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23 septembre 2018 7 23 /09 /septembre /2018 07:00
De la chasteté du clergé corse dans les temps anciens : l’évêque d’Ajaccio et son amant… l’amant de la petite amie du grand-père, surpris au lit avec lui, se rhabille dare-dare en enfilant sa soutane…

Vœu de célibat ou de chasteté, quelles différences ?

 

ICI 

 

C’est très subtil mais l’heure n’est pas à ratiociner mais à sourire avec Robert Colonna d’Istria dans Une famille Corse 1200 ans de solitude.

 

Je suis comptable de la bonne humeur de Pax pour me racheter du « fiel » (sic) que je déverse sur ce pauvre Michel Bettane… 

 

 

« Nos villages – autre indication – ont conservé le souvenir de curés qui ne semblaient pas tous d’une chasteté exemplaire ; des cas de prêtres avec enfants, de desservants avec famille se sont rencontrés. Dans cette ordre d’idées, le souvenir le plus original est celui d’un évêque, qui avait été polytechnicien, artilleur, avant de devenir prêtre, et qui, nommé à Ajaccio, y avait fait venir son amant ; pour ne pas trop faire jaser, il n’avait pas voulu le nommer directement à l’évêché ou en ville, et l’avait affecté un peu plus loin, précisément à Petreto-Bicchisano – une de nos bases –, à un jet de pierre. Cette paroisse a ainsi, de 1928 à 1934, été administre par Louis Mottin de La Balme, personnage précieux et mondain – il sera un temps curé de Cuttoli, un peu plus près d’Ajaccio, et finira chapelain de l’ordre de Malte –, camérier de Sa Sainteté, qu’on appelait monseigneur Mottin de La Balme : on n’aurait pas rêvé plus chic. »

 

 

« La chronique rapporte incidemment quelques conquêtes à la hussarde, peu glorieuses. Ou bien une caleçonnade, digne du théâtre de boulevard, survenue à mon grand-père – alors étudiant ou jeune médecin, avant qu’il n’aille faire le mariole sur les champs de bataille. Il vivait plus ou moins avec une bonne amie, du moins la fréquentait-il. Personne n’a retenu le nom de cette femme. Elle fait partie de la légende. Un jour il rentre chez lui, et la trouve nue, couchée avec un homme. Enfer et damnation ! Ce n’était absolument pas prévu au programme. Avec l’arrivée de mon grand-père, le brave garçon se rhabille et sort de la chambre en soutane de prêtre… On ignorera tout, à jamais, des échanges entre les deux hommes, et ce que l’accueillante fille, innommée, a pu ce jour-là entendre… Que, du haut des Cieux, elle soit évidemment pardonnée, et si possible bénie ! Et que le galant prêtre – quelle race ! – lui aussi soit pardonné ! Quant à mon grand-mère, si j’ai bien compris, il s’en foutait royalement. »

Témoignages : Les prêtres à l'épreuve du célibat

 

Avec la multiplication des scandales de pédophilie, on est passé, au sujet du vœu de célibat des prêtres, d'une certaine incompréhension à une suspicion croissante. La continence, dans l'Eglise, reconnaît le clergé, réclame " un véritable effort ". Certes, la sexualité, " ce n'est pas la génitalité, plaide Mgr Crepy, l'évêque du Puy-en-Velay, il y a aussi toute une composante relationnelle, vécue dans la chasteté ".

 

Mais les prêtres admettent" être du même bois que le reste de l'humanité " et avoir bien sûr" des désirs et des pulsions ". Reste à résister à la tentation, et c'est un combat quotidien. " Quand j'ai conscience que ma sensibilité m'a joué un petit tour, je me rappelle à la raison ", -explique un vicaire général. Les prêtres confient succomber parfois à la masturbation ; et avoir une aventure féminine ne semble pas être un péché si rare, avoué dans le secret du confessionnal. " On a peut-être enfin compris que c'est un sujet difficile ", reconnaît Mgr Crepy. –

 

Enquête sur un tabou séculaire.

 

  • Confession de prêtres à l'épreuve du célibat

 

Des curés du Puy-en-Velay témoignent de la façon dont ils vivent le renoncement à la vie conjugale et à la sexualité ICI 

 

  • " Je n'ai pas honte de ce que je suis, j'ai décidé de ne plus me cacher "

Gilles Brocard, 53 ans, a vécu une relation clandestine pendant dix-huit ans, avant de quitter l'Eglise

 

ICI

 

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23 septembre 2018 7 23 /09 /septembre /2018 07:00
Méli-mélo du dimanche : Barcelone quitte Pousson, Michel Bettane dit que ma vieillesse est un naufrage, les vins pour femmes de Sandrine Goeyvaerts « 1 vin qui fait tomber les pénis ou un vin dans lequel on a fait macérer des ovaires?»

Ce dimanche c’est l’automne, l’équinoxe d’automne, sur la contre-allée du boulevard Saint-Jacques, les feuilles des platanes, déjà cramées par la canicule, vont épandre leur tapis marronnasse et les services de la ville vont s’échiner à les ramasser  à la pelle.

 

Évidemment, je pourrais placer à cet endroit de ma chronique les sanglots longs de l’automne… qui riment avec monotone… pour jouer sur la corde nostalgie, ces poésies débitées à 100 à l’heure à l’école primaire, faire plaisir à JM Blanquer,  mais non ce dimanche un peu gris m’inspire le dimanche à Orly…   

 

Je m´en vais l´ dimanche à Orly.

Sur l´aéroport, on voit s´envoler

Des avions pour tous les pays.

Pour l´après-midi... J´ai de quoi rêver.

Je me sens des fourmis dans les idées

 

Moi aussi j’ai des fourmis dans mes idées et je me dis qu’au lieu de céder à la mélancolie je vais les coucher  sur le papier.

 

Pour occuper mon petit espace de liberté je passe la main à des gens qui, eux, savent parler du vin, dans l’ordre Vincent Pousson, Michel Bettane et Sandrine Goeyvaerts (l’ordre est lié à celui de ma lecture).

 

Je ne ferai aucun commentaire, j’ai mieux à faire.

 

Adios.

 

19 septembre

 

« Ne jamais oublier, au risque de se perdre, que sa vie tient dans une valise. Juste une valise. Comme celle-ci, ma bonne vieille Rimowa, remplie à la hâte, de bric et de broc. Et encore, qu'emporterons-nous au jour du dernier verre? Vanitas…

 

Je quitte Barcelone. Je vous devais, chers lecteurs, cette information, vous qui depuis six ans maintenant suivez (notamment) mes tribulations espagnoles. Je quitte Barcelone, à moins que ce ne soit Barcelone qui me quitte, qui m'ait quitté il y a longtemps, m'engluant dans l'ennui et la somnolence, pollutions encore plus virulentes que ses gaz d'échappements hérités d'une impolitesse automobile so vintage. J'aime bien cette tournure du patois catalan: je n'ai pas perdu la force, la force "m'a oublié". »

 

La suite ICI 

 

Bettane

 

« Il suffisait mon pauvre Jacques de demander ta désinscription - ce que je fais ici pour moi sans alerter la planète- au lieu de déverser ton fiel habituel qui perd avec l'âge progressivement sa saveur. mb.

