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11 septembre 2018 2 11 /09 /septembre /2018 07:00
Mais qui donc est ce Jean-Guy Talamoni qui s’interroge sur la corsité de Paul Valéry ?

Sur la 4e de couverture il est indiqué que Jean-Guy Talmoni est avocat – donc un cher collègue Me Morain très amoureux de la Corse et des vins nus – et enseignant chercheur en droit et en littérature à l’université de Corse.

 

Pourtant ce patronyme et ce double prénom me disent quelque chose alors je fouine, je farfouille sur la Toile et, bien évidemment, je trouve.

 

8èmes rencontres Cap Lecture d’Erbalonga: « L’île que nous savons…» Jean-Guy Talamoni éditions Sammarcelli

09/08/2018 Stefanu Barbagelata Attualità, Cultura

 

Les 28 et 29 juillet derniers se tenaient les 8e rencontres « Cap Lecture » d’Erbalonga.

 

À l’occasion de ce rendez-vous littéraire, Jean Guy Talamoni présentait un essai sur Paul Valéry, intitulé « L’île que nous savons… » selon les mots du poète lui-même.

 

Au travers de ce titre évocateur transparaît toute la complexité des rapports du grand écrivain avec la Corse, faits, entre autres, d’un éloignement qui n’empêche ni la présence dans la pensée, voire dans l’inconscient, ni une certaine influence dans l’expression et l’écriture.

 

Jean Guy Talamoni, de manière méthodique et concise, rassemble, au fil de quelques 46 pages, les éléments qui permettent de se « réapproprier   ce qui nous revient » de la « corsité » d’un auteur qui, lui-même, au gré de ses correspondances, s’y réfère plus ou moins directement: « Né d’un Corse, j’ai souvent senti en moi le sang de notre race ; j’en ai senti souvent l’esprit dans ma pensée et dans mon coeur ; esprit que je n’ai pas puisé directement dans l’île, mais dont j’ai reçu l’émanation, la tradition par l’exemple de mon père corse et par l’éducation qu’il m’a donnée… »

 

La suite ICI 

 

Fort bien mais ça ne m’en dit pas plus sur ce Jean-Guy Talamoni.

 

Alors, je puise à nouveau dans le tréfonds de la Toile et je trouve

 

Entre littérature et politique : un peu de temps à l’état pur

 

Quelle étrange correspondance que celle que nous proposent les éditions Gallimard avec ces lettres échangées du 30 décembre 2013 au 29 avril 2017, entre deux corses très connus, la romancière Marie Ferranti et l’homme politique Jean-Guy Talamoni. A priori, deux personnalités très éloignées l’une de l’autre, puisque la première est l’une des plus éminentes représentantes de la production romanesque corse des vingt dernières années, dont une dizaine de romans, récompensés pour certains par le Grand prix F. Mauriac de l’Académie française comme Les femmes de San Stefano (1995) ou La princesse de Mantoue, Grand prix du roman de l’Académie française (2002). Une écrivaine reconnue au plan national dont beaucoup de livres se situent dans une Corse violente, comme le dernier publié, Histoire d’un assassin (2018). Et le second, un militant connu pour ses prises de position en faveur de l’indépendance de la Corse, personnalité iconoclaste, aux propos tranchants (« La France pays ami » !), considéré comme un dur dans le camp nationaliste.

 

La suite ICI 

 

Mais « … Bon Dieu mais c’est bien sûr » comme le disait Raymond Souplex, alias le commissaire Bourrel, dans les 5 dernières minutes… ce Jean-Guy Talamoni c’est aussi président de l’Assemblée de Corse.

 

« Talamoni parle aussi de ses amis, de Michel Rocard, du rôle de l’écrivain dans la société : assez curieusement l’homme politique semble s’ennuyer en politique et la romancière se passionner pour la politique. La romancière parle de politique et Talamoni fait de la critique littéraire. »

 

« Marie Ferranti et Jean-Guy Talamoni ont en partage une passion pour la lecture et l’écriture. Cela sauve de tout. Talamoni pose, au passage, le problème de la place de l’artiste dans la société actuelle avec la victoire des nationalistes et le risque de voir les acteurs culturels devenir des artistes officiels. Tous deux pensent que l’art donne du talent aux politiques. »

 

Revenons un instant sur la question de la corsité de Paul Valéry « Né à Sète, le 30 octobre 1871. D’ascendance corse par son père et génoise par sa mère… »

 

Alors que l’écrivain, « si l’on excepte la visite de 1929, s’est finalement, jusqu’au terme de sa vie, tenu à distance de la Corse. » peut-on pour autant affirmer qu’il fut indifférent à ses origines insulaires ?

 

Jean-Guy Talamoni, ne « tente pas ici d’ « annexer » artificiellement, au bénéfice de la Corse, une personnalité de premier plan. », il fait le point très honnêtement, sur la base d’éléments objectifs, son petit livre est passionnant.

 

Une seule citation, elle m’a profondément car elle me correspond :

 

L’insularité de Valéry

 

Valéry explique ainsi, en 1881, ce qu’est son « état d’insularité » :

 

« … j’ai dû commencer vers l’âge de neuf ou dix ans à me faire une sorte d’île dans mon esprit, et quoique d’un naturel assez sociable et communicatif, je me réservais de plus en plus un jardin très secret où je cultivais les images qui me semblaient tout à fait miennes, ne pouvaient être que miennes… »

 

 

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10 septembre 2018 1 10 /09 /septembre /2018 07:00
Les bonnes sœurs… « Quel mignon petit garçon, propre comme un sou neuf ! »

Je n’ai aucun souvenir de ma rentrée en maternelle, le clan des femmes du Bourg-Pailler a toujours soutenu que je n’avais pas pleuré, même que j’étais tout heureux d’y aller.

