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6 mai 2013 1 06 /05 /mai /2013 00:09

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Assez beurk à première vue le pouce-pied, pas très sexy, même s’il fut, en un temps lointain, considéré, à tort, comme aphrodisiaque, et qu’à première vue il ressemble à un nid moussu de phallus dressés et belliqueux. Un chroniqueur n’y va pas par 4 chemins « s'ils vous dégoûtent, je ne vais pas vous forcer. Mais si vous y goûtez, il faudra vous les arracher des mains. » Pour vous le présenter, en ce lundi post-manif balai, je me suis permis une fine allusion à une expression qui colle bien, comme les pouce-pied à la roche, à l’air du moment « voter avec ses pieds ». Je n’en dirai pas plus, le « sortez les sortants » a pour moi trop l’odeur fade d’un papetier de Saint-Céré qui a fini ses jours à l’Elysée de Mitterrand, le Tonton de Jean-Luc la merluche. Pour me requinquer je suis donc allé chercher, en Basse-Bourgogne, deux roturiers : de Moor et Pico pour arroser mes pouce-pied. Pour les charrier un chouïa je les ai qualifié de néo-minéral, faut bien prendre son pied comme l’on peut. Y’avait du soleil sur la terrasse, les petits oiseaux chantaient, Voulzy chantait Belle-Ile en mer, les parigots tête de veaux partis sous les ponts, pardon faire le pont, j’avais endossé ma marinière pour m’attaquer pied à pied à mes pouce-pied qui demandent une certaine dextérité pour les décortiquer : il faut relever le bec du capitulum triangulaire formé de plaques de tailles inégales puis tirer délicatement pour extraire la chair comestible du pédoncule cylindrique. Attention au jet d’eau sous pression sinon votre belle barboteuse du dimanche sera constellée de gouttelettes orangées.


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Moi mes pousse-pieds je les ai trouvé à L'Ecume Saint-Honoré 6, rue du Marché Saint-Honoré Paris 1er chez l’un de mes poissonniers préférés : Jacques Godin. Ça vaut mieux, c’est moins dangereux que de s’encorder au pied de falaises inaccessibles de Belle-Île battues par les flots et les vents. Comme le souligne avec humour un chroniqueur « les ramasseurs de cette espèce sont donc soit des connaisseurs, soit morts noyés. ». Comme je ne vais pas jouer au spécialiste que je ne suis pas, je cite un autre chroniqueur : « À Belle-Île, où il prolifère, faisant vivre une communauté de pêcheurs, le liseré rouge qui borde sa tête lui a valu le surnom de «bec rouge». Ailleurs, sa présence reste très localisée : on en trouve entre l’île d’Yeu et Roscoff, surtout sur les falaises de la presqu’île de Crozon fermant la baie de Douarnenez […] Sa pêche… n’est ouverte que huit jours par mois et ferme en juillet/août. Une cinquantaine de tonnes de pouces-pieds seraient arrachées aux bas des falaises belliloises chaque année, chiffre minimisé, au vu des prises non déclarées. »


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Le pousse-pied, ou pouce-pied ou encore anatife comme vous l’avez compris est un drôle de crustacé qui adore les roches abruptes battues par les vagues car ça lui assure d’être tranquille pour proliférer en groupe sans avoir à se soucier du pire des prédateurs : l’homme. « Le pied qui lui permet de s’accrocher au rocher, musculeux, est couvert d’une peau noirâtre. Lorsque sa coquille s’ouvre, de petites pattes brassent l’eau qui baigne les branchies. En près de deux ans, il atteint une taille commercialisable, de 3 à 15 centimètres de long. Plus il est court et trapu, plus sa chair est charnue. »


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Un peu d’Histoire comme toujours. F. Zégierman, qui a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique, note que le petit peuple « qui ignorait que ce crustacé était hermaphrodite et n’avait pas de cœur, l’a paré de vertus amoureuses et de pouvoirs aphrodisiaques du fait de sa forme phallique. » Érudit, il nous apprend qu’ « au Moyen Âge, on prenait ces crustacés pour de oisillons nés d’arbres magiques, nourris aux eaux marines. Cette procréation miraculeuse autorisait à les manger en période de carême. Les Britanniques ont repris cette coutume au point que le pouce-pied porte le nom de «barnacle», dénomination empruntée à l’oie sauvage arctique migrant en Angleterre l’hiver. Ce nom est revenu en France pour désigner le pouce-pied, toujours dénommé «bernache» en certains endroits de Bretagne. Il y a un demi-siècle, les jours de pénurie de poisson, certains se rabattaient sur sa cueillette, partant à bord de chaloupes sardinières, armés de pioches, de piolets pour les détacher. »


« Le pouce-pied est une espèce fragile à cause de sa faible productivité liée à une croissance lente et une implantation réduite dans un biotope très particulier. La surpêche dont il a fait l'objet a conduit à un fort déclin de ses populations dans plusieurs régions. Aussi sa pêche est soumise depuis plusieurs années à des quotas très stricts. En France, la période de pêche est de quatre mois environ (janvier à mars et septembre à novembre) et le quota est de 3 kg par pêcheur 4,15. En Galice, la pêche est autorisée de novembre à mars, ce qui correspond à la période de reproduction du pouce-pied (mars à septembre). Le quota y est fixé à 6 kg par jour et par pêcheur et la taille minimale est de 4 cm de longueur totale. Cette dernière est difficile à appliquer en raison de conditions d'extraction particulièrement acrobatiques et de la tendance qu'ont les juvéniles à s'agréger sur les pédoncules des adultes »


« De nos jours, le pouce-pied peine à s’attirer les faveurs de la clientèle française, rebutée par son apparence, au plus grand bonheur des gourmets espagnols (qui s’en régalent en tapas) pour qui les rochers de Galice ne suffisent pas à assurer la consommation et qui doivent se tourner vers la France ou le Maroc. »

Lire, coïncidence, les grands esprits se rencontrent, une chronique de Luc Charlier : C’est à Espinho, un peu au sud de Porto, sur la terrasse d’un hôtel – on voit que j’ai lu Flaubert – que j’ai dégusté pour la première fois des perçebeslink

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Pour finir sur une note doublement dégustative et pour bien comprendre mon ressenti face au caractère « caoutchouteux » de la chair du pouce-pied, plus tendre que celle du bulot, je vous livre une citation de ma chronique de samedi après-midi ( à lire ICI link ) « pour les Chinois, une palette d’exquises sensations est offerte par les… dents. » c’est le kou gan. Les Français demandent souvent « Pourquoi aimez-vous tant l’holothurie, cette énorme limace de mer, puisqu’elle n’a aucun goût ? »  La réponse est « allez faire comprendre que l’holothurie apporte une sensation indescriptible aux dents du gourmet chinois. Il faut être en mesure de sentir cette esthésie pour pouvoir se régaler de l’holothurie ou de bien d’autres mets chinois. »


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Le mariage entre mes pouce-pied et mes deux vins du parti néo-minéral : le Bourgogne aligoté 2011 d’Olivier et Alice de Moor et le Chablis 2011 de Thomas Pico m’a révélé une palette de sensations par mes dents dont l’expression écrite est difficile à exprimer mais qui équivaut à une forme de baiser plein de dents, fougueux et long, à perdre le souffle. Si vous croyez que j’exagère faite l’expérience, les yeux fermés, je n’ai pas écrit à l’aveugle, vous verrez – oui j’ose tout aujourd’hui – vous serez excité et vous prendrez votre pied.

