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16 décembre 2018 7 16 /12 /décembre /2018 06:00
« Bon, dame, ce n'est pas tout ça, il faut que j'aille balayer la place ! » comme disait mémé Marie…

J’ai le bonheur, qui vaut toutes les rétributions financières, d’avoir des lecteurs fidèles, commentateurs, plus ou moins réguliers, de mes chroniques.

 

Même ceux qui ne me trouvent pas à leur goût me lisent, tel François Mauss :

Le 11 décembre 2018

 

Au Sieur Jacques :

C’est véritablement fascinant de lire ce blog où on trouve des pages splendides comme celles sur Simone Weil, des réflexions intéressantes sur Lafon-Rochet et aussi des aigreurs inutiles dont le ton est assez mineur.

Il doit y avoir comme cela des jours sans et des jours avec ! Va savoir, Charles !

 

Ainsi le nantais Arédius qui à l’évocation de mon séjour nantais Place Victor Richard  a réveillé en mois des réminiscences de ma Vendée crottée, de son patois ou de ses expressions.

 

« Les nouilles de mon gourbi place Victor Richard » Ah ! C'est à mon arrivée à Nantes que, à la boulangerie de cette place, j'ai entendu une dame dire « bon, dame, ce n'est pas tout ça, il faut que j'aille balayer la place ! »...et j'ai appris que la place, c'était chez elle. »

ICI 

 

Mémé Marie, le pépé Louis et tous les vieux du village parlaient patois. Ma sainte mère, très à cheval sur l’orthographe, la syntaxe, elle avait rêvé d’être institutrice mais on l’envoya faire son apprentissage de couturière, veillait au grain : pas question d’utiliser ce vocabulaire de paysan mal dégrossi. Mon père Arsène, qui parlait peu, le faisait en un excellent français.

 

Mes copains et moi nous ne parlions pas le patois mais, hors les oreilles de nos mères, nous aimions utiliser le langage des charretiers : « Nom de Diou, de Bondiou ! », « Bordel de merde ! », « Fais chier ! » « Putain de putain ! » ou des expressions comme « pleuvoir comme vache qui pisse », « grenouille de bénitier », « tirer son coup »…

 

Le patois vendéen est riche : c’est un sous-ensemble du dialecte poitevin. Malgré les différences, surtout de prononciation, il existe des points communs importants entre les différents parlers locaux. Henri-Pierre Troussicot le maîtrise parfaitement. ICI 

 

Mais ma chronique de ce matin est essentiellement consacrée : à la place.

 

En effet, dans ma prime jeunesse, avec mon père, dans sa 2 CV Citroën, qu’il conduisait comme un amoureux de sa campagne, le dimanche après-midi nous allions visiter dans les métairies ses clients. Pour ceux qui ne savent pas encore Arsène Berthomeau était entrepreneur de travaux agricoles : battages, labours, distillation.

 

C’était au tout début des années 60 et l’électrification rurale n’avait pas encore atteint les écarts, donc les petites maisons d’un étage, aux fenêtres étroites étaient plongées en plein après-midi dans la pénombre. Nous nous asseyons autour de la grande table commune sur des bancs. La fermière préparait le café, c’est-à-dire, qu’elle allait quérir dans un grand récipient qui bouillottait sur un trépied au coin de la cheminée, un café à la turque : un mélange de café moulu et de chicorée plongé dans de l’eau. Vu mon âge je n’avais pas droit au café donc je ne peux vous en décrire le goût. Je ne buvais rien et je trouvais ça très bien vu le niveau d’hygiène. À la maison on se moquait un peu de moi en disant que j’étais « zirou » car je n’acceptais de manger que le beurre que baratait à la main la tante Valentine. Dire que le beurre que vendaient les BOF des villes provenait de ces fermes qui le vendaient sur la marché du vendredi à la Mothe-Achard. Vraiment y’avait de quoi être dégoûté ou aziré en patois.

 

Mon père, stoïque, faisait la rincette avec de la goutte, celle qu’il distillait pour le compte du bordier. J’avais droit à y tremper un sucre.

 

Papa n’était jamais pressé, il prenait le temps, ce qui me donnait l’occasion d’observer l’intérieur des fermes qui se résumait souvent à deux grandes pièces communes. Comme plusieurs générations cohabitaient, il y avait des lits à rouleau dans la pièce commune. Ceux-là je les connaissais car pépé Louis, mémé Marie et la tante Valentine couchaient sur des matelas de plumes, dans lesquels ils s‘enfonçaient comme dans des sables mouvants, couvre-pied rouge et gros édredon. Pépé Louis couchait en chemise et portait un bonnet de nuit à pompon.

 

Mais ce qui me fascinait c’est que, contrairement à la maison familiale où le sol était recouvert de carrelage, dans les fermes où nous allions c’était de la terre battue couleur de glaise et surtout pleine de trous et de bosses. L’été y’avait même des poules qui venaient y gratter.

 

Pour balayer la place la fermière utilisait un balai en fragonnette, le Fragon faux houx ou Petit-houx a des tiges et des feuilles très rigides qui permettaient de gratter le sol en terre battue qu’il fallait un peu arroser afin d’éviter la poussière.

 

Comme la cheminée, où bouillait un grand chaudron à patates pour les gorets, fonctionnait en permanence, et tirait plus ou moins bien, les poutres au plafond étaient noires de suie. Un jambon y pendait, de même que des tresses d’oignons et d’échalotes. Sur les buffets des globes avec des bondieuseries, des mèches de conscrits, des médailles miraculeuses. Au mur des crucifix ornés du rameau de buis béni par le curé le dimanche des rameaux. Il y avait aussi des hommes debout, des bonnetières, en merisier et toujours une pendule à balancier indiquant l’ancienne heure c’est-à-dire celle du soleil.

 

L’eau, comme les chiottes, quand il y en avait, étaient dehors.

 

Ils se lavaient, pas très souvent d’ailleurs, dans les grandes bassines en zinc servant à la lessive à la buanderie.

 

Les femmes avaient coutume de dire aux hommes « vos bêtes sont mieux logées que nous… »

 

Le confort matériel des métayers n’était guère le souci des maîtres. On partageait les fruits de la métairie alors pourquoi dépenser de l’argent pour loger ses paysans.

 

Je ne suis pas en train de noircir le tableau mais je décris une réalité pas très lointaine : une cinquantaine d’années seulement. Rien qu’un petit coup de canif au c’était mieux avant. Le dernier acte de l’exode rural se jouait à ce moment. Les lois d’orientation de 1960 d’Edgard Pisani, la Révolution silencieuse de Debatisse, le Marché Commun, le plan Mansholt, le rapport Vedel, la porte-ouverte à l’intensification, à l’intégration par les firmes, au hors-sol pour les exploitations familiales à 2 UTH, ça vient de loin camarades !

 

Les paysans ne domineraient plus l’espace rural, ils sont minoritaires, les bourgs vont mourir, les usine fermer, les  grandes surfaces, chères aux gilets jaunes vont drainer ces étranges ruraux toujours en bagnoles, plus personne ne prend le train. C’est le début de la fin que nous payons cash.

 

L’exemple de haute-Vendée industrieuse devrait donner à réfléchir à tous les politiques, les extrêmes en particulier, sur le remaillage, le tapinage aurait dit mémé Marie : le ravaudage, de ces territoires exsangues.

