Je signale aux nouveaux entrants sur cette page que, ce qui suis, est pure fiction, un petit roman en ligne commencé depuis l'origine de ce blog et publié le dimanche. Il ne s'agit pas d'une autobiographie et le héros s'exprime en son propre nom. Merci de ne pas en faire un autre usage.
« Quel pif tu as ! » dans la Grande Maison, contrairement à Fipé et Collion les deux roquets de l’UMP, ma cote était montée en flèche. En effet ma décision d’adhérer juste après leur énième défaite : ils avaient perdu toutes les élections sous l’empire de talonnettes, à ce parti qui se voulait le parti unique de la droite, une machine à gagner les élections, qui m’avait attiré bien des quolibets se transformait en un formidable sens de l’anticipation. J’étais au cœur de la place, en capacité de décrypter les stratégies, si tant est qu’ils en eussent, des protagonistes et surtout des petits couteaux de seconde zone qui se trouvaient propulser aux premières loges. Tel fut le cas du dénommé Yanick Paternotte, maire UMP de Sannois dans le Val d’Oise, qui a perdu son mandat de député en juin, la soixantaine altière : tout de même il faut le faire arriver rue de Vaugirard pour se propulser dans le bunker du roquet de Meaux, le dossier rouge des Alpes-Maritimes sous le bras, c’était vraiment un gage de l’impartialité du président de la CORNARE. Qui connaissait ce gus ? Sans aucun doute les juges du tribunal correctionnel de Nanterre devant lesquels il est passé en novembre, en compagnie de son épouse, Sylvie et du notaire ayant rédigé l’acte. Me Patrice Planchon qui doit répondre lui de complicité d’abus de faiblesse après avoir, en 2004, bénéficié de la donation suspecte par une vieille dame d’une partie d’une propriété immobilière. En effet, comme l’écrit le Parisien « En quittant son étude à Sannois, le 1er octobre 2004, Yanick Paternotte et son épouse sont propriétaires des 3/10es de la Feuilleraie. Lucienne Kielar, alors âgée de 92 ans, vient de leur faire donation de sa part de la propriété de la butte. Quand son petit-neveu, Alejandro de Valera, aujourd’hui partie civile, le découvre, il dénonce l’acte auprès du procureur, estimant que sa grand-tante a été victime d’un abus de faiblesse. L’enquête est confiée à la PJ de Cergy, devant laquelle la vieille dame assure qu’elle n’aurait jamais signé si elle avait su qu’il s’agissait d’une donation et encore moins si elle avait compris que c’était au bénéfice du maire. La juge d’instruction vient aussi au chevet de la vieille dame, qui répète son refus de vendre ou de donner sa maison, ajoutant « qu’elle s’est toujours battue pour [la] conserver ». La vieille dame était-elle vulnérable ou non ? Tout le procès repose sur une question : la vieille dame était-elle vulnérable ou non au moment des faits? Lors de l’instruction, un médecin expert a conclu que la vieille dame, décédée en 2008 après avoir été placée sous tutelle, présentait un état de faiblesse au moment de la signature après un infarctus survenu en 2003. Ce que la défense conteste en assurant que l’état de santé de la vieille dame a décliné après une fracture du fémur en 2005, et qu’elle a signé en toute connaissance de cause. « C’est un immense soulagement de pouvoir enfin s’expliquer longuement, confie Me Caty Richard, l’avocate des époux Paternotte. Je suis déterminée à obtenir que l’innocence de mes clients soit reconnue. Me Antoine Camus, l’avocat de la partie civile, entend pour sa part mettre en pièces la version de Yanick Paternotte, qui prétend que la vieille dame aurait insisté pour qu’il récupère la Feuilleraie. Selon l’élu, il n’aurait cédé que sur son insistance. L’avocat souligne « l’invraisemblance grossière des explications apportées par les mis en examen, dignes d’une fable pour enfants ». Il indique ainsi que l’enquête a montré que le maire avait fait trois propositions d’achat, de 220000 € à 440000 €, en 2003 et 2004, pour acquérir l’ensemble de la propriété. »
