Vin & Cie, en bonne compagnie et en toute liberté ...
Extension du domaine du vin ...
Chaque jour, avec votre petit déjeuner, sur cet espace de liberté, une plume libre s'essaie à la pertinence et à l'impertinence pour créer ou recréer des liens entre ceux qui pensent que c'est autour de la Table où l'on partage le pain, le vin et le reste pour " un peu de douceur, de convivialité, de plaisir partagé, dans ce monde de brutes ... "
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Bonne journée à tous, ceux qui ne font que passer comme ceux qui me lisent depuis l'origine de ce blog.
J’ai trouvé Thibault Courtois bien discourtois « Ils n’ont joué que de l’anti-football » a-t-il déclaré au quotidien belge Het Nieuwsblad . « On a perdu contre une équipe qui ne joue à rien", a-t-il insisté précisant que « leur attaquant était toujours à 30 mètres du but » et que « ce n’est pas beau à voir ».
Quand à Eden Hazard il a martelé que la Belgique « a peut-être été la plus belle équipe du Mondial » avant de lâcher : « On tombe contre une équipe solide, l'équipe de France, qui ne pratique peut-être pas le plus beau jeu, mais qui est solide défensivement et qui marque quand ils ont une ou deux occasions. »
Bon comme le Twitte @BelgeBrune
« Et l'arbitre gnagnagna, et les Bleus qui n'ont fait que de la défense gnagnana. On est fiers des Diables même s'ils ont moins bien joué hier soir. Reconnaissons la défaite avec panache, et retournons à nos conflits communautaires (tout ça c'est la faute aux Wallons). #FRABEL »
Lire ICI Coupe du monde 2018 : mauvais perdants, les Belges ? On vous explique pourquoi ils ont tort de critiquer la victoire française
Dans l’introduction de son livre : « Histoire d’un grand négoce : Vins&Spiritueux en Belgique » édité chez Glénat. Charles-Louis Binnemans écrit : « Les belges aiment boire le vin »
« De tous les peuples de la Gaule, les Belges sont les plus braves. Et les moins abstinents. Cela se remarque encore aujourd’hui. Une vocation, durable et héroïque, qui se perpétue dans la joie et la santé, vin à l’appui. Une attirance, nuancée d’un souci de la qualité, qui se modèle à travers les siècles et s’adapte aux millésimes. Une heureuse disponibilité qui mérite d’être décrite, voire citée en exemple ;
Pourtant, durant les millénaires qui se terminent vaillamment ces jours-ci, la facilité n’a jamais présidé à la venue du vin sur nos marchés si peu ensoleillés. Les distances étaient considérables, et rudes les obstacles. Sans parler des plaisanteries du fisc. Les Belges, au bout du circuit de la distribution, se sont néanmoins montrés aventureux mais accommodants. Les consommateurs, bien sûr, mais aussi et au préalable, les marchands, les importateurs, qui connaissaient les sources et les itinéraires. »
Le 17 décembre 2011 j’écrivais :
La Belgitude : « Et si les belges n’étaient rien d’autre que des personnages de bande dessinée, bien trop poétique pour être vrai ? »
Depuis que je chronique sur cet espace de liberté j’ai appris à mieux connaître la belgitude au travers de mes lecteurs belges et, bien sûr, du plus français des belges flamands : mon commentateur phare, culotté ou déculotté, j’ai nommé Luc Charlier. « En France rire des belges est un sport national qui rend paraît-il, plus intelligent celui qui le pratique. En droit héritier des Lumières et de ses belles colonies, l’élégant Français, chantre de toutes les libertés, du bon goût et de la bonne bouffe, aime en effet se gausser d’un voisin qui aime la bière, les moules et les frites, et dont l’accent, « alléie, alléie, c’est pas ben grave une foué », est à lui tout seul une invitation au rire et à la galéjade. »
Quand j’entends ça je sors « les frères Dardenne, Yolande Moreau, Benoît Poelvoorde, Bouli Lanners… » du côté 7e Art, « James Ensor, Magritte, Léon Spilliaert, Paul Delvaux, Alechinsky… » pour les peintres contemporains, « Brel, Adamo, Arno… » pour les chanteurs, et je ne parle pas de la bande dessinée de mon enfance avec Tintin d’Hergé, Spirou (1938), Blake et Mortimer (1946), Lucky Luke (1947), Gaston Lagaffe (1957), les Schtroumpfs (1958), Boule et Bill, Achille Talon, Buck Danny, Bob Morane, Largo Winch…ou Maeterlinck, Emile Verhaeren Simenon, Scutenaire, pour la littérature.
Dans la conclusion de son article Belgitude Méfiez-vous des Belges ! (Rire de Résistance Tome 2 Beaux-arts éditions) Philippe Krebs traduit mieux que moi cette proximité « Et si les belges n’étaient rien d’autre que des personnages de bande dessinée, bien trop poétique pour être vrai ? Une bande de gamins des rues qui jouent à faire la nique à la camarde. À coups de lance-pierres, écrase-savates, pétards et gratte-cul, coussins péteurs et boules puantes, asticotant la mort pour se sentir vivants, tristes et le rire aux lèvres. Un drapeau noir avec fruit rouge et banane (le même que Bucquoy lors de ses coups d’État) en guise d’étendard contre toutes les conneries du monde… »
Culture de la farce, surréalisme de combat, canular hilarant, en voici un échantillon donné par Philippe Krebs :
- Le remplacement méthodique nocturne de toutes les plaques de rues du village d’Ecausssinnes-Lalaing par des plaques « rue Jacques Mesrine » sous la houlette du restaurateur anarchisant André Claes ;
- Jean Bucquoy invitant publiquement le roi Beaudouin à venir se faire décapiter sur la Grand Place de Bruxelles ;
- Robert Dehoux bouchant nuitamment avec des allumettes toutes les serrures des banques de la capitale ;
- Mariën proposant qu’on verse de l’acide sulfurique dans les bénitiers ;
- La lettre de Magritte adressée à l’amant de sa femme, le poète Paul Clinet, où il explique à son concurrent comment faire jouir Georgette sa légitime ;
- Mariën distribuant, en 1974, à l’entrée des Biennales internationales de poésie de Knokke-le-Zoute, des bons gratis pour saute une poétesse, avec la mention Vlaamse seks op aanvraag, sexe flamand sur demande.
En conclusion cet aquoibonisme d’Alain Dantinne (écrivain belge auteur d’Hygiène de l’intestin pastiche du roman d’Amélie Nothomb Hygiène de l’assassin)
« À quoi bon se laver les dents chaque matin quand on a un cancer de l’anus ? »
Selon la version du clan des femmes, que je n’ai jamais contestée, je suis né, un 12 juillet, en fin de matinée, dans un chou, au lieu-dit le Bourg Pailler, à l’entrée du bourg, au bord de la nationale, un ancien relais de poste aux murs épais imprégnés de salpêtre. Bien plus tard, je ne sais quand, lorsque vint l’âge de raison peut-être, j’admis, face aux lazzis de mes petits camarades, qu’en réalité j’étais né dans le lit Henri II de mes parents, celui où sans doute je fus conçu. C’est Marthe Regnault, la sage-femme du village, aux mains larges comme des battoirs de lavandière, qui recueillit, après l'ultime poussée de ma mère, mon petit corps visqueux et coupa le cordon.
Le chou, notre chou, c'était un chou à vaches, un chou fourrager haut sur tige, dont nous mangions les petites feuilles vert pâle du cœur. Déjà affublés de noms d’oiseaux, péquenots, bouseux, ploucs, nous, les petits gars du bas-bocage vendéen, on nous taxait aussi de ventres à choux. Je détestais la soupe aux choux autant que les petits cons de la ville qui venaient faire bronzer leur cul blanc sur la grande plage des Sables d’Olonne.
