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22 février 2013 5 22 /02 /février /2013 00:09

En 1973, Jean-Louis Bory, critique cinéma au Nouvel-Observateur, publie Ma moitié d'orange aux éditions Julliard, pour défendre les droits des homosexuels, ce fut un succès : une éternité !

 

Des goûts et des couleurs on ne dispute ou discute pas, dit-on. Quand est-il de l’orange ?

 

Michel Pastoureau dans son « dictionnaire des couleurs de notre temps » pose une batterie de questions.

 

« Pourquoi les tons orangés, qui peuvent être si séduisants lorsqu’ils sont produits par la nature, sont-ils si laids, si vulgaires lorsqu’ils sont fabriqués par l’homme ? Qu’y a-t-il dans la couleur orange des fleurs et des fruits qui soit à ce point inimitable ? Pourquoi l’écart entre la couleur naturelle et la couleur artificielle est-il plus grand pour la gamme des nuances orange que pour n’importe quelle autre gamme de couleur ? Les hommes ne savent pas encore répondre à  ces questions… ».

 

Le naturel et l’artificiel, pouvais-je rêver d’une plus belle introduction pour ce qui m’amène à chroniquer en ce matin de vendredi du vin ?

 

Quelle place a occupé et occupe l’orange dans ma vie me suis-je dit ?

 

Sans nul doute, ma première relation avec l’ORANGE est due à celle qu’on déposait dans mes petits souliers de Noël :

 

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Ça a moins bien continué avec l’agent ORANGE de Monsanto déversé à partir du 10 août 1961 dans la province de Kontum au Vietnam. Le programme, intitulé Opération Ranch Hand, débuta avec le feu vert du président John F. Kennedy en novembre 1961 jusqu'à atteindre son apogée en 1965. Objectif défolier les forêts pour empêcher les Viêt-Cong de se planquer, détruire les récoltes, dégager les abords des installations militaires américaines et y prévenir les attaques. L’horreur absolue, une horreur qui dure dans les chairs des survivants…

 

30agent-orange.jpgPhotograph by Philip Jones Griffiths/Magnum Pheak, 12 years old, from the Eastern Province of Prey Veng, on the border with Viet Nam, was brought to the city by his parents to beg. Armless, legless, he is fed and cared for by his brother.

 

Puis vint, en 1964, l’ORANGE de Gilbert Bécaud.

 

À mes 18 ans, en 1966, dans une SIMCA  1000, je découvrais aux Sables d’Olonne, en juillet, les joies du feu orange avec le bonheur du démarrage en côte débouchant sur un permis de conduire flambant neuf.

 

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Dans la foulée des excentricités de mai 68, le choc sur les écrans en 1971 avec Orange mécanique, A Clockwork Orange de Stanley Kubrick adapté du roman d'Anthony Burgess, dérangeant, violent, avec une bande son d’enfer.

 

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En 1974, la coupe du monde en RFA, nous faisait découvrir les Oranje, de Johann Cruijff l'un des meilleurs joueurs de l'histoire du football aux côtés de Pelé, Garrincha, Maradona ou encore Di Stefano, laminent leurs adversaires avec un « football total »  celui de l'Ajax Amsterdam. L'Argentine est laminée 4 à 0 (dont 2 buts de Cruijff) ; le Brésil est lui battu 2 à 0 (1 but de Cruijff) mais comme toujours ce sont les Allemands de Kaiser Franz qui soulevèrent la Coupe du Monde qui n’était plus la coupe Jules Rimet : pourquoi chers lecteurs ? La bonne réponse donne droit à dégustation de vin orange.

 

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En 1978, je me rends aux chorégies d’Orange dans le théâtre antique d’Orange cité alors fréquentable.

 

En 1996, France-Télécom vire Wanadoo pour ORANGE.

 

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Pour contredire Michel Pastoureau : le pull ORANGE et l’écharpe ORANGE du Taulier :

 

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En 2012 grâce à Alessandro Merlo, le Taulier découvre les VINS ORANGE avec Radikon.

 MDW italie 019

 

 

Jérémie Mourat vinifie une « négrette de paille », un chardonnay 2011, issu d'une longue macération de quarante jours, inspiré en cela des cuvées de Josko Gravner, en Frioul-Vénétie-Julienne, apparaît. Philippe Rapiteau notait « sa dégustation actuelle révèle de jolis arômes assez typiques des « vins orange » (qui restent peu connus en France, au point que certains de nos sommeliers y voient parfois un défaut et l'écartent catégoriquement!), ainsi qu'une finale inimitable, par sa sapidité tannique et sa touche saline. Cette expérience, est vinifiée dans un oeuf Nomblot de six hectolitres »

 

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La RVF titre « Le nouveau monde des vins oranges »

 

« Peu importe si ce terme convient et si la (re)découverte vient bien d’outre-Atlantique, mais la nécessité d’avoir à inventer une nouvelle catégorie n’est pas sans signification. Elle prouve que le vin blanc de macération a quelque chose d'inédit dans le monde du vin, au point qu’il faille lui définir un nouvel espace.

 

Les vins orange prennent de plus en plus leur place sur les cartes des restaurants et des cavistes français, et il est maintenant fréquent de pouvoir goûter la Ribolla gialla de Stanko Radikon (Frioul) ou Ageno de La Stoppa (Emilie).

 

Force est de constater, comme avec ces deux exemples, que la vague nous arrive en grande partie d'Italie, et plus particulièrement de la région frontalière entre Frioul et Slovénie.

 

La macération pelliculaire longue pour les vins blancs n’est pourtant pas une pratique traditionnellement italienne - bien que la question subsiste - ou exclusivement italienne. Ils existent ailleurs ces fameux vins à la couleur ambrée orangée plus ou moins intense, et pour certains pays comme la Géorgie, probablement depuis des millénaires. » link 

 

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Enfin pour les Vendredis du Vin ORANGE votre Taulier vous offre un Vino Frizzante BIANCO  DEI COLLI TREVIGIANI 

 

Affaire à suivre sur mes lignes dans le billet de cet après-midi...

 

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Costadilà est situé dans les collines de Trévise link

 

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25 janvier 2013 5 25 /01 /janvier /2013 00:09

« Fille de la misère » suivant selon l'expression de Charles Gide, grand universitaire, oncle de l'écrivain et théoricien des coopératives de consommation, « filles de la misère et de la nécessité » : pour ceux qui sont dépourvus de moyens financiers, le regroupement et la solidarité sont les seules armes disponibles. La coopération vinicole le fut incontestablement dans les premières années de ce siècle. Face à la crise, face aux difficultés économiques accablantes, il fallait résister, se grouper pour être plus forts et la solution coopérative, avec ses immenses qualités, s’imposa.


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Les grandes idées ne meurent jamais  même si elles sont parfois estropiées par certains hommes qui disent les incarner. La coopération vinicole n’est devenue que ce que les hommes en ont fait mais elle ne porte pas en elle, toute l’indignité dont certains l’affublent au nom d’une idéologie ou de présupposés qu’ils n’ont jamais vérifiés. Le faire ensemble, si ce que fait la main est bien fait, vaut aussi bien que ce peut faire l’individu isolé. Bref. J’ai choisi de vous narrer, via une grande plume, celle de Daniel Halévy, ce qu’étaient les vignes et les vignerons de Domérat (ci-dessus le blason de Domérat) Nul passéisme en cette approche mais une piqure de rappel aux urbains oublieux qui cultivent dans le confort douillet de leurs petites chapelles ce que certains se permettent de qualifier de vin équitable link  


 « Domérat le village, Prunet le hameau, tout cela m’est familier. Voici la maison de Rougeron ; je frappe à la porte, sa fille m’ouvre. Elle est seule, son père est dans les vignes ; elle m’y conduira.


Domérat est plus haut que Montluçon, Prunet plus haut que Domérat, et les vignes de Rougeron au plus haut de Prunet. Nous montons ; nous causons ; tous vont bien, le père, la mère, l’aïeule ; la fille est venue pour les vacances, avec son fils, maintenant un grand garçon et qui ne rêve qu’aux vignes et à la terre.


Quel admirable lieu ! C’est ici la pente de l’Auvergne. Le pays change, la terre s’élève, forme un vaste seuil en avant des montagnes, et de ce seuil penché la vue découvre Berry et Bourbonnais, une France rurale immense, étale jusqu’à la Loire.

