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10 février 2017 5 10 /02 /février /2017 06:00
Pour entrer dans « Best Restaurants Paris » gros pavé plein de publicité faut raquer…

Récit : je déjeunais tranquillement seul dans l’un de mes restaurants favoris ouvert le lundi, c’était complet et mon amie Mareva avec son beau sourire devait gentiment répondre aux gens de passage ou du quartier « qu’il valait mieux réserver. » avant de leur dire qu'elle serait heureuse de les recevoir une autre fois.

 

Je lisais, c’est-à-dire je bossais, entre chaque plat lorsque survint un coursier harnaché tenant dans ses mains gantées une grande enveloppe blanche.

 

Les figatelli puis la pintade étaient succulentes.

 

Alors que je m’acquittais d’une addition bien légère le chef me rejoignait et me tendait la grande enveloppe ouverte. « Voilà un bon sujet de chronique pour toi… »

 

Je désincarcérais le contenu de l’enveloppe.

 

Feuilletais, salivais…

 

C’était du lourd mais toujours prévoyant j’étais muni de ma sacoche dans laquelle j’enfouissais « la surprise du chef »

 

Quelques jours plus tard j’évoquais auprès d’une amie restauratrice étoilée le contenu de l’enveloppe. Elle s’esclaffait : « Ils me harcellent pour que je me paye une insertion dans leur guide ! »

 

Le fond de dossier :

 

  • Tu reçois par un coursier une grosse enveloppe blanche qui contient : un courrier, le guide Best Restaurants Paris de l’automne-hiver 2016 (tiré à 30 000 exemplaires)7,50€, le petit guide bilingue Best Restaurants Paris 2016 (tiré à 50 000 exemplaires) 4,95€, un dépliant qui te dis que sur Google Best Restaurants Paris sur le haut de la première page, qu’il existe une application Best Restaurants Paris, que la page Face de Bouc a plus de 100 000 fans, les 2 guides déjà évoqués et cerises sur le gâteau 2 mini-guides 2017 (tiré à 230 000 exemplaires. Et bien sûr la dernière page est toute à la gloire du génial inventeur de ce juteux biseness : Richard Brault.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tout ça est bel et beau, c’est bourré de publicité pour des vins et champagne, chaque page est affublée d’un vin conseillé qui sent la sponsorisation, bref ça douille sec dans les caisses de Best restaurants Paris.

 

Mais attention la chasse aux pépettes n’est pas terminée en effet dans la missive accompagnant l’envoi il est dit :

 

Cher…

Votre restaurant … réunit tous les critères qui lui permettraient de rejoindre « Best Restaurants Paris » et ceci dès maintenant sur notre site internet www.bestrestaurantsparis.com, ainsi que sur l’ensemble de nos application…

 

Pourquoi ce conditionnel ?

 

Parce que tout bêtement il s’agit d’un démarchage commercial :

 

« Je n’hésiterai pas à vous contacter très prochainement par téléphone afin de convenir d’un rendez-vous qui, bien sûr, ne vous engage à rien, avec notre éditeur, Monsieur Richard Brault et ceci à votre convenance. »

 

J’entends le doux son du tiroir-caisse mais j’en resterai-là, aucun des restaurateurs qui accepte de raquer n’est obligé de le faire mais je trouve assez contre-productif pour beaucoup d’entre-eux d’en être.

 

AGAPÉ Laurent Lapaire se targue, à juste raison, de proposer une des plus belles cartes de vins nature, se voit affublé comme vin conseillé : 1 château Peyrat-Fourton Haut-Médoc, y’a de la friture dans le message.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Détail, j’ignorais jusqu’à l’existence de Best Restaurants Paris avant cette petite histoire.

 

Chacun fait comme bon lui semble mais j’ai du mal à comprendre, même s’ils estiment que tous les moyens sont bons pour emplir leur maison, les chefs ou leurs attachés de presse qui nourrissent ce type de publication… Ce n’est pas dans ma culture et il faudra me démontrer l’efficacité de ce qui apparait comme une sélection alors que ce n’est qu’une forme de publipromotion payante.

 

C’est dans l’air de ce temps où l’on avance masqué pour mieux attraper les gogos, les affaires sont les affaires pourquoi s’embarrasser de principes. Les principes c’est aussi lourds que les pavés de papier et bien évidemment inutiles.

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8 février 2017 3 08 /02 /février /2017 06:00
De l’irresponsabilité crasse des syndicats d’AOC face à la consultation du Ministère de l’Agriculture sur l’arrêté des produits phytopharmaceutiques.

De la gueule de qui se fout-on ?

 

Et il s’agit bien dans le cas présent de nos gueules, de celles des vignerons, de celles de nos enfants, de celles tous ceux qui sont exposés à l’utilisation de produits phytopharmaceutiques dans nos campagnes, produits que le grand public entend désigner, depuis que les médias en ont parlé, sous le terme générique de pesticides.

 

Le 13 janvier dernier le Ministère de l’Agriculture a mis à consultation publique un Projet d'arrêté relatif à la mise sur le marché et à l’utilisation des produits phytopharmaceutiques et de leurs adjuvants visés à l’article L. 253-1 du code rural et de la pêche maritime.

 

Le texte est à lire ICI 

 

Ce n’est pas très long et lisible par tous, si vous voulez comprendre la suite lisez-le !

 

La période de consultation était ouverte du 13 janvier au 3 février 2017 inclus et les observations à envoyer à l'adresse électronique suivante en précisant l’objet « arrêté utilisation PPP » : consultations-public.bib.dgal@agriculture.gouv.fr

 

Fort bien me direz-vous, sauf que j’ai reçu de plusieurs vignerons de plusieurs régions le texte type de réponse que leur syndicat de défense leur demandait de transmettre à l’adresse indiquée ci-dessus.

 

Objet : « arrêté utilisation PPP »

Message type :

 

J’exprime ma satisfaction d’avoir vu retirer le projet d’instauration d’une zone de non traitement à proximité des lieux d’habitation par voie réglementaire qui n’aurait fait qu’exacerber les relations de voisinage. Les autorisations de mise en marché prennent en compte le risque riverain. Je respecte les conditions d’application prévue dans ces autorisations et je mets en œuvre des bonnes pratiques. Je tiens compte des contraintes de voisinage comme celles relatives à l’environnement.

 

Par ailleurs, je demande aux pouvoirs publics de ne pas délivrer ou renouveler d’autorisation de mise en marché à des produits qui seraient si nocifs pour les vignerons, leurs personnels et leurs familles qu’il faudrait porter des équipements individuels de protection au-delà des délais de rentrée, voire jusqu’à la récolte.

NOM + PRENOM

VITICULTEUR A … + NUMERO DE DEPARTEMENT

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Opération concertée sans doute orchestrée par le niveau national des ardents défenseurs de nos beaux terroirs et de nos magnifiques AOC !

 

Qu’en dire ?

 

Exprimer une saine et violente colère, plus froide encore que celle de Fillon, face à ce que je qualifie, avec une extrême modération, d’irresponsabilité collective.

 

Se rendent-ils vraiment compte de ce qu’ils demandent à leurs mandants ?

 

J’ose l’écrire à leurs moutons à qui je ne ferai pas l’injure de penser que certains d’entre eux ne comprennent pas la portée de ce qu’ils signent.

 

Pour ceux qui le feront en toute connaissance de cause, de leur plein gré, ceux qui polluent le beau métier de vigneron, abrutis de toute sorte, de tout âge, de toute condition, il n’est pas illégitime de leur demander des comptes au nom de la société.

 

Bien sûr, on peut lier cette irresponsabilité, cette lâcheté, au manque d'argent, au manque de moyens, à une procédure perverse qui se cache derrière une science instrumentalisée par le fric, ou aussi à un manque de courage de l'Etat.

 

J’en conviens, et en écrivant ce que j’écris je ne me dédouane pas de ma propre responsabilité politique et citoyenne, sauf que tout cela se fragmente, se diffuse, et que perpétuer ces pratiques nous renvoie à la « banalité du mal » de Hannah Arendt.

 

Celle-ci disait, pour expliquer cette origine du mal, que la procédure, les ordres, le pouvoir ne devaient pas nous faire oublier notre conscience pour distinguer le bien du mal.

 

Pour reprendre le message reçu il y a quelques temps par mes amis vignerons, dont la lecture les a fait bondir et réagir, je me glisse dans leur peau et m’exprime en leur nom.

 

Le premier paragraphe pourrait se traduire par : nous sommes heureux de pouvoir continuer à traiter à côté des lieux d'habitation. En se cachant derrière les AMM (autorisations de mise sur le marché). Et en affirmant que seront respectées les conditions d'application.

 

C'est l'aspect procédural, celui qui nous protège de notre mal ordinaire. Notre duplicité. Ce qui laisse une porte ouverte aux vignerons en vérité : l'usage de pouvoir traiter quand ils le voudront : à 5 heures du soir par grand vent à côté des écoles si nécessaire avec de insecticides justement très toxiques pour tuer les «ravageurs». Le vigneron pour gagner sa croûte doit pouvoir toujours traiter. Même la santé de l'homme est remise en question pour un gain de temps, d'argent à bien court terme.

 

En y réfléchissant bien l'extinction annoncée des singes, dans quelques dizaines d'années, devrait vraiment nous émouvoir dans notre époque géologique qui n'a jamais vu une telle disparition d'espèces à une telle vitesse.

 

Le second paragraphe est similaire. L'abandon de conscience. En utilisant l'argument de l'autorisation des produits, l'AMM par l'Etat. Ces « salauds ordinaires » oublient que ce n'est pas l'État qui les oblige à utiliser ces produits de merde. Ce sont eux, en pleine conscience, qui les choisissent. Ils savent ce qu'ils font.

 

Et ce qu'ils ne veulent pas c'est l'afficher, faire l'aveu de leur choix du danger chimique par l'obligation de porter des combinaisons qui ne manqueraient pas de poser question. D'éveiller des doutes dans la tête des riverains qui n'ont pas suffisamment de curiosité ou d’informations. Le « voire jusqu'à la récolte » amenant le doute jusqu'au fruit et donc au vin : révélant que le risque a persisté.

 

Les dirigeants professionnels n'en veulent pas. Ce qu'ils veulent c’est rester dans l’ambiguïté, c'est conserver les moyens de leur duplicité.