 

Sandrine Goeyvaerts 

 

C'est ma femme qui goûte le vin, désolé Thomas Messias — 20 septembre 2018

 

« Le sexisme ne s'arrête pas aux tables des restaurants. Caviste, mais aussi journaliste et présidente de Women Do Wine (Association internationale de femmes liées par la passion du vin), Sandrine Goeyvaerts voit rarement passer une journée sans avoir lu ou entendu des remarques saugrenues ou carrément déplacées.

 

«On me réclame très souvent “un vin de femme”, ou en me précise en rigolant: “Attention, y aura des nanas”. Sous-entendu: donnez-moi quelque chose de léger, doux, pas trop fort. Le blanc est souvent considéré comme une boison plus légère que le rouge, mais cela n'est qu'une perception, qui repose sur des clichés. On a beaucoup catégorisé les vins en “féminins” et “masculins”, soit “léger, subtil, délicat” et “fort, puissant, charpenté, viril”.»

 

Mais Sandrine Goeyvaerts voit une autre explication à cet empilement de stéréotypes. «On a tendance à proposer aux petites filles plus de bonbons, à valoriser leur appétit du sucre, tout en les éduquant très tôt à faire attention. À l'âge adulte, on continue sur la même lignée: je suis une fille, donc je dois aimer le sucre tout en culpabilisant de peut-être grossir, donc je privilégie des boissons plus “light”, d'où le succès des rosés et des blancs chez les femmes. Chez les hommes, on privilégie les goûts forts, puissants (viande, fromage, gras en général), parce qu'un homme qui se nourrit de protéines est considéré comme viril. De même, l'acide et l'amer sont des saveurs plus associées au masculin: la bière en est un exemple.»

 

En matière de gastronomie comme ailleurs, l'éducation est fondamentale. Ce qui n'empêche pas de manier l'humour, notamment avec les adultes: «Quand un homme me demande un vin “pour femmes”, j'ai tendance à répondre: “Vous voulez dire un vin qui fait tomber les pénis ou un vin dans lequel on a fait macérer des ovaires?”», raconte Sandrine Goeyvaerts.

 

La chronique ICI 

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16 septembre 2018 7 16 /09 /septembre /2018 06:00
Sur les réseaux sociaux clichés, idées reçues, éléments de langage font florès et si nous pensions par nous-même ?

Les politiques et les journalistes sont les plus présents sur les réseaux sociaux, suivent ceux qui sont maqués avec les politiques, les militants, sympathisants, les jamais contents et ceux qui se prennent pour des journalistes scotchés à leur écran tels des mouches vertes sur de la bidoche faisandée.

 

Ça caillasse dur, ça s’insulte grave, à coups de clichés éculés, d’idées reçues toutes faites, d’éléments de langage concoctés dans les alcôves des cabinets, ministériels ou médiatiques.

 

Résultat, le bon peuple, le petit peuple, moutonnier ou indifférent, n’a plus aucune espèce de confiance dans ce petit monde nombriliste, la porte est grande ouverte aux populistes de gauche extrême, rappelez-vous Doriot et Déat, de droite, les suceurs de roue de l’extrême droite.

 

 

 

Alors en ce dimanche, mes biens chers frères, mes biens chers sœurs je vous propose de réfléchir par vous-même après avoir lu cette réflexion salutaire.

 

« Les clichés : voilà pourquoi je nourris une telle méfiance à l’égard des « éléments de langage » et des « mots-clés ». Cet embrigadement langagier est le contraire du politique. Arendt nous demande de comprendre que le politique est une affaire de jugement, et même de goût : il faut pouvoir parler soi-même, sans répéter, les mots des autres, ni les emprunter comme allant de soi. Elle exige qu’on ne renonce jamais à exercer une pensée critique. Or, après tout, cela s’enseigne et s’apprends. C’est même cela qu’on devrait enseigner et apprendre. L’éducation, la culture, est tout autre chose qu’un formatage : être cultivé, c’est peut-être mettre ses mots dans les mots des autres, mais en choisissant comme on choisit ses amis, en les faisant jouer et en les transformants ».

Barbara Cassin

 

Conversation sur la banalité du mal d’Anna Arendt entre Barbara Cassin et Jérôme Ferrari

 

Hannah Arendt : "Pour être confirmé dans mon identité, je dépends entièrement des autres" ICI

 

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15 septembre 2018 6 15 /09 /septembre /2018 07:00
Dans la seigneurie d’Istria, au XVIe siècle, Me Morain, dont la corsité est avérée, aurait-il eu droit à la parole ?

À l’origine, le seigneur exerçait sur ses vassaux le pouvoir de justice le plus absolu. C’est dans ce domaine que, partout ailleurs, en Corse, les droits seigneuriaux avaient été le plus nettement réduits au cours du XVIe siècle. Seule la seigneurie d’Istria était parvenue à conserver des privilèges judiciaires importants. Elle était dirigée par des officiers nommés par les seigneurs, aptes à juger tant au civil qu’au criminel et non soumis au contrôle des actes (ce qui s’appelait le syndicamento, exercé par des « syndicateurs »). D’ailleurs les seigneurs d’Istria invoquent-ils fréquemment, et avec succès le plus souvent, le caractère définitif de leurs jugements : ils disposent de ce que l’on nomme en droit romain le merum et mixtum imperium, c’est-à-dire le droit et le pouvoir de l’appliquer, et, en vertu d’anciens privilèges, périodiquement réaffirmés, on ne peut faire appel de leurs sentences (des seigneurs d’Istria et de leurs officiers) que devant la Banca Comune. Cette Banca était une cour d’appel locale, composée de seigneurs et de leurs officiers, qui, au début du XVIIe siècle, se tenait ordinairement à Bicchisano dans la maison de Giovan Maria d’Istria, et à Sollacaro dans celle d’Alessandro, suivant que les appelants étaient vassaux de l’une ou l’autre branche de la seigneurie. Cela illustre que, encore au milieu du XVIe siècle, et au début du siècle suivant, la dépendance de la maison d’Istria à l’égard de l’Office (l’office de Saint Georges* ) ou à l’égard du Sénat de Gênes était nulle ou à peu près, privilège dont ne jouissaient plus les seigneurs de Bozzi et d’Ornano. Ce qui permettra à Jean-Jacques Rousseau, quand, travaillant à un projet de Constitution pour la Corse, il se penchera sur ces curieuses survivances féodales, de constater n’être pas en présence de seigneurs fieffés, mais bel et bien de princes « dont les droits approchaient de la souveraineté même. »