 

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Pouce-pied. Une pêcherie confidentielle link

 

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Le pouce-pied link 

 

Reportage sur la pêche de ce crustacé très rare, le pousse-pied, dont Belle-Ileest la grande productrice, et les espagnols les consommateurs le 19/02/1988 - 22min40s link 

 

« Reportage sur la pêche de ce crustacé très rare, le pousse-pied, dont Belle-Ile est la grande productrice, et les espagnols les consommateurs. Pêcheurs s'équipant pour la pêche aux pousse-pieds. Conditions difficiles : la pêche n'est autorisée que du 15/9 au 15/1 ; le pousse-pied vit en grappe sur les roches déchiquetées à la base des falaises exposées au grand large. Pêcheurs descendant la falaise en rappel et détachant les pousse-pieds au burin, suspendus à la falaise par une corde, vagues venant les frapper régulièrement. Interview de différents pêcheurs : certains possèdent une licence, d'autres travaillent en toute irrégularité. Remontée des sacs de pousse-pieds qui sont pesés à l'arrivée et achetés par des espagnols qui font régulièrement le trajet. Le coquillage est acheminé soit par la route soit par la mer. Un pêcheur voudrait une meilleure organisation de la pêche pour la sauvegarde du patrimoine et un meilleur profit. »

 

 

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5 mai 2013 7 05 /05 /mai /2013 00:09

L’idée me trottait depuis longtemps dans la tête. Trouver un format court, ne riez pas, qui m’obligerait à faire court. Dans l’une de mes razzias de livres j’ai acheté l’autre jour un petit livre tout blanc, de Jean Clausel, aux Éditions des Cendres, « Cartes postales de mes cuisines ». Voilà, emballé c’est pesé, un recto-verso : une photo et quelques signes griffonnés sur le coin d’une table de café, de bistro, de buffet de gare, de resto chic ou de rade louche.


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Pour inaugurer la rubrique, à tout seigneur tout honneur, je vous transcris l’une de celle de notre auteur qui fait honneur à sa cuisine.


La carte postale vient de Catane située sur la côte orientale de la Sicile, sur la mer Ionienne, à mi-chemin entre les villes de Messine et Syracuse, au pied du volcan l’Etna. 


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« Les jardins de Catane bénéficient de la riche terre volcanique de l’Etna où les arbres fruitiers, les vignes et le noyers sont extraordinairement productifs. Proche de Piazza Duomo et du Liotru, l’éléphant porteur d’obélisque symbole de la ville, le marché de la Pescheria, avec les superbes espadons et autres poissons de la mer Ionienne, présente les oranges, citrons, aubergines, brocolis parmi les corbeilles de verdures des alentours.

Catane est la patrie de Bellini, on y prépare la Pasta alla Norma.

 

INGRÉDIENTS pour 6 personnes


-          600g de gros spaghettis ou de macaroni

-          1,5kg de tomates bien mûres

-          8 aubergines

-          2 oignons blancs moyens

-          1 verre d’huile d’olive

-          3 gousses d’ail

-          Feuilles de basilic

-          Bouillon de légumes

-          Blanc de poireau

-          Ricotta sèche

-          Fleur de sel et poivre en grains à moudre

 

Je ne vais pas vous donner le détail de la recette : trop long mais la copie de la préparation des aubergines.


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En cadeau je vous offre un extrait culte « Casta Diva » tiré de Norma de Bellini interprété par Maria Callas – 

 

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3 mai 2013 5 03 /05 /mai /2013 04:00

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Comme j’ai beaucoup bourlingué, au cours de mes missions de médiation, dans les soupentes où logent ceux qui sont en charge du « bien commun » d’une ou de plusieurs appellations, Rivesaltes, Maury, Cognac et le plus beau cas d’école : Châteauneuf-du-Pape, un petit Dallas en réduction, avec tiare et mitre papale en opposition, j’ai appris et compris qu’il fallait bien se garder d’en rester à la surface des choses. De se laisser emporter dans le sens de la plus grande pente. De ne tendre l’oreille que pour entendre ceux qui ont déjà été entendus. Il faut prendre le temps pour soulever la chape des idées reçues, des convenances. En effet, dans un conflit, aux motifs parfois dérisoires ou perdus dans la nuit des temps, alimenté par de vieilles rancœurs, la part de vérité de chaque partie est toujours très difficile à déceler, à comprendre. La part de bruit la plus immédiatement perceptible est celle de ceux que je qualifiais, en ces temps de médiation, d’« incons », bien serrés derrière le ou leurs chefs, imperméables, sûrs de leur bon droit, bornés, barricadés, avec eux aucun espoir ; et puis il y a le grand silence de ceux qui se taisent mais n’en pensent pas moins, qui passent leur chemin, évitent le conflit, sans pour autant délaisser le terrain, pour eux, la force de la conviction peut les amener à jouer un rôle discret mais déterminant dans l’aplanissement des difficultés ; enfin, l’espèce la plus rare, de plus en plus rare, le ou les sages, ceux qui ne sont pas engoncés dans leurs certitudes, qui n’utilisent pas le pouvoir qui leur a été concédé pour faire bouillir leur marmite mais qui tentent de faire émerger le bien commun permettant à la communauté vigneronne, chère à Michel Bettane, de vivre ensemble dans le respect mutuel.


Force est de constater qu’à Saint-Émilion, suite aux avatars et aux déboires – ça c’est pour Pousson – du premier classement à la mode traditionnelle, pas grand-chose n’a été fait pour désamorcer les conflits latents, pacifier le terrain. Qui a pris le temps d’écouter, d’expertiser les deux branches de l’alternative qui se présentaient aux choix des dirigeants de l’appellation ? Personne, ou pas grand monde, et ce qui a prévalu c’est une forme d’arrangement à la française, un mix pas très clair entre des intérêts privés, légitimes dans la compétition internationale, et la force de la loi qui impose aux récalcitrants de se plier à des règles dont  le fondement fait la part belle à ceux qui les ont inspirés. À vouloir le beurre et l’argent du beurre  on s’expose à des effets boomerang qui insécurisent l’édifice. Le côté policé, bien plus que civilisé, les gentlemen du Cercle qui s’inclinent à la fin de la compétition, laisse la place à celui des plaideurs qui utilisent à tort ou à raison tous les moyens de droit. On peut le regretter, tempêter, mais c’est une nouvelle forme de barbarie de nos sociétés du chacun pour soi.


