En 1973, Jean-Louis Bory, critique cinéma au Nouvel-Observateur, publie Ma moitié d'orange aux éditions Julliard, pour défendre les droits des homosexuels, ce fut un succès : une éternité !
Des goûts et des couleurs on ne dispute ou discute pas, dit-on. Quand est-il de l’orange ?
Michel Pastoureau dans son « dictionnaire des couleurs de notre temps » pose une batterie de questions.
« Pourquoi les tons orangés, qui peuvent être si séduisants lorsqu’ils sont produits par la nature, sont-ils si laids, si vulgaires lorsqu’ils sont fabriqués par l’homme ? Qu’y a-t-il dans la couleur orange des fleurs et des fruits qui soit à ce point inimitable ? Pourquoi l’écart entre la couleur naturelle et la couleur artificielle est-il plus grand pour la gamme des nuances orange que pour n’importe quelle autre gamme de couleur ? Les hommes ne savent pas encore répondre à ces questions… ».
Le naturel et l’artificiel, pouvais-je rêver d’une plus belle introduction pour ce qui m’amène à chroniquer en ce matin de vendredi du vin ?
Quelle place a occupé et occupe l’orange dans ma vie me suis-je dit ?
Sans nul doute, ma première relation avec l’ORANGE est due à celle qu’on déposait dans mes petits souliers de Noël :
Ça a moins bien continué avec l’agent ORANGE de Monsanto déversé à partir du 10 août 1961 dans la province de Kontum au Vietnam. Le programme, intitulé Opération Ranch Hand, débuta avec le feu vert du président John F. Kennedy en novembre 1961 jusqu'à atteindre son apogée en 1965. Objectif défolier les forêts pour empêcher les Viêt-Cong de se planquer, détruire les récoltes, dégager les abords des installations militaires américaines et y prévenir les attaques. L’horreur absolue, une horreur qui dure dans les chairs des survivants…
Photograph by Philip Jones Griffiths/Magnum Pheak, 12 years old, from the Eastern Province of Prey Veng, on the border with Viet Nam, was brought to the city by his parents to beg. Armless, legless, he is fed and cared for by his brother.
Puis vint, en 1964, l’ORANGE de Gilbert Bécaud.
À mes 18 ans, en 1966, dans une SIMCA 1000, je découvrais aux Sables d’Olonne, en juillet, les joies du feu orange avec le bonheur du démarrage en côte débouchant sur un permis de conduire flambant neuf.
Dans la foulée des excentricités de mai 68, le choc sur les écrans en 1971 avec Orange mécanique, A Clockwork Orange de Stanley Kubrick adapté du roman d'Anthony Burgess, dérangeant, violent, avec une bande son d’enfer.
En 1974, la coupe du monde en RFA, nous faisait découvrir les Oranje, de Johann Cruijff l'un des meilleurs joueurs de l'histoire du football aux côtés de Pelé, Garrincha, Maradona ou encore Di Stefano, laminent leurs adversaires avec un « football total » celui de l'Ajax Amsterdam. L'Argentine est laminée 4 à 0 (dont 2 buts de Cruijff) ; le Brésil est lui battu 2 à 0 (1 but de Cruijff) mais comme toujours ce sont les Allemands de Kaiser Franz qui soulevèrent la Coupe du Monde qui n’était plus la coupe Jules Rimet : pourquoi chers lecteurs ? La bonne réponse donne droit à dégustation de vin orange.
En 1978, je me rends aux chorégies d’Orange dans le théâtre antique d’Orange cité alors fréquentable.
En 1996, France-Télécom vire Wanadoo pour ORANGE.
Pour contredire Michel Pastoureau : le pull ORANGE et l’écharpe ORANGE du Taulier :
En 2012 grâce à Alessandro Merlo, le Taulier découvre les VINS ORANGE avec Radikon.
Jérémie Mourat vinifie une « négrette de paille », un chardonnay 2011, issu d'une longue macération de quarante jours, inspiré en cela des cuvées de Josko Gravner, en Frioul-Vénétie-Julienne, apparaît. Philippe Rapiteau notait « sa dégustation actuelle révèle de jolis arômes assez typiques des « vins orange » (qui restent peu connus en France, au point que certains de nos sommeliers y voient parfois un défaut et l'écartent catégoriquement!), ainsi qu'une finale inimitable, par sa sapidité tannique et sa touche saline. Cette expérience, est vinifiée dans un oeuf Nomblot de six hectolitres »
La RVF titre « Le nouveau monde des vins oranges »
« Peu importe si ce terme convient et si la (re)découverte vient bien d’outre-Atlantique, mais la nécessité d’avoir à inventer une nouvelle catégorie n’est pas sans signification. Elle prouve que le vin blanc de macération a quelque chose d'inédit dans le monde du vin, au point qu’il faille lui définir un nouvel espace.
Les vins orange prennent de plus en plus leur place sur les cartes des restaurants et des cavistes français, et il est maintenant fréquent de pouvoir goûter la Ribolla gialla de Stanko Radikon (Frioul) ou Ageno de La Stoppa (Emilie).
Force est de constater, comme avec ces deux exemples, que la vague nous arrive en grande partie d'Italie, et plus particulièrement de la région frontalière entre Frioul et Slovénie.
La macération pelliculaire longue pour les vins blancs n’est pourtant pas une pratique traditionnellement italienne - bien que la question subsiste - ou exclusivement italienne. Ils existent ailleurs ces fameux vins à la couleur ambrée orangée plus ou moins intense, et pour certains pays comme la Géorgie, probablement depuis des millénaires. » link
Enfin pour les Vendredis du Vin ORANGE votre Taulier vous offre un Vino Frizzante BIANCO DEI COLLI TREVIGIANI
Affaire à suivre sur mes lignes dans le billet de cet après-midi...
Costadilà est situé dans les collines de Trévise link