 

Ce qui n’empêchait nullement les seigneurs en question, à l’occasion, de faire de leur droit de justice un usage parfois partial, en tout cas perçu comme tel par leurs justiciables ou leurs administrés. L’impression de mauvais traitements en matière judiciaire donne lieu, au début du XVIIe siècle, à beaucoup de réclamations et de doléances. On reproche en particulier au notaire ajaccien Francesco Bonaparte qui, en 1613, est lieutenant du fief – et apparenté aux seigneurs d’Istria –, d’être à la fois juge et partie dans toutes les affaires qui opposent les habitants des communautés aux feudataires. Il est reproché à ces derniers de s’octroyer des droits qu’ils n’ont pas, comme le droit de grâce, théoriquement réservé au Sénat de Gênes. Ils l’invoquent, par exemple, pour se faire de bandits ou de bergers condamnés des obligés, d’autant plus utiles qu’ils peuvent à l’occasion, en toute impunité, leur procurer des armes à fau… Autre grief adressé à la justice seigneuriale : de nombreux délits – et même des crimes, dit-on – restent impunis, particulièrement les fameux accatti *, strictement interdits par les statuts de l’île et passible des galères. Où la « principauté » prend des airs de quartier aux mains d’une bande, d’un « clan ».

 

[…]

 

Les griefs adressés à la justice seigneuriale – en partie fondés, mais quelle justice est idéale, exempte de critiques ? –sont à rapprocher de ceux qui à l’époque génoise allaient à l’ensemble de la justice exercée en Corse. Un expression est passée en dicton, le « juge génois ». La justice était si mal rendue dans l’île qu’on avait l’impression que Gênes y avait envoyé ses hommes les plus tarés… « Juge génois » est devenu une injure usuelle, qui évoque toutes les formes possibles de turpitudes et de prévarications. Il est juste d’indiquer que, toute humaine qu’elle ait été – donc bourrée de défauts, imparfaite à souhait –, jamais pareil reproche n’a été adressé à la justice féodale des seigneurs d’Istria.

 

*L’accato, il s’agissait d’une sorte de taxe – officiellement, c’était un « don » ; son institution était fondée sur un mécanisme psychologique curieux : les gens sont enchantés de faire des cadeaux aux puissants, pour s’en faire bien voir et obtenir leur protection… –, taxe prélevée par le seigneur en échange d’une protection ; en langage contemporain, on pourrait traduire ce mot par « racket ».

 

Source : Une famille corse 1200 ans de solitude Robert Colonna d’Istria Plon

 

 

*La République de Gênes, en 1453, en confie la gestion à une puissante banque génoise constituant une sorte d'état dans l'état: l'Office de Saint-Georges. Sous couvert de défendre et administrer l'île, il s'emploie en fait essentiellement, pendant plus d'un siècle, à l'exploiter comme une colonie, ce qui accentue le ressentiment des Corses à l'égard de Gênes et la conduit en 1562 à mettre fin à la mission de l'Office. De graves désordres s'ensuivent, mais après l'échec de la tentative d'insurrection générale de Sampieru Corsu, l'île retombe sous la domination de Gênes.

 

 

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13 septembre 2018 4 13 /09 /septembre /2018 07:00
La gueule des chefs sur les emballages de marque : la garantie d’un beau foutage de gueule ?

Gamin j’ai toujours aimé le visuel de la boîte de Vache-qui-rit, vache rouge hilare, grandes cornes, ils les ont raccourcis depuis, boucles d’oreille répliques de la boîte, œuvre de Benjamin Rabier ; et puis, quand on ouvrait la boîte y’avait les petites portions triangulaires dotées de la fameuse tirette rouge pour les ouvrir. Au goûter, en pique-nique, j’en ai enfourné des quantités.

 

 

Faut dire que dans le fin fond de ma Vendée, en dépit du nombre de vaches, les fromages qui puent étaient une denrée rare. La vache-qui-rit présentait « l’avantage » de se conserver à l’air ambiant. En ce temps reculé où, contrairement à ce que pensent certains, tout n’était pas bon et sain, nul ne se préoccupait de la composition de ce fromage fondu (le procédé industriel de fabrication de fromage fondu a été inventé par Fritz Stettler en 1911.).

 

« La vache qui rit est fabriquée à partir de plusieurs types de fromages au lait pasteurisé ou au lait cru et affinés. Ils sont fondus dans des malaxeurs chauffants et la pâte est ainsi mélangée avec des sels de fonte. L'assemblage du fromage est fait à partir de sous-produits de filières agricoles connues, telles que celles de l'emmental, du comté, du gouda, du cheddar auquel est ajouté du lait écrémé, beurre, fromages, protéines de lait, sels de fonte : polyphosphates, citrates, diphosphates et phosphates de sodium, sel. Il ne nécessite pas de conservation au froid. »

 

Tout ça pour dire que lorsque je vois les tronches de « Thibault Sombardier sur un paquet de pâtes farcies, Joël Robuchon sur un parmentier de canard tout prêt, Michel Troisgros sur un foie gras, Marc Veyrat sur un bocal de cornichons, Jean Imbert sur un pot de yaourt au soja, Thierry Marx sur un repas en poudre ou encore Ghislaine Arabian sur un petit pot pour bébé... Il n'est pas nécessaire de se promener longtemps dans les rayons des supermarchés pour voir apparaître leurs visages souriants : les grands chefs cuisiniers s'affichent sur les emballages, loin des restaurants gastronomiques ou des émissions télévisées qui ont fait leur célébrité. On peut les apercevoir jusque dans le TGV, où Michel Sarran propose des "recettes exclusives". Je me méfie.

 

Quand j’écris je me méfie c’est un abus de langage car, 1° je ne fréquente guère la GD, 2° je n’en ai jamais acheté, mais, comme parfois les journalistes s’intéressent à des sujets sérieux, j’ai pu constater que mes craintes étaient fondées (fromage fondu oblige ! Désolé !)

 

Attention, tout n’est pas bon à jeter, mais l’argument des chef (e)s pour justifier leur contribution rémunérée selon lequel ils participent ainsi à l’amélioration de l’alimentation de madame et monsieur Toutlemonde est une plaisanterie de garçons de bain.

 

Sans affliger la GD de tous les maux de la terre, les pousseurs de caddies ont leur part de responsabilité, il est d’une hypocrisie notoire de se présenter comme les hérauts d’une alimentation responsable et collaborer avec des entreprises qui ont contribué, de concert avec l’industrie alimentaire, à l’hégémonie d’une agriculture de minerais, insoucieuse de l’environnement, payant avec un lance-pierre les producteurs. Ajoutons, le gaspillage, les suremballages, des prix gonflés grâce à la tronche de cake des chefs…

 

Voilà, c’est écrit.

 

Pour vous faire une opinion par vous-même lisez ce qui suit.

