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21 juillet 2019 7 21 /07 /juillet /2019 06:00
Brèves de lavoir (9) Mauriac sent la résine et le péché mortel

Mauriac (j’entends dans ses romans) sent la résine et le péché mortel. La digitaline, le poison. L’Officine de Circé, la chambre de malade.

 

La forêt de pins. La vieille salle à manger. Les vieux papiers de notaire. La table de nuit mal aérée.

 

Puis, de temps en temps, il ouvre la fenêtre et on voit le ciel.

Alexandre Vialatte La Montagne 8 mars 1970

Un adolescent d’autrefois par François Mauriac

 

22 novembre 2010

 

François, Claude, Jean Mauriac, les vignes de Malagar, les fils des grandes maisons de négoce et la bicyclette bleue de Régine Deforges... ICI

 

Dans l’un de ses derniers blocs-notes du Figaro Littéraire, le 28 mai 1970, juste avant sa mort, Mauriac ironisait méchamment « Il suffit que Sartre assume la direction d’un journal qui veut tout mettre à feu et à sang pour que ce journal devienne anodin… Sartre est incurablement inoffensif »

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14 juillet 2019 7 14 /07 /juillet /2019 06:00
Brèves de lavoir (8) Woodstock l’apocalypse de Carlos Santana

Samedi 16 août 1969, le deuxième jour du festival, un hélicoptère dépose Carlos Santana, qui vient de fêter ses 22 ans,  au milieu des champs de Woodstock. On attendait 60 000 spectateurs dans un écrin de verdure, ils sont 500 000. Une pluie diluvienne a tout balayé et transformé le site en un bourbier géant. Cette marée humaine fait peur à Santana, il prend de la mescaline, la drogue psychédélique par excellence. C’est bordel monstre. À 14 heures on appelle Santana, le guitariste est en pleine montée de drogue et ne comprends pas ce qui se passe. Personne ne connaît le bel efflanqué, torse nu sous son gilet noir. En quelques minutes pourtant, le tour est joué. L’avant-dernier morceau de sa prestation, Soul Sacrifice, 10 mn au rythme échevelé, fait se lever la «nation de Woodstock» comme un seul homme. Une immense clameur descend des hauteurs. Santana triomphe et bascule dans un autre monde.

Sur la base de Santana à Woodstock, le jour où il a retourné la foule

Laurent Rigoulet Télérama

 

25 PHOTOS QUI DÉMONTRENT À QUEL POINT WOODSTOCK 1969 ÉTAIT SANS CONTRÔLE (PHOTOS)
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30 juin 2019 7 30 /06 /juin /2019 06:00

L’annonce a fait l’effet d’une petite bombe le New York Times, le mardi 11 juin a indiqué que, comme pour son édition américaine, il cesserait dès le 1er juillet toute publication de dessin de presse dans son édition internationale.

 

Une décision qui fait suite à une vive polémique survenue au mois d’avril, issue de la publication d’un dessin jugé antisémite et représentant le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président américain Donald Trump. Le chef du gouvernement israélien était dessiné sous la forme d’un chien guide, portant un collier avec une étoile de David, et tenu en laisse par le président américain, aveugle, avec une kippa sur la tête.

 

Patrick Chappatte a pris la parole dans une longue note de blog ICI, dénonçant une décision qu’il juge inquiétante. « Toutes ces années de travail restent inachevées à cause d’un seul dessin ―qui n’était pas de moi― qui n’aurait jamais dû être publié dans le meilleur journal du monde. Ces dernières années, certains des meilleurs dessinateurs de presse aux Etats-Unis (...) ont perdu leur travail parce que leurs éditeurs les trouvaient trop critiques envers Trump. Peut-être devrions-nous commencer à nous inquiéter. Et nous rebeller. Les dessinateurs de presse sont nés avec la démocratie et lorsque les libertés sont menacées, ils le sont aussi. »

 

 Le dessin représentant Donald Trump et Benyamin Netanyahou comprenait des « clichés antisémites », s’est excusé le New York Times (Capture d’écran).

Patrick Chappatte, caricaturiste gommé du « New York Times »

Le 10 juin, à la suite d’un texte de l’illustrateur suisse, le quotidien new-yorkais annonçait officiellement abandonner le dessin de presse.

Par  

Dans son pays, la Suisse, il est une vedette. Aussi connu que Roger Federer. Installé à Genève depuis les années 1970, Patrick Chappatte reçoit dans son atelier des Pâquis, un quartier cosmopolite populaire, et même rouge, du centre-ville. Un grand bureau blanc et une table à dessin qui le surplombe, une étagère contenant toutes ses archives et une célèbre « une » de Charlie, « Tout est pardonné », qui accroche l’œil dans un coin : c’est là que le dessinateur de presse « lance des flèches sur le monde », comme il aime définir son métier, dont il est l’une des grandes figures actuelles. Dans la cuisine, Le Canard enchaîné de la semaine et un cadre blanc inhabituel : « Il est où le dessin ? » fait mine de s’interroger l’hebdo, illustrant la récente décision du New York Timesd’abandonner le dessin de presse.