Qui nous avait baptisés ainsi ?
Nos perfides voisins charentais qui, au début du XXème siècle, virent débarquer des hordes de vendéens venus les repeupler ; il existait d’ailleurs des « foires aux vendéens » où des « recruteurs » venaient engager les bras surnuméraires. Nos familles catholiques du bocage battaient des records nationaux de fécondité alors que les charentais se gardaient de procréer outrancièrement, afin de ne point diviser les héritages. Les fermes des 2 Charente manquaient de bras. On offrait donc des conditions inespérées aux vendéens qui n’avaient pour toute richesse que leur seule réputation de travailleurs acharnés. Tel qui vivotait sur quelques arpents ingrats se voyait confier une riche terre de 60 hectares. Nos vendéens apportèrent dans leurs bagages leur bétail, leurs modes de cultures et le fameux « choux fourrager », dont ils plantèrent de grandes quantités pour leurs bovins et, sans doute, eux-mêmes.
« Des ventres à choux, ces gens-là… »
L'hirondelle du faubourg était la chanson que chantait maman
Si j’ai bien lu « le journaliste au casier chargé », l’Antoine Gerbelle « nous ne sommes que 18% à faire sauter les bouchons à table »
J’en suis.
Je fais du prosélytisme, ainsi j’ai offert à mon médecin généraliste une jolie boutanche pour le remercier de prendre soin de ma petite santé. Lors du rendez-vous suivant, avec un petit sourire, il m’a confié « Vous ne le saviez pas mais je n’appréciais pas le champagne mais le votre j’ai adoré… » Ma réponse l’a étonné « Bien sûr, celui-ci c’est du vin pas des bulles… »
Donc lorsque le chef de ma cantine du mercredi Giovanni Passerini m’a dédicacé : le champagne dix façons de l’accompagner aux éditions de l’Épuresigné par le duo Sébastien Demorand et Antoine Gerbelle « Le lundi c’est ravioli, le mercredi c’est Jacques » j’ai de suite pensé à Boule et Bill.
Je vous laisse le soin de déterminer qui est Boule et qui est Bill.
Les 10 recettes sont super et les conseils du champagne qui va avec assez foutraques, un peu pour faire genre, du déjanté bien contrôlé comme l'appellation, mais je reconnais que l’exercice était malaisé : sous la belle ombrelle du champagne se prélassent beaucoup de flacons pas forcément convenables. Pourquoi ne sont-ils pas jetés à l’eau les deux suceurs de bulles, si je puis dire, pour citer sous les œuvres des chefs des cuvées bien identifiées.
Trève de chambrage, passons aux calamars frits, mayo noire, tomates précoces de Giovanni Passerini.
Gio connaît mon addiction aux calamars et il sait, avant même que je ne commande, qu’il va m’en préparer une assiette.
Photo !
Conseils de Boule et Bill ou de Boule tout seul ou de Bill tout seul :
« Un plat pour veufs joyeux qui broient du blanc de noirs. Et pas que pinot noir. Aussi et peut-être surtout meunier, voire en version rosée. Ce coureur de notes acidulées couvrira de ses bulles tendres le gars du calamar marié à l’indocile tomate »
Comme je ne suis pas un veuf joyeux mais un vieil homme indigne je me couvre la tête de cendres, je bats ma coulpe, récite mon acte de contrition, ferai pénitence pour implorer le pardon : chez Giovanni je suis pet nat.
Désolé comme disait le Denisot des défunts Guignols mais rassurez-vous je suis un grand siffleur de champagne de vignerons : ma dernière découverte en témoigne ICI
Ceci écrit les deux gars vous savez ce qu’il vous reste à faire : me rincer la dalle au champagne, pour me récompenser de mon lourd travail de promotion, au Bel Ordinaire la crèmerie de luxe du taulier Demorand.
Je n’en ferai pas la liste mais dans le petit monde des gens qui écrivent sur le vin – l’appellation journaliste n’est pas ici de saison – il est des érections soudaines : aujourd’hui le Luberon.
C’est comme une épidémie, y’a anguille sous roche, ça sent le voyage de presse, la bonne grosse opération de communication.
« Les producteurs du Luberon, venus présenter une sélection de bouteilles dans la capitale, jouent désormais la carte de la biodiversité et de l’œnotourisme mais peinent encore à faire connaître leurs vins malgré un cadre de vie enchanteur et un foncier accessible entre Rhône et Provence. »
Même le bedeau de Bettane&Dessauve en parle c’est dire que c’est chaud :
Le hashtag
#luberonçamarche
Le bug
L’appellation. Mais les efforts redoublés de la filière locale, sous l’impulsion créative de l’union de coopératives Marrenon, commencent à porter leurs fruits. Et les vignerons de qualité se sentent moins seuls.
Ce con il écrit Lubéron !
« Le Luberon (du provençal lébéroun, lièvre couché) est le nom donné à un massif montagneux français peu élevé qui s'étend d'est en ouest entre les Alpes-de-Haute-Provence et le Vaucluse : ce massif comprend trois "montagnes" : le Luberon oriental, le Grand Luberon et le Petit Luberon, séparées par deux voies de communication nord-sud. Ces dernières relient Lourmarin à Bonnieux et à Apt, en passant par la combe de Lourmarin.
Les dictionnaires français des noms propres (Larousse, Robert...) admettent une double forme, Luberon ou Lubéron, mais les gens originaires de la région affirment que la seule orthographe et prononciation correcte est Luberon, avec un "e" prononcé comme dans "venir", l'orthographe et la prononciation Lubéron étant "parisiennes".
Bien sûr il en profite pour cirer les pompes de Jean-Louis Descours propriétaire du Château La Verrerie, c’est bon pour les pages de pub dans En Magnum.
« C'est en cherchant une résidence secondaire dans le Sud, que Jean-Louis Descours, ancien PDG d'André et de Weston, tombe sous le charme du Lubéron. En 1981 il acquiert le Château La Verrerie. "En bon entrepreneur, il voulait avoir quelque chose à gérer à l'heure de sa retraite", confie une des ses collaboratrice. »
Luberon en Une donc et j’adore la mise au point de Georges Truc sur le Luberon :
« Désolé, si Goult peut revendiquer les deux AOP Ventoux et Luberon, elle est distincte du Luberon géographique et géologique. Le village est construit sur la retombée méridionale des Mont de Vaucluse et son territoire recoupe la vallée du Calavon.
Le mot Luberon ayant acquis une connotation magique chez les bobos, tous les villages de la vallée du Calavon (ou vallée d’Apt) sont requalifiés « Luberon ». C’est ainsi que le célèbre village de Gordes « appartient » désormais à la tribu des villages du Luberon…C’est stupide, mais mais la chose est gravée dans le marbre de la com. Qu’y faire ? Rien, sans doute. »
C’est toujours bon et beau de dégainer son bobo pour ramener sa science, l’un des bobos célèbres de Gordes fut Tonton, le fils du vinaigrier de Jarnac, qui vint y filer le parfait amour avec Anne Pingeot.
Je cite l’une des ses lettres à Anne page 768 :
Carte postale de Gordes vendredi 9 avril 1971
« Nous aimons le Mistral depuis le fameux voyage triste, heureux, passionné de ce dernier juillet. Le matin se traîne vite, partons !