Pour éclairer ma question initiale sur ce qu’est une « communauté de vignerons civilisés » reprenons les définitions de chaque élément de l’ensemble :

 

Communauté : II-1 « Groupe social dont les membres vivent ensemble, possèdent des biens communs, ont des intérêts, des buts communs. »

 

Vigneron : 1 « Celui ou celle qui cultive la vigne (propriétaire ou ouvrier ou ouvrière agricole), qui fait le vin. »

 

Civilisé : 2 Fam. « Qui a des manières relativement raffinées. »


Très clairement  l’ensemble Saint-Emilionnais est bien une « communauté de vignerons civilisés ». Ce qui est en cause dans cette histoire de classement n’a rien à voir avec une quelconque désagrégation ou un affaiblissement du ciment communautaire mais ce circonscrit à une appréhension erronée de la logique du classement lui-même. Il faut savoir ce que l’on veut. Choisir !


Je m’explique pour la énième fois. Si l’on met de côté les compétitions sportives individuelles où le classement est la constatation d’un ordre d’arrivée tous les classements, avec l’intervention de notateurs sur la base d’un corps de règles, s’exposent à la contestation. Le patinage artistique étant, je le crois, l’un des plus beaux exemples d’injustices réelles ou supposées à l’encontre de certains as du triple salto ou de la double boucle piquée chers à Nelson Montfort. Ce n’est que du sport même si les enjeux financiers induits par les classements ne sont pas négligeables.


Dans le long feuilleton judiciaire du classement de Saint-Emilion certains font semblant d’ignorer ces enjeux. On ne peut tout à la fois affirmer que les déclassés ne subissent aucun préjudice alors que dans le même temps deux des châteaux promus dans l’Olympe du classement de Saint-Emilion disent devoir augmenter leurs prix pour bien coller à leur nouveau statut. Comme je l’ai écrit ça ne m’offusque pas c’est la loi du genre car le but d’un classement est bien d’ériger une hiérarchie. De même c’est un secret de polichinelle pour les propriétaires l’accession ou la confirmation de leur rang a ou aura une incidence sur le prix de leur foncier. Là encore c’est le prix de la notoriété. Prendre exemple sur un château qui ne demande rien à personne pour exister n’apporte de l’eau au moulin ni des uns, ni des autres. Chacun choisi sa voie et c’est heureux.


Je ne reviendrai pas sur le fond, où il y a beaucoup à dire, et ça été écrit, sur le corps de règles édictées mais sur la forme. Ce qui me gêne dans toute cette affaire c’est l’osmose entre la puissance publique, l’INAO, et une organisation de producteurs, ici l’ODG Saint-Emilion. Dans les précédentes procédures le juge administratif avait pointé des conflits d’intérêts, le fameux juge et partie. L’externalisation de la notation se voulait le rempart infranchissable entre les juges et les parties mais c’était négliger un point capital : qui a établi la grille de notations ? L’INAO, les dirigeants de l’ODG, les deux ensembles, qui a influé, pesé sur qui ? Pour ma part je n’ai pas de réponse mais ce mélange des genres ne pouvait que prêter le flanc à la contestation. Le pas, et c’est un pas d’importance, a été franchi puisque une plainte contre X pour soupçon de prise illégale d’intérêt a été déposée.


Ça peut paraître désolant et certains s’en désolent tel Michel Bettane « Enfin, la seconde cause qui porte sur le soupçon de prise illégale d’intérêt de quelques voisins plus connus (je devrais dire plus « reconnus ») me semble indigne d’une communauté de vignerons civilisée. Deux des personnalités soupçonnables et, en tout cas, assez vite identifiées par les avocats et les journalistes, ne sont coupables que d’avoir donné de leur temps et de leur énergie au service de la réputation des crus de l’appellation. Cette procédure vraiment excessive va certainement décourager tous les bons viticulteurs de s’intéresser à leurs appellations et de prendre part à la gestion et à la défense de celles-ci. »( lire l'intégralité de la chronique ICI link)


Tout ça pour ça, ai-je envie d’écrire. La fameuse communauté vigneronne à laquelle Michel fait allusion qui se veut très policée, parfaitement civilisée puisque certains de ses membres font appel au droit pour régler leur différend, se fissure. Les masques tombent. Bien sûr une plainte au pénal n’est pas un fait banal mais elle traduit bien à mon sens qu’à trop vouloir imposer, à tout mélanger, on glisse inexorablement  vers ce type de réaction extrême. Tout cela aurait pu être évité si tout cela était resté dans la sphère privée. Pourquoi vouloir apposer la force de la loi à une procédure qui s’apparente à celle d’un club désireux de remettre en cause sa hiérarchie tous les 10 ans. Le linge sale ça se règle en famille dit-on mais permet moi d’avoir de sérieux doutes Michel sur la réalité de cette communauté vigneronne, à laquelle tu fais allusion, où l’intérêt général primerait naturellement, sans garde-fous, sur les intérêts particuliers. Les enjeux  économiques et financiers sont si importants pour certains qu’il me semble essentiel, surtout dans l’atmosphère actuelle, de bien séparer la sphère publique de celle des affaires. 


Pour ce faire il faut couper le cordon ombilical. Cesser de faire comme si l’INAO était encore un club de gentlemen. C’est fini sur de tels sujets. Que vient faire un commissaire du gouvernement dans la galère d’un tel classement ? Qu’on me donne un seul argument plaidant en la faveur du statuquo et je m’incline. Je doute vraiment de son existence et je plaide pour un mode de désignation des membres des Comités Régionaux et du Comité National de l’INAO qui ne soit plus entre les mains du politique et des hommes d’influence. Nous ne sommes plus à l’INAO des origines et il ne s’agit pas de trier entre les bons et les mauvais vignerons Michel, mais de faire en sorte, et je sais que ce n’est pas simple, que les professionnels siégeant à l’Institut soient le plus représentatifs possibles de leur appellation, de leur région, que toutes les sensibilités, même minoritaires, soient présentes, que de vrais contre-pouvoirs puissent exister, s’exprimer, afin d’éviter la mainmise des plus influents, même s’ils sont très compétents, disponibles et même dévoués. Nous ne vivons pas, et nous n’avons jamais vécu d’ailleurs, dans un monde de bisounours, et il vaut mieux engager de vrais débats que de subir de mauvais procès.

 

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2 mai 2013 4 02 /05 /mai /2013 00:09

Entre Jean-Luc et moi tout a commencé le 31 janvier 2008 où dans une chronique titrée « L'esprit de garage par Jean-Luc Thunevin link »  je le présentais : « ancien ouvrier forestier, disc-jockey, employé de banque et marchand de vin » et je contentais de reproduire ses réponses à Andrew Jefford publiées dans « Le nouveau visage du vignoble français » publié chez Hachette. Vous me direz jusque-là y’avait pas de quoi mettre le souk dans la boîte à outils d’un garagiste. J’en conviens, sauf que, lorsque je dactylographie un texte j’ai une certaine tendance à la dyslexie des noms propres et, ce jour-là, j’avais rebaptisé Jean-Luc : THUVENIN.