 

Au lieu de se remettre en question, de se réformer. C'est-à-dire qu'à chaque fois que la question de l'usage se pose, de réfléchir à son utilité. Et que si le traitement est jugé nécessaire, que le choix se porte sur le moins mauvais. Cette question dépasse les familles habituelles : Bio, Biodynamie, conventionnelle.

 

De plus, il y a une grosse erreur dans ce texte, c'est l'usage de l'expression « si nocif » En effet, il éveille à la question de la nocivité qui est appréciée scientifiquement, je veux dire mesurée. Même si nous ne connaissons pas suffisamment les conséquences des mélanges des molécules employées.

 

Apprentis sorciers, même cette appellation me semble bien trop gratifiante pour cette engeance d’irresponsables qui jouent avec la santé et le bien-être de leurs concitoyens.

 

Qu’on ne m’accuse pas de les stigmatiser, de dire que c’est trop facile dans mon confort de les clouer au pilori, car ce sont eux qui se placent – en jouant ce drôle de jeu dans une consultation publique – dans une situation indéfendable pour des motifs pas souvent justifiables.

 

La question est bien trop grave pour être laissée entre leurs seules mains et traitée à coup de consignes syndicales débiles !

 

Nous ne nous laisserons pas faire ni aujourd’hui, ni demain, nous sommes pour le dialogue entre toutes les parties prenantes mais à la condition expresse qu’il s’entame sur le terrain d’une responsabilité partagée. Que les pouvoirs publics assument leurs responsabilités. Le vivre ensemble passe par le respect mutuel et rien ne peut justifier la présente désinvolture sournoise de ceux qui se prétendent des responsables syndicaux aussi bien locaux que nationaux.

 

Signé : le collectif des gueux

 

Voici le classement le classement toxicologique de l’ANSES : ICI 

 

Pour vous dire que c’est grave que même le porte-flingue de Bettane&Dessauve sort du bois, même s’il se contente de s’étonner sans faire son bouleau de rédachef d’une publication : enquêter auprès des chefs nationaux qui ont lancés cette réponse-type dans la nature. Peut-être qu’il ignore qui ils sont. Je peux lui donner leurs coordonnées, c'est rue Sainte Anne à Paris...

 

Les lobbyistes de Bayer-Monsanto se marrent

 

« Dans le monde de cinglés dans lequel nous nous débattons, il y a deux, trois sujets qui méritent qu’on torture le clavier pour nous indigner. L’agacement du jour, c’est cette idée largement colportée par les syndicats d’appellation et, au-dessus d’eux, j’imagine, par les autorités nationales, qui consiste à refuser les zones de non traitement (ZNT) à proximité des habitations et à se féliciter que les projets de réglementation ne tiennent aucun compte des riverains. C’est une histoire de fou qui montre à quel point les lobbyistes de Bayer-Monsanto travaillent bien et à quel point nos « responsables » sont faibles. C’est éprouvant.

 

Bref, nous voilà face à une bande qui s’acharne contre les efforts entrepris par le vignoble en matière de santé publique, cette belle évidence. Les autorités de gestion du vignoble français, suivant en cela Donald Trump et tous les climato-sceptiques plus ou moins honteux, se foutent pas mal des conséquences des pesticides sur la santé des riverains alors que plus d’un vigneron s’est lancé dans des investissements pour les protéger, certains allant jusqu’à organiser des journées de rencontre pour expliquer à une population justement ravie ce qu’ils faisaient pour éviter de balancer des pesticides dans les maisons et les cours de récré des écoles qui sont en bordure des parcelles.

 

J’ai du mal à comprendre ce qui guide les représentants du vignoble.

 

Là, ce n’est même pas l’argent, semble-t-il.

 

En tous cas, les lobbyistes de Bayer-Monsanto se marrent.

Bras de fer sur les conditions d’épandage des pesticides autour des habitations

 

Le secteur agricole s’oppose à un projet d’arrêté qui tient compte de la présence de riverains, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent, et fixe les distances par rapport aux points d’eau.

LE MONDE | 18.10.2016 à 15h36 • Mis à jour le 19.10.2016 à 06h43 | Par Martine Valo

 

Plus le grand public en apprend au sujet de la dangerosité des pesticides pour la santé humaine et la biodiversité, plus il arrive que les relations de voisinage se tendent dans les campagnes françaises. Surtout lorsqu’un agriculteur pulvérise sur ses champs quelque produit phytosanitaire très près d’un jardin ou d’une maison.

 

Un arrêté interministériel actuellement en préparation s’apprête à donner aux riverains une existence légale, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent. Ce texte doit remettre à plat les conditions d’épandage de produits phytosanitaires : force du vent ; distances minimales par rapport à une habitation et à un cours d’eau ; délais minimaux à respecter avant que les travailleurs agricoles – les plus exposés aux effets des pesticides – puissent pénétrer à nouveau dans une parcelle ou une serre qui vient d’être traitée.

 

Mardi 18 octobre doit être rendu l’avis du Comité de rénovation des normes en agriculture – un nouvel organisme installé par le premier ministre à la demande des représentants du secteur, qui réunit ces derniers et l’Etat. C’est dans cette enceinte discrète que le débat s’est engagé. Les enjeux sont importants. Les ministères de l’écologie et de la santé suivent le dossier de près. Mais c’est la version du ministère de l’agriculture qui s’impose jusqu’à présent. Et, le moins que l’on puisse dire, c’est que la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) n’a pas l’intention de lâcher grand-chose au nom de la protection des populations.

 

« Taguer les routes »

 

Depuis 2011, la pulvérisation de pesticides aux abords des crèches, des maisons de retraite, des terrains de sport et des parcs publics doit obligatoirement respecter des distances minimales. Dans certains départements, des arrêtés préfectoraux renforcent ces précautions en interdisant par exemple de traiter des parcelles proches d’une école à l’heure de la récréation. Mais c’est la première fois qu’il est question de réglementer autour de toutes les habitations, et, pis encore aux yeux du syndicat agricole majoritaire, autour des jardins des particuliers.

 

Dès le 14 octobre, la FNSEA appelait ses adhérents dans un communiqué à se mobiliser contre « l’arrêté phyto », comme elle le qualifie, incitant « les paysans qui sont en plein marasme économique » à « aller taguer les routes [du] pays avec des messages forts ». Le syndicat estime que ces nouvelles dispositions imposant des zones non traitées larges de cinq à vingt mètres entre les cultures et les habitations priveraient les exploitants d’un « énorme potentiel » de production.

 

« Nous avons calculé que cela va rogner au minimum quatre millions d’hectares de terres agricoles, soit 7 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an, affirme Eric Thirouin, le président de la commission environnement de la FNSEA. Multiplier les parapluies au nom du principe de précaution va créer des distorsions avec nos concurrents. La France peut-elle se payer ce luxe ? »

 

Des zones sans traitement

 

Ces jours-ci, l’organisation a aussi dépêché ses soutiens parlementaires : le député des Hautes-Alpes Joël Giraud (radical de gauche) plaide contre l’arrêté au nom de l’agriculture de montagne, déjà contrainte par la géographie.

 

Au Sénat, Yvon Collin (Rassemblement démocratique et social européen, RDSE, Tarn-et-Garonne) a interpellé la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, lors des questions au gouvernement. Mais c’est son homologue de l’agriculture qui a pris la parole : pas question de sacrifier les intérêts des agriculteurs, mais pas question non plus d’oublier la santé et l’environnement, a répondu en substance Stéphane Le Foll.

 

Voire. Le projet de décret comporte a priori une avancée pour les riverains, mais présente aussi quelques possibles régressions par rapport aux conditions actuelles. Ainsi malgré le rapport alarmant que l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail a publié en juillet sur l’exposition aux pesticides des professionnels du secteur agricole, la FNSEA veut réduire les délais minimaux de retour dans une parcelle traitée avec des produits cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques.

 

Elle demande un laps de temps de six ou huit heures au lieu des vingt-quatre heures à quarante-huit heures actuelles – ce qui est déjà inférieur à d’autres pays –, pour peu que le travailleur porte un équipement individuel de protection.

 

« On va prendre en compte les évolutions des matériels comme des buses directionnelles, la présence de haies, de mur qui sont aussi efficaces », assure un conseiller du ministre de l’agriculture. Avant de soupirer : « Le problème, c’est que les exploitants ne sont d’accord sur rien… » Ni sur la force du vent au-delà de laquelle il est interdit de pulvériser ses parcelles (19 km/heure), ni sur la définition même de « point d’eau », dont les agriculteurs voudraient que les fossés soient exclus, ni sur les distances : rien ne leur convient. Pourtant, « il serait impensable de ne déboucher sur rien, prévient-on au ministère de l’écologie. Ségolène Royal est très déterminée à aboutir à un arrêté équilibré. »

 

Boîte de Pandore

 

Du côté du gouvernement, on se sent d’autant plus légitime à rouvrir ce dossier que c’est l’action d’un des représentants du secteur agricole qui a enclenché ce processus de révision. Toujours prompte à défendre les méthodes de production de ses adhérents arboriculteurs, l’Association nationale pommes poires a entrepris, il y a quelques années, de faire annuler par la justice un précédent arrêté de 2006, qu’elle estimait inapplicable.

 

En juillet, le Conseil d’Etat lui a donné gain de cause pour des raisons de forme : le texte en question n’avait pas été notifié comme il se doit à l’Union européenne. Le gouvernement n’a donc d’autre choix que de prendre rapidement un nouvel arrêté, sous peine de se retrouver bientôt face à un vide juridique. C’est de cette façon qu’a été ouverte la boîte de Pandore. Et celle-ci ne va pas être simple à refermer.

 

Car les associations, après s’être plaintes d’avoir été tenues à l’écart, sont à leur tour entrées dans le débat. Lundi 17 octobre, Eau et rivières de Bretagne, France nature environnement, Générations futures et Soutien aux victimes de pesticides ont été reçues au ministère de l’écologie. Elles ne se priveront pas de diffuser largement l’information. En outre, dans les prochaines semaines, le futur arrêté doit donner lieu à une consultation publique sur Internet.

 

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7 février 2017 2 07 /02 /février /2017 06:00
Le consommateur de vin devient omni et millenial, Vincent Grégoire délivre son éblouissante vision aux braves vignerons…

C’est nouveau ça vient de sortir sur le marché du recyclage des concepts vieillots pour bourrer le moût des gogos. Plus c’est gros plus ça marche, alors pourquoi se priver d’enfoncer des portes ouvertes en faisant accroire qu’elles sont fermées.

