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21 octobre 2018 7 21 /10 /octobre /2018 07:00
Je pourrais chroniquer sur Mélenchon « l’idiot utile » de Mitterrand mais je préfère le faire sur la votation à propos des cornes des vaches suisses.

Comme la Françoise Giroud à propos de Chaban j’ai pour principe de ne pas tirer sur les ambulances.

 

Il est de bon ton dans les cercles de ses affidés de souligner que François Mitterrand, qui s'intéressait à lui, confiait volontiers : «Jean-Luc Mélenchon est l'un des plus doué. Il ira loin à condition que sa propre éloquence ne l’enivre pas

 

Permettez-moi de sourire, ayant fréquenté chaque jour pendant deux ans un mitterrandiste de la première heure et du premier cercle, Louis Mermaz, je sais que le Mélenchon et son alter-ego de l’époque Julien Dray de la Gauche Socialiste étaient considérés par Tonton comme les idiots utiles qu’ils pouvaient jeter dans les roues des réformistes, Rocard en tête, pour se refaire la cerise de la vraie gauche. Mais, et ce mais est de poids, il n’a jamais au grand jamais proposé à Mélenchon d’être Ministre alors que celui-ci en rêvait le jour et la nuit. Il lui faudra attendre l’arrivée de Jospin, ancien trotskyste comme lui pour accéder au maroquin de Ministre et de le soutenir à la Présidentielle où il s’est vautré… Tout le Jean-Luc est là.

 

Et même si ça déplaît à ceux qui croient  benoîtement qu’il incarne une «opposition humaniste, écologiste et sociale», Jean-Luc Mélenchon est « l’homme de toutes les ruptures : rupture avec la Ve République, qu’il veut remplacer par une VIe République, régime d’assemblée piqueté de démocratie directe, rupture avec l’Union européenne, rupture avec le FMI, rupture avec l’OMC, rupture avec l’économie de marché, rupture avec le monde réel.

 

Jean-Luc Mélenchon reprend la place qu’occupait Georges Marchais au début des années 70, une place dont François Mitterrand a délogé le PCF. C’est l’inverse même de la démarche de l’homme de Latché, et c’est la voie qui se dessine. Le Parti socialiste n’est pas mort mais il est très gravement atteint et il lui faudra des années pour se reconstituer, se réunifier, se relever. En somme, le PS se retrouve dans la position qu’il occupait durant les années 60, avant que François Mitterrand le ressuscite. Et Jean-Luc Mélenchon a repris le rôle de Georges Marchais à l’orée des années 70 : la longue impasse de la gauche de rupture. »

 

Donc, comme je n’ai nulle intention de me cailler le lait pour les déboires de Jean-Luc et de Sophia, ce dimanche encore ensoleillé j’ai décidé de vous parler d’une votation chez nos voisins helvètes.

 

« Ces Helvètes n’ont pas fini de nous «surprendre», s’exclame Le Dauphiné libéré. Journal pour lequel «après la libre circulation des personnes, le renvoi des étrangers, la fin du nucléaire… le maintien des cornes sur la tête des vaches semble un sujet quelque peu décalé».

 

Décalé?

 

Pas tant que ça. Car s’il est un organe animal qui fait débat aujourd’hui, c’est bien la corne de vache. Même si l’initiative populaire «Pour la dignité des animaux de rente agricoles (Initiative pour les vaches à cornes)» sur laquelle le peuple suisse est appelé à se prononcer le 25 novembre et qui pose la question des limites de la démocratie directe en matière de bonheur des bovidés fait bien sourire un certain nombre d’acteurs médiatiques. Sur le fond des propriétés de la kératine. Ou dans le traitement du sujet.

 

«C’est vrai qu’une vache sans cornes, c’est moche», se doit de constater la radio RTL. «Et on en voit de plus en plus, y compris en France. Mais il y a une raison, les éleveurs les leur enlèvent par sécurité, pour éviter de prendre des coups de cornes et pour que les vaches qui se bagarrent parfois entre elles ne se blessent pas.»

 

Les initiants, sur ce point, sont clairs: ils «disent vouloir redonner leur dignité aux animaux, ils ne demandent pas l’interdiction de l’écornage, mais une subvention pour les éleveurs qui arrêtent de le faire». Soit 190 francs par vache et 38 par chèvre. (On oublie souvent que les caprins sont aussi concernés.) Le sujet est «sérieux», dit la journaliste française, il faut donc bien qu’«on en parle»:

 

Mais vous savez, «nous, les Français, regardons plus souvent le doigt qui montre la lune, alors que les Suisses qui sont bien plus pragmatiques et intelligents… un monde nous sépare!!» répond @JonquetBernard sur Twitter. Il réagit, lui, à une chronique chafouine de La Matinale de RTS, selon laquelle «il y aurait des bons et des mauvais sujets de votation, des objets de première classe et d’autres qui ne mériteraient pas la réflexion et le vote populaire». Ainsi, ces fameuses cornes ne seraient «pas un sujet assez sérieux pour la Constitution»:

 

La suite ICI

Un cas de vache folle détecté en Ecosse
Le gouvernement écossais a annoncé avoir identifié un cas de vache folle dans une ferme de l'Aberdeenshire. Son origine est encore inconnue. ICI 

 

 

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21 octobre 2018 7 21 /10 /octobre /2018 06:00
montage de six photos d'archives : le juge Jean-François Perrin, Henri Emmanuelli, André Laignel, Michel Pezet, Philippe Sanmarco et et Gérard Monate © AFP / STF

montage de six photos d'archives : le juge Jean-François Perrin, Henri Emmanuelli, André Laignel, Michel Pezet, Philippe Sanmarco et et Gérard Monate © AFP / STF

Les ébraiements, les gesticulations de tous les chevaux de retour, tous sans exception, Mélenchon en tête en ce moment, de toutes les couleurs, me laissent aussi froid que la banquise avant les effets du réchauffement climatique.  Attention, je n’entonne pas le couplet « tous pourris » mais j’invite à la décence celles et ceux qui ont bénéficié tout au long de leur longue et exclusive carrière politique des retombées d’un système de financement opaque et qui n’ont de cesse de trouver des failles dans le système mis en place.

 

J’ai le souvenir de la panique qui s’était emparé des éléphants du PS lorsqu’éclata l’affaire URBA. Je rassurai Matignon, du côté du 78 de la rue de Varenne nous étions clean : la distribution des quotas GATT instituée sous Edgard Faure était un lointain souvenir, aucun paquet de biftons ne traînait dans le coffre du Ministre. En plaisantant je fis remarquer à Huchon que les seuls explosifs qu’avait contenu le coffre étaient les comptes de campagne de François Mitterrand qu’Henri Nallet, le trésorier de la campagne, gardait au chaud.