 

En revanche, ce que dont je me souviens c’est de sœur Marthe, mon institutrice, une petite sœur de Mormaison, congrégation des Sœurs des Sacré-Cœurs, elle dut être mon premier amour.

 

Comme je ne suis pas chez moi je n’ai pas accès à ma banque de photos je ne puis vous montrer sœur Marthe qui était jolie femme, affichait un beau sourire, elle était douce et compréhensive.

 

Sur la photo-titre, les 4 bonnes sœurs ont des visages plus rébarbatifs mais vous pourrez ainsi mieux suivre la description qui est faites par Philip Roth dans son superbe livre Le complot contre l’Amérique.

 

 

« J’attendis le bus devant l’église, en compagnie de deux religieuses disparaissant sous l’étoffe lourde et grossière de ces volumineux habits noirs que je n’avais jamais eu l’occasion d’étudier d’aussi près. À cette époque, une robe de nonne tombait jusqu’aux pieds, et ce détail – ainsi que l’arceau de tissu empesé, d’un blanc étincelant, qui encadrait sévèrement leurs visages en leur interdisant toute vision latérale, guimpe rigide enserrant le crâne, les oreilles, le menton et la nuque, et elle-même assujettie à un sous-voile blanc – faisait des religieuses en costume traditionnel les créatures à l’aspect le plus moyenâgeux qu’il m’ait été donné de voir, plus déconcertantes encore que les prêtres aux lugubres allures de croque-morts. En l’absence de poches et de boutons, on ne pouvait pas deviner comment s’agrafait cette armure multicouches, comment on la retirait, à supposer qu’on la retirât, d’autant que, double touche finale, il y avait la grande croix de métal au bout d’un long sautoir d’énormes perles luisantes comme des agates accroché à une ceinture de cuir noir, et, fixé, à la guimpe, un vaste voile noir qui s’élargissait dans le dos et retombait jusqu’à la taille. À part la toute petite zone dégagée du visage banal, sans fard, dans son cadre, rien de doux, rien de flou nulle part.

 

« … je n’étais pas assez raisonnable pour brider mon imagination, et je ne cessais de me perdre en conjectures sur les mystères de leur corps féminin dans ses fonctions les plus humbles, toutes conjectures au caractère passablement salace. Malgré la gravité de ma mission secrète, cet après-midi-là, malgré ses enjeux, j’étais incapable de me trouver à proximité d’une nonne, et à fortiori de deux, sans me vautrer dans des pensées plutôt crapuleuses de petit juif. »

 

« Comme elles passaient devant moi pour descendre, la plus grande des deux nonnes me jeta un regard, et, avec une vague tristesse dans sa voix douce, peut-être à l’idée que le Messie était passé sans que je le sache, elle dit à sa compagne : « Quel mignon petit garçon, propre comme un sou neuf ! »

 

Tout moi quoi, sauf que malheureusement je ne suis pas Philip Roth !

 

Un roman de Philip Roth

Cauchemar nazi aux Etats-Unis

Avec « Le Complot contre l’Amérique », l’écrivain américain Philip Roth met en lumière, à contre-courant des idées reçues, les virtualités fascistes de son pays. Il imagine ce qui se serait passé si les Etats-Unis, en 1940, s’étaient ralliés à Hitler. Son nouveau roman est beaucoup plus qu’un livre de politique-fiction : une exploration de ce qui ronge la démocratie américaine.

 

ICI

 

Religieuses de Mormaison : 178 ans de présence ICI 

 

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10 septembre 2018 1 10 /09 /septembre /2018 06:00
Le Manège enchanté du Taulier : tournicoti tournicoton, lisons, buvons… c’est bon pour la santé !

J’achète mes livres comme mes bouteilles, au feeling, à l’instinct, je baguenaude dans le petit commerce, on me dit « si vous avez besoin… n’hésitez pas… », ça c’est plutôt chez les cavistes, je réponds « pour l’instant, non, merci… », tournicoti tournicoton je continue de marauder, je m’arrête, j’hume, parfois je touche, je fais retraite dans ma petite Ford d’intérieur, là où sont stockés tous mes secrets, mes envies, mes coups de cœur, et puis soudain, saisis par une irrésistible attraction, je fond, j’empoigne, le choix est toujours une douleur mais je n’ai jamais de regrets même si parfois l’objet de ma soudaine passion ne se révèle par à la hauteur des espoirs placés en lui. C’est rare mais on tire toujours un profit de ses erreurs.

 

Les critiques, connais pas ! Pas celles à mon endroit mais les écrits de ceux dont la profession est d’orienter les choix, les guides, les notateurs. Je respecte, mais j’ai du mal à mettre mes pas dans les pas de gens que je ne connais pas, pourquoi auraient-ils les mêmes goûts que moi ? C’est surtout vrai pour les livres, dans le monde du vin, où je les croise, à une exception près, et elle n’est pas critique mais totalement addict aux vins nus, Dupont est hors concours, je me dis, mais je ne vous le dirai pas, ce serait féroce.

 

Donc ce matin, alors que beaucoup d’entre vous avez repris le collier, alors que moi salaud de retraité privilégié je m’adonne au farniente sous le soleil corse, j’ai décidé de vous livrer, comme dans les AMAP, mon panier de livres et de bouteilles…

 

Sans commentaires !