 

On sent de suite en lisant la prose de Vincent Grégoire, directeur de création de l'agence NellyRodi, spécialisée dans l'univers du lifestyle et de la mode, que le gus se contente de faire du copié-collé des concepts modeux transposés sur le marché du vin.

 

C’est simple, ça ne lui coûte pas cher en études, c’est commode, ça ne mange pas de pain, et c’est tellement creux qu’on peut sans problème y fourrer tout ce qu’on veut, tout et son contraire.

 

D’expérience je sais que ce genre de fourre-tout plaît beaucoup aux organisateurs de salons, ça fait tendance, ça change du terroir, de la minéralité, le genre « Je suis convaincu que les plus grandes œuvres naissent toujours de la salive de la terre, qu’elles transmettront l’esprit des cailloux. »

 

L’Antonin devrait l’inviter à déblatérer lors de l’un de ses salons des vins nus, je suis persuadé que ce jeune homme très comme il faut se taillerait un franc succès.

 

Trêve de raillerie, je laisse la parole à Vincent Grégoire qui va vous délivrer sa vision des nouveaux consommateurs de vin.

 

Le consommateur devient « omni »...

 

« Évoquer le vin c’est se poser la question de son mode de consommation. Aujourd’hui, toutes les tendances se mélangent. Dans son quotidien comme dans les moments exceptionnels, l’individu est en quête de diversité, d’exploration, d’aventure ! Vouloir tout et son contraire, c’est possible, il n’est pas à un paradoxe près. Cet être complexe et attachant est ainsi devenu un consommateur qui aime expérimenter différents modes de vie. »

 

...et « millenial »

 

« Les consommateurs « omni » sont portés par la génération des 18-35 ans appelée « Millenial ».Toujours connectés, ils veulent montrer qu’ils sont présents et peuvent interagir dans l’instant. Intrigués par les photos et les vidéos, ils adorent savoir ce que les autres sont en train de tester, de découvrir. Les codes des vins tels que les ont appris leurs grands-parents leur échappent parfois mais les intriguent aussi. Ils ont envie d’écrire leur propre histoire, sont ouverts et curieux des nouvelles méthodes et respectent ceux qui se positionnent. »

 

En bonus :

Les 6 moments phares de dégustation du vin à découvrir

 

  • Le brunch, le moment hybride
  • L'apéritif, le moment smart
  • Le déjeuner, le moment ouvert
  • La célébration, le moment story-living
  • Le dîner, le moment exploratoire
  • La soirée, le moment funtaisie…
  •  

Comme vous pouvez vous en douter, à la lecture d’une telle profondeur d’analyse, d’un tel sens de l’opportunité, d’une telle sensibilité à la réalité du marché, je me pâme, j’exulte, je dirais même plus je bande, de toute ma vie, jamais au grand jamais je n’ai jamais eu accès à une telle poussée de génie novateur.

 

Si vous voulez approfondir et partager ce grand moment avec Vincent Grégoire je vous invite à vous rendre au « Premier salon professionnel des vins septentrionaux, VinoVision Paris, se tiendra du 12 au 14 février 2017, dans le hall 4 de la Porte de Versailles, et accueillera plus de 600 exposants sur 15 000 m². Ce salon propose une nouvelle vision du vin, s’inspirant des attentes des acheteurs français et internationaux. »

ICI

 

Vous ne m’y retrouverai pas car je passe mon temps dans les bars à vins lieux privilégiés de la génération « Millenial » à tailler des bavettes avec ces petits loups et louves tout en se lichant des belles quilles plutôt nature…

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6 février 2017 1 06 /02 /février /2017 06:00
SOS vigneron je suis perdu sur la Toile cherche désespérément 1 coach digital !

La Toile est immense, mouvante et changeante, dans mon petit tonneau, qui flotte sur l’eau, j’ai beau hisser haut mon pavillon, je me sens perdu, ignoré de tous, je déprime, j’attends désespérément des like, des retweets, mon nombre d’amis, de followers, reste étique, aussi maigre qu’un mannequin de mode anorexique, plus je m’agite et plus je m’enfonce dans cet océan rouge gorgé de concurrents.

 

Que faire ?

 

Comment faire pour sortir de cet anonymat mortifère, me faire connaître, faire connaître mes vins, mieux les vendre, développer mon petit fonds de commerce, jouer dans la cour la plus proche des Grands.

 

Dieu qu’il était bon le bon vieux temps des bons vieux guides en papier, là on savait à qui s’adresser pour se faire torcher de bons papiers, alors que, là, y’a plein de petits frelons qui bourdonnent au-dessus de ma tête pour me piquer mon peu de blé sans que ça change quoi que ce soit à mon isolement.

 

Alors sur l’écran noir de mes nuits blanches je guette, tel sœur Anne, sans jamais rien voir venir ceux qui boosteraient mon audience, faire de moi la nouvelle star des réseaux sociaux, la coqueluche de Face de Bouc, le chouchou des Twittos…

 

J’enrage de voir le cercle des petits copains de la Toile se congratuler, jouer à passe-moi le sel je te passe le poivre. Même qu’il y a des « révolutionnaires » d’opérette qui vantent des vins qui ne valent pas tripettes, des gars qui avancent masqués pour profiter de la vague de la nouveauté. Y sont pas tous d’une propreté exemplaire, je parle de la cuisine du chai.

 

Suis pas jaloux mais faut tout de même pas pousser pépé trop loin sinon je vais me fâcher.

 

Je pourrais faire salon, y’en a une tripotée, des gros, des petits, des officiels, des qui tournent autour, mais pour s’y faire une place faut du blé, parfois beaucoup et du blé y’en a pas beaucoup sous les sabots de mon cheval.

 

C’est fou comme autour de nous y’a du monde qui nous aime. Je ne sais pas si dans ces salons y se vend beaucoup de canons. Faudrait, comme on dit maintenant pour faire joli, de la transparence. Pas des communiqués de presse bien chantournés par des gens qui sont payés par les organisateurs.

 

Je n’ai jamais entendu un confrère qui a claqué son blé dans un salon me dire qu’en réalité il n’en avait pas engrangé beaucoup. C’est humain.

 

Les organisateurs qui ne sont pas des bienfaiteurs me rétorquent que j’y développerais ma notoriété. Moi je veux bien mais encore faudrait-il que ceux qui défilent devant ma table, à qui je file des gorgeons ne soient des retraités, des pseudos-journalistes, des étudiants en goguette, des désœuvrés. Là aussi la politique du chiffre est une grosse supercherie, ces gens-là n’ont aucune audience ou presque dans les médias et sur les fameux réseaux sociaux.

 

Parlons-en des réseaux sociaux qui sont des tuyaux qui bien souvent ne débouchent que sur des petits cercles de gens qui se connaissent et se tiennent par la barbichette.

 

Ne pas désespérer, s’accrocher, et toujours aux aguets, y’a quelques jours, mon écran s’est illuminé, dans le décor de carton-pâte de Vinisud, et tel Zorro, un sauveur est arrivé, sans se presser, sourire aux lèvres, assuré.

 

Je dois avouer qu’avant ce jour je ne l’avais vu ni d’Eve ni d’Adam sur mon écran.

 

Le gars, car c’était un mec, flanqué de braves vignerons tout impressionnés, assurait qu’avec lui, plus de soucis, nous allions tous devenir des Paganini de la Toile, nous deviendrions dans nos petits tonneaux des Francis Joyaux, des winners.

 

J’en suis resté bouche-bée, estomaqué, puis reprenant mes esprits je me dis : comme tu ne peux pas te payer Zidane comme coach alors offre-toi pour 2 balles un coach digital !

 

Mais comme je suis comme saint Thomas je suis allé « rousiner » sur les pages de Face de Bouc ou le compte Twitter de mes confrères et là, patatras, c’était pire que moi, la Bérézina, y jouaient tous en divisions départementales.

 

Déception radicale, encore un qui vendait des salades pas fraîches, du vent, les réseaux sociaux sont à la mode mais, comme leur nom l’indiquent, ce sont des « fils », dont les ramifications, certes peuvent nous permettre de toucher plein de gens, mais à la condition que les interconnections se fassent.

 

Le premier boulot sur un réseau social c’est, comme pour l’épicier ou le restaurateur, de trouver des chalands. Et pour ça il faut du temps, beaucoup de temps tout en sachant que les premiers arrivés ont été les mieux servis et que maintenant ça sent le bouchon, la thrombose.

 

N’en déplaise au coach digital de Vinisud faire de la figuration sur les réseaux sociaux équivaut à pisser dans un violon ou mieux dans un puits sans fond.

 

Que faire pour recruter des amis sur Face de Bouc ou des followers sur Twitter ?

 

Là est le problème et ce n’est pas un coach digital qu’il me faut pour placer les bons hashtags ou meubler mon mur, mais du temps et des idées originales pour sortir de la monotonie qui règne sur les réseaux sociaux…

 

Les vendeurs de conseil, et maintenant les coaches digitaux, n’ont pas compris que leurs vieilles recettes remises au goût du jour tapent à côté de la plaque. Marre qu’ils nous fassent prendre leurs vieilles vessies pour des belles lanternes.

 

Comme vous vous en doutez mon annonce initiale : cherche coach digital désespérément n’avait d’autre objectif que de faire le buzz…

 

Eh oui, je progresse…

 

 

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5 février 2017 7 05 /02 /février /2017 06:00
Journal d’1 chroniqueur de campagne (2) Pénélope femme au foyer, petits bourgeois de gôche, Rocard sans héritiers…

- Pourquoi la radio était-elle si présente dans votre enfance ?

 

- Maman ne travaillait pas.

 

La réponse de Patrick Cohen à notre amie Sandrine Blanchard du Monde, est caractéristique du peu de considération du travail domestique, faire les courses, la cuisine, le ménage, s’occuper des enfants, encore majoritairement effectué par des femmes.

 

Selon la dernière enquête « Emploi du temps » Insee 2010, les hommes vivant en couple effectuent 1 h 17 de travail ménager par jour, et les femmes 2 H 59 ; avec un enfant de 3 ans ou plus, cela devient respectivement 1 h 09 et 3 h 17 (même si ce temps ne concerne pas les soins aux enfants, évalués séparément, mais bien le ménage et les courses).