 

Je ne croyais pas si bien dire.

 

« Sans doute faut-il rappeler qu'au début de l'année, Thierry Jean-Pierre est un juge d'instruction inconnu qui enquête sur un double accident mortel du travail survenu sur un chantier du Mans en 1990. Le 8 janvier il entend un ancien élu du PS, le Dr Pierre Coicadan qui lui indique que «certaines entreprises versent des commissions par l'intermédiaire de bureaux d'études pour avoir des marchés publics». Jean-Pierre informe alors le premier substitut du procureur qui ouvre une information contre X pour «extorsion de fond».

 

Le 6 avril, l'instruction conduit à l'interpellation de Christian Giraudon, ancien responsable d'Urba pour les Pays-de-Loire qui sera inculpé et écroué. Le magistrat sait alors que Giraudon a prévenu l'ex PDG d'Urba, Gérard Monate. C'est pourquoi, il décide de monter à Paris sans attendre le lundi, tente en vain de perquisitionner chez G. Monate avant d'aller le faire dans les locaux d'Urba.

 

Pendant ce temps la Chancellerie et l'Elysée s'affolent : le pouvoir décide d'ordonner le dessaisissement du juge qui n'en sera officiellement avisé qu'à sa sortie des locaux d'Urba, par un magistrat parisien flanqué de Me Yves Baudelot, avocat du PS, lequel n'hésitera pas à bousculer le magistrat pour tenter de s'emparer des cartons de scellés qu'il vient de saisir. Le scandale aidant, Henri Nallet et Georges Kiejman feront dans la calomnie grossière, le premier parlant «d'équipée sauvage», le second de «cambriolage judiciaire».

 

Évidemment, la Chancellerie peut choisir de continuer «la guérilla judiciaire» comme le dit le juge Jean-Pierre en faisant attaquer la procédure sur d'autre points, comme la perquisition. Mais près deux décisions favorables au juge manceau, on doit commencer à hésiter en haut lieu. Le plus cocasse dans l'affaire, est sorti jeudi soir de la bouche du Garde des Sceaux, Henri Nallet, lequel, nullement troublé par ce camouflet, n'a pas hésité à saluer la décision de la cour Suprême comme une «démonstration tout à fait remarquable de l'indépendance de la Justice». Quel humour M. le ministre! »

 

Le Far West.

 

Pour autant, le travail de la justice se poursuit. « J’avais une opinion à soumettre au Premier ministre : « il faut dire au procureur, allez-y, ouvrez ! C’était le Far West, et bien découvrez le Far West ! Et dites-nous ce que vous allez faire ». Le Premier ministre était assez tenté… », raconte Henri Nallet, nommé en octobre 1990 au ministère de la Justice, dans le documentaire La parole est au garde des Sceaux. Finalement, Michel Rocard aurait reculé devant la pression des barons du parti. « Il m’a dit : « il faut arrêter. Il faut essayer d’expliquer aux magistrats que l’on va réguler tout ça, mettre de l’ordre, mais que pour l’instant, ce n’est pas la peine de mettre en examen trente ou quarante dirigeants politique », poursuit Henri Nallet.

 

Tout le monde  sait. Tout le monde se tait.

 

« Nombreux sont les dirigeants d’entreprises qui connaissent parfaitement – et s’en plaignent – les quatre techniques principales qui sont utilisées pour financer la vie politique, à savoir les fausses factures, la surévaluation de factures, l’emploi de personnel indu et la prise en charge de factures indues…certains [élus] se font prendre, le plus souvent par inexpérience, ce qui, en la matière, est une grave faiblesse. D’autres, qui ont plus d’expérience ou qui pratiquent sur une plus grande échelle, ce qui leur permet de s’équiper de façon plus adaptée, ne se font pas prendre. »

Pierre Joxe Sénat, séance du 14-11-1989, p. 3255

 

« Depuis trente ans que je suis un responsable politique, j’ai vu les pratiques des uns et des autres dans mon département. Personne, sur aucun de ces bancs, ne peut affirmer qu’il n’a pas reçu de l’argent d’entreprises privées, et particulièrement dans le département de la Seine-Saint-Denis. Il ne faut pas jouer les oies blanches ! »

 

« Il y a aussi des sociétés industrielles ou commerciales – c’est ainsi depuis toujours et tout le monde le sait sur ces bancs, [tonne Charles Pasqua] – qui contribuent au financement de la vie politique. Et que l’on ne me dise pas le contraire : tous les partis politiques et tous les candidats ont bénéficié de cette sorte d’aide. Il est donc nécessaire que la loi reconnaisse cette réalité et qu’elle l’encadre.

Sénat, séance du 17-02-1988, p. 122)

 

Histoire du financement du PS (85-89) par Gilles Gaetner, James Sarazin publié le 29/11/1990 ICI

 

 « Un homme, la soixantaine enveloppée, sort d'un porche discret du quai des Grands-Augustins. Sous son bras, un paquet joliment emballé de papier fantaisie. Un beau cadeau, en vérité: 5 millions de francs, en coupures de 500 francs. Le porteur du colis s'appelle Gérard Monate, patron d'Urba-Gracco, la pompe à finances du PS. Une affaire qui a failli passer sous le nez du parti au pouvoir. Quelque temps plus tôt, l'un des plus gros chauffagistes parisiens a emporté un contrat fabuleux: la réfection des installations des lycées d'Ile-de-France. Un contrat qui vaut bien une largesse: 10 millions de francs en liquide pour le RPR, via un intermédiaire, Jean-Claude Méry. Au siège du PS, on l'apprend. Fureur. Monate est chargé de récupérer le coup. Méry, qu'il connaît bien - ils font le même «métier» - accepte de couper la poire en deux. Moyennant promesse de ristourner une partie du pactole au PC, lui-même se chargeant d' «intéresser» l'UDF. »

 

Henri Nallet, l'actuel ministre de la Justice, harcelé par l'opposition à propos de son rôle de trésorier de la campagne présidentielle de François Mitterrand en 1988, n'est pas le seul à en savoir quelque chose. Deux amnisties au goût amer pour l'opinion publique - votées en 1988 et 1989 - auront soulagé plus d'un élu pris dans le collimateur de deux petits flics marseillais, Antoine Gaudino et Alain Mayot. »

 

Vendredi, 28 Juin, 1991

 

Le juge Jean-Pierre a bien fait. C'est à dire qu'il n'a rien d'un «cambrioleur» et qu'il a agi légalement. Ainsi en ont décidé hier, les 27 magistrats de la chambre criminelle de la Cour de Cassation, en rejetant le pourvoi formé par le procureur général d'Angers contre l'arrêt de la chambre d'accusation d'Angers qui avait déclaré valable, le 19 avril dernier, la procédure instruite au Mans par le juge d'instruction Thierry Jean-Pierre dans le dossier Urba, le bureau d'étude chargé de la collecte de fonds pour le compte du parti socialiste.