 

 

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9 septembre 2018 7 09 /09 /septembre /2018 07:00
Pour égayer vos têtes de gondoles payez-vous 1 Master of wine, c’est chic pour vendre des vins à 2 balles.

Master of wine, sûr que ça impressionne madame Michu et tonton Marcel lorsqu’ils poussent leurs caddies chez LIDL pendant la foire aux vins du hard, ça pète comme titre, ça en impose, pensez-donc une peau d’âne dans la langue de Shakespeare c’est tout de même mieux que marchand de vins.

 

Pas sûr, qu’ils vendent du vin d'ailleurs les hardeurs-discounteurs ?

 

Pour ne pas faire de peine aux gaulois rétifs ils leur ont traduit ce titre ronflant : c’est écrit en tout petit : maître œnologue.

 

Là encore Lidl ne s’offre pas de la gnognotte mais un maître œnologue, 246 dans le monde entier, la crème de la crème quoi ! Pas la piétaille des œnologues qui triment dans les chais, non des gars et des filles capables de vous réciter leur bachotage vineux jusqu’à plus soif. Des singes savants.

 

J’aime bien Stéphane Derenoncourt rien que pour ça :

17 novembre 2008

 

Les 3 mêmes questions à Stéphane Derenoncourt ‘’surtout pas œnologue’’

 

ICI 

 

Donc, le dénommé Adam Lapierre égaye les têtes de gondoles de Lidl et ça donne ça : des prix tout riquiqui…

 

 

En cadeau Bonux le spécial Butane&Degaz pour Paris-Match

 

 

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8 septembre 2018 6 08 /09 /septembre /2018 07:00
« Dans le Dupont tout est bon » 20/vin le Spécial vins du Point fait baver d’envie tous les porteurs d’eau de la presse qui courent derrière…

Plus putassier comme titre ça n’existe pas !

 

J’assume !

 

Je le dédie à un ancien acheteur de Monoprix devenu vigneron qui affirmait récemment, pour complaire à ses amis de Face de Bouc, que je n’avais plus tout à fait ma raison depuis que je ne sifflais que des vins nus.

 

Pourquoi tant de mépris ?

 

Les vins qui puent ne sont pas la tasse de thé du Jacques alors je suis dédouané pour chanter :

 

« Ils sont toujours derrière… » les 2 aveugles (sic RMC) Dupont et Bompas…

Inspiré par les paroles de la chanson L'article 214 (elle est toujours derrière) paroles de Charlus.

 

Mais si tout est bon dans le Dupont, ce qui n'y est pas va me permettre de quitter la brosse à reluire pour la paille de fer.

 

En effet, le Jacques veut bien chanter les louanges du bio, à la rigueur de la biodynamie mais le sans intrants, les non-interventionnistes, n’entrent pas dans son champ d’investigation. Comme je ne suis pas sectaire, j’ai toujours vécu avec un statut de minoritaire, ça ne me pose aucun problème, en clair je bois ce que je veux, je ne fais aucun prosélytisme, simplement je me dis que les vins nus vaudraient bien une petite messe, allez rien qu’une messe basse pourquoi pas.

 

Ainsi, j’aurais aimé qu’au moins, dans les deux régions emblématiques des vins nature, l’Alsace et le Jura, une toute petite place fut faite à ces vignerons ou vigneronnes, y'en des bons, des très bons, qui font du très bon vin en ne suivant pas les mêmes routes que les autres. Ce serait un bon coup éditorial, sans pour autant tomber de cheval, tel Paul sur le chemin de Damas, je suis qu'il y a des lecteurs du Point à qui ça plairait bien.

 

Autre argument, même la vieille RVF de Saverot s’y colle et pire, Mélenchon s’est converti, faut dire qu'il est jurassien.

 

Sans tomber dans la liste en petites lettres illisibles sur la contre-étiquette, ce qui se fait au chai n’est pas indifférent à la fameuse expression du terroir, quelques explications ne peuvent nuire, sauf à laisser accroire que ce que l’on rajoute ou ce que l’on retire n’a aucune importance, une forme d’homéopathie, que les marchands d’intrants ne sont que des gens qui sont là pour faire joli. Les chelous de l’UE pointent déjà leur nez, alors au lieu de jouer la partition de la chèvre de Monsieur Seguin – rien à voir avec le tonnelier – il serait souhaitable d’appliquer la bonne vieille maxime des AOC : je dis ce que je fais, je fais ce que je dis.

 

Comme d’habitude, les grands chefs de la vigne et du vin vont me reprocher de mettre les pieds dans un plat qui n’est pas le mien. Certes, mais je me permets de leur rappeler que leur dernier combat, du genre faites-nous confiance, circulez y’a rien à voir, à propos des pesticides, ils l’ont perdu en rase campagne. On peut jouer du pipeau face aux nouvelles demandes sociétales, les trouver excessives, au bout du compte elles s’inscrivent inexorablement dans le paysage.

 

Voilà, j’ai poussé mon petit couplet. Je n’ai rien à ajouter sur l’ensemble du numéro, c’est de l’ouvrage bien faite, les vigneronnes et vignerons choisis sont sympathiques, tout le monde souhaite bien faire, et je suis persuadé que c’est le cas, une nouvelle génération prend les manettes, ouverte sur le monde, plus perméable aux signaux des consommateurs.

 

L’heure n’est plus aux grands débats sur l’avenir du secteur, est-ce bon signe ou est-ce dû à l’épuisement du modèle AOP-IGP ?