 

ENQUETE FRANCEINFO. Additifs controversés, arômes obscurs, emballages trompeurs... Pouvez-vous faire confiance aux plats préparés des grands chefs ? ICI

 

 

Thierry Marx, Ghislaine Arabian, Michel Sarran... Voici ce que contiennent vraiment les plats préparés par des grands chefs

ICI

 

 

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27 août 2018 1 27 /08 /août /2018 07:00
Même si vous n’êtes pas 1 as de la langue anglaise lisez cet article du New-York Times : Pesticide Studies Won E.P.A.’s Trust, Until Trump’s Team Scorned ‘Secret Science’

Backed by agrochemical companies, the current administration and Congress are moving to curb the role of human health studies in regulation.

By Danny Hakim and Eric Lipton

 

Aug. 24, 2018

 

SALINAS, Calif. — José Camacho once worked the fields here in the Salinas Valley, known as “the Salad Bowl of the World” for its abundance of lettuce and vegetables. His wife still does.

 

But back in 2000, Mr. Camacho, who is 63, got an unusual phone call. He was asked if he wanted to work for a new project studying the effects of pesticides on the children of farm workers.

 

“This seemed really crazy,” he recalled saying at the time, since he barely spoke English. “A research study?”

 

The project, run by scientists from the University of California, Berkeley, and funded in part by the Environmental Protection Agency, is still going all these years later. Known as Chamacos, Spanish for “children,” it has linked pesticides sprayed on fruit and vegetable crops with respiratory complications, developmental disorders and lower I.Q.s among children of farm workers. State and federal regulators have cited its findings to help justify proposed restrictions on everything from insecticides to flame-retardant chemicals.

 

La suite ICI 

 

La traduction automatique proposée n’est totalement désastreuse.

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25 août 2018 6 25 /08 /août /2018 06:00
Maximilien Luce-La Gare de l'Est sous la neige-1917

Maximilien Luce-La Gare de l'Est sous la neige-1917

L’auteur, Pierre Lassus, du Petit éloge des gares aux éditions François Bourin, dans son premier chapitre, sobrement intitulé Gares, confie qu’enfant, il a passé des heures sur un quai de la gare de l’est à contempler, en attente de départ, les fabuleuses 241P, ces locomotives des années 1950, de dix-huit mètres de long, pesant 84 tonnes et pouvant atteindre la vitesse, alors vertigineuse, de 120 km/h, tractant les trains lourds et les « rapides ».

 

 

« Le mécano, chiffon à la main, lustrait les bielles et les roues. C’est que cette loco était « sienne », nul ne la conduisait sinon lui, et il tenait à la faire belle avant de s’élancer sur les rails. Dans la cabine, le chauffeur, projetant au cœur de la fournaise des pelletées de charbon puisées au « tender », nourrissait le foyer, et, de temps à autre, il faisait s’échapper un jet de vapeur pour diminuer la pression formidable des flancs. À l’heure dite, les deux hommes, casquette bleue vissée sur la tête, leurs yeux protégés par d’épaisses lunettes, allaient libérer la machine, rouler à pleine puissance vers d’autres gares en attente… »

 

 

« En ce temps-là donc, la gare sentait la fumée, celle des locomotives, celle des cigarettes que les voyageurs avaient encore le droit de griller sur les quais, l’hiver, celle des braseros installés entre les voies pour éviter le gel des aiguillages. On pouvait humer, devant les baraques proposant nourritures et boissons, l’odeur des « hot-dogs » tenus chaud dans leur bocal de verre, celle de l’encre fraîche devant les kiosques à journaux, celle des parfums bon marché devant les boutiques de souvenirs… »

 

C’était l’époque du ticket de quai.

 

 

« Dans les gares de ce temps-là je parle ici des « grandes gares », on ne pouvait pas s’acheter de vêtements, ni d’épicerie fine, de produits de beauté, de pharmacie, ni de chaussures, ni de vins, de charcuterie, de miel et d’autres »produits régionaux ». La gare n’était pas encore devenue un centre commercial. Les quelques « commerces » présents dans l’enceinte étaient liés au voyage : vente de boissons et de sandwiches, réputés, à juste titre, pour leur extrême médiocrité, journaux et tabacs agrémentés de quelques « souvenirs » et cartes postales, quelques « zincs » offrant cafés, « demis », vins de basse extraction et calvados perforants.

 

Mais cette médiocrité participait de l’essence même d’une gare, le « populaire » alors était frugal, plus regardant sur les dépenses que sur la qualité. Une canette de bière et un sandwich, fait de deux tranches de pain, généralement rassis, et d’une tranche de jambon, si fine qu’on pouvait voir au travers, parfois enrichi de quelques fragments de cornichons et d’une fine pellicule de beurre, constituaient le « casse-croûte » parfaitement adapté aux voitures de troisième classe, à l’aménagement spartiate et à la propreté douteuse. Bien entendu, les « riches », qui voyageaient en première classe, et les « moins pauvres » qui voyageaient en seconde, pouvaient bénéficier d’une restauration de qualité supérieure : le « wagon-restaurant » pendant le voyage et, dans la gare elle-même, le « buffet ». Point de gare, alors, sans buffet. Entendons-nous bien : le buffet n’était pas un « self-service » ou un « fast-food », mais un restaurant authentique, souvent de grande qualité, que fréquentaient même des  non-voyageurs, des gens de la ville appréciant la cuisine, le cadre et l’ambiance particulière de la gare. Ils ont disparu et, à ma connaissance, le seul vrai rescapé est à Paris, le célèbre Train Bleu de la gare de Lyon qui, probablement, n’a survécu qu’en raison de son décor Belle Époque, sauvé de la démolition par André Malraux en 1966, puis classé monument historique en 1972. Dans les grandes gares on disposait de plusieurs buffets et, à côté des établissements plus ou moins luxueux, les voyageurs pouvaient se restaurer dans des lieux plus modestes, proposant des menus « rapides » pour les clients pressés par l’horaire ; ils étaient le royaume du « harengs-pommes à l’huile », du « steak-frites » et de la macédoine de fruits.

 

 

 

Le 9 janvier 2009 j’écrivais :

 

Qu’il est loin l’âge d’or des buffets de gare… lettre à Guillaume Pepy président de la SNCF

 

Cher Guillaume,

 

Le temps des voyages, des excursions, des balades a-t-il définitivement laissé la place à celui des migrations, celles des fins de semaine, celles des grandes et petites vacances : les fameux chassés croisés, celles des charters, où, en cohortes serrées, pressées, plus personne ne prend le temps de se poser, de se restaurer ? Alors, dans tous les lieux drainant les grands flux : les gares, les aires d’autoroute et les aéroports, les points de restauration, à quelques rares exceptions, s’apparentent à des bouibouis, chers, malpropres, proposant le plus souvent une nourriture indigne que même un quelconque Mac Do n’oserait pas servir. Sous le prétexte, souvent justifié, que les voyageurs ne sont qu’en transit, qu’ils ne viennent pas dans ces lieux pour le bien manger, que c’est dans tous les pays pareil, le traitement qu’on nous inflige donne de notre beau pays, qui se vante d’être celui de la bonne chère, une image déplorable.