Or, regardant vers en haut, j’aperçois, parmi les vignes, une cabane à outils entourée d’une éclatante roseraie […]


Voici Rougeron tout près, qui me fait signe. Le corps vigoureux est un peu courbé, la moustache a blanchi. La marche est sûre, mais lente […] Il y a tant d’années que nous nous connaissons. J’ai vu Rougeron dans sa jeunesse encore, et puis dans la force de sa maturité. Le voici proche des grands âges. Du moins n’a-t-il pas perdu ses peines. Notre vieil ami, le rêveur, le réformateur, l’éducateur de Domérat, jadis inconnu hors de son village, est devenu un des premiers paysans de France. Il préside la Fédération de l’Allier et la tient dans la droite ligne, hors l’intrigue et la politique. On le réclame, l’acclame dans les congrès nationaux, où s chaude et plaisante parole est aimée. Cette bonne gloire, il a trop de cœur aussi pour en être vain. Toujours plus préoccupé de ce qui reste à faire que de ce qui est obtenu, il garde en lui le fécond tourment des grandes âmes […]


« Nous retenons tant que nous pouvons, fait-il. Ah ! si nous voulions brûler les sous-préfectures, comme à Saint-Brieuc, ce ne serait pas difficile. Il n’y aurait qu’à laisser faire… »


J’ai l’impression qu’il pourrait m’en dire davantage, que je suscite en lui des préoccupations. La Fédération de l’Allier, par le temps qui court, ne doit pas être commode à conduire. Mais je ne suis pas venu renouveler ses ennuis, et je ne le presse pas de questions.  

Il me ramène vers sa maison. Nous descendons ensemble, laissant en arrière le garçon et l’aïeule qui restent à ranger les fruits. Rougeron m’installe à sa table et me fait boire de son vin […]


« Que de choses restent à faire ici », murmure-t-il.


Ce n’est plus le militant qui parle, c’est le vieillard qui se souvient, regrettant de laisser après lui une tâche imparfaite.


« Le paysan devient furieux, poursuit-il. Mais s’il savait s’y prendre, il ne souffrirait pas tant. Cette question des prix, par exemple. Nous en souffrons à Domérat. Je dis qu’il y a de notre faute. Avant la guerre, nous avions nos clients d’habitude, qui nous revenaient chaque année, et ça allait tout seul. C’est incroyable, les habitudes qu’il y avait. Avant la Révolution, il y a cent cinquante ans, notre vignoble appartenait à  des moines de Combrailles. Ces moines avaient l’habitude de notre vin, et dans le pays, autour d’eux, on les imitait, on buvait le vin de Domérat. Eh bien, l’usage a duré et, il y a vingt ans, avant la guerre, nous avions encore nos meilleurs clients en Combrailles. On se connaissait, on s’écrivait, on se fournissait, c’était commode, bien sûr. Aujourd’hui, c’est fini, le commerce a changé. Les achats se font par grosses quantités. Le vigneron isolé ne peut pas défendre son prix. Eh bien, il faudrait faire comme ailleurs, en Languedoc : se grouper, installer une coopérative de vinification. Alors on aurait un vin mieux fait, une qualité égale. L’acheteur en gros saurait ce qu’il achète, il viendrait et trouverait à qui parler ; le syndicat serait vendeur. Ce que je dis là, c’est pour le vin, pour la vente […]


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C’était en 1934 sous la belle plume de Daniel Halévy qui, dès 1910, avait rendu visite à Rougeron à Domérat : « Nous continuons de gravir les côtes. Rougeron veut me montrer sa vigne […] la vigne communiste, le domaine de la Ruche. La voici, dominant les communaux arides, les cultures, toutes les autres vignes, saine à voir, en état de bel entretien. Rougeron la considère avec orgueil. Elle est sauvée croit-il.


Les envieux ne la menace plus. L’an passé, ils avaient arraché quatre-vingt-dix plants, et cette année seulement trois. Une vigne communiste ! La seule au monde. « Vous savez comme l’idée m’est venue ? dit Rougeron. J’ai lu un jour, dans un journal agricole, qu’un instituteur avait réussi à constituer, une bibliothèque scolaire avec le produit d’une culture de pommes de terre faite par ses élèves. J’ai pensé faisons de même. Et nous sommes sur le bon chemin. La caisse de crédit de Montluçon a fait l’avance des premiers fonds. Bientôt nous l’aurons remboursée, nos gains seront à nous. Nous construirons notre petite salle, nous rangerons nos livres, nous installerons notre champ d’expérience pour l’instruction des enfants et la nôtre aussi ; puis… »


RESPECT !


Il n’y a jamais eu de coopérative vinicole à Domérat et il n’y a plus de vignes mais rien qu’un MUSÉE de la VIGNE (voir la vidéo)


Le vin populaire, celui du peuple, a existé, il ne s’agit pas pour moi de le magnifier mais de rappeler à ceux pour qui le monde commence avec eux, qui pensent qu’ils sont le monde à eux seuls autour de leur petit nombril, que les leçons de l’Histoire ne peuvent être occultées.

  • Daniel Halévy qui « écoutait et observait » avait l’art de s’effacer derrière ses interlocuteurs, puis de les faire revivre sous sa plume : « la mère dispose sur la table le pain rond à côté du fromage de chèvre et les verres où luit bientôt ce clair et chaud vin blanc que les vignerons coopérateurs de MARAUSSAN vendent à bon compte aux syndiqués du Bourbonnais. » Ce vin blanc fort est « rouge », car il provient de la première cave coopérative de France qui, fondée en 1901 à Maraussan, au nord de Béziers, se dote en 1905 d’un nouveau bâtiment au fronton de laquelle sera gravée : « Les Vignerons libres, tous pour chacun, chacun pour tous » Comment ce vin parvient-il jusqu’à Bourbon-l’Archambault en 1907 ? 
  • Par le chemin de fer qui traverse le Massif Central indique Jean Jaurès dans un article de l’Humanité du 7 mai 1905 :« j’ai eu une grande joie à visiter, avec les vignerons qui chômaient le 1er Mai, le vaste terrain acquis par eux et où seront creusés les fondations du nouvel édifice. Il est tout voisin de la gare, et des conduites mèneront le vin aux wagons-réservoirs qui portent aux ouvriers parisiens le bon et loyal produit des vignerons maraussanais. »

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La Bellevilloise, à Paris, créée en janvier 1877 par vingt ouvriers, parmi lesquels dix-huit mécaniciens, fondent la troisième coopérative de Belleville, un petit dépôt d’épiceries qui ouvrent deux soirs par semaine et où, à tour de rôle, après leur journée de travail, ils assurent la vente. Le vin de Maraussan. À la veille de la Grande Guerre, forte de ses 9000 sociétaires, elle est la première coopérative parisienne, la première également du pays, à tel point qu’elle fait figure de modèle. Dans « La maison du Peuple de la Bellevilloise », tandis que Jean Jaurès tient des rassemblements politiques au 1er étage, on expérimente au rez-de-chaussée la première vision du « commerce équitable » suivant les principes de Joseph Proudhon, s’appuyant sur une devise qui allait marquer l’histoire des échanges : « du producteur au consommateur ».


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La boucle est bouclée, Maraussan, première cave coopérative de vente en France, créée le 23 décembre 1901 par 128 viticulteurs. « La construction décidée par l'assemblée générale du 19 février 1905 est confiée aux ingénieurs Paul et Carles (de Balaruc). Qualifié à l'époque de « gigantesque bâtisse », elle était conçue à l'origine pour une capacité de production de 20 000 hectolitres. En cours de construction, elle a reçu la visite de Jean Jaurès le 2 mai 1905 et a été inaugurée le 22 août à la veille des vendanges de la même année (en présence d'un ministre belge).


En même temps que la cave sort de terre, de part et d'autre du chantier principal sont bâties les 29 grandes cuves en ciment de 500 hectolitres chacune, qui seront disposées en fer à cheval à l'intérieur de la cave. »


Bref, aujourd’hui la cave est rattachée aux vignerons de L’Ensérune qui sont rattachés au groupe Fontcalieu cher à Michel Bataille.

