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8 mars 2015 7 08 /03 /mars /2015 00:09
Histoire d’ELLE

Ce matin échappée belle pour elles ce féminin pluriel… Elles de tous les jours, elles qui riment avec amour, elles à qui je ne sais qui ne leur a accordé qu’un seul jour…

 

Pour elles, pour elle, j’ai brodé ou plus simplement assemblé, comme ma couturière de mère, des mots, pour un petit patchwork léger et sans prétention.

 

 

Histoire d’ELLE

Elle disait s’appeler mademoiselle

 

Elle

 

Elle logeait au rez-de-chaussée

 

Sans eau, sans gaz, ni électricité

 

Au cinq bis de la rue de la Grange aux belles

 

Elle vivait de bric et de broc

 

Comme coloc

 

Dans un bric à brac

 

Tel le fond de son sac

 

De fille de la nuit

 

Elle riait

 

Elle chantait

 

Elle dansait

 

Elle lisait

 

Elle  rêvait

 

Elle marchait

 

Et puis

 

Elle pleurait

 

Sans rime ni raison

 

Ou pour un garçon

 

Ou une fille

 

Elle disait L

 

Sonne comme fidèle

 

Ou infidèle

 

Mais aussi comme aile

 

Ou la marelle

 

1-2-3 le ciel

 

Elle prenait le métro à sept heures

 

Du matin

 

Le soir elle achetait des fleurs

 

Du jardin

 

Elle picorait

 

Butinait

 

Elle émargeait pour un petit salaire

 

Dans un fonds de pension

 

Rue de la Convention

 

Elle écrivait sur un petit carnet

 

Tout

 

Ou presque tout

 

Des riens

 

Le matin

 

Le soir

 

A plus soif sur le comptoir

 

Des miettes de vie

 

De la vie que l'on vit

 

Elle c’est elle

 

Celle

 

Croisée sur un quai

 

Je ne sais

 

Lequel

 

Ou sur une passerelle

 

Tout au bout de la terre

 

Mystère !

 

A Tumai, au Kenya, les femmes ont choisi de vivre entre elles. Depuis 2001, elles s’attachent à construire une vraie démocratie participative, 100 % féminine. Pour avoir la paix, loin des lourdeurs machistes du pays.
Photos de Nadia Ferroukhi,

 

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5 mars 2015 4 05 /03 /mars /2015 00:09
1972 l’Anti-OEdipe de Gilles Deleuze et Félix Guattari, 2015 l’Anti-Œnologique d’Antonin Iommi-Amunategui et Guillaume Nicolas-Brion « Ça chie, ça baise »

Il y a quelques jours je suis tombé sur cette annonce : « Ce vendredi 27 Février 2015, Caroline Deschamps vous présente le monde du vin et de l’œnologie online. Avec plus de 400 blogs francophones sur les vins et des milliers de posts sur les réseaux sociaux, l’émission « La politique c’est net » se penche sur le thème du vin sur internet.

 

Comme la cuisine, le vin, ses professionnels et ses amateurs investissent à plein le web et les réseaux. Au programme de l’émission « La politique c’est net »,  l’œnologie online avec 2 blogueurs invités spécialistes du vin sur internet !

 

- Ophélie NEIMAN, Journaliste et blogueuse (« Miss Glouglou » sur Lemonde.fr)

- Antonin IOMMI-AMUNATEGUI, Auteur et blogueur (« No Wine is Innocent » sur Rue 89)

 

Et l’Antonin n’a rien dit, et pourtant l’œnologie c’est de la chimie, le DNO vient en droite ligne de la Faculté de Pharmacie.

 

Le vin nature c’est l’Anti-Œnologique

 

Reste à écrire le pendant de L'Anti-Œdipe de Gilles Deleuze et de Félix Guattari : libérer les flux du désir livre symbole de l'après-68.

 

 

* Du même tonneau percé : Œnologie: trois stages pour devenir un expert en vin par Nicolas Alamone publié le 03/03/2015 à  09:36

 

Pour devenir incollable en vin et épater votre entourage, la meilleure solution est de multiplier les dégustations et les stages d'œnologie. Nous vous présentons nos trois cours favoris. 

1972 l’Anti-OEdipe de Gilles Deleuze et Félix Guattari, 2015 l’Anti-Œnologique d’Antonin Iommi-Amunategui et Guillaume Nicolas-Brion « Ça chie, ça baise »

L'Anti-Œdipe est un ouvrage iconoclaste « En 1969, Gilles Deleuze le philosophe rencontre Félix Guattari le psychanalyste. Trois ans plus tard, ils publient L'Anti-œdipe, un livre étrange écrit à quatre mains. Premier fruit d'une collaboration atypique, L'Anti-Œdipe est un ovni dans le ciel philosophique. Par son style déjà : grossier, diront certains, en tout cas ébouriffant et bien loin du lourd esprit de sérieux qui pèse sur la production philosophique universitaire. « Ça chie, ça baise », lit-on dès la troisième ligne. Par ses idées surtout : L'Anti-œdipe constitue une manière révolutionnaire de penser le désir. Ah ! Cela sent mai 1968, rétorquera-t-on. Sans nul doute. Et même l'échec de mai 68 : porté par le souffle de cette folle équipée et par une soif inextinguible de liberté, L'Anti-œdipe cherche aussi à comprendre ce qui n'a pas marché... »

 

« Le désir n'est donc pas intérieur à un sujet, pas plus qu'il ne tend vers un objet : il est strictement immanent à un plan auquel il ne préexiste pas, à un plan qu'il faut construire, où des particules s'émettent, des flux se conjuguent. Il n'y a désir que pour autant qu'il y a déploiement d'un tel champ, propagation de tels flux, émission de telles particules… » 

1972 l’Anti-OEdipe de Gilles Deleuze et Félix Guattari, 2015 l’Anti-Œnologique d’Antonin Iommi-Amunategui et Guillaume Nicolas-Brion « Ça chie, ça baise »

Vignerons de vins naturels : rebelles !

 

Nossiter parle « de douce révolte contre une société en panne d’éthique (…) de la révolution spontanée de ces paysans, néo-paysans et anciens agitateurs (ou conformistes !) ayant fui la vie urbaine, a réussi en une décennie à accomplir tant de choses dont nous rêvons tous… »

 

Pas très bandant tout ça Antonin !

 

« En vérité, la sexualité est partout : dans la manière dont un bureaucrate caresse ses dossiers, dont un juge rend la justice, dont un homme d'affaires fait couler l'argent, dont la bourgeoisie encule le prolétariat, etc. »

 

Les vins qui ont de la gueule ont besoin de quelqu’un qui gueule !

 

Pas de petits débats gentillets sur la chaîne du Sénat. Le Sénat, Antonin, cénacle des amortis, réceptacle des assoupis, symbole de la débâcle des notables buveurs d’étiquettes sulfités…

 

Franchement ça faisait très promotion du tome 2 des Tronches de Vin

1972 l’Anti-OEdipe de Gilles Deleuze et Félix Guattari, 2015 l’Anti-Œnologique d’Antonin Iommi-Amunategui et Guillaume Nicolas-Brion « Ça chie, ça baise »

L’heure est à passer à la vitesse supérieure, la levée en masse, Valmy… hier Charles-François Dumouriez et François-Christophe Kellermann… aujourd’hui Antonin Iommi-Amunategui et Guillaume Nicolas-Brion

 

« Camarades, voilà le moment de la victoire ; laissons avancer l’ennemi sans tirer un seul coup de fusil, et chargeons-le à la baïonnette. » Kellermann

 

« Tous ceux qui ont été les contemporains de la sortie de L’Anti-Œdipe en 1972 aux Éditions de Minuit s’en souviennent : ce fut un événement. L’un des événements intellectuels et éditoriaux les plus considérables des années 1970. Au point qu’on a pu dire, non sans exagération sans doute, mais cette exagération était portée par l’enthousiasme, qu’il y avait un « avant » et un « après » L’Anti-Œdipe. »

 

Alors les deux Tronches de Vin, AIA et GNB vous savez ce qui vous reste à faire : écrire l’Anti-Œnologique pour qu’on puisse écrire un jour qu’il y avait un « avant » et un « après » l’Anti-Œnologique.

 

Putain ça aurait d’la gueule ! Ça décoifferait l’establishment du vin ! Ça exhalerait le parfum du cul des vaches ! Ça exploserait les snifeurs de sulfites ! Ça mettrait en transes les buveurs d’étiquettes ! Ça me procurerait une jouissance extatique !

 

Vous péteriez tous les scores de vente, passeriez au petit Journal et à ONPC : Amour, gloire et beauté…

1972 l’Anti-OEdipe de Gilles Deleuze et Félix Guattari, 2015 l’Anti-Œnologique d’Antonin Iommi-Amunategui et Guillaume Nicolas-Brion « Ça chie, ça baise »
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3 mars 2015 2 03 /03 /mars /2015 00:09
I have a dream : Mybettane+desseauve déclarait leur flamme aux Tronches de Vin épisode 2

Avant tout il faut que je vous avoue qu’avant de tomber dans les bras de Morphée, et les draps tout court, j’avais glosé et carburé toute la soirée aux old GCC dans le terrier d’altitude de Ménilmontant ; un truc à chambouler tous les codes de la bienséance des dégustateurs ayant pignon sur rue : pensez-donc, introduire dans la cantine d’altitude vouée aux vins nus des châteaux blanchis sous le bois et les dorures c’est un peu comme postuler au Grand Tasting pour faire une Masters Class sur les vins de Gérard Marula ou de Floréal Romero.

 

C’était un rêve genre roman-photo des années 60, déjeuner sur l’herbe avec nappe à carreaux et panier d’osier, cuisses de poulet, bouteilles rafraichies dans le ruisseau, femmes en jupe vichy et débardeur échancré, hommes en futals pat d’eph et sabots suédois, les petits oiseaux chantaient, le soleil brillait, je me régalais en feuilletant ma tablette. Ô grande surprise Mybettane+desseauve déclarait sa flamme aux Tronches de Vin épisode 2. Je me disais que ce brusque retournement de chemise était la conséquence de l’attribution du 7 d’or du meilleur blogueur par l’odieuse RVF au naturiste débridé Antonin Iommi-Amunategui.

