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8 juin 2006 4 08 /06 /juin /2006 08:00

En ce jeudi 8 juin, jour de la finale de la Nouvelle Star, sur M6, j'avoue : j'ai regardé l'émission, pas depuis le début, mais ils devaient être encore dix à l'époque où j'ai commencé. Vous allez me dire : nous n'en avons rien à cirer de vos goûts télévisuels ou, certains d'entre vous vont ricaner, en se disant ce Berthomeau je l'ai toujours pensé n'est pas un type sérieux ... J'assume tout en bloc ! En effet, même si cette forme moderne de radio crochet a parfois des côtés qui m'énervent, le côté papa maman et la famille qui s'agitent derrière le rejeton ou la rejetonne, le vote par SMS qui fait la fortune des opérateurs et de la chaîne, c'est au demeurant une belle émission de divertissement en direct, sans prompteur, avec de vrais et bons musiciens, un jury compétent, sensible et intelligent, et surtout des gamins bourrés de talents. En effet, si je consacre cette chronique à la Nouvelle Star c'est que les deux finalistes de ce cru 2006 : Christophe et Dominique sont des jeunes gens simples, pas prétentieux pour deux sous, des talents à l'état pur.

Moi j'aime le talent, je m'incline toujours plus devant le talent que devant certaines réussites purement économiques et, si vous n'avez rien à faire ce soir à la veillée, branchez vous sur M6 après le journal et regardez et écoutez Christophe et Dominique chanter, sauf à ce que vous soyez des bonnets de nuit, ce dont je doute, vous passerez une bonne soirée de détente qui vous fera du bien. Voilà c'est écrit chers amis. Pour ceux d'entre vous qui s'y seront risqués j'accueillerais avec plaisir leurs commentaires même si ils me vouent aux gémonies pour les avoir précipité dans un univers de paillettes et de légèreté. Honnêtement ce n'est pas pire que la future coupe du Monde de football qui va déferler sur vos écrans avec le chauvinisme, des stars au prix du caviar et souvent des commentaires de café du commerce. Bon je m'arrête là et vous souhaite une bien bonne soirée sur M6...

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7 juin 2006 3 07 /06 /juin /2006 08:00

Comme je fais un petit tour en Provence cette semaine vous avez droit au petit Pochon qui n'est qu'une petite fiction pour vous distraire...

Ainsi notre Léon, un vendredi soir, s'embarquait dans un TGV qui faisait escale à Narbonne. Sur le quai la Clairette lui envoyait des baisers du bout de ses doigts fins. Entre eux deux ce qui s'était passé n'appartenait qu'à eux deux et en faire état dans cette saga apporterait au récit sans doute d'excitantes échappées belles, de voluptueuses volutes de légèreté, de celles qui vous effleurent sans laisser de trace, pur moment de pur plaisir, mais nous distrairait par trop de la narration palpitante de la résistible ascension du petit Pochon. Imaginez chers lecteurs, laissez vous aller à cette si agréable aventure de l'esprit. Tout au long de ce premier voyage le petit Pochon pensait que ce serait sans doute le premier et le dernier car il voyait mal comment Lucienne qui dans ses écrits laissait entrevoir le profil d'une femme raisonnable, même si l'audace de sa démarche initiale relevait du panache, pourrait accepter d'entrer dans la peau d'une héroïne de roman.

Au bar du tube d'acier filant à toute allure, tout en ingurgitant un plat réchauffé au micro-ondes, le petit Pochon ne pouvait empêcher son cerveau fertile de tisser un carré supplémentaire au grand patchwork de son histoire. Chaluter dans l'extraordinaire, surfer sur la crête d'évènements dont on est l'architecte, le metteur en scène et bien sûr l'acteur le ravissait. Perdu dans ses rêves éveillés il fut à deux doigts de rater l'arrêt et son débarquement prenait une tournure de largage sur le quai. Lucienne dominait la scène, souriante et élégante dans une robe d'organdi fleurie, avec un charmant bibi à voilette posé sur ses cheveux de jais. Léon gauchement s'avança vers elle. Sans façon elle déposait deux bises claquantes sur ses joues empourprées par sa gesticulation pour s'extraire en catastrophe du wagon et elle s'enquérait, avec un léger sourire, de la qualité de son voyage. Léon fut séduit par le velours du timbre de sa voix et par l'extrême élégance de ses escarpins, chics et de bon goût.

