Samedi dernier, sur i-Télé, la chaîne d'info en continu la plus regardée, je tombe sur l'émission " Ca se dispute " animée par Victor Robert - genre beau mec ki se la péte un peu - avec deux vieux routiers du sentier politique : Eric Zemmour du Figaro et Nicolas Domenach de Marianne. Bien évidemment ils pratiquent le sport favori des journalistes français : le commentaire, c'est-à-dire qu'ils nous assènent leur vision des faits et gestes des candidats à la présidentielle, soit un étrange mélange de " moi qui suis dans la coulisse, je vois et j'entends ce que vous ne voyez et n'entendez pas" avec des considérations politiques liées à leurs propres convictions. Bref, moi ça ne me déplaît pas car c'est enlevé, jubilatoire, avec juste ce qu'il faut de mauvaise foi. Donc, après avoir glosé sur l'imposition des mains de Ségo, l'intrusion de François dans la cour des grands, les petits meurtres entre amis des éléphants roses et, bien sûr un couplet obligé sur Sarkozy, en conclusion le beau Victor, sort de sa petite musette sa botte secrète : le bon coup de la RVF sur les candidats à la présidentielle et le vin.
Bravo Saverot ! On voit la patte de l'ancien de Capital, et ça sert aussi d'avoir une épouse qui chalute dans la politique pour le journal de référence, je parle de mon voisin " Le Monde ". Voilà un bon coup, et plus encore une bonne façon de mettre de vin en scène. D'ailleurs, les marketeurs de TF1, eux aussi, ont senti le vent, dans leur émission du lundi " J'ai une question à vous poser " y'en a une sur le vin, et quand y'en a pas hier le François n'a pas manqué de dire tout le bien qu'il pensait du vin. Pour moi ça me conforte dans mon approche positive de notre divin nectar. Dès que nous sortons des tranchées dans lesquelles, pour une fois unis, les extrémistes des deux bords veulent nous maintenir, nous pouvons enfin à la télévision effleurer un sujet jusqu'ici proscrit. Dès que nous quittons nos brodequins de défenseurs du vin pour chausser nos escarpins d'amoureux du vin, du bien vivre à la française, la " coolitude " quoi - pardon Merlot 33 - qui dans notre beau pays, en dehors d'un quarteron d'aigris et de rancis, pourrait en vouloir au vin ?
Pour en revenir à l'émission " Ca se dispute ", Eric Zemmour très doctement, avec tout le sérieux qui sied au journaliste politique, a souligné que le peu de goût du candidat Sarkozy pour le divin nectar - c'est ce qui est dit dans l'article de la RVF - constituait un de ses rares tendons d'Achille, un vrai manque qui pouvait faire douter le peuple de la réalité de son lien profond avec le pays. Rien que cela très chers lecteurs, je laisse à Zemmour la responsabilité de ses propos. Moi, ce qui m'intéresse, je vous l'ai écrit plus haut. Ceci dit, ce n'est parce qu'on apprécie tel cru ou tel vigneron que pour autant on ait une vision juste des questions qui agitent notre secteur. La RVF fait pour son lectorat qui ne boit que de la crème, c'est de bonne guerre. Attention cependant à ne pas conforter nos chers candidats dans leur vision étroite de la viticulture où, trop souvent pour eux, voisinnent que le haut du panier : les châteaux et les petits viticulteurs géniaux et le bas : ceux qui font un peu chier... Entre les deux : 80 % de la viticulture française, l'épaisseur du trait comme diraient les statisticiens. En fait le gros de la troupe, ceux avec qui nous pouvons rebondir dans la compétition mondiale... Pour le détail de l'article de la RVF de mars 2007 vous l'achetez et vous lisez l'article chers lecteurs (alors cher ami Gerbelle suis-je absous de mes fautes passées ?)