Au début des années 60 l'irruption du transistor dans ma vie de petit vendéen me donna envie de sortir des limites étroites de ce qui jusqu'ici était mon monde. La petite boîte recouverte de skai, mobile, sans fil, me permettait l'écoute de la radio le soir dans mon lit. Du Masque et la Plume, haut lieu des joutes intellectuelles des JL Bory et G.Charensol sur le cinéma, le dimanche soir, à l'écoute de Radio Pékin, avec le phrasé impeccable de speakers thuriféraires de Mao et de son petit livre rouge, je me sentais partie prenante des fureurs du monde. Rappelez-vous, pour ceux qui étaient en âge, le rôle joué par les radios dites périphériques, Europe n°1 tout particulièrement, comme caisse de résonnance dans la France profonde des évènements de 1968.
Mobilité et quasi disparition des contraintes de lieu et de temps, le podcasting me semble en être le plus bel exemple. Qu'est-ce donc ? C'est la contraction des mots iPod (le baladeur d'Apple) et broadcasting (diffusion) pour désigner la possibilité de télécharger gratuitement sur ordinateur des contenus audio diffusés sur le Web que l'on peut transférer ensuite sur son MP3. Autrement dit, vous pouvez aujourd'hui composer votre grille de programme idéale parmi toutes les radios et écouter votre sélection où bon vous semble à l'heure que vous voulez.
En quoi ce nouveau nomadisme intéresserait-il le monde du vin ? Tout bêtement pour anticiper sur la connaissance de l'évolution des modes de vie de ceux qui pourraient-être de futurs consommateurs, ici et ailleurs, trouver les mots, les canaux qui permettent de s'adresser à eux hors du sabir prétentieux des spécialistes, loin du seul recours à l'histoire et à la culture, sans tomber dans le jeunisme se mettre à la portée de ces surfeurs de la toile, paganinis des nouvelles technologies. Un beau défi pour nous tous, un grand chantier pour "Sans Interdit", un peu d'air frais dans les coursives des enceintes dirigeantes de notre viticulture...