 

Les magistrats de la Cour Suprême ont suivi les conclusions de l'avocat général, Mme Nicole Pradain qui avait estimé que le premier substitut du procureur avait tout à fait le droit d'ouvrir une information «contre X pour extorsion de fond», information dont il devait confié l'instruction au juge Jean-Pierre.

 

Ce qui revient à valider l'ensemble des actes d'instruction effectués par Thierry Jean-Pierre, et notamment la perquisition opérée dans les locaux parisiens d'Urba le dimanche 7 avril dernier. Un acte qualifié «d'équipée sauvage» par le garde des Sceaux Henri Nallet, et de «cambriolage judiciaire» par Georges Kiejman, l'ex-ministre délégué à la Justice, qui devaient dessaisir le juge le jour même de cette perquisition.

 

Pour Thierry Jean-Pierre, la décision d'hier n'en constitue pas moins une victoire contre la raison d'Etat.

 

En 1992 et en 1994, les conjonctures présentent bien des points communs. Les partis qui gouvernent sont touchés par l’éclatement de scandales. En 1992, Pierre Bérégovoy devient 1er Ministre, et insiste dans son discours de politique générale devant l’Assemblée du 08-04 sur la nécessité de vider l’abcès de la corruption ; il installe également une commission pour réfléchir à la prévention de la corruption présidée par Robert Bouchery, ancien procureur général près de la cour d’appel de Paris. Il ne fait que répondre à la pression judiciaire et médiatique ambiante. En janvier, Renaud Van Ruymbeke vient perquisitionner au siège du PS dans le cadre de l’instruction de l’affaire Urba le jour de l’entrée en fonction de Laurent Fabius comme 1er secrétaire. En mai, Yves Challier, ancien chef de cabinet de Christian Nucci au ministère de la Coopération est condamné à cinq ans de prison pour « soustraction de deniers publics par dépositaire de fait, faux et usages, falsification de chèque et usages ». Deux élus PS sont mis en cause dans une affaire de fausses factures en lien avec la SAGES. En juillet enfin, juste avant l’ouverture du congrès du parti socialiste, Le Monde révèle la probable inculpation d’Henri Emmanuelli en liaison avec ses fonctions passées de trésorier du PS.

 

Presque 30 ans, la corruption est toujours constituée d’un couple infernal : les corrupteurs et les corrompus, l’appétit du pouvoir balaie trop souvent la faible digue des textes. Nos hommes politiques feraient bien de nettoyer les écuries d’Augias et éviter de se donner en spectacle au fameux peuple qui souvent se régale de leurs turpitudes car les prébendes, les passe-droits font aussi partie de notre ADN national. Le courrier parlementaire que j’ai vu défiler chaque soir sous mes yeux, les parapheurs du soir, en tant que directeur de cabinet constitue un florilège des demandes de l’électeur à son élu.

 

Reste un point fondamental : la frontière très perméable entre les nécessités de financer l’action politique et l’enrichissement personnel. Ironie de l’histoire Urba avait été institué pour créer un sas entre les financeurs et les élus afin d’éviter que ceux-ci prélèvent une dîme au passage (les porteurs de valises de billets étaient coutumiers du fait). La corruption était constituée bien sûr mais l’argent collecté illégalement était réparti de façon transparente, Monate était un honnête homme, ses petits carnets en témoignent.

Dans l’affaire Mélanchon, un retour à la raison s’impose, il n s’agit que d’enquêtes préliminaires menées dans le cadre de la procédure pénale – la violence d’une perquisition matinale est évidente et peut justifier une réelle émotion, mais elle est la même pour tous – notre Jean-Luc ne s’est pas vu passer des menottes ou placer en garde à vue.

 

En annexe :

 

  • Perquisition chez Mélenchon : "Pas de justice politique, mais une justice déséquilibrée" ICI 

 

  •  La procureure générale de Paris répond à Jean-Luc Mélenchon : "Ces perquisitions ont été diligentées en pleine légalité" ICI   

 

  •  Justice : l’Elysée prend la main sur les procureurs ICI 

 

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17 octobre 2018 3 17 /10 /octobre /2018 06:00
Emmanuel tu fais tout de Travers pourquoi t’as pas nommé Marc Fesneau à l’Agriculture ça aurait fait plaisir à son père François Fesneau qui arpenta de mon temps le 78 rue de Varenne.

Je bichais, pensez-donc ce remaniement m’offrait un sujet de chronique en or massif : Travers à la trappe, clap de fin enfin, arrivée au 78 du fils de François Fesneau : Marc.

 

Vous allez me dire c’est qui ce François Fesneau ?

 

Soyez patient !

 

Et puis, petit à petit, le remaniement se traînant en longueur, prenait des allures de char à bancs de rois fainéants et à mon grand regret, comme le Lulu Castagnette tenait la corde pour l’Intérieur, Marc Fesneau se voyait offrir les Relations avec le Parlement, un poste stratégique mais sans assise administrative.

 

Le sénateur Guillaume de la Drôme, qui va hériter du maroquin agricole, me laisse froid : je n’aime pas les sénateurs et les hiérarques socialistes du vieux monde.

 

Marc Fesneau c’est un parigot du Loir-et-Cher, comme papa, il lui ressemble…

 

 

Son premier mandat politique est celui de conseiller municipal de Marchenoir, petite commune d’à peine 600 âmes dans le Loir-et-Cher. Il en est devenu le maire en 2008.

 

Diplômé de Sciences-Po après avoir repris ses études à 30 ans, Marc Fesneau a été directeur du développement  local à la chambre d'agriculture du Loir-et-Cher. Depuis 2016, il préside la communauté de commune de Beauce Val de Loire.

 

Je connais bien et le Loir-et-Cher dont j’ai été le Monsieur Vin dans les années 80 et François Fesneau père que j’ai connu lorsque j’étais conseiller technique au cabinet de Michel Rocard.

 

C’était, monsieur Fruits&légumes, l’héritier d’Alexis Gourvennec, l’homme de la Sica de Saint Pol de Léon, les choux-fleurs et les artichauts.

 

Il partageait avec Michel Rocard : un débit mitraillette, plus compréhensible que celui du Ministre, et le goût des idées.