 

Le déséquilibre est donc extraordinairement résistant au progrès et même si les femmes passent moins de temps dans la cuisine c’est du fait notamment de l’utilisation croissante des plats cuisinés. »

 

Deux politiques se sont exprimés, à leur manière, sur cette question :

 

« Il n'y a nulle part dans la loi une définition de ce qu'est le travail d'un assistant parlementaire », a-t-il expliqué. Et de prolonger son raisonnement avec une démonstration par l'absurde. « Je vais être provocateur: François Fillon dirait à tout le monde « Elle ne faisait que repasser mes pantalons », qu'on ne pourrait rien lui reprocher. »

 

Julien Dray a tout de même nuancé son propos en expliquant qu'il s'agissait là du point de vue juridique et que les actes du couple Fillon pouvaient être vus différemment du point de vue de la morale.

 

Dominique Bussereau, lui, replace la femme mariée là où il faut lorsqu’elle donne un coup de main : si l'on interdit aux politiques d'employer leurs conjoints, « il faut le faire pour les épiciers et les bouchers »

 

Pénélope Fillon, femme au foyer, sans doute dotée de domesticité pour s’occuper du ménage du château de Beaucé  disposait donc de beaucoup de temps pour épauler son politique d’époux qui ne devait pas mettre très souvent les mains dans la farine.

 

Tout ça pour une belle poignée d’euros, de quoi faire rêver ses collègues assistants parlementaires et bien sûr beaucoup de cadres supérieurs du privé comme du public.

 

Le pompon de la justification revient à Gérard Larcher le président du Sénat, lieu de toutes les combines, qui a brandi l'argument de la parité pour saluer un progrès de société. « Un collaborateur parlementaire - c'est un motif de fierté - gagne en moyenne 3250 euros brut pour les femmes et un peu moins de 3000 euros pour les hommes. C'est un des seuls cas où les femmes sont mieux traitées que les hommes! », a-t-il expliqué sans ciller.

 

Restons-en là pour l’instant, tout en soulignant que la femme au foyer a conservé la mission de représentation mondaine, et aussi hérité du service érotique qu’assuraient les bonnes de la bourgeoisie. Au lit, avec son mari, M.A. finit par avoir « le sentiment de faire un deuxième service. » Sophie Divry dans La Condition pavillonnaire.

 

Confirmation de mon analyse du peu de considération de la femme au foyer par Titiou Lecoq (journaliste indépendante et blogueuse sur Girls and geeks. Elle vient de publier Sans télé, on ressent davantage le froid (Fayard). En 2011, elle a publié un roman, «Les Morues» (Au Diable Vauvert), et avec Diane Lisarelli, «L'Encyclopédie de la Web Culture» (Robert Laffont)

 

Il faut vraiment plaindre Penelope Fillon

 

« Comme dirait Mme Lenglet, mon ancienne prof d'espagnol, je voudrais tirer la sonnette d'alarme.

 

Penelope Fillon vit un calvaire. Certes un calvaire bien payé mais un calvaire. Un Golgotha. Bref, tout ce qui porte un nom qui évoque la douleur, voire même les douleurs.

 

Je suis sérieuse. Mais attention, ça ne dure pas depuis quelques jours.

 

Le puits de douleur

 

Penelope Fillon est un puits de douleurs depuis des années et personne ne semble jamais s'en être inquiété. Hier soir, n'écoutant que ma conscience professionnelle et mon amour de la léthargie, j'ai regardé «Envoyé spécial». J'ai vu l'interview de 2007. Je m'attendais à avoir des informations sur une affaire d'emplois fictifs, à la place, j'ai écouté une femme au bord du gouffre. C'était presque gênant.

 

Je ne sais pas pourquoi ce jour-là elle a décidé de se confier, je ne sais même pas si elle a eu conscience de ce qu'elle disait malgré elle, de ce que ses mots révélaient. Une femme qui semblait ne plus avoir de but dans l'existence, une femme qui transpirait une solitude insupportable, et surtout une femme qui se sentait méprisée par ses proches et, en premier lieu, par ses enfants. »

 

La suite ICI

 

Parti socialiste français : bonsoir, faites de beaux rêves

dimanche 29 Janvier 2017 Jacques Julliard

 

Depuis sa création en 1905, le Parti socialiste français est un parti gauchiste dominé par son aile droite. Les deux choses se conditionnent mutuellement. Gauchiste, il l'est en ce sens qu'il entretient une vision de lui-même à gauche de son électorat. Jusqu'aux années 80, il s'est cru révolutionnaire, alors qu'il était réformateur. Il s'est cru ouvrier, alors qu'il était petit-bourgeois. Il s'est cru une solution de rechange au libéralisme, alors qu'il n'en était qu'une variante.

 

Le résultat, c'est une schizophrénie permanente qui lui fait défendre quand il est dans l'opposition un programme maximaliste irréalisable, et quand il est au pouvoir, un programme minimaliste décevant. Inutile, pour en rendre compte, de faire jouer les grandes orgues trotskistes de la «trahison», explication romanesque et psychologisante qui en vérité n'explique rien. A moins d'inventer de toutes pièces un gène social-démocrate de la trahison... Hollande a-t-il plus «trahi» que le Britannique Tony Blair ? Que l'Allemand Gerhard Schröder ? Que l'Espagnol Felipe Gonzalez ? Que l'Italien Bettino Craxi ? Que le Portugais Mario Soares ? Et même - horresco referens - que le Français François Mitterrand ? Bien sûr que non !

 

Mais il a dû subir, en plus des difficultés inhérentes au pouvoir et au déclin de l'industrie française, le harcèlement d'une aile gauche, celle dont Mitterrand, justement, disait - c'était alors le Ceres - qu'elle voulait faire «un faux Parti communiste avec de vrais petits-bourgeois». Pourquoi cette particularité française ? Pour une raison simple : c'est que ce qui tient lieu à la France de social-démocratie n'est pas social-démocrate. Celle-ci, dans le monde entier, est la résultante de la collaboration sur pied d'égalité de puissants syndicats, de coopératives fortement implantées avec un groupe parlementaire socialiste. En France, cette collaboration n'a jamais existé.

 

(...)

 

La conclusion :

 

« On a certes le droit de tout faire, à condition de ce que l’on fait. Dans le cas particulier, de se mettre, sous prétexte de reconstruction utopique du parti, aux abonnés absents en faisant l’impasse sur les problèmes de l’heure, de la réindustrialisation à l’immigration, du terrorisme à la situation nouvelle de l’Europe d’après Trump. C’est-à-dire, disons-le clairement, donner sans combattre le pouvoir à la droite pour au moins dix ans. Comme en Allemagne, en Angleterre ou en Espagne. Ce n’est pas si grave. Mais ce n’est pas mon choix. Bonsoir, faites de beaux rêves. »

 

Je vais être méchant mais voici venu le temps des attachés parlementaires, besogneux, étriqués, hommes d’appareil, sans envergure ni colonne vertébrale, dérivant au fil des soubresauts de notre société, Fillon petite main de Le Theule, Hamon rocardien d’occasion… Lors de l’hommage à Michel Rocard aux Invalides, Valls, Hamon et Macron étaient évidemment présents, à cette époque, le sujet de conversation c’était Hollande va-t-il se représenter ? J’en doutais auprès d’un ami pilier de la Rocardie, conseiller influent à Matignon, qui lui restait dans ses schémas classiques. Depuis, tout a volé en éclats, et Valls en se substituant à Hollande a pris la place du mort : donc lui aussi dehors. Reste Hamon et Macron, qui l’un comme l’autre ne peuvent se prévaloir d’un quelconque héritage du dormeur de Monticello.

 

Hamon veut ressusciter une gauche plurielle, succédané de l’Union de la gauche, avec Jadot et Mélanchon, sauf que le PS est en voie d’implosion et que le Jean-Luc n’est pas prêt d’aller à Canossa ; Macron, lui, est le vecteur de cette implosion et sa capacité à faire émerger la fameuse troisième force, réellement sociale-démocrate, est à la hauteur de ses ambiguïtés, en gestation.

 

Petits potins :

 

  • Gabrielle Guallar, la compagne de Benoît Hamon, ils sont pacsés, mère de ses deux filles, est responsable Affaires publiques du groupe LVMH ; pour les non-initiés l’appellation affaires publiques recouvre l’activité de lobbying auprès des pouvoirs publics. C’est à ce titre que Gabrielle Guallar le 10 mars 2015 a été auditionnée par la commission spéciale du Sénat sur la loi Macron « la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques » dont elle dira le plus grand bien. Elle intervenait en tant que chargée de mission pour le secrétaire général, Marc-Antoine Jamet, auprès de la rapporteure du texte au Sénat, Catherine Deroche : le magasin Sephora des Champs-Élysées, filiale de LVMH, avait été condamné en 2013 à fermer ses portes à 21 heures par cour d'appel de Paris alors qu'il disait réaliser 20% de son chiffre d'affaires après cette heure... De quoi alimenter les conversations du couple.

 

  • Affaire Penelope : le baiser de la mort de Lavrilleux à Fillon

 

Jérôme Lavrilleux, l'ancien bras droit de Jean-François Copé renversé par le scandale Bygmalion, lui a envoyé une lettre datée du 1er février.

 

Comme vous aujourd'hui, j'ai moi-même été pris dans une véritable tempête médiatique et judiciaire parfois alimentée par mes propres 'amis politiques'. Aussi, je sais à quel point cela doit être dur pour vous et vos proches.

 

Restez confiant car nous avons dans notre pays la chance de pouvoir compter sur une justice indépendante et compétente qui sait établir la vérité des faits et des responsabilités. C'est au final la seule chose qui compte.

 

Puis, ce sont des valeurs chrétiennes qui m'ont poussé à la compassion.

 

Plus sérieusement :

 

Affaire Fillon : ces « plans B » qui risquent de faire exploser la droite

 

Entre deux mauvaises solutions, laquelle choisir ? Tel est le casse-tête actuel des ténors du parti Les Républicains (LR), qui s’activent en coulisses pour trouver une issue à la crise que traverse leur camp : leur candidat, François Fillon, fragilisé par les soupçons d’emploi fictif visant son épouse Penelope, paraît désormais en mauvaise posture pour l’emporter à la présidentielle. Une situation difficile à vivre pour un parti, qui a longtemps cru cette élection imperdable.

 

Consciente des ravages causés par « l’affaire Penelope Fillon », la majorité des ténors de LR s’inquiète d’un maintien de la candidature de M. Fillon. Cette inquiétude est renforcé après la diffusion jeudi soir sur France 2 d’un document datant de 2007. « Je n’ai jamais été son assistante ou quoi que ce soit de ce genre », déclare l’épouse du vainqueur de la primaire à droite dans un entretien filmé accordé alors au Daily Telegraph qu’a diffusé l’émission « Envoyé spécial ». Un caillou de plus dans la chaussure d’un candidat dont nombre de responsables de la droite redoutent désormais qu’il les amène dans le mur.

