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31 octobre 2005 1 31 /10 /octobre /2005 00:00

Dans mon charmant village de Vendée, la Mothe-Achard, le basket ball, la Vaillante Mothaise, était sous la férule du curé et le football, le FCM, entre les mains des laïcs. Mes copains jouaient au foot, moi j'étais le capitaine de la Vaillante, et comme au basket nous jouions souvent le dimanche matin, j'allais voir jouer les footeux l'après-midi.

 

Le capitaine du FCM, le gros Arnaud, qui jouait demi-centre, était surnommé : "dégage !" car pour lui, même s'il était maçon, son seul souci était se débarasser du ballon et non de construire du jeu. Alors le cuir s'envolait, se perdait parfois dans le champ de choux voisin, mais ça plaisait aux supporters car le gros Arnaud mouillait le maillot. Les plus experts disaient que le FCM jouait à l'anglaise. Moi, admirateur du FC Nantes et de son jeu léché, je m'en donnais à coeur joie dans les lazzis vachards...

  

Alors, quand en ce moment, j'entends certains proclamer qu'il faut " dégager le marché du vin de quelques millions d'hectolitres... " je repense à Coco Arnaud et à son" kick and run ". Subir, se défausser, se défendre, surtout ne jamais construire, éviter soigneusement d'anticiper, s'attribuer des victoires qui ne doivent rien à une stratégie, chercher des boucs émissaires pour justifier ses défaites, voilà le spectacle qu'a produit une partie du club France viticole au cours des dernières années.

 

Pour feu le FCM - la Vaillante et le FCM se sont regroupés en l'Union Sportive Mothaise, et ce sont les filles du basket qui ont porté au plus haut le club - ce n'était pas grave, il végétait dans les profondeurs du championnat départemental, pour notre viticulture c'est plus dramatique car elle dit vouloir jouer dans la cour des grands... 

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28 octobre 2005 5 28 /10 /octobre /2005 00:00

Dans ma série des Antoine, j'aurais pu vous parler d'Antoine Doinel le personnage favori de François Truffaut mais je me suis dit que s'eut été de ma part faire le cinéphile pédant. Comme je suis un type sérieux tout de même c'est d'Antoine Riboud que je vais vous causer ce matin.

L'homme était séduisant, audacieux : auteur de la première OPA inamicale de BSN sur StGobain, certes perdue, mais qui allait le pousser à construire un groupe agro-alimentaire : ça a fait à l'époque ricaner beaucoup de ses pairs au CNPF : les nouilles, les gâteaux secs et les petits suisses pour un industriel du verre issu d'une lignée lyonnaise ça ne faisait pas sérieux.

Bref, moi j'ai eu la chance de voir en tête à tête pendant plus d'une heure, Antoine Riboud lors de l'affaire Perrier. Le bougre d'homme voulait Volvic. Je passe sur les détails car le secret est important dans les affaires. Dans son bureau de la rue de Téhéran, où il m'avait demandé de venir le voir, j'ai eu droit en toute simplicité et convivialité à sa vision du devenir de l'univers des eaux minérales. Il était passionné et passionnant et moi je n'étais pas peu fier de me retrouver à un tel niveau de stratégie mondiale.

Tout ça pour vous dire que, pour bâtir des vaisseaux capables d'affronter les grands espaces, il faut des capitaines d'industrie, des aventuriers, des visionnaires et non, comme dans notre beau secteur du vin, des petits féodaux qui ne voient pas plus loin que le bout de leur syndicat de défense et qui brassent des discours d'un autre âge...

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26 octobre 2005 3 26 /10 /octobre /2005 00:00

Antoine, celui de la pub d'ATOLL l'opticien, toujours les mêmes cheveux longs, avec ses chemises à fleurs, sa dégaine de beatniks en 2005, soit 40 ans après Les Elucubrations, une sacrée longévité... Pourquoi ?