 

Je me garderai bien de répondre, ce n’est pas mon job mais j’ai tendance à penser qu’à ne s’intéresser qu’à ce qui se veut la crème le 20% de la règle et à fermer les yeux sur le petit lait, les 80%, qui peuple les rayons de la GD tout au long de l’année, ce n’est pas à la hauteur de l’avenir d’un secteur qui se dit important et majeur. Les foires aux vins de la GD sont les caches-misères d'une GD qui ne sait pas vendre le vin au jour le jour.

 

L’article sur les cavistes indépendants m’a laissé sur ma faim, quant à liste parisienne de ces cavistes elle est aussi courte que les idées du bedeau de Butane&Degaz, qui est con comme un balai – mais au moins les balais en de bonnes mains c’est utile – faudrait sortir un peu plus les gars, Paris est plein de pépites qui mériteraient, comme les vrais libraires indépendants, messieurs les deux aveugles, de faire l’objet d’un vrai recensement.

 

Ils le méritent ces cavistes, ils ne roulent pas sur l’or, mais ils font un boulot formidable pour l’extension du domaine du vin.

 

Moi je suis prêt à me dévouer pour vous faire faire la tournée des grands ducs les gars !

 

Je sais, les retraités c’est chiant, ça ne branle plus rien, ça se fait ratiboiser par la CSG, ça ramène sa fraise pour tout et rien,  ça part en croisière en troupeau, pas moi, ça bois moins, pas moi dans mon cas de vieil homme indigne, je bois, et il ne faudra pas le dire aux prohibitionnistes, depuis que je liche nature, je bois bien plus, alors je ne vois pas pourquoi je ne ramènerais pas ma science qui, comme chacun sait, est un puits sans fond.

 

À propos de Science avec un S majuscule, un des sous-présidents de l’ANPAA, cénacle des laissés pour compte de la médecine, répond à Gernelle, qui dans son édito pourfend les pisses-vinaigres, ICI  que s’opposer à celle de l’étude du Lancet sur les dégâts du premier verre, c’est de l’obscurantisme.

 

Enfin, j’allais l’oublier, le Jacques Dupont, signe en introduction un article sur la bouillie bordelaise : Bio, la bouillie « border line » 

 

Moi j'en suis resté à Bernard Ginestet, les Ginestet furent les propriétaires du Château Margaux (de 1950 à 1977), qui commit, en 1975, un brûlot qui fit grand bruit du côté des Chartrons « Bouillie Bordelaise »

 

Enfin pour faire passer mes critiques de vieux ronchon licheur de vins qui puent, puisque je suis en Corse, j’offre à Jacques Dupont les pêcheurs de perles de Bizet par Tino Rossi.

 

Et bien sûr pour me moquer de la concurrence L'article 214 (elle est toujours derrière) paroles de Charlus.

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7 septembre 2018 5 07 /09 /septembre /2018 06:00
« Du sang sur le reblochon » fermier ou laitier ? Dormir chez la dame de Haute-Savoie Et si l’on parlait aussi de l’enclave italienne d’Hautecombe ?

Cette chronique n’a ni queue ni tête, elle mêle sans vergogne, chanson, géographie, histoire, fromage et polar…

Si vous voulez bien me suivre vous serez, si je puis m’exprimer ainsi, moins « con » à la sortie qu’à l’entrée.

 

Francis Cabrel chante :

 

Quand je serai fatigué

De sourire à  ces gens qui m'écrasent

Quand je serai fatigué

De leurs dire toujours les mêmes phrases

Quand leurs mots voleront en éclats

Quand il n'y aura plus que des murs en face de moi

J'irai dormir chez la dame de Haute-Savoie…

 

Mais c’est où la Haute-Savoie ?

 

À la suite du Traité de Turin en 1860, le duché de Savoie est annexé à la France, et deux départements sont créés le 25 juin.

 

L'historien et spécialiste de la période, Paul Guichonnet, à propos du choix des noms des deux départements, précise :

 

« Les noms des départements annexés ont été accordés par l'empereur lui-même, sur la proposition d'un très grand nombre de Savoisiens et, en agissant ainsi, il a donné satisfaction à l'immense majorité de nos compatriotes. La situation n'est plus la même qu'en 1792, où le pays subissait une crise suprême. Aujourd'hui, pas de rivalité avec les départements anciens ; l'esprit de nationalité y est aussi vivace que dans toute autre partie de l'Empire, l’assimilation est complète. Léman ne pouvait convenir, Genève et son littoral n'étant plus français ; Mont-Blanc ne pouvait être appliqué qu'à la Haute-Savoie, et le Mont-Cenis ne pouvait convenir à la Savoie, le Mont-Cenis ayant été laissé, dans la plus grande partie, à l'Italie. Conserver au pays son ancien nom était une idée patriotique et heureuse qu'il faut approuver. »

— La Gazette de Savoie, édition du 22 juin 1860

 

 

« Le Reblochon est un fromage lié à l’identité et à l’histoire des Savoie, où sa zone de production est entièrement située. Ses origines remontent au XIIIe siècle. Les paysans de la vallée de Thônes doivent alors acquitter le droit d’ociège : une taxe payée aux moines ou aux nobles propriétaires d’un alpage, proportionnelle au nombre de pots de lait tirés de la traite quotidienne. Roublards, ils pratiquent une traite incomplète afin de diminuer leur impôt. Dès le départ du contrôleur, ils procèdent à une seconde traitela « rebloche » en patois – dont ils utilisent le lait, très riche en crème, pour fabriquer un fromage onctueux à souhait : le Reblochon.