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Tout autre que Jean-Luc ce serait offusqué mais lui prit la chose du bon côté en soulignant que l’alliance de la thune et du vin suffisait à son bonheur alors que le venin venait d’ailleurs. Après ce contact purement épistolaire Jean-Luc et moi nous avons dû nous rencontrer physiquement, de manière tout aussi pure, au salon de la RVF. Je vous invite à aller faire un tour sur cette ancienne chronique, et ce pour deux raisons : la première inavouable, que lui seul connaît et sur ce point Jean-Luc me surestime ; la seconde est que ses réponses à Andrew Jefford vous donneront envie d’acheter le dernier né de la collection « Autour d’une bouteille » consacré à Murielle Andraud et Jean-Luc Thunevin sobrement titré « le Vin de garage ». C’est chez Elytis. 14€. Le questionneur-dégustateur est Gilles Berdin. Jean-Luc me l’a porté en mains propres à sa descente du TGV de Bordeaux.


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C’est le meilleur opus de la collection. Je l’ai lu d’une traite. Je l’ai annoté avec mon crayon de papier. Je me suis régalé car si Jean-Luc adore le bois neuf il est tout sauf un adepte de la langue de bois. Et puis, j’y ai découvert avec plaisir Murielle, le Andraud de Valendraud, qui n’est ni madame Jean-Luc, ni sa moitié, mais Mumu. Elle ne fait pas de la figuration mais cultive la vigne et fait du vin, et très bien la cuisine aussi. Tandem or not tandem demande Berdin. Jean-Luc pince sans rire opte pour deux vélos quand même. Ces deux-là j’aime leur parcours de ouf comme dirait Jean-Luc. Moi, qui ne sais rien faire de mes dix doigts, sauf maintenant pianoter gauchement sur un clavier, je suis admiratif de leur goût de faire, de bien faire, de toujours avancer, d’aller au bout, de rester debout en déséquilibre, de rester simple, de garder l’enthousiaste de leurs débuts comme le dit Murielle. L’adversité, tout ce qu’ils ont dû endurer à leurs débuts, cette hauteur dédaigneuse des bien installés, héritiers, a été pour eux une puissante motivation « penser que le monde entier ne vous aime pas peut constituer un ressort » avoue Jean-Luc. Mais, c’est la fureur créative, le grain de folie, qui fait que Valendraud est devenue, et est, une très belle aventure humaine. Comme le dit très justement Jean-Luc « les raisonnables font des choses raisonnables et j’ai toujours pensé que j’étais un peu fou – heureusement – pour avoir entrepris ce que j’ai fait. » Ceux qui me trouvent trop enthousiaste lisent d’abord le livre et ensuite nous engagerons la conversation.


Pour faire dans la petite histoire, Jean-Luc et moi avons  points communs :


1-      Comme lui « je lis tout très vite, comme un rat en cage, il faut que j’avale les pages. »


2-     Murielle dit qu’ « il fait la sieste quasiment tous les jours » et moi comme mon pépé j’adore faire une courte mariennée (voir chronique « En ce 1er Mai nous les bons vivants célébrons la méridienne attitude »link )


3-     Jean-Luc, en 1971, alors qu’il travaillait au Crédit Agricole au service commercial, le soir il est DJ dans une boîte de nuit de Libourne. Très sérieux Gilles Berdin s’enquiert « par passion musicale ? » La réponse du Bad Boy est à lire page 93 tout en haut. Pour moi : pas mieux !


Me reste plus qu’à vous offrir des bonnes feuilles, normal pour un ex-garagiste très attentif à l’ensoleillement du raisin. J’avais le choix entre :


-         La surmaturité : « c’est une question typiquement bordelaise, complètement absurde que je ne supporte pas.


-         L’énervement de Jean-Luc à propos de ceux qui affirment qu’il ne faut pas mettre autant de bois neuf.


-         Le « oh, p…, je supprimerais tous les bouchonniers… ces types sont des maquignons… le meilleur des bouchonniers est inquiétant car je le considère comme l’escroc des temps modernes.


J’ai choisi la surmaturité car elle fait chier Jean-Luc, c’est lui qui le dit et je le crois. « On évoque la surmaturité alors qu’on devrait parler de mauvais raisins donc de mauvais terroirs, de manque d’eau, de stress hydrique… de tout ce qu’on veut mais pas de surmaturité. Y-a-t-il de la surmaturité dans les vins du Sud ? On y  fait des vins à 17° d’alcool et si on les boit frais, on ne perçoit pas du tout cet alcool. L’acidité est naturellement présente avec des pH formidables qui permettent aux vins d’avoir de la longueur et de durer dans le temps. Il est certain qu’à Bordeaux, si les vignes sont trop alimentées en azote, mal gérées du point de vue cultural, avec des pH décadents où l’acidité s’écoule, les vins seront mous et flasques. Il ne s’agit pas de surmaturité mais de mauvais choix techniques. Il n’y a aucun vin en surmaturité, il n’y a que des manques d’acidité que nous ne savons pas corriger, à l’inverse des Bourguignons. Traditionnellement, dans la région, il fallait plutôt désacidifier et chaptaliser jusqu’à ce que le climat change. On ne peut parler de surmaturité qu’à partir du moment où la baie devient raisin de Corinthe, ce qui n’est pas envisageable ici. Nous l’avons bien compris en Roussillon, au bout de plusieurs années. Nous nous sommes rendu compte que, pour faire un bon maury, il fallait un raisin parfaitement frais et bien rond. Je ne cesserai de répéter qu’à Bordeaux la surmaturité n’existe pas, c’est un fantasme absolu, c’est le monstre du Loch Ness. Quand j’entends dire que Michel Rolland fait ramasser en surmaturité, j’affirme que c’est des conneries. ! Les grandes années comme 1945, 1959, 1961 étaient très ensoleillées et aujourd’hui il faudrait être obsédé par le risque d’avoir trop de soleil. Franchement… Si le raisin reste rond, entier, parfaitement consommable sans être séché, il n’y a pas de surmaturité. Dans un de ses bouquins, Emile Peynaud donne toutes les mauvaises raisons qu’invoque un viticulteur pour ramasser son raisin trop tôt : la pluie, les sangliers, les voisins… La surmaturité fait partie de ces raisons mais c’est aberrant. Je dis toujours avec beaucoup de franchise que sur quelques millésimes, nous n’avons pas ramassé assez mûr. »


Pour finir, un petit coup pour la route à l’attention des Bourguignons « Tout le Clos Vougeot est en grand cru alors qu’il n’y a qu’un propriétaire qui fait très bon, deux ou trois qui produisent moyen et le reste fait très, très mauvais. C’est la notion de terroir qui est classée et non le travail de l’homme, ce qui paraît totalement absurde car on y trouve des vins infâmes. » C’est Laurent Gotti qui va être content Jean-Luc…


Signé : le Taulier qui aurait bien aimé être un garagiste « canal historique » mais qui ne s’appelle pas Thunevin.