 

Petit dictionnaire de patois vendéen

 

Chez nous, il ne pleut pas

   o mouille

 Chez nous, il n'y a pas de rosée

   mais de l'égaille

 Chez nous, on ne souffle pas

   on buffe

 Chez nous, on ne ferme pas les portes à clé

   on barre les portes

 Chez nous, on ne fait pas la sieste

   on fait la mariénnaïe

 Chez nous, les gens ne sont pas méchants

   le sont chti

 Chez nous, il n'y a pas d'éclaboussure

   mais o coti

 Chez nous, il n'y a pas de mensonges

   mais do mentries

 Chez nous, il ne bruine jamais

   o brimace

 Chez nous, personne n'est ensorcelé

   l'sont enjominaïe

 Chez nous, on ne tombe pas à terre

   mais on ché o bas

 Chez nous, on ne mange pas de noix

   mais do calais

 Chez nous, il n'y a ni pie ni corbeau

   mais do niaces et pi do groles

 Chez nous, on n'a pas chaud

   i sont achallé

 Chez nous, on ne dit pas 'ou est-tu'

   mais 'ou é to qu'té calé'

 Chez nous, on n'est pas 'arrivé'

   on est rendu

 

La suite ICI 

 

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13 décembre 2018 4 13 /12 /décembre /2018 08:20
De mon temps les agents c’était les hirondelles, de nos jours c’est pire que le chiendent y’en a partout même chez les naturistes…

J’attends en vain le retour des hirondelles, nos bobbies à nous, avec leur longue pèlerine bleu marin qui flottait au vent et leur bâton blanc.

 

Les agents cyclistes furent créés par le Préfet de Police Louis Lépine en 1900 pour assurer une surveillance de nuit dans les quartiers de Paris. Leur efficacité entraîna la création d'une Brigade cyclistes en 1901 et leur surnom « Hirondelles » leur fut donné parce que leur vélo de marque Hirondelle  fabriqué par Manufrance.

 

La Manufacture française d’armes et cycles de Saint-Étienne, son célèbre catalogue, la triste fin de son histoire en 2001. Les hirondelles furent commercialisées des années 1900 aux années 1960. Des motocyclettes Hirondelle furent également fabriquées par Manufrance dans les années 1950.

 

 

Chaque arrondissement de Paris était pourvu de trois brigades cyclistes de quatre agents, placés sous l'autorité d'un sous-brigadier. Ils achetaient leur vélo pour lequel une indemnité leur était versée.

 

Lire ICI 

 

« Mais, de son commissariat de Bagnolet, puis de Montreuil où il était hirondelle, il patrouillait dans les rues et les chemins de terre des Buttes à Morel pour maintenir la paix entre les bandes rivales, qui s'affrontaient à Montreuil et à Bagnolet. »

 

« Comme il tenait mal le pastis, il continuait son cirque en plein air, rue Fontaine ou rue de Douai. Des hirondelles l'encadraient et l'emmenaient au quart où on l'enchaînait, par les mains, au radiateur. »

 

« Les flics, on les appelait les « Hirondelles », toujours en couple, juchés sur leurs grands vélos. Deux pèlerines très vastes, filant à grande vitesse à califourchon sur un vélo grinçant, casquette de contrôleur SNCF à l'envers. »

 

Bien sûr, je croise sur le pavé de Paris des policiers en VTT, la brigade a été créée en 1990. Mon Dieu, doux Jésus aurait dit ma couturière de mère, qu’ils sont mal fagotés !  Ils se la pètent un peu, moins que ceux en rollers, et ils ne donnent pas aux citoyens le même sentiment de sécurité que les braves hirondelles du passé.

 

Après ce petit couplet souvenirs, revenons AUX AGENTS.

 

L’agent est ici un intermédiaire entre la production et la vente.

 

Les plus anciens sont les agents artistiques qui interviennent dans plusieurs domaines tels que la musique, le cinéma, le théâtre et la mode…

 

 

Les nouveaux arrivés sont les agents du football où l’argent coule à flots. Joueurs, entraîneurs, clubs ont des agents.

 

En clair, là où y’ a du blé à piquer sur le mercato y’a des agents par milliers.

 

10 % sur 180 millions d’euros ça fait un beau magot.

 

Le 31 août 2017, le Paris Saint-Germain arrachait le petit prodige à l’AS Monaco pour 180 millions d’euros.

 

L’agent se rémunère en effet à, l’aide d’une commission, un pourcentage sur le volume de ventes qu’il amène à son client.

 

Ce n’est pas nouveau mais la prolifération des agents dans le petit monde du vin, surtout nature, bio, biodynamie, intermédiaire entre des vignerons et des cavistes, loin des centrales d’achat de la GD ou des cavistes intégrés type Nicolas, m’interroge.

 

Bien sûr, l’éparpillement des vignerons et des cavistes, les petits volumes, la concurrence entre vignerons d’une même région – oui, oui, camarades ce mot honni traduit une réalité – celle entre cavistes, l’inorganisation qui se traduit par une absence d’allotement générant des coûts logistiques élevés, la recherche de notoriété, rendent la fonction d’agent utile.

 

Tous ces surcoûts mis bout à bout se retrouvent dans le prix des bouteilles ou, dit autrement, font que ce qui revient au vigneron est bien éloigné de ce que paye le consommateur final.

 

Est-ce une fatalité ?

 

Ce n’est pas simple ce qui ne signifie pas qu’on ne puisse pas y apporter des remèdes.

 

Le bon chemin pour les élaborer passe par ce qui fut l’une des armes des paysans face à la toute-puissance des intermédiaires : le mutualisme et la coopération.

 

Deux belles idées assassinées par les hiérarques des organisations professionnelles agricoles qui, malheureusement, agissent comme des répulsifs pour beaucoup de vignerons.

 

Pour autant, elles restent toujours des idées neuves pour qui veut bien les prendre et les utiliser à bon escient.

 

Délaisser la fonction commerciale, la confier à d’autres, a toujours été chez les paysans la pierre d’achoppement, la réinvestir fait partie du chantier de ce que l’on qualifie trop facilement de retour des circuits courts. Là encore, certaines belles âmes en profitent pour se sucrer au passage.

 

Mon pépé Louis détestait les intermédiaires, pour lui c’étaient rien que des maquignons, ceux qui lui mangeaient la laine sur le dos, le roulaient dans la farine en jouant de leur connaissance de l’état du marché, il leur réservait les injures les plus gratinées de son vocabulaire.

 

 

Pour les révolutionnaires assis bien au chaud je rappelle que dans l’Ouest, avec Bernard Lambert, la gauche paysanne, les Paysans Travailleurs ancêtres de la Confédération Paysanne, a lutté contre les cumulards, ces marchands de bestiaux enrichis qui trustaient les meilleures prairies au détriment des paysans.

 

De cette époque préhistorique je garde une forme d’aversion pour ceux qui, dans l’indispensable liaison entre le producteur et le vendeur final, se contentent de vivre sur la bête, prennent peu de risques, empochent une belle commission en rendant un service minimal, profitent de leur position pour privilégier certains de leurs clients.

 

Comme je n’ai ni les moyens, ni l’envie de réaliser une enquête sur la fonction d’agent dans le monde du vin et que ceux qui se targuent d’être des journalistes du vin n’auront ni le courage ni les moyens de la faire, j’en reste là.

 

Attention, lisez-moi bien, je ne mets pas tous les agents dans le même panier, ce serait alors, comme on dit, un vrai panier de crabes.

