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20 mars 2016 7 20 /03 /mars /2016 08:00
CHAP.15 opération Chartrons, Bruno Retailleau, sénateur LR de Vendée « Ce n’est pas à Manuel Valls de défaire un cardinal, mais au Pape »

Je lis Comprendre le malheur français de Marcel Gauchet.

 

Je m’y retrouve.

 

« Avec Mitterrand, on entre dans quelque chose de totalement différent : un pouvoir qui ment parce qu’il ne peut pas dire les choses qu’il fait. Si bien que les Français ont, d’un côté, le spectacle délétère d’une politique rabaissée aux combines et, de l’autre, des effets réels incompréhensibles : on leur dit que l’on va rattraper la croissance grâce à l’Europe, mais dans les faits c’est le chômage qui triomphe, la pauvreté qui réapparaît. S’ajoute une fracture sociale avec désormais deux catégories de population qui divergent dans leur rapport à la politique : il y a ceux qui comprennent et adhèrent aux nouvelles règles du jeu, et il y a ceux qui ne les comprennent pas et qui en sont les victimes. Ceux-ci, du point de vue collectif, sont rayés de la carte. Un partie importante, et croissante, de la population a ainsi le sentiment d’être laissée à l’abandon. C’est un sentiment entièrement nouveau dans la France du XXe siècle, qui évoque ce que probablement les prolétaires du XIXe ont dû vivre dans un autre contexte. »

 

« Hollande est élu sur le rejet de Sarkozy et non sur un programme, il est élu en prenant le contre-pied du style de gouvernement de son prédécesseur ; c’est la trouvaille du « président normal ». Argument auquel Sarkozy s’est montré, contre toute attente, incapable de répondre. Hollande est donc élu sur un non-programme qui nous ramène en fait exactement au « ni-ni » de Mitterrand en 1988. Il se coule dans le schéma mitterrandien et dans le projet européen qui va avec, et par ailleurs il n’a rigoureusement rien à proposer pour l’aménagement de ce cadre. Non seulement il n’a pas de cap mais, plus encore, le cap lui est dicté par les circonstances. »

 

« Mais qu’est-ce qu’un « président normal » ? Ce slogan de campagne, qui s’est révélé une trouvaille efficace, a ouvert involontairement une vraie question ; Il pointait deux failles chez le président sortant. D’abord une conception ultra-personnalisée de son rôle, sur le modèle star ou du people, peu conforme à la norme républicaine de distinction entre le public et le privé. Il pointait ensuite, appelons les choses par leur nom, le côté psychopathe du personnage, l’ « anormalité » de comportement témoignant d’une certaine anomalie dans le contrôle de soi. De ces point de vue, rien à reprocher à François Hollande. Il s’est conduit « normalement », même si sa vie sentimentale a défrayé la chronique sous un jour qui n’était pas à son avantage. Il n’empêche que cette normalité revendiquée s’est retournée contre lui. Est-ce dire que l’anormalité est requise pour la fonction, comme on a pu l’entendre ? Avons-nous besoin de psychopathes et de mafieux, de déséquilibrés et de transgresseurs pour faire le job ? La réponse est dans la question quand celle-ci est clairement formulée. Le problème n’est pas là. Il est que l’élection d’un président de la République n’est pas le tirage au sort d’un Français moyen à peu près équilibré et honnête. La normalité s’est confondue en la personne de Hollande avec une vision étriquée et routinière de l’action gouvernementale, en l’absence de perspectives nourries par une réflexion sérieuse sur la situation du pays et les défis qu’il affronte, cela à un moment ressenti comme critique par un grand nombre de citoyens. Je ne crois pas du tout que Hollande a dévalorisé le rôle présidentiel. La déception qu’il a provoquée montre au contraire que les attentes à l’égard de la fonction sont plus grandes que jamais. Ce qu’il a fait ressortir, hélas, c’est que nous n’avons pas sous la main de candidats potentiels à la hauteur de ces attentes. »

 

Primaire: Juppé accroît son avance sur Sarkozy, Le Maire dépasse Fillon 

 

Alors que la course à la primaire de la droite a connu une nette accélération depuis le début de l'année, Nicolas Sarkozy semble de plus en plus dominé par son rival Alain Juppé. Malgré le succès de son livre-confession et ses déplacements multiples pour renouer avec les Français, le président des Républicains ne cesse de perdre du terrain face au populaire maire de Bordeaux.

 

Selon un sondage Elabe pour BFMTV et L'Opinion diffusé ce mercredi, Alain Juppé accroît son avance sur Nicolas Sarkozy avec 41% d'intentions de vote au premier tour contre 23% à l'ancien chef de l'Etat. Dans l'hypothèse d'un second tour, Alain Juppé écraserait son adversaire avec 64% des voix des personnes qui se disent "certaines" de participer à cette consultation, contre 36% à Nicolas Sarkozy.

 

Le rapport de forces au premier tour est très proche auprès des sympathisants de la droite et du centre, avec 42% pour Alain Juppé et 26,5% pour Nicolas Sarkozy. L'écart se resserre en revanche auprès des seuls proches du parti Les Républicains, qui opteraient à 37% pour Alain Juppé et à 32% pour Nicolas Sarkozy.

 

10% des personnes interrogées se disent "certaines d'aller voter" à cette primaire en vue de la présidentielle de 2017, soit selon Elabe un nombre d'électeurs potentiels d'environ 4,4 millions au premier tour, le 20 novembre.