Lucienne, femme de décision, lui proposa, sitôt qu'il eut balbutié une série de phrases passe partout, de se rendre au restaurant pour qu'ils se restaurent. Bien sûr elle le formula bien mieux que cela mais le petit Pochon, tellement furieux de l'indigence de ses propos, l'entendit ainsi et se dit que vraiment il n'était pas à la hauteur ni des évènements, ni de ses ambitions littéraires. Par bonheur, Lucienne le mit à l'aise en lui parlant de la pluie et du beau temps, de tout et de rien, ce qui lui permit de retrouver ses esprits. Sitôt assis le garçon déposait sur la table deux verres de Picpoul de Pinet. Léon levait le sien et lançait " à nous ! " En écho elle lui répondait " à nous deux ! " Le cristal sonnait. Léon se détendait et, avant même d'ouvrir la carte, tout à trac, d'un seul jet, il vidait son sac. Dissert, il expliquait son projet. Lucienne l'écoutait avec un ravissement non dissumulé. La lumière des bougies jetait dans leurs yeux des paillettes et le fil se tissait imperceptiblement entre eux deux.

à suivre...   

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6 juin 2006 2 06 /06 /juin /2006 08:00

Au temps du cabinet de Michel Rocard, et ensuite de Cabaroc, nous nous retrouvions, près de St Evroult dans l'Orne, pour passer le week-end de la Pentecôte ensemble. Le prétexte, en dehors de la convialité, était notre participation au tournoi de foot-ball du coin en tant qu'équipe à l'appellation incontrôlée et à l'équipement improbable, sauf lorsque notre ancien patron devenu directeur de la CNCA nous dota du maillot de AJ Auxerre (le CA en était le sponsor). Nos adversaires qui jouaient eux en championnat tous les dimanches nous considéraient comme une attraction et nous assumions dignement notre statut modeste en nous adonnant à une tactique de pure défense. Dans la mesure où pendant les 4 ou 5 années de participation je n'ai pas le souvenir que nous eussions marqué le moindre but l'important pour nous était de ne pas en encaisser. Pour ma part, ancien joueur de basket, je possédais un bon sens du placement qui compensait mon absence de bagage technique et je faisais ainsi l'essuie-glace devant la défense avec un seul objectif : éloigner le ballon le plus loin possible de de la zône de péril. Une année nous avions sollicité un VO (policier des voyages officiels) pour garder notre cage. Tout pour la défense avec malheureusement l'allergie de certains de nos coéquipiers pour la pratique du hors-jeu : l'un d'eux aujourd'hui patron d'un grand groupe me faisant observer qu'il ne voyait pas l'intérêt de remonter le terrain alors qu'il lui faudrait sitôt redescendre. Logique imparable d'un polytechnicien. On mouillait le maillot pour l'honneur et nos groupies jouaient les pom pom girls sur la touche.


Le soir venu, fourbus, meurtris, avec la complicité du boucher local, nous nous adonnions au plaisir du barbecue. Pendant la cohabitation 86-88, nous nous retrouvions comme des poussins égaillés, parfois Michel Rocard venait nous rendre visite sur la touche, et moi étant à la SVF je me faisais prosélyte de notre produit en organisant pendant nos grillades une dégustation, pour un groupe choisi, de grandes bouteilles. Je demande humblement pardon aux grands prêtres du vin de cette incongruité : un grand cru sur une saucisse grillée est un péché mortel que j'ai commis sans remord. Ca c'était le must. Ensuite l'ambiance festive aidant venait le temps de l'eau chaude chère à notre boucher en particulier et aux normands en général. Par bolées conséquentes, tout le petit peuple des technocrates parisiens, s'envoyaient la dite eau chaude servie par le débiteur de bovins du haut de son mètre 80 et de son double quintal. Au milieu des pommiers, dans le crépitement des braises du feu, le Calvados se noyait dans l'eau et nous préparait à une bonne nuit de sommeil peuplée de rêves de montées offensives ponctuées de passes décisives ou d'une tête plantée au premier poteau à la suite d'un corner...


Et dire que Claude Evin était un rocardien du premier cercle...

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5 juin 2006 1 05 /06 /juin /2006 08:02

Jour férié ou pas, je ne sais pas, alors je fais comme si et je vous propose la suite de mon récit de pure fiction qui je le constate vous laisse sans voix si je puis m'exprimer ainsi...