 

Nous qui adorons tant les exceptions, la culturelle surtout, pourquoi – restons modeste laissons de côté les aires d’autoroute, qui me semblent incurables, et les aéroports qui eux ne sont plus que des hubs – ne changerions-nous pas cet état de fait, dans quelques-unes de nos gares emblématiques, des très anciennes si belles comme des nouvelles, ces cathédrales TGV labellisées QF, au nom de l’attractivité de la France. Il me semble que ce serait bien plus utile, pour l’image de la France de la bonne chère et du bien boire, que de revendiquer auprès de l’Unesco l’inscription de la Gastronomie française au patrimoine de l’humanité. Vaste programme, belle ambition, mon cher Guillaume, qui ne sauraient buter sur des objections du type : la SNCF a d’autres chats à fouetter que de s’occuper de toutes ces broutilles qui ne sont que des services concédés ou que l’heure n’est pas aux opérations de prestige… car, je te rassure, cher Président du Chemin de Fer Français, dans mon esprit il ne s’agit pas de faire dans le somptuaire – des petits « Train Bleu » en tout lieu – mais de retrouver l’esprit des pionniers des gares et de buffets, d’apporter un plus au service ferroviaire dans la compétition européenne qui s’ouvre. Alors, parlons-en cher Guillaume, réinventons le buffet de gare du XXIe siècle et, peut-être que nous en exporterons le concept.

 

La suite ICI 

Gastronomie : les grands chefs entrent en gare

 

Michel Roth, l’enfant du pays, célèbre sa région aux Terroirs de Lorraine, dans la gare de Metz.

Michel Roth, l’enfant du pays, célèbre sa région aux Terroirs de Lorraine, dans la gare de Metz.

© Milan Szypura/Haytham-REA pour "Le Point"

 

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21 août 2018 2 21 /08 /août /2018 09:10
1 vigneron d’1 région où l’on ne peut plus boire l’eau du robinet répond à  Emmanuel Ferrand et à Marion Sépeau Ivaldi « Pauvre Galilée ressorti à toutes les sauces, pauvre martyr de l’obscurantisme... La religion hier, aujourd’hui, cet âne de citoyen. J’ai du mal à placer Monsanto au même niveau que Galilée... »

Avant de lire ce qui suit pour ceux qui ne l’aurait fait consulter ma chronique du 18 août 2018

 

Haro sur les consommateurs, la FNSEA et ses séides Marion Sepeau Ivaldi et Emmanuel Ferran montent au créneau pour défendre Monsanto : ils nous disent quelle est la vraie guerre à mener…

ICI 

 

Encore un « c’est pas moi c’est lui » qui ne fait rien avancer, au contraire. Oui, il y a une guerre à mener, et elle est peut-être déjà contre notre attitude vis à vis des traitements : prendre comme excuse que l’autre salit aussi pour ne pas bouger est de l’aveuglement, pas de la raison.

 

D’ailleurs en parlant de raison.  «… le déploiement de la technologie et de l’innovation pour que chaque décision technique soit fondée sur un raisonnement scientifique ». 

 

Ça me fait doucement rire ce genre de phrases ronflantes, qui servent aussi d’excuse.  Joli mélange de concepts qui échappent en grande partie, dans l’enthousiasme de sa croisade, à cette pauvre éditorialiste : technologie, technique, science, tout cela mélangé dans une seule phrase.

 

Bravo, belle maîtrise des éléments de langage ! 

 

Mais est-ce que cela apporte une information ?

 

Une idée ?

 

Que nenni, as la moindre.  Elle duplique juste, en plus policé disons, le : «Alors foutez nous la paix !! et faites-nous confiance !! » d’Emmanuel Ferrand. Mais la teneur est bien la même, mais en pire presque : Circulez, il n’y a rien à voir, nous on sait, c’est fondé car c’est scientifique.

 

Mais c’est le début de quoi comme discussion ?

 

La demande de ses concitoyens est un élément majeur à intégrer dans une réponse technique, ce qui nous éloigne fort heureusement du diktat scientiste de Mme Marion Sépeau Ivaldi.

 

Pauvre Galilée ressorti à toutes les sauces, pauvre martyr de l’obscurantisme... La religion hier, aujourd’hui, cet âne de citoyen. J’ai du mal à placer Monsanto au même niveau que Galilée... Je dois me forcer. La science a du bon, elle nous apprend déjà le doute, et si je me souviens bien de mes cours de philo, le cardinal  Bellarmin lui reprochait déjà de présenter l’héliocentrisme comme la seule vérité. 

 

Mais de ce débat fondateur au glyphosate, victime de la vindicte « politique médiatique », il y aurait comme un amoindrissement, non ?

 

On a les controverses philosophiques qu’on mérite.  Mais ce succédané de débat manque la question de fond, qui est celui de notre modèle de production, fondé sur les traitements.

 

Traitements en général, qu’il soit chimique ou bio et un éditorial d’une revue avec un minimum d’ambition aurait été de poser la question à ce niveau : le modèle de production convient-il  encore à la société ?

 

Pour répondre aux propos douteux de M. Ferrand sur 45, il nous sera peut être reproché demain d’avoir été complice d’un empoisonnement. Le contrat social n’est plus le même, il faut faire avec.  Cherchons la réponse, elle sera à terme tout aussi raisonnable et scientifique.

 

 

En Bourgogne, le micmac aquatique d’Etais-la-Sauvin

 

Depuis près de deux ans, les habitants de la commune doivent se passer d’eau courante. En cause : une présence trop importante de pesticides dans la nappe phréatique.

 

Par HENRI SECKEL Étais-la-Sauvin (Yonne), envoyé spécial

 

On peut manifestement vivre sans eau courante, les 840 habitants d’Etais-la-Sauvin y parviennent depuis bientôt deux ans. Il y a bien de l’eau aux robinets de ce village de l’Yonne situé à quarante kilomètres au sud d’Auxerre, mais on n’a pas le droit de la consommer, ordre de la préfecture, qui a donc contraint la mairie à fournir de l’eau en bouteille en quantités industrielles. Evidemment, cela complique un peu l’existence.

 

Au seul restaurant du bourg, le patron dilue son pastis dans de la Cristaline, fabrique ses glaçons avec de la Cristaline, fait bouillir sa potée auvergnate, spécialité de la maison, à la Cristaline. A la boulangerie, éclairs et mille-feuilles sont préparés à la Cristaline. Dans les foyers, on lave la salade à la Cristaline, la tétine du bébé aussi, et les enfants prennent des douches plutôt que des bains, pour éviter d’ingurgiter trop d’eau courante.

