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21 novembre 2006 2 21 /11 /novembre /2006 00:45


  Questions :

1° Pouvez-vous traduire l'inscription écrite en alphabet cyrillique ?

2° Cet objet copie quoi ?

3° Est-ce-que ça se boit ?

4° Si oui c'est quoi comme breuvage?

Note du chroniqueur qui lui n'a pas bu : c'est du marketing russe, hard, l'ensemble est un racourci saisissant entre l'ex-URSS et la nouvelle Russie...

A vos clics mes chers lecteurs...

Initialement cette chronique était prévue pour lundi dernier et comme ça devait être la première illustrée d'une photo je l'avais, avec ma pertinence habituelle (chevilles enflées) titrée : la nouveauté du lundi. L'actualité de vendredi ayant bouleversé mes savants plans je vous sers aujourd'hui la nouveauté en réchauffé. D'où le titre : la nouveauté éventée du lundi publiée le mardi. Désolé de tant de complexité mais que ça ne vous empêche pas de répondre à mes questions ou de me demander les réponses...

 

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20 novembre 2006 1 20 /11 /novembre /2006 00:05

Après la folle nuit du 10 au 11 mai où la rue Gay Lussac donna aux évènements son vrai parfum de chienlit insurrectionnelle, le grand amphi de la Fac débordait. Au premier rang, très entouré, je donnais des nouvelles fraîches du front. Mon informateur, Armand Boulineau, avec qui j'avais usé mes fonds de culotte à l'école Ste Marie, venait tout juste d'émigrer sur le Boul'Mich pour faire le serveur. " Toi Benoît tu peux comprendre. Même si faire le larbin en terrasse n'est pas toujours très marrant, c'est tout de même mieux que de rester aux culs des vaches à crever la dalle, sans un, sous les horions du vieux Boulineau..." Depuis le début des évènements, il me passait des coups de fils chez ma vieille pour me tenir au courant. L'Armand ça lui donnait une pêche d'enfer que de voir ces petits bourges casqués, masqués de foulards, en baskets donner le tournis aux mobiles. L'avant-veille de la fameuse nuit le grand Boulineau m'annonçait son ralliement à la cause du peuple, enrôlé par Violette, une chouette nana de la Sorbonne, " une tête mon Benoît...et je t'en dis pas plus...mais après la bataille le repos du guerrier c'est pas dans les livres qu'on le trouve..." Vu sa carrure, son double quintal et ses pognes larges comme des battoirs de lavandière, l'Armand Boulineau du Grand Douard en abattait comme dix petits enragés.

Le 10 mai j'étais rentré tard rue Noire. Alors qu'en Lettres les anars tenaient le haut du pavé et commençaient à lupanariser leurs locaux flambants neufs, en Droit, le mouvement pataugeait, les chefs se marquant à la culotte. Moi je frayais dans tous les cercles et je me contentais de siffler des bières tièdes en écoutant les barbus ratiociner sur leurs obsessions programmatiques. Ma vieille baveuse goûtait modérément mes horaires erratiques. Elle bougonnait en glaviotant du dentier sans me prendre de front. La télé officielle apeurait le bon peuple et, comme sous ma tronche de propre sur lui je pouvais planquer un suppôt de la révolution, elle se méfiait. Ce soir là j'étais tombé dans un sommeil lourd et je dormais comme un sonneur de vèze quant, à 7 heures du matin, je fus réveillé en sursaut par une main dure. Emergeant d'un coaltar cotonneux j'eus une vision d'horreur : une bouche sans dent et la réplique hirsute d'un balai de fragonnette me surplombaient. La bouche chuinta.
- Votre ami vous demande au téléphone...
Les yeux globuleux et irrigués de sang me fusillaient. Comme je dormais nu mon lever intempestif extirpa de la bouche molle une bordée de flatulences fétides. D'un geste ample je m'emballai dans ma vieille robe de chambre en grommelant un " je suis désolé..." peu crédible.

