres, un volatile genre Chicken Run, une grosse lampe braquée sur lui, entouré d’inspecteurs qui le soumettent à une batterie de questions (ce qui entre parenthèses est un comble pour un poulet élevé en liberté d’être questionné par des poulets en batterie). Donc, comme il se doit, ils le cuisinent sec...
- Tu affirmes que tu es né et élevé à Loué dans la Sarthe mais ta bague d’identité indique que tu es domicilié chez Paul Dumulot péquenot dans un bled de la Mayenne. Explique-toi !
- J’ai le droit je suis une IGP...
- Qu’est-ce que tu viens nous chanter...
- Ben oui je suis aussi un « Label Rouge »
- T’es communiste ?
- Z’êtes barjots !
- N’aggrave pas ton cas, crache le morceau !
- C’est une longue histoire. « En 1958, un beau dimanche d'été au banquet du comice agricole de Loué, Raymond Cheval (technicien de la chambre d'agriculture) prit la parole aux côtés du député Paul Goussu. Il faut sauver nos poulets fermiers face à l'agriculture industrielle
, a-t-il dit ce jour-là. Nous étions alors à l'époque du scandale des poulets nourris aux hormones, les étals des grands magasins étaient alors envahis de poulets élevés en batterie pour arriver aux prix le plus bas... Neuf mois plus tard venait au monde un comité professionnel rassemblant tous les maillons de la chaîne, y compris les services du Ministère : le SYVOL (syndicat de défense du poulet fermier de Loué) en décembre 1959 »
- Tu nous endors poulet, accouche !
Calmos ! Chez nous on n’accouche pas, on pond ! Donc « Très vite le SYVOL va opter pour la liberté et une saine alimentation de ses volailles. Dès lors, Loué sera l'une des toutes premières organisations agricoles de France à recevoir le fameux Label rouge, gage de qualité. Le groupe représente aujourd'hui plus de 100 éleveurs répartis sur la Sarthe et la Mayenne. Ses productions se sont élargies à d'autres produits tels que l'oie, le canard, la dinde, la pintade, les œufs ou encore les volailles festives (chapons, poulardes. »
- C’est clair comme du jus de boudin ton histoire mais passons t’es un poulet de Loué mais tu pourrais être élevé à Saint-Dié que ça ne changerait rien à ton histoire !
- Faut pas pousser je suis élevé en liberté dans le bocage !
- Que tu dis poulet ! Tu peux allez au café quand ça te plaît ?
- Bien sûr que non !
- Pourquoi ?
- Parce me taper un litron n’entre pas dans ma ration !
- T’insinues quoi au juste ?
- Rien !
- Allez poulet, ne tourne pas autour du pot, crache le morceau : t’es en liberté surveillée !
- Oui.
- Tu vois que tu nous racontais des craques sur ta publicité : « poulet en liberté » entre un panier à salade et ton enclos c’est kif-kif bourricot...
- J’suis au grand air moi !
- Ouais mais tu bouffes quoi ?
- Je suis nourri aux grains...
- T’es sûr !
- Oui à 80%
- ...
Comme vous vous en doutez tout ça c’était pour de rire mais comme disait Pierre Desproges « On peut rire de tout mais pas avec n’importe qui... » La réclame c’est la réclame. Z’ont fait le buzz les poulets de Loué grâce aux grincheux syndiqués. Tant mieux pour eux mais comme ici on ne croise que des gens sérieux ci-après quelques explications sur IGP, Label Rouge, élevé en liberté, élevé aux grains...
« Une IGP correspond « au nom d'une région, d'un lieu déterminé ou, dans des cas exceptionnels, d'un pays, qui sert à désigner un produit agricole ou une denrée alimentaire originaire de cette région, de ce lieu déterminé ou de ce pays :
- et dont une qualité déterminée, la réputation ou une autre caractéristique peut être attribuée à cette origine géographique,- et dont la production et/ou la transformation, et/ou l'élaboration ont lieu dans l'aire géographique délimitée. »
« Le Label Rouge atteste qu'un produit possède un ensemble de caractéristiques spécifiques établissant un niveau de qualité supérieur à celui d'un produit courant similaire.
Les produits pouvant bénéficier d'un Label Rouge sont les denrées alimentaires (dont les produits de la mer) et les produits agricoles non alimentaires et non transformés(ex :fleurs).
À toutes les étapes de la production et de l'élaboration, le produit doit répondre à des exigences qui peuvent être précisées dans des notices techniques, réactualisées périodiquement. Des tests organoleptiques doivent obligatoirement être réalisés afin de démontrer la qualité gustative du produit candidat au Label.
Toute demande tendant à la reconnaissance d'un Label Rouge par homologation d'un cahier des charges est déposée auprès de l'Institut National de l'Origine et de la Qualité (INAO). L'homologation est prononcée par un arrêté du ministre chargé de l'agriculture et du ministre chargé de la consommation.
Le respect des cahiers des charges par les opérateurs est contrôlé par des organismes certificateurs accrédités par le Comité Français d'Accréditation (COFRAC) et agréés par l'INAO, au regard de leur indépendance, de leur impartialité, de leur compétence et de l'efficacité de leurs contrôles.
« L’expression « plein air », réglementaire, signifie que les poules ont obligatoirement accès à un parcours pendant la journée. Chaque poule doit disposer de 4 m² de parcours en « plein air ». Mais on peut faire mieux pour l’environnement et le bien être des poules. À Loué, les poules s’ébattent librement sur un très vaste parcours : 10 m² par poule au minimum. Les Fermiers de Loué vous proposent donc exclusivement des œufs de poules élevées en libre parcours conformément à leur attachement pour l'environnement. »