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30 avril 2013 2 30 /04 /avril /2013 00:09

Nos amis de la RVF titrent « Primeurs de Bordeaux : Château Pavie et Château Angélus sont-ils raisonnables ? »link Est-ce l’effet « hommes de l’année » qui donne à Gérard Perse château Pavie et à Hubert de Boüard Château Angélus, la folie des grandeurs ? Je plaisante, bien sûr, c’est selon les gouteurs maison le syndrome du classement de Saint-Émilion. Pour le Grand Robert, pas le BOB sur 100, même au sens figuré, un syndrome, « est un ensemble de signes révélateurs d’une situation jugée mauvaise » Diantre, y aurait-il donc « quelque chose de pourri au royaume de Saint-et-Millions ? » comme dirait le sieur Pousson qui a des lettres  et lit Shakespeare dans le texte. Certains le pensent puisqu’ils puisque 3 « déclassés » jetés dans la géhenne des ténèbres extérieurs portent plainte contre X au pénal pour prise illégale d’intérêt link 


J’avoue ne pas très bien comprendre tout ce raffut fait autour de la fixation du prix des primeurs 2012. Le chœur de la place de Bordeaux psalmodie « la baisse, baisse, la baisse… » Pour Antoine Gerbelle, grand reporter à La RVF, grand Twitter devant l’éternel, les deux châteaux de Saint-Émilion « auraient dû garder le même prix. Avec cette hausse, ils prennent un gros risque, ça ne va pas faire une bonne publicité, en plus de la plainte déposée qui risque de remettre le classement en cause ! » Le mot est lâché : le risque.


La fille d'Hubert de Boüard, indique qu’il s'agit de marquer l’appartenance de l’Angélus aux plus grands : « nous sommes en train de nous positionner petit à petit parmi les premiers crus de Bordeaux. Nous ne visons pas Ausone ou Cheval Blanc, plutôt les premiers de la rive gauche. Cela prendra du temps, cinq, dix ans peut-être, et cela sera conditionné aux réactions du marché ». Le fossé à combler est large puisque en dépit des précautions oratoires de madame Stéphanie de Boüard-Rivoal, les deux autres grands crus classés A de Saint Emilion, château Ausone était à 718 euros HT prix public en 2011 et château Cheval-Blanc à 586 euros HT prix public en 2011, alors que l’Angélus atteignait péniblement, si je puis dire, 194 euros en 2011. Alors 210 euros HT prix public, pour les 2 promus pour le millésime 2012, c’est l’épaisseur du trait en dépit du choc de croissance – pas pu m’en empêcher –+36% pour Pavie, +23% pour Angélus rapport à 2011.

 

Bref, comme disait Pépin, tout ça n’est que calcul, au sens de stratégie, et si Hubert et Gérard se plantent, c’est-à-dire si le marché ne suit pas, ils se seront plantés et ils n’auront que leurs yeux pour pleurer (il leur restera de quoi se payer des mouchoirs). C’est leur problème, pas celui des maîtres de la Place ou des commentateurs-notateurs. S’ils ont fait le bon choix, comme aimait à le dire le déplumé de Chamalières, tout le monde criera au génie et nos deux larrons se prendront pour Patton ou Mac Arthur.


Moi qui ne suis, ni l’ami d’Hubert, ni le commensal de Gérard que je ne connais pas, je trouve qu’il ne faut pas tout mélanger, même si je ne vois pas de relation de cause à effet entre la promotion des 2 châteaux et leur volonté de la faire payer, je ne pratique pas le Boüard-bashing, cher à N de R l’élégant. Je ne prends aucun parti, comme lui, qui s’offusque qu’Hubert fasse « l’objet depuis la publication du classement de Saint-Émilion. Voici Pauline Vauthier (Château-Ausone) qui s’indigne de la promotion du château Angélus. On se demande bien au nom de quoi, sinon pour préserver ses acquis. Pas super-élégant. Voilà Pierre-Olivier Clouet (Château Cheval-Blanc) qui, pour les mêmes raisons que Mademoiselle Vauthier, donne son avis sur le terroir d’Angélus, le jugeant peu digne de son nouveau rang. Mais enfin, si le terroir d’Angélus était la terre à betteraves décrite, Hubert de Boüard serait un sorcier. Qu’il n’est pas. Il a certainement énormément de talent et d’expérience, mais ce n’est pas un magicien. Je le connais, c’est un type normal, plutôt plus drôle et plus sympa que ses détracteurs. »


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Je contente d'observer et  de me remémorer les vers de La Fontaine dans les animaux malades de la peste :


L'Âne vint à son tour et dit : J'ai souvenance

Qu'en un pré de Moines passant,

La faim, l'occasion, l'herbe tendre, et je pense

Quelque diable aussi me poussant,

Je tondis de ce pré la largeur de ma langue.

Je n'en avais nul droit, puisqu'il faut parler net.

A ces mots on cria haro sur le baudet.

Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue

Qu'il fallait dévouer ce maudit animal,

Ce pelé, ce galeux, d'où venait tout leur mal.

Sa peccadille fut jugée un cas pendable.

Manger l'herbe d'autrui ! Quel crime abominable !

Rien que la mort n'était capable

D'expier son forfait : on le lui fit bien voir.

Selon que vous serez puissant ou misérable,

Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.

 

Que je sache, Hubert et Gérard ne sont pas des ânes, ils ne viennent pas brouter dans  les vignes de leurs voisins, ce sont des humains qui cherchent la reconnaissance. Libre à eux, même si celle-ci ne passe pas forcément par le prix de leur GCC placé sur le haut du panier. D’un côté « les affaires sont les affaires » et de l’autre il y a une affaire judiciaire, ne mélangeons pas tout même si dans ce nouveau classement de Saint-Émilion « Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. »

 

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28 avril 2013 7 28 /04 /avril /2013 00:09

L’ami Olivier Dauga, le faiseur de vin – créateur c’est plus chic mais il faut bien transgresser cher Olivier – qui ne fait pas de manière, a le chic de dégotter des lieux exotiques pour nous accueillir pour ses pinces-fesses parisiens. Bon p’tète bien que Marie Mascré de Sowine y est aussi pour quelque chose mais peu importe : si vous me permettez l’expression qu’importe le flacon pourvu qu’on est l’ivresse.  


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Jeudi, fin de journée, direction 33 rue du Château d’Eau pour rejoindre le Marché Couvert Saint-Martin. Tu arrives, tu zigzague entre le banc de poissons, celui des fromages, belles fragrances animales, et tu fonces vers le sémaphore en chemise à fleurs qui, au milieu de ses ouailles, embrasse avec effusion les arrivants. C’est chaleureux et convivial. Quand faut y aller, faut y aller, y’a du turbin (voir la liste des quilles). Je commence par le blanc de Grand Boise. Mon grelot grelotte : c’est Gabrielle un peu perdue qui me hèle face au stand de la marée. Je la guide. Présentation à notre 3e ligne en fleurs. Ruck ! Entre deux verres je bavasse. Comme je ne suis pas très sérieux, trop léger, j’adore ça. Plaisir décuplé de « cancaner » avec un jeune et grand garçon, bordelais de bonne extraction mais qui se soigne intensément, plein d’humour et d’à-propos. C’est du off  bien sûr mais la conversation en est venue au marathon des dégustations à Paris où des agences, pour faire nombre, racolent le ban et l’arrière-ban des estampillés du marigot. Je ne sais si les clients font leurs comptes mais nous convenons que le retour sur investissement est rarement au rendez-vous. Bref, entre les nazes, les retraités, les sans lecteurs, j’en passe et des meilleurs, ça frise souvent l’indécence. Dans le fil de notre échange, une répartie d’un écumeur patenté, bien sous tous les rapports, rapportée par mon interlocuteur qui lui posait la question « pourquoi es-tu là ? » m’a vraiment laissé pantois. « Je suis payé pour ça ! » Vu son statut, qui n’est pas celui de dégustateur patenté, c’est un aveu étrange. Pas sûr qu’un quelconque écho de cette dégustation, où il fit un passage obligé, filtre un jour sur sa petite lucarne. De la représentation au nom de la maison qui l’emploie, pourquoi pas après tout.