Le Léon, à l'autre bout du fil, chuchotait. " T'étonnes pas mon Benoît on se planque, ça fait plus d'une heure qu'on s'est réfugié dans un hôtel. On est dans le noir. Moi je suis au standard. Le gardien est reparti pousser son roupillon. Les autres sont installés dans des chambres aux étages. Faut pas que les bourrins flairent notre présence. Pour l'instant y z'ont pas encore pointé leurs truffes. Tu comprends, vers 6 heures ça devenait difficile de continuer de les ballader dans le quartier alors on a eu l'idée d'ouvrir la porte de cet hôtel. Comme les casqués entraient de force chez les particuliers pour ramasser du manifestant on s'est dit que, cons comme ils sont, y penseraient pas à venir nous chercher là. Les filles mouillaient de trouille de tomber entre leurs pognes. Faut dire qu'y z'y vont de bon coeur les boeufs. On les a tellement fait chier qu'y z'ont le tournis les brutes épaisses. Y font la connerie de leur vie. Les bourgeois du quartier y sont horrifiés de voir pisser le sang de leurs mouflons. Bon va falloir que je te laisse car y faut que nous sortions de cette souricière. Moi, avec ma gueule de péquenot, je peux pointer mon nez dehors sans qui m'emballent. Tu sais Benoît je crois que la mayonnaise prend. Faut que vous vous bougiez le cul en province. Crois-moi si ça part de tous les côtés y sauront plus par quel bout la prendre cette affaire..."  

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19 novembre 2006 7 19 /11 /novembre /2006 00:06

Je vivais de peu, arrondissant mon petit pécule comme pion à mi-temps dans une boîte de curés, mais je vivais bien de pâtes, d'oeufs au plat et de riz au lait. Sapé comme un prince par ma très chère maman j'étais un privilégié car je logeais en ville. Un rez-de-jardin, rue Noire, dans le pavillon d'une vieille baveuse pour qui j'assurais l'approvisionnement et la maintenance de sa chaudière à charbon. Certains soirs, lorsqu'elle s'ennuyait, je devais me taper un petit sherry avec des gâteaux secs en sa compagnie. C'est dans sa salle à manger Henri III, sur la chaîne unique, que j'ai vu Marcel Barbu, candidat à la première présidentielle au suffrage direct, en 1965, pleurer. Beaucoup de mes copains ou copines, fauchés, vivaient à la Cité U de la Jonelière, loin du centre, dans des piaules de neuf mètres carrés, meublées dans le style fonctionnel des prisons. Passé vingt-deux heures ils étaient coupés de tout, crevaient d'ennui et, pour couronner leur solitude, ils subissaient un réglement intérieur digne d'un internat de jésuites : interdiction de bouger les meubles, d'accrocher des photos aux murs, de manger dans sa piaule. La cerise sur ce gâteau déjà lourd était, bien sûr, l'interdiction faites aux jeunes mâles d'accéder au pavillon des filles.

La revendication de la mixité horrifiait beaucoup des mères dans les salons où je traînais encore mes guêtres. En les écoutant décrire l'effondrement des valeurs morales qui s'ensuivraient, je balançais de leur rétorquer que leurs filles n'avaient de cesse de m'offrir, sous leurs jupes plissées, les mêmes avantages à domicile. Mais, à quoi bon m'offrir ce plaisir, j'étais déjà ailleurs, loin des appats vénéneux de ces oies blanches des beaux quartiers. Lors d'un dîner, le recteur d'Académie, un gros au teint apoplectique, enserré dans un costume trois pièces à rayures tennis, qui le faisait ressembler à un parrain de la Cosa Nostra, en tirant sur son havane, et en sirotant son Armagnac hors d'âge, devant la basse-cour décatie, avait conclu sa brillante analyse de la situation, d'une remarque de haute portée morale " Hier, ils réclamaient des maîtres ; maintenant, ils leurs faut des maîtresses..." Tout le monde s'était esclaffé, sauf Pervenche, la fille de la maison, et moi. Elle m'avait chuchoté dans l'oreille " on monte dans ma chambre sinon je dis à ce vieux satyre qu'il parle en expert puisqu'il se fait maman..."