 

Alors, qui pour sauver la mise? Beaucoup arrivent au même constat : à cette heure, il n’existe pas d’alternative car aucun remplaçant potentiel n’emporte l’adhésion du parti. D’où le statu quo actuel. « Dans l’immédiat, le jeu est bloqué car les prétendants à la succession de Fillon se “canalisent” entre eux », analyse un poids lourd du parti.

 

Juppé veut être « adoubé »

 

Sur le papier, Alain Juppé apparaît comme le candidat de substitution le plus légitime. Arrivé deuxième de la primaire et disposant d’un programme abouti, le maire de Bordeaux est désigné par les Français comme leur favori pour remplacer M. Fillon, avec 33 % des suffrages, contre 13 % pour Nicolas Sarkozy et 7 % pour François Baroin, selon un sondage Harris Interactive pour RMC et Atlantico, publié jeudi 1er février.

 

S’il a déclaré à deux reprises ne pas vouloir être un recours, M. Juppé n’aurait en réalité pas totalement tiré un trait sur ses ambitions élyséennes. Mais « il veut être adoubé par tous et que Fillon le désigne officiellement comme son successeur », explique l’un de ses proches.

 

Sauf que, M. Juppé doit faire face à un front d’opposants internes, déterminés à lui barrer la route. On y retrouve les sarkozystes, emmenés par François Baroin. Ce dernier, qui entretient des relations glaciales avec le maire de Bordeaux depuis plus de vingt ans, s’est également positionné pour, le cas échéant, succéder à Fillon. « Baroin fait monter l’idée de sa candidature pour empêcher Juppé d’incarner le recours naturel car il sait qu’il sera grillé si Juppé devient président », décrypte un bon connaisseur des rapports de force au sein de la droite.

 

La suite ICI

 

Dans la troisième vague de notre enquête quotidienne Ifop-Fiducial pour Paris Match, iTELE et Sud-Radio, le candidat de la droite François Fillon enregistre un net recul.

 

Le candidat qui voulait «casser la baraque» est désormais confronté à ce qui ressemble fort à une dégringolade. Dans notre sondage en continu «La présidentielle en temps réel» réalisé par l'Ifop-Fiducial pour Paris Match, iTELE et Sud-Radio, François Fillon perd 1,5 point par rapport à l'enquête de jeudi et chute de 2,5 points en trois jours. «C’est un brutal décrochage, rarissime dans une enquête présidentielle en continu. Il recule nettement à droite. Il recueille moins d’un tiers (29%) chez les plus de 65 ans. A titre de comparaison, Nicolas Sarkozy en 2012 avait recueilli 45% en 2012 auprès de ces électeurs», note Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop. Avec 18,5% des intentions de vote, il est désormais à deux points d'Emmanuel Macron (20,5%, +0,5)

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3 février 2017 5 03 /02 /février /2017 06:00
L’INAO cherche juriste désespérément : le décret Pomerol à nouveau retoqué par le Conseil d’État, le Ministre encore ridiculisé…

Du côté de Montreuil, dans le neuf3, à l’accueil de l’INAOQ, sans doute va-t-il falloir se résoudre à afficher :

 

« Errare humanum est, perseverare diabolicum »

 

Notre cher Institut, que j’ai connu, dans les temps anciens, brillant et pertinent juridiquement, lorsque nous allions défendre devant le Conseil d’État le texte de loi dépoussiérant les Appellation d’Origine Contrôlée, se laisse de plus en plus aller à la facilité, bien aidé en cela par le Syndicat Agricole et Viticole de Pomerol.

 

Le dossier des « sans chais » par la grâce de l’entêtement et d’une forme d’arrogance de la puissance publique et des responsables de l’appellation Pomerol a pris la tournure d’un feuilleton vaudevillesque qui dure depuis 7 ans déjà.

 

Ça encombre le Conseil d’État, ça engraisse des cabinets d’avocats, ça occupe le service juridique de l’INAO, les services du Ministère, ça coûte cher aux contribuables… Disons-le tout net c’est lamentable…

 

Allons, Monsieur le Ministre un petit effort  avant de quitter la rue de Varenne, embauchez de bons juristes...

 

Le Vaudeville

 

Acte 1 12 juin 2009

 

Les « sans chai » de Pomerol seront virés en 2018

ICI

 

Acte2  scène 1 13 mars 2012

 

Afterwork du Taulier : le Conseil d’État retoque le décret excluant les sans-chais de Pomerol

ICI

 

Acte2 scène 2 14 mars 2012

 

Afterwork du taulier : le dernier considérant du Conseil d’Etat sur les sans-chais de Pomerol en dit plus long qu’un long discours

ICI

 

Considérant que si le ministre de l'agriculture et l'INAO motivent cette nouvelle délimitation, qui aura pour effet de retirer à des vignerons producteurs de vins bénéficiant depuis des décennies de l'AOC Pomerol la possibilité de procéder à la vinification et à l'élevage de leurs vins en dehors de l'aire géographique, par la nécessité de limiter le transport et la manipulation du vin afin de préserver sa qualité, il ne ressort pas des pièces du dossier que le transport sur les distances mentionnées ci-dessus des grappes de raisins, et non du vin, entre le lieu de la récolte et celui du chais de vinification aurait une incidence sur la qualité du vin produit, alors qu'il est par ailleurs constant que certains exploitants sont amenés à transporter leur vendange à l'intérieur de l'aire géographique de production sur des distances parfois plus longues que celles sur lesquelles les requérants transportent leur récolte ; qu'au regard du seul motif invoqué par le ministre de l'agriculture, les requérants sont fondés à soutenir que la délimitation ainsi retenue de l'aire dite de proximité immédiate induit une différence de traitement entre des exploitants qui bénéficiaient jusque-là pour leur production de vin de l'AOC Pomerol, les uns conservant ce bénéfice parce que leurs chais sont implantés sur les parcelles comprises dans cette zone et les autres se voyant retirer ce bénéfice à terme, et qu'il n'apparaît pas que cette différence de traitement serait en rapport avec les objectifs du cahier des charges ; que, dès lors, et sans qu'il soit besoin d'examiner les autres moyens de leur requête, les requérants sont fondés à demander l'annulation du décret attaqué homologuant le cahier des charges de l'appellation d'origine contrôlée (AOC) Pomerol, en tant qu'il a homologué la délimitation de l'aire de proximité immédiate.

 

Acte 3 CONSEIL D'ETAT statuant au contentieux

Séance du 16 janvier 2017

Lecture du 27 janvier 2017

 

5. Pour justifier l’absence de délimitation d’une zone de proximité immédiate pour l’AOC « Pomerol », le ministre de l’agriculture, de l’agro-alimentaire et de la forêt, l’Institut national de l’origine et de la qualité et le Syndicat agricole et viticole de Pomerol se bornent à soutenir que l’institution d’une telle zone, qui permet de vinifier les raisins et d’élaborer et élever les vins en dehors de l’aire géographique de production, constitue une simple faculté offerte aux Etats membres par la réglementation de l’Union européenne.

 

6. Il ressort toutefois des pièces du dossier que le cahier des charges de l’AOC « Pomerol », qui ne comporte aucun élément de nature à justifier la nécessité de localiser les opérations de vinification, d’élaboration et d’élevage à l’intérieur de l’aire géographique de production, se borne à exiger, dans son chapitre IX intitulé « Transformation, élaboration, élevage, conditionnement et stockage », que la vinification s’effectue « conformément aux usages locaux, loyaux et constants » et ne mentionne, dans ses développements consacrés au « lien à l’origine », que les facteurs naturels et techniques de conduite de la vigne. Il ressort également des pièces du dossier que les requérants ont pu, pendant des décennies, réaliser leurs opérations de vinification, d’élaboration et d’élevage en dehors de l’aire géographique de production de l’AOC « Pomerol » tout en bénéficiant de cette appellation. Par ailleurs, il ne ressort ni des pièces du dossier ni de l’argumentation développée par le ministre de l’agriculture, de l’agro-alimentaire et de la forêt, l’Institut national de l’origine et de la qualité et le Syndicat agricole et viticole de Pomerol que la localisation de chais comme ceux des requérants, à proximité immédiate de la zone géographique de production, et les opérations de transport de raisin qu’elle implique soient de nature à porter atteinte à la qualité et aux caractéristiques propres aux vins de l’AOC « Pomerol ». Compte tenu de l’ensemble de ces circonstances, en tant qu’il homologue une modification du cahier des charges de l’AOC « Pomerol » qui ne prévoit la délimitation d’aucune zone de proximité immédiate et exclut donc du bénéfice de cette appellation tous les producteurs qui ne procèdent pas aux opérations de vinification, d’élaboration et d’élevage à l’intérieur de l’aire géographique de production, le décret attaqué est entaché d’une erreur d’appréciation.

 

7. Dès lors et sans qu’il soit besoin d’examiner les autres moyens de leur requête, la SCEA Château Siaurac et autres sont fondés à demander l’annulation du décret attaqué en tant qu’il homologue une modification du cahier des charges de l’AOC « Pomerol » s’abstenant de procéder à la délimitation d’une zone de proximité immédiate au titre de cette appellation.

 

8. Il y a lieu, dans les circonstances de l’espèce, de mettre à la charge de l’Etat le versement à la SCEA Château Siaurac et autres d’une somme globale de 3 000 euros au titre des dispositions de l’article L. 761-1 du code de justice administrative.

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2 février 2017 4 02 /02 /février /2017 06:00
Si vous voulez vous singulariser à l’apéro invitez-donc les Roche-Mazet !

Mais qui c’est qui ces Roche-Mazet ?

 

Des gens du South of France qui s’affichent à Paris !

 

Des provinciaux, qui font leurs courses à Métro, sur qui je suis tombé nez à nez lorsqu’en sortant de chez moi, juché sur mon fier destrier, j’ai levé mon nez vers les panneaux que la maire Hidalgo a concédé à Decaux.

 

En effet, je suis cerné, à 2 des 3 entrées de mon immeuble, par ces grands et moches placards publicitaires.

 

Donc, je ne peux pas rater la réclame qui y est affichée.

 

D’ordinaire je n’y prête guère d’attention mais depuis quelques jours la réclame de la maison Castel « Aujourd’hui, Roche Mazet s’invite à l’apéritif » m’interroge.