Je passe te prendre avec Marie-Thérèse Eyquem et nous arrivons gare de Lyon avec une avance royale. Le train s’ébranle. Ô joie ! »
Et voilà. Je lis Avant la guerre de Roger Grenier, toi Le Voisinage des cavernes de Cassou. Quand nos yeux se lèvent sur le paysage c’est pour trouver que tout est beau. Lyon, Valence, Avignon. Laurence nous attends. Gordes.Dîner. Notre chambre.Paix. »
Puis une autre carte postale dimanche 11 avril 1971 Pâques
« Nous déjeunons à Roussillon. Rencontre pittoresque avec Savary. À la Rose d’or, toi, les Soudet, la sœur de Laurence. L’après-midi promenade aux gorges du Régalon, puis par « le Trou du Rat » sur les hauteurs du Luberon jusqu’à ce que le soleil disparaisse dans une brume de lumière. Nous dînons à Gordes, un peu étourdis par le grand air, les enteurs violentes, la joie de vivre.
Pâques ensemble mon Anne. »
Le Luberon je connais comme ma poche, j’ai séjourné très souvent à Buoux.
Jean-Louis Piton, devenu grand président de l’INAO, je connais aussi.
« La majorité des vignerons historiques disposent en moyenne de 15 à 20 ha. Le foncier reste particulièrement accessible au primo-accédants, ce qui a d’ailleurs permis à une douzaine de caves particulières de s’installer ces huit dernières années avec souvent un projet œnotouristique complémentaire de la production. Mais la jetset qui fréquente la région, en d’autres temps, Albert Camus ou Pierre Cardin, aujourd’hui Ridley Scott ou John Malkovich, ne suffisent à auréoler les vins d’une belle image sexy. La grande distribution qui a fait vivre le vignoble pendant plus de 20 ans jusque dans les années 90 représente encore plus d’un tiers en volume (28% en valeur) et a ancré dans les esprits l’image du petit vin pas cher, entre un sous côtes-du-rhone et un sous côtes-de-provence. Et déplore que l’appellation (qui a obtenu l’AOC en 1988), ne bénéficie pas encore d’ambassadeurs à forte notoriété hormis peut-être La Citadelle, La Canorgue, La Verrerie et plus récemment Fontenille.
Certes, la politique de l’union de coopératives Marrenon, portée par un président visionnaire et combatif, Jean-Louis Piton (aujourd’hui président de l’Inao) et un ingénieur agronome dynamique venu de chez Skalli, Philippe Tolleret, commence à porter ses fruits. Elle ne pèse pas moins des trois quarts des volumes avec une montée en qualité et en prix et des cuvées prestige comme Pétula ou Amountanage. »
Après son compromis vilipendé sur le camembert AOP de Normandie le Jean-Louis qui aime bien ferrailler est allé se coltiner les éclairés du bocal à Avignon au Palais des Papes – quatrième Journée Internationale samedi 30 juin des Amateurs Éclairés de Vin – c’est toujours drôle de voir les pires conservateurs faire de la provocation sur le thème : « l’Appellation est morte, vive l’Appellation ! »
Nos éclairés ont 3 trains de retard mais peu leur chaut y’a qu’à taper sur l’INAO
« Pour autant, l’INAO reste très critiquée. « La règle protège et elle doit épouser son temps », résume Isabel Ferrando (Domaine Saint-Prefert, Châteauneuf du Pape) or on reproche à l’INAO sa lenteur (voire sa réticence) à s’adapter à l’époque : changements techniques, réchauffement climatique (Hervé Hannin (Montpellier SupAgro) a présenté la prospective du projet LACCAVE sur le sujet), demandes sociétales (pour plus de respect de l’environnement), et jusqu’à l’émergence de nouveaux terroirs avec la création de nouvelles AOC.
À ces attaques, Jean-Louis Piton, président de l’INAO, a répondu en renvoyant à leurs responsabilités les porteurs de ces projets, mais aussi l’Etat, arguant que, bien souvent, « un dossier qui n’avance pas est un dossier pas prêt, porté par un collectif divisé, ou dont le temps politique n’est pas celui du pouvoir. »
Extraordinaire propension française à colloquer, à ressasser le passé, incapacité fondamentale à anticiper et à imaginer.
L’Appellation n’est pas morte, elle a simplement pris beaucoup d’embonpoint, combien de vins en GD, s’est banalisée, formatée, devenu un signe de qualité de plus. Nul besoin de porter les cordons du poëlle avec des mines contrites, pire encore d’entonner des chants d’action de grâce pour sa soi-disant Résurrection.
J’en resterai là, tout ce beau monde, dont une partie va me rejoindre dans les délices de la retraite, pourrait me reprocher de mettre le doigt là où ça fait mal sans proposer de potion pour guérison.
Trop tard !
Je bois bon, des vins tout nu, y’en a fort peu dans le Luberon, ça suffit à mon bonheur…
En France, sans la peur du gendarme, la main ferme des services de l’État, les cotisations aux interprofessions et aux ODG ne rentreraient pas facilement dans leurs caisses.
Pour en arriver là les génies de l’administration, avec la complicité des organisations professionnelles, ont inventé en 1975, les Cotisations Volontaires Obligatoires. (Voir plus bas)
Dans ce domaine le secteur du vin a été précurseur, le CIVC et le défunt Comité des VDN ont été créé sous le régime du Maréchal qui aimait tant la terre qui ne ment pas ; Le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) a été créé par la loi du 18 août 1948. Bref, tout le monde s’y mis.
L’argent tombe dans les caisses régulièrement même si sa quantité dépend du volume de la production de l’année.
À quoi sert cet argent ?
Tout d’abord à faire vivre une gentille bureaucratie.
Ensuite, et c’est le joujou préféré des présidents et des directeurs à faire parfois de la publicité et toujours de la communication. C’est sur ce magot que vivent celles et ceux qui font profession de promouvoir le vin.
Ce grand tonneau est le symbole de l’ambiguïté d’une ponction généralisée dont l’affectation à la communication, et parfois à la publicité générique – putain la loi Evin – pour la promotion de tous les vins de l’appellation.
Sans être un grand expert de l’art de la réclame et maintenant du buzz cher aux réseaux sociaux, il est évident qu’il s’agit d’une mission impossible.
Les vins du haut du panier n’en ont rien à branler.
Le gros du panier, soit ceux vendus sur le marché domestique dans la GD, n’ont aucune visibilité pour les pousseurs de caddies.
Reste une poignée d’élus mis en avant par les fameux communicants auprès d’une presse spécialisée au lectorat bien maigre qui vit de la publicité des quelques annonceurs bancables : les châteaux de Bordeaux, quelques Bourguignons, le Champagne…
J’ai osé railler dans une chronique ce « journalisme masqué », mal m’en a pris, l’entre soi règne, les cochons de payants sont contents quand on parle un peu d’eux dans une feuille de chou ou sur le Net.
Alors pourquoi remettre sur le gaz cette affaire de contributions obligatoires ?
Tout bêtement parce que, comme le dirait notre Macron national, en même temps beaucoup de ceux qui frétillent lorsqu’un jour on les met en avant sont les premiers à rouscailler contre le fait qu’on les prend pour de vaches à lait.
C’est très Français de râler dans son coin tout en laissant la bride sur le cou de ceux qui ont en charge de gérer l’argent interprofessionnel.
En effet, c’est là que le bât blesse, les familles professionnelles font leur petite tambouille sans vraiment de contrôle de leurs mandants.
En débattre ne relève pas d’une volonté de mettre à bas le système mais de lui redonner du sens, de s’adapter à la nouvelle donne des marchés du vin, de renouveler les méthodes de communication, de faire que l’argent collectif soit dépensé plus intelligemment.