 

3 races de vaches peuvent être utilisées à la fabrication du Reblochon : l’ Abondance, la Montbéliarde et la Tarine. Elles doivent pâturer au minimum 150 jours  et leur alimentation doit être principalement à base d’herbe et de foin de la zone d’appellation, complétée par une ration de céréales.

 

« 560 producteurs laitiers, rassemblés en coopératives, livrent en lait les 19 fromagers de l’appellation, en charge de l’étape de transformation : le Reblochon laitier, reconnaissable à sa pastille rouge, est issu d’un assemblage de laits provenant de différentes exploitations. Il est produit en fromagerie une fois par jour.

 

130 producteurs fermiers perpétuent la tradition ancestrale du Reblochon fermier : identifiable à sa pastille verte, celui-ci est fabriqué à la main, dans la foulée de chacune des deux traites journalières, à partir du lait d’un même troupeau. 

 

Chaque fromage, laitier ou fermier, est ensuite confié à l’un des 11 affineurs de l’AOP Reblochon qui y veilleront comme à la prunelle de leurs yeux pendant une durée de 18 jours minimum. C’est ainsi, en gardant et en transmettant eux-mêmes la mémoire de ces différents métiers et gestes qui y sont associés, que les hommes et femmes du Reblochon nous transmettent une typicité à la fois familière et singulière. »

 

Reblochon, un fromage savoyard ICI 

 

L’Enclave italienne d’Hautecombe

 

L’abbaye d’Hautecombe est fondée en 1121 sur une combe de la montagne de Cessens, puis elle est transportée vingt ans plus tard sur un promontoire s’avançant dans le lac de Châtillon – aujourd’hui lac du  Bourget –, tout en gardant son nom.

 

Humbert III le Bienheureux, comte de Savoie repose à Hautecombe dès 1189. Quarante-trois de ses descendants vont l’y suivre, faisant mériter au lieu le surnom de « Saint-Denis de la Savoie ».

 

Charles-Félix, roi de  Sardaigne et duc de Savoie, qui découvre en 1824 dans quel état de déréliction est laissée la nécropole de ses aïeux, entame sa restauration. À sa mort, en 1831, Charles-Félix renoue avec l’ancienne tradition en allant reposer à Hautecombe. Sa veuve, la reine Marie-Christine, l’y rejoint en 1849.

 

Lorsqu’en 1860, le roi du Piémont-Sardaigne devient roi d’Italie avec l’aide militaire de Napoléon III, et qu’il cède la Savoie et le comté de Nice, il ne peut se résoudre à perdre complètement l’enceinte sacrée où reposent ses ancêtres. De  ce souci résulte un statut politique sui generis comme savent en concocte les diplomates.

 

Au sens strict, on ne peut parler de « micro-État » : l’abbaye d’Hautecombe ne bat pas monnaie, n’entretient pas de troupe et n’a pas droit de pavillon. Elle possède ses armoiries néanmoins – un écu mi-parti à l’aigle de sable sur fond d’or et aux armes de Savoie – et jouit d’un statut particulier garanti par conventions internationales.

 

L’arrangement du 19 février 1863 en fait une entité à part dont la République, après 1870, respectera l’originalité. Dotée de la personnalité morale et sa vocation religieuse diplomatiquement reconnue, l’abbaye échappera aux décrets de 1880 qui expulsent les congrégations, ainsi qu’à la législation issue de la Séparation.

 

Le 24 mars 1983, la foule se presse autour d’Hautecombe. Plusieurs milliers de curieux sont venus rendre hommage à Humbert II, dernier roi d’Italie. Né en 1904, détrôné par référendum en 1946, le monarque est décédé le 18 mars en son exil genevois. Dans l’assistance, mêlés aux invités des deux Savoie, de nombreux monarchistes italiens. Parmi les hôtes de marque, quelques têtes couronnées : le prince de Monaco, le roi des Belges, le roi et la reine d’Espagne. La dépouille d’Humbert II est déposée dans le tombeau resté vide d’un ancien commendataire, l’abbé d’Estavayer.

 

 

C’est aussi un statut qu’on enterre. Humbert II, en effet, a renoncé par testament à tout ce qui constituait le pouvoir temporel de la maison de Savoie en France.

Source / : Tour du Monde à travers la France inconnue Bruno Fuligni

 

Et dire que cette chronique déjantée est parti de l’achat d’un polar de Terroir dans une gare, mince comme un top model anorexique, Du sang sur le reblochon aux éditions Les Passionnés de bouquins. Ce n’est pas une œuvre impérissable qui figurera un jour dans la collection noire de Gallimard mais c’est comme diraient les bobos parisiens du local.

 

Bonne dégustation !

 

Et avec ce reblochon sanglant on boit quoi ?

 

AUTREMENT BLANC 

 

Marie & Florian Curtet (Jacques Maillet)

AOP Vin de Savoie - Blanc – 2016

 

 

Assemblage des plus belles Jacquère et Roussette du domaine, dans le pendant blanc de la célèbre cuvée Autrement. Belle complexité, de la fraîcheur et beaucoup de finesse sur ce blanc.