Notre sortie de table me procura une satisfaction proche de l'extase. Pervenche me tirait à bout de bras. C'était une grande bringue, plate comme une limande, avec de grands yeux de cocker et un casque de cheveux coupés courts. Je souriais bêtement. Ma serviette accrochée à ma ceinture flottait comme un drapeau blanc entre mes cuisses. Le silence s'était fait d'un coup. Anne-Françoise, la mère de Pervenche, pressentant le danger d'une remarque assassine de sa fille unique, fit front avec panache. Elle se leva, souriante, " et si nous laissions ces messieurs à leurs cigares et à leur envie de parler politique entre eux, sans que nos babillages féminins ne les importunent..." Nous étions déjà proche de la sortie. Pervenche se retournait. Pour l'amour et les beaux yeux verts de sa mère, à mon tour, je la tirais vers le hall. Elle trébuchait. Lâchait un " merde alors " sonore. Je la rattrappais au vol. "Tu la boucles sinon je me casse ". Ma nuit avec Pervenche fut ardente et studieuse. Je découvris les condoms. Ma partenaire insasiable pendant que je reprenais des forces, calée dans les oreillers, me parlait de Dany le rouge, le révolutionnaire joyeux qui se méfiait des bolchevo-staliniens, des marxistes à la triste figure, des prophètes sentencieux portant sur leurs chétives épaules tous les malheurs de l'humanité. C'est donc dans un lit douillet d'un hôtel particulier de la place Mellinet que je fis mes premiers pas de révolutionnaire dans les bras d'une adepte du mouvement du 22 mars.  

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18 novembre 2006 6 18 /11 /novembre /2006 00:28

Hier, pédalant avec entrain sous un soleil câlin, comme tous les matins j'ai passé la Seine sur le pont Royal, puis j'ai acheté mon journal au kiosquier de la place du Palais Royal. Quand ça été l'heure du déjeuner l'épicier m'a proposé des Royal Gala, craquantes a-t-il ajouté. J'en ai profité pour acheter, à Baldwin le chien d'une copine et pour Rintintin le matou d'un copain des boîboîtes de Royal Canin. Ensuite, je suis revenu par la rue de Rivoli et j'ai vu, sur le flanc d'un bus de la RATP, que sortait au ciné un remake de Casino Royale. Avant de remonter au bureau je suis passé au café du coin acheter des timbres et à côté de moi ya un gars qui commandait un paquet de Royale Menthol. Dans l'aprème ya mon cousin Saturnin, qui descendait d'un avion de Royal Air Maroc,  qui m'a bigofoné pour me dire qu'il était descendu au Royal-Montceau. Et puis quand vint le soir, où comme chaque soir, pour retrouver mon quatorzième, j'ai emprunté le boulevard du Port-Royal. Et puis quand, dans mon petit intérieur de bobo, j'ai eu mis mes charentaises, dans mon fors intérieur, en pensant au temps où j'habitais près de l'hôtel du Mont Royal, dans la forêt de la Chapelle en Serval, je me suis dis " faisons un rêve : et si notre Perrico national y nous foutait une enfin une paix Royale..." Alors je me suis servi un Kir Royal et puis j'ai regardé " Rude journée pour la reine " de René Allio...

Note à mes lecteurs : la primeur de l'actualité m'a fait différer à demain dimanche et, exceptionnellement, lundi la suite des folles aventures de Benoît. Bonne lecture à tous. Bon week-end. Merci de votre fidélité

 

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17 novembre 2006 5 17 /11 /novembre /2006 00:05

L'oreille collée au transistor, dans ma jeunesse, le dimanche soir, dans mon lit, j'écoutais le Masque et la Plume animé par Michel Polac puis François-Régis Bastide. Les joutes entre Jean-Louis Bory de l'Obs et Georges Charensol de France-Soir, me fascinaient.

 

L'intello et le populo, l'art de la critique, avec juste ce qu'il faut de mauvaise foi, de mise en boîte et de légèreté, tout ce qu'il faut pour durer 50 ans. Dans les Cahiers du Cinéma, François Truffaut, avec son article " Une certaine tendance du cinéma français " où il attaquait frontalement les représentants du cinéma à la française, les bonzes : Delannoy, Christian-Jaque, Allégret, Cayatte est pour moi un des maîtres de la critique. Avec les " hitchcoko-hawksiens " des Cahiers : Rivette, Rohmer et les "cousins" Chabrol et Godard, avec fantaisie, mauvaise foi, désinvolture, parfois avec arrogance, il va dynamiter l'ordre établi.