Présomption d’innocence pour l’heure mais mes copains du Val d’Oise se gondolent car les casseroles du couple Paternotte font beaucoup de bruit dans la bonne société de ce département, surtout chez les chasseurs. Pour en revenir à ma cote elle a pris aussi un coup d’accélérateur parce que j’avais déclaré que « j’allais en définitive voter Copé… » Les sarcasmes du genre « t’es con de rejoindre le camp de la défaite annoncée… » furent vite ravalés lorsque le grand bordel post-électoral s’est déclenché dans la nuit du dimanche. Pourtant j’avais prévenu « qui tient l’appareil, tient le vote… Pas besoin de bourrer les urnes comme l’avaient fait les deux bourrins de Nice, Ciotti et Estrosi, il suffisait de faire jouer à fond la planche à fausse-monnaie que sont les procurations puisque tu peux fabriquer facilement des militants avec toutes les garanties juridiques nécessaires : photocopies de leur carte d’identité, vraies adresses et surtout la quasi-certitude qu’ils ne rameront par leur fraise sauf si un juge venait fourrer son tarin dans la merde du roquet de Meaux. La menace de plainte de Fillon ça n’était pas raisonnable tout de même, Sarko lui-même qu’a de la pratique a dit halte au feu. Le linge sale ça lave en famille quitte à se bourrer le pif. Et dans ce domaine le champion du monde toute catégorie reste Francis Szpiner. Comme l’écrit le Monde « De la politique, de la castagne, de la lumière et, bien sûr, Francis Szpiner. La première est sa passion, la deuxième est dans sa nature, il raffole de la troisième. Cet avocat pénaliste proche de Jean-François Copé aiguise depuis quelques jours ses formules contre le camp adverse. Dimanche 25 novembre, au moment où les deux représentants de François Fillon claquent la porte de la commission des recours, Francis Szpiner se précipite vers les micros pour dénoncer leur « fuite » et leur « désertion ».
Un des pontes de la grande Maison est l’auteur assumé de cette savoureuse et fine formule à son propos « Szpiner ne patauge jamais dans la f..., il ne peut qu'y surnager et encore… » Grosse tête, dans tous les sens du terme, et allure proche d’un des nains de la fable, entre grincheux et joyeux c’est selon les circonstances des causes qu’il défend, Francis Szpiner est l’homme des coups tordus. Il a été l'un des piliers du « cabinet noir » mis en place à l'Elysée au temps où le grand bretteur Dominique de Villepin était secrétaire général de l'Elysée, lors du premier septennat de Jacques Chirac pour contrer l'offensive des juges dans les dossiers de financement politique du RPR. Dans ce rôle, il excelle, toujours partant pour jouer les émissaires particuliers. Michel Roussin, l'ancien ministre et ex-directeur de cabinet de Jacques Chirac à Paris, a raconté comment, en novembre 2000, alors qu'il était menacé d'être mis en examen dans un dossier visant le RPR, il s'était rendu nuitamment à un rendez-vous près de la fontaine Saint-Sulpice à Paris avec Francis Szpiner venu lui recommander de prendre la fuite, ce qu'il avait refusé. « Elaborer dans l'ombre, défendre dans les prétoires ne suffisent cependant pas à rassasier l'appétit politique de Francis Szpiner. En 2002, il se présente contre un autre avocat réputé, le socialiste Arnaud Montebourg, aux élections législatives en Saône-et-Loire et échoue. En juin 2012, il accompagne dans la défaite le député de Seine-Saint-Denis Eric Raoult qui l'avait choisi comme suppléant. Retour à la case conseiller. » J’adore ! Et pendant ce temps-là le spectacle continue : même l’ex-maître de la meute, téléphone scotché à l’oreille, n’arrive même pas à faire rentrer à la niche le roquet de Meaux et le cocker triste, c’est dire l’étendue des haines réchauffées grâce à son mode de gestion de son grand parti. Même Méhaignerie est parti, c’est dire. Pour la petite histoire le petit Francis est l’avocat d’Anissa Khel la veuve éplorée de Jean-Luc Delarue : faut faire rentrer le blé dans la caisse puisque la politique ça ne nourri pas son homme comme le dirait ce bon Yannick Paternotte…