 

 

 

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2 décembre 2018 7 02 /12 /décembre /2018 07:00
Courte lettre du dimanche aux français si versatiles !

Oui, j’ose, je me la joue Tonton qui, le 7 avril 1988, pendant la campagne Présidentielle, dites de la « France Unie » a publié une lettre aux français. François Mitterrand y dressait son bilan et développait surtout son programme en 18.000 mots et 7 chapitres. ICI 

 

 

Même si ça va faire hurler les hurleurs qui vont m’accuser d’avoir le melon, j’ai contribué à l’écriture de la partie agricole de ce courrier (j’ai le double dans mes archives).

 

Je ne m’adresse pas ici aux gilets jaunes dont je vous transmets les 42 revendications.

 

Baisse des taxes, référendum populaire, zéro SDF... 

ICI

 

C’est aux autres, ceux qui bien au chaud massivement disent soutenir le mouvement que je m’adresse. Selon un sondage Odoxa paru le 28 novembre, 84% des Français soutiennent le mouvement des "gilets jaunes".

 

Souvenez-vous du temps où, avant l’échéance présidentielle, votre détestation pour le sortant lui a fait jeter l’éponge ouvrant ainsi la voie à son ex-conseiller et Ministre.

 

Souvenez-vous du surprenant triomphe de François Fillon aux primaires de la droite, il serait sans aucun doute votre Président, appliquant une sacré purge à la dépense publique et une belle ponction via la TVA, s’il n’avait pas employé madame à ne rien faire sur le dos des contribuables et s’être fait acheté quelques costards de luxe.

 

Vous ne l’avez placé que 3e dans la compétition du premier tour.

 

Vous lui avez préféré la fille du seigneur de Montretout qui ensuite s’est ridiculisée par son incompétence lors du débat à la télé.

 

Une question : pourquoi n’avez-vous pas voté plus massivement pour l’insoumis, lui qui se dit aujourd’hui en communion avec les gilets jaunes, afin de le placer à cette fameuse seconde place ?

 

Et le petit Hamon, au programme pourtant aguichant, quelle claque vous lui avez balancé !

 

Pour l’anecdote, le gilet jaune autoproclamé de Debout la France n’a pas été plébiscité.

 

Bref, vous avez élu Macron dont le programme, sans conteste, penchait plus à droite qu’à gauche.

 

Que ce jeune garçon n’ai pas compris les ressorts profonds du pays, qu'il se soit comporté avec arrogance, j’en conviens aisément. À sa décharge, ce pays est un tel nœud de contradictions que je voudrais bien savoir qui, dans le personnel politique existant, apportera une réponse satisfaisante ?

 

Alors vous souhaitez aujourd’hui le faire plier, dégager ses députés godillots, le dégager lui, pourquoi pas !

 

Et après ?

 

Qui ?

 

Un scénario post-68 la France de la peur en appelle à Wauquiez ou à Le Pen qui se disent disponibles pour tirer les marrons du feu.

 

Le grand soir des Insoumis, une nuit debout réussie débouchant sur un grand mouvement de solidarité de votre part pour enfin faire triompher la justice sociale. Je ne suis pas sûr que la ponction effectuée dans votre porte-monnaie vous fasse applaudir.

 

Pour ma part, vieux que je suis, lourdement ponctionné de CSG sans râler, je ne serai d’aucun de ces scénarii et comme je n’ai aucun homme providentiel (désolé pour ce masculin) sous la main j’irai à la pêche.

 

Ce sera la première fois de ma vie civique, j’assume ce retrait face à l’océan de versatilité de nous les français. Je me mets dans le panier même si je suis resté attaché à mes engagements de jeunesse, mes fidélités politiques, je suis dans le système, je suis comme vous le système.

 

La France est, au fond un vieux pays conservateur, rentier, qui, de temps à autre, se donne des frissons, descend dans la rue, de nos jours de moins en moins nombreux vous préférez la force du like sur Facebook au pavé, vous réclamez le changement mais c’est essentiellement pour les autres, je m’adresse ici à une grande majorité qui ne vit pas, comme moi, dans la hantise des fins de mois, dans le déclassement professionnel, mais qui fait partie de ces 80% qui soutiennent le mouvement des gilets jaunes.

 

Au passage, quelle honte que le soutien de ces people au mouvement, si, comme pour les politiques, vous leur demandiez la publication de leur patrimoine ce serait une mesure de salut public.

 

Du côté de Hollande et de Ségolène on atteint le tréfonds du fonds du cynisme politique, ça ne me surprends pas.

 

Bon premier dimanche de décembre.

 

Je ne reviendrai plus sur ce sujet, je n’ai pas à me plaindre, ni à me victimiser, ce qui me reste de route à faire je le ferai en m’accrochant au collectif, à la paix, aux vrais compromis qui font le vivre ensemble, chez soi ou dans la société. J’essaie de balayer devant ma porte en évitant le y’a ka faut kon…

 

« Comment oser prendre des engagements lorsqu'on doute si l'on sera à même de les tenir? (...) D'où mes retraits, mes dérobades, mes fuites, mon apparente versatilité »

Gide, Ainsi soit-il, 1951, p. 1203.

"NOS CAMPAGNES SE MEURENT" : À TONNERRE, LES "GILETS JAUNES" FONT ACTE DE PRÉSENCE ET DE DÉSESPOIR

ICI 

 

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8 novembre 2018 4 08 /11 /novembre /2018 06:00
Les grands feudataires des Grands crus du terroir se fédérèrent pour porter leurs « grandes idées » aux abscons de Bruxelles et se heurtèrent à leur plafond de verre.

Je ne comprends pas pourquoi je ne sais quel mauvais esprit me fout ce genre de papier sous le nez. ICI 

 

Va savoir, Charles …

 

Par l’odeur du fromage alléché je clique, je lis et les bras  m’en sont tombés !

 

Est-ce cela le jus de tête de nos grands feudataires des Grands Crus du terroir ?

 

Comme le chantait Antoine leurs idées sont tellement courtes que  je me demande si ce Manifesto n’est pas là, tel un leurre, pour faire un écran de fumée masquant la vacuité d’un rassemblement empruntant le nom du station de sports d’hiver où se rassemblent la fine fleur des boss de l’économie mondialisée.

 

C’est désarmant de naïveté, d’une naïveté que nos enfants n’ont même plus, comment peut-on espérer après cela être crédibles face à la technocratie bruxelloise et, rappelons-le, face à l’organe politique décisionnaire : le Conseil des Ministres.

 

C’est pire que de l’amateurisme, c’est même au-dessous d’une bonne conversation de café de commerce.

 

Un exemple :

 

 « L’Europe doit changer. Cela doit commencer par la fin de la règle la plus stupide de Maastricht : celle de l’unanimité requise dans les votes majeurs ! »

 

Que vient faire le traité de Maastricht dans cette galère ?

 

C’est tout le contraire.

 

L’extension du vote à la majorité qualifiée : Certains Etats membres ont longtemps refusé le passage de l’unanimité à la majorité qualifiée car ils refusaient d’être mis en minorité dans de nombreux domaines. L’Acte unique européen a contribué à lever ce blocage en organisant le passage à la majorité qualifiée pour une grande partie des décisions liées au marché intérieur. Les traités suivants ont poursuivi sur cette voie en augmentant le nombre des politiques pour lesquelles la majorité qualifiée est requise. Toutefois, certains domaines jugés très sensibles restent régis par l’unanimité (comme la fiscalité).