 

Je suis déçu car j’imaginais François Fesneau dans la salle à manger de l’hôtel de Villeroy lors de la passation des pouvoirs : fier et un peu en retrait, c’est un grand timide.

 

Pour le consoler je ressors de la naphtaline le discours que prononça le 17 janvier 1985 Michel Rocard Ministre de l’Agriculture lorsqu’il lui remit les insignes de chevalier dans l’ordre de la Légion d’Honneur.

 

J’y étais. Ce n’est pas moi qui avais écrit le discours, sinon il eut été bien meilleur.

 

PS; Merci à ceux d'entre-vous qui m'ont fait parvenir un message pour regretter ma non nomination au 78.

Emmanuel tu fais tout de Travers pourquoi t’as pas nommé Marc Fesneau à l’Agriculture ça aurait fait plaisir à son père François Fesneau qui arpenta de mon temps le 78 rue de Varenne.
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13 octobre 2018 6 13 /10 /octobre /2018 06:00
En attendant toujours Godot parlons tête de veau et de l’art de ficeler pour faire plaisir à Franz-Olivier Giesbert et aux vegan

J’ai vécu de l’intérieur plusieurs remaniements, certains avec changement de tête à Matignon, les membres du cabinet du Ministre, tels des poussins, se regroupent, un peu inquiets, autour du directeur de cabinet, ils ne sont que CDD et si le boss passe à la trappe il leur faudra dare-dare faire leurs cartons.

 

Dans le cabinet Rocard Ministre de l’Agriculture, le chargé des relations avec le Parlement, un MRG tendance cassoulet, possédait un réel talent d’imitateur et il nous régalait en appelant certains députés de sa connaissance pour leur conseiller de ne surtout pas quitter leur bureau, les téléphones cellulaires n’existaient pas, afin de ne pas rater l’appel du nouveau Premier Ministre. Son exploit le plus marquant fut de faire remonter de sa circonscription un député. Pas très charitable sans doute mais ça nous occupait.

 

Le dernier remaniement que j’ai vécu comme directeur de cabinet fut le remplacement de Louis Mermaz par Jean-Pierre Soisson dans le dernier gouvernement de l’ère Mitterrand, Pierre Bérégovoy tentant de sauver les meubles. Mermaz relégué aux relations avec le Parlement était furax et campait dans son bureau. Dès sa nomination le Jean-Pierre m’appelle pour me demander de rester. Je lui réponds que mes cartons son déjà faits. Il me rétorque : attends, j’arrive ! J’ai ainsi vécu une journée entière avec Jean-Pierre Soisson installé derrière mon bureau, au téléphone en permanence, nous avons déjeuné ensemble dans un restaurant-chic du 7e, je n’ai pas cédé et bien sûr je ne l’ai pas regretté. De ma vie entière je n’ai jamais vu un type mentir avec autant d’aplomb.

 

7 février 2014

Jean-Pierre Soisson : « je traitais la CFDT au chablis… » ICI 

 

Alors imaginez la tronche des membres de cabinet des éminences qui vont passer à la trappe du prochain remaniement qui, depuis plus d’une semaine marine dans leur jus. Comme vous êtes de bons français je suis sûr que ça ne vous tire la moindre larme.

 

Mais tout ça vaut bien une chronique se raccrochant au MRG de mon collègue farceur, « le veau sous la mère », et au goût très prononcé de Jean-Pierre Soisson pour la tête de veau arrosée de pot de chablis. Cerise sur le gâteau : les vegan terrorisant les bouchers-charcutiers !

 

C’est tiré de l’art de ficeler aux éditions de l’épure par Patrick Cadour ICI 

 

 

Tête de l’art

 

« Désosser une tête de veau est tout aussi compliqué que de couper ce cordon émotionnel (ndlr. l’auteur fait référence au cordon ombilical du veau sous la mère). Il faut la poser bien à plat, se munir d’un désosseur très aiguisé, et l’entailler depuis l’os du front jusqu’aux naseaux. Puis ensuite, on décolle la chair et la peau en suivant le contour de l’os, un peu comme le paletot d’une volaille. On fait le tour d chaque côté, jusqu’à qu’il ne reste que l’os quasiment nu.

 

C’est bien plus expressif qu’une carcasse de volaille, vous devrez vous décarcassez avec les joues, les oreilles et le museau, tout en étant contemplé par les yeux de la bête : pas franchement un regard mort d’amour. Enlevez les peaux blanches en périphérie, et les poils des naseaux s’ils vous dérangent vraiment.

 

Une fois cette opération réussie, il vous reste encore un peu de bricolage sur la planche : il vous faut déboîter la mâchoire pour extraire la langue, et scier puis casser l’arrière du crâne pour récupérer la cervelle. Cela reste toutefois plus aisé que de monter des étagères en kit avec une notice allusive.

 

Il vous est alors possible de la cuire ainsi, puis ensuite de la couper en dés pour la mouler en un pâté de tête, mais c’est moins bon que de la pocher une fois roule, avec en son sein la langue pelée et coupée en deux dans sa longueur, tandis que la délicate cervelle est cuite à part. Vous composez deux rouleaux avec une tête.

 

La manipulation est un peu délicate avec une simple ficelle de boucher, il faut en effet maintenir le plus élégamment possible l’ensemble, après avoir roulé la demi-tête autour de la demi-langue, tout en laissant dépasser l’oreille. Le résultat doit ressembler à un portrait de Monsieur Spock, la frange étant facultative.

 

Les professionnels disposent d’un dispositif spécial, consistant en un tube dans lequel on insère le rouleau de tête, et grâce auquel on l’enferme dans un filet élastique. Si vous comptez manger très souvent de la tête de veau, investissez ; sinon, demandez à un proche de vous aider d’abord en serrant le morceau dans sa longueur grâce à deux ficelles, puis avec des liens bien serrés noués à chaque centimètre. »

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11 octobre 2018 4 11 /10 /octobre /2018 06:00
Des restaurateurs bordelais pratiquent le Bordeaux-bashing : moi ça ne m’étonne pas…

Alors que tout le cheptel journalistique fait le pied de grue en attendant Godot… dans la cité d’Alain Juppé Le directeur de l'office de tourisme de Bordeaux, Nicolas Martin, signe un manifeste pour dénoncer les restaurateurs bordelais qui ne servent aucun vin local à leur carte...

 

L'office de tourisme dénonce une tendance de plus en plus forte de la part de restaurateurs bordelais qui évitent soigneusement les vins du cru. Il y aurait en effet à Bordeaux « entre 10 et 20 % » de restaurants qui ne servent absolument aucun vin local.

 

L'interprofession partage cette indignation, et estime que les restaurateurs devraient proposer au moins 50% de Bordeaux.