 

J’ai donc choisi les vins AB de Laure B qui comme un fait exprès répond au patronyme de Berthomieu, C’est une vigneronne engagée, qui signe une gamme de vins de cépages du Languedoc en agriculture biologique. « Elle dorlote ses vignes sur des terroirs précieux. Elle travaille la terre et le ceps avec l’amour du geste exact. L’équilibre du sol vivant, le respect du terroir, de la plante et du vin donnent naissance à des vins soyeux, élégants et minéraux. »


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"Les Mots qui réveillent" au musée de la vigne... par BOUGEOTTE

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30 novembre 2012 5 30 /11 /novembre /2012 08:10

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Comme nous tous, ma seule certitude, depuis que je suis né, c’est que la mort m’attend au bout de la route et, comme je ne sais, ni le jour, ni l’heure, je n’en ai rien à péter de cette vieille pétasse de noir vêtue. J’ai horreur du noir, de ces filles du métro toujours en noir : de qui portent-elles le deuil ? Je crois que c’est de la peur de vivre. Alors pourquoi fêterais-je la mort qui imprime sur notre générique le mot FIN ? Je préfère plutôt vous inviter à vous préparer à fêter la mienne…


En effet, comme je suis fou, tel un Salvador Dali sans moustache, au grand désespoir de notre Michel Smith sis tout près du « centre cosmique de l’univers » soit la gare de Perpignan, de la Marche Funèbre de Frédéric Chopin et de la Symphonie funèbre et triomphale d’Hector Berlioz, j’entends bien que ces 2 œuvres soient le seul ornement qui accompagnât la suite naturelle de mon trépas. Ni fleurs, ni couronnes, ni cérémonie, pas de cordons du poêle, pas d’oraison ni d’éloges hypocrites, y’a pas matière, rien que le doux ballet, à l’à pic de là où l’on déposera ma bière en terre, des compas qui arpentent le globe terrestre en tous sens, lui donnant son équilibre et son harmonie…


Donc : « Musique maestro ! »

 

Vraiment je vous invite à auditionner (35mn) la Grande Symphonie funèbre et triomphale, Op. 15. d’Hector Berlioz interprétée magistralement par le Central Military Band of the Russian Ministry of Defence.

Conductor: Valery Khalilov and Sergei Durygin (chorus)

Soloist: Erkin Yusupov (trombone)

Tchaikovsky Concert Hall of the Moscow Philharmonic

 

1. Marche funèbre (Funeral march, Похоронный марш)

2. Oraison funèbre (Funeral oration, Похоронная речь)

3. Apothéose (Apotheosis, Апофеоз)

 

En ma jeunesse en soutane, tout comme François des Ligneris, j’ai tant et tant accompagné avec le curé le corbillard tiré par un cheval empanaché et poussif, porteur de la croix ou d’un chandelier, et parfois du seau d’eau bénite dans lequel barbotait le goupillon avec lequel la bière serait aspergée par la famille et les amis du mort. J’aurais tant aimé que ces transports fussent musicaux comme ceux que l’on  voit dans le Sud de l’Italie avec un orphéon précédant le corbillard ou même comme aux funérailles de Luciano Pavarotti sans les officiels.


Comme je les aime tant vous ferez donc péter les couleurs et, même si je ne pourrai sécher les torrents de pleurs des éplorées lorsqu'elles redescendront du cimetière, il faudra que vous me fassiez fête, en faisant péter aussi les bouchons pour faire honneur au cochon. Je m’entends, je fais référence au mâchon post-funéraire qui est une tradition et non à celui qui sommeille en moi.


Bien sûr, tous bien serrés autour de la table, vous serez alors en manque, mes chroniques ne tomberont plus à l’heure du petit déjeuner où vous vous délectiez, sans que vos tartines embeurrées viennent souiller ma prose, de mes élucubrations longues comme un jour sans pain. Pour vous consoler vous pourrez toujours les imprimer sur vélin et les faire relier plein cuir pour dire à vos petits-enfants : « C’était le Taulier… un gars et bla et bla… »


Trêve d’apitoiement, pour faire plaisir à un gus, qui se pare du doux nom de Lebaron, ça a un petit côté agneau, qui, fuyant les terres grasses et herbées de la Normandie profonde, s’est exilé en un plein Sud venté plein de sangliers. L’heure donc est au MENU, un  dernier accord mets-vins pour faire plaisir à mes groupies gâte-sauce.


C’est simple : Pot-au-feu de cochon suivant la  recette  du chef de la  Villa9trois www.villa9trois.com

 

Sabodet de chez bobosse (saucisson de tête de cochon)

Cervelas pistaché de chez Colette Sybila

Lard fumé d'Alsace

Travers de cochon et échine demi sel

Caillette aux herbes


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Pour le vin que le ShowViniste veut vivant j’en ai choisi un qui vient du Royaume des Morts Vivants.


Je vous mène par la main, alors que suis encore des vôtres, sur le Piémont nord-Pyrénéen, dont le climat, sous une double influence océanique et pyrénéenne, se distingue par une pluviométrie assez forte au printemps, et des variations importantes de température entre jour et nuit tout au long du cycle végétatif. Cet écosystème unique a permis de sauvegarder un patrimoine génétique exceptionnel où s'épanouissent des cépages autochtones très typés comme le Tannat, qui signe les vins de Madiran ou de Saint Mont rouges, ou encore le Gros et le Petit Manseng pour les blancs.


Ce Piémont est le paradis des « lambrusques », vignes sauvages jamais cultivées par l’homme, naturellement présentes en appui sur les troncs d’arbres… Des cépages totalement inconnus, pas même hermaphrodites (donc peu sélectionnées par l’Homme), y ont été découverts. Les vignerons de Plaimont Producteurs ont su les protéger et les étudient depuis plus de 30 ans à travers un travail de recherche minutieux. Ils mènent à présent des micro-vinifications sur une partie de ces cépages


« Vignes Préphylloxériques », millésime 2011, en AOC Saint-Mont.

 Saint-Mont-VPP2011.jpg

« Ce vin hors du temps provient d'une vigne datant de 1871. Plantée sur un sol de sables fauves, la parcelle a ainsi résisté au phylloxéra qui a décimé le vignoble français à la fin du XIXème siècle.


Idéalement située sur le coteau le plus en altitude du village de Saint-Mont, cette vigne de 48 ares fait face au Monastère. Son terroir extrêmement drainant est composé de sables fauves sur une profondeur de plus de 2 mètres. Au-delà, le sol est argilo-calcaire.


Vestige de la biodiversité du Piémont Pyrénéen, la parcelle présente une large majorité de pieds de Tannat, un pied de Pinenc, et quelques pieds de cépages blancs anciens, non vinifiés dans cette cuvée ; historiquement, les familles possédaient leur « jardin de vigne » avec différentes variétés locales et élaboraient alors le vin « de la maison », boisson désaltérante composée de cépages rouges et blancs.


Entourée de figuiers centenaires, palissée en hautains, la vigne a vraisemblablement toujours été soutenue par un fil. Elle nécessite naturellement des attentions très particulières et des soins sur-mesure pour chaque cep : sur certains on laissera deux grappes, sur d'autres quatre ou cinq...

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La production pour ce millésime 2011 est de 1345 bouteilles, numérotées, disponibles par souscription, en réseau traditionnel pour la France. »


Plaimont Producteurs préserve plusieurs vignes de plus de 100 ans d’âge, dont certaines parcelles préphylloxériques uniques en France. Ces très rares parcelles sont de véritables "jardins-musées" ; situées majoritairement sur l'aire d'appellation de Saint Mont, on en compte quelques-unes en Madiran.


La plus ancienne date du Premier Empire. D’une superficie de 20 ares, elle est située à Sarragachies dans le Gers, au cœur de l'appellation Saint Mont. Evènement unique en France (ce fut une première), elle a été inscrite en juin dernier par la Commission Régionale du Patrimoine et des Sites (CRPS) de Midi-Pyrénées au titre des monuments historiques...


Cette inscription se base avant tout sur trois arguments scientifiques :


- Miroir de l'encépagement ancien, la parcelle renferme 20 cépages différents dont 7 jamais répertoriés antérieurement ;

- Elle est le dernier représentant de méthodes culturales aujourd'hui disparues : souches franches de pied, plantation réalisée en pieds doubles (deux souches accolées au même piquet de soutien) et disposée en carré (2x2 m), conduite des souches en hautains appuyées sur leurs piquets ;

- Enfin, son âge d’environ 200 ans en fait l’une des plus anciennes de France, puisqu’elle a été préservée des attaques du phylloxéra grâce à son sol sableux.