 

Mon message est clair : la critique est indispensable, vitale, un signe de bonne santé, une forme de respiration. Au cinéma c'est simple : ce qui est projeté sur l'écran ce sont toujours les mêmes images, la même bande-son, même si chacun voit ce qu'il veut, entend ce qu'il veut entendre. Le 7e Art, est un Art, car l'oeuvre est une pièce unique reproductible en bobines identiques. Les critiques peuvent choisir de ne pas parler du film, de l'éreinter, de l'encenser, de le snober, libre à eux. La palette des publications, écrites ou audio-visuelles, est un gage de diversité. Le public fait ce qu'il veut : le succès ou l'échec d'un petit film porté au nue par la critique ou d'un gros budget voué aux gémonies par les plumitifs.

 

Pour notre divin nectar il n'y a jamais de pièce unique. Le vigneron est un artisan, le vinificateur un homme qui fait le vin avec plus ou moins de génie ou de moyens. Humblement ce que je demande à la cohorte des chroniqueurs c'est de juger des produits marchands, à l'aveugle si possible, mieux encore sans savoir d'où vient la bouteille, et d'écrire ce que bon leur semble. En écrivant ces quelques lignes je n'ai pas le sentiment de jeter l’opprobre sur une profession.

 

Je ne suis pas de ceux qui crient " tous pourris ! " Ce tout le monde dans le même sac c'est la porte ouverte au populisme. Je demande simplement un minimum d'ouverture, de diversité, d'honnêteté intellectuelle pour que le lecteur consommateur puisse être informé. Que voulez-vous je cherche désespérément le François Truffaut du vin pour faire contre-feux à la pensée unique... 

 

 

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16 novembre 2006 4 16 /11 /novembre /2006 00:04

Après les amours clandestins d'un viticulteur français Outre-Channel hier, le titre d'aujourd'hui se rajoutant aux désordres de Benoît et de Chantal, mes héros du week-end, vont laisser à penser que mes chroniques virent aux batifolages. Cigarettes et Whiskies et Petites Pépées... Va-t-on me poursuivre pour raccolage ? Déjà en butte aux foudres conjuguées de la confrérie des défenseurs de la pureté de notre divin nectar, de la corporation des hygiénistes, du syndicat des faiseurs de guides, du collectif des collecteurs de CVO, et de diverses autres associations de défense, je me retrouverais cloué au pilori par les Ligues de Vertu...

N'en déplaise à certains, je vais m'en sortir. Ce questionnement osé est le titre d'un charmant livre de René Fallet que j'ai lu dans ma tendre jeunesse. Dimanche dernier j'ai eu l'idée d'en faire le titre de ma chronique de jeudi. Ni une, ni deux j'ai commandé l'opus sur e-Bay. Pourquoi cette hâte ? Un peu de patience car l'affaire se corse. En effet la livraison se fait par Colissimo. Très bien ! Sauf que, entre-temps, Olivier la belle gueule, avec ses amis de la Poste, se fait une petite grève pour défendre le Service Public. Moi j'ai rien contre mais j'ai toujours trouvé étrange que pour défendre le SP on fait un truc qui prive l'usager de ce service. Pourquoi pas une opération sourire, grève du zèle, on améliore le service, ce serait plus productif. Conséquence de quoi : pas de Colissimo.       

Bon vous allez me dire que vous vous en tamponnez la coquillette de mes histoires postales. Vous avez tort chers lecteurs car, en plus de " Comment fais-tu l'amour cerise ? " j'avais commandé un autre petit livre de René la grosse moustache, un livre au nom prédestiné pour ce 16 novembre : " Le beaujolais nouveau est arrivé ". Si j'étais mauvaise langue je dirais que le Besencenot l'a fait exprès car il n'aime pas le Beaujolais nouveau de cette année parce qu'il aurait un goût de cerise, mais comme je ne veux pas me mettre à dos un candidat à la fonction la plus élevée de notre République, je me contenterai d'aller lever le coude pour fêter l'arrivée de ce Beaujolais Nouveau qu'est pas la boisson préférée de Périco... 

