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26 août 2010 4 26 /08 /août /2010 09:23

J’ouvre le débat à la demande de lecteurs. Mon titre est explicite et restreint le champ du débat à la finalité très spécifique de cette recherche. En l’espèce, si nous voulons bien débattre le préalable est que nous puissions nous entendre c’est-à-dire nous écouter pour nous comprendre. Dans mon esprit il ne s’agit en rien d’instruire ici un dossier à charge et à décharge, et encore moins de confronter les plaidoiries de procureurs ou d’avocats d’une quelconque cause. Mon souhait c’est que nous puissions donner sa chance à un vrai débat citoyen, passionné certes, mais débarrassé des postures, des à priori idéologiques, ouvert, respectueux des opinions, permettant ce que je qualifierais de « respiration » de notre démocratie que je trouve trop souvent asthmatique.

Comme je suis en vacances je prends la liberté de lancer le débat en empruntant les réponses d’Olivier Lemaire, chercheur à l’INRA de Colmar publiées dans 20minutes.fr. Pour la suite nous verrons : commentaires certes mais aussi contributions écrites envoyées sur mon adresse e-mail berthomeau@gmail.com.  

article_lemaire.jpgOlivier Lemaire, chercheur biologiste de l'INRA de Colmar présente, le 07 septembre 2005, un plan de vigne génétiquement modifié. AFP PHOTO FREDERICK FLORIN 

 

 

Pourquoi utiliser des OGM pour lutter contre la maladie du court-noué?

Le virus du court-noué est la maladie la plus grave et la plus ancienne étudiée à l’Inra. On la connaît depuis une soixantaine d’années et on a exploré plusieurs stratégies. On a notamment recherché des gènes de résistance naturelle au virus et on a utilisé la prémunition, qui est une forme de vaccination. Le problème, c’est que nous ne travaillons pas avec un seul virus, mais avec un mélange de variants viraux qui rendent la prémunition inefficace à terme. Nous nous sommes donc orientés vers la transgénèse. Celle pratiquée à Colmar s’apparente à de la thérapie génique.

En quoi consistent ces expérimentations?

On ne modifie génétiquement que la racine de la vigne, appelée porte-greffes, pour qu’elle s’oppose au virus qui vient du sol. Le greffon, toute la partie aérienne qui produit le raisin, n’est pas transgénique. Le greffon n’est pas contaminé par le porte-greffe transgénique: on a suivi ces risques et les résultats se sont avérés négatifs. Quant aux risques de contamination des cultures environnantes par les fuites de pollen, on s’est engagé à éliminer toutes les inflorescences, qui de toute façon étaient sur la partie non OGM de la vigne.

Quel est votre état d’esprit après le saccage des vignes d’expérimentation?

Nous sommes en colère et très déçus. Les OGM arriveront un jour ou l’autre en France, il faut que nous ayons les connaissances pour les refuser ou les accepter. Les gens qui ont fauché se sont tiré une balle dans le pied car nous étions prêts à répondre point par point à leurs interrogations. Aujourd’hui, les plantes sont définitivement perdues mais il nous reste le sol dans lequel on a le virus et la microflore, ce qui nous permettra de continuer à travailler sur l’impact environnemental des OGM. Mais quand bien même nous continuerions, ce serait dans quelles conditions? Serait-ce pour que des extrémistes reviennent labourer ce champ? Il faut arrêter les amalgames, les OGM sont une technologie à réfléchir au cas par cas, et surtout il faut dialoguer. La violence n’a jamais élevé le débat, et s’attaquer ainsi au travail d’autrui est d’une violence extrême: ce matériel vivant a été haché menu par des outils tranchants, la vigne a été coupée en tous petits morceaux, elle saignait littéralement et mourait. Nous sommes avant tout des biologistes qui aiment le vivant, et c’était douloureux pour nous.