 

Je me dis dans ma petite Ford d’intérieur de bon buveur, genre bobo chic exécré par l’adepte de l’évier catalan, comment peut-on imaginer offrir à son gosier assoiffé un Merlot pour l’apéro ou un Cabernet-Sauvignon, tous 2 du pays d’O ?

 

Peut-être pour faire du vin chaud ?

 

Oui, je sais, j’ai l’ironie facile, mais je sais aussi que l’ambition des malheureux génies du marketing du vin, si peu écoutés, si peu considérés, est de multiplier les occasions de consommation du vin.

 

Comme je les comprends, je compatis même, mais de là à imaginer qu’on puisse ouvrir une bouteille de Roche-Mazet à ses invités pour l’apéro y’a un pas que le dernier des marchands de jaja du coin de la rue ne franchirait pas pour le conseiller même à madame Michu qui achète son vin au Super U.

 

On va me rétorquer que l’important pour la réclame, en vertu du code lessivier, c’est de placarder ROCHE MAZET à tous les coins de rue, dans toutes les villes et les villages de France, le slogan tout le monde s’en tamponne le gosier.

 

Certes, mais comme j’ai mauvais esprit j’imagine les arguments savants des communicants lors du brief de présentation de l’affiche pour convaincre la Castel compagnie qu’adore les chaînes d’embouteillage nickel chrome qui tournent comme des horloges suisses.

 

Je les vois, avec force de slides et de PowerPoint, justifier le slogan « Aujourd’hui, Roche Mazet s’invite à l’apéritif »… Ça fait genre … ça pose une marque dans l’univers post-moderne à des consommateurs, ultra-majoritaires, qui n’entendent rien au vin qu’ils achètent dans la GD sans même regarder le flacon en moins 30 secondes chrono.

 

« Oui, oui, cousins, cousines… La campagne touchera ainsi les jeunes couples de -35 ans en scooter, s’arrêtant à Prisunic, comme dirait le Juppé, afin d’acheter une boutanche de Roche-Mazet pour l’apéro qu’ils ont organisés dans leur colocation du XXe avec quelques copains, copines qui se d’ordinaire se tapent des bières… »

 

Succès garanti !

 

Bravo, bravo, retour sur investissement de la campagne d’affichage : excellent !

 

Et là, à cet instant précis, je suis pris d’un doute : et si c’était moi qui avais tort et les gars de chez Castel qui visaient juste ?

 

Eux, ils dépotent des millions de cols par palettes entières et ils savent mieux que toi ce qui s’achète.

 

Et ce qui s’achète le plus ce ne sont pas les belles quilles des guides mais celles moins glorieuses des catalogues de la GD. Ils n’en ont rien à branler des vapeurs des dégustateurs, héritiers qu’ils sont du jaja en litron étoilé.

 

Mais j’entends déjà les cris d’orfraies des adorateurs du Vin de Pays d’Oc, pardon de l’IGP Oc ! Ben oui, il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt les gars, nous la jouer vendanges à la main, chai de barriques, et tout le saint-frusquin cher au terroiristes, faut accepter l’héritage de l’Histoire.

 

D’ailleurs, le logo d’Oc est tout en haut à gauche de l’affiche, preuve de l’onction de la stratégie, au ras des pâquerettes de la maison Castel, par la maison chère à Jacques Gravegeal.

 

Pour étayer mes dires qui ne sont pas des médires sur le cousinage étroit entre les ex-vins de table et les ex-vins de pays d’Oc je vous donne des prix glanés chez Franprix :

 

  • Vieux papes 2,26 € 75cl VSIG France
  • Roche Mazet cabernet-sauvignon Pays d’Oc 3,22€ 75cl
  • Foncalieu cabernet-sauvignon Pays d’Oc 2,49€ 75 cl
  • Gérard Bertrand merlot Pays d’Oc 4,80€ 75 cl

 

Vous me direz que le moins cher reste encore une AOP Languedoc de la maison Jeanjean c’est 2,19€ 75cl.

 

Donc y’a pas photo faut que ça dépote au niveau des rendements dans les Pays d’Oc pour que ça paye la sueur des viticulteurs vracqueurs. Ça passe largement au-dessus des 100 hectos dans le Pays d’O !

 

Bref, on ne change pas une recette qui gagne !

 

Même si le Pierre ce n’est pas avec le jaja qu’il a fait sa belle pelote.

 

Trêve de spéculations sur le compte d’exploitation des vignerons, revenons à l’objet de ma chronique : l’affiche !

 

J’en suis aussi à me demander si sa ringardise n’est pas, elle aussi, voulue par les concepteurs de la campagne. Faut pas les prendre pour des branques les gars de chez Castel, le jaja au mètre sur linéaire c’est leur affaire, c’est gravé dans leur ADN.

 

Faut me comprendre « Concurrent un jour, concurrent toujours… »

 

Comme je suis un gars constructif, mon vœu le plus cher dans cette affaire de vin au mètre bien habillé, les flacons sont même numérotés, c’est que nos grands dégustateurs, autoproclamés indépendant ou non, nous fasse un petit « lichage » dégustatif de ces vins d’Oc qui font le gros des volumes de la vente en GD.

 

L’Interpro de l’IGP Oc, qui n’est pas sur la paille, pourrait organiser ça à Vinisud… ça serait un acte exemplaire d’information du plus grand nombre de consommateurs… et ça permettrait à nos grands dégustateurs de se frotter à la réalité des grands volumes de vins mis sur le marché.

 

Je rêve, je rêve… un jour viendra où Nicolas… mais ça je ne l’écrirai pas… ha ! ha !

Si vous voulez vous singulariser à l’apéro invitez-donc les Roche-Mazet !
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1 février 2017 3 01 /02 /février /2017 06:00
Après de nombreuses années à des postes clés de la filière vin, je suis désormais critique de vins à plein temps.

Face à une telle présentation très avantageuse, et sans savoir quelles furent ces postes, je me suis interrogé : mais où sont donc situés ces fameux postes clés dans la filière vin ?

 

J’avoue, qu’en dépit de mon long charroi dans cette filière, j’ai bien du mal à les identifier.

 

Mais au fait c’est quoi un poste clé ?

 

Un poste important, stratégique, où celui qui l’occupe exerce une influence déterminante sur les choix, les politiques, les décisions importantes qui orientent, déterminent l’avenir du secteur.

 

Par exemple aux États-Unis beaucoup ont nourri, à juste raison, des inquiétudes liées aux nominations par Trump aux postes clés de la politique étrangère.

 

Dans les entreprises, petites, grandes ou moyennes, comme dans les institutions internationales, ONU, FMI, OMC… l’Église de Rome, les institutions privées, FIFA, UEFA, CIO, Croix Rouge, Grandes ONG, les partis politiques, les syndicats… il existe des postes clés très recherchés, ce qui ne veut pas dire pour autant qu’ils sont occupés par des gens compétents, consciencieux, honnêtes, dévoués.

 

Mais, la seule bonne question pour jauger le caractère clé d’un poste est sans conteste : est-ce que le bon fonctionnement de l’entreprise ou du secteur dépend de ce poste ? Avec en corollaire : est-ce qu’une erreur dans ce poste peut causer des dommages irréversibles ?

 

Sepp Blatter, Michel Platini, DSK, Christine Lagarde, Jérôme Cahuzac… en savent quelques choses...

 

Dans une entreprise de production c’est relativement simple de répondre à ces questions alors que dans les grands bouzins administratifs privés comme publics c’est beaucoup plus compliqué. Ça fait la fortune des cabinets d’audit et le miel des DRH.

 

Mais, dans la filière vin, qui n’est dirigée par personne d’identifié, pourrait-on éclairer ma petite lanterne sur ce que sont postes clés qui conditionnent son bon fonctionnement ?

 

Sans être mauvaise langue j’ai comme l’impression que dans l’esprit de certains ce sont des postes qui tournent autour de ceux qui cultivent le raisin, font le vin et parfois le vendent.

 

Des gens qui s’estiment, se proclament importants, indispensables… des conseillers… des consultants… des communicants… des vendeurs de service de tous poils… des politiques… des fonctionnaires…

 

Pour illustrer mon propos je prends au hasard un courrier reçu le 26 janvier d’une agence de communication :

 

« En ce début d'année 2017, la Maison Bertrand Ravache annonce la sortie d'un film corporate réalisé en collaboration avec Le Jardin des Marques, agence de conseil en storytelling de marque et en communication transmedia et sa société de production audiovisuelle The Rabbit Hole.

 

Présenter la Maison Bertrand Ravache, son origine, son univers, ses valeurs et ses aspirations, tel est l'objectif de ce film qui se dévoile comme une suite logique du travail de recherche et de storytelling accompli par Le Jardin des Marques sur l'identité de la Maison depuis 2015.

 

De la mer à la terre, de l'écume à la vigne, le film nous transporte des côtes bretonnes aux vignes bordelaises en référence aux origines de Bertrand Ravache qui a su, avec le recul suffisant, apporter son regard nouveau sur les vins de Bordeaux pour s'adapter au marché et aux consommateurs.

 

Exigeant et audacieux, à la recherche perpétuelle des meilleurs terroirs, des techniques de vinification les mieux adaptées, les ambitions de Bertrand Ravache sont claires : ne jamais se limiter à l'existant.

 

Le film présente également l'équipe de femmes et d'hommes passionnés qui œuvre, chaque jour, au renouveau de la Maison Bertrand Ravache et à la mise en avant de ses vins par les sélections « Excellence » et « Audace par Bertrand Ravache ». Cette dernière gamme est signée et sélectionnée par Bertrand Ravache et Claude Gros, œnologue fin expert des terroirs du Sud, de Bourgogne et de Bordeaux.

 

Principalement diffusée sur le site internet de la marque, la vidéo se veut être un outil de communication auprès des particuliers et professionnels mais aussi auprès de la presse en complément des outils traditionnels. »

 

C’est beau, beau comme du storytelling qui s’affiche pour vous torcher une belle histoire… faut pas se gêner ne trouvez-vous pas ?

 

Vous me direz faire de la réclame n’a jamais été une œuvre de vérité ! J’en conviens aisément mais pour autant, tout ce petit monde qui tourne autour des vignerons et des négociants, occupe-t-il des postes-clés dans la filière ?

 

La réponse est évidemment non. En effet, même si certains vendeurs de services ou de produits ne sont pas forcément parasitaires, c’est à ceux qui les rémunèrent de juger de leur efficacité, ils n’en occupent pas pour autant des positions clés par rapport à cette fameuse filière.