 

Le Conseil vote les projets de textes à la majorité qualifiée. Dans une Union à 28 États membres, l’unanimité devient en effet plus difficile à atteindre et les risques de blocage sont plus importants. Aussi, dans un objectif d’amélioration du processus de prise de décision dans l’UE, le traité de Lisbonne a étendu le vote à la majorité qualifiée à un grand nombre de domaines.

 

Tu parles Charles c’est à de Gaulle qu’on doit le principe du vote à l’unanimité dans une Europe à 6

 

- 25 mars 1957.

 

Les ministres de France, de la RFA, de Belgique, d'Italie, du Luxembourg et des Pays-Bas signaient les textes qui allaient prendre le nom de «traité de Rome». Avec de redoutables zones d'ombre en ce qui concernait les règles de fonctionnement interne du Marché commun ainsi instauré. Les décisions doivent-elles être prises «à l'unanimité» ou à la simple «majorité»? Dans le second cas, un pays membre ayant voté contre une décision sera sommé de l'appliquer, quelle que soit l'importance des conséquences pouvant en découler. Dans le premier cas, «l'unanimité» induit pour chaque pays membre un «droit de veto», c'est-à-dire de refuser toute décision qu'il juge contraire à des intérêts vitaux pour son peuple.

 

- 29 janvier 1966.

 

Adoption, à l'initiative du gouvernement français du général de Gaulle, après la politique de la chaise vide, du «compromis de Luxembourg». Celui-ci est consigné dans un procès-verbal officiel prévoyant que, premier alinéa, «lorsque, dans le cas de décisions susceptibles d'être prises à la majorité sur proposition de la Commission, des intérêts très importants d'un ou plusieurs partenaires sont en jeu, les membres du Conseil s'efforceront, dans un délai raisonnable, d'arriver à des solutions qui pourront être adoptées par tous les membres du Conseil dans le respect de leurs intérêts et de ceux de la Communauté, conformément à l'article 2 du traité».

 

Second alinéa: «En ce qui concerne le paragraphe précédent, la délégation française estime que, lorsqu'il s'agit d'intérêts très importants, la discussion devra se poursuivre jusqu'à ce qu'on soit parvenu à un accord unanime.»

 

- Février 1992.

 

Le traité de Maastricht codifie l'abandon de «l'unanimité» au profit de la «majorité qualifiée». Nous en sommes là aujourd'hui, mais, à l’époque, entendre des chiraquiens, des giscardiens ou certains membres du gouvernement crier à l'union sacrée contre une dérive qu'ils ont appelée de leurs vœux et érigée de toutes pièces... c'était fort de café, disons que c’était pour brosser dans le sens du poils les paysans.

 

Convenez-en, pour des gens qui veulent réformer l’UE, et Dieu sait si elle en a besoin, apporter des idées neuves, c’est une faute technique disqualifiante comme au basket.

 

Le flou c’est du mou.

 

Dans l’univers impitoyable des couloirs de l’Union peuplés de lobbyistes l’amateurisme, même porté dignement par les grands feudataires des Grands Crus de terroir, est mortifère, même s’il est accompagné de belles caisses de nectar béatifié.   

 

Voilà, c’est écrit et qu’on ne vienne pas me dire que j’ai mauvais esprit, je remets les pendules à l’heure et, ce faisant, je permets à tout ce beau monde de ne pas se couvrir de ridicule qui, certes, n’a jamais tué personne.

 

Mourir pour des idées, mais de mort lente chantait Brassens

 

Vaste programme comme disait le Grand Charles !

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7 novembre 2018 3 07 /11 /novembre /2018 06:00
J’ai retrouvé une vieille chronique du 8 décembre 2006 La Nouvelle Ecole Socialiste du couple Dray-Mélenchon, je trouve qu’elle n’a pas pris une ride

Qui se souvient de la " Nouvelle Ecole Socialiste " ?

 

Pas grand monde, et pourtant c'est de ce creuset – qui au temps du fameux congrès de Rennes, se voulait l'aiguillon refondateur de la vraie gauche – que sont issus deux jeunes hommes qui ne s'aiment plus.

 

Lors du grand pugilat de Rennes, où 7 motions s'affrontaient, la leur portait le n°4, et elle avait recueilli un tout petit 1,35% un peu mieux que la Lienemann qui elle avait un zéro avant la virgule : 0,6%.

 

J'y étais et les deux garçons vibrionnaient. Leurs détracteurs les avaient affublés, en jouant de la phonétique de leur nom patronymique, de gentilles appellations : Gueule de Raie et Méchant Con. Plus sérieux, les analystes politiques, soulignaient qu'au-delà de leur rhétorique gauchisante, la démarche de ces petites pousses réchauffées par le Château était opportuniste, sans principe et que, comme tout bon petit apparatchik, les deux compères recherchaient une place au sein de l'appareil du parti.

 

Le premier, ludion, rond, aux yeux rigolards derrière ses petites lunettes cerclées, a reçu l'onction du suffrage universel, il est député. Il porte la parole. Homme des arcanes et des rouages, il a mis son savoir-faire et sa rouerie au service de celle que les éléphants n'attendaient pas sur la première marche.

 

Caramba, encore raté, a maugréé le second, toujours en pétard, jamais oint par le suffrage universel direct, sénateur par la volonté de l'appareil et de la proportionnelle, allié au vieux-jeune éléphant changeant avec le vent le Laurent (Fabius).

 

Sitôt le triomphe de la gazelle il a claqué la porte de la boutique, mauvais perdant. A peine sorti, le voilà qui offre sa stature au camp des candidats multiples pour une candidature unique. Un de plus avec José, Clémentine (Autain), Olivier (Besancenot), Marie-Georges (Buffet) et d'autres encore... Ce garçon estime, sans rire, qu'il se situe à la jonction des grandes plaques tectoniques de la vraie gauche. Rien que ça, et dire que ce type a été Ministre du temps de Yoyo et qu'il s'affublait du chapeau plat du père François, heureusement le ridicule ne tue pas...

 

Ces deux jeunes gens, issus du même terreau, purs produits des grands appareils verticaux, alliés hier, aux antipodes l'un de l'autre aujourd'hui, qu'avaient-ils donc en commun ?

 

Réussir, tels deux jeunes cadres ambitieux, opportunistes et réalistes... Je ne sais pas et je ne les juge pas. Simplement, dans mon souvenir, étant un spectateur engagé au Congrès de Rennes, je les entends encore nous chanter leurs ritournelles pures et dures au nom de la " Nouvelle Ecole Socialiste " Mais comme chacun sait le nouveau vieillit vite...

 

Plus sérieusement, trois professeurs de Sciences-Politiques de Paris et de Lyon, qui ont mené sur deux ans une enquête de fond auprès de plusieurs groupes d'électeurs, répondent à la question :

 

" Que reprochent les français à leurs élus ? ":

 

- " L'hypocrisie, l'insincérité des politiques sont interprétées comme des conséquences du mécanisme électif : les élus veulent par définition plaire à leurs électeurs."

 

- Second ressort de cette prise de distance : le sentiment que les politiques " ne sont pas des gens comme nous. Ils sont perçus comme un groupe social spécifique, distinct de la communauté des citoyens. Ils font partie du monde des puissants, et surtout des nantis."