La Claire Fougère, ravie, lui décochait un sourire force 7 appuyé d'un battement de cils aérien qui l'élevait au-dessus du commun. Alors, sur son petit nuage, le jeune Pochon, bercé par le propos convenu du chef de cabinet, se laissait aller à penser, non aux charmes exquis de sa nouvelle protégée, mais à la propension de son géniteurà prendre ses semblables pour de vulgaires pions que l'on place et déplace à sa guise, en fonction de ses intérêts, sur le vaste échiquier de l'influence ; du calcul rien que du calcul jamais une parcelle d'attention affectueuse. Dans sa petite tête enluminée par l'irruption de la belle Claire, il répertoriait l'art et la manière avec lesquels Gustave Pochon avait su décrocher trois cravates de commandeur donnant au revers de son veston des allures de maréchal de l'ex-empire des soviets, remettre une foultitude de décorations à une cotriade de récipiendaires béats, délivrer autant de discours, passer son temps à déjeuner et dîner en ville, être toujours du bon côté du manche, conseiller l'un, appuyer l'autre, ménager la chèvre et le chou, pour en définitive se tromper souvent et, tout compte fait, n'avoir jamais vraiment agi pour son compte laissant ainsi aux autres le soin de se mouiller.

Et c'est ainsi que dès le lendemain, en position de détaché, Léon Pochon gagnait le bureau qui lui était affecté pour initier la belle Fougère aux mystères de la dévolution des médailles et aux méandres du courrier adressé à monsieur le Ministre. Tout alla pour le mieux dans le meilleur des mondes car la petite était espiègle, vive et surtout affichait un désintérêt notoire pour la gloriole et le piston, fond de commmerce du bureau, ce qui laissait au jeune Pochon tout le loisir de décortiquer la mécanique des honneurs. Clairette - le petit Pochon l'appelait ainsi - scotchée à son Ipod, se contentait de pourvoir à l'intendance et de, au terme de la journée de labeur, le tirer au-dehors pour l'entraîner vers des lieux improbables où des groupes déjantés se la pétaient grave en dépotant des tonnes de décibels pimentées de dialectes zupiens ou britishiens ou les deux ensemble.

Pour autant, la petite, propre sur elle, ne jouait pas les zonardes, elle allait, disait-elle, respirer un autre air avant de s'engager dans une ONG alter quelquechose ou de se présenter au casting de la Nouvelle Star. Clairette n'était pas trop fixée sur son avenir et elle appréciait à sa juste valeur la prévenance et les attentions du petit Pochon. En after - fête après la fête - la tête posée sur son épaule elle lui disait de sa voix au timbre net " allez Léon, sois gentil, parle moi de Lucienne... des vignes... de la vraie vie... tu racontes si bien... fais moi plaisir mon Léon d'amour dis-moi encore une fois comment tu vas devenir un des grands chefs sioux du Sud... " Vous l'avez compris, le petit Pochon avait très vite vendu la mèche à la petite Fougère qui l'avait de suite vivement encouragé à transformer ses rêves en la réalité. Alors Léon, qui ne refusait rien à sa belle Fougère, se laissait aller à conter ses nouvelles aventures. Clairette, qui s'était mis au blanc limé, buvait ses paroles dans un doux ravissement.

à suivre 

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2 juin 2006 5 02 /06 /juin /2006 08:00

Pour ceux d'entre vous qui prendraient le train en marche les 5 premiers épisodes de cette pure fiction ont été mis en ligne entre le 22 mai et le 26 mai... Si vous souhaitez les lire faites un petit tirage papier et bonne lecture.

Soudain le jaunasse virait au cramoisi, se relevait tel un diable en boîte et balbutiait en triturant ses longues mains décharnées " désolé, je suis profondément désolé mademoiselle Fougère, je manque aux devoirs les plus élémentaires de la bienséance et je vous prie de bien vouloir m'en excuser. Permettez-moi de vous présenter monsieur Léon Pochon, fils de Gustave Pochon un ami de notre Ministre... " La petite illuminait le malheureux d'un sourire moqueur pour mieux lui vendre un gros mensonge " monsieur Pochon et moi avons déjà fait connaissance avant votre arrivée. Il a beaucoup de conversation..." Léon, à son tour, prenait un ton pivoine qui ne l'empêchait pourtant pas, à son grand étonnement, de planter un regard franc dans les yeux de biche des bois de l'effrontée. Rassuré, le chef de cabinet débita son petit compliment.