Pour répondre à cette question j'ai ouvert ma bible : "Les baby-boomers" une génération 1945-1969 de Jean-François Sirinelli chez Fayard. Qu'y lis-je : en 1965, une nouvelle étoile apparaît au firmament des idoles, le chanteur Antoine avec son porte-harmonica et sa guitare sèche qui renvoient à Bob Dylan et Joan Baez, des contestataires, et une chanson où il est question de vendre la pillule dans les Monoprix...

La charge est d'autant plus révélatrice qu'Antoine est un baby-boomer alors que Françoise Hardy, Eddy Mitchell, Johnny Halliday sont des enfants de la guerre (1940, 42 et 43) ; il appartient lui à la vague montante de l'après-guerre. Il est de surcroît Centralien au moment où le nombre d'étudiants a doublé en une demi-décennie. Et puis "un jour, racontera Antoine, devant la Samaritaine, je suis tombé sur des gens qui grattaient une guitare. Ils revenaient de Suède. Les vacances venues, je suis parti à mon tour..."

Et depuis, ce cher Antoine vit sur son bateau, au soleil,  de ses droits d'auteur, disques et livres, et l'âge venu, comme les baby-boomers ont la vue qui baisse, ATOLL l'opticien, leur sert l'un des symboles du temps de leur âge tendre, un doux contestataire qui a réussi...  " O Yeah ! "

A vous de tirer les conclusions que vous voulez sur mes élucubrations, mais parfois j'ai l'impression que le monde du vin en est resté à une civilisation rurale engloutie...

 

 

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24 octobre 2005 1 24 /10 /octobre /2005 00:00

" Le président national des caves coopératives, Antoine Verdale, issu de la Cité de Carcassonne (...) était une figure pittoresque, passionné comme il se doit par le vin et le rugby dont il était un des dirigeants chevronnés. La Confédération et la Sopexa tenaient bi-annuellement un salon du vin à Londres, à la veille de France-Angleterre (...) Dans l'après-midi, toujours dans un grand hôtel de classe, on voyait passer et faire halte devant les stands Albert Ferrasse et les grands du rugby, Rives, Paparemborde, les ardéchois Fouroux ou Camberabero(...)

Au Mondial du vin à Bruxelles, il tenait le stand de la cave coopérative de Trèbes (sa cave). J'allais le saluer à chaque fois. Il me disait : " à midi, viens sur mon stand, je reçois les grands fonctionnaires du Marché Commun et je cuisine pour eux quelques confits de canard. Ils apprécient et cela facilite l'instruction des dossiers viticoles européens."

Donc, à midi, nous nous retrouvions trois ou quatre commerciaux du vin, en bonne compagnie, et parmi eux Gérard Raffarin, fondateur et directeur de la Cave du Haut-Poitou, à Neuville-du-Poitou. La cave du Haut-Poitou vers les années 1990, était la référence et recevait bien des groupes d'administrateurs de caves du sud ou d'ailleurs. Un jour que le président Verdale nous régalait, je dis à Gérard Raffarin que j'avais relevé dans les journeaux l'émergence en Poitou-Charentes d'un jeune homme politique qui portait le même nom que lui. Il me répondit sans autre forme : "C'est mon petit frère, Jean-Pierre !"

René Champetier Président de l'UCOVA in " Le renouveau du vignoble en Ardèche " de Guy Boyer et Jacky Reyne qui m'ont offert et dédicacé leur livre. Merci pour cette aimable attention.

Antoine Verdale ou le lobbying à l'ancienne. J'en témoigne : précurseur sur le marché britannique et dans la perception de l'importance des décideurs européens ; croyez-moi,  partager un cassoulet de Castelnaudary ou un confit avec Frantz Andriessen commissaire européen, Claude Villain Directeur Général de l'Agriculture, autour d'une table minuscule, dans un stand, ça créait " assez curieusement d'ailleurs " - expression favorite du président - des liens...

Et maintenant que faisons-nous ?

Quant au SAUVIGNON de la cave du Haut Poitou c'était, à mon arrivée à Paris en 1975, le vin à la mode dans les "cantines branchées" comme le Petit Zinc rue de Bucci et JPR n'était encore que le petit frère de Gérard, un inconnu...  