 

 

II - L’ÉPREUVE DU CONGRÈS DE RENNES ICI

 

la seconde partie de la vidéo sur le congrès à partir de la 13 ième minute est très intéressante

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29 octobre 2018 1 29 /10 /octobre /2018 06:00
Extension du domaine du flou : « Quand on a la prétention de mener par la main des néophytes du vin sur des chemins de traverse on ne confond pas les départementales goudronnées avec les chemins de terre. »

Sur cet espace de liberté j’ai pour principe de ne jamais éreinter un livre, acheté ou reçu par service de presse, ou de me gausser d’un vin que je n’apprécie pas.

 

Dans la préhistoire du blog les agences de com me faisaient porter des bouteilles et au sortir des déjeuner de presse je recevais, comme mes collègues, des flacons de la puissance invitante. N’étant pas un dégustateur patenté je les distribuais à ceux de mes amis qui me disaient les apprécier. Je ne suis pas sectaire.

 

Du côté du vin, ayant quitté depuis un bon bout de temps le circuit des agences, et celles-ci trouvant de moins en moins de clients pour ce genre d’exercice, par bonheur on ne m’inflige plus des bouteilles indésirables.

 

Pour les livres, ceux qui les écrivent ou leurs éditeurs, se classent en deux catégories :

 

  • Les qui ont la rancune tenace, grand bien leur fasse, les qui ne supporte pas la moindre critique sur leur art de mélanger la défense d’une cause et le développement de leur fonds commerce. Blacklisté. Sous-entendu : t’as qu’à l’acheter ! Ce que je ne fais pas bien sûr. Mon budget et mon temps de lecture ne sont pas extensibles.

 

  • Les qui pensent que mes petites chroniques ont une quelconque influence pour inciter mes lecteurs à acquérir le livre. Je les remercie. Je les lis et s’ils me plaisent je chronique.

 

Dans le lot, je l’ai déjà écrit, certains soit me tombent des mains, soit ils m’irritent.

 

Comme je ne vais ne pas me faire des trous dans l’estomac c’est ce dernier cas que je souhaite, très brièvement, aborder ce matin.

 

Ces derniers temps les opus sur les vins nature déferlent sur le marché.  C’est porteur. C’est vendeur. Les opportunistes ne me font ni chaud ni froid mais cette cohorte d’ouvriers de la 25e heure qui vient, la gueule enfarinée, nous conseiller, nous guider, sur des chemins qu’ils viennent tout juste d’emprunter, ça me gonfle absolument.

 

J’oubliais : je ne jette jamais un livre.

 

Qu’en faire alors ?

 

Les donner ?

 

Non, l’ignorer, les laisser prendre la poussière dans un coin !

 

J’en ai reçu un ce matin, doublement signé où, joyeusement, les auteurs font un méli-mélo des vins bio avec les vins nature. Pour résumer, avec eux c’est l’extension du domaine du flou puisque leur cible va du naturiste pur et dur jusqu’à notre Gérard Bertrand. C’est l’Antonin qui va être content. Les citations sont d’un grand éclectisme, faut ratisser large, mais je n’y ai retrouvé aucune mes références de vin  nature, sans doute ne suis-je plus dans le coup mais à force de tirer sur la corde elle s’effiloche et ne sert plus à rien.

 

Je ne vais pas reprendre mes explications sur le thème : la vigne et le chai, j’ai mieux à faire. C’est lassant.

 

Quand on a la prétention de mener par la main des néophytes du vin sur des chemins de traverse on ne confond pas les départementales goudronnées avec les chemins de terre.

 

Voilà c’est dit. Je vous en prie, auteurs et éditeurs, épargnez-moi ce genre d’envoi. Par avance merci.

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28 octobre 2018 7 28 /10 /octobre /2018 06:00
Chère Sylvie Rocard, lorsque j’ai vu notre Michel à la télé avec un col de chemise digne de ce nom j’ai dit « il est enfin amoureux »

J’ai des témoins.

 

J’avais raison puisque vous écrivez que lors de votre première rencontre, la décisive, en juillet 1994, au George V « Le costume de Michel Rocard flotte de partout, la veste tombe sur ses épaules, la couleur de l’ensemble – beigeasse tirant sur le vert – est d’autant plus calamiteuse qu’elle est assortie d’une cravate façon tranche napolitaine. Ses chaussures, en daim marron à trou-trous, me font penser à celles d’un zazou marseillais des années 40. Une telle indifférence à l’apparence me le rend cependant encore plus sympathique. »

 

 

Je confirme, l’épisode de la marche avec le François de Jarnac lors de sa seconde candidature le montre, le premier cercle des mitterrandiens s’en est gaussé, tout comme de sa fameuse « vache », son cartable bourré de dossiers. Ce qui ne les empêchait pas de le supplier pour qu’il vienne les soutenir au moment des élections.

 

« Costume Lanvin homme, mocassins Weston, j’ai entrepris dès les premiers jours de notre vie commune un relookage complet de mon Michel. C’était la saison des soldes, finis, les vestons trop larges et les godasses sans style, le voilà équipé plus élégamment et chaussé comme un milord. »

 

J’ajoute, avec enfin des cols de chemises dignes de ce nom, bien ajustés. Ma mère état couturière, je suis très chiffons.

 

En 1983, lorsqu’Huchon que j’avais connu lorsqu’il était chef du bureau agriculture du budget, position stratégique : l’équivalent du Ministre de l’Agriculture, me demande de rejoindre le cabinet de Michel Rocard, propulsé à l’Agriculture pour pacifier la situation explosive créée par Edith Cresson, je suis dans mes petits souliers. Jean-Paul lui avait dit que j’étais l’homme de la situation pour l’épauler dans le difficile dossier vin, le Midi Rouge, afin de faciliter les négociations d’élargissement à l’Espagne et au Portugal. Je pondis  une longue note où, au-delà de mon analyse de la situation, je lui proposais des solutions. Il l’annota de son écriture qui penche à droite et me dis « Berthomeau je suis d’accord maintenant vous allez aller leur expliquer… » Sous-entendu aux cagoulés des Comités d’Action Viticole adeptes de la mèche lente. Ce que je fis, dans le Midi Libre je devins le bras droit du Ministre, c’était très chaud.

 

 

Au Conseil des Ministres de ce qui était encore la Communauté européenne à 12, Michel Rocard était une véritable star, un homme politique respecté, même par le britannique, nous étions au temps de Margaret Thatcher, il venait en effet lors de la Présidence française de boucler le fameux dossier des quotas laitiers. Il noua de suite des relations amicales avec son collègue italien, Pandolfi, un lettré, ce qui nous permis de pacifier les relations orageuses avec la viticulture transalpine pourvoyeuse de mauvais vins. Il m’envoya à Rome. Je tombai amoureux de l’Italie. Nous avons fait de nombreux déplacements dans le Midi Rouge dont il connaissait l’histoire comme toujours avec lui. J’avoue que j’étais fier. Il a réussi en étant l’architecte des accords de Dublin, contre la volonté du château et de son impérieux locataire, qui permirent à la viticulture languedocienne de prendre le chemin de la qualité et de la reconnaissance.

