Ce petit texte, comme bien d’autres, je l’ai commis sur l’un de mes nombreux petits carnets, comme ça, quand ça me prenait, entre deux rendez-vous, dans le train, je ne sais où, sans doute dans la période de Noël. J’étais alors aux manettes du cabinet d’un Ministre, dans le cambouis du quotidien, en un temps où les affaires prenaient une tournure délétère et même que le petit chose Bérégovoy, l’ex-chef de gare de Pont-Audemer, préféra passer de vie à trépas.
Le titre, sans être prémonitoire bien sûr, ça n’a rien à voir avec l’exil de notre gros Gégé à Néchin, m’est revenu en mémoire. Que Depardieu parte en Belgique, libre à lui puisque ce pays lui offre ce qu’il recherche, aux politiques de tous poils, Français y compris, de notre soi-disant Union Européenne de mettre des actes sous leurs discours : lorsque l’on vit dans une maison commune les règles sont les mêmes pour tous, puissants ou misérables. Harmonisation fiscale et sociale pour protéger le faible contre le fort, plaider pour la dérégulation à tout va lorsqu’on a le cul bien au chaud est d’une grande facilité. Bref, je me fous des symboles, Depardieu s’en va, Houellebecq revient d’Irlande, la vie continue. Un seul truc me chagrine : l’exemplarité par en quenouille chez ceux qui sont sur le devant de la scène. Camembert les politiques et les commentateurs à la Yves Tréard du Figaro, nous en avons soupé de vos caricatures, un peu de tenue ne saurait nuire, même si ce n’est pas le fort de Gégé. Autrefois les saltimbanques ne possédaient pas de comptes en banque aussi épais que le tour de taille de notre Gégé, mais après tout son blé il l’a gagné avec le nôtre qui pausons notre cul dans les salles obscures en versant notre obole.
Les réactions en Belgique ICI link
La fuite en Belgique
Aux premières lueurs de l’aurore
J’ai juché ma jeune femme
Sur le dos usé de mon vieil âne.
Notre bel enfant, ignorant le sort
Que lui réservait l’avenir
Dormait dans les bras de sa mère
Et moi son père
Craignant le pire
J’attrapai la bête par le licol
Et au rythme de son pas lent
Nous avons pris à travers champs
Pour atteindre le col.
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Le pire n’est jamais sûr
Mais du marigot
Au loin tonne un héraut
Les affaires sont les affaires
Des prédateurs
Des chasseurs d’électeurs
Je fuis
Je les fuis
Ces sans-souci de notre vie
De la vie qui fait des ravages
Ces ignorants de notre quotidien
Des riens
Des moins que rien
Je pars me réfugier
Au plat pays Outre-Quiévrain…