Vœu pieu sans aucun doute, ce qui ne m’empêche pas de vous livrer quelques infos :
Les budgets des interprofessions représentent des montants importants qui sont à relativiser par rapport au chiffre d’affaires du vignoble concerné.
Le ratio budget interprofession/ CA vignoble se situe entre 0.5 et 1 %.
« Les CVO constituent en moyenne plus de 85 % des recettes. Les autres produits correspondent à des subventions OCM pour le financement des actions de promotion sur les pays tiers et à des subventions de FranceAgriMer pour des actions de promotion sur le marché intérieur, lesquelles sont en voie de diminution.
Les CVO sont calculées par hl de vin ou d’alcool pur. Leur montant unitaire a assez peu évolué au cours de ces dernières années (aucune augmentation n’a eu lieu dans le Bordelais depuis 15 ans)
InterLoire constitue une particularité. La nouvelle orientation adoptée en août 2015 se traduit par une plus grande autonomie des appellations et s'accompagne d'une baisse significative de la cotisation interprofessionnelle de base: La CVO socle passe en moyenne de 4,20 €/hl à un taux unique de 2,50 €/hl, niveau le plus faible de France.
Le budget est ainsi passé de 8,8 M € à 4,6 M €. Amputée de près de la moitié de ses ressources, InterLoire a dû réduire ses charges pour équilibrer son budget.
Le montant global des recettes annuelles est fortement lié au volume des récoltes et peut donc varier d’une année sur l’autre.
Les paiements des subventions de FranceAgriMer sont perçus assez tardivement. Les retards de versements de cotisation qui existent entraînent des procédures de recouvrement.
Les rapports du CGEFI ne signalent pas d’interprofession en difficulté financière. »
INTERPROFESSIONS Viticulture rapport établi par Sylvie HUBIN-DEDENYS Ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts, Claude MAILLEAU Ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts, Georges-Pierre MALPEL Inspecteur général de l’agriculture
Le rapport du conseil des prélèvements obligatoires de juillet 2013, portant sur la fiscalité affectée, rappelle son caractère dérogatoire, qui contourne notamment le principe d'universalité budgétaire. Les contributions volontaires obligatoires ont connu une très forte croissance, de l'ordre de 44%, entre 2007 et 2013, bien supérieure à la croissance des prélèvements obligatoires sur la même période. Le Conseil estime ainsi que « les dynamiques d’évolution des taxes ne sont pas maîtrisées, ce qui tend exonérer leurs bénéficiaires d’une participation à l’objectif de maîtrise des finances publiques », et remarque que cette hausse des cotisations entraîne fréquemment une hausse de la trésorerie et du fonds de roulement des organismes interprofessionnels. Ceci peut s'expliquer par le fait que les décisions comme le budget de ces entités bénéficiaires sont également moins contrôlés par le Parlement, privé d'une partie de ses moyens d'action.
Selon la Cour, les Contributions volontaires obligatoires ne permettent pas d'améliorer le consentement à l'impôt, bien au contraire. La Cour pointe le risque de politiques inefficientes, voire contraires aux objectifs poursuivis par l'État, et estime que « dès lors que les entités affectataires ne remplissent pas des missions de service public, la justification de l’existence d’une taxe affectée et de l’intervention, certes indirecte, des pouvoirs publics, peut en effet être débattue », car elle pose des problèmes de gestion et d'indépendance des organismes interprofessionnels.
La Cour propose un plafonnement des taxes affectées aux organismes professionnels.
Quelques chiffres, certes anciens, mais aucune publication n’est accessible sur le net, le CNIV regroupant les interprofessions ne se donne pas cette peine, ils restent valables et surtout sont une bonne image des proportions entre les contributions interprofessionnelles.
ANIVIN 121000 €
Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne 8437000 €
BIVC 760000 €
BNIA - Bureau national interprofessionnel de l'Armagnac 745 000 €
Bureau national interprofessionnel du cognac 8 758 000 €
CIV - Corse 124000 €
Conseil interprofessionnel des vins d'Alsace 7 898 000 €
Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux 29 730 000 €
Comité interprofessionnel du vin de Champagne 14 994 000 €
CIVJ 243 000 €
Conseil interprofessionnel des vins du Languedoc 3 508 000 €
Conseil interprofessionnel des vins du Roussillon 2 824 000 €
Conseil interprofessionnel des vins de la région des Bergerac 2 071 000 €
Comité national du Pineau des Charentes 1 194 000 €
Inter Oc 2 704 000 €
InterRhône 15 528 000 €
Interloire 8 813 000 €
UIVC : Union interprofessionnelle des vins de Cahors 569 000 €
UIVD 147 000 €
Union interprofessionnelle des vins du Beaujolais 5 585 000 €
Nouvelle victoire judiciaire pour les organisations interprofessionnelles viticoles en matière de cotisations volontaires obligatoires
Communication rédigée par Olivier Mandel - Cabinet Mandel & Associés
« Le 14 janvier 2016, la Cour de cassation a rendu un arrêt fort intéressant en matière de cotisations volontaires obligatoires dans un litige ayant opposé un producteur viticole à Inter Rhône. Ces cotisations sont appelées et prélevées par les organisations interprofessionnelles sur tous les membres des professions les constituant. Dans cette affaire, le producteur viticole soutenait que le régime de ces cotisations volontaires obligatoires violait la liberté d'association telle qu'elle est garantie par l'article 11 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme.
Depuis plus de 40 ans maintenant, à savoir depuis une loi n° 75-600 du 10 juillet 1975, il est prévu que les groupements constitués à leur initiative par les organisations professionnelles représentant la production agricole et, selon les cas, la transformation, la commercialisation et la distribution peuvent, s’ils représentent une part significative de ces secteurs d’activité, faire l’objet d’une reconnaissance en qualité d’organisations interprofessionnelles par l’autorité administrative compétente. »
Cette même loi, aujourd’hui intégrée au Code rural et de la pêche maritime et qui a fait l’objet de plusieurs modifications depuis sa promulgation, notamment sous l’influence du droit communautaire, prévoit que:
Les CVO, l’oxymore est dans la désignation : cotisation, volontaire, obligatoire :
« La disparition de la parafiscalité dans les bagages de la LOLF a permis aux CVO (contributions volontaires obligatoires) de faire leur apparition. En théorie, seules les cotisations des membres adhérant à l’interprofession devraient financer le fonctionnement des structures interprofessionnelles, car ils sont directement bénéficiaires de leur activité. On serait alors dans un système de « cotisations volontaires ». Mais en France, comme dans d’autres pays occidentaux, les besoins financiers de ces organisations, ont nécessité des recettes complémentaires qui ont longtemps pris la forme de taxes parafiscales. Leur suppression par la mise en place de la LOLF (suppression de l’article 4 de l’ordonnance de 1959) et le soupçon d’inconstitutionnalité pour atteinte aux droits du Parlement d’imposer (parce que leurs taux et leurs assiettes étaient fixés par voie réglementaire de façon discrétionnaire, en contradiction formelle avec l'article 34 de notre Constitution), les a fait remplacer à compter de 2003 par des recettes de substitution, les fameuses CVO. Cette construction juridique permet de passer en dehors des fourches caudines du Parlement, mais aussi des budgets publics. En effet, il s’agit de cotisations de droit privé qui n’ont pas la nature d’une imposition, dont les taux sont déterminés par l’interprofession elle-même qui revêt elle aussi un caractère de droit privé (généralement associatif). Le contentieux des CVO est donc normalement du ressort du juge judiciaire, sauf pour ce qui a trait à leurs missions de service public qui relèvent du juge administratif. »
Quand le soleil cogne et que l’air devient étouffant, tous les moyens sont bons pour trouver un peu de fraîcheur et de réconfort.