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15 novembre 2006 3 15 /11 /novembre /2006 00:05

" Ralph aimait passer de temps en temps le week-end avec sa mère. Il préfèrait descendre dans un bed and breakfast plutôt que dormir sur le sofa de son atelier, et s'abstenait d'aller chez elle le matin quand elle travaillait. Ils déjeunaient dans un café, se promenaient longuement sur la plage, puis retournaient à Marsh Cottage pour manger un plat de poissons en buvant du bordeaux. ( Des années auparavant, un des amants de Rosie, un viticulteur français, lui avait offert cinq caisses de douze bouteilles en cadeau de rupture. "
In " Invitation to the married life " de Angela Huth 1991 publié par Quai Voltaire en 1998 sous le titre " L'invitation à la vie conjugale " disponible en Folio n°3337

L'auteur, Angela Huth, qui vit à Oxford avec son mari recteur de l'Université, qui bien sûr ne manque pas d'humour comme le montre ce gentil morceau sur l'excellence de la gastronomie anglaise : " Il fut remplacé - il s'agit du poisson - par une assiette avec quelquechose de bossu au milieu - d'après la forme, on ne pouvait dire si c'était de la viande ou du gibier. La vue de la sauce rougâtre obligea Rachel à entamer son vin rouge - dont, normalement, elle ne buvait jamais - pour se donner du courage " devrait être invitée à la prochaine fête de la Fleur : elle ne connaît que le Bordeaux.

Pour ce qui concerne notre ami le viticulteur français - vous noterez qu'il ne s'agit pas d'un négociant - je tiens à saluer son panache même s'il n'est pas précisé la nature des cinq caisses offertes. De son vin ? Ce serait un peu mesquin. Un grand cru prestigieux ? Ce serait la French Touch ! Ou peut-être une marque ? Là ça m'étonnerait car un viticulteur ne peut offrir un vin de négociant. Bref, sans vouloir être mauvaise langue, exporter son vin de Bordeaux a aussi de bons côtés. Désolé si je trouble la paix des ménages, mais rassurez-vous, messieurs les viticulteurs bordelais, même si mes chers lecteurs ou lectrices du cru déploient tout leur charme pour m'interroger par le biais de contact, au bas du blog, ce sera peine perdue, jamais je ne livrerai de nom...

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14 novembre 2006 2 14 /11 /novembre /2006 00:15
Dans le cadre de ses causeries au coin du feu, à la veillée, en sirotant un verre de vin chaud à la cannelle, Vin&Cie est heureux de vous offrir ce petit morceau d'histoire...

Le dirigisme - né en France des nécessités de la guerre et auquel les difficultés de l'après-guerre ont accordé un délai de grâce - a, depuis près de dix ans, tout sacrifié à la politique de quantité, s'acharnant à faire du producteur le matricule anonyme d'un groupe ou d'une classe sociale, lui retirant toute personnalité et toute initiative.
Pour un pays de vieille civilisation comme la France, riche de son passé et de sa variété de produits profondément originaux, poursuivre semblable politique alors que, peu à peu notre production retrouve son importance d'avant-guerre, serait un véritable suicide national.
Qui pourrait, en effet, soutenir que notre Pays est capable de lutter avec chances réelles de succès sur le terrain de la production standard, sur le terrain du produit de grosse consommation ?
Qui ne comprend, au contraire, que la force de la France a toujours été - et qu'elle le restera - dans la production de haute qualité que la variété de ses terroirs, la diversité de ses climats, l'intelligence, l'ingéniosité, les soins de ses producteurs ont fait naître sur notre sol en une gamme de reichesse inégalée ?
Mais cette richesse est, à l'heure présente, très largement compromise et c'est contre cette dangereuse tendance qu'a voulu réagir le Syndicat de la Marque d'Origine " Pays d'Auge " en décidant, au cours de son Assemblée Générale du 3 avril 1948, de sonner le ralliement de tous les producteurs d'élite pour la défense de la personnalité des produits d'origine portant le nom de nos terroirs.
Au cours de cette Assemblée Générale fut décidée la tenue d'un Congrès de l'Origine.
De là, l'idée immédiatement lancée dans tous les milieux, professionnels et administratifs, à travers toutes nos régions de France, allait, dès les premières semaines, y rencontrer l'accueil le plus favorable.
L'Etranger également, toujours très intéressé par toutes les initiatives françaises dans le domaine de la qualité, manifestait le désir de suivre les travaux de ce Congrès.
Moins de trois mois après, le Premier Congrès de l'Origine allait se tenir à Deauville du 25 au 27 Juin 1948 et soulever à travers tout le Pays le plus vif intérêt.
 