 

Ma plus grande fierté, je l’ai découverte, moi le blogueur, au hasard d’une recherche, dans une déclaration de Michel Rocard : « j’ai eu une chance de plus, celle d’avoir effectivement un cabinet fabuleux. Il y a des hasards de carrière partout. J’ai bénéficié, dans un cadre de carrière, de quelques-unes des meilleures cervelles du monde agricole français et disponibles à ce moment-là. Je tiens à citer ici Bernard Vial, Bernard Candiard, Jean Nestor, Jacques Berthomeau et François Gouesse, parmi d’autres.

 

 

Au passage, dans ce cabinet, dans la galerie Sully, j’avais retrouvé mon ami Guy Carcassonne, l’homme de la réforme de l’enseignement agricole, nous avions passé des nuits blanches à l’Assemblée Nationale, lui conseil juridique de Pierre Joxe, président du groupe socialiste et moi conseiller technique de Louis Mermaz Président de l’Assemblée Nationale. Deux rocardiens pur jus collaborateurs de mitterrandiens du premier cercle, nous en plaisantions en croquant les fameux macarons de la buvette.  Guy fumait des biddies, je fis de même pour le plus grand malheur de mes pulls troués à l’impact des cendres. Mes visiteurs pensaient que je fumais des joints. Un jour Guy débarqua dans mon bureau « Jacques, voudrais-tu initier Claire (Bretécher)  et Dominique (Lavanant) à la dégustation ? » J’acceptai, le déjeuner se déroula rue de Bourgogne, au restaurant les Glénan,  aujourd’hui disparu. Un grand moment. Lire  ICI 

 

Michel Rocard nous quitta nuitamment pour cause de scrutin à la proportionnelle intégrale, il me fallait songer, moi le contractuel,  à réfléchir à ma reconversion. Ce fut la Société des Vins de France filiale du groupe Pernod-Ricard que l’ami Pierre Pringuet rejoignit aussi. Il terminera au plus haut de l’échelle, premier patron non issu des familles fondatrices.

 

 

Et puis, au petit matin d’un lundi du mois de mai 1988, Michel Rocard vient de former son gouvernement et, en compagnie d’Henri Nallet et de Jean Nestor, nous nous rendons pédestrement au 78 rue de Varenne pour la passation des pouvoirs : le Ministre sortant est François Guillaume qui avait lui-même succédé à Henri Nallet en 1986. Nous devisons. Henri Nallet me confie : « j’espère que le Président ne va pas nommer Julien Dray Secrétaire d’Etat… ». L’ouverture est à l’ordre du jour mais le filet lancé vers le Centre ne ramène que des petits poissons : Stirn, Pelletier, Durafour, LalondeSimone Veil, Barrot, Stasi n’ont pas sauté le pas. Lors du remaniement post législatives : Soisson, Rausch, Durieux, Hélène Dorlhiac rejoindront le navire et Alain Decaux sera Ministre de la Francophonie. Ma situation personnelle est étrange : la veille au soir j’ai dit oui à Jean-Paul Huchon, « Tu viens ! » alors que je suis toujours Directeur à la Société des Vins de France et que je vais le rester jusqu’à la fin juin. Passer de mon vaste bureau de plain-pied de l’Hôtel de Villeroy (c’est aujourd’hui celui du Ministre qui à l’époque logeait au 1er étage depuis le passage d’Edgar Faure) à celui que j’occupais avec vue sur le port de Gennevilliers, relevait du grand écart.

 

Tout ça pour vous dire, chère Sylvie Rocard, que dans ce cabinet, où j’étais directeur-adjoint, on m’avait confié les dossiers chauds : les DOM-TOM donc la Nouvelle-Calédonie, la Corse… C’est sur ce dernier dossier que j’ai vécu, à nouveau, des moments très forts sur l’île et à Paris où je participais au Comité Interministériel sur le dossier Corse. J’y siégeais vraiment, seul non ministre à la table, Michel Rocard me connaissant il ne s’en est jamais étonné, face à Pierre Joxe ministre de l’Intérieur et de Michel Charasse, à moitié corse, ministre du Budget. Et je ramenais ma fraise ce qui me vaudra, bien plus tard, les foudres de Joxe lorsque je témoignai devant le juge Charles Duchaine (patron actuel de l’agence anticorruption) sur le dossier de détournements des aides.

 

Là encore, grâce à Michel Rocard, j’ai vécu les plus beaux moments de ma vie professionnelle. Je lui en suis éternellement reconnaissant.

 

S’il était allé à la bataille présidentielle j’y serais allé à ses côtés. Je fréquentais le 226 Bd Saint-Germain où je retrouvais ma copine Catherine L.G. Ensuite, je me suis déconnecté de la politique et n’ayant que peu de goût pour les cercles rapprochés je me suis contenté de suivre Michel Rocard au travers de la presse et de ses livres.

 

Deux moments par la suite : je suis allé à son domicile du 14e lui remettre un beau livre sur Gaston Chaissac et une bouteille d’Armagnac à son millésime de naissance pour lui témoigner ma reconnaissance ; je vous ai rencontré à une soirée avec Gorbatchev, Michel me présenta à vous, avec chaleur,  comme l’homme du vin.

 

Je suis un fidèle.

 

Je vous remercie chaleureusement, chère Sylvie Rocard, de l’avoir enfin rendu heureux.

 

J’étais aux Invalides dans les rangs des grognards discrets.

 

9 juillet 2016

La fidélité est une valeur sûre parole d’un vieux grognard de Michel Rocard… Joxe, Julliard, Cavada, Chavagneux parlent vrai 

 

Comme je vais tous les ans passer mes vacances en Corse, celle du Sud, c’est tout naturellement que je me suis rendu à Monticello où il avait souhaité qu’on lui rendit visite.

 

Aux dernières nouvelles il n’est toujours pas dans ce magnifique cimetière. Dès qu’il y sera je ferai un saut en Corse, avion puis le train pour Monticello.

 

12 septembre 2016

Ma supplique pour être enterré dans le cimetière sur les hauts de Monticello… 

 

16 septembre 2017

Pour la stèle de Michel Rocard au cimetière de Monticello ce ne sera pas Soulages mais les copains Pierrot le facteur, Mimi du bar des Platanes et Jojo de la Pastourelle. 

 

Sachez, chère Sylvie Rocard, pour moi aussi C’était Michel même si, vouvoiement oblige, jamais je ne l’ai appelé par son prénom, C’était Monsieur le Ministre puis Monsieur le 1er Ministre. Ça m’arrangeait je suis un vouvoyeur. Mais le cœur y était.

 

Encore une fois merci pour ce livre empli d’amour, d’une fraîcheur, d’une spontanéité qui n’est pas la marque habituelle des livres consacrés aux hommes politiques.

 

16 avril 2017

La Corse Michel Rocard, Pierre Joxe et moi… je soutiens la vérité de Sylvie Rocard-Pélissier née Emmanuelli…

 

 

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27 octobre 2018 6 27 /10 /octobre /2018 15:02
Chez les Bizot il y eu Jean-François le créateur d’Actuel puis aujourd’hui Jean-Yves : bon anniversaire à lui.

Ce matin face de bouc me dit c’est l’anniversaire de Jean-Yves Bizot, aucun lien de parenté avec Jean-François.

 

Que faire ?

 

Pondre un petit baratin un peu convenu sur son changement de millésime, bof ça ne m’emballait pas outre mesure.

 

Chemin faisant, après avoir déjeuner, voir ci-dessous, je me suis dit je vais lui faire une surprise.