 

Nicolas Lascombes, qui exploite huit établissements en Gironde, défend aussi le vin local, mais demande à ce que tout le monde fasse des efforts pour sauvegarder le patrimoine bordelais.

 

Des quotas, des quotas, dans la capitale d’un vignoble qui exporte le plus de vin.

 

C’est ridicule et stupide.

 

« Ce qui agace par-dessus tout le directeur de l’office de tourisme, c’est que « ces établissements se gargarisent de concocter une cuisine élaborée à partir de produits locaux et de saison, et curieusement ne proposent pas de vin local, trouvant plus "branché" sans doute de servir des vins d’Australie, d’Argentine ou du Languedoc ». Il précise qu’il ne « demande pas aux restaurateurs de ne servir que du bordeaux ». Mais, « quand on est à Bordeaux, on se doit de proposer un minimum de vin local. Pourquoi faire venir du vin de Nouvelle-Zélande en avion, alors qu’on en produit ici ? Il y a des enjeux écologiques et économiques derrière cette démarche. »

 

« Un avis largement partagé par le CIVB. « Chaque restaurant a sa stratégie, concède Christophe Chateau, mais s’interdire de faire du vin local dans la plus grande région viticole au monde, il faut que l’on m’explique quel est l’intérêt ? » Il considère qu’un restaurateur bordelais devrait proposer « au minimum 50 % de Bordeaux. »

 

À une époque pas si lointaine, lorsque j’allais à Bordeaux, les restaurants ne proposaient que du Bordeaux, si aujourd’hui le vent a tourné c’est que la clientèle, y compris locale, n’y trouve pas son compte. Le désamour, que les grands chefs baptisent : Bordeaux bashing, est une remise en cause du produit lui-même, une distorsion qui ne date pas d’aujourd’hui entre les vins dit prestigieux, inabordables, et les vins plus communs qui ne sont plus au goût du jour.

 

Pendant trop longtemps les dirigeants interprofessionnels bordelais ont eu un comportement, sûr d’eux et dominateur, qui ne prédispose guère ni à l’anticipation des tendances, ni à des remises en cause. Ils le paient cash et l’initiative d’un manifeste de ce type prend des allures de sauve-qui-peut.

 

Le grand bouzin qu’est le CIVB, qui possède des moyens financiers non négligeables, en dehors de pondre des plans avec des noms affriolants : Bordeaux Demain, Bordeaux, ambitions 2025, n’a pas produit, pour ne pas fâcher ses mandants, des réflexions et des propositions qui secouent le confort de cette appellation connue dans le monde entier.

 

Le client a toujours raison, ou presque, même si l’on estime que ce ne sont pas les bonnes, alors plutôt que de geindre, de réclamer des quotas aux restaurateurs du cru, les technocrates privés ou publics feraient mieux de s’intéresser aux mouvements de fond de la consommation du vin dans notre vieux pays et dans le monde.

 

Bien évidemment, les grands critiques, et les moins grands, ou présumés tels, vont m’objecter qu’il existe d’excellents Bordeaux à des prix raisonnables. Je n’en disconviens pas mais la question n’est pas là. Ne leur en déplaise, pour la plupart leur pouvoir d’influence sur les consommateurs, hormis les grands amateurs, est très faible. La nouvelle génération de buveurs glane ses informations sur la Toile, et, même si c’est regrettable, Bordeaux dans le domaine de la communication n’a pas brillé pour se donner une image plus sympathique, moins hautaine.

 

CONSOMMATION Le directeur de l'office de tourisme de Bordeaux, Nicolas Martin, signe un manifeste pour dénoncer les restaurateurs bordelais qui ne servent aucun vin local à leur carte... ICI

 

Mickaël Bosredon

Publié le 08/10/18

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8 octobre 2018 1 08 /10 /octobre /2018 06:00
Monsieur le Pt de la République et son 1er Ministre si vous cherchez un Ministre de l’Agriculture qui a de la bouteille j’en connais un à qui ça irait comme 1 gant de peau de Millau

Remontant du terrain comme le disent vos élus, un vieux terrain de vignes où l’on fait encore de la politique à l’ancienne, prononcez « paulitique » qu’entends-je ?

 

Que le remaniement ministériel allait se faire en profondeur, des têtes vont tomber, un petit jeu de chaises musicales va se mettre en place, bref d’un côté ceux qui ont très envie de couper leur téléphone pour ne pas apprendre la mauvaise nouvelle, de l’autre ceux qui guettent la moindre sonnerie pour entendre la bonne nouvelle.

 

Si y’a un gars qui connaît le 78 rue de Varenne, sans me vanter, c’est bien moi. Aussi bien son administration que la cotriade des représentants professionnels dont certains que j’ai connu de mon temps et qui sont encore là. Ça conserve la terre, le terroir.

 

Je me suis donc dit, bon citoyen, je vais envoyer via la Toile une petite bafouille à Emmanuel et à son 1er Ministre pour leur suggérer un gars à qui ça irait comme un gant, pas une mitaine, un gant de peau de Millau.

 

Faites comme le François de Jarnac, lorsqu’il a voulu exfiltrer Edith Cresson de la rue de Varenne, nommez quelqu’un qui ne pense pas comme vous, en l’occurrence c’était bien au-delà Mitterrand détestait et même méprisait Michel Rocard.

 

La bonne nouvelle c’est que le Michel s’en est excellemment tiré jusqu’au jour où il a tiré sa révérence nuitamment pour cause de proportionnelle intégrale.

 

Le Tonton a récidivé avec la « France Unie » en nommant Rocard à Matignon.

 

L’horreur, en dépit des bâtons dans les roues de la vieille garde Mitterrandienne, le Rocard ne s’en tirait pas si mal jusqu’au jour il fut viré sans préavis pour laisser sa place à Edith Cresson.

 

Dans votre première fournée ministérielle vous vous êtes plantés en plaçant rue de Varenne un vieux cheval de retour du PS, de Martine Aubry à Emmanuel Macron faut le faire.

 

Donner des médailles aux fidèles, aux soutiens de la première heure, je ne suis pas contre, mais leur confier des maroquins importants c’est une faute politique surtout lorsque l’on proclame que l’ancien monde est derrière vous.

 

Alors qui ?

 

Dévoiler ici son patronyme et son prénom serait le griller, je vais donc me contenter de vous indiquer quelques traits importants du personnage :

 

  • Comme il est retraité, un retraité aisé, il refusera d’être payé pour la fonction.

 

  • Il refusera aussi le chauffeur et la voiture de fonction car il préfère faire du vélo.