 

Une décision rendue publique en catastrophe, le 10 juin, à la suite de la publication d’un texte en anglais de Chappatte titré : « La fin du dessin de presse au New York Times ». Averti de la fin de son contrat, il avait souhaité prendre les devants sur son propre site Internet. Son pétard est devenu bombe. « C’est vraisemblablement la fin de ma carrière américaine », confie le quinquagénaire aux airs de jeune homme, dont on devine que le pétillement habituel a été un peu terni par les dernières semaines.

L’art du contrepoint

Depuis tout jeune, Chappatte regarde, un brin claustrophobe, par-dessus la ligne blanche des Alpes. Il est l’un des rares à publier en trois langues – anglais, français, allemand –, jonglant avec des lignes éditoriales frôlant l’antagonisme : Le Temps, Der Spiegel, Le Canard enchaîné et, jusqu’à il y a peu, le New York Times. Mais aussi la Neue Zürcher Zeitung, ce journal historique de la droite suisse, dont l’édition dominicale, où il publie, s’encanaille jusqu’au centre.

C’est l’art du contrepoint de Chappatte. C’est peut-être aussi la trace d’une histoire familiale qui aura façonné son goût pour le regard décentré. Fruit de la rencontre à l’Hôtel Saint-Georges de Beyrouth d’un Suisse et d’une Libanaise au cœur aventurier, Chappatte naît au Pakistan et passe les premières années de sa vie à Singapour. En Suisse, où la famille s’installe, Chappatte commence, dès le lycée, à être publié par La Suisse, journal où il sera très vite embauché à temps plein, sautant, du même coup, la case études.

Le rêve américain de Chappatte commence sur la table du salon familial. Chappatte père, un horloger jurassien, a gardé de ses dix années de bourlingue le goût de la langue anglaise : il est abonné à Newsweek. A 26 ans, Chappatte prend la route avec son épouse, Anne-Frédérique Widmann, devenue depuis journaliste pour la Radio télévision suisse (RTS) et réalisatrice de documentaires. Ce sera l’Amérique du Sud, puis New York, où le couple pose ses valises. En 1995, Chappatte rêve déjà du New York Times (NYT). Mais la « vieille dame grise » ne publie plus de dessins de presse depuis les années 1950. Il y va quand même, espérant les convaincre. « C’est chou, non ? », commente aujourd’hui l’homme de 52 ans qui contemple le jeune homme de 27. Le rédacteur en chef qu’il rencontre lui assure qu’ils n’ont « jamais fait de dessin de presse », ce qui est, au mieux, une inexactitude, mais le prend à l’essai comme illustrateur. On lui reproche très vite d’être trop « cartoony », ce qui, dans la bouche de ses supérieurs, est un gros mot. Il se sent à l’étroit. L’aventure dure trois ans.

Après un court passage par Newsweek, Chappatte atterrit finalement à l’International Herald Tribune (IHT). Cette fois, c’est la bonne. La collaboration commence en 2001. Un an plus tard, le processus de rachat par le New York Times commence. L’IHTdevient l’édition internationale du NYT en 2003. « Ils ont envoyé des gens de New York pour gérer le bureau parisien et j’ai pensé que j’étais foutu », se souvient-il. Mais c’est le contraire qui se produit : le New York Times garde Chappatte – et finalement publie du dessin de presse. Jusqu’à tout récemment, il était même l’un des deux seuls dessinateurs maison du journal, avec le Singapourien Heng, qui couvre l’Asie.

Le New York Times publie alors trois dessins de presse par semaine, dont deux de Chappatte, qui brode un « mix assez savant » des actus américaine et mondiale : l’édition internationale du journal est distribuée dans 160 pays tandis que le site Web, lui, est fréquenté à 85 % par des Américains. C’est le grand écart, un sport dans lequel Chappatte excelle. En vingt ans de collaboration, les couacs sont rares. Peut-être grâce à ce système de filtre que le dessinateur a lui-même mis en place : cinq ou six possibilités pour un seul dessin sont soumises au vote de la rédaction. « Il m’arrive encore que je me dise “Ça, c’est pas mal”, et que le dessin arrive dernier du vote », explique-t-il.

Le 25 avril, le NYT publie un dessin du Portugais Antonio Moreira Antunes, choisi par la rédaction parmi des dizaines de propositions. Représentant le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou avec une étoile de David sur le cou, tenu en laisse par un Trump aveugle, coiffé d’une kippa, le dessin est vite taxé d’antisémitisme. Bret Stephens, un éditorialiste de droite du NYT, embauché en 2017 pour faire entendre une diversité de voix au sein d’une rédaction hypersensibilisée par les attaques récurrentes de Trump contre elle, écrit un papier dans lequel il remonte jusqu’à la seconde guerre mondiale, citant un « vieux problème juif du NYT ».