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Chez le grand Olivier j’ai fait une belle découverte : Le Blanc Marzin un superbe Sauvignon Gris que les grands dégustateurs de l’appellation Bordeaux n’ont pas jugé digne. Bravo, ça fait un superbe vin France supplémentaire. Continuez comme cela les mecs et vous n’aurez que vos yeux pour pleurer les cocos. Pour ceux qui n’accorderaient qu’une confiance limitée à mes capacités de dégustateur, ce que je comprends aisément, je leur signale que ce vin a été apprécié par les fines lames de la dégustation, Gabrielle en tête. Tout à côté des vins de Pierre Marzin, un vin blanc Ukrainien, servi par Vincent Levieux, toujours aussi disponible et avenant, dont je ne puis reproduire le nom vu ma méconnaissance de l’alphabet cyrillique. Deux blancs comme je les aime, avec une belle fraîcheur, friands, une acidité qui me ravit. Je suis acide comme vous le savez.


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Comme nous étions au Comptoir de Brice après l’exercice de notre art nous avons dîné, si je puis m’exprimer ainsi, dehors sous la Halle du marché saint Martin ce qui était fort agréable car le thermomètre c’était réconcilié avec le printemps. Plusieurs tablées, pas de chichis, je suis bien entouré et face à moi Sophie, la sœur d’Emmanuel Delmas www.gourmetise.com et son fiancé. On cause et patati et potatoes… C’est bien agréable de se laisser aller. Bien sûr, nous n’étions pas payés pour être là comme notre charmant confrère, qui lui n’était pas là, nous étions-là pour marier la découverte et une belle dose de convivialité. Ça n’a pas de prix.


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En fin de repas, alors qu’Olivier avait dégainé ses gros calibres, avant de reprendre la route je me suis enquis du lieu où nul ne peut me remplacer. On m’accompagna. Nous primes un monte-charge jusqu’au sous-sol. Voute bétonnée. Long couloir de chambres froides. Portes battantes bleues. C’est là. Je suis seul. Étrange  sentiment d’être dans un film genre Shining. M’étant délesté je fis le chemin en sens inverse seul. Je m’attendais à voir sortir des frigos des têtes de veaux, toute langue dehors. Et si motard casqué surgissait ? Allais-je passer la nuit à errer dans le parking ? Le monte-charge remonterait-il vers l’air libre ? Seul le son de mes pas brisait le silence ! M’avait-on vu partir. Rassurez-vous je n’avais pas fumé la moquette ni abusé des nectars sanctifiés par Olivier. Non, avec un plaisir non dissimulé, je laissais la folle du Logis, du mien, se la jouer angoisse. Y’a pas à dire j’étais le jouet de l’effet impulse d’Olivier Dauga, un créateur de vin que j’aime bien. Voilà un garçon qui ne se la pète pas, qui bosse pour ces consommateurs que tous « les grands dégustateurs » ignorent, ces invisibles qui achètent du vin, beaucoup de vin. Pourquoi mépriser ces pousseurs de caddies en ne leur proposant de bons vins compatibles avec l’épaisseur de leur porte-monnaie. Même si certains me trouvent bourré de contradictions j’affirme et je continuerai d’affirmer que notre vieux pays du vin doit savoir faire tous les vins à la condition de bien les faire. Mes goûts personnels n’ont ici rien à voir avec ce principe de réalité. Merci Olivier tu fais le boulot qu’il faut, comme il faut, là où il le faut.


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PS. je n'oublie pas AmelieDurand-PrixRaisin2013, que j'irai visiter dès que je le pourrai au château Doms

Les vins dégustés : link

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27 avril 2013 6 27 /04 /avril /2013 12:46

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S’il est un dessert massacré dans les petits restos où mange à midi la population des gens de bureau, c’est bien la mousse au chocolat qui, trop souvent, s’apparente à une forme de béton chocolaté. L’autre martyr étant le carafon de vin rouge à origine incontrôlée.  Et pourtant, comme le note Pierre Marcolini, le chocolatier installé à Bruxelles qui parcourt le monde à la recherche des fèves les plus rares, la recette de la mousse au chocolat « qui peut sembler riche est surtout légère, pas difficile à  réussir, il faut juste procéder par ordre. La qualité du chocolat détermine son goût. »


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Dans son chouette petite livre pour et par les enfants « Dix petits doigts pleins de chocolat » chez Racine, Pierre Marcolini, avec sa mousse au chocolat comme maman éveille tout naturellement chez moi des souvenirs de celle que mon cordon bleu de mère préparait. Bien évidemment, la qualité du chocolat était celle des tablettes à cuire achetées chez l’épicier de la place des Halles, M. Houiller, sans doute du Menier. Pour les autres ingrédients : les œufs venaient des poules vagabondes de mémé Marie, le beurre était celui baratté par la tante Valentine avec le lait des Normandes du pépé Louis, le sucre en poudre venait de la raffinerie Say de Nantes et la crème fraîche était bien sûr celle tirée de l’écrémeuse alfa-Laval qui sonnait lorsqu’elle pointait son nez chaude et mousseuse.


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Que du nature, du frais, bien ouvragé par les doigts de fée de ma sainte mère. Laissons là les souvenirs de la mousse au chocolat de maman pour vous donner quelques conseils via le maître chocolatier : avoir de bons outils, bien peser « en pâtisserie, le loupé c’est l’à-peu-près, notre ennemi. Il faut être attentif et suivre scrupuleusement la quantité, le poids, de chaque ingrédient. L’unité de mesure c’est le gramme. Chaque gramme doit se peser. En mettre un petit peu comme ça, à la louche si tu préfères, et bien cela ne marche pas. » Donc, je ne serai jamais pâtissier.


Mais pour la mousse au chocolat ça reste à ma portée. Pour opérer il vous faut un peu de matos : 2 casseroles, un fouet électrique, 1 saladier, 3 bols, 1 fouet à main (pas un martinet), 2 spatules souples. Ensuite, il suffit de faire fondre votre chocolat au bain-marie, y ajouter le beurre en morceaux et le mélanger à la spatule pour que ce soit bien lisse. Casser vos œufs pour séparer proprement le blanc du jaune. Bâter les jaunes dans le bol1 avec votre fouet manuel puis bâter le crème fraîche dans le bol 2 avec l’électrique. Enfin, battre les blancs en neige avec le sucre en poudre dans le bol 3 avec le fouet électrique. Mélanger délicatement le contenu du bol 1 et du bol2. Incorporer dans le saladier où se trouve votre chocolat. En tout dernier, opération délicate car il ne faut pas casser les blancs en neige, ajouter les dits blancs doucement avec une spatule en procédant de bas en haut. Ensuite, frigo pendant quelques heures.