Pour Joël Boueilh, Président de Plaimont Producteurs, « Cette inscription est la plus belle reconnaissance du caractère historique exceptionnel de notre parcelle qui, à près de 200 ans, est le témoignage vivant d'un savoir-faire ancestral, perpétué depuis des générations. »

La vinification est effectuée en petit cuvon, par pigeage doux à la main, sur le site du lycée viticole de Riscle, le village voisin de Saint-Mont. La fermentation malolactique est faite immédiatement en fûts sur le site de Saint-Mont. L'élevage a été réalisé dans deux fûts neufs et dans trois fûts de un vin. »


Voilà, comme dab le Taulier s’est tapé tout le boulot, il ne vous reste plus qu’à prendre place autour de la table. Le contrat (1), au sens Sicilien avec Lebaron, notre Parrain du Jour, est rempli. La dernière gorgée c’est bon pour les films. Le taulier a toujours le vin gai car il ne boit jamais seul, mais toujourds en bonne compagnie. Alors, lorsqu’il aura passé l’arme à gauche, toujours à gauche le vieux, vous savez ce qu’il vous restera à faire.


(1)    « Alors je vous invite à nous faire partager le vin du dernier festin. Quel serait l’ultime vin à retenir ? Avant un dernier souffle, quelle serait votre dernière gorgée ? Aurez-vous le vin gai ou le vin triste ? Serez-vous seul ou accompagné ? Et si cette fin vous effraie, passez donc à l’étape d’après et imaginez le vin de vos funérailles, qu’aimeriez-vous laisser dans votre cave pour arroser vos amis ? »


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26 octobre 2012 5 26 /10 /octobre /2012 00:09

bouteilles_2.jpg« Qu’importe le flacon pourvu qu’on est l’ivresse… »  la sagesse populaire me va très bien au teint d’autant plus, qu’en nos temps de gaspillage, le verre est perdu. Perdu, ce mot me hante : « C’est une femme perdue… » disait-on, en ma Vendée pieuse, d’une femme qui faisait le commerce de ses charmes. Même le pain était perdu alors qu’à la messe on distribuait du pain béni et les chiens aussi étaient perdus mais, sans colliers, si bien qu’en 1955 Jean Delannoy en fit un film, tiré du bouquin de Cesbron, avec Jean Gabin.


Mais putain va-t-il nous parler de vin !


Je ne sais car, né en 48, je ne connaissais comme boisson en 50 que le lait des vaches de mon pépé Louis et quand vint – pas mal la transition – la virée de la cinquantaine, en 98, j’avais professionnellement perdu de vue le vin lorsqu’il me retomba soudain dessus via un vin que je qualifiai alors de vin de vieux, c’était l’apéro favori des Français : 800 000hl vendus dans les années 50 – bien sûr qui se souvient de Monsieur Bartissol qui, sûr Europe n°1, hantait les villes et les villages pour que le papy Mougeot ou la mère Denis lui tendissent les précieuses capsules, plus personne sauf quelques vieux – lorsque j’acceptai en plein mois d’août une mission catalane pour aller me pencher sur le grabat du Rivesaltes ce qui était, somme toute, très naturel.


Je sais, j’énerve, mais je n’en ai cure – c’est mon côté élevé aux grains des très chers frères de Saint Louis Grignon de Montfort – car rien ne sert de courir il faut partir à point et surtout ménager sa monture.


Faut dire que les Vins Doux Naturel, s’ils avaient pu jacter, ou gribouiller sur les murs du Castillet de Perpinyà ils auraient écrit en grenat : « le Pastis m’a tué… » et ils auraient pu ajouter « et le Porto m’a mis KO… » Du côté de Thuir, le Byrrh, qu’a jamais été un VDN, était tombé dans l’escarcelle du roi du pastaga sans créer beaucoup d’émoi dans les chaumières catalanes.


Mais putain va-t-il nous parler de vin !


Mais je ne fais que ça les gars et les filles sauf à croire que les Vins Doux Naturels ne fussent pas tout à fait des vins parce qu’ils se sont fait foutre en l’air par le Pastis 51 – merde je ne suis pas passé loin – ça se discute c’est du 50/50 : bingo j’en ai placé deux.


Donc, puisqu’il nous faut par contrat léonin nous taper une question de centilitrage – vaste programme aurait souligné le Général – que les sources sûres m’affirment que les quilles se baladent entre 0,2 et 18 litres, avec des patronymes tels chopines, magnum, jéroboam, réhoboam, mathusalem, salmanazar, balthazar, nabuchodonosor, melchior, sans passer par la case 0,50 soit 50 cl et que seul les 75 cl ont droit au titre solennel de bouteille. Bien sûr j’ai omis la fillette et la mignonette mais le mystère des 50 cl reste entier.


Sauf que les flacons de 50 cl ont toujours existés dans le rayon des spiritueux où, horreur, malheur, les VDN furent classés et pas très bien exposés. Pire encore pour les défenseurs acharnés de la tradition bouchonnière ces flacons, que je n’ose nommer, étaient affublés d’un bouchage à vis.


Résumons-nous : la bouteille c’est 75cl donc la ½ bouteille c’est donc 37,5 cl, alors où est passé le litre ? Dans les oubliettes du jaja populaire avec la bouteille syndicale six étoiles. Elle aussi innommée elle jette la 50 cl dans un no man’s land innommé et c’est donc une apatride. Que faire pour la sortir de ce piètre statut ?


La baptiser si vous êtes des adeptes de la fille aînée de l’Eglise ou lui trouver un nom pour ceux des autres confessions et les athées.


La chasse aux noms est donc ouverte : ce pourrait être pour la 50 une minette, mais les féministes pourraient s’en offusquer, ou si l’on souhaite rester dans le masculin, qui est l’apanage des grands contenants , je risquerais : un taulier… car il a un côté de  demi-sel versus Bernard Blier* Enfin, je suggère, pour allier le féminin et le masculin, pour le ou la 50 : en couple, ça fait tendance et ça plaira au parrain de ce Cinquantième Vendredi du Vin qui est si attentionné pour favoriser la tendresse des têtes à têtes amoureux.


J’arrête de décoconner pour aborder l’essentiel, ce qui justifie l’existence d’un contenant c’est-à-dire ce qu’on y met dedans.


Pour ce faire retour en Roussillon, dans le 66 quoi qui produit 90% des VDN, où la classification peut se résumer ainsi : 1 grand lac et deux petites bassines : soit le Rivesaltes et le Muscat de Rivesaltes et ceux du haut : le Maury et ceux du bas : le Banyuls.


Foin des chiffres, j’ai trop usé le fond de ma culotte sur eux pour m’en préoccuper. Ce qui m’intéresse en ce beau matin de ce Vendredi du Vin, qui est sur son 51, pour fêter sa 50ième édition au travers d’un flacon qui fait son numéro, c’est de vous dégoter le truc qui décoiffe, la boutanche de derrière les fagots, celle que madame Michu ne peut pas acheter à Casino.


J’en connais qui pour dénicher la fameuse quille 50 se sont démenés, ont fait le trottoir, sué sang et eau, tenté de soudoyer leur caviste, écumé les chais, cassé leur tirelire, passé des nuits blanches… alors que le Taulier, les pieds en éventail, dans un insolente « coolitude » s’est contenté de fouiner dans ses souvenirs, d’y ôter les boules de naphtaline qui trainaient, pour sortir le flacon que seuls les happy few peuvent se procurer dans le cellier de Luc Charlier.

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Le nom est lâché, comme le disait le regretté Lino Ventura, c’est un Maury produit sur les terres ancestrales et inviolées de Bernard Rouby.  


C’est la cuvée JOLO un Maury Grenat en 50cl pourvu d’un bouchage à vis.


L’étiquette est culte. J'espère que vous reconnaîtrez l'homme du bain.


La cuvée Jolo fut dégustée à la chaussette et fort appréciée par le Grand Jury des Naturistes de Paris ICI link  


Voilà, même si d’un premier abord j’ai trouvé le thème chiant, chemin faisant j’ai pris goût à mes conneries et, au prix de quelques rétablissements périlleux, je suis parvenu à retomber à pieds joints sur le sujet de notre vénéré alter-président.

 

Fermez le ban !