 

Impossible, pourtant, de faire respecter l’interdit préfectoral à 100 %. A l’Ehpad, les soixante-dix résidents avalent une soupe à la Cristaline, mais ceux atteints d’Alzheimer oublient qu’on leur a dit de ne pas boire l’eau du robinet. Dans les jardins, on ne peut pas remplir les piscines gonflables de Cristaline, alors, quand les bambins boivent la tasse, c’est de l’eau courante. Quand on est lassé de se laver les dents à la Cristaline, on les rince normalement, même si c’est défendu.

 

De toute façon, une bonne partie des citoyens d’Etais passent outre la consigne de la préfecture, à commencer par le premier d’entre eux : « Moi, j’ai toujours bu l’eau du robinet », dit fièrement le maire, Claude Macchia, qui n’a pas l’air particulièrement mal en point du haut de ses 71 ans. Et qui, aujourd’hui, ne prend pas de risque, car l’eau courante, interdite à la consommation, est en fait… potable. Voilà où l’on en est de cet absurde micmac aquatique au cœur de la Bourgogne, à mi-chemin entre querelles de clochers dérisoires et enjeux sanitaires, commerciaux et sociétaux majeurs.

 

L’eau, enjeu hautement symbolique

 

Point de départ de cet imbroglio d’une complexité formidable : le 16 octobre 2016. Une analyse de la nappe phréatique d’Etais-la-Sauvin, menée par l’Autorité régionale de santé (ARS) de l’Yonne, y révèle la présence trop importante de plusieurs pesticides, notamment le métazachlore, utilisé pour la culture du colza. Principe de précaution : la préfecture interdit dès lors la consommation de l’eau – uniquement pour les femmes enceintes et les nourrissons par périodes, pour toute la population la plupart du temps.

 

Que faire ? Construire une unité de traitement pour assainir l’eau de la nappe phréatique ? La municipalité n’en a pas les moyens. Se raccorder à la Fédération des eaux Puisaye-Forterre, réseau local mieux équipé qui alimente déjà vingt-sept communes alentour ? Hors de question pour le maire de renoncer à sa ressource, garantie d’une eau à un prix imbattable, et enjeu hautement symbolique : « Notre réseau date du début des années 1960. Avant, on devait tirer l’eau du puits, et on se lavait dans un grand bac, à l’éponge. La première douche que j’ai prise, j’avais 14 ans, j’en aurais pleuré ! Subitement, on ouvrait le robinet, et il y avait l’eau sur l’évier, vous vous rendez compte ? Mais c’est merveilleux ! Mon pépé et mon frère ont fait les tranchées à la pioche pour mettre l’eau ici, et aujourd’hui, tout est balayé d’un coup de crayon. Ça fait mal. Nous avons toujours eu de l’eau saine, et maintenant nous sommes pollués par les pesticides. »

 

Ces pesticides, d’où viennent-ils ? « A 98 % », assure Claude Macchia, de chez un certain François Durand : « C’est un agriculteur qui habite sur la commune voisine, dans le département de la Nièvre [une route tient lieu de frontière avec l’Yonne]. Il traite ses champs, en toute légalité certes, mais ses eaux arrivent dans notre captage. C’est aussi simple que ça. »

 

Il suffirait donc de le convaincre de passer au bio, ou d’envoyer l’eau de ses champs ailleurs ? « Mais ça ne vient pas de chez moi, répond calmement M. Durand. Le maire se trompe de cible, j’en ai assez de cette instruction à charge. » L’agriculteur estime qu’il paie la « jalousie » que suscite son vaste domaine, et le fait qu’il ne soit pas étaisien : « C’est plus simple d’incriminer quelqu’un d’ailleurs. » Il a « la preuve absolue » que ce n’est pas lui : « Une étude a été confiée en 2017 à la chambre d’agriculture de l’Yonne pour déterminer l’origine des pesticides. Pourquoi les résultats n’ont-ils jamais été publiés ? »

 

Ils le seront le 18 septembre, assure-t-on à la chambre d’agriculture où, en attendant, on estime que « M. Durand ne peut être tenu pour unique responsable. L’ensemble des parcelles situées sur le bassin d’alimentation du captage est concerné par un risque de transfert, vers l’eau du captage, des molécules utilisées par les agriculteurs. » Traduction : dans la nappe phréatique d’Etais-la-Sauvin arrive aussi l’eau des champs de plusieurs agriculteurs d’Etais-la-Sauvin, qui utilisent du métazachlore. Or, six agriculteurs siègent au conseil municipal du village. Ainsi, et l’ubuesque confinerait là au scandaleux, il n’est pas impossible que des élus d’Etais-la-Sauvin « polluent » l’eau d’Etais-la-Sauvin…

 

« Sujet qui fâche »

 

« On évite d’en parler au conseil municipal, c’est un peu le sujet qui fâche », admet Nicolas Gauthier, l’un des six agriculteurs élus – pas sur la liste du maire, en ce qui le concerne – qui précise que ses champs ne se trouvent pas sur le bassin-versant dont les eaux s’écoulent vers la nappe phréatique. « La première fois qu’on a entendu parler de ça, je me suis dit que nous, les agriculteurs, allions sûrement avoir des problèmes, qu’il y aurait des parcelles qu’on n’aurait plus le droit de cultiver, etc. Mais non. On nous a dit “c’est en vente libre, c’est légal, vous pouvez continuer à travailler”. »

 

« Vu les doses détectées par les analyses, ça ne peut pas être que M. Durand. On pollue notre eau nous-mêmes ! », s’étrangle Rémy Moulin. Cet agriculteur bio, qui ne siège pas au conseil municipal, a un jour suggéré que tout le monde abandonne les pesticides, afin de retrouver une eau saine : « Je n’ai reçu que des sourires moqueurs, et un agriculteur qui est un élu m’a dit “t’as qu’à faire comme nous, bois du rouge.” »

 

Bannir les pesticides : seul l’Etat pourrait prendre cette décision compliquée, contraire aux intérêts économiques des agriculteurs – rendement moindre – et, à plus grande échelle, de la France – exportations moindres –, sans même parler de ceux de l’industrie phytosanitaire. « D’accord, mais enfin, il faut savoir quelle société on veut, soupire Philippe, Etaisien depuis une vingtaine d’années. Une autre agriculture doit être possible. C’est important l’eau, quand même, non ? »

 

Ça l’est tellement que Claude Macchia a tout de même fini, à contrecœur et contraint par la préfecture, par accepter d’être raccordé au réseau de la Fédération des eaux Puisaye-Forterre, le temps de trouver une solution pour débarrasser son captage des pesticides. Depuis début juillet, une eau certifiée conforme par l’ARS arrive donc au robinet des habitants. Qui n’ont pourtant toujours pas le droit de la boire.