Dans une ambiance de crise, Chappatte continue à dessiner, mais note que le journal, dans les semaines qui suivent, publie une photo à la place d’un dessin une fois sur deux. Au téléphone, il essaie d’avoir des éclaircissements qui ne viennent pas et commence à douter. Et même à imaginer un scénario du type : « On arrête gentiment d’ici à l’été. » « J’ai réfléchi une semaine et puis je me suis dit que ça allait au-delà de moi », se souvient le dessinateur. Il décide de publier son texte, où résonne la déception d’un homme trahi par le journal de ses rêves : « Après vingt ans d’une collaboration bihebdomadaire, je pensais que l’utilité du dessin de presse politique n’était plus à démontrer », écrit Chappatte, rappelant au passage qu’il a été trois fois lauréat du prix Overseas Press Club of America, un prix jamais décerné à un étranger avant lui.

A la grande surprise de son auteur, le texte entraîne des réactions massives et émues, avec des menaces de désabonnement à la clé. Au-delà de son cas personnel, Chappatte pense à ceux tombés avant lui. En 2018, les renvois de Nick Anderson et de Rob Rogers, parmi les meilleurs de leur génération, ont précédé de peu celui de David Horsey, du Los Angeles Times, et en Allemagne, celui de Dieter Hanitzsch, de la Süddeutsche Zeitung, pour un dessin jugé antisémite.

A la fin de son texte, Chappatte republie le dessin qu’il avait réalisé après l’attentat du 7 janvier 2015 contre Charlie Hebdo « Sans humour, nous sommes tous morts. » « Symboliquement, cette décision du New York Times est un pas énorme, commente tristement Chappatte. Bien sûr, c’est plus simple sans les dessins. Franchement, c’est compliqué, la liberté. ça peut être salissant, un peu incontrôlable. » Depuis deux semaines, le dessinateur a coupé CNN et la radio américaine National Public Radio, dont il se nourrissait depuis vingt ans. Ce vide lui pèse. « C’est toute l’immensité de ce que je perds. »

 

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23 juin 2019 7 23 /06 /juin /2019 07:00
Brèves de lavoir (5) les 2 filles de l’Alto Braco accusaient les boulangers, les machines à expresso et le Ministère de la Santé d’avoir tué les petits bistrots.

« À leurs débuts au Demoiselle*, elles ouvraient à six heures, à cause de l’usine toute proche. Les ouvriers attaquaient au café belge, y compris les femmes. À onze heures, c’était apéro, pâté, rillettes, saucisson et vin blanc. Les employés des bureaux prenaient le temps d’une pause comptoir ou d’un déjeuner à table. Désormais, ils ne quittaient leur entreprise que pour faire la queue à la boulangerie et s’acheter un sandwich ou une salade. Le métier était devenu difficile. La bouteille de calva fait l’année, regrettait Granita. »

 

* rue Danton à Levallois-Perret près de l'usine Citroën

 

Affaire à suivre…

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16 juin 2019 7 16 /06 /juin /2019 06:00
Brèves de lavoir (4) la colère de Marguerite Duras

Quand on demandait à Marguerite Duras ICI :

 

« Vous êtes en colère? », elle répondait « Oui ».

 

On lui demandait « Contre quoi? », elle répondait « Contre tout, contre Dieu surtout. L'indignation rend vivant, on ne s'assagit pas, on ne se résigne pas ».

 

Sous mes airs policés je suis perpétuellement en colère pas contre tout, ni contre Dieu, je ne l’ai jamais rencontré, surtout contre moi-même, mon inertie, mes accommodements, mes lâchetés, parfois elle se tourne vers celles et ceux qui avancent masqués afin de profiter de la moindre faille, mais mes colères sont intérieures, bien enfermées, les rares fois où la vanne s’est ouverte : elles furent froides, les pires.

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26 mai 2019 7 26 /05 /mai /2019 06:00
Brèves de lavoir

Trop de mots Berthomeau !

 

J’ai décidé de compresser mes mots comme César les autos.

 

La brève est un texte de 4 à 6 lignes, sans titre, ni paragraphes distincts. Cette forme simple en fait le genre journalistique le plus lu.

 

Résultat de recherche d'images pour "les cancans du lavoir Théodore Botrel"

 

Le lavoir (lavoir de Huillé 10 mai 1915 Jean Turquais)

 

À deux pas du bourg à peine,

Sous le figuier géant,

On aperçoit la fontaine,

Qu’abrite un vieux toit branlant.

Tout autour, une dizaine

De femmes sont là, tapant

Sur les gros gilets de laine

Ou sur le fin linge blanc.

Mais pendant que l’on tapote

La langue marche, on papote

Daubant sur Chose ou Machin.

Car, sur cette calme rive

On blanchit bien la lessive,

Mais blanchit-on le prochain ?

 

 

« Ce qui compte, c’est le fond », assure Raymond Depardon en commentant devant François Hollande cette superbe photo de Michel Rocard prise sur un escalier du Trocadéro un jour de pluie.

 

raymond depardon_michel rocard_p159

Voir l’ensemble du reportage de MAGNUM photos 1995

Michel ROCARD, Raymond Depardon Paris 16è arrondissement. Palais de Chaillot ICI 

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