 

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28 septembre 2012 5 28 /09 /septembre /2012 00:09

J’aime le vin, j’adore les fleurs, surtout les fleurs des champs et je me délecte des petits fruits rouges mais rien ne pompe plus l’air que la référence à des senteurs et des flaveurs qui, j’en ai fait l’expérience, varient en fonction de chaque individu. Dans les groupes de dégustation je suis toujours étonné par cette quasi-obligation qu’ont certains d’accoler à leur olfaction des soi-disant notes florales. Ce ressenti je ne le conteste pas mais, pour être crédible, il devrait être unique, universel alors que, bien au contraire, la palette du bouquet de fleurs évoqué a l’étendue d’une Flore. En effet, supposons que si un vin sentait la rose – bien que beaucoup de roses soient inodores – il ne pourrait dans le même sentir le genet… et qu’on ne vienne pas me dire que cette succession d’exhalaisons captées par des nez affutés est une réalité. Ce ne sont que des mots pour faire joli, pour meubler une certaine forme de vide, pour autant je ne dénie pas l’existence de notes florales mais je conteste leur mise en avant comme un élément d’appréciation d’un vin. Si vous souhaitez aller plus loin dans l'éducation objective de votre olfaction les séminaires Wine & Flavors dirigés par Alexandre Schmitt sont consacrés à l'éducation olfactive, et plus spécifiquement, aux arômes des vins. Ils ont pour but de structurer et de développer notre univers aro­matique, d'i­den­tifier les arômes des vins, de les classer, et d'en élaborer un discours objectif voir vidéo et link


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Puisque les Vendredi du Vin m’y exhortent je contribue donc à l’avancement de la science en recyclant une chronique tirée de ma vaste besace. Qu’écrivais-je en ce temps-là ? Question très christique : « en ce temps-là… JB disait à ses disciples… et bla, et bla et bla, bla, bla… »

« Les Français invités chez des amis, chez leur patron, chez des collègues de travail, ou lorsqu’ils rendent visite à leur parentèle apportent le plus souvent soit du vin, soit des fleurs coupées ou en pots. Dans le cas de l’amoureux transi qui tente de séduire l’être aimée la tendance est bien sûr au bouquet même si une belle bouteille peut aussi impressionner la belle. La plante en pot est plutôt tendance belle-mère ou mamie alors que la bouteille de Bordeaux est, elle, tendance beau-père ou patron. Bref, le rêve pour tout ce petit monde serait donc d’apporter les deux à la fois sous une forme idéale : une bouteille de vin de Fleur. Comme je suis, quoiqu’en médisent certains, un bon garçon un peu fouineur je vous ai dégoté un Vin de Magnolia. Oui vous avez bien lu, c’est du vin puisqu’étiqueté Vin de France (vin aromatisé à base de fleur de Magnolia) produit par un vigneron de la région nantaise www.lieubeau.com.


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Comment en suis-je arrivé à cette découverte capitale ? Tout bêtement en hantant un château : le Château de la Roche Guyon sur la rive droite de la Seine (les coteaux de Seine bien crayeux) où se tient chaque année une belle foire aux plantes. Je n’ai pas la main verte mais j’aime les fleurs : celles des champs, les fleurettes qui piquettent le vert des prairies ; celles des bas-côtés des chemins de traverse et des flancs de fossés : marguerites et coquelicots ; celles des bords de rivières : les coucous et les euphorbes réveille-matin ; celles des jardins embrouillés car elles n’y sont pas alignées comme des militaires ; même celles coupées en bouquet lorsqu’elles sont assemblées pour l’être aimé ou par la main d’une belle qui m’ensorcelle. Mais je n’aime guère les empotées ça me fait penser aux chrysanthèmes ou aux azalées de belle-mère.


Donc, un samedi, sous un beau soleil au zénith, j’arpentais la pelouse du château de la Roche Guyon pour dégoter une belle plante. C’est ici qu’il y a trois ans j’ai acheté ma superbe glycine. Je croisai aux milieux des roses une Yolande Moreau au look très Yolande Moreau : noir dominant. Pause : des marocains proposaient un bon couscous avec du gris Boulaouane (souvenir pas vrai Michel-Laurent). Remise en route : pour ne rien vous cacher j’avais depuis un certain temps ma petite idée mais encore me fallait-il dénicher l’oiseau rare c’est-à-dire un arbuste pouvant se plaire plein sud et ne pas se développer comme un baobab. Et vlan je me cogne le nez sur ma petite idée : un plant de Magnolia grandiflora « Namnetensis Flore Pleno présenté par les pépinières Ripoche de la Chapelle Basse-Mer www.magnolia-nantes.fr . Pour l’anecdote le Magnolia grandiflora peut atteindre 30 mètres mais ici il s’agit d’un cultivar de moyenne taille : 3 à 4 mètres à l’âge de 10 ans.


Un peu d’Histoire avant de déboucher sur ma petite histoire de Vin de Magnolia. Tout d’abord, je m’inscris en faux sur la thèse des Claudette : non le Magnolia ne tire pas ses origines de la chanson de Claude François (écouter plus bas). Ce nom a été attribué par Linné en l'honneur de Pierre Magnol, médecin et botaniste de Montpellier (1638-1715). Il conçut l'idée de classer les plantes par familles, idée que Linné améliora et généralisa. L’origine : espèce endémique d'Europe, chassée par les glaciations. Les magnolias ont été réintroduits d'Amérique du Nord, de Chine et du Japon. L'introduction du Magnolia grandiflora en France est du en 1711, au gouverneur de la Louisiane, Roland Michel Barin de la Galissonière (1693-1756), qui expédie en Europe des espèces végétales. Elles sont débarquées au port de Paimboeuf et sont acheminées par la route à Nantes. Le maire de la ville, René Darquistade, qui se trouve être fin botaniste, fait mettre un échantillon en serre. Quelques années plus tard, alors que la plante ne s'est pas franchement développée, il décide de la jeter. La femme du jardinier qui passait par là, repère l'arbrisseau sur le tas de fumier et l'emporte. En extérieur, le spécimen ne tarde pas à retrouver une seconde jeunesse, pour le plus grand plaisir du botaniste. Il s'empresse d'en confier l'analyse à la faculté de Montpellier où un certain Pierre Magnol, contemporain de Linné et de Plumier, en fera la première description avec François Bonamy.


Et voilà je suis revenu à mon point de départ le Vin de Magnolia qui bien sûr se nomme : Le Galisson en mémoire de Michel Barin de la Galissonière. En compagnie de mon plant de magnolia il m’attendait dans un beau petit pochon violet à fenêtre. Cadeau donc ! C’est un vin blanc né dans le vignoble du Muscadet récolté en surmaturité qui se voit aromatisé par la fleur blanche du Magnolia grandiflora cultivée par l’association « Magnolia de Nantes ». Comme le magnolia est une fleur à l’arome puissant, pour faire ce vin, même s’il existait de vieilles recettes, il fallait un vin d’une grande douceur et Pierre Lieubeau avec son œnologue ont du expérimenter le bon dosage pour tirer toute la subtilité du magnolia. Belle initiative pour le Tricentenaire 1711-2011 du Magnolia grandiflora que ce joli vin de Fleur qui, bu bien frappé à l’apéritif, pour ceux qui aiment les boissons douces, est agréable avec de beaux aromes de pamplemousse. Dans ces temps difficile pour le Muscadet allez-donc faire un petit tour sur le site de Pierre Lieubeau www.lieubeau.com ou si vous passez du côté de Château Thébaud c’est à la Croix de Bourdinière...


 


 

 

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27 juillet 2012 5 27 /07 /juillet /2012 00:09

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Recette du cocktail :


-         Prenez : Boris Claudio Schifrin, dit Lalo Schifrin, né le 21 juin 1932 à Buenos Aires, pianiste, chef d'orchestre, compositeur, arrangeur musical argentin célèbre, entre autres, pour ses musiques de films dont Bullitt, L'Inspecteur Harry … et de feuilletons-cultes : Mission impossible, Mannix, Starsky et Hutch… c’est déjà du lourd… Même  Sonia est capable d’entonner a capella la chanson de Starsky et Hutch…


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-         Ajoutez-y : le grandissime, l’unique Steve Mac Queen « un visage peu commun ? Ce cow-boy était totalement différent. En un seul gros plan, cet homme pouvait susciter six ou sept émotions distinctes, voire contradictoires, et pénétrait littéralement votre esprit. En un instant, j’ai compris que nous avions affaire à un nouveau type de héros, fort et hors du commun. Il était à la fois intéressant, insolite, attirant et sensible. Il était rude, résolument différent et, malgré tout, extraordinairement beau. C’était Steve Mac Queen. Et la série télé s’appelait Au nom de la loi. » écrit William Claxton dans l’Avant-Propos de son extraordinaire livre de photos de Steve. Dans Bullit il y est tel, impassible, précis, opiniâtre, et les 9 mn 29 de la scène de poursuite dans les rues de San Francisco sont un classique du genre rarement égalé.