Boire un grand verre d’eau fraîche, pas forcément glacé, est simple et efficace de se désaltérer et de se réhydrater.
Au Bourg-Pailler nous avions un puits où nous allions tirer des grands seaux d’eau bien fraîche.
Mais si voulez verser dans l’extrême snobisme adoptez la méthode Philippe de Rothschild
« Le dessert était une tarte aux pommes maison, légèrement caramélisée. Le maître d’hôtel servit des petits verres emplis d’un liquide topaze. On aurait dit une liqueur. Édouard Minton connaissait la marotte de son hôte pour l’avoir expérimentée. Le baron affectionnait de faire mettre une bouteille d’Yquem, débouchée er placée debout, dans le compartiment à congélation du réfrigérateur. En trois heures de temps, le vin se dissociait, son eau devenant glace tandis que l’alcool et l’essentiel des autres principes restaient à l’état liquide. Cette concentration par le froid produisait un extrait qui était versé à chacun en faible quantité, pour une qualité très particulière. Lorsqu’il avait appris le traitement infligé à son cru, le marquis Bertrand de Lur Saluces était entré dans une colère monstre. Les deux seigneurs des vignes se détestaient de tout cœur. Mis à part l’originalité du sous-produit d’Yquem ainsi obtenu, Philippe de Rothschild jubilait à l’idée que le marquis eût immanquablement vent de cette pratique et qu’il en éprouvât quelque furie. »
C’est tout pour aujourd’hui, je retourne au frais, bonne journée…
On me dit de signer une pétition adressée à Monsieur le Préfet des Pyrénées-Orientales.
Je n’en ferai rien, je demande à Gérard Collomb de le virer sur l’heure !
Les faits
« Installé en France depuis 2011 et riche d'une solide expérience dans le vin, un couple de japonais a investi la somme de 150 000 € dans le vignoble de Banyuls-sur-Mer afin d'y produire des vins nature. Alors que leur première cuvée se retrouve à la table de prestigieux restaurants, notamment au Can Roca à Gérone ou encore Le Verre Volé à Paris, et que la deuxième est réservée à 75 %, la préfecture des Pyrénées-Orientales leur a notifié une obligation de quitter le territoire. Une situation ubuesque que dénonce leur avocat Jean Codognès qui a décidé d'attaquer l'arrêté préfectoral devant le tribunal administratif de Montpellier. »
Virer un Préfet c’est simple comme un coup de pied au cul.
Hors-cadre !
Il ne sera pas sur la paille...
J’en ai connu des Préfets remerciés, j’en même vu un pleurer, c’était à Ajaccio.
Celui des Pyrénées-Orientales : un certain Philippe Chopin, présenté ci-dessous par l’Indépendant, est vraiment « plus con que la moyenne ».
« Arrivé de la Creuse, Philippe Chopin a posé ses valises ce lundi dans les Pyrénées-Orientales où il succède à Philippe Vignes à la tête des services de l'Etat.
Un nouveau préfet "travaillomane" se décrit-il lui-même. Un homme de terrain qui va s'attaquer d'emblée aux dossiers de sécurité routière, chômage, tourisme, économie des hauts cantons, politique de la ville... Mais également un passionné qui aime la musique, le rugby, le vin, la corrida et les peuples de caractère et de traditions et qui savoure ainsi d'autant plus cette nouvelle "belle promotion" en Pays catalan. »
Le couple est défendu par l’ami Jean Codognès.
Le Chopin va prendre une claque s'il est toujours en poste.
J’ai vécu 18 mois en mission, à raison de 2 ou 3 jours par semaine, dans ce beau département. J’y suis attaché. Dans des cas comme celui-ci je suis partisan du dégagisme.
Les défricheurs de terroirs profonds que sont les journalistes du LeRouge&le Blanc, lorsqu’ils foulent les arpents d’un de ces territoires – c’est ainsi que l’on désigne de nos jours la campagne – ignorés des beaux nez du vin, en l’occurrence les coteaux d’Ancenis, titillent ma mémoire.
Ancenis, dans ma jeunesse, n’a jamais évoqué le vin en dépit des riches heures de son port très bien évoqué par les 3 compères du LeRouge&le Blanc.
Pour nous Ancenis c’était la CANA la coopé grande rivale de la CAVAC sise à la Roche-sur-Yon ; conflit idéologique, l’une était étiquetée de gauche, l’autre de droite. Du côté d’Ancenis, un homme se dressait contre l’intégration des productions hors-sol naissantes, volailles et porc, par les firmes d’alimentation du bétail : Bernard Thareau. Celui-ci sera président de la FNP, Fédération Nationale Porcine, avant d’être débarqué par la direction de la FNSEA de l’époque, Michel Debatisse l’homme de la Révolution silencieuse. En Vendée, Auguste Grit, secrétaire-général de la FNSEA, poussera après mai 68 un jeune : Luc Guyau, son voisin de Thorigny, qui ensuite gravira, en bon apparatchik, tous les échelons de la grande maison jusqu’à succéder à Raymond Lacombe.
Luc, je peux l’appeler par son prénom puisque nous avons usé nos fonds de culotte sur les mêmes bancs de l’école d’agriculture de la Mothe-Achard, la CANA lui donnait de l’urticaire.
Les temps ont bien changé la CANA est devenu Terrena un grand groupe coopératif qui ressemble comme deux gouttes d’eau aux grands groupes privés de l’agro-alimentaire.
« Jusqu'au début des années 1950, l'agriculture du grand Ouest vivait dans un régime semi autarcique. Dans les années 1960-1970, sous l'impulsion d'une génération de jeunes agriculteurs issus de la JAC (Jeunesse agricole catholique), on assiste à un mouvement de transformation, de révolution agricole. C'est en effet à partir des années 1960 que l'agriculture du grand Ouest se confronte au mode de production capitaliste et que se pose la question de son intégration dans ce système économique. L'orientation la plus souvent préconisée par le mouvement syndical a été l'agriculture de groupe, soit dans une coopérative, soit dans une SICA (Société d'Intérêts Collectifs Agricoles) de commercialisation. Le passage de la théorie à la pratique se fit selon des modalités variables concernant aussi bien l'achat de fournitures que la vente et la transformation des produits.
Pour intégrer les différentes fonctions de production, de transformation et de commercialisation, il fallait des coopératives fonctionnant avec les ressources et le mode de fonctionnement des firmes industrielles. Le cas de la coopérative d'Ancenis-Saint-Mars-la-Jaille en Loire-Atlantique, à l'instar par exemple d'UNICOPA (UNIon des COoPératives Agricoles) ou encore de l'Office central de Landerneau en Bretagne, reflète parfaitement ce mouvement d'expansion et de transformation des coopératives dans les années 1960.