L'exposé de l'affaire qui les rassemblait était simple. La demoiselle Fougère, prénommée Claire, devait faire, dans le cadre de son diplôme de 3ième cycle, un stage en entreprise, mais, pour des raisons trop longues à exposer en ce lieu, sa charmante mère, qui vous le comprendrez aisément cher monsieur, estimait plus convenable que vous le fissiez, chère mademoiselle, au plus prêt d'un lieu de pouvoir, a suggéré à notre Ministre que nous vous prissions en l'un de nos bureaux. L'austère peinait comme un diesel à mi-pente. Bon samaritain le petit Pochon vint à son secours " si je vous suis bien vous sollicitez mon soutien pour que je puisse guider la charmante Claire au travers des méandres de notre belle administration... " Soulagé, le comprimé opinait du bonnet. Perfide, même s'il subodorait déjà la réponse, Léon ajoutait " mais, si ça n'est pas indiscret et prématuré, à qui dois-je l'honneur de cette si agréable sollicitation ? "

La réponse fusait " à votre père qui à fait part à notre Ministre de vos éminentes prédispositions pour tout ce qui touche aux choses de l'informatique... " Cet hommage paternel, aussi insincère qu'intéressé, lui tirait un sourire carnassier avant qu'il n'ajoutât pince sans rire " et où donc devrais-je exercer mes talents monsieur le chef de cabinet ? " Peu sensible à l'humour ce dernier, tout entier habité par l'ampleur de ses hautes fonctions, très jugulaire, jugulaire, lui répondait sans sourciller " au bureau des interventions et des décorations qui est, vous vous en doutez cher monsieur Pochon, un lieu hautement stratégique de notre vénérable maison. Afin de ne pas chagriner le titulaire d'une aussi lourde charge le petit Pochon opinait en se fendant d'un large sourire et d'une oeuillade appuyée en direction de sa nouvelle protégée.

à suivre...  

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1 juin 2006 4 01 /06 /juin /2006 08:00

Mon cher Joël,

Si je prends la liberté de t'écrire aujourd'hui c'est au nom de notre solide et ancienne amitié, c'est aussi parce que je suis haut gradé dans le cru Fitou et que le département de l'Aude a toujours tenu une place de choix dans mon parcours professionnel car j'y ai croisé des hommes de paroles qui ont su assumer en leur temps des choix difficiles. L'occasion m'est donnée de te faire parvenir cette lettre après la lecture, certes un peu tardive, normal je suis un techno parisien, dans le Midi Libre du 19 mai de ton interview à propos des conclusions de l'audit de la viticulture audoise. Comme moi je suis tricard dans ce journal officiel de la viticulture méridionale je profite de mon modeste blog, d'abord pour reproduire une partie de tes propos, et pour te poser une question.

Comment fait-on pour rapprocher la production du marché ? Et bien on prend tous les segments du marché et on vérifie si oui ou non les parcelles de vigne et la production peuvent répondre à ces segments. L'idée que nous avons c'est que le département a la possibilité, sous certaines conditions et certaines limites, de pratiquement tout faire.

C'est-à-dire des vins de haut de gamme, plus chers que les autres, produits de façon artisanale par des petites entreprises et en petites quantités. Comme des produits intermédiaires dont certains seront sous une marque commune. Jusqu'aux produits de masse : vins basiques, jus de raisin, moûts concentrés, alcool de bouche, alcool à muter les vins doux. Pour en vivre, il faut un vignoble avec un rendement important. Et en plus ça gérerait l'excédent que nous avons sur les autres segments du marché sans avoir recours aux fonds publics et ça éviterait d'arracher des vignes.

On importe aujourd'hui 3,5 millions d'Hl de vins de base espagnols et italiens, 300 000 hl d'alcool pur, 80 % de nos besoins en jus de raisin et en moûts concentrés, 100 % de l'alcool utile pour le mutage des vins doux naturels. Tout cel nous l'avons définitivement abandonné. Et je ne parle pas du vinaigre ou des apéritifs à base de vin.

Est-ce que les vignerons audois sont outillés pour ce type de produits ? Non car il faut une approche totalement industrielle de la production ainsi que des outils de commercialisation hyperconcentrés qui soient capables de véhiculer des quantités importantes sur des marchés de discount (...)