Etait présent à ce 1er Congrès de l'Origine M. le Baron LE ROY, Président de l'Institut National des Appellations d'Origine et lors d'une prochaine causerie au coin du feu - entre le style FD Roosvelt et la pédagogie Pierre Mendès-France inventeurs de la formule - je vous livrerai ses propos sur " Comment naquit l'Institut National des Appellations d'Origine ? "

Enfin, ayant participé à la création de l'Interprofession des Appellations Cidricoles, puis l'avoir présidé pendant quelques années, je suggère à Philippe Augier, maire de Deauville, d'organiser en juin 2008, dans sa belle cité, le 60 ième anniversaire du 1er Congrès de l'Origine, car je ne doute pas qu'à cette époque nous aurons refondé tout notre système et que nous aurons mis de nouveau le cap sur le grand large... Merci de transmettre ce message à l'intéressé...

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13 novembre 2006 1 13 /11 /novembre /2006 00:20

Vin&Cie est heureux de s'associer à la semaine du jeu de société qui se déroule du 11 au 16 novembre (à propos si vous avez des échos de Vinplissime informez votre pauvre chroniqueur...) en vous proposant un jeu : le Ki ka dit ça. Les initiateurs de cette manifestation, des fabricants de jeux de société cienbur, déclarent " la famille à 82% (étude IPSOS 2004) est le sujet qui préoccupe le plus les français malgré un quotidien de plus en plus individualiste. Plus que jamais la qualité de la relation familiale (grands-parents/parents/enfants) est au coeur des aspirations. Et pourtant, combien de temps passons-nous par jour avec nos enfants et petits-enfants, à nous amuser ensemble spontanément ? "
Comme vous le constatez c'est assez en phase avec les assises de la convivialité : on pourrait faire un concours de petits chevaux ou de nain jaune pendant le pique-nique sur l'esplanade des Invalides. Bien sûr on fera boire de la limonade aux gamins mais avec pépé, mémé et les jeunes urbains désinvestis, les bobos, les seniors, tous les garçons et les filles (pas de mon âge), les voisins, les copains et tout le saint frusquin on carburera o vino de la casa...

Je reviens à mes moutons. Mon jeu de société : Ki ka dit ça est simplissime : je vous pose la question vous la diffusez à vos voisins ki la filent à leurs copains et ainsi de suite... Et moi, bon prince je vous file la réponse selon la procédure qui a bien fonctionné, et qui fonctionne encore, pour les 4 énigmes franco-américaines. Pour les distraits je rappelle :
- vous allez tout en bas du blog
- c'est écrit en tout petit sur le fond gris du papier peint contact et c'est coincé entre blog humour sur over blog et CGU
- clicquez et dans la fenêtre vous m'écrivez un mot doux...

" Je réagis très vigoureusement contre le catastrophisme ambiant, contre ce scénario noir proposé à la viticulture française, à la fois par les partisans de l'immobilisme et par ceux de la fuite en avant vers des prétendus modèles internationaux dont le caractère conquérant pourait bien être provisoire.
Je l'ai affirmé à diverses reprises ces derniers temps, je le redis à nouveau : Bordeaux est une grande marque collective internationale. Celle-ci est et demeurera un des acteurs essentiels du marché mondial du vin. Ceci vaut également pour le champagne et le cognac. Ce n'est pas tant que produits de France mais en fonction de leur singularité, qu'ils garderont sur le marché mondial une place que nous devons nous attacher à renforcer encore en fonction de cette identité propre. Là doit être l'ambition collective autour de laquelle nous devons nous rassembler. Ne nous laissons pas déstabiliser ! "

Ki ka dit ça ? chers lecteurs, à vos clics et vos claques !