 

Et la surprise la voilà :

 

« Une nuit, dans sa propriété de Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne), Jean-François Bizot est tombé sur un cambrioleur en train de dévorer un poulet, dépité de n'avoir rien trouvé d'autre à voler. Tranquille, le patron d'«Actuel», le mensuel «nouveau et intéressant», de Nova (la radio et le magazine) et le découvreur de tant de personnalités, de Patrick Rambaud à Jean-Michel Ribes, de Jamel Debbouze à Frédéric Taddeï, a ouvert une bouteille avec lui, entamé une discussion et trouvé au monte-en-l'air un petit boulot dans son groupe. Cette anecdote résume parfaitement cet ogre blond comme les blés: il n'avait peur de rien, ni de personne. »

 

Je ne suis pas entré chez Jean-Yves Bizot par effraction  mais par la Toile :

 

Le Tome 5 des Gouttes de Dieu

22 janvier 2009

 

« 3 verres pour réveiller le passé, les japonais sont fous des grands Bourgognes et de JY Bizot »ICI 

 

Mme Mizusawa : c’est merveilleux… si le verre précédent ressemblait à une petite mais vigoureuse cascade dont le bruit de la chute résonne au cœur d’une vallée pleine de fleurs écloses… celui-ci est un cours opulent… sa surface brille de mille feux et d’innombrables fleurs pourpres s’y reflètent. Quand j’en puise entre mas mains, elle est limpide… et un arôme de roses, ainsi que l’acidulé un peu douloureux des fraises fraîches… se rapprochent, venant de je ne sais où.

 

Le sommelier : fantastique description… On voit que vous êtes une artiste… on dirait que le paysage se dessine devant mes yeux.

 

Le premier «était un « Nuits-Saint-Georges » premier cru de chez Henri Gouges… et le second un Vosne-Romanée de chez Yves Bizot *, un vin village de grande qualité où figure le nom du vignoble.

 

 

25 novembre 2015

Claire séduite et conquise par le Vosne-Romanée 2011 de Jean-Yves Bizot « Ma plus belle émotion avec le vin…» ICI 

 

Bon anniversaire Jean-Yves...

 

Au 8 novembre pour lever mon verre avec toi…

 

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25 octobre 2018 4 25 /10 /octobre /2018 06:00
Enfin le Monde parle des vins nature et je me dis t’es qu’un âne bâté n’ayant aucun sens du biseness, t’aurais dû déposer les marques « espace  de liberté »®« vin de France »®« sans interdit »® « chemins  de traverse »®

Mieux vaut tard que jamais, maintenant la vague monte, même si elle reste modeste, il est intéressant de surfer dessus.  Quitter enfin les sentiers balisés des vins formatés pour emprunter les chemins de traverse de ceux qui ne sont pas dans les normes.

 

Bravo donc, mais tout de même quelques remarques sur l’irruption du fameux vin de France dans le paysage gaulois.

 

Est-il tombé du ciel ?

 

Est-il l’héritier des Vins de Consommation Courante devenus Vin de Table, ces vins roturiers vilipendés ?

 

Non, il n’est pas tombé du ciel, c’est une invention française.

 

Retour en arrière, au début du nouveau siècle, au temps où il était encore loisible de réfléchir librement sur l’avenir du secteur du vin, loin des carcans des verrouilleurs des organisations professionnelles, un petit groupe pondit une note stratégique Cap 2010 les défis des vins français, où à côté du tout AOP-IGP (on parlait alors d’AOC et de vin de pays) il fallait ouvrir un « espace de liberté ».

 

Horreur, malheur, ce fut très vite la curée, les grands chefs protestèrent en haut-lieu, les cépages c’étaient eux et rien qu’eux, le grand Jacques roi des cépages d’Oc tempêta, et ce pauvre Gaymard, la queue entre les jambes, via sa conseillère technique, m’indiqua, moi le porte-plume de ce groupe d’empêcheurs de tourner en rond, la porte du placard.

 

C’est ainsi que naquit Vin&Cie l’espace de liberté.

 

Puis vint le club « Sans Interdit »

 

Un peu de résistance ne nuit jamais, exploiter les failles d’un système en voie de dévoiement, mettre le doigt là où ça fait mal. Bref, cette petite graine insignifiante, doucement sans grand contenu, germa tout à la fois chez des vignerons réfractaires aux cahiers des charges bétonnés, estampillés par la suite « naturistes » et chez des négociants adhérents à l’ANIVIN qui voulaient sourcer librement leurs marques à l’international.

 

Ainsi naquit le fameux VIN de FRANCE qui n’avait pas vocation à se substituer aux anciens vins de table, comme l’écrivent les demoiselles du Monde, ceux-ci sont devenus dans le jargon communautaire des VSIG, des vins sans indication géographique.

 

Les Vins de France sont une entité identifiées comme le martèle Valérie Pajotin directrice de l'Anivin« Nous sommes la dénomination de la liberté. »

 

Les vins de France ne sont pas les héritiers des vins de table, ils sont les nouveaux dans le paysage.

 

Les VSIG occupent les bas de rayons de la Grande Distribution, les produits en France comme les importés d’Espagne, avec des confusions qui fâchent les héritiers du vin de table du Midi.

 

Alors vive le vin de France ! 

 

Et de grâce n’écrivez pas que « Par le passé, on les appelait vins de table »

 

J’ai vendu beaucoup de cols de vins de table du terroir de Gennevilliers au temps de la Société des Vins de France, j’ai livré des casiers et des casiers de litres 6 étoiles dans les épiceries de quartier, croyez-moi les Vins de France ne sont ni les héritiers, ni les enfants des vins de table.

 

Encore une fois, longue vie au Vin de France !

 

Peu importe si ses obscurs géniteurs sont passés à la trappe, l’un d’eux est tout de même Président de l’INAO, Jean-Louis Piton.

 

Je me dis que nous aurions pu faire fortune en déposant nos idées.

 

Je plaisante, bien sûr, les idées ce ne sont pas déposables, mais tout de même, un petit coup chapeau à ceux qui ont eu le courage de se faire donner des coups de pied au cul me paraîtrait la moindre des choses.

 

La reconnaissance se perd dans les couloirs des ministères et des journaux autrefois dit de référence ; dans cette génération tout commence avec eux…

 

Soyons sport, les tréfonds de l’histoire sont les fonds de tiroir des politiques.

 

Mais reste un point qui me chagrine lorsqu’on aborde les vins nature dans la presse sérieuse : pourquoi se croire obligé, sans doute pour se dédouaner, de souligner « Estampillés vins de France depuis moins de dix ans, ces crus moins réglementés comptent autant de piquettes que de pépites. »

 

Ça me fait sourire, je n’ai jamais vu ce genre de dichotomie exposée à propos des vins dit traditionnels.

 

Seraient-ils tous bons ?

 

La réponse est évidemment non, mais comme nos goûteuses et nos goûteurs ne mettent leur nez qu’au-dessus de la crème ils n’ont pas la queue d’une idée de ce que sont la grande majorité des vins pas chers de la Grande Distribution.

 

Sans être rosse, pendant très longtemps, pour beaucoup, seuls les grands vins avaient droit de cité. Ce n’est pas Isabelle Saporta qui me contredira : toucher un seul cheveu aux GCC de Bordeaux était péché mortel, Hubert est un hôte si prévenant. »

 

Mais à tout péché miséricorde, battre sa coulpe ne change rien, ainsi va la vie que l’on vit. Cependant un dernier point me chiffonne, c’est l’emprunt de mes fameux « chemins de traverse »®

 

C’est beau comme l’antique !

