Dans mon charmant village de Vendée, la Mothe-Achard, le basket ball, la Vaillante Mothaise, était sous la férule du curé et le football, le FCM, entre les mains des laïcs. Mes copains jouaient au foot, moi j'étais le capitaine de la Vaillante, et comme au basket nous jouions souvent le dimanche matin, j'allais voir jouer les footeux l'après-midi.
Le capitaine du FCM, le gros Arnaud, qui jouait demi-centre, était surnommé : "dégage !" car pour lui, même s'il était maçon, son seul souci était se débarasser du ballon et non de construire du jeu. Alors le cuir s'envolait, se perdait parfois dans le champ de choux voisin, mais ça plaisait aux supporters car le gros Arnaud mouillait le maillot. Les plus experts disaient que le FCM jouait à l'anglaise. Moi, admirateur du FC Nantes et de son jeu léché, je m'en donnais à coeur joie dans les lazzis vachards...
Alors, quand en ce moment, j'entends certains proclamer qu'il faut " dégager le marché du vin de quelques millions d'hectolitres... " je repense à Coco Arnaud et à son" kick and run ". Subir, se défausser, se défendre, surtout ne jamais construire, éviter soigneusement d'anticiper, s'attribuer des victoires qui ne doivent rien à une stratégie, chercher des boucs émissaires pour justifier ses défaites, voilà le spectacle qu'a produit une partie du club France viticole au cours des dernières années.
Pour feu le FCM - la Vaillante et le FCM se sont regroupés en l'Union Sportive Mothaise, et ce sont les filles du basket qui ont porté au plus haut le club - ce n'était pas grave, il végétait dans les profondeurs du championnat départemental, pour notre viticulture c'est plus dramatique car elle dit vouloir jouer dans la cour des grands...