Je dois tout aux femmes !
Cette chronique par exemple qui, sans Fleur mon informatrice dénicheuse de talents, sans Muriel Giudicelli (voir chronique vigneronne de Poggio d’Oletta link) la présidente d’UVA Corse par qui ces vignerons corses étaient ensemble à Paris, sans Catherine Lhéritier celle par qui le buffet a été un plaisir de bouche de cuisine authentique et sans Battista Acquaviva pour un moment de haute volupté, cette chronique donc n’aurait jamais existé.
Toutefois l’honneur des hommes est sauf puisque l’organisateur de cet évènement, au 60 Quai de Jemmapes, est François Briclot.
Je sais que cette profession de foi va en faire jaser plus d’un mais tout du moins personne ne pourra me taxer d’opportunisme car ma chronique n’a pas surfé sur la Journée de la Femme.
Parlons peu mais parlons vin.
Mes liens avec la Corse étant anciens et profonds (chronique Esquisses Corses : « il y a un esprit des îles » partagez-le avec moi ! link) ma chronique va puiser son inspiration plutôt dans les vibrations de l’âme corse plutôt que dans ma science de la dégustation qui s’apparente à un petit niveau CM2. Je ne vais donc pas vous infliger des commentaires de dégustation qui n’apporteraient rien de bien nouveau aux vins corses présentés. Simplement, en un mot comme en un seul, même après ce que je viens d’écrire sur mes compétences de dégustateur, j’affirme que le plateau du 60 quai de Jemmapes était de grande qualité et que ceux des vins que je vais citer ne correspondent qu'à un pur feeling personnel lié au moment et c'en était un bon..
- Domaine Pero Longo AOC Sartène www.perolongo.com : Lion de Roccapina blanc 2007 7,50€ un très très grand blanc, rare !
- Clos d’Alzeto AOC Ajaccio www.closdalzeto.com Prestige blanc 2010 11,30€
- Domaine Vico-Clos Venturi AOC Ajaccio www.domainevico.com Clos Venturi blanc 2010 12,10€
- Domaine de Vaccelli AOC Ajaccio Roger Courréges Rouge 2007 10€
- Domaine Cordoliani AOC Patrimonio www.domaine-cordoliani.com Domaine Rouge 2007 9,40€ et le vin de don Michel Smith dit le roi du Carignan Perle Noire 100% Carignan Vin de France 2009
- Domaine Giudicelli AOC Patrimonio Tradition Rouge 2009 9,50€ j’adore les vins de Muriel Giudicelli et Tradition Muscat 2010 12€
- Domaine d’Alzipratu www.domaine-alzipratu.com Cuvée Pumonte Rouge 2008 11€
Maintenant permettez-moi de vous présenter Battista Acquaviva, fille du frère de Pierre Acquaviva du Domaine d’Alzipratu qui nous a régalé a capela d’un chant d’amour Culomba. Elle est née à Bastia, a étudié « pendant dix ans le violon classique et baroque sous la direction d’un professeur particulier. Parallèlement, elle étudie le chant avec son père Nando Acquaviva, qui l’initie à l’écoute des intervalles spécifiques de la pratique du chant traditionnel corse, à la performance et au placement de voix correspondant. » Élève de l'école de musique de Pigna Scola di cantu. Sa tessiture est soprano, mezzo et colorature. Battista a choisi pour thème de sa thèse de doctorat la « mystique féminine et mythes de la femme dans le XIXème littéraire D'H.de Balzac » au sein de l'école doctorale de Julia Kristeva, sous la direction de José-Luis Diaz. Vous pouvez juger sa voix sur pièce en écoutant les 2 vidéo ci-dessous.
Après cette audition je vous propose de lire 2 des 11 pages que Robert V. Camuto consacre à Pierre Acquaviva « Le sang d’un frère » dans son livre « Un Américain dans les vignes » chez Michel Lafon.
Après avoir été déjeuné Chez Michel à Calenzana au soir du vendredi saint, de retour à l’hôtel à Calvi y trouve un message urgent attend Camuto qui fait finement remarquer que ça le choque « car il n’est pratiquement jamais personne dans ce pays pour estimer qu’il y a urgence. » Le billet demande de rappeler Pierre Acquaviva du domaine d’Alzipratu. Camuto appelle le numéro griffonné sur le bout de papier et apprend que ce n’est pas Pierre qui a appelé mais son père Maurice. Celui-ci a 72 ans « maigre, trapu, avec une touffe de cheveux clairs et bouclés, des yeux verts, un regard vif Mais, contrairement à son fils, il parlait le français avec un fort accent corse, outre une autre différence frappante : quand je lui tendis la main, il la saisit de sa main gauche, et la prit maladroitement. Je regardai sa main droite. De sa manche, sortait une prothèse verte, en plastique, de la main et de l’avant-bras. » Camuto lui propose de venir à 18 heures à son hôtel sur le port. Arrivé en avance, Maurice Acquaviva, pour parler sans être dérangé, entraîne Camuto dans un appartement appartenant à des cousins. « Ignorant mes protestations, il commença par la façon dont les français avait conquis la <corse indépendante, plus de deux cents ns auparavant, puis passa plus d’une heure à me décrire les mauvais traitements que les Français leur avaient fait subir, des guerres du XVIIIe aux taxes du XXe sur les vins corses en passant par la gestion étatique du ferry reliant le continent.
Ce système de ferry, qui met Marseille à une demi-journée de la Corse, a pour effet d’augmenter le coût des... »