 

Et puis patatras, surgissant de nulle part, juché sur son scooter, l’homme préposé aux petites œuvres de la maison en question, mise en plis déstructurée au vent, richelieu lustrées, lançait à la cantonade : « Les tronches de vins, le guide des vins qui puent de la gueule… »

 

J’aurais dû m’en douter, le coup de pied de l’âne, alors toute affaire cessante j’ai relevé le gant pour laver l’insulte faite aux 6 blogueurs du vin « indépendants et réputés », ce n’est pas moi qui l’écrit mais la dame du 4ième, de couverture bien sûr.

 

5 gars et une fille, une saine parité, pas blasés du buccal ni inféodés au grand capital, des manieurs de missile sol-verre comme l’écrit Nossiter le grand révolutionnaire de notre époque post-moderne en mal d’appellations sulfureuses, des alternatifs aux antipodes des « critiques professionnels établis… empêtrés dans des contraintes financières et publicitaires », des tenants de la contre-culture du vin, des picoleurs coudes sur table aussi, « libres, humbles, passionnés et désintéressés » sic le Jonathan, à mon avis d’ex-enfant de chœur bons pour la béatification.

 

Trêve de vannes, j’ouvre les vannes de mon éminente fonction de critique autoproclamé. Qu’ai-je à déclarer sur ce second opus :

 

  1. Y’a mes découvertes à moi : l’Alonso, Alice et Olivier de Moor, Thomas Pico, Philippe Valette, Catherine Bernard, Vincent Caillé, les Puzelat, Sébastien Poly, Gérard Marula… etc. ce qui, vu mon grand âge, est la preuve irréfutable que j’ai piqué du nez, sans le savoir comme Mr Jourdain, dans les vins à poils depuis un petit bout de temps.

​2. Y’a plein de vignerons que je ne connais pas ce qui est la preuve indéniable de l’extrême faiblesse de ma culture naturiste. J’ai décidé de me soigner.

 

3. Que je suis bien incapable de dire qui a écrit sur qui sauf pour Pascal Simonutti car Antonin à l’œil rivé sur Brigitte Lahaie et Jean Van Roy brasserie Cantillon car Patrick lorsqu’il quitte son officine prescrit de la lambic sans ordonnance.

 

4. Que je me suis toujours demandé si un blogueur répondant au doux nom de Nicolas-Brion pouvait avoir une once de crédibilité pour vanter les mérites de vins roturiers produits en infime quantité pour le plus grand plaisir des nez aimant le poulailler.

 

5. Que la vallée de la Loire est le plus grand berceau des belles quilles nues avec comme nounou la belle Eva qui a eu la drôle d’idée de nous quitter pour crécher à Angers la ville du roi René.

 

6. Qu’Olivier habite Pontarlier où je ne suis jamais allé et Philippe la Vendée où j’ai usé mes fonds de culotte d’écolier… Ce qui vous fait une belle jambe mais vous donne une info sur leur terroir d’origine. 

 

7. Que je suis bien emmerdé car mes chers collègues de la presse officielle, ceux qui pratiquent le journalisme de promenade et leurs adorateurs, affublés de pseudo prétentieux ou la con, qui sont venus barbouiller du commentaire culturel chez moi, vont me taxer de copinage.

 

8. Que je vais me racheter de toutes les fautes que j’ai commises aux yeux de la corporation paysanne menée par son héraut bordelais : l’intraitable Bernard Farges de CNAOC&CIVB réunis, en choisissant dans la cuve de mes amis les vins nus : Vincent Ginestet, un nom qui sonne encore aux oreilles des maîtres des Chartrons et du Médoc profond.

 

9. Ce choix, pour ne rien vous cacher, me permet aussi de faire fructifier ma petite entreprise qui ne connaît pas la crise, en vous plaçant 2 chroniques où la parole était donnée à feu Bernard Ginestet.

 

 

« …je préfère me référer aux analyses d’un négociant de la place, fort pertinent et impertinent : feu Bernard Ginestet dans sa Bouillie Bordelaise datée de 1975. En effet, la bonne question est de savoir identifier les causes de ce grand écart, d’oser se demander : ça vient du haut, ça vient du bas avant d’en tirer des conclusions qui se veulent définitives mais qui ont de fortes chances d’être caduques à courte échéance. Le CIVB vient de rendre public, le 19 juillet dernier, son plan « Bordeaux demain » : la reconquête... Je prends le temps de le lire : 120 pages et je me permets de conseiller à mes chers « confrères » de tenter de sortir le nez de leur verre pour nous délivrer leurs commentaires.

 

La plume à Bernard Ginestet, voilà 35 ans déjà... à mon sens un millésime encore plein de fraîcheur et de vigueur, à méditer...

 

« Lorsqu’un homme du cru, Bernard Ginestet, ici d’un grand cru puisque les Ginestet furent les propriétaires du Château Margaux (de 1950 à 1977), après avoir trempé sa plume dans la fameuse « Bouillie Bordelaise » en 1975 se glisse dans la peau du romancier pour brosser le portrait de l’archétype du courtier bordelais du milieu des années 60, c’est l’assurance pour le lecteur de savourer un texte dans lequel la fiction n’est qu’une manière élégante de mettre en scène la réalité. Son héros, « Edouard Minton est l’un des plus illustres représentants de cette caste privilégiée de la bourgeoisie bordelaise, enracinée depuis des siècles dans le quartier qui porte son nom : les Chartrons. » Bernard Ginestet qui fut maire de Margaux de 1973 à 1995, pur médocain, grand dégustateur est décédé le 29 septembre 2001.

 

Revenons à Vincent Ginestet, « … médocain pur fruit ! De ceux qui marchent dans la campagne en levant les yeux au ciel pour observer ce vol d’oiseaux, ou le regard rivé devant ses bottes, afin d’être certain d’identifier les traces de lièvre dans la terre brune. Chasseur, pêcheur sans doute, bon vivant, hâbleur parfois, comme savent l’être les Bordelais certains jours, mais nourri de cette atmosphère propre au Médoc, où la pierre blanche de l’Histoire côtoie les palombières. »

 

I have a dream : Mybettane+desseauve déclarait leur flamme aux Tronches de Vin épisode 2

Château Boston, appellation Margaux, connais pas !

 

Pour cause c’est un château en devenir sis « sur l’un des plus beaux terroirs de Margaux. Un lieu unique, une lentille de graves formée par les dépôts du fleuve ancien. Il faut le parcourir à pied pour se rendre compte que l’endroit est hors du commun. »

 

Vincent Ginestet renoue le fil d’une histoire « en 1826, il (ce terroir) figure au cadastre napoléonien. Douze ans plus tôt, le général Palmer s’était porté acquéreur de ce qui allait devenir un 3e GCC en 1855. Plus tard, en 1938, la crise et la guerre se profilant, accélèrent le destin du secteur, jugé trop éloigné de château Palmer et vendu à un maquignon, qui s’empresse d’arracher les vignes, pour y faire pâturer ses vaches. »

 

C’est dans le début des années 2000 que Vincent Ginestet acquière ce lieu et dès 2002 il le replante, 12 ha, en cabernet et merlot. Pour en savoir plus vous vous rendez ICI  le camarade Philippe vous dira tout sur ce Boston.

 

« Si l'ensemble est planté à 80% de cabernet sauvignon (notons qu'une des plus belles parcelles de Château Margaux, la croupe Campion, ressemble fort à ce terroir de Boston et est aussi planté de ce cépage), les 20% restant le sont de merlot, qui a parfois du mal à trouver sa place dans un terroir si reposé et généreux. Pas de cabernet franc, qui se plaît davantage dans les zones argilo-calcaires, plus proches de la rivière. En moyenne, les rendements ne dépassent pas 40 ou 41 hl/ha. »

 

« Dégustation minimaliste au domaine d'un échantillon du millésime 2012, que Vincent Ginestet considère d'ailleurs peu représentatif (sic!), mais qui propose cependant une belle dynamique. A revoir donc, dans d'autres circonstances peut-être!... »

 

Tronches de Vin le seul guide de vins qui vous propose un château qui n’a pas de vin à vendre c’est un luxe que ne peuvent pas se payer B&D !

 

J’adore !

 

Je plaisante bien sûr j’ai trouvé un site proposant du château Boston OFFRE SPÉCIALE -20% : 23.20€ TTC la bouteille 75CL. (29.00€) Offre valable jusqu’au 30 septembre 2014 inclus, dans la limite des stocks disponibles. 

 

 

I have a dream : Mybettane+desseauve déclarait leur flamme aux Tronches de Vin épisode 2

L’opus de la bande des 6 sera en librairie le 13 mars et aujourd’hui disponible ICI 

 

Après avoir fait ma BA je suis retourné au lit en espérant faire de beau rêves plein de vins nus…

 

Ne cédant pas à la facilité du blogueur obsédé d’au-delà des Pyrénées, qui adore les gros nénés, vous n’aurez pas droit à la poitrine dénudée de Brigitte Lahaie… Prière de s’adresser à Vindicateur !

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2 mars 2015 1 02 /03 /mars /2015 00:09
Le Lapin Blanc chasseur de beaux vins nus sur les hauts de Ménilmontant : « mais oui madame c'est là que je viens retrouver mon âme, toute ma flamme, tout mon bonheur… »

J’suis pas poète/Mais je suis ému/Et dans ma tête/Y a des souvenirs jamais perdus…

 

Vous n’êtes pas sur radio Nostalgie, la fréquence préférée de Claire, mais chez votre Taulier qui a convoqué le fou chantant, Charles Trenet, pour vous chanter : «  Ménilmontant mais oui madame/C'est là que j'ai laissé mon cœur/C'est là que je viens retrouver mon âme/Toute ma flamme/Tout mon bonheur…

La rue de Ménilmontant, dans le 20e arrondissement, doit son nom à l'ancien village de Ménilmontant et, auparavant, à son sommet il y avait un moulin à vent.