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6 septembre 2018 4 06 /09 /septembre /2018 07:00
Ghjulia Boccanera, prononcer Dioulia, c’est particulier… non, c’est corse…

À peine ai-je posé le pied dans l’ancien fief des bonapartistes, Ajaccio, aujourd’hui ville capitale du duo Simeoni-Talamoni, que je me précipite dans ma librairie fétiche : La marge, haut-lieu culturel de l’île

 

Alors je maraude, je flaire, je les repère, je les sens, je les touche, je les achète, je les lis…

 

Cette année une trilogie : Jérôme Ferrari bien sûr, la star locale, sa trombine est affichée partout, prof de philo au lycée Fesch, Goncourt 2012, avec son nouveau roman À son image chez Actes Sud ; puis 1 essai de Jérôme Fourquet, un sondeur de l’IFOP : La nouvelle question corse, nationalisme, clanisme, immigration éditions l’aube ; enfin un polar de Michèle Pedinelli, Boccanera aux éditions de l’aube.

 

J’ai commencé par le dernier, ça se passe dans le vieux Nice, pas celui des paillettes, de l’horrible Ciotti et du motard-maire Christian Estrosi, ce qu’il reste du Nice populaire pas encore croqué par les requins de l’immobilier. C’est un premier roman, enlevé, sans prétention, bien ficelé, crédible, usant des clichés du polar sans y sombrer. C’est efficace, avec ce qu’il faut d'humour, sans le lourd des jugements de valeur.

 

Que disent les éditeurs en 4e de couverture :

 

« Si l’on en croit le reste de l’Hexagone, à Nice il y a le soleil, la mer, des touristes, des vieux et des fachos. Mais pas que. Il y a aussi Ghjulia - Diou - Boccanera, quinqua sans enfant et avec colocataire, buveuse de café et insomniaque. Détective privée en Doc Martens. Un homme à la gueule d’ange lui demande d’enquêter sur la mort de son compagnon, avant d’être lui-même assassiné. Diou va sillonner la ville pour retrouver le coupable. Une ville en chantier où des drapeaux arc-en-ciel flottent fièrement alors que la solidarité envers les étrangers s’exerce en milieu hostile... Au milieu de ce western sudiste, Diou peut compter sur un voisin bricoleur, un shérif inspecteur du travail, et surtout une bonne dose d’inconscience face au danger. » 

 

Extraits

 

« Madame Boccanera ?

 

  • Oui ?

 

  • Comme nous allons nous revoir et nous téléphoner, j’aurais voulu savoir comment se prononce votre prénom… C’est Guejulia ?

 

  • Non. Dioulia.

 

  • C’est… particulier.

 

  • Non, c’est Corse. »

 

Il y a aussi, Joseph Santucci, l’homme de sa vie, beau, intelligent, attentionné, un Corse avec le sens de l’humour, ce qui est suffisamment rare, commandant de police, son ex.

 

« Son visage s’est creusé sous l’effet de la douleur. Évidemment, il ne dit rien, pas la moindre plainte ou le moindre petit gémissement. C’est un homme, que dis-je, c’est un Corse, ert malgré son intelligence, son sens de l’humour et du progrès social, ce bonhomme-là est rattrapé par quelques siècles de traditions mortifères qui empêchent tout insulaire de dire « J’ai mal ». On subit, on endure, on combat, mais on ne perd pas la face en avouant qu’on déguste sérieux. Même lorsqu’on vient de se faire tirer dessus et enlever la rate. »

 

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5 septembre 2018 3 05 /09 /septembre /2018 07:00
« Jamais les Romains n’achetaient d’esclaves corses ; ils savaient qu’on n’en pouvait rien tirer ; il était impossible de les plier à la servitude. » Napoléon

… toujours prêts à se partager en factions, [les Corses] veulent la victoire à tout prix. […] Ennemis dans leur patrie, ils sont, hors de leur patrie, amis comme des frères. Avides de changement, ils préfèrent la guerre à la paix ; s’ils n’ont point d’ennemi étranger à combattre, ils cherchent à faire naître la guerre civile. D’une très grande agilité, d’un esprit turbulent, ce qu’ils estiment le plus, ce sont les chevaux de guerre et les armes. À cheval et à pied, ils sont également bons soldats ; ils aiment la guerre et sont pleins de bravoure… […] Vainqueurs, la gloire leur suffit. […] Les Corses sont une race saine de corps, dure à la fatigue, à la faim, au froid, aux veilles ; toujours prêts à verser leur sang, d’une sobriété sévère et inflexible, ils mangent peu, et leur boisson et leurs aliments sont fort communs ; leur mise est simple et sans recherche. Une partie des Corses cultivent la terre, d’autres élèvent des troupeaux, d’autres enfin se font marins ; le plus grand nombre embrasse la carrière des armes soit dans l’île, soit hors de l’île. Bien peu s’adonnent au commerce, parce que les commerçants sont peu considérés. En effet, aucun noble ne fait le négoce ; les plus instruits s’occupent des affaires publiques et administrent la justice. Comme ils ambitionnent avant tout la gloire et les éloges, ils font peu de cas de l’or et de l’argent ;

 

« […] le vrai noble chez eux est celui qui reçoit beaucoup d’hôtes et qui ouvre sa maison à une foule de personnes de toute condition. Les Corses sont en effet le plus hospitalier de tous les peuples ; […] ils reçoivent avec empressement tous les étrangers et leur accordent la plus large hospitalité […]. Les Corses, élèves de la pauvreté, hôtes de la vertu, se montrent compatissants envers tout le monde ; c’est en restant fidèles aux principes austères de leur éducation qu’ils conservent à la fois leur pauvreté et leur générosité du cœur. En fait d’argent, il n’est guère de Corse qui n’ait des ressources très limitées, et même dans les principales maisons, c’est la maîtresse du logis qui préparent les aliments. Naturellement taciturnes, les Corses sont plus prompts à agir qu’à parler.

