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22 mai 2016 7 22 /05 /mai /2016 06:00
SENS DESSUS DESSOUS : la vieillesse ne m’apparaît plus comme une ombre mais comme un éclat de lumière, le dernier peut-être.

S’il est une appellation que j’exècre c’est celle de Seniors pour désigner les vieux.

 

Senior je le suis le temps où à 18 ans je jouais au basket à La Vaillante Mothaise, maillot blanc (marcel) liseré bleu.

 

Vieux, avec tous les qualificatifs plus ou moins sympathiques accolés à cet état, je le suis, je le revendique, je l’assume, oui je suis un vieil homme indigne !

 

Ma Caisse d’Assurance Retraite de la Sécurité Sociale, qui me verse chaque mois un petit bout de ma pension, vient de m’expédier une invitation au Forum Bien Vivre sa retraite qui se tiendra le mardi 7 juin à la Cité des Sciences et de l’Industrie du côté de la Villette.

 

 

Au programme entre autres :

 

  • Une conférence « Programme Seniors en vacances » : des séjours tout compris à un tarif préférentiel.

  • Une pièce de théâtre : « Vieillir, c’est vivre ! » suivie d’un échange avec Jean-Jacques Amyot, psychosociologue.

Je me vois déjà, descendant de l’autocar Macron, avec le troupeau des seniors agglutinés derrière le guide à petit drapeau errant dans les ruelles de Rocamadour. Après ça je serai un gibier de choix pour le psychosociologue de service.

 

« Vieillir, c’est vivre ! » fait le pendant au célèbre « Vieillir, c’est mourir un peu. »

 

« Apprendre à vieillir, c’est apprendre à mourir, accepter notre finitude, ajuster nos comportements à cette réalité inscrite en nous quand bien même elle reste impensable. On sait que la mort est là, présente depuis toujours, nourrie de notre sang. La mort nous constitue, elle détermine nos actes. Mais comment y croire ? »

 

Françoise Giroud, grand séductrice, écrivait dans Arthur ou le bonheur de vivre (1997) :

« Avant de s'éteindre, il faut vieillir, c'est là une série de petites morts qu'il faut subir. Perdre ses moyens, c'est mourir un peu, et c'est révoltant. Voir un visage se faner, un corps se déformer, des mains se couvrir de taches, c'est mourir un peu, et c'est dégoûtant. Renoncer enfin à sa capacité de séduction, devenir transparente aux yeux des hommes, c'est mourir à toute une part de soi-même, et c'est dur à vivre. »

 

Vous allez me dire que ce matin je ne suis pas gai. Détrompez-vous, je vais vous parler d’amour, de tomber amoureux même lorsqu’on est vieux.

 

Je le fais avec jubilation après avoir dévoré le dernier livre de Milena Agus SENS DESSUS DESSOUS

 

« Mr. Johnson, le monsieur du dessus, a toujours les lacets défaits et des vestes trouées. Pourtant, c’est un violoniste célèbre qui vit dans le plus bel appartement de l’immeuble, avec vue sur la mer. Anna, la voisine du dessous, partage un petit entresol obscur avec sa fille, taille ses robes dans de vieilles nappes et fait des ménages. Pourtant, elle cache dans ses tiroirs des dessous coquins et des rêves inavoués. Ces deux-là, plus tout jeunes, débordants de désirs inassouvis, étaient faits pour se rencontrer. Dans les escaliers, où montent et descendent des voisins occupés par une farouche quête du bonheur, se tricotent à tous les étages situations rocambolesques, amours compliquées, jalousies absurdes. Mais n’est-ce pas là la clef de voûte de toute vie?

 

Milena Agus, la sarde de Cagliari, je l’ai découverte en Corse, en 2007, avec Mal de pierres qui fut un énorme succès de librairie en France 400 000 exemplaires vendus et aujourd’hui adapté au cinéma par Nicole Garcia avec Marion Cotillard, en compétition à Cannes et qui sortira en salles le 19 octobre.