 

François des Ligneris en est le co-auteur.

 

C’est notre marque de fabrique, j’aurais dû vraiment la déposer.

 

Trop tard !

 

Les récupérateurs s’en sont emparés, je n’ai rien contre : César en faisait des compressions, la chasse aux lecteurs est ouverte, je suis abonné au Monde, dans ce monde impitoyable les affaires sont les affaires, faut aller chercher l’oseille là où elle est, donc manger à tous les râteliers, surtout ceux bien pourvus en avoine, ou en blé, ça ne mange pas de pain de se la jouer border-line, mais pas trop, faut pas chagriner les annonceurs, les fêtes de fin d’année arrivent : champagne de grandes marques et GCC pleine page.

 

Comme dirait ce coquin de Ruffin : merci patron !

 

Autre satisfecit, je note avec satisfaction que «  Marie Guittard a repris la direction de l'INAO l'an dernier. Et sa vision du jugement d'Alexandre Bain est inédite dans l'habituel rapport de force : « Nous n'avons pas fait appel car l'objectif n'est pas de gagner une bataille juridique. Nous voulons entendre et repérer les signaux des viticulteurs qui, bien que s'écartant des règles, sont des innovateurs, porteurs d'évolution pour leur appellation, sans pour autant la déjuger. Notre but est, désormais, de repérer parmi les anti-systèmes ceux à prendre en considération. »

 

Affaire à suivre !

 

J’oubliais le serpent de mer : la définition officielle des vins nature.

 

Ma doctrine est constante : c’est l’affaire des vignerons qui en font. Ils n’ont nul besoin de conseillers. De toute façon les contrefaçons ne se trouvent que dans les rayons de la GD, un lieu que ne fréquentent pas les amateurs de vin nature, les pousseurs de caddies, eux, n’en ont rien à traire, laissons les récupérateurs faire leur marketing d’image, ils ne jettent aucun discrédit sur le vin nature, bien au contraire, leurs breuvages formatés sont des incitateurs à changer de crèmerie.

 

Aller, j’attends avec impatience un dossier vin nature dans le magazine que le monde entier nous envie : En Magnum.

 

Source :

 

« On peut, bien sûr, préférer les chemins balisés, s'incliner devant des monuments, ces appellations unanimement célébrées qui jalonnent les guides, les bonnes caves et les tables raffinées. Sur cette autoroute du bon goût, on ne peut pas se perdre. La voie est sûre, mais aussi, parfois, il faut l'avouer, un peu ennuyeuse. Il y a comme un air de déjà-bu. Alors, quand on est d'humeur canaille, pourquoi ne pas emprunter les chemins de traverse, dans un maquis encore à défricher ? Depuis quelques années, les Livingstone du goulot ont trouvé un continent à explorer : les vins de France. On appelait, avec un léger mépris de classe, ces vins sans origine contrôlée des vins de table. Les temps ont changé, et cette dénomination fourre-tout, créée en 2009, aux règles bien moins strictes que les autres, offre, au milieu du tout-venant destiné à l'exportation, quelques perles. L'appellation, ici, cède le pas au vigneron, seul maître à bord. Parfois pour le pire, mais souvent pour le meilleur. Bars et restaurants branchés ne s'y trompent pas, qui placent sur leur carte ces bouteilles, en compagnie des grands crus. Voici nos conseils pour partir à l'aventure, sans pour autant se perdre. »

 

Le nom de tous les possibles.

 

Par le passé, on les appelait vins de table. Estampillés vins de France depuis moins de dix ans, ces crus moins réglementés comptent autant de piquettes que de pépites. Un nouveau terrain de chasse pour les amateurs à l'affût de nouveautés. » 

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24 octobre 2018 3 24 /10 /octobre /2018 06:00
De la violence verbale ordinaire « Quand on voit Mélenchon vitupérer et violenter, il ne faut pas s'étonner que des gamins dérapent » estime Éric Dupond-Moretti.

Il n’y a pas que les gamins qui dérapent !

 

Je suis frappé, lorsque je consulte le fil de Face de Bouc ou celui de Twitter, de la part de gens que je connais, par la violence de leurs posts et de leurs échanges. Je m’abstiens de tout commentaire mais dans la vraie vie je ne les fréquente plus. À côté d’eux il y a la foule des anonymes planqués derrière des pseudos, dernier avatar numérique des corbeaux auteurs de lettres anonymes en des temps où la liberté était placée sous le joug des occupants et des collaborateurs.

 

Sans tomber dans une analyse socio-psychologique de café du commerce je détecte sous leur exécration le poids de leurs frustrations maquillées sous une rhétorique qui se veut révolutionnaire, qui dégouline de bons sentiments, sans contribuer à nous aider à conjurer la difficulté de vivre ensemble dans nos sociétés consuméristes et individualistes. Le simple fait de passer autant de temps sur les réseaux sociaux est un symptôme probant du vide sidéral de leur vie.

 

Quittant le virtuel pour la vraie vie, celle d’un vieux cycliste parisien, je vais vous relater un fait ordinaire, banal, qui se renouvelle chaque jour sur la chaussée.

 

Samedi soir je rentrais chez moi, sur mon nouveau vélo électrique bien éclairé. J’empruntais la rue du Faubourg  Saint-Jacques, elle-même bien éclairée, je venais de passer devant les Urgences de Cochin (souvenirs), des travaux comme il y en a tant dans Paris rétrécissaient la chaussée, je ralentissais, je tendais le bras pour déboîter et, derrière moi le chauffeur d’une fourgonnette type J7 écrasait nerveusement son klaxon, c’est maintenant monnaie courante lorsque ça dérange les chauffeurs, pour un oui ou pour un nom, ils klaxonnent), je passais et me rabattais dans le couloir cyclable non balisé, la fourgonnette me dépassait et le passager par la fenêtre ouverte gueulait « Pauvre P.D, enculé… ». Je continuais mon chemin paisiblement. La camionnette 200 mètres plus loin était bloquée dans la file d’attente du feu rouge, dans mon couloir cyclable je passais près d'elle comme si de rien était. À nouveau j’avais droit aux horions « Pauvre P.D, enculé… » Le feu passait au vert, accélérais pour planquer mes abattis car le risque n’est pas négligeable que ces abrutis cherchent à me renverser.

 

En quoi dérangeais-je la rapide progression de ces « travailleurs » rentrant chez eux ?

 

En rien, ce qui les a mis en rogne c’est ma présence même sur la chaussée, un cycliste, pensez-donc ça n’a rien à faire sur leur route. Grossièreté, impunité, intolérance, comme une envie de m’écrabouiller, ni vu, ni connu, ne croyez pas que j’exagère ça m’est arrivé une fois de me faire poursuivre par un automobiliste fou de rage parce que je lui avais fait remarquer que klaxonner pour rien était une infraction.

 

Maintenant, je planque mes abattis.

 

Comme une envie de partir sur une île sans touristes, dans une petite maison blanche, manger du poisson, lire, contempler le coucher du soleil s’immergeant dans la mer, loin du bruit et de la fureur, un peu de douceur dans ce monde de brutes…

 

Dans l’affaire Mélenchon, si l’on veut bien aller au-delà de la pure émotion, il est indéniable que la procédure de visite domiciliaire au petit matin pour perquisition revêt une forme de violence qu’il serait imbécile de nier.

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