«Fondée en 1932, la coopérative agricole de Saint-Mars-la-Jaille spécialisée dans les céréales, s'oriente en 1942 vers l'activité laitière. En 1952, cette coopérative en plein développement s'installe à Ancenis, et prendra par la suite le nom de Coopérative agricole La Noëlle Ancenis (CANA). Au cours des années 1960-1970, elle va diversifier ses activités. Celles-ci portent désormais sur les aliments du bétail, la production laitière et animale (bovins, porcs, poulets). Puis, dans les années 1970-1980, la CANA construit une fromagerie, une beurrerie et un abattoir. Loin d'arrêter alors son développement, elle s'unit en 2000 avec la Coopérative angevine du Val de Loire (CAVAL). Enfin en 2003, dans une même logique de développement et d'expansion territoriale, on assiste au regroupement des coopératives CANA, CAVAL et du Groupe Centre Atlantique (GCA), donnant naissance au groupe coopératif TERRENA qui regroupe aujourd'hui 21 000 adhérents. »
François Lambert
« La viticulture chez Terrena est une affaire de passion, de terroir, d’innovation et de qualité. Nichée au coeur du Val de Loire, la filière viticole de la coopérative produit une large gamme de vins allant des fines bulles aux vins tranquilles. »
Le second concerne la longévité de Joseph Toublanc, président du syndicat viticole de la région d’Ancenis pendant plus de 50 ans, de 1954 jusqu’en 2007, puis à la tête de la Fédération des VDQS de 1982 jusqu’en 2004.
Les VDQS étaient l’œuvre d’une grande figure du grand Sud : Philippe Lamour
Jean Clavel écrit :
« Philippe Lamour réussit à convaincre, avec difficulté, le ministre des finances du gouvernement De Gaulle, Pierre Mendes-France, qu'il faut créer une famille de vins de qualité, capable d'entraîner cette viticulture, vers une amélioration de leur production. Ce seront les VDQS (Vins délimités de qualité supérieure, loi de 1946). Dans un domaine agricole plus large et national, c'est sous son impulsion que naît la Confédération générale de l'agriculture, (CGA) dont il devient le secrétaire général. Il s'agit alors de redonner à l'agriculture française et à ses organisations syndicales, financières et mutualistes une structure cohérente et représentative. À cette époque, les moyens de production sont détruits, et les restrictions alimentaires frappent encore durement la population. Il s'attache, en collaboration étroite avec le ministre de l'Agriculture, Tanguy-Prigent, à obtenir, dans le cadre du plan Marshall, les indispensables dotations en matériel, engrais et semences. Son action est déterminante. L'agriculture française entre de plain-pied dans l'ère moderne.
J’ai le souvenir lorsque j’étais sous les ors de la République de la défense sans failles des derniers VDQS par le Président Toublanc. Jean Pinchon président de l’INAO, lui aussi d’une grande longévité de Président, le soutenait au nom de l’histoire.
Joseph Toublanc, toute une vie consacrée au vin
« Je suis né dans un cep de vigne. » Joseph Toublanc préside le Syndicat viticole de la région d'Ancenis depuis maintenant 56 ans. À la retraite depuis 1996, il consacre encore beaucoup de son temps à la vigne et au vin. À bientôt 82 ans, il promeut chaque jour les vins locaux à la maison des vins, à Ancenis. « Le syndicat l'a achetée grâce à une dévolution d'une coopérative en 1995 pour en faire une porte viticole », raconte-t-il.
Il apprend le travail de la vigne dans le domaine de son père aux Pierres-Meslières à Saint-Géréon. « À 22 ans, ma mère souhaitait que je m'installe dans une ferme. J'ai accepté, mais en tant que viticulteur seulement. »
À l'époque, les exploitations viticoles ne sont pas aussi spécialisées. Il faudra attendre la Seconde Guerre mondiale. En cas de catastrophe sur une culture, une autre venait compenser. « Moi, j'aimais bien les vaches, mais je ne voulais pas trop m'y intéresser. J'ai trouvé une exploitation de 2,5 ha pour y travailler la vigne. » Il enrichit sa formation en suivant des cours à la Marchanderie à Ancenis, en se plongeant dans les livres de vinification. Et au contact « d'un viticulteur de vieille souche, Armand Bourdeaut, qui m'a conseillé ». Il agrandit son domaine en louant des terres, portant ainsi son exploitation jusqu'à 18 ha.
De la charrue aux vendanges mécaniques
Joseph Toublanc aime à rappeler qu'il a suivi le cheval et la charrue. « On n'avait besoin ni de faire de sport, ni de somnifère », plaisante-t-il. Mais il n'a jamais tourné le dos aux évolutions. Le viticulteur a même été l'un des premiers du secteur à s'équiper d'une machine à vendanger. C'était en 1981. La première sortant des établissements Braud, à Saint-Mars-la-Jaille. « Les vendanges donnaient lieu à des moments très sympathiques, se souvient-il. Des fêtes communales étaient organisées. Ainsi que des concours de vins. »
« Le nouveau Lutétia prend du retard. La réouverture, annoncée pour le 15 mai 2018, est reportée au 13 juillet 2018 ! En quatre ans de travaux, aucune image ni maquette n'a fuité, mais Jean-Michel Wilmotte explique le projet. « Nous avons recherché toutes les traces du Lutétia d’origine : celles de 1910. Nous avons notamment découvert des fresques incroyables. Et nous nous inspirons de ce passé pour tout refaire », regrettant « de multiples interventions sur le bâtiment, sans souci d’articulation avec le projet original » en un siècle. »
Pourquoi, en ce dimanche matin, évoquer Le Lutetia, un grand hôtel ressuscité ?
Pour deux raisons :
C’est à deux pas de chez moi et, en fin de journée, j’aimais bien aller poser mes fesses au bar Joséphine ou sous la grande verrière du salon saint Germain pour « prendre un drink »
Car le Lutétia marque le début de l’engagement politique de Michel Rocard, hamster jovial.
« Le 12 mai 1945, j’ai décidé que je ferais de la politique. À l’époque, je n’avais pas 15 ans et la Seconde Guerre mondiale venait juste de se terminer. »
Michel Rocard est « éclaireur unioniste », scout protestant, et chaque dimanche en compagnie d’une vingtaine de ses camarades il se rendait « dans les splendides forêts proches de Paris pour apprendre à connaître la nature et pratiquer divers jeux collectifs. » Mais « Un jour, au cours du printemps 1945, notre chef de troupe nous apprit que la prochaine activité ne serait pas une balade en forêt, mais l’accueil de « déportés », des hommes et des femmes revenus de l’horreur. La guerre finissant, on commençait, en effet, à mesurer la nature et l’ampleur des abominations commises. »
« Plusieurs matins de suite devant quelques grands immeubles parisiens (moi, c’était l’hôtel Lutétia), on devait d’abord attendre le retour des déportés affaiblis, presque incapables de marcher ; puis, il fallait les emmener à l’enregistrement, à la douche, au rasage des barbes ; enfin, nous étions chargés de les accompagner jusqu’aux lieux de leur logements provisoires.
Une fois les cars arrivés, nous les jeunes avons découvert avec effarement des hommes été des femmes hagards portant encore des tenues à rayures, l’uniforme des camps. Ils donnaient une impression de totale désolation. Chez certains, dont les yeux vitreux se perdaient nulle part, on ne percevait plus de regard. Beaucoup éprouvait beaucoup de difficultés à parler, à se faire comprendre. Je me souviens qu’il fallait les aider en les tenants par le bras d’un appui très ferme, et jamais je n’ai oublié ces terribles images. »
« Pourquoi le Lutetia est-il si important dans notre vécu ? C’est que, en vérité, notre deuxième vie a commencé là, dans ce lieu. Quand nous y sommes rentrés, nous n’étions que des matricules ; nous en sortions redevenus des citoyens. » Gisèle Guillemot, 2005.
C’est donc dans l’improvisation la plus grande que le 19 avril 1945 André Weil, Maxime Bloch-Mascart et Marie-Hélène Lefaucheux, anciens résistants membres du COSOR (Comité des œuvres sociales des organisations de la Résistance), sont reçus par le général de Gaulle qui décide de réquisitionner le somptueux hôtel Lutetia dont les 7 étages et les 350 chambres peuvent accueillir, dès le 26 avril, des arrivées de déportés qui surviennent à toute heure du jour et de la nuit.