Ma question est simple : quand est-ce qu'on si colle pour concrétiser tout ça Joël ? Moi je suis preneur pour me retrousser les manches même si Philippe Vergne me prend pour un branque qui ne sais tenir qu'un porte-plume. Ironie des circonstances, lorsque cette chronique sera mise en ligne je serai dans l'Aude.

Allez cher Joël au plaisir de te lire, de t'entendre et mieux de te voir à Leucate ou ailleurs. Reçois en attendant mon amical souvenir.

Jacques BERTHOMEAU

 

 

 

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31 mai 2006 3 31 /05 /mai /2006 09:19

Hier, hasard des dates, j'ai extrait de la naphtaline ma chronique du 30 mai 2005 pour fêter l'anniversaire de " Vin&Cie ", c'est comme si j'avais resservi une soupe à la grimace au lieu de vous offrir un bon gros gâteau chantourné de crème, en effet j'ai osé ressortir du placard mes états d'âme sur le non au référendum sur le traité constitutionnel européen. Si j'avais su je n'en aurais pas parlé car l'épiderme reste fragile sur ce sujet et, bien sûr, me voilà taxé de mépriser l'expression de la volonté populaire alors que je n'exprimais que mon point de vue qui en gros était que je ne voulais pas être dans le même panier que les souverainistes déclarés, les souverainistes masqués et ceux qui comme les communistes et l'extrême-gauche n'ont jamais soutenu la construction européenne qui, je le rappelle, sur la base du Traité de Rome jetait les fondements d'une Communauté Economique et non d'une Europe politique. Pour avoir négocié à Bruxelles je sais d'expérience qu'on s'y situe plus au niveau des marchands de tapis que des grandes envolées fédéralistes. Je le regrette. Je suis un européen convaincu, pas de la tendance cabri, mais de la tendance : je regarde mes voisins vivre et j'essaie de voir ce que je peux faire avec eux pour que nous vivions mieux ensemble. La propension des français à penser et à croire que leur avis est central et déterminant me hérisse profondément. Que le non fut l'expression d'un ras-le-bol j'en suis persuadé, d'un rejet des élites dirigeantes c'est incontestable, mais à ce jour je constate avec étonnement que dans la partie gauche des électeurs du non une majorité écrasante plébicite, au travers des sondages certes, une ardente propagandiste du oui. Alors comprenne qui pourra sur les ressorts profonds du non des pro-européens ! Ceci étant écrit je reprends le cours de mon petit blog.

Sans vouloir en remettre une couche sur le sujet européen je dois quand même vous faire le compte-rendu de mon dîner d'hier au soir, dîner servi en l'honneur de Mikheil Saakashvili Président de la Georgie, dont le thème central fut bien sûr le vin georgien. Face à son grand voisin qui vient de décréter un embargo sanitaire sur les importations de vins de Georgie quelle peut-être notre contribution ? De bonnes paroles, sous entendu nous avons nos propres problèmes nous n'allons pas nous mettre ceux des autres en plus sur le dos, ou plus concrètement voir comment nous pouvons engager une coopération avec ce pays pour qu'il puisse rebondir après cette période difficile. Mon voisin de table était Giorgi Baramidze vice-premier Ministre en charge de l'intégration à l'Europe et je pense que vous comprendrez que pour lui l'espace européen est un eldorado démocratique auquel son pays souhaite s'arrimer. Alors allons nous continuer à nous regarder le nombril, fuir nos responsabilités, décevoir. Une Europe en panne ouvre un champ encore plus vaste aux volontés impériales des héritiers de la guerre froide. Ouvrons nos fenêtres, cela ne nous empêchera pas de traiter les questions qui nous divisent je crois même que ça nous y aidera. Plus que les discours je crois aux actes courageux dans les moments historiques importants, se battre la coulpe rétrospectivement ne donne pas le droit de donner des leçons à ceux qui acceptent de se mettre les mains dans le cambouis : pas vrai Marie-Georges... 

Je m'arrête. Pour ceux qui s'interrogent sur à quoi sert " Sans Interdit " je leur indique que ma présence à ce dîner à l'initiative de Pierre Pringuet l'était au titre de notre petit club. Vous serez tenus au courant des suites qui seront données après les contacts que j'ai noués. L'ambassadeur de France en Géorgie Philippe Lefort sera notre lien. Enfin, pour les retardataires ou ceux qui sont timides, un petit coucou d'anniversaire reste toujours le bienvenu.