 

  • Il aura un cabinet réduit à 2 ou 3 personnes car il travaillera en direct avec ses directeurs d’administration centrale.

 

  • Il continuera de faire ses courses et la cuisine.

 

  • Il servira des vins nature à la table du Ministre

 

  • Il déjeunera tous les mercredis au bar de Giovanni Passerini.

 

  • Il rentrera coucher chez lui.

 

  • Il continuera d’aller passer ses vacances en Corse.

 

  • Y’a de forte chance qu’il refuse de porter une cravate.

 

  • Il a mis une très mauvaise note à la loi Alimentation.

 

  • Il a quelques idées sur la méthode à utiliser pour faire prendre au secteur le grand virage dont il a besoin.

 

  • Il a un très grave défaut il est encore rocardien. (lire Rocard et son cabinet fabuleux… « J’ai bénéficié, dans un cadre de carrière, de quelques-unes des meilleures cervelles du monde agricole français et disponibles à ce moment-là. Je tiens à citer ICI … » 

 

Voilà c’est dit je ne vous garantis pas qu’il soit intéressé, je ne l’ai pas consulté.

 

Si vous le contactez ne dites surtout pas que c’est moi qui vous ai soufflé son nom il serait très fâché.

 

Bien à vous, inutile de me remercier, recevez mes salutations citoyennes.

 

J.B.

 

PS. Je signale au citoyen Pax que mes chroniques vont devenir des biens rares… très rares...

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6 octobre 2018 6 06 /10 /octobre /2018 07:00
Le mystère du message de mon répondeur : « Je suis dans mes vignes… »
  • T’as des vignes, toi ?

 

  • Ben oui, je suis un propriétaire de vignes !

 

  • Où ça ?

 

  • Secret d’État, il ne faudrait pas que les limiers du fisc me repèrent…

 

  • Alors, c’est en Bourgogne ?

 

  • Calmos ce n’est pas écrit François Pinault sur mon front…

 

  • T’es chiant avec tes mystères !

 

  • C'est mon côté élevé par les curés mais ce n’est un mystère que pour ceux qui ne sont pas fidèles lecteurs de mon blog depuis ses origines.

 

  • Qu’est-ce-que tu es susceptible, tu écris tellement…

 

  • Si tu n’es pas capable d’écrire une ou deux chroniques par jour c’est que tu n’as pas réussi ta vie !

 

  • Je n’ai pas le temps…

 

  • Ha, le temps, le prendre, le gaspiller, l’user jusqu’à la corde, lâcher face de bouc et twitter, vivre quoi !

 

  • Moi je travaille !

 

  • Moi aussi camarade, disons que dans ma vie je me suis toujours occupé alors je continue sur la lancée.

 

  • Tes vignes sont en fermage ?

 

  • Disons qu’elles sont en amitié !

 

  • Beau geste je te le concède…

 

  • Rassures-toi elles me rapportent…

 

  • Quoi ?

 

  • De beaux flacons.

 

  • T’as fait du crowdfunding ?

 

  • C’était un temps où l’on s’en tenait aux vieilles recettes, le GFA…

 

  • Je crois que j’ai trouvé…

 

  • Alors boucle-là camarade ce matin je suis dans le train pour Lunel, via Nîmes, je vais à l’AG…

 

  • Dans tes vignes ?

 

  • Bien sûr, je vais voter les comptes en compagnie des copropriétaires, disons des porteurs de parts, puis manger et boire de bons coups…

 

  • Tu me raconteras ?

 

  • Voici le programme :

 

Ouverture en trompette, oui, oui en trompette, car ce GFA compte de nombreux talents, celui de Jean-François en l'occurrence.

 

Pour les agapes : Régis nous prépare une mouclade, Philippe et Sylvie un rougail de saucisse. Votre contribution est bienvenue pour l'avant (apéro) et l'après (dessert).  Nous serons une trentaine.

 

Climat : les soirées d'octobre n'étant pas celles de juin, prévoir une petite laine. Les météos croisées disent : nuageux à très nuageux, 20° selon l'une, 18° selon l'autre. En cas de pluie (ce serait moche, car depuis le temps qu'on l'attend), nous nous replierons dans la cuverie.

 

  • T’apportes quoi toi ?

 

  • Du Ganevat, naturiste un jour naturiste toujours…

 

 

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6 octobre 2018 6 06 /10 /octobre /2018 06:00
Suis d’accord avec ce ramenard Michel-Édouard Leclerc : Stéphane Travers est 1 politicard de première, Nestlé&consorts des prédateurs, Christiane Lambert est sœur Thérésa… mais…

Le fils de l’Édouard de Landerneau a un grand clapoir, c’est d’ailleurs son boulot, il n’est à la tête d’aucun magasin Leclerc, il est depuis 2006 président de l’Association des centres distributeurs Leclerc.

 

Il communique le MEL, il fait le beau sur les plateaux, laissant aux adhérents le cambouis des magasins et à la centrale d’Achat : le GALEC le soin de plumer les perdreaux. ICI 

 

En 2005, il met en ligne le blog « De quoi je me M.E.L » ICI 

 

Tout n’est pas à jeter dans les propos du MEL, il faut trier, contrer son astucieuse dialectique, la démonter...

 

Stéphane Travert « est un politicard de première », a dénoncé Michel-Edouard Leclerc, PDG de E. Leclerc, ce mardi sur France info.

 

Lundi, le ministre de l’Agriculture estimait que Michel-Édouard Leclerc, prenait « les consommateurs en otage »

 

MEL qui s’oppose « en partie » à la nouvelle loi agriculture et alimentation s’est défendu :

 

« Qu’est-ce qu’il veut faire ? À côté de la loi sur l’agriculture, il veut que les distributeurs augmentent les prix des articles de grandes marques comme Vittel, Perrier, Nutella… Sous prétexte que ça va m’enrichir en tant que distributeur, ça va ruisseler sur les agriculteurs. Mais c’est du délire ! »

 

« Vous imaginez le conseil d’administration d’Intermarché ou de Carrefour dire à ses salariés et à ses actionnaires 'non, ce n’est pas pour vous, c’est pour les agriculteurs français' ».

 

Stéphane Travert a assuré que l’objectif de cette loi, qui doit être votée définitivement ce mardi à l’Assemblée nationale, était avant tout d’agir sur « les marges des distributeurs ». « Nous demandons que les distributeurs puissent diminuer leurs marges sur les produits agricoles, tout simplement pour mieux rémunérer » les agriculteurs, a précisé le ministre de l’Agriculture, en exhortant aussi les acheteurs à sortir de « la logique déflationniste » lors des prochaines négociations commerciales entre les acteurs.