 

Sommet en effet, même si ce n’est pas le Mont Ventoux, il faut savoir la monter au train à vélo puisqu’elle culmine à 104 m lorsqu’elle atteint la rue des Pyrénées. Longue de 1,230 km la rue de Ménilmontant est l'une des rues les plus abruptes de Paris. On l’enfile dans la prolongation de la rue Oberkampf, au métro Ménilmontant, où l’altitude est de 54 m, puis on la grimpe sans trop de difficulté jusqu’à la petite place de la rue Sorbier où elle atteint 75 m, ensuite la pente est très rude dans le dernier tronçon où se situe la cantine d’altitude qu’est Le Lapin Blanc.

 

Aller au Lapin Blanc ça se mérite, y’a pas de voiturier, il faut avoir du cœur et de bons mollets pour y accéder à pied ou à vélo mais, une fois entré dans le terrier, ce n’est que du bonheur à toute heure du jour et de la nuit, ou presque.

Le Lapin Blanc chasseur de beaux vins nus sur les hauts de Ménilmontant : « mais oui madame c'est là que je viens retrouver mon âme, toute ma flamme, tout mon bonheur… »
Le Lapin Blanc chasseur de beaux vins nus sur les hauts de Ménilmontant : « mais oui madame c'est là que je viens retrouver mon âme, toute ma flamme, tout mon bonheur… »

Claire, l’une des 2 taulières derrière son piano, vous accueille comme si vous étiez le roi d’Abyssinie et du Calvados réunis, c’est la fée du logis, elle sourit, elle rit, quelques mots gentils, avec trois petits riens elle sait rassasier les petites et les grandes faims. Point !

 

Z’avez qu’aller voir sur Face de Bouc le programme des réjouissances de la cantine d’altitude.

 

Cette semaine au Lapin Blanc

 

Cantine d'Altitude & Vins Naturels

(Ménilmontant - Paris XXème) 

 

Bon je ne vais pas me contenter de vous faire de la réclame pour le Parmentier de Canard mais de suite passer au bar où officie l’autre taulière, Gaëlle, la reine de la nuit électrique et des images de derrière les fagots, avec elle aussi le sourire est compris dans le service, et en sa compagnie, le Monsieur Déloyal du Blind test, Stéphane, imperturbable dans la tempête, une dégaine d’enfer et un côté inoxydable qui cache un gros cœur.

 

Le bar, c’est au Lapin le trait d’union, l’isthme entre les deux espaces de restauration, car, comme vous vous en doutez, on ne saurait manger sans boire et boire sans manger.

Le Lapin Blanc chasseur de beaux vins nus sur les hauts de Ménilmontant : « mais oui madame c'est là que je viens retrouver mon âme, toute ma flamme, tout mon bonheur… »

Et là, y’a pas photo, la carte des vins du Lapin est l’une plus belle de la nuit parisienne, que des vins nus, des 3 couleurs, avec des bulles, 48 références, de quoi étancher la soif d’un pensionnat de jeunes filles en goguette et un régiment de morts de soif lâchés dans les marges de Paris après avoir visité le salon de l’agriculture.

 

C’est du bon, c’est du lourd, c’est du beau vin…

 

Attention, ne sortez pas votre bobo de votre gibecière pour me l’envoyer dans les gencives, ce n’est pas le style de la cantine d’altitude même si dans le commerce on ne demande jamais aux clients de montrer patte blanche.

 

Le Lapin est donc un haut-lieu imprévisible, improbable, de bric et de broc, que l’on peut facilement s’approprier, faire comme chez soi, refaire le monde, se saouler de musique, se nourrir sous les 2 formes, et c’est ce qui fait son charme et sa chaleur.

 

Mais la chaleur ça donne la pépie : place aux vins nus !

 

Claire et Gaëlle sont tombées dans les vins nus comme on tombe amoureux, comme ça, sans fla-fla, le coup de foudre, la sidération, l’addiction, le péché mortel sans acte de contrition, l’amour fou et depuis elles écument les quilles nues comme des grandes filles. Comme un bonheur n’arrive jamais seul, elles ont bénéficié d’un mentor de haute cuvaison et d’Aveyron, d’un guide pour les amener au royaume des 100 fleurs, le Grand Philippe, sis au Lieu du Vin , caviste de cœur et de passion. Reste le Stéphane, branché sur 100 000 volts, un oiseau dans la tempête, qui lui fut, de prime abord un peu sceptique, avant d’être touché par la grâce des vins nus et de se révéler un redoutable manieur des mots qu’il faut poser sur le jaja qui ne pète pas plus haut que son cul nu : chapeau ! « C’est propre ! »

 

Avant de vous présenter la carte de la cantine d’altitude qui m’est chère j’ai tendu mon microphone aux tenancières et à quelques piliers de bar pour leur demander leur coup de cœur dans cette belle palette :

 

  • Gaëlle « Je n’ai pas un vin favori ; ni sur la carte du Lapin Blanc, ni dans le fabuleux monde des milliers de bouteilles que je n’ai pas encore dégusté. Ou alors, ce vin préféré change chaque jour : j’apprends depuis deux ans le vin, sans idées préconçues, en refusant les chapelles. Au Lapin, nous sommes venues au vin nature par le gré des rencontres, des échanges. Et ça nous a plu. Je n’ai aucune envie d’enfermer cette passion nouvelle dans des cases, encore moins d’y apposer des étiquettes. Je travaillais avant dans la musique, un milieu de petites stars et de castes. Je veux garder le plus longtemps possible la fraîcheur et l’échange humain dans cette nouvelle vie professionnelle.

 

Pour illustrer ce côté sain que nous recherchons, j’ai donc choisi Fred Rivaton et sa cuvée Tombé du Ciel, pour te répondre, Jacques.

 

Nous travaillons avec Fred depuis l’ouverture du Lapin, j’adore ce vin et il s’adresse au plus grand nombre. C’est un vin généreux et bienveillant : accueillant. C’est ainsi le premier sur notre carte des rouges, un vin qui peut être un passage pour les non-initiés au nature. »

 

  • Claire, elle, est en voyage d’affaires, mais je sais que dans sa bulle elle adore les bulles, un de ces 4 elle nous confiera où ses amours, du vin bien sûr, la portent. C’est une fine bouche.

 

  • Émilie qui ne prise guère les forts effluves d’écurie de certains vins nus en revanche aime beaucoup Les Gruches le Touraine 2011 de Gérard Marula, elle lui trouve un très joli nez, avec des réminiscences de l’immortelle de Corse, et en bouche elle apprécie sa souplesse, sa finesse et sa fraîcheur. Du fruit, une explosion de fruits murs !

 

  • Philippe nous confie « Vous reprendrez bien un peu de Vie ? C'est simple, la vie, il suffit de respecter, d'imaginer, de partager... Là, c’est Pierre-Nicolas Massotte qui assemble cinsault, grenache, syrah et carignan pour élaborer un vin vivant, riche et puissant mais complexe et surprenant. Il faut reprendre un peu de vie, en lui laissant le temps de respirer, pour que ce vin naturel partage avec vous tout ce que ce modeste, discret mais décidé et doué vigneron a voulu y mettre. Laissez-vous surprendre. Puis séduire... »
Le Lapin Blanc chasseur de beaux vins nus sur les hauts de Ménilmontant : « mais oui madame c'est là que je viens retrouver mon âme, toute ma flamme, tout mon bonheur… »
Le Lapin Blanc chasseur de beaux vins nus sur les hauts de Ménilmontant : « mais oui madame c'est là que je viens retrouver mon âme, toute ma flamme, tout mon bonheur… »
Le Lapin Blanc chasseur de beaux vins nus sur les hauts de Ménilmontant : « mais oui madame c'est là que je viens retrouver mon âme, toute ma flamme, tout mon bonheur… »

LA CARTE DES VINS DU LAPIN BLANC

 

Blancs:

 

Mathias Marquet - L’écorce - Vin de France (Bergerac)

Jo Pithon - Les pépinières - Anjou 2010

Floréal Romero - Maeva - Vin de France (Gers)

Frédéric Renoux - Pur Jus - Ventoux 2013

Alexandre Coulange - Esprit Vendangeur - Vin de France (Aude)

Pierre Nicolas Massotte - Ondine - Vin de France (PO)

Domaine Inebriati - Oréa - Vin de France 2012 (Gard)

Sylvain Jougla - Claire - Duras 2011

Le Conte des Floris - Ares - 2012 Languedoc

Vincent Caillé - La part du Colibri -Muscadet

Maison Thomas - Sec de rhubarbe Vosges

Gérard Marula - Ange - Touraine 2011

 

Bulles:

 

Romain Paire - Bulles - effervescent naturel

Vincent Caillé - Z bulles - vin mousseux ½ sec

Massimo Coletti - vino frizzante Via Larghe 01 -Italie

Gregory Leclerc - Nid de guêpes - Vin de France (37)

Sébastien Fleuret - Sitting Bulles - Vin de France 2013 (49)

Laurent Herlin - Cintré - Vin de France 2012 (37)

Vincent Fleith - Crémant d’Alsace -

Frédéric Rivaton - Panoramix - Vin de France (PO)

François Diligent - Champagne Brut, pinot noir -

 

Rouges:

 

Frédéric Rivaton - Tombé du ciel - Vin de France (PO)

Floréal Romero - Sang Chaud - Vin de France (Gers)

Floréal Romero - Sang Froid - Vin de France Merlot 2011 (Gers)

Jeff Coutelou - Sauvé de la citerne - Vin de France 2013 (Hérault)

Jeff Coutelou - La Buvette à Paulette - Vin de France 2013 (Hérault)

Jeff Coutelou - La Vigne haute - Vin de France (Hérault)

Alban Michel - Liberterre - Corbières 2012

Alban Michel - Pas de bla blah - Vin de Table 2012

Alban Michel - L’alternapif - Vin de Table 2013

Raphael Champier - Buissonnante - Beaujolais-Villages 2013

Mathias Marquet - Va te faire boire - Vin de France (Bergerac)

Grégory Leclerc - La Mule Magnum - Vin de France (37)

Grégory Leclerc - La Mule - Vin de France (37)

Pierre Nicolas Massotte - Vie - Vin de France 2012

Gérard Marula - Que votre joie demeure - Chinon 2013

Gérard Marula - Clos des baconelles - Chinon 2012

Gérard Marula - Les Gruches - Touraine 2011

Jacques Broustet - Autrement - Vin de France (33)

Olivier Techer - Pom’n Roll - Pomerol

Laura Pepi Angiolini - Rosso Miscianello (Toscane) - 2011

Clos des Cimes - Fée des vignes côte du Rhône 2011-

Château Renaissance - Cuvée Dix Thyrambique (Bordeaux) -

Karim Vionnet - Beaujolais Villages - 2011

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27 février 2015 5 27 /02 /février /2015 09:53
Modérer les commentaires ce n’est pas les censurer… non au «journalisme de l’encens…»

Longtemps sur mon espace de liberté j’ai laissé les commentaires se mettre en ligne sans en consulter le contenu jusqu’au jour où l’un d’entre eux a mis en cause, très gravement et nommément, une personne connue dans le monde du vin. Par bonheur j’étais face à mon écran et, de suite, j’ai pris la décision de modérer les commentaires.