Au début, des notes de services de la Sous-direction des Affaires sociales prévoient de réserver « l’hébergement à Lutetia aux déportés politiques de marque (chefs de résistance) et autres déportés politiques trop faibles. Les autres déportés politiques seront dirigés sur les autres hôtels dont dispose le Centre de Transit de Paris ».
L’arrivée des premiers déportés modifie complètement les plans.
On fait appel aux volontaires tandis que des équipes de médecins, assistantes sociales, cuisinières, scouts et militaires sont mobilisée en permanence 24h/24 et cela, pendant cinq mois.
« Parfois, il arrivait au Lutetia trois ou quatre autobus en même temps. Il fallait faire le maximum pour éviter l’attente, raconte André Weil. Je rentrais chez moi à 4 heures du matin et, avec une brosse, je faisais tomber les poux dans ma salle de bain. Les premiers déportés rentrés au début étaient très contagieux et au début, nous avons eu deux morts parmi le personnel, une femme de chambre et un scout qui tenait le vestiaire. Nous n’étions pas vaccinés. Personne ne nous avait prévenus. »
Photo prise en mai 1945 à l'hôtel Lutetia de prisonniers libérés consultant la liste des personnes déportées recherchées après la libération des camps.AFP
AU LUTETIA, LE SILENCE DES SURVIVANTS
Par Marc Semo
— 24 janvier 2005
« Les marronniers sont en fleurs sur le boulevard Raspail et une douceur printanière baigne la capitale française, qui profite de ses premiers mois de liberté. Mais devant l'hôtel Lutetia, une petite foule reste là jour et nuit, bloquée derrière des barrières, visages tendus, photos brandies à bout de bras, écriteaux portant les noms des leurs. Ils attendent le retour des déportés. Même si la spécificité de l'extermination de cinq millions à six millions de juifs n'apparaît pas encore dans toute son évidence, l'horreur des camps commence à émerger avec les premiers témoignages et les images de corps squelettiques. Ils viennent le matin avant le travail et reviennent le soir. Quand un convoi de bus arrive, déchargeant sa cargaison fantomatique, les conversations s'arrêtent net. Les revenants passent entre cette haie de douleurs muettes. «On lisait cette lueur d'espoir au fond de leurs yeux, on entendait des noms, des questions, mais les photos exhibées étaient celles d'être normaux aux visages joufflus, avec des cheveux, et nous n'avions en mémoire que des faces vides et des têtes rasées», se souvient Joseph Bialot, juif polonais de Belleville, déporté à 18 ans à Auschwitz. Dans leur fuite, les Allemands l'ont laissé dans le camp avec quelques milliers de détenus moribonds. L'armée Rouge l'a libéré le 27 janvier 1945. Ce n'est qu'en mai qu'il est rapatrié sur le Lutetia après un long périple via Odessa et Marseille.
«Quand on ne savait quoi répondre, ils nous regardaient comme des coupables», raconte Charles Palant, 38 kg pour 1,71 m au moment du retour, juif lui aussi et ancien «pyjama» d'Auschwitz. Il est rescapé de la «marche de la mort», quand, en janvier, devant l'avance soviétique, les SS ont évacué de force des dizaines de milliers de déportés pour rejoindre l'Ouest et notamment le camp de concentration de Buchenwald. Leur train, l'un des premiers convois de rapatriés, est arrivé à l'aube du 29 avril, gare de l'Est. Une fanfare jouait la Marseillaise et un piquet militaire rendait les honneurs. On les avait fait se mettre en rang sur le quai : devant, les déportés avec leurs uniformes rayés, suivis par les prisonniers de guerre et, en dernier, les travailleurs du STO.
«Un chiffon en usufruit»
Cette foule du Lutetia, ils ne l'ont jamais oubliée. «Ces mains qui nous agrippaient par la manche pour essayer de savoir et ces espoirs que l'on n'osait pas fracasser car nous avions commencé à comprendre l'ampleur de l'extermination des juifs», témoigne Léopold Rabinovitch, ancien du réseau lyonnais Carmagnole et des FTP-MOI l'organisation communiste combattante des immigrés , juif mais déporté comme résistant après la révolte armée de la prison d'Eysse, près de Villeneuve-sur-Lot, en mai 1944.
Gaulliste et pilier du journal clandestin Résistance, André Lafargue, déporté politique dans les camps de Mathausen puis d'Ebensee, est arrivé en pleine nuit au Lutetia, où des gens attendaient encore: «J'étais bouleversé de ne pouvoir rien leur dire car j'arrivais d'Ebensee, un petit camp du Tyrol qui fut l'un des derniers libérés.» Lui et dix-neuf compagnons de déportation malades avaient voyagé en queue de train dans un wagon de marchandises. Affaiblis, ils avaient mis plus d'une heure pour réussir à ouvrir la porte. Et découvrir que la gare était déjà éteinte. Finalement, une infirmière de garde avait réussi à leur trouver un bus.
Des centres d'accueil avaient été mis sur pied à la gare d'Orsay ou à la caserne de Reuilly, au cinéma Rex ou à la piscine Molitor, mais l'hôtel Lutetia, QG allemand pendant l'Occupation puis réquisitionné de nouveau à la Libération, était le plus important, notamment pour les déportés, les «politiques» et les «raciaux». Les premiers, emprisonnés pour action de résistance ou comme otages, furent en France quelque 65 000 : 40 000 d'entre eux sont revenus. Les seconds, déportés du seul fait d'être nés juifs, furent près de 76 000 : à peine 2 300 survécurent aux camps d'extermination. Mais dans ces mois qui suivirent la Libération, on se refusait, y compris dans les associations juives, à faire une différence. Les uns et les autres arrivaient tout aussi maigres avec en main un paquet dans lequel ils avaient mis des bouts de sucre, un coupon de tissu, un gobelet, un morceau de couverture... «Dans les camps, on ne pouvait rien avoir à soi, alors nous nous rattrapions en récupérant des trucs de toute sorte que nous arrivions à peine à porter tant nous étions faibles», raconte Charles Palant. «Un chiffon en usufruit qu'enfin nul ne pouvait nous contester», ironise Joseph Bialot.
«C'était une grande pagaille»
Ils pénètrent sous les dorures du grand hall de l'hôtel, puis direction la désinfection. Ensuite commencent les formalités d'enregistrement qui leur donneront des papiers provisoires après interrogatoire. «C'était une grande pagaille. On voyait de vrais déportés dénonçant du doigt des faux déportés qui s'étaient infiltrés dans leurs rangs afin de se refaire une virginité», a raconté au Magazine littéraire Bertrand Poirot-Delpech, alors lycéen de philo à Louis-le-Grand et boy-scout qui, comme tant d'autres dont Michel Rocard, se porta volontaire pour aider les rescapés. Les interrogatoires de la police militaire sont méticuleux. «Un pyjama rayé, c'était facile à trouver. On craignait l'infiltration d'ex-collabos ou même de SS dans cette masse de rapatriés sans papiers, raconte André Lafargue, rapidement identifié grâce à son réseau de résistance. Ebensee était un petit camp que personne ne connaissait, mais j'étais heureusement passé par Buchenwald et Mathausen. J'ai décrit l'entrée, les camarades avec qui j'étais.» Pour les juifs, surtout les étrangers livrés à la machine de mort par la police de Vichy, le moment est plus dur. «C'était des questions de flic, et on se méfiait», reconnaît Charles Palant. Chaque histoire est une tragédie. Chaque survie un hasard ou un miracle. Chaque libération une épopée différente.