 

Le problème se niche cette fois dans les tuyaux vétustes du réseau d’Etais-la-Sauvin. Plus de la moitié de l’eau (propre) qui y circule se perd dans la nature en raison de fuites, à cause desquelles « la Fédération n’est pas en capacité d’alimenter Etais à 100 % », assure la préfecture, car, « si la Fédération alimentait Etais en totalité, ce sont les communes en bout de réseau qui n’auraient plus de pression à leur robinet ». Dans ces conditions, la préfecture redoute que le maire ne rouvre les vannes de son eau au métazachlore, et maintient donc son interdiction.

 

De son côté, la Fédération des eaux Puisaye-Forterre dément : « On peut sans problème alimenter Etais à 100 %. C’est un argument que met en avant la préfecture pour faire pression sur la commune d’Etais. » Et l’obliger à refaire sans traîner ses quarante kilomètres de tuyauterie souterraine, voire à renoncer à sa souveraineté sur la gestion de l’eau – qu’il faudra de toute façon abandonner en 2026. Claude Macchia promet que les travaux seront bouclés avant 2019. Cela mettrait fin à une situation qui, pour saugrenue qu’elle soit, n’est pas unique : selon l’ARS, « une quinzaine de communes sont concernées par des interdictions d’eau », rien que dans l’Yonne. Où l’on n’a pas fini de boire de la Cristaline.

 

Par HENRI SECKEL Étais-la-Sauvin (Yonne), envoyé spécial

 

Publié Hier à 05h20

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21 août 2018 2 21 /08 /août /2018 06:00
L’auteur que je suis du Manifeste du Cochon libre vous offre « Les trois petits cochons » basque, noir de Bigorre et Corse de Blandine Vié

Le 3 septembre 2011

 

Mon séjour dans un pays où de tradition on tue les sciocche sous le châtaignier éveille en moi des sentiments indépendantistes. Dans ma Vendée profonde, comme en  Corse, dans nos campagnes beaucoup élevaient quelques gorets en les nourrissant avec les lavures (eaux grasses de vaisselle), les épluchures et les restes des repas. Au Bourg-Pailler, chez nous aussi, tout près des cabinets, juste avant les clapiers de la mémé Marie, une petite bâtisse cernée d’un enclos rudimentaire abritait un ou deux gorets à l’engrais. Le pépé Louis achetait les porcelets sur le foirail aux gorets des foires de Mothe.

 

Ben oui, sans nostalgie, je me souviens que « tous les ans, après la Toussaint, dans la première semaine de novembre, on tue le cochon acheté en avril » et je me dis pourquoi, nous les urbains, lorsque nous mangeons du saucisson y’a de forte chance que la truie (oui, oui, ce sont les vieilles coches qui font le bon saucisson) dont il est tiré provenait d’un de ces élevages industriels qui puent et enlisent d’azote les terres bretonnes (y’a pas qu’eux d’ailleurs, les champs de maïs pour l’ensilage aussi).

 

Pour être sûr de la provenance de la cochonnaille que l’on ingurgite il est possible de s’approvisionner chez un charcutier-artisan qui achète et fait abattre des cochons d’origine et d’élevage fermier, mais y sont pas nombreux. Alors, pour inverser la tendance je propose que nous, les urbains, puissions mettre en pension des petits cochons chez des paysans d’accueil. Tous nos politiques nous bassinent et vont, dans les mois qui viennent, nous bassiner plus encore avec les circuits courts, la proximité pour être carbon neutral, sauver nos campagnes et la sécurité sociale, alors prenons-les au mot : exigeons d’eux la liberté de mettre un cochon en pension pour notre consommation personnelle.

 

3 septembre 2011

 

Manifeste du cochon libre : de la liberté de mettre un cochon en pension pour notre consommation personnelle. ICI

 

 

Trois jambons crus français rivalisent avec les jambons ibériques ICI 

 

BLANDINE VIÉ

 

Article publié le 30 mars 2018 

 

Il y a 3 semaines, nous vous racontions tout sur les jambons ibériques. Les jambons crus français sont aussi épatants. Notamment au Pays basque, en Bigorre et en Corse où des races de cochons ancestrales comme le porc kintoa ont été sauvées et élevées de manière traditionnelle afin de revenir aux fondamentaux. Cela donne des cochons qui ont le goût de leur terroir, des goûts de sous-bois et de noisette, de glands, de châtaignes et d’herbes du maquis.

 

Le « prisuttu » (jambon) AOC de porc nustrale corse

 

Prisuttu est l’appellation en langue corse d’un jambon cru et sec issu de la race porcine autochtone (élevée seulement sur l’île) « nustrale » (le nôtre) dite « porcu nustrale » et par conséquent de la région administrative Corse (Corse du Sud).

 

De souche méditerranéenne, le porc nustrale se caractérise par sa petite taille, la diversité de ses couleurs et sa grande rusticité. Il a une croissance lente et est mené en liberté toute l’année. Il estive en été sur des pâturages de haute montagne où il se nourrit essentiellement d’herbe verte et d’herbes du maquis (la flore est très variée) qui lui donnent son goût caractéristique. Il redescend à l’automne pour se gaver dans les châtaigneraies et les chesnaies. Son alimentation peut être complémentée par de l’orge et des céréales en fonction des conditions climatiques. Sa saveur est douce et onctueuse et son gras oscille entre 2,5 et 5,5 cm d’épaisseur. Cet élevage dure de 12 à 24 mois et les porcs sont abattus en hiver, quand ils sont âgés de 14 à 24 mois et pèsent entre 160 kg (femelle) et 220 kg (mâle).

 

L’Espagne compte désormais plus de porcs que d’habitants

par   Servan Le Janne   | 20/08/2018 ICI

L’Espagne compte désormais plus de porcs que d’habitants
Des cochons noirs ibériques
Crédits : Melissa Golden

Le cochon est bel et bien dans l’ADN de l’Espagne. Connu pour sa production de jambon, le cinquième pays le plus peuplé d’Europe compte désormais plus de porcs que d’habitants, selon les chiffres du ministère de l’Environnement rapportés dimanche 19 août 2018 par le Guardian. Non content de partager certains éléments génétiques avec son éleveur, l’animal le dépasse désormais en nombre au sud des Pyrénées : il s’en trouve 50 millions pour 46,5 millions de citoyens. Le troupeau a gagné neuf millions de têtes en cinq ans.

Alimentée par une industrie qui a généré six milliards d’euros l’an passé, cette croissance inquiète les défenseurs de l’environnement. Les porcs sont les quatrièmes émetteurs de gaz à effet de serre derrière les moyens de transport, les centrales produisant l’électricité et les usines. Chaque individu nécessite du reste 15 litres d’eau par jour alors que le sud du pays souffre de la sécheresse. À lui seul, l’élevage de cochons en consomme plus que Saragosse, Séville et Alicante. Il rejette en plus des nitrates polluant les sols.