 

Pour autant modérer les commentaires ne signifie pas les censurer.

 

Ce filtre qu’est la modération a un fondement juridique : c’est moi qui suis responsable de tout ce qui se publie sur mon blog y compris les commentaires : jurisprudence Free/Libération. En conséquence toute attaque, dénonciation, insulte et autres joyeusetés passent à la trappe sans autre forme de procès.

 

En revanche, le débat vif, argumenté, surtout s’il me met en cause, est immédiatement relayé.

 

Ce billet est motivé par ce qu’a écrit Jérôme Perez de la LPV en commentaire sous ma chronique relais de celle de Michel Bettane où je faisais mon travail d’information vis-à-vis de mes lecteurs. J’ignorais qui était l’auteur de l’appellation « journalisme de promenade », en effet je lis beaucoup mais n’étant pas un grand amateur je ne suis pas le fil de la LPV de manière assidue.

 

« Chacun vient tirer la couverture à soi, c'est vraiment navrant.

 

Je tiens quand même à préciser certaines choses puisque mon propos est déformé et que je suis censuré sur le site de Bettane qui ne peut s'empêcher de publier un éditorial me fustigeant ces derniers temps, l'un après l'autre. »

 

Sans entrer dans une quelconque polémique ou mettre de l’huile sur le feu l’accusation, qui doit sans doute être fondée, mérite une réponse circonstanciée car elle décrédibilise ceux qui pratiquent un tri basé sur le contenu des commentaires en laissant accroire, en ne choisissant que l’encens, à une approbation des propos publiés.

 

Même si le Figaro papier l’a banni de sa manchette « Sans la liberté de blâmer, il n'est pas d'éloge flatteur…

« Il n'y a que les petits hommes, qui redoutent les petits écrits.»

 

Le mariage de Figaro (1784), V, 3

Pierre Augustin Caron de Beaumarchais

 

Ma maison, qui est une petite entreprise qui ne connait pas la crise, est grande ouverte, ni verrous, ni volets, quiconque peut y venir y discuter même en s’envoyant des volées de bois vert mais, tout à la fin, dans le respect des convictions de chacun, on s’y salue, on peut même prendre un verre en commun et partager le pain et le sel…

 

Modérer les commentaires ce n’est pas les censurer… non au «journalisme de l’encens…»
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26 février 2015 4 26 /02 /février /2015 00:09
Beaucoup de bruit pour rien : à force de ruer face aux chiffons rouges de l’ANPAA les gens du vin lui donnent une importance qu’elle n’a plus…

L’ANPAA je connais. Je la connais de l’intérieur : j’y ai adhéré et j’ai été, très tôt, l’un des rares à décortiquer ses comptes et à analyser sa stratégie de harcèlement via des plaintes ciblées.

 

La fameuse loi Evin aurait dû être baptisée au nom de son vrai père : Claude Got. ICI  et ICI 

 

Après une longue période d’aphasie, les professionnels du vin se sont réveillés puis organisés autour de Vin & Société.

 

Fort bien, et je n’ai rien à dire sur les messages qu’entendent faire passer les professionnels auprès du grand public si ce n’est qu’ils devraient prendre en compte toutes les questions que celui-ci se pose sur la vigne et le vin ; très clairement occulter ou réagir en défense sur les problèmes des pesticides n’est pas de bonne politique surtout lorsqu’on avance des raisons économiques. La santé publique commence d’abord dans la vigne pour ceux qui y travaillent et vivent dans son environnement.

 

Parer la loi Evin de tous les maux de la terre est un peu commode car la puissance de feu de la publicité pour le vin est si infime que si toutes les vannes étaient de nouveaux ouvertes se serait presque un coup pour rien sauf pour ceux qui en ont les moyens : les grands groupes de spiritueux et de la bière.

 

Ceci écrit, la réécriture de la loi s’impose car son indéfinition du contenu de la publicité a donné lieu à une jurisprudence sans queue ni tête. Attention, la fâcheuse tendance de certains plumitifs du vin à confondre journalisme et publipromotion nuit gravement à la crédibilité de l’argumentation selon laquelle la liberté d’expression serait menacée.

 

Alors, j’ai du mal à me joindre au ramdam auquel a donné lieu le projet de loi de Marisol Touraine…

 

1-Bordeaux fait de la résistance ! via Jacques Dupont du Point

 

Bernard Farges, président du conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux et de la CNAOC, pousse un coup de gueule argumenté contre l'ANPAA.

 

QUELLE VISION DU VIN VOULEZ-VOUS POUR VOTRE PAYS ? [...]

 

Celle défendue par l'ANPAA, avec ses 75 millions d'euros de fonds publics, ses procès permanents et ses amendements remis en main propre au rapporteur de la loi ! Vous aurez peut-être lu avec intérêt le récent entretien de M. Rigaud, président de l'ANPAA, dans lequel il propose, en somme, de limiter la communication pour le vin sur Internet au même titre que les sites pédophiles ou nazis...

 

Oui, voilà à quoi l'ANPAA associe notre communication sur Internet ! C'est une honte !!! C'est une honte... et c'est récurrent !

 

Le directeur de l'ANPAA l'avait déclaré avant lui dans le Wine Spectator et M. Rigaud nous a dit les yeux dans les yeux : « En 1943, les vins français étaient réquisitionnés pour l'armée allemande. C'était une grande année pour la lutte antialcoolique en France ! »

 

Maintenant, ça suffit !!

 

Dans les amendements proposés par l'ANPAA, il est proposé :

 

- de restreindre la communication sur Internet,

 

- de supprimer la référence à la notion d'abus dans le message sanitaire et de mettre donc en garde contre toute consommation d'alcool,

 

- d'interdire les noms de domaine, cuvées, marques qui seraient considérés incitatifs.

 

Ou encore des propositions aujourd'hui au stade de notes internes :

 

- de limiter la publicité à la radio de 22 heures à 6 heures du matin,

 

- de consacrer 20 % de l'espace de tous nos visuels aux messages sanitaires, d'interdire les fêtes viticoles...

 

En bref, des énormités forcément inacceptables qui ne régleront en rien les vrais problèmes ! Mais enfin... la ficelle est grosse ! On nous promet du très douloureux pour mieux nous faire accepter le moins douloureux... l'effet cliquet ! »

 

 

J’avoue que je trouve ce discours bien étrange car il semble ignorer le contenu du projet de loi adopté en Conseil des Ministres et faire de l’ANPAA le cheval de Troie du Gouvernement. Ça frise le procès d’intention, la suspicion, une forme désagréable de combat politique contre un pouvoir qui n’est pas en odeur de sainteté dans les organisations professionnelles du vin. Les mots étaient bien plus mesurés et policés lors de la discussion du projet Bachelot bien plus redoutable. Et qu’on ne vienne pas me dire que je fais moi-même des procès d’intention : mon long séjour à l’Hôtel de Villeroy m’a instruit sur les pratiques de certains.

 

 

L’ANPAA agite des chiffons rouges, l’ANPAA a des alliés au Ministère de la Santé, l’ANPAA cherche à mobiliser des parlementaires sensibles à sa cause : ce n’est pas nouveau et prendre à partie l’exécutif sous le couvert de la nuisance de l’ANPAA n’est pas pour moi de bonne politique face à l’opinion publique. Face à une adversaire, aussi stupide et borné soit-il, il faut savoir raison garder et ne pas se tromper de cible.

 

2-Dans les travées du SIA : le Président de la République et son Premier Ministre dégustent à qui mieux.

 

 

Bien sûr j’entends monter la voix des sceptiques ou des jusqu’au-boutistes : la loi Evin est toujours debout et in faudra la réformer ou l’abattre. La seconde branche de l’alternative m’apparaît improbable. Pour la réforme, au risque de passer pour un optimiste naïf, je suis persuadé  que le fruit va être bientôt mûr. Patience et longueur de temps, ce n’est pas au son du tambour qu’on y arrivera mais par un travail de persuasion intelligent et subtil. À chacun de prendre sa part et, croyez-moi le pouvoir de lobbying de l’ANPAA est sur le déclin, ce qui explique son jusqu’au-boutisme. Le monde du vin a eu aussi les siens, croyez ma vieille expérience. 

Beaucoup de bruit pour rien : à force de ruer face aux chiffons rouges de l’ANPAA les gens du vin lui donnent une importance qu’elle n’a plus…
Beaucoup de bruit pour rien : à force de ruer face aux chiffons rouges de l’ANPAA les gens du vin lui donnent une importance qu’elle n’a plus…
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25 février 2015 3 25 /02 /février /2015 00:09
La cuisine contemporaine : esbroufe ou créativité ?

Pourfendre la cuisine contemporaine ou l’idolâtrer, entre ceux qui l’exècrent et ses zélotes il est difficile d’en placer une. Comme toujours en notre vieux pays si tu n’es pas pour ou contre tu es forcément un allié objectif du camp d’en face. C’est un sujet clivant comme le disent les gens qui causent riches. Dans la petite blogosphère, le Pierre de Lagarde du manger et du boire dans la haute tradition c’est Pousson  qui se promène avec une tête de cochon sous un bras et un litron d’Hubert de Montille sous l’autre.

