« Chers vous tous,
Je ne sais pas faire grand-chose mais je vous assure que, même si je ne sais pas trop ce que je sais faire ici, ce que je vais faire ici je le ferai avec vous.
Un peu longuette mon petit Paul ta phrase
Le vin j’en bois depuis que je suis toute petite mais depuis que Michel Rocard, qu’est une fine gueule, s’est mis à me faire lichetroner du très bon, même si je n’ai pas le tarin affuté de Jacques Dupont, j’me défends. Ne comptez pas sur moi pour vous bassiner avec les petits fruits rouges. Le vin ce n’est pas de la confiture quoique pour certains on pourrait se tromper.
Oui Paul je brode un peu sur ton texte.
Pour la vigne, nada, vu que je n’ai pas souvent mis les pieds en dehors du macadam. Rassurez-vous j’me soigne : mes potes de Sève, le guide du Pous en tête m’ont offert le Roger Dion Histoire de la vigne et du vin des origines au XIXe et comme je dors peu je bouquine. Vous m’direz que ça ne va guère m’avancer du côté d’la culture. Quoique ! Mais de ce côté-là je compte beaucoup sur vous, moi je me contenterai de vous posez des questions à la con.
À part Cohn-Bendit et un chouïa le Bové, je trouve les Verts un peu cons-cons mais il n’empêche que puisque tout le monde n’a que le mot terroir à la bouche va falloir que nous nous en occupions, que nous le bichonnions. Z’en en avons les moyens, non ! À ce propos, sans verser dans la démago, comme on va s’faire le blot ensemble du côté du partage du gâteau le père Rocard et le frère convers Cantona ont des idées sur la question. Ils discuteront le bout de gras avec vous. L’avantage c’est que vous aurez du mal à en placer une avec Michel alors qu’Éric, en une poignée de mots, il vous donnera la pêche pour le boulot.
Donc, va falloir aller voir du côté des vers de terre, des abeilles et de la confusion sexuelle. Même des moutons ! Bon, j’vais pas faire l’intéressante mais je dois vous dire que je ne suis pas un fan de Monsieur Propre. Vive l’agriculture ! D’ailleurs j’ai vu que nous avions des chefs de culture, alors y’a pas photo nous allons en faire de la culture avec un petit et un grand C.
Comme moi j’ai grandi telle une herbe folle qui pousse dans les fentes des trottoirs, que chui pas le genre poulet aux hormones, moderato cantabile sur les engrais. Du côté maladie là je ne sais pas ce qui faut faire mais je m’en tiens à ce que je fais pour moi : quand je suis malade j’me soigne sans pour autant me bourrer de médocs. C’est basique mais j’ai entendu dire que pour faire du vin fallait récolter du raisin, et si possible qu’il soit mûr et sain.
Comme j’arrive à la vieille de la vendange vous allez m’avoir sur le dos. J’vous plains !
Reste le mystère du vin, ça j’ai hâte de voir et de sentir !
Que les maîtres de chai se rassurent je ne dirai ni ne ferai rien. Je suivrai leur vin à la trace jusqu’à l’assemblage. Moi ce que je souhaite c’est que nos vins épousent la personnalité de nos terroirs. Ce n’est pas de moi mais de mon grand ami Jean-Michel Deiss.
Voilà ce que voulais vous dire une grande sauterelle de la ville que vous appellerez Marie. Le boss ici c’est moi. C’est moi qui décide. Je ne suis pas sensible à la flatterie. Vous m’dites tout ce que vous pensez être bon pour qu’on fasse du bon boulot.
Je lève mon verre à notre histoire commune...