 

Le Cardinal Barbarin pris en flagrant délit de contradiction 

 

C’est quand il ne reste plus rien, quand la bataille de l’opinion est perdue, que l’on invoque toujours la présomption d’innocence. On retrouve les vertus d’un droit pénal protecteur des Droits de l’Homme et du citoyen. Mais ici, il est trop tard. Barbarin est pris au piège, comme peut l’être Karim Benzema. Le dossier médiatique et politique est en l’état suffisamment accablant pour que le verdict de l’opinion soit prononcé. C’est ainsi.

 

Ce n’est plus un débat sur la présomption d’innocence (qui doit être reconnue) du cardinal Barbarin, mais un débat sur sa présomption d’inconscience. Dans Le Parisien, on peut lire que confronté à la question cruciale touchant à la révélation du jour: « savait-il que ce prêtre avait été condamné pour agressions sexuelles avant de le promouvoir? », un proche du cardinal répond: «Il n'a pas envie de répondre à cette question». Dès lors, l’alternative est simple. Ou le cardinal savait, et il fait preuve d’inconscience. Ou il ne savait pas, et il a fait preuve de tout autant d’inconscience. Dans les deux cas, le cardinal est moralement coupable.

 

Notons qu’une fois encore, la hiérarchie de l’Eglise, autour de Barbarin, oppose le silence. De nouveau, l’institution se mure en elle-même, au motif que ses règles de fonctionnement ne dépendent que d’elle. L’argument a encore été brandi sur Europe 1 par Bruno Retailleau, sénateur LR de Vendée, qui ne cache pas son inclination pour un catholicisme conservateur. « Ce n’est pas à Manuel Valls de défaire un cardinal, mais au Pape », a proclamé l’élu, comme s’il s’agissait, encore et toujours, de considérer que l’Eglise catholique est hors la morale publique (la « common decency » comme disent les Anglo-saxons) dès lors que celle-ci s’exprime hors les murs de la morale catholique et de préserver coûte que coûte cette conception de l’Eglise hors les murs de la République. On ajoutera également que l’Eglise ne peut pas réclamer un droit (par ailleurs légitime et incontestable) à peser dans les débats de société, et refuser d’être inclue dans ces mêmes débats de société.

 

Hélas pour eux encore, l’invocation d’une Eglise du secret, société dans la société vivant selon des règles qui échappent à la morale commune se heurte à la même réalité que leur défense de la présomption d’innocence du cardinal. Dans une France contemporaine avide de clarté et de transparence, en quête de laïcité réaffirmée, la défense d’une Eglise hors République n’est plus audible. Surtout s’il est question de viols ou agressions sexuelles sur des mineurs ou des majeurs. Confronté à l’impérieuse exigence de vérité, le cardinal Barbarin ne peut plus faire dire par un proche « Il n’a pas envie de répondre à cette question », parce qu’il se condamne lui-même aux yeux de l’opinion.

 

Valérie Pécresse-Marisol Touraine: L'habit fait-il la politique? 

 

Carapace, décor ou mise en scène, le vêtement est tout sauf futile pour les politiques. Regards croisés sur la mode, entre la gauche et la droite, entre la présidente de la région Ile-de-France et une ministre de François Hollande.

 

Toutes les deux sont en robe. Une tenue habituelle pour Marisol Touraine, ministre de la Santé, qui porte très rarement des pantalons. Mais pour Valérie Pécresse, présidente de la région ­Ile-de-France et ex-ministre du Budget, c’est une exception. Pour la sortie du livre des journalistes Gaëtane Morin et Elizabeth Pineau, « Le vestiaire des politiques » (éd. Robert Laffont), elles ont accepté de prendre la pose au musée Galliera, au milieu des robes trésors de la comtesse Greffulhe qui servit de modèle à Proust. Et de se livrer sans langue de bois.

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commentaires

P
Bravo Taulier ! Merci de souligner les contradictions de " l'église " voulant peser dans le fonctionnement de la société et revendiquant un statut spécial quand ça l'arrange. Le vrai problème est là, l'affaire des pédérastes aussi douloureuse soit elle pour les victimes, n'est qu'un épi phénomène. L'" église" n'a jamais été et ne sera jamais une puissance séculière tenant, avant tout, à à la conserver à défaut de l'accroitre. Sait on que l'interdiction du mariage des prêtres quelques soient les arguments théologiques avancés avait pour seule et unique raison d'éviter que les biens que le prêtre pouvait posséder ou hériter ne reviennent à sa famille terrestre. Que d'anathèmes jetés contre ses propres intellectuels hommes de grandes intelligences ( Hans KUNG - Eugen DREWERMAN - Yves CONGAR)qui auraient du faire réfléchir et avancer cette église pour qu'elle reste vivante. Au sein de cette organisation personne ne semble vraiment se poser la question pour connaître et en tirer les leçons les raisons qui vident les églises. Au contraire on interdit les " prêtres ouvriers " et on se montre extrêmement réticent à l'égard de la "théologie de la libération "ménageant la chèvre et le chou" car ,une foi encore, le cul assis entre 2 chaises. Alfred LOISY avec sa célèbre citation qui fit scandale " Jésus annonçait le Royaume et c'est l'Eglise qui est venue" a tout dit.
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