 

C’est son droit, je ne lui conteste pas mais de là à me ranger dans le poulailler de ses ouailles il y a un pas en arrière que je ne franchirai pas, tout comme d’ailleurs je ne m’esbaudirai pas face à des créations qui ne sont que des gestes pour la galerie. Je n’ai jamais eu de goût ni pour les chapelles, ni pour les conservateurs souvent réactionnaires, ni pour les révolutionnaires en peau de lapin qui passent rapidement à la caisse pour empocher les dividendes de leur esbroufes.

 

Il n’en reste pas moins vrai que cette forme de cuisine existe, elle a des adeptes qui ne sont pas tous des snobs ignorants, des bobos en quête de chichis, des vieux dans mon genre qui veulent séduire les jolies filles, et que tous ses pratiquants ne sont pas à fourrer dans le même sac sous prétexte qu’ils mettent des fleurs dans leurs assiettes ou qu’ils adorent les légumes oubliés.

 

Contemporain- contemporaine : « Qui appartient au temps actuel (par rapport au moment envisagé dans le contexte). »

 

Le monde, l'âme, l'époque, la pensée, la vie contemporain(e); l'art, le roman, le théâtre, la prose, la philosophie, la sociologie, la psychologie, la littérature, la mathématique, la logique contemporain(e); l'histoire, les récits, la pensée, les institutions, les mœurs contemporain(e,s); la civilisation, l'architecture, la scène, la production contemporaine.

 

Alors me direz-vous la cuisine d’aujourd’hui est forcément contemporaine sauf que, à l’image de l’art contemporain, elle est traversée par des gestes qui bousculent vraiment l’ordre ancien.

 

« Nous devons nous rendre à cette évidence, quoi qu’en aient à souffrir les puristes : l’art en train de se faire n’a pas toujours été « contemporain ». Ou encore : on ne s’est pas toujours senti contemporain de l’art en train de se faire. En effet, « art contemporain » est une expression qui s’est imposée surtout à partir des années 80, supplantant alors « avant-garde », « art vivant », « art actuel ». Elle possède les qualités des expressions toutes faites, suffisamment large pour se glisser dans une phrase lorsque l’on manque d’une désignation plus précise, mais suffisamment explicite pour que l’interlocuteur comprenne que l’on parle d’une certaine forme d’art, et non  de tout l’art produit par tous les artistes aujourd’hui vivants et qui sont donc nos contemporains. »

 

Catherine Millet L'art contemporain histoire et géographie Champs arts

 

Le parallèle me semble pertinent car la cuisine contemporaine se veut et se vit comme conceptuelle, l’assiette relève de l’installation, comme le relève le blog des frères Pourcel. 

 

 « Quand le contenant l’emporte sur le contenu.

 

  • Privilégier le message et l’assemblage plutôt qu’une vraie cuisine.

  • Décomposer les préparations, les rendre complexes et ludiques, alors que finalement le plat est souvent basique.

  • Minimalisme : Dessiner l’assiette, jouer sur les couleurs et texture, ne pas oublier le croustillant et la gelée en cube (que l’on trouve partout)…

« Un peu partout dans le monde, la jeune cuisine fait sa révolution, de Tokyo à Madrid, de Londres à New York, de Paris à Melbourne, de Milan à Singapour… l’assiette fait une sorte de coming-out, elle s’efforce de balayer le passé, d’être vraie et de s’ouvrir à d’autres univers.

 

Le naturel, le locavore, l’esthétisme version bio, la transgression d’un territoire, la betterave du jardinier du coin, la viande de l’éleveur génial du fin fond de la province, … l’esprit  « 50 Best  » envahit nos assiettes, à tels points que tout cela donne l’impression que pour être reconnu et faire partie des tables dont la presse parle, il faut se calquer sur quelques fondamentaux très en vogue actuellement… »

 

Point de vue de professionnels de la profession qui, comme celui des galeristes et des agents d’artistes, barbotent dans le même marigot d’ego. Nous vivons tous dans le même monde où, les vendeurs de vent, les agents, les communicants, les blogueurs asservis, les twitteuses qui disent toujours oui, font reluire ces ego pour que les fourneaux puissent faire rapidement bingo. Le storytelling règne en maître sous le joug des géants de l’agro-alimentaire. Il faut bien vivre monsieur, Omnivore, le Shira, etc. ne sont que des vitrines qui ont de plus en plus de mal à cacher l’origine de leurs gros bienfaiteurs.

 

Pour autant je ne conteste pas la pertinence de certaines de leurs remarques mais je trouve l’analyse un peu courte et surtout énormément réductrice lorsqu’elle fourre tout le monde dans le même grand sac des bobos des villes qui ne jurent que par le naturel, le locavore, le bio, voir ce qu’ils écrivent plus haut.

 

La haute-cuisine des anciens maîtres, dans son isolement élitiste, semblait hors le monde du commun, seuls les privilégiés pouvaient avoir accès aux produits d’excellence du terroir ou de la mer. Le chichi, le prout-prout tralala, le décorum, initiés par le vieux guide rouge ne diffusaient guère dans le manger populaire. Nos petits nouveaux de la cuisine contemporaine ne se sont pas totalement libérés de tous ces codes et leur esthétisme n’a rien à envier aux fanfreluches pour nouveaux riches qui encombrent les salles de beaucoup d’étoilés. Leurs additions sont aussi salées que celles de leurs prédécesseurs avec des rations qui frisent le foutage de gueule, j’en conviens aisément.

 

Pour moi, la question n’est pas là où la place le petit monde des chefs en place et de ceux qui gravitent autour des chefs, aussi bien ceux qui exècrent la cuisine contemporaine que ceux qui l’idolâtrent.

 

Ce qui me paraît intéressant et important dans cette tendance, qu’il ne faut pas réduire à une simple mode pour urbains friqués, c’est son effet de diffusion sur les nouvelles générations. Il est si facile de railler le bio, le locavore, les amap, l’économie sociale et solidaire, les produits équitables, les fruits et légumes oubliés, les espèces animales en voie de disparition… dans un monde où des gens crèvent de faim ou ont du mal à boucler leur fin de mois. En revanche, si l’on souhaite vraiment promouvoir des modes de production alternatifs pour alimenter de nouveaux circuits de distribution, il faut être en capacité de remettre sur le chantier une cuisine simple de produits simples.

 

Rappelons que « pour réduire leur budget alimentation  au minimum, 98 % des Français ont modifié leurs comportements. Ainsi, 87 % d’entre eux déclarent cuisiner leurs restes pour éviter de gâcher, 85 % affirment comparer systématiquement les prix des produits selon les marques (66 % préfèrent d’ailleurs les marques de distributeurs aux grandes marques). Pour aller plus loin dans les économies possibles, 84 % des personnes interrogées privilégient les produits en promotion et 81 % disent utiliser régulièrement des coupons de réduction.

 

Toujours dans une perspective de réduction des coûts, ils sont 75 % à limiter leurs sorties au restaurant (versus 56 % pour les foyers aux revenus supérieurs à 3 500 euros et plus). Dans ce domaine d’ailleurs, 44 % des Français estiment que le budget dédié aux loisirs gastronomiques est en baisse par rapport à l’an passé (versus  22 % qui le considèrent en hausse et 34 % qui le jugent stable). »

 

La partie est loin d’être gagnée puisque 87 % des Français privilégient la grande distribution pour faire leurs courses (37 % en supermarché, 36 % en hyper et 14 % en hard-discount). Preuve que ces canaux de distribution classiques séduisent davantage que les circuits courts : seuls 5 % des Français s’approvisionnent au marché et 2 % directement auprès des producteurs.

 

La bataille se joue bien sûr dans les assiettes de nos chefs de haute cuisine, anciens ou contemporains, mais elle se mène bien plus en profondeur dans l’immense étendue de la Toile. Et c’est à ce niveau que les petits nouveaux excellent, ils occupent le devant de la scène, irritants, surexposés mais imprimant le tempo.

 

Leur discours touche bien plus que le long lamento des fous de tête de veau. Le réduire aux petites fleurs, poudres, pousses, minis-herbes c’est se laisser aller à la facilité, faire ce qu’on fait un temps les anti-bios avec les bio-cons, se crisper, entrer dans un déni de réalité des attentes de la société. Sur le temps long la tendance lourde, des modes de consommation et de distribution, ne va pas s’inverser mais ce qui était considéré comme marginal va peser et induire des inflexions.

 

Dans la bataille de la mondialisation notre capital de création de valeur, nos vraies différences compétitives, se situent dans ces produits que l’on estimait jusqu'ici ringards, tués par la normalisation, l’hygiénisme, la standardisation… Il ne s’agit plus de les défendre mais de les promouvoir, de les revisiter, de les faire aimer.

 

Alors, par-delà les excès, les ego, les outrances, les dérapages, les provocations, de ces nouveaux Rastignac des assiettes se dessine un modèle alimentaire qui introduira des coins dans la toute-puissance des faiseurs de bouffe emballée, aseptisée, normée. Je ne sais si ces minuscules anfractuosités ébranleront le système, je ne le crois pas et, de toute façon, ne le verrai pas, mais ce dont je suis sûr et certain c’est qu’une agriculture que l’on croyait morte et enterrée va avoir de beaux jours devant elle.

 

Au lieu de geindre à nous de jouer car nous sommes aussi le système ! 

 

La cuisine contemporaine : esbroufe ou créativité ?

La cuisine responsable et engagée de Colombe Saint-Pierre Le Bic Canada  

 

« Colombe raconte un produit, puis un plat, au détour d’une anecdote. Comme ce cochon d’une redoutable gourmandise. Un médaillon de porc donc, lardé de pancetta, servi avec un ravioli de porc et feta et une poêlée de cerfeuil tubéreux et chanterelles. Un bon morceau de « fesse » comme le décrit Colombe avec sa spontanéité pétillante. « Ce cochon, c’est celui que mangeaient ses grands-parents » ajoute Alex. Il est cuit comme un rôti, enroulé de pancetta maison. « J’ai mis cinq ans à maîtriser la charcuterie » raconte-t-elle, comme l’un de ses challenges évidents. »

 

La cuisine contemporaine : esbroufe ou créativité ?