   

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30 mai 2006 2 30 /05 /mai /2006 09:11

Mai 2005, je rongeais mon frein dans mon placard, j'assistais avec tristesse à la résistible poussée du non, et puis un jour je suis allé faire un petit tour dans une grande maison soutenant le oui. A ma grande stupéfaction j'ai découvert que la bataille faisait rage sur le Net : un inconnu : Chouard distillait de la désinformation à jet continu et pulvérisait les records d'audience, les gens d'Attac manipulaient à merveille le pavé référendaire, les forums, les tchaches mobilisaient un électorat nouveau. Depuis le Québec Alain Juppé créait son blog. Alors, en toute immodestie,  pourquoi pas moi ? Ainsi est né " Vin&Cie " l'espace de liberté, appellation que j'empruntais à Cap 2010. Saut dans l'inconnu, qui donc allait s'intéresser à mes écrits et combien de temps allais-je tenir ?

La réponse c'est votre fidélité, 350 abonnés à ce jour : je salue les trois premiers JL Vallet, Jean Clavel et Eric Rosaz, un lectorat assidu, pas encore à mon goût suffisament réactif mais vous êtes pour la plupart fort occupé, le réseau se construit lentement et sûrement avec la création du club " Sans Interdit ", reste à l'étendre avec votre aide mais ce jour est un jour anniversaire et je ne vais pas vous importuner avec mes demandes de pub pour ma petite entreprise. Ceci dit, les petites attentions entretenant l'amitié si le coeur vous en dit un petit mot tout simple, sans chichi, ne serait pas pour me déplaire. Bien sûr, si c'était possible je vous aurais invité autour d'un verre pour fêter ça. J'y réfléchis pour la deuxième bougie si Dieu me prête vie.

Comme cadeau je vous offre la chronique écrite le 30 mai 2005 intitulé Une bonne et une mauvaise nouvelle.

" La bonne : samedi soir j'étais heureux, le club de mes années étudiantes, le FC Nantes, par miracle, sauvait sa place dans l'élite et j'envoyais un SMS à un ami, lui aussi amoureux du jeu à la nantaise et partisan du oui, pour lui dire qu'il ne restait plus pour dimanche soir qu'à brûler des cierges...

La mauvaise : c'est le Non, un non de Galeries Lafayettes, on y trouve tout sauf un débouché politique clair pour notre beau pays... Je suis triste et colère car malheureusement la machine à fabriquer des déçus  arepris du service, les leurres partent dans tous les sens, le peuple est mis à toutes les sauces, les voix lucides et courageuses font défaut...

Tel n'est pas le cas dans notre viticulture où les hérauts historiques reprennent du service, tonnent : " La patrie du vigneronne est en danger. Je vous demande vous les soldats de la passion, de vous organiser dans l'armée de la révolte... " Comme le disait ma grand-mère " il a pas de honte ! "

Un an après, le FC Nantes est toujours aussi lamentable, on attend le plan B des nonistes et je m'abstiens d'en rajouter une couche à propos de qui vous savez...

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29 mai 2006 1 29 /05 /mai /2006 09:03

Rassurez-vous chers amis l'adresse de ma chronique de ce matin n'est en rien le résultat d'un brutal choc thermique du à mon retour d'Andalousie, même si je dois avouer que de passer de 36° à 10° ce matin à Paris, avec en sus un petit crachin qui embuait mes lunettes, a déclenché dans ma petite ford intérieure du blues assez peu propice à l'euphorie. Alors pourquoi diable, si je peux m'exprimer ainsi, m'adresser à vous en ces termes plutôt réservés aux adeptes de la chaire?

 

La réponse tient dans la lecture d'un document de réflexion d'un groupe de travail réuni autour du cardinal Ricard  Archevêque de Bordeaux Evêque de Bazas : " La crise viticole n'est pas une fatalité ". Il est daté du 5 mai 2006. Son contenu, tout comme la lettre de Jean-Pierre Ricard, n'a rien de très original. C'est très français, absolument bordelais, plein de bons sentiments, pas très pertinent et surtout ça n'apporte pas grand chose à l'évolution des mentalités. Normal me direz-vous, notre sainte mère l'Eglise n'est pas peuplée de spécialistes du secteur viti-vinicole et son clergé n'a pas d'autre ambition que d'aider ses ouailles à mériter le salut éternel de leur âmes.