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21 octobre 2005 5 21 /10 /octobre /2005 00:00

Notre Antoine de ce matin, c'est Antoine Gallimard, le patron de la prestigieuse maison de la rue Sébastien-Bottin, 226 millions d'euros de chiffre d'affaires, dont 10% sont générés par une Ecossaise J.K. Rowling, et son héros Harry Potter. Une vraie mine d'or, à 28 euros l'unité, le double du prix habituel, "HP" contribue encore plus largement aux profits de l'éditeur de la "collection blanche".

Fort bien me direz-vous, et le vin dans tout ça ?  Comme le livre c'est un produit culturel dit-on, alors ça me permet de m'interroger comment ça se vend et à qui on le vend...

Une interrogation : pourquoi en dehors de Mouton-Rothchild, grâce au génie du baron Philippe, et une réelle politique de marque, avec son Mouton-Cadet, tant décrié par les plumitifs, aucune de nos maisons prestigieuses, tout particulièrement les Champenoises, LVMH par exemple, n'ont-elles pas anticipé sur le marché des vins de cépages français ? Pourquoi Pernod-Ricard a-t-il du aller en Australie pour générer une marque mondiale de vin de cépage : Jacob Creek's ?

Au lieu de gloser depuis plus de trois ans sur la compatibilité de notre merveilleux  système d'AOC avec des marques, faux débat par excellence, n'aurait-il pas été plus important d'étudier sérieusement les voies et moyens pour que nos locomotives mondiales puissent être intéressées par notre ressource vin , là où elle est produite en des volumes importants ? Cétypa mieux kededistiller !

Enfin, un petit mot sur ceux qui ouvrent leur porte-monnaie, comme le disait un libraire à propos d'Harry Potter, ça fait lire nos chers enfants, et même à 28 euros c'est trois fois moins cher qu'une paire de Nike.  La collection blanche, Modiano et belles plumes pour les vieux baby boomers et  "HP" pour leurs enfants et petits enfants... C'est tout bon...    

 

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20 octobre 2005 4 20 /10 /octobre /2005 00:00

« Et puis il y a le serveur français. Il est sans concurrent en ce bas monde, à condition d'exercer ses talents dans un grand restaurant. En reportage à Dijon pour couvrir une course de F1, j'ai voulu dîner dans un endroit renommé. Guère expert en vins, je choisis un Sauternes pour accompagner une viande rouge. Légère hésitation du garçon : « C'est un vin doux, monsieur. » En bon barbare, je ne voyais pas où était le problème et confirmai mon choix. Embarrassé, le garçon se retira, mais il n'a jamais apporté la bouteille qui n'a d'ailleurs pas figuré sur l'addition. Un excellent repas, mais à l'eau... »

 

Signé Ted Stanger dans un livre plein d'humour « Sacrés Français! » Ce journaliste vit à Paris et aime la France.

Remarques en vrac :

1- en Bourgogne on boit un Bourgogne, ça va de soit;

2- le garçon devait être le sommelier, crime de lèse-majesté;

3- un liquoreux pas un vin doux barbare d'américain !

4- l'accord mets vin, grand classique, m'a toujours ravi, dans les journaux féminins ça ramène les femmes à la cuisine, pas très féministe tout ça;

5- les français sont des conseilleurs-nés, hier je suis tombé en arrêt comme un vieil épagneul breton devant la vitrine d'un « repaire de Bacchus » où une étiquette de conseil accolée à un cabernet-merlot Sarabande de Delphine de Margon 4,90 euros - très prout prout ma chère – indiquait » vin à boire légèrement frais et surtout entre amis " Ce surtout me troue... Et les autres on les boit avec qui ? Demain vin à boire surtout avec son patron ou avec sa belle-mère...

6- Lisez Ted Stanger ça fait du bien à notre orgueil national.

 

 

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19 octobre 2005 3 19 /10 /octobre /2005 00:00

" Regardant son tailleur de serge dans la glace de l'armoire, un matin Pauline eut envie de robes légères. Elle mit un canotier de paille blanche, une voilette de dentelle à grands dessins opaques et prit son ombrelle foncée à long manche. Elle voulait voir madame Corbeau, la couturière et s'arrêta au bureau pour demander de l'argent.