 

Dans son nouveau roman, avec son écriture à fleur de peau, malicieuse, où se mêle poésie et un brin de folie, beaucoup d’humanité, Milena Agus atteint pour le sommet de son art. C’est magique.

 

« Le petit théâtre de Milena Agus est une île sur l'île un écrin à la fois clos et ouvert, où les liens électifs supplantent ceux du sang et offrent l'opportunité d’être soi-même, dans un joyeux désordre qui fait un bien fou »

 

Johnson Junior à la narratrice :

 

« C’est pourquoi il me conseille de devenir plutôt écrivain, le rêve de ceux qui ne savent pas où donner de la tête. »

 

Les deux amoureux :

 

« Beau, Mr. Johnson est beau. Sec, la peau si bien tendue sur les muscles que de loin, on lui donne vingt ans de moins. Malgré ses lacets défaits et ses vestes en loques, il n’a pas un physique ordinaire. Anna, en revanche, si, à cause de ses jambes gonflées par la maladie […]

 

Belle ou non, vieille ou pas, elle a tout de même dépensé une fortune en lingerie dans un sex-shop de Cagliari. Je l’ai découvert un jour qu’elle m’a demandé au téléphone de chercher quelque chose pour elle dans un tiroir : elle était en plein repassage chez Mr. Johnson, et n’avait pas le courage de descendre les escaliers. Je me suis trompée de tiroir et j’ai trouvé une tunique en résille avec des mailles de sept ou huit centimètres de large, un ensemble rose et noir, un soutien-gorge carioca qui laisse les nénés découverts, des culottes fendues pour permettre la pénétration et des pinces à tétons avec des pendentifs de brillants, de cœurs en acier er de dés, un string en petites perles multicolores, un body presque sans culotte avec deux bandes étroites à nouer à l’américaine, des petits caracos de dentelle ultra courts couvrant à peine le nombril… »

 

SENS DESSUS DESSOUS, par Milena Agus, trad. de l'italien par Marianne Faurobert. Liana Levi, 160p. 15€.

 

L’espérance de vie a progressé de cinq ans depuis 2000, indique l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dans les « Statistiques sanitaires mondiales » (194 pays) publiées jeudi 19 mai. C’est la hausse la plus rapide depuis plus de cinquante ans. Depuis les années 1950, le gain était de trois ans par décade. L’espérance de vie était en 2015 de 73,8 années pour les filles et de 69,1 ans pour les garçons (71,4 en moyenne).

 

L’espérance de vie des nouveau-nés dans vingt-neuf pays à hauts revenus atteint au moins 80 ans alors qu’elle est inférieure à 60 ans en Afrique subsaharienne. Dans douze pays – Suisse, Espagne, Italie, Islande, Israël, France, Suède, Japon, Singapour, Australie, Corée du Sud et Canada –, elle dépasse même les 82 ans. Dans tous les pays au monde, les femmes ont une espérance de vie supérieure à celle des hommes, mais le différentiel, qui était de 6,9 années il y a quarante-cinq ans, n’est plus que de 4,6 années en 2015. Et c’est dans les pays scandinaves que cette différence est la moins importante. Les femmes peuvent espérer vivre le plus longtemps ( 86,8 ans) au Japon, alors que les hommes doivent se tourner vers la Suisse, avec 81,3 années. A l’inverse, la Sierra Leone détient le record de la plus faible espérance de vie pour les deux sexes, 50,8 ans pour les femmes et 49,3 ans pour les hommes, suivi par l’Angola (54 et 50,9). »

 

SENS DESSUS DESSOUS : la vieillesse ne m’apparaît plus comme une ombre mais comme un éclat de lumière, le dernier peut-être.

Nicole Garcia présente cette année “Mal de pierres”, un drame intime et rural porté par la force de sa direction d'acteur.

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commentaires

P
ARRÊTE TAULIER ! Tu me tues avec des chroniques pareilles un dimanche matin !
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