 

En effet, ils sont très facilement remplaçables ou substituables, et ils ne jouent, ou si peu, un rôle déterminant dans le bon fonctionnement de la fameuse filière vin qui, je le répète n’est qu’une simple dénomination commode pour identifier un fonctionnement complexe qui n’a aucun organe décisionnel identifié et opérationnel.

 

Je vais même encore plus loin en affirmant qu’étant donné le caractère spécifique du vin, par rapport à d’autres filières, celle du lait par exemple, la filière vin n’est pas, et c’est heureux, soumise à l’emprise de ces fonctions qui transforment le producteur en producteur de minerai.

 

Alors de grâce, dans le petit bal des vanités des réseaux sociaux que certains cessent de s’accrocher sur leur poitrine bombée des flopées de médailles qu’ils n’ont pas gagnés, de faire de la gonflette genre grenouille qui se fait bœuf pour vendre au bon peuple des buveurs de vin ébahis leur minuscule salade.

 

Pourquoi s’émouvoir pour si peu ?

 

D’abord ça me fait du bien et je ne vois pas au nom de quoi j’y renoncerais ; ensuite la facilité avec laquelle certains sur les réseaux sociaux clament leur indépendance alors qu’ils restent dans l’opacité la plus épaisse sur leurs petits arrangements avec ceux qui les invitent à déguster ; enfin si ce n’est pas moi qui met le doigt là où ça fait mal : qui le fera ?

 

Et puis pour sourire une anecdote que je contait le 28 décembre 2008 Moi sur la photo près du Ministre 

 

« Pour finir sur ce sujet je vais vous conter une histoire vraie sur ce thème. L'homme était brave. Il montait à Paris souvent mais jamais ne voyait le Ministre comme ses collègues de son département mieux lotis que lui. Le brave homme s'en désespérait. Un jour, au téléphone l'un des grands présidents de son département me dit sur un ton limite courroucé « Tartemol a vu le Ministre... »

 

Même pas une question, une affirmation, le susdit tolérait mal cet empiètement sur son territoire. Etant le gardien de l'agenda de mon Ministre, je répondis du tac au tac : « Non, Louis n'a pas vu Tartemol... »

 

À l'autre bout du fil le soupir est empli d'aise. Intrigué je demande quand même « quand dit-il l'avoir vu ? » La réponse fuse « Mercredi dernier, le matin... » Une fois la conversation terminée je jette un oeil sur le calendrier qui m'indique que ce mercredi-là était le 11 novembre. L'énigme était élucidée. Au matin de ce 11 novembre, avant de partir au Conseil des Ministres, Louis avait déposé une gerbe devant la stèle des fonctionnaires du Ministère morts au champ d'honneur en 14-18. Ensuite il avait serré des mains. Notre homme en était. Il n'avait pas menti : il avait vu le Ministre... »

 

Je vous rassure s'asseoir dans le fauteuil de Directeur du cabinet d’un Ministre de l’agriculture n’est pas occuper un poste clé de la filière vin, sinon vous vous doutez bien que je n’aurais pas traîné à endosser l’habit de lumière de dégustateur professionnel plutôt que de chroniquer gratos tous les jours que Dieu fait…

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30 janvier 2017 1 30 /01 /janvier /2017 06:00
En Bourgogne les 2 modèles d’entrepreneuriat monastique Cistercien en conflit : l’ordre de Cluny et l’ordre de Cîteaux.

Ce week-end la Bourgogne du vin fêtait la saint Vincent à Mercurey ça m’a fait remettre la main sur un livre de Giacomo Todeschini que j’avais acquis en 2008 :

 

Richesse franciscaine

De la pauvreté volontaire à la société de marché (1)

 

Et puis je suis allé sur le site des Vins de Bourgogne.

 

La règle monastique de Saint Bernard, un cadre propice au travail de la vigne

 

« Au 12ème siècle, l’abbé Bernard de Clairvaux impose aux Cisterciens des principes de vie stricts, qui font alterner effort et prière. Sous l’influence de cette règle, les moines accomplissent un travail phénoménal pour mettre en valeur leurs vignobles autant que leurs terres agricoles.

 

Appliquant de nouvelles techniques de vinification, ils notent méticuleusement les résultats de leurs expériences. Jusqu’à nos jours, cet héritage écrit contribue à la notoriété et à la préservation du Terroir de Bourgogne. »

 

L’ordre cistercien

 

Fondé avec l’abbaye de Cîteaux (1098), il détient des terrains en Côte de Beaune et Côte de Nuits, mais aussi vers Chablis et Chalon-sur-Saône.

 

L’ordre clunisien

 

Créé avec l’abbaye de Cluny en 909, c’est un autre propriétaire important dans la Côte Chalonnaise et la région de Mâcon. Il possède également quelques vignes plus au nord, dont l’actuelle Romanée-Saint-Vivant.

 

Sur leurs terres, les moines produisent d’abord le vin nécessaire à la célébration de la messe. Peu à peu, par un travail assidu, ils font progresser la viticulture, la qualité et les rendements. Les communautés peuvent alors vendre une partie de leur vin. Au 15ème siècle, la qualité de leurs vins est reconnue dans toute l’Europe. Chaque abbaye, chaque monastère veille à perpétuer l’excellence de sa production, pour entretenir sa renommée. »

 

Retour au livre de Todeschini page 20 :

 

« Entre le XIe et le XIIe siècle, alors que l’Europe des chrétiens croissait tumultueusement, les marchands ceux qui faisaient métier de commercer, commençaient en somme à se frayer un chemin dans le monde.

 

… monnaie et argent conféraient une visibilité à la valeur des choses et du travail, les transformant en marchandises. Mais les monnaies et argent, justement en raison de leur capacité à rendre manifeste la valeur d’une chose, faisaient de la valeur même des choses une réalité commerciale. Dès lors, quiconque possédait de l’argent et avait l’habitude de s’en servir ou de l’encaisser, pouvait l’anticiper, le prêter, le vendre.

 

… En d’autres termes, la multiplication de l’argent et des monnaies en circulation faisait du crédit une réalité toujours plus quotidienne. Qui était riche dépensait et prêtait, dépensait et empruntait, s’endettait, devenait créancier.

 

Mais qui était et avait le droit d’être riche, dans la société des XIe et XIIe siècles ?

 

… les évêques, les abbés, les seigneurs territoriaux, les souverains…

 

… De 1120 au début du siècle suivant, cette dynamique avait fait émerger directement deux « modèles » d’entrepreneuriat monastique : celui des moines bénédictins de l’ordre de Cluny et celui des moines, également bénédictins, de l’ordre de Cîteaux.

 

Clunisiens et cisterciens qui, selon le témoignage d’un leader cistercien, Bernard de Clairvaux, apparaissent comme les représentants de deux économies en conflit.

 

La première, l’économie clunisienne, économiquement perdante parce qu’orientée vers la thésaurisation de la richesse qu’elle immobilise en objets de luxe, en édifices fastueux, en habitudes transformant le monastère en une cour d’une opulence extrême.

 

La seconde, l’économie cistercienne, économiquement victorieuse, parce qu’en état de conjuguer la pauvreté des moines pris individuellement et de l’Ordre en tant qu’organisation existentielle avec des choix économiques de type productif, concrétisés notamment par le réinvestissement permanent dans l’achat de terres nouvelles de profits dérivés de l’exploitation de celles en possession de l’Ordre. »

 

Bernard de Clairvaux condamnait l’opulence en tant que blocage improductif des ressources et en tant que spectacle dont l’objectif était d’augmenter les recettes des seigneurs qu'ils thésaurisaient.

 

« Il y a une certaine adresse à semer l’argent qui le multiplie ; on le dépense pour l’augmenter, et la profusion produit l’abondance. La vue de ces vanités somptueuses et surprenantes incite les spectateurs à offrir plutôt leur argent que leurs prières à Dieu. Ainsi les richesses enlèvent les richesses, et l’argent attire l’argent. Et ne sais d’où vient que plus on voit de richesses, plus on est porté à offrir les siennes »

 

LE MARCHÉ SELON SAINT FRANÇOIS par Robert Maggiori

— 7 novembre 2008 à 06:51  ICI

 

La richesse des Franciscains. Autour du débat sur les rapports entre économie et religion au Moyen Âge par Valentina Toneatto

ICI 

 

(1) Adeptes d’une pauvreté rigoureuse et évangélique, les franciscains sont paradoxalement amenés, du fait précisément de ce choix «scandaleux», à examiner toutes les formes de la vie économique qui se tiennent entre la pauvreté extrême et la richesse excessive en posant la distinction entre propriété, possession temporaire et usage des biens économiques.

 

Selon quelles modalités les chrétiens doivent-ils s’approprier l’usage des biens terrestres? Pour répondre à cette question, les franciscains furent nombreux, depuis le treizième siècle, à écrire sur la circulation de l’argent, la formation des prix, le contrat et les règles du marché.

 

Dans ce cadre, la figure du marchand actif, qui sait faire fructifier par son travail et son commerce un capital – en soi dépourvu de valeur – s’affirme positivement dans la mesure où elle contribue à la croissance d’un «bonheur citadin». À l’opposé, la figure du propriétaire foncier, du châtelain, de l’aristocrate qui conserve pour lui-même, thésaurise et ne multiplie pas la richesse apparaît comme stérile et sous un jour négatif.

 

La réflexion franciscaine est donc à l’origine, avant même l’éthique protestante étudiée par Max Weber, d’une grande partie de la théorie économique européenne et, en particulier, de l’économie politique qui considère que les richesses de ceux qui forment la communauté civile sont une prémisse fondamentale du bien-être collectif.

 

Fils d'un riche marchand d'Assise, Pierre Bernardone, François arrivé à l'âge d'environ vingt-quatre ans abandonna subitement la vie laïque pour devenir ascète : le Poverello. Il n'était ni un romantique attiré par la nature ni un écologiste radical avant l'heure et dans sa règle de 1223 il souligne surtout le rejet de l'argent. « Je défends formellement à tous les frères de recevoir en aucune manière des pièces d'or ou de la menue monnaie, soit directement, soit par personne interposée…» Aussi, pour vivre modestement, les frères recherchent l'hospitalité et le travail, et refusent la propriété des biens mobiliers et immobiliers. Ils en auront l'usage, pas la propriété. Ils auront des "médiateurs" pour gérer leurs fondations.