 

-         Pour corser le cocktail vous y ajoutez un Robert Vaughn en  politicien ambitieux et sans scrupule : Walter Chalmers, la superbe Jacqueline Bisset tendre et aimante, la gueule de Robert Duval… et vous avez un film de Peter Yates, sorti sur les écrans en 1969, comme seuls les américains savent en réaliser : « Bullitt, un lieutenant de police, est chargé par un politicien ambitieux de protéger Johnny Ross, un gangster dont le témoignage est capital dans un procès où est impliqué l'homme politique. Malgré les précautions prises par Bullitt et ses hommes, Ross est grièvement blessé, puis achevé sur son lit d'hôpital. Bullitt s'aperçoit alors que la victime n'était pas le vrai Ross... »


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-         Mais ce n’est pas tout, l’ingrédient de feu, le Tabasco c’est le feulement du V8 de la Ford Mustang Fastback 1968 4,6 litres de 315 chevaux verte (Dark Highland Green) de Bullitt, ses reprises grondantes, ces ahanements de vieille caisse sportive, le crissement de ses pneus à jantes larges, sa boîte manuelle 5 vitesses bien étagées, un cheval de feu que rien n’arrête.  Une voiture cultissime qui a fait rêver toute une génération de soixante-huitard avides se sensations fortes mais à l’époque sans un rond.


Il ne vous reste plus qu’à visionner la vidéo ci-dessous pour vous imprégner de la musique de Lalo Schifrin puis des seuls halètements du V8 et de sa course folle. Reste que pour personnifier Steve Mac Queen, tel que Claxton le décrit je ne vois qu’un seul flacon LES RACHAIS car il traduit l’élégance naturelle de ce grand acteur.


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L’allure des hommes lorsque j’ai découvert les Rachais de Francis Boulard j’ai écrit « Pour moi ce champagne est, dans sa structure et son élégance dépouillée, le fils naturel d'une toile de Nicolas de Staël, il allie le trait pur, sous tension, la finesse, à l'allure de  ces hommes qui traversent leur époque avec hauteur et détachement. Je sais que certains vont me reprocher cette métaphore mais qui puis-je, bien plus que le vocabulaire coutumier de la dégustation, elle traduit la même émotion que celle ressentie face aux compositions du grand Nicolas peintes dans les années 50 dans son atelier de Montparnasse aux hauts murs blancs illuminés par une verrière verticale comme suspendue dans le vif argent du ciel. Dans son flacon de belle facture, cette superbe cuvée est de celle que l'on réserve à des moments dont on veut souligner l'intensité et la rareté. Pour moi, les Rachais sont la touche invisible, le raffinement extrême, la note des hommes élégants qui plaisent aux femmes éternelles : l'Ingrid Bergman de Casablanca, l'Audrey Hepburn de Vacances Romaines, la Catherine Deneuve de Belle de Jour, la Eva Marie-Saint de Mort aux trousses, l'Alida Valli de Senso, la Carole Bouquet de Trop belle pour moi... »


Déjà référence cinématographique, Steve Mac Queen dans Bullitt est de la même pâte que Nicolas de Staël, un homme résolument différent, source pour moi d’une profonde inspiration, une forme de référence absolue de mon imaginaire, me glisser dans la peau de Steve Mac Queen et bien sûr me faire mon cinéma.


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Pour finir sur une note ludique je conseille à l’ami Francis d’éviter, après visionnage de la vidéo, d’utiliser sur les pentes champenoises son fier destrier bleu LOISEAU à la manière de la Ford Mustang Fastback 1968 4,6 litres de 315 chevaux de Bullitt dans les rues de San-Francisco, ça ne serait pas raisonnable.


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14 juillet 2012 6 14 /07 /juillet /2012 15:00

 

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Je vous dois la vérité, sauf à de rares exceptions, je ne crois pas à l’efficacité des pétitions. Elles ne dérangent guère ceux à qui l’on veut faire rendre gorge. Ce qui compte, et le Net permet de maintenir la pression, c’est de mettre vraiment l’opinion publique dans sa poche.  Les gens aiment toujours voir David défier Goliath, et ils adorent aussi les beaux gestes, le côté chevaleresque.


Dans ce qu’il est convenu d’appeler l’affaire de la TNT de l’Hermitage – j’aime, c’est un titre qui pète – face aux grisoulloux érecteurs de cette antenne, les chevau-légers que nous sommes se voyaient opposer, par les gardiens sourcilleux des petits vignerons qui font des vins nature pour les parisiens éclairés, un péché originel : les grands « latifundiaires » Jaboulet et Chapoutier, en l’occurrence un certain Michel et la prénommée Caroline, souillaient le paysage avec d’arrogantes inscriptions publicitaires.


J’avoue que ces réclames, inscrites dans le paysage de la colline de l’Hermitage, au temps du chemin de fer, je les voyais comme le Dubon… Dubonnet… des vieux pignons d’immeubles de Paris…des traces d’un autre âge… le témoignage d’un temps où les gens trouvaient ça normal et même beau. À trop vouloir effacer les scories du passé le risque est grand de perdre un peu la mémoire. Mais, mon esthétique et mon goût de l’Histoire n’entraient pas en ligne de compte et, bien évidemment, je pouvais me mettre dans la peau, et comprendre les objections, de ceux qui s’étonnaient d’une telle présence. Don’t act !


Et puis, alors que je besognais face à mon écran, hier au soir à 22H27 tombait dans ma boîte à mails la missive suivante : « Pour l’aimable information de mes amis, je me permets de vous faire passer une info concernant le problème d’érection d’une antenne TNT en haut de l’Hermitage. Je propose donc pour qu’on soit crédible en parlant de la protection du site et de pollution visuelle que nous (Chapoutier et Jaboulet) démontions les murs publicitaires en échange du déplacement de quelques mètres du projet d’antenne TNT » Michel.


Y était joint un courrier à l’ensemble des vignerons concernés :

 

Bonsoir Caroline, bonsoir à tous,


Ok pour moi de me ranger dans cette logique, mais il va falloir que les maisons Jaboulet et Chapoutier soient cohérentes avec cette demande et avec la volonté collective : c'est-à-dire que nous montrions l’exemple.

Aujourd’hui le classement se heurte au problème des murs publicitaires qui ne sont pas des murs de soutien.  Lors de la construction du chemin de fer, au XIXème siècle, seuls des murs de soutien ont été peints à but publicitaires. Puis, dans la première moitié du XXème siècle, des murs purement publicitaires ont été montés et ceux-là n’avaient aucune activité de soutien des terrasses. Ce sont justement ces murs plus récents et purement publicitaires qui causent problème au classement. De plus on est en position de faiblesse lorsqu’on essaie de défendre  une pollution visuelle par l’antenne alors que nous maintenons nos murs.

Je propose donc que dans cette tractation, pour obtenir gain de cause, et déplacer le lieu d’implantation de l’antenne, que nous proposions le démontage de nos murs publicitaires (qui ne sont pas des murs de soutien). Nous serons cohérents avec notre logique  et les maisons Jaboulet et Chapoutier amèneront ainsi leur pierre à l’édifice pour ce projet.

Je propose qu’on avance ainsi et enfin cette solution devrait satisfaire tout le monde.

 

Viniquement à tous et que la joie sois dans les cœurs…

 

Michel CHAPOUTIER

 

Que voulez-vous, moi je trouve que ça a du panache et je dis bravo Michel !