Les proportions sont dans l’opus cité.


Que boire avec le chocolat ?


L’amiJean-Luc Thunevin nous dit dans le dernier opus de Gilles Berdin dans la collection autour d’une bouteille (le meilleur) « avec ce type de dessert, nous avons mieux avec notre maury que nous goûterons tout à l’heure… » Bien Jean-Luc, si tu le dis, ce doit être vrai. Mais moi qui ne suis qu'un bulleur je préfère du vif, je n'ose écrire du hard, sur le chocolat. Mais comme il n’y a pas que le chocolat dans la vie, je vous propose de lire ce que dit Jean-Luc à propos du Maury et des liquoreux. Je suis total accord avec lui et comme les pamoisons à leur propos de mes collègues dégustateurs me fatiguent un peu je me défausse lâchement sur Jean-Luc.


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« Quand on le fait goûter (le maury link), le gens sont séduits mais au moment de passer commande, tout le monde a oublié son existence ! Je pense que c’est pareil pour les sauternes et l’ensemble des liquoreux. Tu fais déguster, la majorité adore, mais ça ne se vends pas. Seul Yquem fait un peu rêver. Il faut être un sacré combattant pour arriver à vendre ce genre de vins, c’est monstrueux. Et pourtant je considère que les gens qui produisent ces merveilleuses bouteilles représentent nos derniers poètes par la méticulosité du travail à fournir… Pour notre maury, Michel Bettane a écrit des commentaires qui sont à pleurer tant ils sont beaux. Parus dans un supplément du Monde, ils nous ont rapporté la vente d’une petite centaine de bouteilles ! Voilà, une critique à mourir et seulement quelques caisses écoulées. »

 

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25 avril 2013 4 25 /04 /avril /2013 00:09

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L’annonce faite par Gotti – je sais, c’est facile – « Vins naturels : il est grand temps que la bulle éclate »link me fait me gondoler grave car de bulle j’en’ avions point vue sauf du côté des prix des GCC de Bordeaux. Mais bon, passons, c’est de saison de casser du sucre – pas celui de betterave ajouté aux moûts de nos grandes appellations – sur les vins nus. « De circonvolutions en justifications, la mode des vins naturels démontre chaque jour que ce concept n’est qu’un rideau de fumée. » Mais alors pourquoi  vous z’inquiéter Laurent Gotti, la fumée, même de sarments bourguignons, ça chatouille un peu le nez, ça gratouille un chouïa la gorge, mais ça se dissipe au premier coup de vent et, comme la mode c’est du vent, l’ordre éternel des champs règnera vite à nouveau. Si tout ça ce ne sont que des conneries je ne vois pourquoi vous vous mettez en rogne pour une poignée de minables confettis. Mais, comme le disait le défunt cardinal Marty, avec son timbre rocailleux du Rouergue, autant d’opprobre pour quelques vins « ça m’interroge ».


Pour sûr que les bouteilles ne poussent sur les pieds de vigne – y’a qu’un consultant qui puisse proférer une telle ânerie en se croyant drôle – mais il n’empêche que ce sont des cons dans mon genre qui les achètent. Alors,  pourquoi tant de remous dans votre belle bassine bourguignonne qui, comme chacun le sait, ne fait que du bon, de toute façon ce sont les acheteurs qui trancheront. Là, je sens venir une rafale de bobos, de petits cons et connes qui n’y connaissent rien, pour contrer ma bonne humeur. Ben oui, le client a toujours raison me disait mon paysan de grand-père. Si tout ça ne fait que du vinaigre, Laurent Gotti, nul besoin de vous échiner à percer avec votre plume acérée des baudruches, en plus vous pourriez vous blesser, puisque par nature les baudruches se dégonflent toutes seules.  (figuré) (péjoratif) Personne qui n’a que les apparences des mérites qu’on lui prête et qui se dégonfle aisément.


Bien évidemment, loin de moi l’idée de contester votre droit, puisque vous êtes journaliste, de trouver les naturistes « obscènes » – je plaisante bien sûr car moi je ne suis qu’un modeste chroniqueur qui ne comprends pas grand-chose – mais pourquoi traiter avec autant de hauteur un vigneron de la qualité de Jean-Louis Denoix ? Est-ce parce qu’il n’est que Languedocien et qu’il a, au domaine de l’Aigle, acclimaté du Chardonnay et élevé des vins qui valaient bien ceux de chez vous monsieur Gotti. Sa lettre, que j’ai publiée, a le mérite d’ouvrir le débat ce que vous, je le constate, n’appréciez pas. Serait-ce le monopole de la Bourgogne : là je pousse trop loin le bouchon de l’ironie monsieur Gotti. Quand à votre professionnel émérite, il n’a qu’à changer de fournisseur au lieu de verser des larmes de crocodile. Je puis vous assurer, pour fréquenter les dégustations, ça ne manque pas les vignerons. Mais quand on veut tuer son chien on dit qu’il a la rage. Franchement, tout ça pour ça, pour une poignée de gus et de filles « cultivant une certaine marginalité », ça n’est pas sérieux, c’est disproportionné, genre marteau-pilon pour écraser une mouche. Vous allez m'objecter que les naturistes occupent tout l’espace médiatique. C'est un peu vrai sans doute car la gente blogueuse, et maintenant journalistiqu,e les adule, à quelques exceptions notables cependant. Je comprends que ça vous agace mais, que voulez-vous dans l'univers compassé, un peu chiant, tristouillard des grands amateurs, ils apportent un peu de fraîcheur, je n'ose écrire de naturalilité de peur de me faire enguirlander. Qu’ils soient parfois chiants, même de mauvaise foi aussi, je vous le concède mais pourquoi ne les laissez-vous pas barboter dans leur petite bassine ? Pourquoi vous dérange-t-il autant ? J’ai du mal à comprendre cet excès d’indignité. 


Depuis que je bourlingue dans les plis de nos beaux terroirs, pas que viticoles bien sûr, et ça fait un sérieux bail, sans bien sûr posséder de quelconques compétences en quoi que ce soit, j’ai appris à écouter, à entendre, à ne pas me laisser emporter par la passion ou me caler dans les positions en béton des « sachants ». Je doute. Pour autant je ne saute pas comme un cabri face aux minorités agissantes « nature, nature, nature… », je n’adule pas les déviances, mais je me dis que les réactions surdimensionnées de ceux qui se disent porte-parole de la majorité, dites silencieuse, traduisent souvent un malaise, un abcès de fixation et, les abcès, monsieur Gotti il vaut mieux les percer au plus tôt. Voilà un beau sujet de débat en votre belle Bourgogne monsieur Gotti… J’ai le souvenir d’être allé l’an dernier à l’invitation du BIVB assister à un colloque sur les « Les vins à forte personnalité : une première en Bourgogne qui ouvre des perspectives intéressantes. »link et force a été pour moi de constater que les rennes du carrosse étaient tenues fermes par ceux qui savent maintenir le chariot sur le bon chemin.