En Bourgogne les 2 modèles d’entrepreneuriat monastique Cistercien en conflit : l’ordre de Cluny et l’ordre de Cîteaux.
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29 janvier 2017 7 29 /01 /janvier /2017 06:00
Journal d’un chroniqueur de campagne (1) : les girouettes, les vestes qui se retournent, les boules puantes…

L'élection présidentielle 2017 aura lieu les 23 avril et 7 mai 2017, nous sommes donc entrés dans les 100 jours.

 

Je vais tenter, au cours de cette période, de tenir une chronique dominicale où je mettrai mon grain de sel sur des sujets qui me passeront sous le nez.

 

C’est à dessein que j’ai évoqué les 100 jours. Je puise ma source dans une chronique de 2015 de Guillaume Perrault du Figaro.

 

Le 1er mars 1815, Napoléon, qui s'est enfui de l'île d'Elbe quelques jours plus tôt, débarque à Golfe-Juan. Le 20 mars, il entre aux Tuileries, que Louis XVIII a quittés la veille pour l'exil. L'Empereur a reconquis son trône sans tirer un coup de fusil. Les Cent-Jours s'achèvent à Waterloo (18 juin), qui entraîne la deuxième abdication de Napoléon et son exil à Sainte-Hélène.

 

De cet épisode romanesque et désastreux, la France subit encore les conséquences, comme le sous-sol conserve la trace d'événements géologiques lointains.

 

Le premier legs des Cent-Jours est qu'il est recommandé aux Français de regarder le dévouement et la fidélité avec méfiance.

 

On ne compte plus les personnalités qui, après avoir juré fidélité à Louis XVIII, ont retourné leur veste et se sont ralliées à Napoléon à mesure de son avancée vers la capitale.

 

Le 7 mars, le maréchal Ney déclare au roi: «Je promets à Votre Majesté de ramener le monstre à Paris dans une cage de fer.» Le 14 mars, le même adresse aux soldats qu'il commande un ordre du jour célèbre: «La cause des Bourbons est à jamais perdue!»

 

Le penseur libéral Benjamin Constant compare Napoléon à Attila. Dans le Journal des Débats, il conclut ainsi son article: «Je n'irai pas, misérable transfuge, me traîner d'un pouvoir à l'autre, couvrir l'infamie par le sophisme et balbutier des mots profanés pour racheter une vie honteuse.» Trois semaines plus tard, le même Benjamin Constant, appelé par Napoléon de retour aux Tuileries, accepte de rédiger un projet de Constitution et est promu conseiller d'État.

 

Au lendemain des Cent-Jours, un habile journaliste a publié un Dictionnaire des girouettes qui recensait tous les retournements de veste dont les contemporains avaient été témoins. «Cette époque, où la franchise manque à tous, serre le cœur, écrit Chateaubriand dans ses Mémoires d'outre-tombe. Chacun jetait en avant une profession de foi, comme une passerelle pour traverser la difficulté du jour ; quitte à changer de direction la difficulté franchie (…) A cette impossibilité de vérité dans les sentiments, à ce désaccord entre les paroles et les actions, on se sent saisi de dégoût pour l'espèce humaine.»

 

Les ralliements à Macron s’accélèrent et certains sont bien gênants pour lui : Alain Minc qui soutenait Juppé à la primaire de la droite après avoir été un sarkozyste dévoué ; Bernard Kouchner… 1/3 mondiste, 2/3 mondain, intermittent du spectacle politique.

 

Le délégué général d’en Marche!, Richard Ferrand ne s’est ainsi pas vraiment montré très satisfait par cette nouvelle.

 

« Ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent, disait Edgar Faure. Transmis à Alain Minc qui a naguère prédit et voulu notre échec. »

 

Selon Bernard Kouchner, Emmanuel Macron est «un homme qui ouvre le jeu, qui ne dit pas du mal des gens par goût électoral. Il pose des questions et il est sensible, c'est déjà pas mal. C'est l'homme qui ne s'arrête pas au clivage droite-gauche, et il reste humaniste». «C'est une belle aventure. Et j'aime l'aventure et la solidarité!»

 

Mais qui se soucie de l’avis de Kouchner ?

 

Du côté de Solférino les girouettes sont prêtes à entrer en action dès dimanche soir, le retournement de veste va être à l’ordre du jour dans les semaines qui viennent, faut les comprendre : après la Présidentielle viendront les Législatives, il leur faut choisir le bon wagon pour espérer sauver leurs circonscriptions.

 

« Une tribune en soutien à Macron. Selon les informations d’Europe 1, un texte circule en effet en ce moment de main en main entre les députés socialistes proches de Manuel Valls. Ses auteurs : Christophe Caresche, Gilles Savary ou encore François Loncle, des élus tous aujourd’hui ardents soutiens de l’ancien Premier ministre. Et leur texte n’est autre qu’un appel à soutenir… Emmanuel Macron en cas de victoire de Benoît Hamon dimanche. Cette lettre pourrait être publiée en tout début de semaine prochaine. »

 

Mais le haut fait de la semaine c’est le Pénélopegate déclenché par le Palmipède paraissant le mercredi. La sainte épouse, officiellement femme au foyer, de l’incorruptible Fillon fut pendant de longues années sa salariée à l’AN, et celle de son suppléant lorsqu’il fut Ministre, et pour mettre un peu plus de beurre dans les épinards du couple de Sablé elle émargea, entre mai 2012 et décembre 2013, à la Revue des 2 Mondes alors propriété de son ami Marc Ladreit de Lacharrière, dont elle aurait reçu, au total 100 000 euros bruts.

 

La réponse de celui-ci vaut son pesant de « circulez, y’a rien à voir, je fais ce que je veux de mon pognon ! »

 

« C’est une femme intelligente, elle a lu beaucoup de livres – dont deux résumés seulement ont été publiés. » C’est ainsi que l’homme d’affaires Marc Ladreit de Lacharrière justifie d’avoir salarié pendant près de deux ans Penelope Fillon, épouse de l’ex-premier ministre, dans la Revue des deux mondes dont il est propriétaire, pour seulement deux notes de lecture.

 

La revue a seulement publié deux courtes recensions de livres écrits par Mme Fillon sous le pseudonyme de Pauline Camille, à l’automne 2012, sans que le directeur de l’époque, Michel Crépu, ne les ait jamais sollicitées. « Un après-midi, Marc Ladreit de Lacharrière m’a appelé et m’a dit : « Penelope Fillon s’ennuie. Pourrait-elle critiquer quelques livres ? », raconte M. Crépu. Je ne l’ai jamais vue, ne lui ai jamais parlé. Les deux notes ne sont pas passées par moi. »

 

Marc Ladreit de Lacharrière se justifie : « La revue voyait son chiffre d’affaires baisser chaque année. J’ai donc demandé à quelques amis et personnalités de réfléchir à son devenir, notamment en l’ouvrant vers l’étranger. » « Penelope Fillon était de ceux-là », ajoute-t-il sans donner d’autres noms. Selon l’homme d’affaires, cette « réflexion stratégique informelle » à laquelle M. Crépu, parti fin 2014, n’a pas été associé, n’a pas donné lieu à des réunions. « J’ai dans mes activités une agence de notation, avec des sièges à New York, Londres et Hongkong, je suis un homme du téléphone et de face-à-face », argumente le patron de Fimalac.

 

Mon expérience personnelle des pratiques des parlementaires de tous bords puise sa source dans les 3 années passées, 1981-83, à l’Hôtel de Lassay au cabinet du Président de l’époque. Je dois avouer que, n’ayant jamais mis les pieds dans le marigot politique, je fus estomaqué. Tout était alors possible, le budget de l’AN était secret, la Cour des Comptes n’y mettait jamais son nez, les marchés publics étaient attribués sans appel d’offres, les primes en liquide circulaient sans que cela gêna quiconque.

 

On peut railler la gauche mais tout ça a été balayé en cette période. Mais, l’entre soi cher à nos élus n’en a pas pour autant cessé : l’embauche de la parentèle sur l’enveloppe du député fait partie d’un deal entériné par la Conférence des Présidents.

 

En conséquence, Pénélope Fillon avait parfaitement le droit d’être l’assistante de son mari. L’effectivité de ses prestations est une autre paire de manches, sans nul doute elle a collaboré et utiliser la qualification « d’emploi fictif » c’est aller bien vite en besogne.

 

Pour ma part, la seule question qui se pose est simple : quel est le rapport entre la prestation et la rémunération ?

 

Et c’est là où le bât blesse, les sommes en jeu sont totalement disproportionnées avec ce qui avancé comme prestation par l’intéressé ou ses porte-paroles.

 

Lire Je suis assistante parlementaire depuis dix ans, et je suis sidérée par le Penelope Gate

ICI 

 

 Pierre Laurent : Ça devrait être le bon sens que, quand on est parlementaire, on n’embauche pas quelqu’un de sa famille comme assistant parlementaire.

- Guy Birenbaum : Ça existe chez vous ?

- Pierre Laurent : Non, ça n’existe pas.

- Guy Birenbaum : Si si, ça existe. Monsieur Carvalho, sa femme, sa conjointe, attachée parlementaire à la permanence et en partie à l’Assemblée nationale. J’étais à l’instant sur le site de la Haute autorité pour la transparence.

- Pierre Laurent : Eh bien moi je ne suis pas favorable à cela.

 

S’en émouvoir est sain, aussi bien de la part de ceux qui triment pour 2 balles dans des conditions souvent dures, que des cadres supérieurs qui touchent les mêmes émoluments pour un travail hautement qualifié.

 

Le pire dans cette affaire c’est que ce pauvre Fillon pense que lui et madame sont de bonne foi et que cette affaire relève des boules puantes balancées par ses adversaires pour nuire à son image d’incorruptible.

 

Au fait : qui donc a balancé ces infos au Canard ?

 

Sûrement une amie qui lui voulait du bien… une gorge profonde qui s’était promis de le dézinguer.

 

Que François Fillon médite sur la saillie élégante de Jacques Chirac « les emmerdes, ça vole toujours en escadrille ».

 

Enfin, sur le thème « j’en ai vu des vertes et des pas mûres » sous les ors du pouvoir, l’un des problèmes majeurs des hommes politiques siégeant à Paris c’est la gestion de leur épouse légitime restée dans leur belle province.

 

Ce qui me reste de la charité chrétienne chère à François Fillon m’empêche d’aller plus avant dans les alcôves ou les emplois de complaisance…

 

À dimanche prochain sur mes lignes…

 

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