 

Pour autant rien n’est gagné, le combat reste à mener, mais la proposition de Michel Chapoutier met du beurre dans nos épinards. Restons mobilisés ! L’exemple cité ce matin dans ma chronique du combat gagné par le gérant de la « Dinée » à Port—Lauragais contre les mammouths des autoroutes est la preuve que rien n’est jamais perdu d’avance et qu’il ne faut pas baisser les bras. Et que l’on ne vienne pas m’objecter que nous sommes contre le progrès, que ces minuscules batailles sont d’arrière-garde. Je n’ai aucun goût particulier pour ceux qui sont contre tout et le contraire de tout et surtout lorsqu’il s’agit de leur jardin. En revanche, et je sais de quoi je parle, les soi-disant justifications techniques pour poser des horreurs ici et pas ailleurs relèvent bien souvent de la pure escroquerie intellectuelle et de bonnes raisons bien économiques.

 

Enfin pour ceux qui douteraient encore de l’utilité des commentaires je joins ce message de Michel Chapoutier :

 

De plus c'est quand même les commentaires de ton blog qui ont contribué à me faire faire prendre cette proposition.

 

Envoyé par BlackBerry

Michel Chapoutier


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29 juin 2012 5 29 /06 /juin /2012 00:09

Je vous préviens : ceci n’est pas une histoire belge, même si elle vous paraît à dormir debout, c’est la seule manière que j’ai trouvé pour contribuer à cet étrange Vendredi du Vin où je ne sais s’il faut mettre le vin dans le mets ou l’inverse c’est-à-dire mettre le mets dans le vin. Comme je n’ai pas de chef préféré, je ne me voyais pas me pointer, la gueule enfarinée, chez le premier maître-queue  venu, en lui tendant une boutanche de derrière les fagots et lui dire « vas-y cuistot ! » Je n’ai pas envie de me faire embrocher.


Alors pour me sortir de ce guêpier je me suis dit tu vas inventer une histoire, le genre Grand Guignol, et ça s’intituleras « ça va avec tout madame… »


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Scène 1 : Bordeaux la nuit la veille de Bordeaux fête le vin


« Sous ses airs de métropole, Bordeaux vivait comme un village. Le vieux Bordeaux dormait paisiblement. Pas un bruit, pas un cri. Tout semblait harmonieux, policé, feutré. Le moindre faux pas résonnait dans un silence minéral. »


Scène 2 : Aujourd’hui Bordeaux fête le vin, c’est le matin…


49631_100001497890487_4914_n.jpg                                                photo de Lucie Bonvin sur Face de Bouc

 

De bon matin, « Aux dames de France », à l’heure d’ouverture, Lucie Bonvin*se mettait en quête de trouver la tenue qui, selon ses dires, lui irait le mieux pour aller au dîner auquel elle est conviée par le CIVB pour fêter le vin dignement. Elle vaguait entre les présentoirs sans trop savoir ce qu’elle cherchait. Elle tripotait les tissus, trifouillait dans les piles, s’immobilisait les yeux en l’air pour tenter de rompre son indécision quasi-pathologique. La Bonvin, comme son mari ne cessait de lui seriner, n’avait aucun sens de l’appariement entre les couleurs, les carreaux, les rayures, le chiné, le plissé, le gaufré, le tweed, l’organza, le seersucker, l’organdi, le crêpe georgette, la flanelle, le taffetas, le tulle, la popeline, la gabardine, le tulle (attention sans majuscule), la cretonne, le satin, le pongé, le linon, le velours, la serge, le vichy (sans majuscule), l’ottoman, le jacquard, la moire…. Et son homme de conclure « qu’elle était vraiment une poire… »


Bref, la jeune rombière qui voulait plaire à sa moitié se décida à jeter son dévolu sur une vendeuse qui se faisait les ongles, assise sur un tabouret, dans un coin reculé du magasin. « Puis-je, vous déranger ? » osa-t-elle timidement. La donzelle lui jeta un regard noir, souffla sur ses ongles tout aussi charbonneux, mais avec des paillettes argentées, s’ébroua et, d’un geste ample, elle indiqua à la pauvre Bonvin l’étendue du choix que lui offrait le magasin. Commença alors un étrange ballet suivant un rythme à 4 temps :


1/ la Bonvin extrayait d’un présentoir une pièce au hasard,

2/ la posait sur sa silhouette,

3/ s’enquérait auprès de la nénette préposée à la vente : ça me va ?

4/ réponse invariable de la susdite : ça va avec tout madame !


La pauvre Bonvin, à  plusieurs reprises, en essayant de vaincre sa timidité, balança de lui objecter qu’elle n’était pas tout, même si elle pensait qu’elle n’était rien. Désespérée, avant de craquer pour la première toilette venue, elle prit son courage à  deux mains et laissa en plan la greluche qui s’en retourna vaquer à ses occupations : attaquer le vernis de ses ongles de pieds !

Clap de fin !


Scène 3 : Bordeaux fête toujours le vin… la fin de matinée chez un marchand de vin


-          Bonjour madame Bonvin, qu’est-ce-qui vous amène ?

Note de l’auteur : d’ordinaire c’est monsieur Bonvin qui mène les opérations d’achat chez le dit marchand de vins pendant que madame Bonvin se contente d’observer le bout de ses pieds.

-          Bonjour monsieur Merlo, je voudrais un vin qui aille avec tout…

Note de l’auteur : le marchand de vins désarçonné par cette étrange requête, ne voulant cependant pas perdre la face, fit face de la plus simple des façons en lui répliquant :

-          J’ai exactement ce qu’il vous faut : un Grand Vin de Bordeaux madame Bonvin.

Note de l’auteur : dans l’AOC Bordeaux tous les vins sont étiquetés Grand Vin de Bordeaux.

 

Clap de fin !

 

Scène 4 : Bordeaux fête encore le vin… début d’après-midi chez les Bonvin

 

J’ai omis de vous préciser deux choses : la première c’est que Lucien Bonvin exerce la noble profession de critique gastronomique sous un pseudonyme car son patronyme risquerait de l’exposer aux quolibets ; la seconde c’est qu’afin de ne pas froisser, mettre le CIVB dans l’embarras, je ne préciserai, même sous la torture, ni le nom de l’appellation, ni celle du château, qui vont avec tout, que le sieur Merlo a fourgué à madame Bonvin. Je laisserai ce soin à Lucie Bonvin.


Donc madame Bonvin retrouve monsieur Bonvin at home et lui tend le Grand Vin de Bordeaux qui va avec tout :


-          Chéri que ferais-tu comme plat avec ce vin ?

-          Que me racontes-tu là bougresse ! Tu poses mal les termes de l’équation : c’est le vin qui accompagne le plat et non l’inverse…

-          Je ne comprends pas chéri puisque monsieur Merlo m’a confirmé que ce Grand Vin de Bordeaux va avec tout  l’ordre des facteurs importe peu…

-          Qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre ! Depuis quand ce marchand vins sait faire autre chose que vendre du vin ?

-          Mais chéri toi aussi tu vends des critiques gastronomiques alors que tu ne sais même pas faire cuire un œuf…

-          Moi je suis un esthète ma chère nul besoin de tenir une queue… de casserole pour savoir goûter…

-          D’accord mon chéri mais puisque tout le monde reconnaît que tu sais si bien faire l’accord des mets et des vins pourquoi tu te refuses à trouver chaussure à son pied à mon Grand Vin de Bordeaux ?

-          Pour une question de principe avec un grand P : dans la haute cuisine les clients choisissent d’abord les plats puis se font fourguer le vin qui va avec par un type qui porte une veste noire avec une grappe dorée à la boutonnière et qui effectuera toutes les simagrées inscrites au grand livre de la Sommellerie pour que les quidams puissent se prendre pour des connaisseurs…

-          Je te trouve dur mon Lucien !

-          Non, je tiens entre mes mains la tradition.

 

Clap de fin !