 

« Mon fil conducteur est devenu très simple : vous devez pouvoir lire mes plats facilement. Je suis là pour vous montrer le travail des fermiers, vous devez comprendre le produit sans avoir la technique. »

 

In Itinéraires d’une cuisine contemporaine n°1/10

La cuisine contemporaine : esbroufe ou créativité ?

Gros tambour et petite trompette : un débat à la Française

 

Périco Légasse

 

« C’est un guide rouge, on pourrait le croire prolétarien, voire marxiste, mais pas du tout, les étoiles sont donné dans les quartiers les plus luxe… l’étoile c’est la compétence du cuisinier pas la qualité de la nappe … 

 

C’est quoi la gastronomie française ? … c’est un pays agricole de paysannerie, avec une diversité de produits, de paysages c’est la fonction de l’air et de la terre qui a généré ce patrimoine… c’est la bonne bouffe contre la malbouffe… 

 

Ce pays est en train de crever, de la mondialisation industrielle …

 

Indépendamment de Wall Street de grandes cours de Bruxelles…. quand vous mangez, vous votez … vous faites du bien à votre environnement, vous faites du bien à votre pays … mangez des produits de la France 

 

« Le guide n’a pas arrêté d’encenser des cuisiniers étrangers en Espagne, au Danemark … qui ne sont pas des cuisiniers mais des chimistes.

 

En France aujourd’hui on mange la cuisine du moment, la cuisine soixantuitardisée, libérée… qui a reniée toutes les valeurs fondamentales, tout l’ADN de la cuisine française … 

 

Le guide Michelin fut une institution, il fait du suivisme, une sorte de renonciation, de démission, pour suivre l’air du temps, pour quelque chose qui se lèche, qui se suce …

 

Les cuisiniers ont abandonnés leurs statuts d’artisans …pour devenir des artistes, les gens leurs ont dit dont Gault Millau sortez des cuisines, devenez des artistes, faites des œuvres d’arts dans vos assiettes….

 

La cuisine d’aujourd’hui c’est une espèce de bouillie de chat, multicolore, décorée, …

 

le problème, c’est que Michelin, c’est le seul tribunal qui n’explique pas ses verdicts, vous avez deux ou trois étoiles, vous ne savez pas pourquoi … 200 ou 300 euros dans une addition, on a envie de savoir pourquoi, pour quelle raison, cette année, c’est un jeu de massacre … Il demande que Michelin commente ses décisions … toujours pour les artistes, jamais pour les artisans … »

 

Franck Pinay-Rabaroust

 

« Périco il y va un peu fort, il y va de sa faconde, le guide Michelin, lui ce qu’il fait c’est qu’il essaye de s’adapter, de coller au rythme de la gastronomie qui va de plus en plus vite.

 

On a taxé durant de nombreuses années le guide Michelin de conservatisme, … Périco était déjà à sa place et gueulait contre le guide Michelin, au moins le guide Michelin essaye d’évoluer …

 

La gastronomie va trop vite, le guide Michelin essaye de suivre ….

 

Il y a une volonté d’avant-gardisme du guide Michelin, qui effectivement perd son identité, chaque guide, chaque média à un positionnement éditorial, on est bien placé pour le savoir, le guide Michelin est en train de le perdre, d’autre comme Omnivore ou le Fooding ont incarné le renouvellement, la nouvelle cuisine, les jeunes chefs tatoués, poilus … le guide Michelin est sommé d’évoluer, sinon il va mourir…

 

Il a la dimension économique, on lui as dit – tu gagnes de l’argent, sinon tu vas passer sous d’autres mains – … le guide Michelin c’est une grand-mère, donc il avance doucement … il s’en sort pas si mal que ça …

 

Le guide Michelin, c’est la référence …. La critique c’est très subjectif, c’est un regard à un moment donné … »

La cuisine contemporaine : esbroufe ou créativité ?
La cuisine contemporaine : esbroufe ou créativité ?
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21 février 2015 6 21 /02 /février /2015 00:09
L’Angélus de Millet et le millet du Taulier le donneur de recettes pour ménagères émancipées : 50 nuances de féminité…

Ce titre est 1 deux en 1, en effet demain, alors que nos beaux bovins vont se faire caresser la croupe par l’engeance politique je me pencherai sur  l’identité paysanne et les images véhiculées en partant du fameux Angélus de Millet (ne voyez là aucune allusion subliminale).

 

Pour le sujet du jour j’ai un instant balancé titrer Les douceurs de madame Ginette : l’amour est un bouquet de violettes… mais je me suis dit que la Ginette en question serait bien la seule à comprendre l’allusion.

 

Pour mieux attirer une chalandise prometteuse je me suis donc replié sur mes nouvelles fonctions de donneur de recettes pour ménagères émancipées. En effet, mes efforts de diversification portent leurs fruits : je suis en train de me tailler une solide réputation de donneur de recettes à faire rougir la corporation des héritières de Françoise Bernard. Ma frittata di maccheroni a fait un tabac et sur Face de Bouc mes fricassées et mes platées sont plébiscitées par des ménagères dont je ne sais si elles ont plus ou moins de 50 ans.

 

Vous commencez à me connaître, opportuniste comme je suis, je me suis tout de suite dit : « surfe sur la vague taulier ! », profite des vents portant, cingle vers de nouveaux territoires ! Lance tes assauts en direction d’une population bien plus large que celle des buveurs de quilles : les filles !

 

De mon temps, comme dirait le Pousson de tradition, les mères disaient à leurs filles que pour retenir leurs petits maris il fallait leur cuisiner des bons petits plats ; aujourd’hui les psy parlent plutôt du lit mais moi je suis plus Françoise Bernard que Ménie Grégoire et comme beaucoup de filles détestent faire la cuisine je vais déployer mon immense pouvoir de séduction pour leur donner envie.

 

 « J’ai horreur de ça ! s’exclame Élodie, 33 ans. Je ne sais jamais quoi faire ni comment. Cela m’ennuie de suivre une recette, d’émincer, d’attendre... »

 

Rien ne vaut un bon sociologue, Jean-Claude Kaufmann en l’occurrence, auteur entre autres de Familles à table (Armand Colin, 2007) pour mettre de l’ordre dans la maison : « la cuisine ordinaire n’a rien à voir avec la “cuisine passion”, aujourd’hui à la mode. La préparation des repas reste, pour beaucoup, une activité fastidieuse, interminable et rarement gratifiante. Elle soulève par ailleurs des choix cornéliens : que privilégier ? La santé, le plaisir, le budget, le goût des uns ou des autres ? » Pour les non-passionnés, faire la cuisine est « une tâche anxiogène, éprouvante et culpabilisante »

 

Ouille, ouille Jacquouille, les pauvrettes personne ne leur a appris à manier l’économiseur et la queue d’une poêle. Il est loin le temps de la transmission familiale et comme le dit, avec les mots qu’il faut, Gérard Apfeldorfer, le psychiatre de service spécialiste des troubles du comportement alimentaire, « Si notre éducation ne nous a pas appris à aimer toutes ces notions de plaisir, de partage, d’héritage qui passent par la cuisine, il est difficile de les développer sur le tard, seul. »

 

Qu’elle est la cause de ce désamour ?

 

Là je dégaine ma psychothérapeute Catherine Aimelet-Périssol :

 

« Toute la charge émotionnelle que cuisiner implique : la peur de rater son plat, d’être jugé par l’autre ou qu’il n’aime pas le repas ; mais aussi la crainte de ne pas faire aussi bien que sa mère, “le” chef par excellence... Ces peurs paralysent facilement »

 

Alors que faire pour vaincre leur peur de mal faire ?

 

« Tuer la mère ! »

 

Mettre sa moitié mâle aux fourneaux ?

 

Tout bêtement, avec les conseils du taulier donneur de recettes, oser et faire dans la simplicité !

 

Nourrir c’est donner.

 

C’est pour cela que j’ai décidé d’extirper de mon garde-manger de chroniques celle que j’avais écrit le 4 mars 2011  Millet aux violettes et le Beaujolais blanc de Pierre-Marie Chermette 

 

Pour lire cette chronique il suffit de cliquer sur le titre souligné et marqué en rouge. C’est la nouvelle méthode liée au changement de plate-forme d’Overblog qui a supprimée la mention Link. Merci de vous y habituer et de ne pas insinuer que je pompe mes petits camarades – ici c’est moi-même – en jouant les détectives privés, c’est fort désagréable. 10 années de chroniques ça apprend à respecter les bonnes manières et à renvoyer l’ascenseur aux sources.

 

Pour compléter cette chronique je vous invite à lire cet article : Le millet… une céréale qui tape dans le mille ! 

 

« Peu allergène et sans gluten, le millet est une céréale peu connue dans les pays occidentaux, mais dont l’Afrique et l’Asie ont compris ses vertus et son utilité. Peu allergène et sans gluten, c’est un ingrédient de choix pour les repas remplaçant le riz ou la semoule !

 

Le millet, une céréale pas si connue…

 

Le millet fait partie de la famille des poaceées (graminés). Son nom regroupe plusieurs espèces végétales, la plus cultivée étant le « millet perlé » ou « petit mil ». Il existe également d’autres variétés : l’élusine, le millet commun, le millet des oiseaux, le teff, le fonio blanc, fonio noir et fonio à grosses graines, le panic pied de coq, le millet indien, l’herbe à épée et le coix. Attention à ne pas confondre le millet et le sorgho !

 

Histoire du millet

 

Si la céréale est présente Chine depuis 5000 ans avant J-C, la culture du millet se répand en Asie, en Afrique et arrive en Europe au Moyen-Age. Quotidiennement consommée, elle fut ensuite délaissée pour le blé, la pomme de terre et le riz. Aujourd’hui, cette céréale est surtout utilisée pour nourrir les oiseaux, mais en Asie et en Afrique c’est un aliment essentiel et indispensable ! Classé par la FAO1 comme aliment favorisant la sécurité alimentaire, le millet peut être cultivé dans les zones arides et sèches d’Asie et d’Afrique. La production de ces deux continents réunis s’élève à 28 millions de tonnes par an, soit 94 % de la production mondiale !