Elle sortit par l'écurie après avoir frôlé d'un petit coup des doigts les naseaux de son cheval et le cou soyeux, puis elle suivit les quais.

Les caisses de sapin rosé s'entassent au bord de la Charente, des barriques neuves roulent sur les rails de bois vers une gabare, et les laveuses agenouillées parmi les roseaux battent le linge; la rivière brille dans la lumière, glisse et se perd entre les prairies sous un ciel bleu, traversé de petits nuages effilés et ambrés qui portent encore des reflets de la côte marine. Devant une rangée d'ormes, les maisons d'un gris délicat, en pierres grenues, simples, solides, sans mystère, des persiennes blanches, un balcon en fer en corbeille, ont toutes leurs fenêtres ouvertes au soleil.

Pour s'abriter du sol étincelant, Pauline traversa le quartier des chais, par des ruelles ombreuses, entre des murs noirs, percés de larges portes basses, toujours ouvertes, qui lui soufflaient au visage une fraîcheur de cave. Les coups de marteau des tonneliers retentissaient sur les barriques sonores; on respirait une odeur vineuse, chaude, subtile "

Ce matin je vous propose ce texte de Jacques Chardonne, l'un des auteurs favoris du petit François de Jarnac, fils d'un vinaigrier charentais pour rappeler que le grand vignoble des Charentes - désolé d'être aussi terre à terre - produit du vin, certes pour élaborer une eau-de-vie prestigieuse, le Cognac, mais aussi avec le raisin des jus, avec le moût et le Cognac du Pineau, des vins de base pour mousseux, du vinaigre et autres destinations industrielles...

J'ai passé des mois dans la Charente profonde, ainsi que dans le Gers pays de l'Armagnac, pour tenter de faire évoluer les esprits, faire prendre en compte la réalité du vignoble et des marchés. Le Syndicat Général des Vignerons est né sous mon impulsion. L'INAO semble sortir de sa pure vision vinicole. On parle d'affectation des hectares. On essaie de gérer le bassin de production. On sort  petit à petit d'une logique purement malthusienne.

Il n'y a pas de honte à fabriquer du vinaigre, en Charente ou ailleurs...  

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18 octobre 2005 2 18 /10 /octobre /2005 00:00

" Drink ! " est le titre d'un ouvrage de Susy Atkins et de Dave Broom publié en 2001; les auteurs annoncent la couleur " Drink! is an irresistible introduction to alcohol, using straight-talking language to guide you through the many styles of wine, beer and spirits. The book explores every popular drink - from lager to wheat beer, from gin to whisky, from Chardonnay to Cabernet Sauvignon - explaining what styles are available and what they taste...

Unique "flavour trees" guide you beeetwen similar tasting red wines, white wines,sparkling wines, sweet and fortified wines, lagers, bbeers and spirits. And wine style charts show at-a-glance where the key styles of wine are produced, what grapes they are made from whether they offer value for money

Whether you want to learn about drinkor you're just looking for at-a-glance facts to help you cut trough the mire of the supermarket shelves. Drink! will prove an invaluable guide.

 Je l'avais acheté chez Galigliani près de l'Onivins un peu avant Vinexpo 2001. Le Ministre de l'époque avait séché l'inauguration par le maire de Bordeaux et ce fut donc le dimanche après-midi que nous arpentames les longues allées du parc des Expositions. La présidente de Vinexpo Dominique Hériard-Dubreuil drivait le Ministre et les officiels, moi je me fondais dans le peloton des poursuivants. Pour faire l'intéressant j'avais "Drink!" sous le bras et à chaque fois que l'occasion s'en présentait je le mettais sous le nez du gratin du vin français.

Les plus polis souriaient. D'autres avec une condescendance teintée d'ironie me faisait remarquer qu'ils vendaient du vin pas des parfums et que tout cela n'était que mode passagère. Je fis un bide total et en rentrant de Vinexpo je me mis à rédiger mon rapport. Dans ma conclusion je repris un court passage de "drink!"page 9 " MYTH New World wines taste completely different to Old World wines.