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Ceci écrit, Laurent Gotti, ne prenez pas ça à mal. Si je suis taquin c’est pour la bonne cause : l’extension du domaine du vin et, comme celle-ci prend de multiples chemins pourquoi diable jeter l’anathème sur des gars et des filles qui empruntent un tout petit routin, des chemins de traverse loin des larges voies habituelles. Ça dérange qui au juste ? Le consommateur ? Absolument pas ! Cela jette-t-il un discrédit sur votre belle région, sur les  « vrais » et « bons » vignerons ? Je ne le pense pas. D’ailleurs, pour la plupart, ils font du Vin de France et, ce n’est pas un débat sémantique sur la naturalité qui permettra de trier entre le bon grain et l’ivraie. C’est si Français de se chamailler pour rien ou pas grand-chose. Laissez donc faire, si ces vins que vous vouez aux gémonies ne sont que des imposteurs ils feront long feu.


Après cet écrit Laurent Gotti peut-être me traiterez-vous de gobe-mouches ?


« Le gobe-mouches avale tout, fruits, textes et commentaires. Il rend tout cela en idées, si l’on peut ainsi dire ; et comme je puis savoir, en ouvrant l’estomac d’un oiseau, quelles choses comestibles il a rencontrées, ainsi le discours du gobe-mouches montre des débris encore discernables des vérités qu’il a rencontrées en son vol de gobe-mouches, bec ouvert, sans choix. Je dis vérités, car tout est vrai, oui, même l’écrit d’un fou, car il est vrai qu’il l’a écrit ; et les sottises elles-mêmes forment une part de l’opinion, qui est considérable. »

Alain, Propos.

 

C'est François Desperriers qui va être content 

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22 avril 2013 1 22 /04 /avril /2013 07:00

Même si j’ai depuis fort longtemps passé l’âge si ça continue je vais faire une roséole et ne plus pouvoir voir le rosé en peinture. Qu’importe puisque les chantres provençaux nous le chantent sur tous les tons « tout va très bien madame la marquise… tout va très bien » Que le printemps soit pourri, pas de souci, tout le monde va licher du rosé pour chanter sous la pluie. Pour autant je ne suis pas bonnet de nuit j’en accepte l’augure, simplement nous mesurerons à la fin de l’été la hauteur de la vague du rosé.  

 

En attendant, chantons et pour commencer versifions avec ce cher Ronsard en vieux françois…

Mignonne, allons voir si la rose à Cassandre

Mignonne, allons voir si la rose/Qui ce matin avoit desclose/Sa robe de pourpre au Soleil,/A point perdu ceste vesprée/Les plis de sa robe pourprée,/Et son teint au vostre pareil./Las ! voyez comme en peu d'espace, /Mignonne, elle a dessus la place/Las ! las ses beautez laissé cheoir !/Ô vrayment marastre Nature,/Puis qu'une telle fleur ne dure/Que du matin jusques au soir /Donc, si vous me croyez, mignonne,/Tandis que vostre âge fleuronne/ En sa plus verte nouveauté,/Cueillez, cueillez vostre jeunesse :/Comme à ceste fleur la vieillesse/Fera ternir vostre beauté.

 

Maintenant chantons !


- Rosa rosa rosam rosae rosae rosa rosarum rosis c’est Jacques Brel (1)

- J'avais oublié que les roses sont roses c’est Adamo (2)


Revenons au rosé dans l’ordre d’arrivée des communiqués de presse (les liens ne s’ouvrent que si vous êtes sur Google +)


1-     La Bégudelink 


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2-    Plaimont link et link

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3-    Gérard Bertrandlink 

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Mon Chouchou ci-dessous


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La roséole est une maladie virale bénigne causée par un herpèsvirus type 6 (HHV-6). Courante chez les enfants de 6 à 24 mois, elle devient rare après 4 ans.

 

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21 avril 2013 7 21 /04 /avril /2013 00:09

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Sieur Vincent Pousson c’est bien joli de venir à Paris pour écumer les antres à bobos, dont je tairais les noms afin de ne pas provoquer l’ire de leurs zélotes, dans le but non dissimulé de les hacher menue avec dextérité, férocité et, bien sûr, une part de vérité. C’est très bien aussi de chanter sur tous les tons, arrosé de beaux flacons, le museau vinaigrette, la quenelle de brochet de chez Cartet link ; d’attribuer une quatrième étoile au potager d’Alain Passard link . C’est bien trop commode aussi, une fois de retour chez les Ibères – ils habitaient sur la côte Est et la côte Sud de la péninsule – d’arpenter, en long en large et en travers, les bas et les hauts fonds de Barcelona pour nous tartiner, avec virtuosité certes, des idées liquides et solides, pour nous faire saliver, baver d’envie, nous donner la pépie.


Bon Pousson : et les pauvres dans tout ça ? Ton pote Gabin n’aimait pas sa formule-culte « salauds de pauvres ! » dans la Traversée de Paris et tu ne vas pas t’en tirer à bon compte avec une chronique pour les beaux yeux d’Eva « Et si on pensait aux pauvres gens ? »link 


Comment, toi le dénicheur, as-tu pu laisser passer ça ?


1-      c’est l’histoire d’un routier de 48 ans (tu as un faible pour les Routiers Vincent), Miquel, qui vit maintenant « dans une cabane sans eau courante ni électricité, dans une zone boisée à la périphérie de la ville de Terrassa » près de ton Barcelona.


2-     Le gars survivait grâce « aux services sociaux de la municipalité » 2 sandwichs par jour.


3-     Et puis Miquel, nouveau pauvre, le 22 mars dernier s’est retrouvé grâce à Caritas, au premier restaurent espagnol, La Trobada, qui propose le même menu à 2 types de clients : ceux qui peuvent raquer 6,50 euros et ceux qui peuvent pas mais qui donne la main : mettre le couvert, débarrasser les tables…


4-     La cuisine reste l’apanage de d’Expectación et d’Adolfi, deux cuisinières  de profession (photos obligatoires)


5-     « Elles expliquent : nous travaillons avec des fournisseurs locaux et des produits de la région, dont une partie est issue de l’agriculture biologique et du commerce équitable. Nous offrons un menu de qualité à un bon prix. » Ça devrait te plaire Vincent, cet endroit n’est pas « la soupe populaire, mais un restaurant ouvert à tous… »


6-     Tu vois ce qu’il  te reste à faire Vincent écumeur au bec fin et à la dalle pentue, c’est le secrétaire-autoproclamé de l’ABV qui te somme et comme il n’est pas question de jaja dans les extraits de l’article de Paloma Arenós dans la Vanguardia cités par le Courrier International link  , tu pourras compléter notre information et leur fournir des tuyaux du côté liquide.

Merci Vincent pour ta future et déterminante contribution sur la Trobada in Barcelona.


Les mots des pauvres gens par franceinter

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