 

L’Inde et la Chine sont les plus gros pays producteurs de millet en Asie. En Afrique la production et la consommation du mil s’étend sur plusieurs pays du Sahel et des régions arides (par exemple Nigéria, Niger etc.). Dans ces endroits-là, la production est surtout locale, sauf pour l’Inde qui est le premier pays exportateur de mil.

 

Mais pourquoi alors parler du millet, s’il semble que nous n’en consommons pas tellement ?

 

Pour ceux qui sont intéressés lire la suite en cliquant sur le lien ci-dessus.

 

 

L’Angélus de Millet et le millet du Taulier le donneur de recettes pour ménagères émancipées : 50 nuances de féminité…

Le millet au lait comme à l’eau c’est aussi simple que de faire cuire des nouilles et ne me faites pas le coup d’insinuer que j’ai bu l’eau des nouilles… qui signifie dans le français d’aujourd’hui être un abruti…

 

Affaire à suivre les filles !

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18 février 2015 3 18 /02 /février /2015 00:09
L’omelette outragée, méprisée, martyrisée doit-être libérée : viva la frittata di maccheroni ! Bon appétit vin compris !

Et dire que l’on persiste encore à dire dans notre vieux pays françois qu’on ne fait pas d'omelette sans casser des œufs alors que, depuis des années, et ça va de mal en pis, le désastre de l’omelette en brasserie s’amplifie : incolore, inodore, sans saveur, nature ou accompagnée de pauvres lardons caoutchouteux ou de débris d’emmenthal flasques, que des ingrédients « pousse-caddie de chez Métro » comme dirait le Pousson grognon.

 

L’omelette sombre dans l’ennui !

 

Et ne parlons pas de celle de la mère Poulard au Mont Saint-Michel « fade, trop cuite avec plein de mousse et servi avec des pommes de terre certainement sous vide avec un goût horrible! 39 euros c'est vraiment exagéré!!! » dixit un commentateur sur la Toile.

 

Que faire alors pour éviter que ce naufrage ne fasse passer par pertes&profits ce fleuron simple de la gastronomie française ?

 

Ma réponse est simple aussi, allons voir du côté de l’Italie où la cuisine ménagère garde encore ses lettres de noblesse en magnifiant des ingrédients modestes.

 

Je sais que l’on va m’objecter que pour rehausser le prestige de l’omelette il suffit de lui injecter dans le buffet des truffes ou des champignons des bois…etc.

 

Trop cher tout ça !

 

De l’attrape prout-prout ma chère ! Des additions salées pour demi-sel des beaux quartiers…

 

L’omelette est, et doit rester, un plat populaire accessible à tous.

 

Nos voisins d’au-delà des Pyrénées, qui ne portent pas forcément les Français dans leur cœur, revendiquent la paternité de l’omelette comme l’indique cette anecdote rapportée dans un livre que je suis en train de lire « Aujourd’hui caviar, demain sardines » aux éditions de l’Épure :

 

  • Le problème c’est que vous autres, les étrangers (ndlr en l’espèce des Uruguayens), vous croyez que tout ce que font les Gaulois, c’est le meilleur du monde. Et en fait, la vérité, c’est qu’ils s’approprient tout ce qui nous appartient, même l’omelette française est espagnole ! Regardez, regardez là – dit-elle en me montrant un livre qui, si j’en crois l’usure, doit être sa bible : le manuel de cuisine régionale de la section féminine de la Phalange –, c’bien clair, là, la recette de l’omelette française a été inventée par un cuisinier de Philippe II qui l’appela l’ « omelette de la Cartuja ».  

 

Paroles fortes d’une cuisinière espagnole ombrageuse qui, selon l’auteur, ressentait « une haine viscérale pour tout ce qui vient de l’autre côté des Pyrénées, comme si Napoléon n’avait retiré ses troupes de Madrid qu’hier après-midi. »

 

Pour ma part, mon cœur penche plutôt au-delà des Alpes, alors, cap sur l’Italie et plus précisément Napoli, et je le dis avec la bonne humeur qui sied au plus Italien des Parisiens car, pour moi, frittata c’est bien plus joli qu’omelette qui, avec sa terminaison en ette, suggère le riquiqui, le genre diminutif : fille, fillette mais pas de féminin tout comme on dit femmelette et pas hommelette.

 

Bref, restons un instant dans le domaine de la langue : pourquoi dit-on « On ne fait pas d'omelette sans casser des œufs » ?

 

Comme nous Français, aimons, ou aimions, passer beaucoup de temps à table, au point même de le faire acter par l’UNESCO au patrimoine immatériel de l’humanité, beaucoup d’expressions de la langue française viennent de la cuisine en faisant référence à des gestes ou à des moments culinaires.

 

Au XVIIe « faire une omelette » signifiait déjà « casser des choses fragiles ». Au milieu du XIXe, l’expression évolua et veut dire que l’on n’arrive à rien sans prendre de risques et qu’il faut savoir accepter et assumer les dommages collatéraux qui découlent de toute entreprise humaine.

 

Cette locution proverbiale devenue expression française fut vulgarisée par Balzac dans Scènes de la vie privée…

 

- Voulez-vous arriver ? s’écria le grenadier.

- Au prix de tout mon sang !... Au prix du monde entier !... répondit le major.

 

- Marche !... On ne fait pas d'omelette sans casser des œufs !...

 

Et le grenadier de la garde poussa les chevaux sur les hommes, ensanglanta les roues, renversa les bivouacs, se traçant un double sillon de morts dans cet océan de tête… »

 

Pour faire une bonne omelette, quelle que soit sa dénomination, il faut d’abord de bons œufs que l’on ne trouve que chez un bon fournisseur qui vous garantit l’origine, le mode d’élevage et l’alimentation des poules. Difficile de nos jours mais faisable, pour les catégories officielles 

 

Passons maintenant à l’opération sur la base de ce qu’affirment certains mâles pour justifier leur non-participation aux travaux ménagers : « je ne saurais même pas faire cuire un œuf ! » : la confection d’une omelette qui ne requiert pas les compétences d’un MOF.

 

Casser des œufs est à la portée du premier maladroit venu, les battre aussi, les verser dans une poêle et les cuire en omelette demande un tout petit peu plus de dextérité et d’attention.

 

Se faire une omelette nature c’est 5 mn chrono.

 

Une fois franchi ce premier pas il est possible, pour le pauvre mâle solitaire, abandonné de toutes les filles de la terre, de se lancer dans des expériences culinaires plus complexes.

 

Pour ce faire il lui suffit d’adjoindre à ses œufs battus tout ce qu’il a sous la main, des restes tout particulièrement, ça le changera des sardines à l’huile et du cassoulet en boîte…

 

Afin d’aider les novices dépourvus d’imagination, comme je suis fou de maccheroni, et surtout ceux qui ne sont pas tronçonnés en petits tuyaux, les longs si difficiles à consommer J je vais leur indiquer le mode opératoire de la frittata di maccheroni.

 

Les maccheroni longs sont impeccables pour la frittata car ils la structurent, lui donnent de l’ampleur. Un conseil, faites cuire vos maccheroni à l’avance, al dente bien sûr, stockez-les, en les lubrifiant légèrement  et en les protégeant, ils n’en seront que meilleurs.

 

Pour la suite c’est à la couleur de votre esprit.

 

Je suggère :

 

  • Vous battez les œufs à la fourchette, salez, poivrez

  • Vous ajoutez du parmesan rappé, de la ciboulette hachée et du provolone coupé en dés,

  • Vous faites revenir dans une poêle de la pancetta, puis vous ajoutez les maccheroni avec un léger filet d’huile d’olive,

  • Versez alors les œufs battus. La chauffe de la poêle ne doit être ni trop douce, ni trop forte afin que la frittata prenne une belle couleur dorée.

L’opération essentielle à mi-cuisson est le retournement de la frittata. Il faut bien préparer votre geste pour ne pas « estropier » votre œuvre. Pour ma part je me sers d’un large plat à tarte que je pose sur la poêle, hors le feu bien sûr, puis comme je suis droitier je place ma main gauche sur le plat et, avec la droite, je me saisis de la queue de la poêle, coup de poignet et rotation à 180° de la main porteuse. Puis, opération dans l’autre sens pour placer la face extérieure de la frittata sur le fond de la poêle.

 

Veillez à ce que le cœur de la frittata reste moelleux.

 

Si vous consommez la frittata chaude vous pouvez l’accompagner d’une salade bien croquante mais elle peut aussi se consommer froide pour un pique-nique ou un casse-croûte.

 

Du côté liquide je penche pour un bon petit aligoté qui ne peut dire son nom et qui pour ce fait a trouvé refuge dans le paradis des Vins de France : Le Clou 34 2013 de Claire Naudin, ou si vous préférez le rouge : La Trama de Matteo Cerrachi.

 

La frittata di maccheroni di Annalisa Barbagli 20 giu 2014 

L’omelette outragée, méprisée, martyrisée doit-être libérée : viva la frittata di maccheroni ! Bon appétit vin compris !
L’omelette outragée, méprisée, martyrisée doit-être libérée : viva la frittata di maccheroni ! Bon appétit vin compris !
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17 février 2015 2 17 /02 /février /2015 00:09
Manger, boire et lire… « Je n’embarrasse pas ma mémoire des choses que je peux trouver dans les livres » Einstein

Enfant, tel Henri Miller, j’adorais lire aux cabinets.

 

« Quand j’étais jeune garçon, et que je cherchais un endroit où dévorer en paix les classiques interdits, je me réfugiais parfois aux cabinets. Depuis ce temps de ma jeunesse, je n’ai plus jamais lu aux cabinets. »

 

Il faut dire que les cabinets du Bourg-Pailler se trouvaient dans le jardin juste à côté de l’enclos des gorets et c’était un trône en bois sis au-dessus d’une fosse naturelle en béton. Les flaveurs puissantes, surtout l’été, ne m’importunaient pas. J’étais, le cul à l’air, dans ma bulle et, le plus souvent, je lisais la porte ouverte. Détail d’intendance, pour me faire de l’argent de poche, j’ai vidangé la fosse dans des conditions qui feraient frémir les mères d’aujourd’hui.