 

Vaste débat que celui sur le niveau des marges des distributeurs :

 

Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires

Rapport 2017 de l'Observatoire de la formation des prix et des marges ...

ICI 

 

La fonction d’un observatoire c’est d’observer, de cette observation les pouvoirs publics n’ont jamais pu ou voulu tirer des moyens d’action, et la nouvelle loi ne change rien. La commission de la concurrence veille à ce que toute action concertée soit sanctionnée et les agriculteurs passent sous cette toise. Tout le reste n’est que discours de comices agricoles. J’ai toujours défendu que les grandes interprofessions agricoles pour les produits « minerais » devaient pouvoir fixer un prix minimal d’achat. Ça ne plaît pas à la Commission Européenne mais le système a bien fonctionné sans qu’il ait des effets inflationnistes.

 

Suis d’accord avec MEL :   Stéphane Travert est un « politicard de première  »

 

Deuxième saillie de MEL cette semaine toujours sur France-Info :

 

Loi alimentation : "La p'tite dame [Christiane Lambert (FNSEA)] se fait passer pour la mère Theresa des pauvres de l'agriculture et qui est co-responsable de la politique agricole, il faut qu'elle voit comment on re-répartit les subventions" affirme Michel Edouard Leclerc

 

Christiane Lambert rétorque que « les « alliances locales » du groupement Leclerc, c’est un cache-misère. C’est lilliputien, même pas 10 % de ses achats à l’agriculture française.» Quant à la hausse du seuil de revente à perte, « oui, elle obligera Leclerc à cesser de vendre le Nutella à prix coûtant alors qu’il prend 40 % de marge sur des pommes Royal gala. Michel-Edouard Leclerc devrait vraiment se demander s’il veut continuer à détruire l’agriculture française.»

 

Là encore, hormis la p'tite dame, je suis d’accord avec MEL : Christiane Lambert joue à bon compte les sœurs Thérésa, son syndicat a cogéré la PAC avec les pouvoirs publics, pour le plus grand bénéfice des grandes cultures, touche pas à mes aides directes, j’en ai été le témoin, elle a fait le lit, avec les grands groupes coopératifs, d’une économie où le pouvoir des agriculteurs compte pour du beurre.

 

En revanche, le MEL amuse la galerie, comme ses frères ennemis de la FCD,  avec ses alliances locales, c’est l’arbre qui cache la forêt. Dans le secret des soi-disant « négociations commerciales annuelles » dans sa centrale d’achat, comme les autres de la GD, c’est tu signes en bas de la page ou tu prends la porte.

 

Du côté du vin, pour le vin à deux balles, c’est idem, sauf que le rayon vins les gars de la GD ils n’en ont rien à péter, ce qui les intéressent ce sont les foires aux vins, où certains bons amis des petits cavistes vont faire des ménages, faut bien vivre mon bon monsieur et prendre le blé là où il est…

 

Si l’on veut vraiment que les agriculteurs vivent il faut leur redonner les moyens de prendre leur destin en main et, croyez-moi, si c’était simple ça se saurait. Ça commence du côté des consommateurs par un changement radical de leurs méthodes d’achat, le contenu des caddies de la fameuse classe moyenne déborde de confortables marges de produits prêt à l’emploi. C’est le ticket de caisse qui est le marqueur du pouvoir d’achat.

 

Les fameuses assises de l’Alimentation étaient structurellement condamnées à accoucher d’une souris. Les intentions affichées étaient bonnes mais il n’y avait pas de pilote dans l’avion mais c’est normal il n’y a pas de cabine de pilotage.

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5 octobre 2018 5 05 /10 /octobre /2018 10:32
photo empruntée à Marc Vanhellemont

photo empruntée à Marc Vanhellemont

Mes œuvres sont méconnues : je suis l’accoucheur de l’IDAC, interprofession des Appellations Cidricoles, je n’ai jamais aimé ce nom mais mes électeurs en ont décidé ainsi. J’enterrais par la même occasion le vieux Bureau National Interprofessionnel du Calvados et je succédais à un monument national, armoire normande : Jean Pinchon, à côté duquel Éric Boschman aurait fait figure d’un petit poussin.  

 

Bref, chaque semaine je prenais le turbo-train partant de la gare Saint-Lazare, toujours en retard, brinqueballant, pour Caen où mon directeur venait me chercher. Cette jeune interprofession était normando-bretonne, c’est l’une des raisons pour lesquelles les professionnels m’avaient sollicité. Le p’tète bien oui, p’tète bien que non des normands n’est pas une légende, les faire accoucher d’une décision relevait.

 

Après une période au cours des fameuses 30 glorieuses où le Calvados du petit matin, le Calva, coulait à flots, la pente des ventes étaient savonneuse. Fini le Festival du film américain de Deauville repris en mains, la honte, par les gens du Cognac.

 

Restait comme événement phare : le Calvados Nouvelle Vogue.

 

C'était encore très chic...

 

Et puis le 18 janvier 2006 j’écrivait :

 

Ne me dites pas...

 

Ne me dites pas : et pour moi ce sera un Calva... Même si c'est pour me faire plaisir, je n'aime pas ça car ça sonne la condescendance avec une petite pointe de mépris : du genre ça sent la bouse des vaches normandes et la rincette du pépé dans la tasse de café. Bien sûr je n'ai rien contre la rincette et le trou normand mais entre nous ce n'est pas avec de telles images qu'on se fait une petite place dans l'univers impitoyable des spiritueux. Alors dites-moi : et si prenions un Calvados !

 

Le Calvados j'en préside l'interprofession depuis 5 ans et si ce matin je consacre ma chronique à cette belle eau-de-vie d'appellation c'est que j'ai le sentiment du devoir accompli. La maison est en ordre et, grand bonheur, après de longs palabres, mes chers professionnels se sont mis d'accord pour que l'un d'entre eux se présente à ma succession. C'était mon souhait. Il a fallu du temps, mais comme aimait le dire un président de la République : il faut laisser le temps au temps...

 

Si je tiens tant à ce que l'on nomme par son nom le Calvados c'est parce que depuis qu'il a quitté le zinc des comptoirs il se cherche un second souffle et, même si ce n'est pas facile tous les jours, le produit a un bel avenir, surtout à l'exportation qui représente déjà la moitié des ventes. Alors permettez-moi amis du vin de vous conseillez de ne pas opposer alcool fort et vin, car ce sont les usages que l'on fait du produit qui peuvent conduire à l'addiction.

 

Voilà c’est dit et je passe la plume au vrai belge des 5 du Vin Marc Vanhellemont, dit Marco comme Verratti.