Pour ne rien arranger, les normes qui encadrent le marché ont été à plusieurs reprises violées ces derniers mois. Quelque 50 tonnes de jambon impropre à la consommation ont été découvertes chez des fournisseurs de supermarchés français. Les dates de péremption avaient été frauduleusement modifiées. En Espagne, le label jamón ibérico de bellota est régulièrement donné à des producteurs qui bafouent pourtant ses critères, faute de contrôles. Il faut dire que le cheptel a pris une dimension sur-humaine.

Source : The Guardian

 
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4 août 2018 6 04 /08 /août /2018 06:00
 Philippe Meyer a été fait commandeur de la Légion d'honneur «au nom du président de la République et des pouvoirs qui me sont conférés», selon les termes de Michel Rocard.

Philippe Meyer a été fait commandeur de la Légion d'honneur «au nom du président de la République et des pouvoirs qui me sont conférés», selon les termes de Michel Rocard.

Dans le livre Michel Rocard par… Laure Adler, Jacques Attali, Alain Bauer, Alain Bergounioux, Tony Blair, Jean-Marc Borello, Patrick Bruel, Monique Canto-Sperber, Mireille Delmas-Marty, Michael Doyle, Olivier Duhamel, Olivier Faure, Stéphane Fouks, François Hollande, Jean-Paul Huchon, Alain Juppé, Milan Kučan, Bernard Landry, Philippe Meyer, Edgar Morin, Anne Sinclair, Catherine Tasca, Alain Touraine, Manuel Valls, Patrick Viveret.

 

 

2 lettres seulement m’ont vraiment accroché dans leur totalité, celle d’Anne Sinclair et celle de Philippe Meyer.

 

Je commence par ce dernier, même si ce n’est pas galant, car il est bien troussé, pleine d’humour ; je vous transcrirai la lettre d’Anne Sinclair lors d’une prochaine chronique, elle dit mieux que moi ce qu’était Michel Rocard.

 

Mon cher Georges,

 

Puisque c’est affublé de ce prénom et caché sous le patronyme de Servet, choisi en mémoire d’une victime de l’intolérance de Calvin, que je t’ai rencontré pour la première fois, au mitan des années 1960, alors que tu te préparais à représenter le PSU aux élections législatives dans une circonscription des Yvelines. Tes chances d’y être élu étaient aussi grandes que celle du charcutier de Mur-de-Barrez(Aveyron) de vendre son jambon à l’ayatollah Khomeiny. Tu tenais néanmoins une première réunion à la mairie de Louveciennes, et l’instituteur, M. Even, chargé d’un respect que lui valait son acharnement à conduire le dernier des aliborons au certificat s’études, voire à l’entrée en sixième, avait fait dire à ses anciens qu’ils ne devaient pas la manquer. Pour renforcer sa recommandation, il ajoutait que tu étais le fils spirituel de Pierre Mendès-France. Dans un pays où depuis quelques années tout le monde célèbre PMF et verse sur sa trop brève carrière des larmes de crocodile, on a sans doute du mal à imaginer à quel point cet homme tranchait sur ses camarades de gauche et sur la classe politique. Le procès de Riom, son évasion, son engagement dans la Royal Air Force, son refus des bombardements aveugles sur l’Allemagne, son courage au combat, son choix de la rigueur économique à la Libération, sa politique en Indochine, la détestation que lui vouaient les staliniens, l’incroyable quantité d’imbéciles braillards que son nom seul portait à l’apoplexie, le tout pimenté de relents d’un antisémitisme sans vergogne, tout cela aurait suffi aux yeux des adolescents que nous étions à faire de lui un saint de vitrail, quoique nous lui gardions rancune de nous avoir obligé, à l’école primaire, à avaler un verre de lait quotidien. À quoi ressemblait, me demandais-je, le fils spirituel d’un tel personnage ?

 

Il ressemblait à un petit homme électrique, mince, comme un sandwich SNCF, le cheveu noir et dru, le regard en vrille, l’élocution précipitée de celui qui craint d’ennuyer son auditoire, le corps agité des mouvements d’un incurable timide pareil à ceux que chante Jacques Brel, « une valise dans chaque main ». Georges Servet, obligé à un pseudonyme en raison de ses fonctions de secrétaire général de la Commission des comptes de la nation, comptait quatorze ans chez les scouts protestants. Avec eux, tu avais accueilli les déportés de retour des camps à l’hôtel Lutétia. Chez eux, tu avais pour totem Hamster érudit. Ton camarade de Sciences Po Jacques Chirac était connu sous le nom de Bison égocentrique et tes coreligionnaires Lionel Jospin et Pierre Joxe répondaient à ceux de Langue agile et de Lynx énergique. Au temple de la rue Madame, où tu étais alors assidu, le pasteur André Aeschimann enseignait la nécessité de « professer pour la multitude », c’est-à-dire pour le plus grand nombre, pour le commun des hommes. Je n’ai pas de mal à retrouver les traces de l’expérience du Lutétia dans ton engagement courageux et efficace en Algérie contre les camps de regroupement où les enfants mangeaient des corbeaux. Je n’ai pas de mal à retrouver les traces du pasteur Aeschimann dans ta façon de nous présenter la politique, dans cette salle de mairie où nous étions quinze. Tu ne parlais pas de cuisine électorale ou de trucs de communication pour séduire les électeurs. Tu parlais du jacobinisme, de la méfiance de l’État à l’égard de la société civile, de la nocivité des réformes technocratiques ou autoritaires conçues et appliquées sans le concours des citoyens. Tu évoquais la réforme de l’Université, la question des transports publics, l’aménagement du territoire. Lorsque tu te lançais dans un historique, l’influence des hommes ne comptaient pas moins que le poids des structures. Lorsque tu entamais le chapitre des mutations industrielles, l’ouvrier n’était pas présenté comme une tête de bétail vampirisé par des capitalistes à huit-reflets mais comme un homme empêché d’être l’acteur de son travail.

 

Je te dois cette vision de la politique et cette idée de la gauche à un moment où elle se résumait à des hommes qui « cuisaient leur petite soupe dans leurs petits pots », pour reprendre l’expression du général de Gaulle dont j’étais un admirateur mais dont le mode d’exercice du pouvoir semblait ne pas laisser d’autre alternative que d’être gouverné ou réprouvé.

 

Je te dois aussi cette maison dans l’Aveyron que tu m’as d’abord généreusement prêté. Ce nid de buse et moi étions faits l’un pour l’autre et mon ami Harold Kaplan disait que celui qui n’y a pas séjourné manquera toujours de quelque chose. Un jour, un élu local m’a présenté sans plus de précision comme « le successeur de Michel Rocard ». Dans son équivoque, l’expression me fit rire. S’il avait été plus complètement informé, l’élu aurait plutôt parlé du débiteur de Rocard.

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