De Rebus corcisis, 1506

Pietro Cirneo (1447-1506) historien de son île

 

 

Commentaire de Robert Colonna d’Istria dans Une famille corse 1200 ans de solitude : « Justesse et modernité troublante »

 

« Lorsque, au début de l’ère chrétienne, Strabon déclare son mépris pour les mauvais esclaves corses, qui préfèrent la mort à la servitude, les insulaires n’ont-ils pas là quelque légitime sentiment de fierté ? C’était le sentiment de Napoléon, selon le rapport de Las Cases (propos datés du mercredi 29 mai 1816) : « À Paris, on disait au Sénat que la France avait été chercher un maître chez un peuple dont les Romains ne voulaient pas pour esclave. « Le sénateur a pu vouloir m’injurier, disait l’Empereur, mais il payait là un grand compliment aux Corses. Il disait vrai ; Jamais les Romains n’achetaient d’esclaves corses ; ils savaient qu’on n’en pouvait rien tirer ; il était impossible de les plier à la servitude »

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4 septembre 2018 2 04 /09 /septembre /2018 07:00
Domaine de Tremica  17 mai · 2018

Domaine de Tremica 17 mai · 2018

Déjà, l’an passé, M. Bianchi, chez qui je loge, avait attiré mon attention sur des vignerons, nouveaux venus dans la commune de Casaglione à laquelle est rattachée Tiuccia, Angelica Santoni et Richard Arnaud Le Foulon.

 

Pris bonne note sans pour autant avoir pu trouver un flacon de leur production pour goûter.

 

Campo dell Oro à nouveau, première provision de livres, dont le dernier Jérôme Ferrari, et, en dépit de mes réticences, trop propre sur lui, le magazine In Corsica car, le dit Ferrari, y occupait la page de couverture.

 

 

Je m’attable au café du marché, où il n’y a plus de marché pour cause de fouilles archéologiques, et je jette un coup d’œil sur la page de couverture du magazine papier glacé.

 

Qui vois-je ?

 

Triomphe : Nos vins de femmes…

 

Je me porte page 35 : Le vin Les femmes Une affaire corse.

 

Suis, l’énumération de toutes celles qui ne figurent pas dans la sélection : 15.

 

« Elles témoignent cependant de l’importance de la femme dans l’évolution de la viticulture en Corse. Cet ascendant sur la production vinicole, par le nombre et par la qualité, car les femmes ne sont pas étrangères à l’évolution qualitative des vins de Corse de ces 1à dernières années, est appelé à durer compte-tenu de la moyenne d’âge de ces viticultrices, de leur taux de réussite remarquable, mais encore des modifications comportementales des consommateurs qui sont eux aussi, rejoints par des consommatrices totalement décomplexées. Ainsi le vin, en Corse, est-il en passe de devenir une affaire de femmes. Il se dit déjà que ces femmes sont souvent plus ouvertes d’esprits, plus humbles, plus curieuses que leurs partenaires masculins. On leur accorde beaucoup de sensibilité, de finesse, un  sens de la nuance qui n’appartiendrait qu’à elles. »

 

Ce n’est pas signé.

 

Suis la liste de 5 de ces femmes dans laquelle je découvre Angelica Santoni du domaine Tremica.

 

3 de ces portraits sont signés par des hommes, la révolution féministe n’a pas encore fait une percée significative dans le petit monde des journalistes, mais par bonheur celui d’Angelica Santoni est l’œuvre de Barbarella Paolaggi et les photos d’Élizabeth Tessier.

 

 

Qu’ai-je appris ?

 

Qu’Angelica et Richard Arnaud Le Foulon ont 33 ans, qu’elle est œnologue diplômée à Montpellier et lui titulaire d’un BTS décroché à Saint-Émilion.

 

Ils ont créé leur domaine baptisé Tremica* en 2015

 

Le domaine court sur 4 ha de jeunes vignes et 1 ha de vigne adulte plantée à l’ancienne (en location). Plantation à haute densité : 6000 pieds/ha. Encépagement 100% corse : sciacarellu, vermentinu, nielluciu, mais aussi quelques cépages endémiques dont le carcaghju neru ou le minustellu. »

 

« Angelica est fille d’éleveur, « l’agriculture c’est le monde dans lequel j’ai grandi, et je me suis dirigée naturellement vers l’agriculture. »

 

C’est une révélation, leurs vins sont à la carte du Maquis et des Mouettes 2 étoilés d’Ajaccio.

 

J’oubliais, ils sont dans l’aire de l’AOP Ajaccio.

 

On me dit que le sieur Stromboni du Chemin des vignobles à Ajaccio assure la vente exclusive de leurs vins.

 

Sauf que votre serviteur a acheté la cuvée Dolia Rossa 2016 chez François à Sagone.

 

 

Mais, pour les petites louves et petits loups ignares en géographie, je vais me fendre d’un petit laïus sur la Cinarca là où Angelica et Arnaud se sont installés.

 

La route Ajaccio-Tiuccia j’en connais chaque virage. D’abord tu montes et ensuite, passé le col de San Bastiano, tu plonges et la vallée de La Cinarca s'étend sous tes yeux jusqu'au Golfe de la Liscia aux eaux turquoises. 

 

 

Le chroniqueur Giovanni della Grossa nous rapporte qu’au Moyen Âge, lorsque « le comte Ugo Colonna arriva dans une contrée qu'on appellera ensuite Cinarca, il y vit un beau tertre où se trouve aujourd'hui le Castello qui était alors couvert d'un bois d'oliviers sauvages et cet endroit lui parut si beau qu'il décida d'y construire un château pour son plus jeune fils appelé Cinarco ». 