Propos recueillis par Audrey Chauvet

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commentaires

C
<br /> <br /> Le court noué est une maladie de la vigne qui a de terribles conséquences, je participe en ce moment à des commissions internes  ODG, de contrôle de l'état du vignoble, et je constate que<br /> certaines vignes sont trés atteintes par ce fléau. J'aurai beaucoup à dire sur l'avenir du vignoble en général, il y a le meilleur et le pire, le pire étant parfois le vignoble des coopérateurs,<br /> dont le prix encaissé ne permet plus un entretien normal.En ce qui concerne la destruction des plants expérimentaux de Colmar, je suis partagé entre mon opposition aux méthodes brutales,<br />  mon questionnement sur l'objectif réel de l'INRA, et sur les risques énoncés par Kastler. L'INRA s'engage sur des voies qui n'ont plus rien a voir avec l'objectif scientifique initial de<br /> l'Institut. Je constate que l'INRA-NACRe qui capte 30 % du buget général, a 800 personnes employées, s'occupe de choses étrangéres à l'agriculture et cautionne par sa notoriété des<br /> actes étonnants, comme la campagne du printemps 2009 le premier verre de vin peut provoquer le cancer, l'une de ses directrice de recherche a organisé une série de conférences dans plusieurs<br /> pays, France, USA, Québec....destinées aux médecins généralistes, la population ne s'hydrate pas assez, et les sodas ne sont pas dangereux pour la santé. Cette personne a été accusée de conflit<br /> d'intérêt aux USA, parcequelle est rémunérée par une groupement de producteurs de sodas dont CCola, Pcala, et elle serait membre d'une groupe de conseillers de MDO !!! C'est la raison<br /> pour laquelle nous avons engagé une action judicaire qui tente de faire le point sur cette situation.<br /> <br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> Tu n'es pas en cause, bien sûr et ton blog est non seulement fréquentable, mais enrichissant et je dirais, nécessaire, si je ne craignais d'apparaître comme un vil flagorneur. Mais il me semble<br /> que ce qui semble terminé, dans les commentaires, c'est  rejet implicite des attaques "ad hominem", qui conditionne, selon moi la liberté d'expression.  <br /> <br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> Jusqu'ici, ce blog était libre et fréquentable, parce que fondé sur le rejet implicite des attaques "ad hominem". C'est fini ? Dommage !<br /> <br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> Comprends pas : qui est attaqué ad hominen ? En quoi mon blog n'est plus libre et fréquentable ? Les commentaires ne sont pas censurés depuis l'origine. Merci de m'expliquer...<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> <br /> La vigne n'est pas repassée par une multiplication sexuée depuis 2 siècles (à part les hybrides) Si les viniféras sont arrivés jusqu'à nous, c'est d'abord par le marcottage. Les risques de<br /> dégénérescence par la marcottage sont minimes.<br /> <br /> <br /> Actuellement, le bouturage de la vignes avec du bois lignifié n'est ni plus, ni moins qu'une multiplication avec des cellules vieilles, et les maladies du bois sont directement liées à cette<br /> pratique. On voit bien que la multiplication par apex, ou par semis, juvenilisent le plant.<br /> <br /> <br /> Au début de la multiplication par la greffe herbacée, j'avais émis la possibilité de palier à ces problèmes en travaillant avec cette méthode et en l'étudiant plus en avant. Les greffes herbacées<br /> ont des pousses très filiformes, un système racinaire très développé, comme un plant de semis.<br /> <br /> <br /> J'ai organisé le 8 janvier 2002, une réunion à Lyon, dans ce sens, sur l'avenir de la viticulture. Guy Kasler et Isabelle Montagnon ont édité "Réflexion sur la dégénérescence du vivant". Il<br /> étaient présents avec des pépiniéristes (Jean Pierre Mercier) des vignerons de plusieurs régions, des techniciens, des chercheurs.En 2003, j'ai, à titre privé, engagé une collaboration avec le<br /> Centre de recherche de Rhône Alpes Techniques Horticoles (RATHO), avec Serge Lepage son directeur. Pour les greffes herbacées ce fut un échec total, aucune reprise. Les prélèvements: porte greffe<br /> - greffon, ont été faits dans la nature, le matin très tôt. Le greffage à la Motte du Rhone, près de Montélimar. Et les plants installés dans des chapelles sous une serre, près de Lyon, le soir.<br /> Les conditions n'ont pas été bonnes. Il restait des pousses de vigne que nous avons bouturées (semis oeil). il me reste en vigne, quelques pieds de cet expérience.<br /> <br /> <br /> Il faut que les vignerons se fassent leur propres expériences pour essayé d'avancer. Reprendre ces théories de base ne rapporte rien à l'INRA, mais un brevet avec des plants OGM, c'est de la<br /> chasse gardée.... Pour la flavescence dorée, le principe est le même, on ne cherche pas la vraie cause, on veut éradiquer la cicadelle, qui n'est qu'un vecteur.<br /> <br /> <br /> Pourquoi, les chercheurs ne veulent-ils pas remettre à plat certaines pratiques erronées? Parce que ça ne rapporte pas. Pourquoi les principes de base de l'agronomie, sont si longues à refaire<br /> surface? Pour l'argent. C'est bien plus facile de continuer avec la chimie, au détriment du sol, de la plante, du produit, de la santé.  X nombre, molécules sont dangereuses, mais on les<br /> supprimera en 2012, 18,  2 mille......<br /> <br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> Comment rentrer dans un tel débat : les OGM, alors que le commun des mortels est si peu informé, voir sciemment désinformé, alors j’ai trouvé 3 sites sur le  sujet, débattu<br /> par des personnes plus qualifiées.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Cordialement.<br /> <br /> <br />  Samuel<br /> <br /> <br /> http://www.rue89.com/planete89/2010/08/24/faut-il-arracher-ou-voler-au-secours-des-vignes-ogm-163740<br /> <br /> <br /> http://video.google.fr/videoplay?docid=2728390780950241633#docid=-875413616197118497<br /> <br /> <br /> http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article18363<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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