 

Depuis que j’habite la ville je ne lis plus aux cabinets car, même si je ne suis pas claustrophobe, j’y manque d’espace. En revanche, je peux lire partout, sauf dans le métro, mais comme je ne prends guère le métro ça restreint peu mon champ de lecture. J’adore lire dans le train, au bar dans le bruit des conversations, sur un banc public et bien sûr au lit.

 

L’un de mes profs de Droit à la Faculté m’a assuré qu’un bon juriste était quelqu’un qui savait bien utiliser sa bibliothèque. Ça n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd, j’ai pratiqué ce sport avec constance. Mais pour savoir explorer sa bibliothèque il faut avoir lu les livres qui y sont rangés et être en capacité, non de retenir leur contenu, mais d’y puiser ce dont on a besoin pour réfléchir, écrire, converser…

 

J’ai toujours lu et je lis de plus en plus…

 

Mais j’adore aussi faire la cuisine : « Vous voulez savoir pourquoi je fais la cuisine ? Parce que j’aime beaucoup ça… C’est l’endroit le plus antinomique de celui de l’écrit et pourtant on est dans la même solitude, quand on fait la cuisine, la même inventivité… On est auteur. » Ce n’est pas moi qui le dit mais Marguerite Duras 

 

Je fais la cuisine à la couleur de mes envies, de ce que j’ai trouvé au marché ou chez mes fournisseurs attitrés. Je pratique une cuisine empirique fondée sur mes souvenirs d’enfance, maman aux fourneaux, et une forme de curiosité qui me fait noter sur des bouts de papier des embryons de recette. Les livres de recettes, tout comme les magazines de cuisine, n’occupent guère de place dans ma bibliothèque. Il faut dire que je cuisine simple. Lorsque je vais au restaurant je choisis toujours des plats que je ne sais faire chez moi.

 

Et je mange de tout contrairement à ceux qui ne jurent que par la tête de veau, le goret dans tous ses états, le gras, et qui conchient la cuisine de jeunes chefs inventifs sous prétexte que c’est de la mangeaille pour bobos. L’abondance du tour de taille de ces vieux cons – l’âge n’ayant ici rien à voir avec l’affaire – ne m’impressionne pas. Les défenseurs des chefs d’œuvre en péril sont le plus souvent que de purs réactionnaires, figés, confits. Pour autant je n’ai que peu de goût pour la cuisine fusion mais, comme dans d’autres domaines, je la laisse à ses admirateurs et elle ne m’empêche pas de dormir. Quant à la mainmise des grands groupes multinationaux sur l’alimentation le seul moyen de s’y opposer c’est de promouvoir des pratiques alternatives crédibles au lieu de faire des phrases creuses et redondantes pour la galerie.

 

Pour le manger, je suis, comme pour mes lectures, la musique aussi, absolument éclectique, au rythme des saisons et de la proximité. Tout a commencé dans le jardin du pépé Louis, dans la basse-cour, le clapier et le goret de mémé Marie, le poisson frais et les coquillages venus tout droit des Sables d’Olonne, de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, des baies de l’Aiguillon et de Bouin, la viande du père Ratier, le pain de 4 livres du petit Louis Remaud, que du frais, que du bon, le clan des femmes qui gouvernait la maisonnée de Bourg-Pailler me bichonnait  comme une Formule 1.

 

En écrivant ce que j’écris je ne cultive aucune nostalgie du bon vieux village d’autrefois. Il n’y avait pas que du beau et du bon sur le marché hebdomadaire de la Mothe-Achard : le beurre vendu aux négociants n’y était pas toujours de la plus belle fraîcheur et d’une hygiène irréprochable. Moi je ne mangeais que le beurre baratté à la main par la tante Valentine car lorsque j’accompagnais mon père dans sa tournée des métairies je pouvais constater l’état de malpropreté des souillardes où l’on passait le lait et stockait le beurre. Le « c’était mieux avant à la campagne » me saoule surtout lorsqu’il émane d’une engeance qui, bien sûr, a quitté ce fameux village fantasmé. Fallait y rester mon coco ! Jouer au boulanger ou au boucher !

 

Comme d’un fait exprès, alors que j’écrivais cette chronique, la mort de l’inventeur du Nutella donne l’occasion au Pousson de déverser son aversion pour une population, dont il ignore quasiment tout, il ne la côtoie pas, il brasse des idées éculées, appuyées par les commentaires d’un mec qui a passé son temps à courir, avec son petit scooter, après les fameuses foodistas et de se prendre des râteaux carabinés. Moi ça me fait gondoler cette énième antienne contre, c’est un peu rance et à côté de la plaque. Réducteur ! Le genre vieux missionnaire qui sodomise, brillamment certes, les mouches en souvenir d’un continent perdu. Le fan club applaudit, on se congratule, on se tape sur le gras du bide, le cireur de pompes se dit qu’il existe encore. C’est beau comme un moulin à prières mais Dieu que c’est chiant 

 

Ce soir que vois-je, que lis-je, dans l’Opinion : que horreur & malheur Gros Mangeur, un pote de Pousson :

 

  • Aime David Toutainqu’adorent les foodistas, car il « est un formidable cuisinier, son parcours personnel avant qu’il ouvre son propre restaurant a été aussi impressionnant que sa dextérité et sa créativité. »

  • Aime le vin nature « Dans ce bar à vins, on n'a pas fait que becter, on a bu aussi et en particulier un vin tout à fait épatant, simple, assez rond et fruité, un blanc de Bergerac : Château Lestignac, le vin de table (1)L'étiquette est quasi illisible, je l'ai donc scrutée pour vous et vous dit ce qu'il faut en savoir: sauvignon, sémillon et muscadelle, un cépage vraiment autochtone, tout doux. Ça m'a rappelé avec force le vin de mon grand-père. J'avais toujours l'impression qu'il faisait beau quand je le goutais.

 

(1) Camarade Gros Mangeur il faut changer tes lunettes, c’est du Vin  de France que tu as bu...

 

Passé ce quart d’heure de foutage de gueule, rien qu’une petite colère pour libérer mes bronches, je signale que je n’ai jamais goûté de Nutella mais que dans ma mission de médiation laitière dans le Sud-Ouest j’ai eu l’occasion de discuter avec les Ferrero qui achetaient du lait liquide aux éleveurs de Cantaveylot. Pas facile de maintenir des éleveurs dans ces zones éloignées des grands centres de consommation. Mais bon, il est plus facile de bramer le cul sur sa chaise que venir se frotter aux basses réalités que vivent ceux qui s’accrochent à leurs hectares.  Je suis trop vieux pour me taper des leçons à la con sur ce que l’on appelait de mon temps : l’exode rural et démonter des démonstrations qui mélangent causes et effets. La monoculture est toujours d’une grande pauvreté.

 

Pour le boire ce fut plus compliqué, le vin du pépé Louis était de la piquette et le nombre très important de pochtrons vineux dans la population du canton ne nous donnait, mes copains et moi, guère envie de nous adonner à la boisson, vin compris. J’y suis venu sur le tard et, jamais au grand jamais je n’ai fait ma culture du vin ni dans les livres, ni dans les revues. Pendant fort longtemps j’ignorais jusqu’à l’existence de la RVF et le seul gus que j’ai lu qui écrivait sur le vin ce fut Paul-Marie Doutrelant qui pris la succession de FH de Virieu au Monde avant de filer vers le Nouvel-Observateur. Attention, je ne nourrissais aucune aversion pour ce type d’écrit mais, dans mes choix de lecture, je n’avais aucun temps à leur consacrer. Mon expérience du vin est de terrain, celui d’un buveur assis à table. Disserter sur la nature du vin m’a toujours paru vain, je n’ai ni les mots, ni l’envie. Malheureusement je ne suis pas le seul de cet acabit et je ne vais pas vous chanter mon fameux couplet : plutôt que de se taper sur le nombril entre initiés les amoureux du vin ferait mieux de se colleter à ceux qui n’y bitent que dalle !

 

Manger, boire et lire : Et qu’ai-je lu aujourd’hui ?

 

D’une traite, entre 22 heures et 23 heures, dans un lieu improbable, plein de bruits et de fureurs, un superbe petit livre de Marceline Loridan-Ivens « Et tu n’es pas revenu » chez Grasset. Une centaine de pages lues dans ma bulle, hors tout, sans que quiconque puisse m’en extraire. Lorsque j’ai refermé le livre une jeune femme m’a dit « vous êtes beau lorsque vous lisez… » Jamais compliment m’a fait autant de plaisir car cette « beauté » c’était celle de mon âme transportée par cet hymne d’amour d’une fille, elle-même déportée avec lui, à un père « disparu » – c’est l’appellation officielle » après avoir quitté Drancy le 13 avril 1944 pour le camp Auschwitz, transféré à Mauthausen et Gross-Rosen.

 

« Il y a deux ans, j’ai demandé à Marie, la femme d’Henri : « Maintenant que la vie se termine, tu penses qu’on a bien fait de revenir des camps ? » Elle m’a répondu : « Je crois que non, on n’aurait pas dû revenir. Et toi qu’est-ce que tu en penses ? » Je n’ai pas pu lui donner tort ou raison, j’ai juste dit : « je ne suis pas loin de penser comme toi. » Mais j’espère que si la question m’est posée à mon tour juste avant que je m’en aille, je saurai dire oui, ça valait le coup »

 

Qu’est-ce qu’une heure ou deux dans une vie à consacrer à la lecture d’un livre d’une justesse de ton et une vérité d’écriture absolus ?

 

Le temps de s’épargner une mauvaise émission de télé ou d’un match de foot…

 

Bonne lecture et bonne journée…

 

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Manger, boire et lire… « Je n’embarrasse pas ma mémoire des choses que je peux trouver dans les livres » Einstein
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