 

Cinarco donna ainsi son nom à la vallée ainsi qu'à ses seigneurs, les Cinarchesi. Ces derniers tentèrent de rétablir leur domination contre laquelle les populations s'étaient révoltées à partir de 1358. 

 

Le château de Capraja est l'une des dernières demeures des Cinarchesi dont les ruines dominent encore Tiuccia et sa belle petite plage de sable blond où je fais des risettes aux poissons.

 

Le village de Casaglione, très pittoresque avec son architecture typiquement corse aux murs épais et fortifiés de granite et son église romane remaniée, a lui aussi son site archéologique : prenez le petit chemin qui monte sur la gauche après l'église et vous découvrirez le dolmen de Tremica. Ce site montre la sédentarisation des hommes du néolithique et la pratique de l'agriculture comme en témoignent aussi les cupules de broyage et de polissage du monte Lazzu à Tiuccia.

 

 

Voilà, vous en savez un petit bout sur ce jeune domaine, reste à vous dire ce que j’ai pensé de cette bouteille de Dolia Rossa.

 

 

Agréable, vif, frais, flatteur, moderne, un poil trop technologique à mon goût mais ce n’est que le mien et je comprends que ce vin séduise.

 

Une dernière remarque, j’aimerais que nos deux jeunes installés, après les vendanges, la vinification, quand viendra l'hiver,lui dans les vignes, elle au chai, sur leur page Face de Bouc nous expliquent, lui, ce qu’il fait dans les vignes, elle, ce qu’elle fait dans le chai. Le respect de l’environnement et l’approche non intrusive dans l’élaboration du vin intéressent de plus en plus les consommateurs.

 

Les vins corses restent encore très en retrait dans ces domaines et, sans parler de naturisme débridé, pourquoi ne pas rajouter à leur palette de nouvelles nuances qui renforcerait plus encore leur identité, leur différence.

 

Bravo à Angelica Santoni et Richard Arnaud Le Foulon pour leur pugnacité, leur enthousiasme, créer un domaine pour aboutir en si peu de temps à la reconnaissance de leurs pairs n'est pas à la portée de n'importe qui.

 

 

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3 septembre 2018 1 03 /09 /septembre /2018 07:00
Les vin jaune, orange existent mais le « vin bleu » c’est de la poudre aux yeux même en Corse

C’est une épidémie, à qui mieux mieux tout le monde, ou presque, s’y met.

 

Ainsi, alors que viens juste de poser mes fesses dans l’avion d’Air Corsica – la compagnie insulaire qui gagne du pognon contrairement à Air France avec qui elle est pacsée – je tombe sur un article de Corse-Matin, Oghje in Corsica – depuis que Gilles Simeoni est aux manettes, tout se corsise – qui me fait bondir : Le vin bleu, un cru  corse entre vigne et mer.

 

Le Lucas Bidault, signataire de cet article, enfile les conneries comme des saucisses corses.

 

Un cru corse, pourquoi pas un GCC corse pendant qu’il y ait !

 

Je ne suis pas bégueule mais il ne faut pas pousser pépé trop loin, y’a pas plus de vin bleu en Corse ou ailleurs qu’il n’y a de cheveux sur la tête Matthieu, même si dans la comptine il y en a un.

 

D’ailleurs, les inventeurs de se soi-disant vin bleu, baptisé Imagyne, lui précisent que c’est une boisson à base de vin, motif invoqué la protection de leur procédé. En fait, parce que leur breuvage n’est pas du vin, point à la ligne.

 

Ils innovent, agacent les puristes, disent-ils, les deux frères Milanini, Sylvain et Bruno, moi ça ne me dérangent pas qu’ils bidouillent un breuvage bleu azur mais de grâce qu’ils ne viennent pas surfer sur les codes du vin.

 

  • Comment donner une telle couleur au vin ?

 

  • Les minéraux, les algues et les végétaux…

 

  • Et pourquoi pas de la poudre de perlimpinpin ! (c’est de moi)

 

  • On fait nos vendanges la nuit puis on rince nos raisins à l’eau de mer. Le salin exhausse les fruits et les sucres. On laisse ensuite sécher au froid quelques jours, puis on garde que les cœurs de cuvée. Enfin, on vinifie à base d’algues, de minéraux et de végétaux, dont la fameuse spiruline, une microalgue bleu-vert. »

 

  • Très nature votre bousin (c’est de moi)

 

  • Oui, c’est un véritable vin de mer, avec l’iode en moins. Une grotte sous-marine, à 70 mètres de profondeur, doit maintenant abriter une grande partie des stocks de bouteilles.

 

  • On pourra aller le déguster avec des palmes et de l’oxygène en bouteille, je suppose ? (c’est de moi)

 

  • Ce n’est pas un grand cru de table, c’est un avant-goût d’apéro, fruité, genre rosé…

 

  • Et qui boit ça ? (c’est de moi)

 

  • Les pinzutu des paillottes corses, des plages monégasques et les licheurs dubaïotes…

 

  • Combien de bouteilles ?

 

  • 35 000.

 

Si c’est ça l’innovation moi je veux bien mais pourquoi diable surfer sur les codes du vin ? C’est de la mixologie. J’attends avec hâte le vin vert, genre poireau ou artichaut…

 

 

Patrimonio : les vendanges du vin bleu

ICI

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