 

Scène 5 : Bordeaux fête encore et toujours le vin… milieu de l’après-midi chez un maître-queue

 

Femme insatisfaite à la maison va chercher autre larron : Lucie Bonvin s’absenta donc du nid conjugal pour se rendre, sa bouteille de Grand Vin de Bordeaux à la main, chez un maître-queue de sa connaissance avec qui elle s’initiait aux métiers de bouche. Avec lui, l’accord Vin-Mets fut très vite fait. D’autres accords, plus enivrants, plus extatiques, les attendaient. En trois coups de cuillère à pot il déclara à la gente dame aux attraits pigeonnant : « nous allons faire un  Bœuf Bourguignon avec ton Grand Vin de Bordeaux… » Ce qui fut fait par d’autres pendant qu’eux faisaient ce que d’autres ne pouvaient faire à leur place…

 

Épilogue : Bordeaux fête encore et toujours et encore le vin… la nuit est tombée sur les Quinconces

 

Au dîner des autorités, Lucie Bonvin, placée entre le maire* et Noël Mamère, avant d’attaquer le dessert, face à un Lucien Bonvin vénère, d’une voix haut perchée, entreprit d’expliquer à la tablée comment elle avait su apparier un Mets avec un Grand Vin de Bordeaux. Elle fit à la manière de Françoise Bernard en énonçant les ingrédients : prenez un Cheval Noir dans lequel vous plongez un bœuf de Bazas, puis faites mijoter le tout pendant des heures à feu doux, puis servez avec un Cheval Blanc. Cet étrange salmigondis fit sourire le maire, ce qui était un exploit en soi. Mamère, toujours vert, lui demanda si tout cela était bien bio. Lucie Bonvin, légèrement pompette, se leva, monta sur sa chaise, dévoilant sous sa jupette plissée des cuisses bien bronzées, pour proclamer qu’elle avait concocté, avant cette belle soirée, un Bœuf Bourguignon au Grand Vin de Bordeaux et que l’avantage d’un Grand Vin de Bordeaux c’est que ça allait avec tout…


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Les flashs crépitèrent. Les micros se tendirent. Les caméras s’approchèrent. Lucie Bonvin fit un tabac dans les médias. Elle répéta à l’envie son étrange addition d’un Cheval Noir, d’un Bœuf de Bazas et d’un Cheval Blanc. Jamais on n’avait autant parlé du Vin. Hervé Lalau qui rodait dans le marigot fut le premier à demander à la dame en jupette plissée « Pourriez-vous préciser ? » Impressionnée par tant de hardiesse la dame rougit mais, en tirant sur l’ourlet de sa jupe plissée, elle lui déclama la liste du liquide et du solide, comme dirait le Vincent Pousson, nécessaire à la préparation de cette recette révolutionnaire.

 

1-      Château Cheval Noir Cuvée Le Fer Saint Émilion Grand Cru.

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2-      Gîte à la noix, gîte, paleron, basses côtes, collier, d’un Beau Bœuf de Bazas.


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3-      Château Cheval Blanc 1ier Grand Cru Classé de Saint- Émilion.


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Morale de l’Histoire : rien ne vaut un bon 5 à 7 pour concocter une recette où le Vin tient haut la main la direction des opérations. Et comme le chantait Brassens « les braves gens n’aiment que l’on suive une autre route qu’eux… »

 

Vive Bordeaux fête le Vin ! Vive Lucie Bonvin ! Vive les Vendredi du Vin !

 

Signé : un Taulier éméché sans soufre

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27 mai 2012 7 27 /05 /mai /2012 22:05

Ça ma turlupiné toute la journée, même que l’Esprit Saint n’a pas réussi à me trouver, c’est dire. Demain vous saurez ce que j’ai fait de cette Pentecôte : faudra que vous attendiez le creux de l’après-midi mais je vous assure que Liza EDOUARD va en émouvoir plus d’un.

Donc, toute la sainte journée, une question rousinait sous mon front : est que Syrah = 7 souris ?   


Ne ricanez pas les amis, sauf si vous ne connaissez pas un gars qui se dénomme Lescarret, Patrice de son prénom, qui fait du vin au domaine de Causses Marine – pas de Grosses Narines – avec Virginie Maignien, et qui dit qu’on peut faire bio « sans avoir le cheveu long et fumer la moquette » et qu’on peut faire des vins natures qui ne sentent pas le pet de vache. »


Notre Patrice qui, comme vous le constates, est un joyeux drille, produit un Vin de France baptisé 7 souris qui s’écrit 7 sous Riz sur l’étiquette et qui est un 100% Syrah qui pourrait s’écrire 6 Rats.


Donc, comprenne qui pourra ! link1281097803causse_7souris.jpg

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25 mai 2012 5 25 /05 /mai /2012 16:26

« Comment fais-tu l'amour cerise ? » sans doute le plus beau roman de René Fallet, tendre et spirituel. C'est le temps des cerises, la saison je veux dire afin que mon propos ne soit pas interprété comme :  voici revenu le temps des cerises. J'adore les cerises. Dans le jargon des dégustateurs il est assez peu fréquent de voir son goût évoqué à propos d'un vin, sauf peut-être pour certains rosés. C'est l'un des fruits, avec la fraise, le plus populaire en France. Et je signale à notre président éphémère des V de V que je ne suis pas un VxRon, il peut le vérifier auprès de celles des belles qui me connaissent.


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Mais c'est aussi un vignoble californien : CERISE VINEYARD

 

Chronicle Wines'Cerise Vineyard' is located between 800 and 1200 feet above the floor of the Anderson Valley looking down on the little town of Boonville.  The vines are planted on a series of steep slopes facing South, each vineyard farmed organically.


There are a total of 40 acres, scattered on a series of small, clonal blocks; generally no longer than a few acres.  The vines are exposed to both fog and rolling breezes from the Pacific Ocean. The soils here are thin, hard and quite marginal.  A blend of sandstones and fractured shale are abundant throughout the location.

For Chronicle, we source a mix of clones at this site - Pommard from Block D2, Wadenswil from Block A1, and 115 from Block D3. Cerise produces wines of excellent structure and backbone.  They age particularly well and typically need a year or two of bottle aging to begin to blossom.


The Cerise Vineyard consistently epitomizes what Chronicle loves about Anderson Valley- great aromatic complexity with abundant
dark fruit tones and substantial yet soft tannins.

 

Mais c’est aussi  « En Cerise Vineyard Syrah » noté par la star Jay Miller dans un style très grosse caissse pour le plus grand plaisir de Vincent Pousson


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2008

The 2008 En Cerise Vineyard Syrah offers up a remarkably complex, sexy perfume that leaps from the glass. Exotic spices, a velvety texture, and a succulent richness on the palate are sublime. It, too, can be enjoyed for a decade or more.

 99points.
Jay Miller, The Wine Advocate

2007

The 2007 Syrah En Cerise Vineyard (100%) is a glass-coating opaque purple color. On the nose espresso, smoked meat, olives, and garrigue-like aromas offer much to contemplate. Intense, balanced, and subtly elegant, it boasts a finish that just won’t quit. It delivers impressive immediate gratification, but those who can wait for 5-7 years will be well rewarded.

98 points. –Jay Miller, The Wine Advocate

 

2006

The 2006 Syrah En Cerise Vineyard is a glass-coating opaque purple color. On the nose liquid asphalt, bacon fat, olives, and garrigue-like aromas offer much to contemplate. Intense, balanced, and totally succulent, it boasts a finish that just won’t quit. It delivers impressive immediate gratification but those who can wait for 5-7 years will be well rewarded. 97 points. –Jay Miller, The Wine Advocate

 

2005

The 2005 Syrah En Cerise features garrigue notes, mineral, meat, game, and blueberry. This brooding effort is dense, opulent, and powerful. Give it 5-7 years of cellaring and drink it through 2025. 97 points. –Jay Miller, The Wine Advocate

 

2004

The 2004 Syrah "En Cerise Vineyard’s multidimensional perfume of pain grille, plums, blueberry, spice box, and leather leaps from the glass. This is followed by a wine with remarkable depth and concentration, a muscular, broad-shouldered wine with huge fruit encapsulated in a velvet jewel-box of a personality. With a finish lasting well over a minute, this powerful yet elegant wine should drink well through 2045.

 96points.
Jay Miller, The Wine Advocate

 

2004

The 2004 Syrah "En Cerise Vineyard’s multidimensional perfume of pain grille, plums, blueberry, spice box, and leather leaps from the glass. This is followed by a wine with remarkable depth and concentration, a muscular, broad-shouldered wine with huge fruit encapsulated in a velvet jewel-box of a personality. With a finish lasting well over a minute, this powerful yet elegant wine should drink well through 2045.

96points.
Jay Miller, The Wine Advocat

2003

The dark fruit-scented 2003 Syrah En Cerise Vineyard is medium-bodied, displays outstanding depth of fruit, and possesses appealing mouthfeel. Spicy blackberries make up its expressive, pure, deep, and long flavor profile. It should be enjoyed over the next 4-5 years.

90 points. –Jay Miller, The Wine Advocate

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