« Le Lutétia fut imaginé par Aristide et Marguerite Boucicaut, les créateurs du Bon Marché, "afin que ses importants clients de province fussent logés dans un établissement tout proche et correspondant à leur train de vie, quand ils venaient faire leurs courses à Paris". Malheureusement décédés avant son ouverture, le Lutétia a pourtant vu le jour grâce à l'architecte Louis-Hippolyte Boileau qui avait réalisé Le Bon Marché.
Dans un bâtiment de sept étages, 231 chambres vont alors combler les clients du Bon Marché, mais aussi les artistes et les intellectuels des années 20 et 30. Emile Zola, Ernest Hemingway, Samuel Beckett, André Malraux et Saint-Exupéry vont s'inspirer des murs pour leurs œuvres, tellement que certains clients artistes vont pouvoir décorer une suite, comme Arman et David Lynch... »
Le Lutétia était un peu fatigué
Le groupe israélien Alrov (propriétaire depuis août 2010, rachat au groupe Taittinger) a accepté 3 ans de travaux, coordonnés par Wilmotte et Associés.
L’atelier de Ricou a restauré la délicieuse fresque du bar Joséphine, peinte par Adrien Karbowsky, entre pastorale et bacchanale. Le salon Saint-Germain, illuminé par les merveilleuses couleurs d’une verrière signée du génial Fabrice Hyber, sera à la fois un restaurant et le cœur battant de cette grande maison. Enfin, les 184 chambres, dont 47 suites.
Côté architecture. Jean-Michel Wilmotte a déjà annoncé que le salon sombre deviendra un jardin intérieur, tandis que les sous-sols accueilleront un spa et une piscine de 17 mètres de long. L'idée est de redonner aux salons leurs lettres de noblesse et d'amener les clients de l'hôtel et des restaurants vers hall de l’hôtel, coeur fonctionnel de l’établissement.
Côté restauration. Le Lutétia a recruté le grand chef Gérald Passedat, à la tête d'un 3 étoiles à Marseille, pour repenser la carte de la Brasserie du Lutétia, une carte épurée, dans un restaurant entièrement repensé. En effet, la Brasserie retrouvera sa forme originelle de 1910 sur 2 étages et une terrasse et accueillera jusqu’à 180 personnes.
Un bar de jazz spectaculaire, conçu par Jean-Michel Wilmotte, proposera des touches futuristes et traditionnelles, mais aussi un bar à cigares des plus exclusifs dans une atmosphère de club privé qui ouvrira sur une cour privée !
« Indifférentes aux effets de mode, de nombreuses liqueurs plus que centenaires se sont maintenues sur le devant de la scène et sont devenues des produits incontournables. Leur force ? Avoir su s’adapter à leur époque tout en conservant leur identité. »
Liqueur : boisson alcoolisée et sucrée, obtenue grâce à différents procédés : macération, infusion et distillation de fruits ou de plantes. Son degré varie de 15 à 55% et, sauf exception, sa teneur en sucre est d'au moins 100 grammes par litre.
Ce matin, je vais me contenter de puiser dans mon stock de vieilles chroniques, une de mai 2008 : 1 mai 2008
Le flacon à liqueurs et le buffet Henri II des Boucard
Mon père Arsène Berthomeau, entrepreneur de travaux agricoles et de battages au Bourg Pailler de la Mothe-Achard, à ses débuts était associé pour le battage avec Marius Boucard de St Georges de Pointindoux. Parfois j'accompagnais mon père chez les Boucard. Ils habitaient une grande bâtisse dans le bourg. La salle à manger, où l'on nous recevait, était sombre et, occupant presque tout un pan de mur trônait un imposant buffet Henri II. Aller chez les Boucard me plongeait dans des sentiments mêlés : on me faisait boire du thé et je détestais le goût apre de ce breuvage ; le père Jules, le père de Marius, qui chiquait, ce qui donnait à sa moustache une allure de ballet de chiotte, ressemblait à une vieille chouette et me faisait peur ; Marius, lui, me faisait penser à Judas Iscariote et il me mettait mal à l'aise ; enfin, mon imagination, déjà débridée par mes lectures romanesques, me voyait bâtir des récits où, derrière les mystérieuses portes du buffet Henri II se cachaient de lourds secrets. Je me la jouais maison hantée ce qui me valait au retour - étant un grand somnambule - des sommeils agités qui étonnaient toujours la maisonnée. Pourtant, à chaque fois que mon père me le proposait, sans hésiter je le suivais. La raison, outre que j'adorais et que j'adore toujours les lieux incertains, c'est que chez les Boucard, du ventre du fameux buffet Henri II, au lieu de la traditionnelle bouteille de goutte, la femme du père Jules, dont j'ai oublié le prénom, retirait un flacon à liqueurs qui me fascinait. Comme je devais avoir 7 ou 8 ans je carburais à l'orangeade ou à la limonade, pour moi les liqueurs avaient les couleurs du péché.
Le flacon avait une forme de pompe à essence de luxe avec son piètement et ses bouchons dorés – pour faire genre cultivé je pourrais écrire qu'il avait des allures Hoppériennes (d'Edward Hopper le peintre) – et il contenait 4 sortes de liqueurs aux couleurs pétantes : jaune orangé ce devait être de l'abricotine, vert menthe pour la liqueur du même nom, bleu de lagon pour celle à base de Curaçao et enfin le gris argenté du Triple Sec.
Dans mon souvenir cette dernière appellation devait cingler les gosiers comme la cravache d'un cavalier et elle équivalait en force à l'un des breuvages favoris de l'inénarrable Capitaine Haddock qui serait, de nos jours hygiénistes, censuré dans une publication destinée à la jeunesse pour apologie de l'ivrognerie, mille millions de mille sabords. Dans sa définition la plus courante le Triple Sec est une liqueur blanche à base d'orange, d'eau-de-vie et de sucre. Le triple sec et le Curaçao sont synonymes. A noter cependant qu'au Canada, les triples secs sont toujours transparents et les curaçaos colorés (ambrés, oranges, bleus, verts, etc.)
Pour voir le flacon et le texte sur le buffet Henri II c’est ICI
Les liqueurs de pépé et mémé ont de l’avenir, la France aussi !
Votre Taulier ne rechigne jamais, même pendant les mois d’été, à explorer les plis et les replis de la libido du buveur. Mais, comme il est aussi un fieffé ramier, il ne crache pas sur le recyclage de chroniques anciennes. Pour sa défense, celle que je...
Puisque certains n'ont pas compris mes conneries de la saison 1 ICI link j'en remet une louchée. C’est donc l’histoire d’un mec qui passait sa vie avec les bandits manchots dans les casinos. Il jouait à tout. Il pariait sur tout. Il grattait. Il se faisait...
Fenêtre sur cour, L’amour Est un crime parfait, Des mots noirs De désespoir Jetés sur un petit carnet. Mère au foyer sans foyer À nue Toute nue. Sur sa peau lisse tout glisse. Ses grains de beauté Fixés sur mes clichés volés. Sente blanche de ses hanches...
1- J'adore les mecs, le cul vissé sur le siège de leur scooter, qui m'invectivent parce que sur mon vélo je ne démarre pas assez vite aux feux tricolores... Bienheureux les beaufs ! 2- J'adore les nanas, les fesses posées sur le cuir des sièges de leur...
Sur la Toile faut s’attendre à tout lorsqu’on est comme moi un VB, vieux blogueur, un VC, vieux con, un VD, vieux débile qui crache sa bile comme dirait l’immense Mimi, mais un qui a aussi le bras très long, un influenceur de Première League, un gars...
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