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12 novembre 2006 7 12 /11 /novembre /2006 00:20

Tout près de la frontière, aux confins de mon univers connu, j'attendais le jour où la vraie vie commencerait. J'étais le clone de Giovanni Drogo, ce jeune ambitieux pour qui " tous ces jours qui lui avaient parus odieux, étaient désormais finis pour toujours et formaient des mois et des années qui jamais plus ne reviendraient..." Aux yeux du clan des femmes je croissais, en âge et en sagesse, dans l'étroit périmètre de notre bocage cernée de hautes haies, alors que je ne poussais vraiment que dans l'obscurité du Rex et du Modern. Perfusé par les yeux verts et le nombril de Debra Paget dans le Tigre du Bengale et par les bas de soie glissant sur les cuisses diaphanes de Catherine Deneuve dans Belle de Jour, je me lignifiais en silence. Jour après jour j'accumulais la chlorophylle des belles étendues sur le papier glacé des magasines de mode de ma mère. Je thésaurisais de la beauté pour gagner les centimètres qui me placeraient au-dessus du commun. C'était le bonheur de jours passés à regarder filer les heures, hors des limites du réel, avec pour seule ligne d'horizon la belle destinée qu'allait m'offrir la vie, au plus haut, à l'étage des seigneurs. Quand parfois le doute m'effleurait - allais-je pouvoir m'extraire de ce monde contraint ? - je me parais des oripeaux d'Edmond Dantès, le trahi, le paria surgi de nulle part accomplissant son implacable vengeance ; les yeux topaze d'Yvonne Furneau m'irrisaient...

 

Mes premières années d'Université furent insouciantes et légères. Loin de mes terres originelles, libéré de ses entraves, je papillonnais. Mes amours duraient le temps que durent les fleurs coupées. Moisson facile, il me suffisait de promener ma grande carcasse dans l'amphi 2 de la Fac de Droit pour cueillir, sur ce vaste parterre, les plus belles pousses de l'opulente bourgeoisie nantaise. Le premier rang, celui des beaux genoux pour ce vieux satyre de doyen Bouzat, celui du gros bouquin de droit pénal, exhalait les effluves lourds de parfums mythiques. Pure économie de cueillette, pour le seul plaisir de les sortir, de m'afficher à leur bras, de jouer le chevalier servant attentionné au bar Cintra de la place Graslin, de petit déjeuner au Molière, de les sentir s'abandonner sous mes effleurements dans le noir du Katorza. Même si vous avez du mal à me croire je résistais à l'attrait de leur riche couche. Mon refus obstiné s'appuyait sur une froide analyse. Me vautrer dans le luxe et la luxure me paraissait prématuré. C'était le privilège des grands prédateurs. Mais plus encore, je craignais la chaîne dorée. Ces colliers de perle de culture sur chemisier immaculé et sac Hermès sur kilt épinglé chassaient le mari. La modestie de mes origines constituait, certes, un handicap largement compensé par mon fort potentiel. J'attirais les lucioles ambitieuses. J'étais un beau parti. Afin de ne pas céder à la tentation ou aux guets-apens des fins de soirée arrosée je coupais court. Au lieu de rompre, je m'esquivais.

 

Immature et cultivé, sur la route de l'ENA, j'observais avec un sentiment mêlé d'étonnement et d'intérêt, les premiers plissements, sous l'impact d'une poignée de trublions, du vieil habit universitaire, trop étroit, empesé par les mandarins, si poussiéreux qu'on avait le sentiment d'être confiné, enfermé dans un monde mort. Né dans l'eau bénite j'exécrais les chapelles et, comme le petit monde des enragés vivait en vase clos, avec des codes ésotériques, rabachant la vulgate marxiste, pire encore, pour moi,les rares filles présentes dans leurs cercles cultivaient le dépenaillement et les cheveux gras, alors je me tenais à l'écart. Dans le camp des officiels, les bourrins du PC et les fachos de la Corpo se foutaient sur la gueule, bourraient les urnes et nous inondaient de tracts lourdingues. Mes belles plantes, à de rares exceptions - les filles d'avocats et de pontes du CHU compagnons de route des rouges - m'attiraient en des salons où, même un socialiste - objet difficilement identifiable en ces temps par la faute de Guy Mollet - prenait des allures de buveur de sang des filles et des compagnes, de bouffeur de curé sournois capable de piquer l'argenterie. Dans ces lieux cossus j'affichais le détachement d'un dandy, courtois avec le petit personnel, caustique et arrogant en présence de monsieur le Procureur de la République. Les mères frissonnaient. Les pères haussaient le sourcils. Les filles en redemandaient. On me tolérait. Sous l'ennui apparent de la France vu par Viansson-Ponté la tempête se levait.  

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