 

Pour vos cocktails, pensez Calvados…

 

L’essor du marché des cocktails, qui voit fleurir de nouveaux bartenders à chaque coin de rue, entraîne un engouement pour les alcools parfois bien supérieur à celui qu’on les amateurs pour le vin. Déjà, bartender a remplacé barman, je ne sais pas pourquoi, si quelqu’un sait, cela nous éclairera sur : pourquoi changer un anglicisme par un autre?

 

Les gins se comptent aujourd’hui par milliers, les rhums ne sont guère en reste, les vodkas, n’en parlons pas, de même que les tequilas et autres eau-de-vie, distillats et cie. Mais le positif de l’histoire, c’est la recherche de l’originalité. Quand on veut briller derrière son comptoir, il faut innover. Et comment innover ? En trouvant un cocktail avec un alcool moins usité par ses confrères.

 

La suite ICI 

 

C’est tout à la gloire du sieur Éric Boschman qui ne liche pas que de la glace…

 

Au fait de qui ce cocktail a-t-il le nom ?

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1 octobre 2018 1 01 /10 /octobre /2018 07:00
AVRIL

Il ne va pas nous faire tout le calendrier !

 

Rassurez-vous, rien à voir avec le mois ni avec ça ICI  et  ICI 

 

Moi mon avril c’est 1 petit AVRIL

 

C'est un vin de France œuvre de Vincent Avril le propriétaire du Clos des Papes à Châteauneuf-du-Pape.

 

C’est le fils de Paul Avril que j’ai bien connu lors de ma mission à Châteauneuf-du-Pape. Il fut, à la suite d’un petit règlement de comptes via le cabinet de Jean Glavany, alors Ministre de l’Agriculture, Président  du Comité Vin de l’INAO, succédant à un autre Castel Papal Jérôme Quiot.

 

14 juin 2007

Châteauneuf-du-Pape vaut bien une messe

 

Dallas, la saga des Ewing, JR et Bobby, Sue Ellen et Pamela... un univers impitoya...able...

 

Lorsque je débarquais du TGV à Avignon-ville, lesté d'une lettre de mission lourde des sacs de nœuds de cette belle appellation qu'est Châteauneuf-du-Pape qui est aussi un village : déviation, POS, dégustation, classification et aussi une chicayas sur la bouteille écussonnée, et que j'allais, d'un bon pas, rejoindre la DDA où l'on me confiait la pet ’ite auto d'un ITA, je ne savais pas que, par-delà les treize cépages, on m'attendait au virage du village.

 

Faut dire qu'en ce temps-là, Elizabeth Guigou guignait Avignon et, que bien sûr, le préfet - qui aujourd'hui fait rouler le métro de Paris - me recevait avec tout le cérémonial dû à mon rang pour me dire, sur un air de bien entendu, de dénouer ce sac de nœuds, au mieux. Quant au maire, le rond Jean-Pierre Boisson, il m'attendait au virage tout en laissant le soin à ses affidés de m'enfumer. Faut dire que c'était un homme fort occupé par ses présidences multiples.

 

Alors, ni une, ni deux, je m'immergeais dans les archives de l'appellation ; puis, je prenais ma plus belle plume et j'écrivais à tous les vignerons pour leur donner mon sentiment sur la situation ; puis j'attendis. J'aimais bien prendre le TGV pour Avignon. J'écoutais de l'opéra sur mon walkman. Je lisais. Je dormais. On me téléphonait. Y'avait les pour, les contre et les ni pour ni contre. Je baguenaudais. On me parlait. On se confiait. Je sentais que j'énervais les pour, que j'étonnais les contre et que les ni pour ni contre commençaient à se dire que, pour un parisien, j'étais peut-être moins con que j'en avais l'air.

 

La suite ICI 

 

Je pourrais écrire un roman sur Châteauneuf-du-Pape mais qui ça intéresserait-il ?

 

Ça fait un bail que je n’y suis pas allé.

 

C’est tout à fait par hasard que suis tombé sur le petit vin d'Avril.

 

 

J’ai acheté.

 

Pas encore goûté.

 

Alors je laisse le soin à un cireur de pompes, patenté et sur le déclin, le soin de vous livrer ses commentaires de dégustation en 2016 :

 

« Un vin de coquin à souhait qui reste envoûtant par ses arômes frais et surtout par sa magnifique buvabilité. A base de marselan, un croisement entre le cabernet sauvignon et le grenache noir, ce vin possède tous les atouts pour se faire plaisir à prix doux tout en ayant un vin issu de raisins biologiques, fruité, parfaitement équilibré et capable de rivaliser avec beaucoup d’autres vins.

 

Très floral avec de belles notes de myrtilles et de fruits noirs. Moyennement dense, frais, vif pour une bouche juteuse, élégante, suave et des notes de café et de fleurs en finale. Parfait pour les repas entre amis et le bonheur de l’instant. »

 

Le gars nous dit que cette petite merveilles proviens de parcelles « mal placées », tiens il y aurait des lopins de l’aire de Châteauneuf indignes de faire du Châteauneuf-du-Pape, étonnant non comme le dirait Jean-Michel Apathie !

 

Lavinia est plus précis : « un vin provenant de parcelles déclassée de Châteauneuf-du-Pape à proximité du Rhône. Ce Clos des Papes, Petit Avril »

 

J’adore la référence au Clos pour promouvoir le petit…

 

Un autre site de vente en fait des tonnes avec le même souci ICI 

 

Caramba je suis miro Le petit vin d’Avril à moi il est blanc.

 

  • Je refais le film avec d’autres goûteurs patentés :

 

A la vigne :

 

Le terroir et les sols : parcelles situées à proximité du Rhône.

 

Philosophie : Culture Biologique

 

 En cave :

 

 Vinification et élevage : élevé en cuve pendant 5 mois.

 Dans le verre :

 

Ce petit vin d’Avril blanc est une balade printanière le long des rives du Rhône. Les fruits jaunes se mêlent avec délice aux parfums de fleurs printanières, de badiane et d’épices douces. Fraîcheur et onctuosité caractérisent ce vin blanc savoureux et de bonheur simple. 

 

« Ce "Petit Vin d’Avril" porte un nom bien modeste au vu de la qualité de ce cru exceptionnel.

 

Toute l’expression des grands blancs de Châteauneuf exprimée ici dans une ambiance plus croquante et accessible jeune. Nez ultra gourmand sur le brugnon, les fruits secs et les fleurs blanches. La bouche est généreuse et très sexy se concluant par une finale très rafraîchissante sur l’acacia.

 

Un bijou !

 

Je viens de faire la démonstration devant la confrérie des grands goûteurs que je ne suis qu’un imposteur !

 

Désolé…

 

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