Souvenir, souvenir, mais bien  plus que cela, quand mettrons-nous en chantier ce type d'ouvrage pour accrocher nos chères têtes blondes ou brunes ? Moi je suis preneur car sur le marché des beaux livres sur le vin seul l'art officiel a le droit de cité. Un beau projet que j'aimerais mener à bien... 

A propos " drink!" était sponsorisé par le champagne Mumm... et publié par Mitchell Beazley

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17 octobre 2005 1 17 /10 /octobre /2005 00:00

Rassurez-vous je ne tombe pas dans la psychose grippe aviaire, c'est du "Canard Enchaîné" dont je vais vous causer. Au temps lointain où j'étais directeur de cabinet, le Canard arrivait sur mon bureau la veille de sa parution, élégante attention au cas où votre cher Ministre se ferait épingler. Au Canard on est vache mais dans la convivialité, uneou deux fois par an mon référent, Hervé Liffran m'invitait à déjeuner, mets roboratifs et bonne boutanche aux frais du journal. Les amis fidèles du vin faut les bichonner...

Alors je vous propose d'acheter le dernier dossier du Canard " Comment les hypers gagnent " Enquête non autorisée dans les arrière-boutiques de Carrefour, Intermarché, Auchan, Leclerc et autres grosses têtes de gondoles; pages 39 et 40  vous pourrez lire : "Foires aux vins Le jackpot de vin : mélangeant entourloupes et plus ou moins bonnes aubaines pour le client, les foires aux vins sont une superbonne affaire pour les hypers". Rien de très bouleversant mais mon petit doigt me dit que certains d'entre vous auront envie de faire des commentaires, des rectifications ou des révélations...

Bonne lecture...

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15 octobre 2005 6 15 /10 /octobre /2005 00:00

Suite :

"C'est la volonté (enfantine?) de retenir non pas comme on retient sa leçon, mais plus comme on retient la main de celui qui va partir, comme on se retient à la rampe pour ne pas glisser.

Les oeuvres déclinent notre identité autant que nos actes, elles sont ce par quoi nous nous abandonnons à ce que nous aimons sans jamais savoir ce qui nous retient, sans vraiment pouvoir dire pourquoi. Je lis ou plutôt je relis ce texte parce qu'il me laisse croire qu'il a encore tant à donner; parce qu'il me redonne un avenir. Entre le StEmilion et le Coca-Cola, il y a ce travail de mémoire qui transforme, compose des sensations anciennes et nouvelles, et ce travail de l'avenir qui m'entraîne vers la nouveauté. j'y retourne parce que je m'y perds tout en m'y retrouvant, je sais bien qu'il n'est pas question de tout prévoir et de tout maîtriser : l'oeuvre n'est pas un objet"

Vous avez réagi à ce texte j'en suis fort aise. Pour ma part je vous l'ai proposé pour toute une série de raisons :

- tout d'abord il exprime la perception du vin d'AOC par une femme philosophe, l'élite, qui s'adresse à un public de décideurs, et qui en prenant StEmilion comme référence pense tout autant au lieu classé patrimoine de l'humanité;

- ensuite même si, comme mon ami Bernard Dauré, je pense que le vin n'est pas une oeuvre d'art en soi, je l'ai écrit dans une chronique "vins des artistes ", l'approche deChristine Cayrol me semble très interressante, elle montre l'immense responsabilité des grands noms du vin à ne pas décevoir ceux qui les découvrent;

- enfin, le parallèle avec le Coca-Cola est passionnant, car dans l'univers du Coca il n'y a que le Coca, alors que dans l'univers du vin, ces vins dit formatés par nos gastronomes patentés, sont des vins, des vins d'initiation, qui ne déçoivent pas, qui font aimer le vin. Que voulez-vous tout le monde n'a pas la chance d'être né avec une cuillère en argent dans la bouche et de péter dans la soie. Je sais de quoi je cause, j'en suis, même si aujourdhui je suis comme disent les gazettes "un haut fonctionnaire" que je ne suis malheusement pas...

Bon dimanche  

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