À 56 balais le Jean-Louis Aubert boosté, transcendé par une formation exceptionnelle de 10 instrumentistes, le mercredi 27 avril lors de sa première au Zénith, nous a offert plus de deux heures de grand bonheur. Quelle vitalité ! Quel respect pour son public ! Qui a dit que les Français ne savaient plus s’assembler, exulter, danser ? Ce soir-là, toutes les générations étaient présentes et nul ne se souciait de la couleur de la peau ou des croyances de son voisin. Moi j’ai fini la soirée en état quasi-liquide heureux comme un bienheureux. Et que les grincheux ne viennent pas me bassiner sur le thème « tu te la joues jeune pépé ! » Rien à cirer, je préfère passer l’arme à gauche en dansant plutôt que de vivoter en pestant contre l’air du temps !
Aubert fait parti de notre patrimoine et j’ai osé dans mon titre lui accoler l’appellation climat car j’en ai plein le cul de tous ceux qui captent abusivement nos héritages populaires. Ras-le-bol des ratiocineurs télévisuels, des poseurs professionnels, des héritiers d’une France rance, des qui ont la trouille de tout et de rien, des bonnets de nuit, pour moi la vie c’est aussi vivre, boire et chanter car c’est bon pour la santé ! Le gars Jean-Louis nous en a offert pour notre argent, il n’a pas lésiné pour nous offrir un vrai spectacle, un truc qui te fait sortir de ta coquille, léviter au-dessus de tes baskets, en être, communier, chanter, swinguer, ne pas vouloir que ça s’arrête. Papy Rocard du haut de ses 80 balais a raison « Il faut chanter, lire, jouer de la musique… Notre époque a perdu le sens de la fête. »
Un petit mot de la formation qui entoure Jean-Louis Aubert. On la sent proche de lui, sensible, délicate, soucieuse de son univers, efficace sans surjouer, homogène, talentueuse, amicale, indispensable. 3 guitares, deux batteries, une section de vents : saxo, trombonne, trompette, une basse et claviers, dans une interview Aubert déclare qu’il « avait envie de tout avoir, comme un enfant gâté. Et ça fonctionne très bien. » Je confirme car l’enfant gâté nous gâte, pour preuve ses deux batteurs qui, loin d’être redondant, se marcher sur les baguettes, se complètent. « Entre Richard Kolinka et Denis Bénarrosh, j'ai vraiment deux styles que j'aime. Richard est très explosif et Denis est très fan de New-Orléans, de Jamaïque, de choses un peu douces. » Bien d’accord avec toi Jean-Louis.
Et puis Aubert est un tendre, c’est si rare dans ce monde de brutes. Il dit simplement les choses « Si c'était ma dernière journée, qu'est-ce que je ferais ? Il y a beaucoup de choses qui sont importantes, mais pas urgentes, alors on ne les fait jamais : prendre soin de soi, des gens qu'on aime, se réconcilier avec quelqu'un avec qui on s'est fâché depuis longtemps. » Comme l'écrit Sylvain Siclier dans son papier du Monde «Les textes d'Aubert chantent souvent l'amour et la fraternité sans aller par quatre chemins. Cela va avec le timbre toujours adolescent de sa voix, dont la justesse n'est, chroniquement, pas la première des qualités. On le sait, mais la fougue fait passer ses faiblesses.» Pour sa première notre Aubert a chanté juste et toujours avec la même fougue
Merci Jean-Louis : continue !