  

Détrompez-vous, chers lecteurs, ce document est le fruit de rencontres rassemblant des viticulteurs et des représentants du négoce bordelais et là, je l'avoue, la moutarde m'est montée au nez et dans le même mouvement j'ai éprouvé une folle envie de monter en chaire pour m'adresser à certains dirigeants de la viticulture bordelaise, bons chrétiens au demeurant, qui au temps où j'ai publié mes écrits en août 2001, m'ont présenté comme le diable et surtout ont menti, déformé mes analyses, cachant ainsi à leurs mandants la réalité de la crise qu'ils subissent aujourd'hui. Comme j'ai été élévé chez les frères, que j'ai été enfant de choeur, je ne leur demande pas de se battre la coulpe, de se couvrir la tête de cendres et de défiler autour du CIVB en robe de bure et nu-pieds. Non, j'aurais au moins espéré d'eux, ils se reconnaîtront, un minimum d'honnêté intellectuelle et qu'ils prissent leur part de responsabilité dans la situation que subissent les viticulteurs qu'ils étaient censés représenter.

 

C'est sans doute trop leur demander et, comme je ne suis pas humble, je poste derechef au cardinal Ricard un exemplaire de ce fichu rapport écrit par un technocrate parisien, pas très catholique, d'une couleur non convenable, et j'y joins la copie d'une interview de ma pomme dans Sud-Ouest Aquitaine Eco d'octobre 2003 intitulé " Nous n'avons pas su anticiper". Si ça ne leur fait pas du bien moi ça me soulage... Je m'en tiens là et je vous remercie pour votre fidélité pendant mon absence, le petit Pochon continuera de vivre ses aventures au fil de mon blog en feuilleton de fin de semaine. Pour ceux d'entre vous qui souhaiteraient faire suivre cette chronique à des personnes de leur entourage qu'ils ne se privent pas de le faire j'assume toujours ce que j'écris.

 

   

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26 mai 2006 5 26 /05 /mai /2006 08:00

Avertissement de l'auteur : ceci est une pure fiction

Quand l'huissier à chaîne l'introduisait dans le vaste bureau du chef de cabinet du Ministre des Commodités, le petit Pochon, perdu dans ses pensées contradictoires, ne remarquait même pas le joli brin de fille qui se tenait assise sur l'un des fauteuils visiteurs. Il se laissait choir sur le fauteuil voisin et étendait ses jambes en soufflant bruyamment. C'est le parfum de la petite, du jasmin, qui le faisait atterrir ou plus exactement le propulsait hors du fauteuil où il venait de s'avachir. droit comme un i, figé, il balbutiait une suite de mots aussi incohérents qu'incompréhensibles. La petite lui tendait une main fine aux doigts déliés. Léon s'en saisissait avec ferveur et tremblement comme si sa vie en dépendait. Elle était fraîche et la vue de ses ongles finement nacrés fit chavirer Léon dans une forme de dériliction ouatteuse. A peine remis de ce premier choc son regard recevait un second impact plus violent encore : la ligne noire d'une courte jupe en stech tranchant le ferme arrondi de cuisses pain d'épices.

Echec et mat, sauvé par l'entrée théâtrale du chef de cabinet : un grand sec, jaunasse tendance croque-mort, cheveux baguettes de tambour avec épis, avec juste ce qu'il faut de componction pour lui conférer une touche d'humanité. Léon agitait la main osseuse qu'il lui tendait. L'autre, d'une voix fluette qui jurait avec son ascétisme, se présentait tout en invitant le petit Pochon à se rasseoir. Ce qu'il faisait non sans jeter un regard oblique sur les genoux de la petite qui, tout en tirant sur sa jupette, croisait avec grâce ses belles gambettes. Même l'austère derrière son bureau empire donnait des signes évidents de montée en température. Pour se donner une contenance il toussotait tout en tapotant avec une longue règle en bois le sous-main indemne de tout désordre. Petit à petit, avec le premier déclin du jour, un voile de paix et de sérénité s'étendait en ce haut lieu et Léon pensait dans son petit jardin d'intérieur que ce jour était un beau jour.

à suivre 

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